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Extrémophile

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(Redirigé depuisExtrêmophile)
Les thermophiles sont un type d'organismes extrémophiles se développant dans les sources chaudes, comme dans leGrand Prismatic Spring, auParc national de Yellowstone.
Une souchearchéenne deThermococcus gammatolerans est hyperthermophile et tolérante à une forte radioactivité. Elle vit dans les grands fonds, idéalement dans une eau salée,anoxique, légèrementacide et à88 °C[1].

Un organisme est ditextrémophile[2], ouextrêmophile, lorsque ses conditions de vie normales sont mortelles pour la plupart des autres organismes : températures proches ou supérieures à100 °C (hyperthermophiles) ou inférieures à°C (psychrophiles), pressions exceptionnelles (barophiles desgrands fonds marins), milieux très chargés en sel (halophiles), milieux trèsacides (acidophiles) ou hyper-alcalins (alcalophiles), milieuxradioactifs ouanoxique (sans dioxygène) ou non éclairé comme lesendolithes.

Beaucoup d’extrémophiles appartiennent autaxon desArchaea ou desBactéries et bien qu'il existe aussi des extrémophileseucaryotes unicellulaires etmétazoaires, (insectes,crustacés, poissons…), on réserve toutefois l'usage de ce terme pour les organismes unicellulaires.

Des organismes extrémophiles peuvent par exemple être isolés de sources chaudessulfureuses, decheminées hydrothermales sous-marines, desédiments, dans les glaces de l'Antarctique ou de l'Arctique, dans des eaux saturées en sel (lac ouMer Morte), dans des gisements pétroliers…

Quelques êtres vivants, appeléspolyextrémophiles, cumulent même plusieurs de ces résistances (exemple deDeinococcus radiodurans,Kineococcus radiotolerans, ou deSulfolobus acidocaldarius).

Parfaitement adaptés à ces conditions très spéciales, les extrémophiles sont rares dans les conditions plus ordinaires. En effet, même lorsqu'ils sont capables de supporter ces conditions (car dans bien des cas leurmétabolisme spécial nécessite les conditions extrêmes), ils supportent mal la concurrence d'organismes banals. Il arrive que l'on distingueextrémophile etextrémotolérant, selon que l'organisme a besoin des conditions exceptionnelles, ou bien qu'il les supporte mais qu'on le trouve dans des conditions plus ordinaires.

Il faut bien distinguer le cas des extrémophiles-vrais (qui vivent normalement ou exclusivement en conditions extrêmes), des cas relativement banals d'organismes capables de provisoirement prendre une forme résistante aux conditions défavorables (en suspendant leurs fonctions vitales, en se protégeant par la formation d'unkyste ou d'unespore). Certaines bactéries commeDeinococcus radiodurans sont capables de s'autoréparer en conditions extrêmes, mais ne les exigent pas pour vivre.

Différents types d’extrémophiles

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Intérêt de l'étude des extrémophiles

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Les extrémophiles sont un sujet d'étonnement et d'étude à plusieurs titres :

  • Leurs particularités offrent des perspectives technologiques variées (protéinesthermostables, enzymes de lessives à l'eau froide, par exemple) et un vaste champ d'études biologiques. Lesprotéines etenzymes extrêmes constituent un marché en plein essor (biotechnologie et industrie chimique). L'exemple le plus spectaculaire est laTaq polymérase provenant deThermus aquaticus qui est largement employé pour les réactions dePCR.
  • L'apparition de la vie a peut-être eu lieu dans un environnement extrême. L'atmosphère primitive de l'époque, sans oxygène et sansozone, laissait passer les UV du soleil qui pouvait entraîner la formation deradicaux libres toxiques pour les cellules. Le chimisteGünter Wächtershäuser pense que la vie est apparue dans un milieu chaud sulfuro-ferreux en absence d'oxygène. Ce milieu est proche de celui descheminées hydrothermales où vivent de nombreux micro-organismes hyperthermophiles. Cependant, les preuves fossiles de l'existence d'une forme de vie au niveau de site hydrothermaux fossilisés ne sont pas encore confirmées.
  • Ils illustrent les capacités étonnantes d'adaptation de la vie aux milieux les plus divers et les plus hostiles, ce qui crédibilise l'idée que des formes de vie semblables se trouvent sur des planètes en apparence non viables.

Organismes polyextrémophiles

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L'appellationpolyextrémophile regroupe l'ensemble des micro-organismes extrémophiles capables de résister à différents types d'agents agressifs ou de survivre dans des conditions extrêmes très variées. Quelques polyextrémophiles connus sont :


Exemples d'organismes extrémophiles

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Archées
Bactéries
Animaux invertébrés
Vertébrés

Recherche

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Précédemment on connaissaitPyrolobus fumarii qui mourait après une heure d'incubation à121 °C.

  • Dans lesannées 1980 avant d'enfouir des armes etdéchets nucléaires à grande profondeur, ledépartement de l'Énergie des États-Unis (DOE) a voulu vérifier s'il pourrait exister des microbes susceptibles d'interférer avec les joints ou matériels enfouis. Les géologues et biologistes américains ont alors été surpris de trouver dans des forages exploratoires faits sous des installations de traitement nucléaire existantes (Savannah River,Caroline du Sud) des bactéries et archéobactéries vivant jusqu'à500 mètres sous la surface[7]. D'autres études ont confirmé que la vie était également fréquente à grande profondeur, avec lagrotte de Movile en Roumanie en 1986, puis en 1992, quand John Parkes a découvert que même à500 m sous le plancher océanique de lamer du Japon vivaient environ11 millions de microbes par centimètre cube de sédiment[8]
    Desmicrobes-Mathusalem dotés d'un métabolisme extrêmement ralenti pourraient peut être survivre durant des milliers voire millions d'années quasiment en l'absence de nourriture. Des chercheurs[9] ont trouvé en 2011 des cellules vivantes dans des sédiments datés de 460 000 ans prélevés à220 m sous le plancher de l'océan Pacifique près du Japon. Elles ressemblaient à des cellules mortes mais, mises en présence d'une source de nourriture marquée par des radioisotopes stables du carbone et de l'azote, les trois quarts de ces cellules se sont montrées capables de s'en nourrir[10].

Un écosystème bactérien profond a été découvert sous le pacifique avec des bactéries actives et les archées dans les sédiments datés de86 millions d'années (formés environ20 millions d'années avant l'extinction des dinosaures. Dans les milieux les plus extrêmes, les individus sont plus rares, avec néanmoins environ mille cellules par centimètre cube de sédiments[11].

Dans les roches minérales chaudes et radioactives, ces bactéries utilisent la désintégration radioactive de l'uranium qui hydrolyse certaines molécules d'eau (en hydrogène libre et dioxygène parradiolyse pour se procurer de l'hydrogène qu'elles combinent à des ionssulfate de leur substrat rocheux pour produire assez d'énergie pour se maintenir en vie, tout en exploitant au mieux les quantités infimes de carbone de leur environnement[12].

  • On a cru que seules des bactéries pouvaient vivre dans les milieux si hostiles, mais des nématodes de0,5 mm de long ont été récemment découverts (2011), nageant dans l'eau de fissures à très grande profondeur (1,3 km), dans lamine d'or de Beatrix[7]. Ils ont été nommésHalicephalobus mephisto en référence auMephistopheles de Faust carlucifuges Page d'aide sur l'homonymie et vivant dans les profondeurs de la terre. Puis, dans la mine deTautona (la plus profonde du pays), un autre nématode a été découvert à3,6 km sous la surface (l'animal terrestre le plus profondément trouvé dans le monde[13]. De nombreux microbes peuvent vivre sans oxygène, mais c'est la première fois qu'on trouve un animal pouvant le faire ; les cellules de ces vers ont un génome différent des autres espèces, ils n'ont pas demitochondries (organites qu'on pensait universels chez les animaux)[7]. Ils tirent leur énergie - comme de nombreuses bactéries extrêmophiles - de l'hydrogène sulfuré grâce à des organites spécifiques diteshydrogénosomes[14].

C'est donc à tort que les hommes ont longtemps cru que les grands fonds marins étaient stériles. De même pour les profondeurs du sous-sol qui semblaient l'être plus encore. On connaît encore très mal cette biodiversité et sa biomasse est évaluée selon les estimations entre 1 % et 10 % de la biomasse de toutes les espèces vivantes[7]. Deux projets visent à recenser ces espèces :« Census of Deep Life » et « Center for Dark Energy Biosphere Investigations »[7].

Ces espèces pourraient nous aider à préciser l'origine de la vie. L'idée dominante est qu'elle serait apparue dans les sources chaudes, mais elle pourrait aussi être née dans les fissures du sous-sol, à l'abri des UV et autres rayons cosmiques non-encore filtrés par lacouche d'ozone et protégée des bombardements d'astéroïdes[7]. Ceci permet d'imaginer d'autres formes de vie, d'évolution ou d'adaptations que celles que nous connaissons, qui pourraient exister sur d'autres planètes, avoir existé ou exister dans le futur voire être les dernières à survivre[7].

De nouvelles questionsbioéthiques se posent aussi. Comme la pêche dans les grands fonds, l'exploitation minière ou océanographique profonde pourraient aussi affecter et modifier ou menacer une part de la biodiversité encore inconnue, notamment avec l'utilisation de techniques telles que lafracturation hydraulique profonde associée à des injections de matières organiques et de produits chimiques. De même pour les projets de stockage profond de CO2.

Notes et références

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  1. a etb(en) Edmond Jolivet, Stéphane L'Haridon, Erwan Corre,Patrick Forterre et Daniel Prieur, « Thermococcus gammatolerans sp. nov., a hyperthermophilic archaeon from a deep-sea hydrothermal vent that resists ionizing radiation »,D. Int J Syst Evol Microbiol,no 53,‎,p. 847-851(DOI 10.1099/ijs.0.02503-0).
  2. EncyclopædiaUniversalis, « EXTRÉMOPHILES », surEncyclopædia Universalis(consulté le)
  3. (en) Lynn J.Rothschild et Rocco L.Mancinelli, « Life in extreme environments »,Nature,vol. 409,‎,p. 1092-1101(ISSN 0028-0836,DOI 10.1038/35059215,lire en ligne, consulté le).
  4. Fred A.Rainey, KerenRay, MargaridaFerreira et Bridget Z.Gatz, « Extensive Diversity of Ionizing-Radiation-Resistant Bacteria Recovered from Sonoran Desert Soil and Description of Nine New Species of the Genus Deinococcus Obtained from a Single Soil Sample »,Applied and Environmental Microbiology,vol. 71,no 9,‎1er septembre 2005,p. 5225–5235(DOI 10.1128/AEM.71.9.5225-5235.2005,résumé,lire en ligne, consulté le).
  5. (en) Dylan Chivian, Eoin L. Brodie, Eric J. Alm, David E. Culley, Paramvir S. Dehal, Todd Z. DeSantis, Thomas M. Gihringet al., « Environmental genomics reveals a single species ecosystem deep within the Earth »,Science,vol. 322,no 5899,‎,p. 275 - 278(DOI 10.1126/science.1155495).
  6. (en) List of Prokaryotic names with Standing in Nomenclature :lire en ligne
  7. abcdef etg(en) Colin Barras, « Deep life: Strange creatures living far below our feet »,New Scientist,no 2914,‎,p. 36-39(lire en ligne, consulté le).
  8. Nature, vol 371,p. 410.
  9. chercheurs duJapan Agency for Marine-Earth Science and Technology, l'Agence japonaise pour les sciences et technologies marines et terrestres, basée àNankoku.
  10. PNAS, vol 108,p. 18295.
  11. Science, vol 336,p. 922.
  12. Science, vol 314,p. 479.
  13. Nature, vol 474,p. 79.
  14. BMC Biology, vol 8,p. 30.

Voir aussi

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Articles connexes

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Références bibliographiques

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Filmographie

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  • Vivre en enfer, une série documentaire française consacrée aux extrémophiles.

Liens externes

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