| Fête du Travail | |
Défilé de la fête du Travail, àToronto auCanada, le. | |
| Type | fête civile |
|---|---|
| Date | 1er mai ou1er lundi de septembre |
| Observances | manifestations |
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Lafête du Travail, oufête des travailleurs, est unjour férié annuel célébrant lesconquêtes sociales des travailleurs, et trouvant son origine dans les combats pour lajournée de huit heures. Elle est synonyme de lajournée internationale des travailleurs dans la plupart des pays.
Le, laIIe Internationale socialiste décide de faire de chaque une journée degrève et demanifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit heures. La revendication étant satisfaite lors de l'entre-deux-guerres dans la plupart des pays européens industrialisés, cette journée devient auXXe siècle une journée de lutte et de célébration des combats des salariés et dumouvement ouvrier.
Dans certains pays, comme laFrance, l'Allemagne, l'Italie et leJapon, le terme « fête du Travail » est controversé car ayant été détourné de sa signification historique par certains partis et gouvernements, en particulier lepétainisme et lefascisme, mais aussi plus récemment parEmmanuel Macron ouGiorgia Meloni. Pour éviter toute ambiguïté, certains préfèrent ainsi employer le terme complet : «Journée internationale de lutte pour les droits des travailleuses et travailleurs ».
AuCanada et auxÉtats-Unis, la fête du Travail est distincte de la journée internationale des travailleurs, elle est un jour férié du mois de septembre[1],[2]. De même enAustralie où elle est fêtée à différentes dates proches du printemps ou de l’automne.
La fête du Travail est fériée dans la plupart des pays comme laBelgique, l'Allemagne, l'Algérie, laFrance, leSénégal, l’Italie, l'Espagne, leLuxembourg etPortugal. Elle est parfois associée à d’autres festivités ou traditions populaires.
Les premières célébrations de « fêtes du Travail » existent dès la fin duXVIIIe siècle, leur date varie selon le lieu et les époques[3].
EnFrance, dès 1793, lecalendrier républicain deFabre d’Églantine proposait une fête du Travail au3e jour dessansculottides[4]. Cette journée des travailleurs fut instituée au1er pluviôse (20 janvier) parSaint-Just, et fut célébrée pendant quelques années[5].
En 1867, aufamilistère Godin de Guise naît une fête du Travail[6], alors queJean-Baptiste André Godin venait tout juste d'achever la rédaction deSolutions sociales. La date de la manifestation est fixée au 5 juin ; elle est toujours célébrée aujourd'hui.
La première proposition deLabor Day serait due, selon ledépartement du Travail des États-Unis, àPeter J. McGuire, secrétaire général de la Confrérie des charpentiers et des menuisiers avec l'aide d'un cofondateur de laFédération américaine du travail (American Federation of Labor ou AFL), afin d'honorer « Ceux qui de la nature brute ont taillé et ouvragé toute la splendeur que nous contemplons. »[7].Les ouvriers new-yorkais manifestèrent pour la première fois le mardi 5 septembre 1882. De l'hôtel de ville à la place des syndicats, 10 000 ouvriers marchèrent, inaugurant le tout premier défilé de la fête du Travail.
La fête internationale telle qu'elle est célébrée de nos jours tire son origine des combats du mouvement ouvrier pour obtenir lajournée de huit heures, à la fin duXIXe siècle[3].
AuxÉtats-Unis, au cours de leur congrès de 1884, lessyndicatsaméricains se donnent deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils choisissent de lancer leur action le1er mai, date dumoving day parce que beaucoup d’entreprises américaines entament ce jour-là leur année comptable, et que les contrats ont leur terme ce jour-là, l'ouvrier devant déménager (d'où le terme demoving day) pour retrouver du travail. La grève générale du, impulsée par les anarchistes, est largement suivie[8]. Ils sont environ 340 000 dans tout lepays.
ÀChicago, la grève se prolonge dans certaines entreprises, et le, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la sociétéMcCormick Harvester. Le lendemain a lieu une marche de protestation et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse àHaymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant de policiers.
C’est alors qu'une bombe explose devant les forces de l’ordre. Elle fait un mort dans les rangs de la police. Sept autres policiers sont tués dans la bagarre qui s’ensuit. À la suite de cet attentat, cinq syndicalistesanarchistes sont condamnés à mort (Albert Parsons,Adolph Fischer,George Engel,August Spies etLouis Lingg) ; quatre seront pendus le vendredi (connu depuis commeBlack Friday ou « vendredi noir ») malgré l’inexistence de preuves, le dernier (Louis Lingg) s’étant suicidé dans sa cellule. Trois autres sont condamnés à perpétuité. Lors du procès, le procureur Julius Grinnel déclare dans sa plaidoirie :
« Nous savons que ces huit hommes ne sont pas plus coupables que les milliers de personnes qui les suivaient, mais ils ont été choisis parce qu'ils sont des meneurs ; Messieurs du jury, faites d'eux un exemple, faites-les pendre, et vous sauverez nos institutions et notre société. »
En1893, le gouverneur de l'IllinoisJohn Peter Altgeld gracie les 3 syndicalistes encore détenus, en raison de la fragilité de l'enquête et du processus judiciaire[9]. Il accuse également le chef de la police de Chicago d'avoir créé le violent climat de répression ayant conduit à cet attentat[10]. Un extrait de ce pardon est gravé sur sa stèle au Graceland Cemetery deChicago.
En1889, laIIe Internationale socialiste se réunit àParis, à l'occasion du centenaire de laRévolution française et de l’exposition universelle.
Sous l’impulsion deJules Guesde et de sonPO (Guesde inventera le terme de « fêtes du Travail » en1890[3]) et sur une proposition deRaymond Lavigne, cette Internationale décide le de faire de chaque1er mai une journée de manifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé)[11].
Le, l'événement est ainsi célébré dans la plupart des pays, avec des participations diverses.
Le, àFourmies, dans leNord, enFrance, la manifestation tourne au drame : l'armée (145 de ligne et 84 RI) tire sur les ouvriers et fait neuf morts (voir laFusillade de Fourmies etaffaire de Clichy). Avec ce nouveau drame, le1er mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens. Les militants épinglent une églantine écarlate(Rosa rubiginosa), fleur traditionnelle du Nord, en souvenir du sang versé et en référence àFabre d'Églantine[12].
Quelques mois plus tard, àBruxelles, l'Internationale socialiste renouvelle le caractère revendicatif et international du1er mai.
C'est avec la résolution suivante prise dans l'été de 1885, par leCentral Labor Union fondé à New York en mars 1882 que le1er mai se changea en1er lundi de septembre aux États-Unis. Alors que d’autres organisations syndicales avaient déjà voté et adopté une proposition visant à honorer le1er mai 1886[réf. nécessaire].
« Considérant que différents jours de l'année sont consacrés par la loi comme jour de repos en mémoire d'événements importants, et considérant qu'il n'en est aucun qui se rapporte à une démonstration ouvrière, le Central Labor Union déclare le premier lundi de septembre de chaque annéeLabor Day et décide que ce jour sera observé comme jour de repos. Nous demandons à toutes les organisations centrales de travailleurs dans tous les États-Unis de s'unir à nous pour exécuter dans sa lettre et dans son esprit la présente résolution.[réf. souhaitée] »
Le 11 mai 1894, les ouvriers dePullman Palace Car Company à Chicago protestent contre des réductions de salaire et le licenciement des représentants des syndicats. Ils cherchent l'appui de leur syndicat central mené par Eugene V. Debs. Le 26 juin, l'Union américaine des chemins de fer appelle à un boycott de toutes les voitures ferroviaires de Pullman. Dans les jours qui suivent, 50 000 ouvriers du rail se conforment à cette directive et la circulation ferroviaire à Chicago s’arrête.
Le 4 juillet, le président américainGrover Cleveland envoie 12 000 hommes de troupe pour briser le mouvement, s'ensuivent des émeutes et des affrontements violents. Deux hommes sont tués au cours de ces affrontements, àKensington, près deChicago. La grève est déclarée terminée le, les ouvriers de Pullman prenant même l’engagement de ne plus se syndiquer[13].
En raison de la brutalité démontrée, les représentants s'émeuvent et ceux deWashington réussissent à faire passer la proposition d’un jour chômé (le1er lundi de septembre) pour honorer les travailleurs. Le président lui-même signe le projet de loi instaurant officiellement leLabor Day (six jours à peine après l’intervention de l’armée) dans l’espoir de se faire réélire la même année, mais cet espoir s’est avéré vain[13].
En1920, laRussiebolchevique décide que le1er mai sera désormais chômé et deviendra la fête légale des travailleurs.
Le papePieXII institue en1955 la fête desaint Joseph artisan, patron des travailleurs, célébrée le1er mai.
Aujourd’hui, la fête du Travail ou des travailleurs est commémorée par unjour férié chômé[14] le1er mai dans la plupart des pays ayant institué une telle fête, comme la France[15].
EnAmérique du Nord, il existe une distinction entre fête du Travail et fête des Travailleurs.
AuxÉtats-Unis, leLabor Day (ou fête du Travail[16]) n'est pas directement lié aux fameuses journées de à Chicago ditesHaymarket affair.
AuCanada, la fête du Travail est célébrée le premier lundi de septembre depuis 1894[17].AuQuébec, les grandes centrales syndicales ainsi que quelques partis et organisations de gauche manifestent le1er mai. Plus récemment, les institutions syndicales québécoises ont tendance à célébrer la fête des travailleurs par des rassemblements festifs le samedi ou le dimanche précédant ou suivant le1er mai, plutôt que la journée même lorsque celle-ci tombe un jour ouvrable. Malgré cette nouvelle tendance, des manifestations sont organisées le1er mai de chaque année par des collectifs et organismes anticapitalistes. Traditionnellement, lorsqu’il y a une augmentation du salaire minimum auQuébec, cela a lieu le1er mai.
ÀTrinité-et-Tobago, lafête du Travail (Labour Day) est marquée le 19 juin depuis1973 pour commémorer les émeutes populaires de1937.
EnRépublique dominicaine, la « fête des Travailleurs » est célébrée le 30 avril et est un jour férié.
ÀCuba,el día de los trabajadores est célébré le1er mai et est un jour férié. Durant ce jour, de nombreux défilés de travailleurs ont lieu dans les rues du pays.
EnHaïti, traditionnellement on célèbre la fête du travail et de l’agriculture. Elle figure parmi les fêtes nationales du pays retenue par l'article 34 de la constitution de 1816. Célébrée le 1er mai, la tradition est marquée par des foires de gastronomie et de production, expositions artisanales et agricoles[18].
EnIndonésie, lafête du Travail[réf. nécessaire] a commencé à être célébrée en1920 à l'époque coloniale. Sous le régimeSuharto, fêter le1er mai était une activité subversive. Depuis la démission de Suharto en1998, le1er mai est célébré par les syndicats mais n'est toujours pas jour chômé.
EnIran, les ouvriers iraniens demandent tous les ans depuis 2007 l’autorisation de se réunir le1er mai pour célébrer la Fête des travailleurs ; ils l'ont obtenu pour la première fois en 2015,« rendue possible très probablement par l’approche moins sécuritaire du présidentHassan Rohani, au pouvoir depuis août 2013 »[19].
EnJordanie, le1er mai est aussi l'occasion de souhaiter bonne fête aux travailleurs.
EnIrak, le1er mai est un jour férié légalement pour tous les ministères et travailleurs attachés et non-attachés à l’État.
EnIsraël, le1er mai n'est pas chômé.
Lafête du Travail[réf. nécessaire] est unefête nationale célébrée auLiban le1er mai de chaque année ; jour légalementférié. Quand cejour férié tombe undimanche, le lendemain est chômé.
Officiellement, laChine célébrait auparavant lafête du Travail[réf. nécessaire] (劳动节Láodòngjié) pendant trois jours, sauf depuis 2008, où les travailleurs n'ont que le1er mai. Cependant une grande partie des magasins restent ouverts. LaChine, leViêt Nam, le Laos et laCorée du Nord s'inscrivent dans la tradition ouvrière du1er mai chômé introduit par laIIe Internationale ; le Parti Unique s'y retrouve politiquement et symboliquement. Quant à laCorée du Sud, elle reste l'un des seuls pays asiatiques qui donne au1er mai le même symbole occidental et démocratique à la fête du Travail (노동절,No Dong Jeol).
AuJapon, la fête du Travail (勤労感謝の日,Kinrō Kansha no Hi) est célébrée le 23 novembre,jour férié. Ce jour de congé fut établi en1948, pour louer le travail et célébrer la production. Avant cela, le 23 novembre était célébré comme une fête de la moisson impériale appeléeNiiname-sai (新嘗祭).
AuVietnam, pays communiste, la fête des travailleurs est un jour férié. Comme il est accolé à un autre jour férié, la Journée de libération du Sud et de la réunification nationale du Vietnam le 30 avril, il s'agit souvent d'un week-end long pour les Vietnamiens. La date à laquelle ce jour est devenu férié au Vietnam est incertaine : cela pourrait remonter à 1889, au moment de la création de la IIème Internationale, mais selon des archives du Parti Communiste, ou alors à la naissance du Parti communiste indochinois en 1930.[1]
EnBelgique, le1er mai est un jour férié national[20] et chômé[21] ; lorsque le1er mai coïncide avec undimanche ou un jour habituel d'inactivité, il est remplacé par un jour habituel d'activité[21] ; le jour de remplacement peut être fixé par les organes paritaires, tel leconseil d'entreprise ou lacommission paritaire[21]. Le travail le1er mai ne peut être autorisé que dans des cas où le travail du dimanche peut lui-même être autorisé ; le travailleur qui a été occupé le1er mai a droit à un repos compensatoire qui doit lui être octroyé dans les six semaines qui suivent[21].



En France, dès 1890, les manifestants du1er mai ont pris l'habitude de défiler en portant à la boutonnière untriangle rouge. Celui-ci est quelques années plus tard remplacé par la fleur d'églantine (Rosa rubiginosa), reprenant peut-être les coutumes de l'arbre de mai.
En 1907, à Paris, le muguet remplace l'églantine en reprenant une ancienne coutume remontant à laRenaissance, à l'époque deCharlesIX[22] et qui consistait à offrir lemuguet de mai. Le muguet est alors porté à la boutonnière avec un ruban rouge[23]. À partir de ce début deXXe siècle, il devient donc habituel, à l'occasion du1er mai, d'offrir ce brin demuguet, symbole duprintemps enÎle-de-France.[réf. nécessaire]
Aujourd'hui, une tolérance de l'administration fiscale dans certaines communes permet aux particuliers et aux organisations de travailleurs de vendre les brins de muguet sans formalités ni taxes sur la voie publique[24] en respectant toutefois les autres obligations légales (il s'agit par exemple de muguet du jardin ou des bois et non pas de muguet acheté, sinon ce serait de la revente).
Le1er mai, avant d'être la journée des travailleurs, était célébré en Europe par les coutumes de l'arbre de mai. Il en subsiste quelque chose dans certains des premiers défilés.
Le, leSénat ratifie la journée de huit heures et fait du1er mai suivant une journée chômée, sans en faire une fête officielle.
Le, lemaréchal Pétain instaure officiellement par laloi Belin le1er mai comme« la fête du Travail et de la Concorde sociale »[25], appliquant ainsi la deviseTravail, Famille, Patrie : par son refus à la fois ducapitalisme et dusocialisme, le régime pétainiste recherche une troisième voie fondée sur lecorporatisme, débaptisant« la fête des travailleurs » qui faisait trop référence à lalutte des classes[3]. À l’initiative deRené Belin, ancien dirigeant de l’aile anticommuniste de laCGT (Confédération générale du travail) devenu secrétaire d’État au travail dans le gouvernement deFrançois Darlan, le jour devient férié, chômé et payé[26]. La radio ne manque pas de souligner que le1er mai coïncide aussi avec la fête du saint patron du maréchal,saint Philippe. L’églantine rouge, associée à lagauche, est remplacée par lemuguet. Cette fête disparaît à laLibération[3].
La loino 46-828 du fait du un jour chômé et payé[27]. En, sur proposition du député socialisteDaniel Mayer et avec le soutien du ministre communiste du TravailAmbroise Croizat, le1er mai est réinstitué jour chômé et payé dans le code du travail, sans être une fête nationale[28] (mais il n’est pas officiellement désigné comme fête du Travail). La loino 48-746 du fait du1er mai un jour férié et chômé mais payé[29]. Cette loi est reprise dans le code du travail sans lui donner de dénomination officielle (Article L3133-1 du Code du Travail[30]).
Beaucoup à gauche, notamment les partis politiques et les syndicats[31],[32],[33], voudraient que la fête du Travail redevienne la fête des Travailleurs, c'est-à-dire la journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs[34], rejetant les mesures de Pétain[33]. Cette controverse est toujours d'actualité en 2023[33],[34]. Même l’églantine rouge (d’origine révolutionnaire) est encore partie de ces revendications, bien que la vente libre du muguet par tous et toutes ce jour-là donne aussi l’occasion aux syndicats de rencontrer la population et de faire connaître leurs activités et revendications.
Cette fête disparaît dans les années 1950 et 1960, les défilés étant interdits lors desguerres d’Indochine etd'Algérie. Il faut attendre le pour que laCGT organise, pour la première fois depuis 1954, une grande manifestation dans les rues de Paris, choisissant de défiler avec leParti communiste ; ce défilé réunit des dizaines de milliers de manifestants[35],[36]. Le lendemain, aprèsde nouveaux incidents à Nanterre, le doyen décide de fermer la faculté[36].
Desmanifestations syndicales, voire intersyndicales ou unitaires (selon les années, les revendications et les mouvements sociaux en cours), ont lieu dans les grandes villes de France le1er mai, les plus importantes d'entre elles ayant traditionnellement lieu à Paris.
Alors que laSFIO a abandonné au mouvement syndical la maîtrise du1er mai dès sa naissance, certains partis tentent de se réapproprier cette fête, tel leFront national qui y défile depuis 1988 pourrendre hommage à Jeanne d'Arc[37], l'UMP du président de la RépubliqueNicolas Sarkozy qui rassemble ses partisans en 2012 en se réclamant de la fête du« vrai travail »[38], ouRenaissance du présidentEmmanuel Macron qui souhaite en 2019 un bon à« ceux qui aiment le travail », avant d'être repris par des historiens pour ce contre-sens[39]. En 2023, le parti présidentiel est à nouveau repris par la gauche pour son utilisation du terme « fête du Travail »[33],[34], en pleinmouvement social contre sa réforme des retraites visant à allonger l'âge de départ et la durée de cotisation.
EnAllemagne, le1er mai est chômé. On porte traditionnellement unœillet rouge à la boutonnière pour la fête du Travail (Tag der Arbeit). Cette tradition remonte au, où pour répondre à l'appel de laIIe Internationale malgré l’interdiction de manifester prévue par laSozialistengesetz, les militants décident de se retrouver dans des parcs en portant un œillet rouge en signe de reconnaissance.
Sous leTroisième Reich à partir de 1934 laFête nationale du peuple allemand, ou journée nationale du travail remplace les festivités du1er mai[40].
Plutôt délaissé en République fédérale d'Allemagne, ce symbole était très utilisé enRépublique démocratique allemande, entre autres par les organisations de jeunesse.
En certains endroits, comme àStuttgart, les enfants profitent de la nuit précédant le1er mai pour faire des farces d’une façon qui rappelle l'Halloween[41].
EnSuisse, le1er mai n'est chômé que dans certains cantons (Bâle, Jura, Neuchâtel, Schaffhouse, Soleure, Tessin, Thurgovie, Zurich, Genève) ou districts. Les syndicats organisent des défilés dans l'après-midi ou en fin de journée, dans les cantons où ce jour n'est pas chômé[42].
Dans lecanton de Fribourg, il existe une tradition invitant les enfants à se rendre de maison en maison pour y chanter le retour du printemps. Les enfants reçoivent généralement, en échange de leurs chants, une pièce d'argent et une sucrerie ou un chocolat[réf. nécessaire].
Juste après la diffusion de la nouvelle de l'assassinat de dirigeants anarchistes deChicago, en 1888, les habitants deLivourne se retournèrent d'abord contre les navires américains ancrés dans le port, puis contre le siège de la police, où on disait que le consul américain s'était réfugié.
Parmi les premiers documents de la fête filmés en Italie, le producteur de films Cataldo Balducci présente le documentaireUn magnifique événement pour le à Andria convoqué par les classes laborieuses, qui rend compte de la fête en sept plans, et l'on peut ainsi voir le cortège serpentant à travers les rues bondées de la ville : les hommes portant tous leur chapeau, suivent avec quelques drapeaux la fanfare qui joue.
EnItalie, la fête a été supprimée au cours de la période fasciste — qui a préféré célébrer lafête du Travail italien (Festa del lavoro italiano) le 21 avril, soit à la date de laNatale di Roma, jour supposé de lafondation de Rome — mais a été restaurée peu après la fin de la guerre, en 1945.
Le 1er mai1947, dans le quartier de Portella della Ginestra de la ville dePiana degli Albanesi (Sicile), la bande du bandit et criminel mafieuxSalvatore Giuliano tire sur un cortège d'environ 2 000 travailleurs, tuant onze personnes et faisant cinquante blessés. Cet événement passa à l'histoire sous le nom demassacre de Portella della Ginestra.
Depuis1990, les syndicats italiensCGIL,CISL etUIL, en collaboration avec la municipalité deRome ont organisé un concert annuel pour fêter le1er mai de chaque année en présence de centaines de milliers de personnes.
En2023, la première ministre italienneGiorgia Meloni choisit le 1er mai pour réformer lemarché du travail et supprimer lerevenu de citoyenneté[43] qui avait sorti de lapauvreté un million de personnes depuis son institution en 2019[44], ce que les syndicats dénoncent comme une« provocation »[43].
La fête des travailleurs traduiteAïd El Ommal officiellement en langue arabe, est déclarée comme journée chômée et payée[45].
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