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Militants d'extrême droiteidentitaires autrichiens pendant une manifestation anti-migrants àVienne. On peut notamment lire sur les banderoles « Europe forteresse - rendez les frontières épaisses ! », « Mon pays/ma maison n'est pas une terre d'immigration ! », « Europe, Jeunesse,Reconquista ».Une marchenéonazie àMunich, Allemagne, 2005.
L'extrême droite est très diverse. Sa définition stricte fait l'objet de débats auprès des historiens et des politologues, mais ses fondements idéologiques reposent principalement sur ces trois points[1] : lerejet de l'immigration, justifié par une visionorganiciste de la société, fermée et homogène, définie par la nationalité, l’ethnie ou la race[2],[3]; unprojet autoritaire qui valorise l'obéissance aux autorités, aux traditions, aux hiérarchies sociales, à rebours des valeurs de ladémocratie libérale et de la prééminence du droit[4],[5]; et enfin une rhétoriqueantisystème portée par un rejet des élites, jugées corrompues, décadentes ou éloignées du peuple.
Des partis français comme leRassemblement national[8],[9],[10] ou le partiReconquête[11],[12] sont classés à l'extrême droite. En Europe, le partiFrères d'Italie[13],[14] en Italie, ou leParti de la liberté d'Autriche[8],[15] en sont d'autres exemples. On trouvera aussi des partis d'extrême droite dans d'autres régions du monde, notamment dans les républiques démocratiques du Moyen-Orient comme en Égypte (Al Nour), ou en Israël (Otzma Yehudit), où ces partis siègent également le plus à droite de l'hémicycle parlementaire.
Le qualificatif d'« extrême droite » peut être utilisé de manière stigmatisante et péjorative, en assimilant toutes ses tendances aufascisme et aunazisme. Comme le relève le politologueJean-Yves Camus, en France, le terme n'est quasiment jamais assumé par ceux qui en font partie, leRassemblement national y préférant par exemple les termes de « droite nationale » ou de « mouvement national »[16].
Utilisation du terme
Pour les politologues spécialistes de l'extrême droiteJean-Yves Camus etNicolas Lebourg, l'expression« extrême droite » est utilisée pour qualifier des événements très différents en Europe et est donc ambigüe, car généralement utilisée par des adversaires politiques de manière disqualifiante ou stigmatisante en assimilant toutes ses tendances aufascisme et aunazisme[17]. SelonPierre-André Taguieff, l'expression « extrême droite » constitue « une étiquette polémique plutôt qu’une catégorie conceptuellement élaborée ou un modèle d’intelligibilité utilisable dans les travaux savants ».
Néanmoins l'expression est utilisée ensciences politiques pour les analyses électorales, où elle permet « d’identifier d’une façon vague mais fortement stigmatisante telle ou telle formation politique ». Le passage de l'expression « extrême droite » de l'usage politique commun au vocabulaire des sciences politiques explique en partie les difficultés de définition[18] : selonCas Mudde, outre sa fonction de catégorisation descriptive, le terme remplit aussi dans l'usage commun une fonction de délimitation d'un« ennemi politique »[19]. D'après Taguieff, les mouvements nommés « extrême droite » ont sur certains sujets, comme le rejet de la« mondialisation libérale », une position« plus proche de la gauche, voire de la gauche révolutionnaire ou radicale, que de la droite libérale ou de la droite conservatrice »[20].
Comme le relève le politologue Jean-Yves Camus, en France, le terme n'est pratiquement jamais assumé par ceux qui en font partie, préférant se désigner, à l'instar duRN/FN, par les appellations de « droite nationale » ou « mouvement national »[16]. La littérature scientifique reconnaît cependant l’existence d’une famille de partis d’extrême droite, mais cette analyse est surtout adaptée à l’Europe de l’Ouest[17].
En France,Jean-Marie Le Pen déclare par exemple être« économiquement de droite, socialement de gauche et nationalement de France »[21] ou encore en 1978 : « L'extrême droite, le mot est équivoque dans la mesure où il comporte le mot extrême. Nos adversaires confondent volontairement, et dans l'intention de tromper, une position géographique sur l'échiquier politique avec une position d'extrémisme politique. Or notre philosophie, notre principe d'action et notre programme ne sont pas extrémistes et par conséquent nous occupons la place qui est libre. Je crois qu'il n'y a pas de droite, le centre actuel n'est pas la droite, bien qu'une grande partie du peuple de droite vote pour les candidats du centre et même de la gauche »[22]. LeMSI, partinéofasciste italien, utilisait l'expression« droite nationale », tandis que ses adversaires le désignaient simplement comme la« droite », le mot n'ayant pas la même portée dans le vocabulaire politique italien : l'appellation« extrême droite » était plutôt réservée, enItalie, aux groupes subversifs ounéonazis. L'appellation« droite nationale » a été également utilisée par leFront national enFrance. EnAutriche, leFPÖ, sous la présidence deJörg Haider, préférait se décrire comme la« troisième force » opposée à la fois aux socialistes et aux conservateurs ; ses membres se présentaient comme des« libertaires »[23].
Il sera donc question d’« extrême droite traditionnelle »[24] à propos de la tendance activiste et protestataire issue directement des mouvements fascistes, nazis et racistes des années 1930 à 1960. Le terme de« nouvelle droite national-populiste »[25] sera utilisé pour les partis constitués plus récemment autour de problématiques liées à la crise : chômage, immigration,identité nationale, etc. et qui mettent en œuvre des stratégies de prise de pouvoir électorale[26].
Pour se distinguer de l'extrême droite, la droite traditionnelle a historiquement entretenu un refus d'alliance, dont une illustration est le« cordon sanitaire » en Belgique[28]. Cette politique est remise en question depuis quelques années : dans certains pays, comme en Autriche ou en Israël, des alliances se sont parfois nouées[29],[30],[31]. Fin 2018, un scrutin régional en Espagne voit leParti populaire conclure une double alliance remarquée, d'un côté avecCiudadanos, de l'autre avecVox, petit parti d'extrême droite qui venait de faire une percée électorale notable[32]. En février 2020, c'est en Allemagne qu'une alliance entre les partis de gouvernementFDP etCDU et l'AfD d'extrême droite fait un tollé, entraînant des démissions et des manifestations[33].
Certains mouvements d'extrême droite peuvent être liés à la droite classique, mais finissent par être classés à l'extrême droite du fait d'une radicalisation (par exemple leFidesz hongrois). D'autres mouvements d'extrême droite s'avèrent n'avoir aucun lien avec les mouvements de droite classique, comme les factionsanticapitalistes de l'extrême droite. Ces dernières s'avèrent être plus radicales et parfois en conflit avec les mouvements de la droite conservatrice radicalisées[réf. nécessaire].
Certaines personnalités ou structures politiques peuvent évoluer considérablement comme l'illustre, en Italie, la trajectoire duMouvement social italien (néo-fasciste) devenuAlliance nationale (centre-droit).
Au sein de l'extrême droite européenne, il existe des partis et organisations où le principe de nationalisme prime totalement sur tout, affichant un discoursultranationaliste (avec des thèmesprotectionnistes,souverainistes,culturels) voireethniciste, avec des références sur l'identité, l'émancipation et la puissance militaire. Ces mouvements ultranationalistes ont tendance à être anti-atlantistes, critiques à l’égard desÉtats-Unis, de leur influence culturelle voire de leurs présences militaires dans certains pays d'Europe de l'ouest. Ils ne tolèrent aucune dimension supranationale, rejettent lesimpérialismes étrangers et sont férocementanti-marxistes. Ils sont presque contre toute forme d'immigration, ne sont pas favorables àIsraël et entretiennent un discoursantisioniste.
Lespopulistes de droite concernent les partis qui défendent des positions eurosceptiques et xénophobes, notamment envers les immigrés de religion musulmane et envers l'islam en général. Ils sont pour leconservatisme social et lepatriotisme économique[35], mais peuvent être plus libéraux sur d'autres questions, par exemple en soutenant diverses causes féministes voire libérales. De même, ils ne s'affichent pas comme antisémites et présentent un discours pro-israélien (et pro-États-Unis dans leurguerre contre le terrorisme)[36].
Enfin une autre partie de l'extrême droite se retrouve dans une absence de nationalisme, voire une opposition au concept l'État-nation (central dans le nationalisme). C'est notamment le cas deslibertariens conservateurs (le libertarianisme étant par principeantinationaliste), des factions de l'extrême droiteoccidentaliste, deseurasistes non-russes, despanislamistes et des partisans d'impérialismes étrangers en général (le nationalisme étant par principe opposé aux impérialismes et hégémonies de puissances étrangères). Certains extrémistes religieux sont farouchementinternationalistes etantiracistes tout en étant ultraconservateurs.
Sur la stratégie électoraliste, certains prônent leréformisme tandis que d'autres prônent la stratégierévolutionnaire[39] ou contre-révolutionnaire selon les tendances[40],[41].
Selon les chercheursJean-Yves Camus etNicolas Lebourg, le cœur de la vision du monde de l'extrême droite est l'organicisme, l'idée selon laquelle la société fonctionne comme un être vivant complet, organisé et homogène. Adapté à la communauté qu'ils souhaitent constituer ou reconstituer (qu'elle soit fondée sur l'ethnicité, lanationalité, lareligion ou larace), le concept les amène à rejeter toute forme d'universalisme au profit de l'autophilie et de l'altérophobie, soit en d'autres termes l'idéalisation d'un « nous » à l'exclusion d'un « ils »[49]. L'extrême droite tend à absolutiser les différences entre nations, races, individus ou cultures puisqu'elles perturbent leurs efforts vers l'utopie rêve d'une société « fermée » et naturellement organisée, perçue comme la condition pour assurer la renaissance d'une communauté enfin reconnectée à sa nature quasi éternelle et rétablie sur de solides fondations métaphysiques[50],[51].
Considérant leur communauté dans un état de décadence facilité par les élites dirigeantes, les partisans d'extrême droite se présentent comme une élite naturelle, sensée et alternative, avec pour mission rédemptrice de sauver la société de la catastrophe promise. Ils rejettent à la fois leur système politique national et l'ordre géopolitique mondial (y compris leurs institutions et leurs valeurs, par exemple lelibéralisme politique et l'humanismeégalitaire) qui sont présentés comme devant être abandonnés ou purgés de leurs impuretés, afin que la « communauté rédemptrice » puisse éventuellement quitter la phase actuelle de crise liminale pour inaugurer une nouvelle ère[49],[52]. La communauté elle-même est idéalisée à travers de grandes figures archétypales (les âges d'or, le sauveur, la décadence et lesthéories du complot mondial) car elles glorifient des valeurs non rationalistes et non matérialistes comme la jeunesse ou le culte des morts[49].
Le politologueCas Mudde soutient que l'extrême droite peut être considérée comme une combinaison de quatre concepts largement définis, à savoir l'exclusivisme (par exemple leracisme, laxénophobie, l'ethnocentrisme, l'ethnopluralisme, lechauvinisme, y compris le chauvinisme social), les traits antidémocratiques et non-individualistes (par exemple le culte de la personnalité, le hiérarchisme, lemonisme, lepopulisme, l'anti-particratie, la vision organique de l'État), un système de valeurs déplorant la disparition des cadres de référence historiques (par exemple l'ordre public, lafamille, la communauté et lanation ethniques, linguistiques et religieuses ainsi que l'environnement naturel) et un programme socio-économique associantcorporatisme,contrôle étatique de certains secteurs,agrarisme, et un degré variable de croyance dans le libre jeu des forces socialement darwinistes du marché. Mudde propose ensuite une subdivision de la nébuleuse d’extrême droite en tendances modérées et radicales, selon leur degré d'exclusionnisme et d'essentialisme[53],[54].
Définition et analyse comparative
L'Encyclopédie politique : La gauche et la droite déclare que la politique d'extrême droite comprend « des personnes ou des groupes qui ont des opinions extrêmement nationalistes, xénophobes, racistes, fondamentalistes religieuses ou autres opinions réactionnaires ». Bien que le terme d'extrême droite soit généralement appliqué auxroyalistesabsolutistes, auxfondamentalistes et auxfascistes, il a également été utilisé pour désigner ceux qui se situent à droite du courant dominant de la politique de droite[55].
Si les mouvements ou partis d'extrême droite sont divers, leurs socles idéologiques comportent des points communs : unchauvinisme[8], unsouverainisme[8] et untraditionalisme encore plus poussés qu'àdroite[réf. nécessaire], un discoursautoritariste affirmé, et un programme économique et social hétéroclite, parfois plus favorable aux milieux populaires que celui de la droite traditionnelle, usant largement d'une rhétoriqueantisystème et de dénonciation des élites[56]. Laxénophobie et leracisme[8] font aussi partie de ce socle commun et se traduisent souvent par uneopposition à l'immigration[57]. Enfin, on y retrouve un anticommunisme marqué[1]. Le fondamentalisme religieux est aussi classé à l'extrême droite.
Ainsi, selon le docteur en science politique Benjamin Biard, l'opposition à l'immigration, l'autoritarisme en matière de politique intérieure et la rhétoriquepopulisteantisystème et hostile aux partis traditionnels sont les trois caractéristiques communes à toute l'extrême droite, et qui permettent donc de la reconnaître[1].
Le politologue néerlandaisCas Mudde montre que la plupart des analyses de l'idéologie d'extrême droite mettent en avant des combinaisons diverses des cinq aspects suivants : nationalisme, racisme, xénophobie, opposition à la démocratie, revendication d'un État fort[19]. PourPascal Delwit etAndrea Rea, « deux sujets essentiels cristallisent le vote d'extrême droite : la xénophobie et le discours sécuritaire »[62].
Au-delà de ces fondements idéologiques, les références parfois hétéroclites et les itinéraires variés des mouvements d'extrême droite expliquent des positions parfois contradictoires[56]. Ainsi, dans le domaine spirituel, certains défendent untraditionalisme-intégrisme religieux[63], d'autres unathéisme exacerbé ou unnéo-paganisme[64]. De plus, comme le souligne la géopolitologueBéatrice Giblin-Delvallet, l'existence de ressorts communs à l'extrême droite moderne ne doit pas empêcher de comprendre l'évolution des différents partis en relation avec des contextes nationaux particuliers. Par exemple en matière économique,« le nouveau nationalisme russe rejette toute intervention économique et sociale étatique (du fait d’un mauvais souvenir du centralisme soviétique ?). En revanche, le RN nouveau prône le rôle actif et protecteur de l’État contre les capitalistes prédateurs qui appauvrissent les plus faibles »[65].
Selon le sociologueAlain Bihr, la pensée d'extrême droite est fondamentalementinégalitariste : elle considère que lesinégalités sociales relèvent de l'ordre naturel des choses, d'où son goût pour les chefs, l'autorité et la hiérarchie. Selon cette famille politique, la société a dévié de l'ordre naturel, et elle doit absolument y revenir. L'organicisme, c'est-à-dire la comparaison entre la nation et un organisme vivant, y est également très présent. Cet organisme biologique doit, selon l'extrême droite, être protégé de la maladie qu'est ladécadence, et des agents pathogènes qui l'encouragent. Enfin, on y retrouve souvent un culte de la force et de la combativité, censé entretenir levitalisme de la nation[66].
Moyens mis en œuvre
Les moyens mis en œuvre par les partis ou organisations d'extrême droite sont divers :
le parlementarisme et la participation aux élections[67] ;
l'activisme pouvant parfois revendiquer la violence comme moyen d'action légitime[69], voire leterrorisme[70] comme en Italie[71], en Suède[72], en Turquie[73], en Allemagne[74] ou en Israël[75].
La base électorale de l'extrême droite reste avant tout les milieux populaires : petits commerçants, artisans, ouvriers[76], etc. Elle suit en effet une ligne « anti-élite » (voire parfoiscontre-révolutionnaire[77]), se différenciant ainsi de la droite conservatrice et libérale.
En France, par exemple, et selon la géographeCatherine Bernié-Boissard (coauteur du livreVote FN, pourquoi ?),« le vote FN exprime un désarroi, un sentiment de déclassement. Les scores les plus élevés, on les retrouve dans des communes où le taux de diplômés et le niveau d’éducation sont les plus faibles, où la présence des services publics est moindre »[78]. Les partis d’extrême droite sont souvent accusés par l'opposition de jouer avec les peurs et les frustrations de couches populaires précarisées, notamment en érigeant l'étranger ou les jeunes de quartiers populaires en boucs-émissaires[79]. Le sentiment d'insécurité est aussi un élément récurrent mis en avant dans ces discours[80].
Selon une étude dirigée en 2000 par l'Église réformée de France, l'électorat de l'extrême droite est majoritairement masculin, peu diplômé et anti-politique[81].
Lors de l'élection présidentielle de 2017, le Figaro rend compte des profils socio-culturels des électeurs des différents candidats au premier tour. Si le score auprès des ouvriers et employés pour les alliés du second tour Dupont-Aignan et Le Pen dépasse les 40 %, le vote des cadres pour ces candidats est de 18 %, contre 33 % pour Macron, 20 % pour Fillon, 19 % pour Mélenchon, et 8 % pour Hamon[82].
ils sont moins extrêmes que l'image de marginalité et de violence de certaines études, très peu d'entre eux étant des admirateurs d'Adolf Hitler ou dutroisième Reich et forment un groupe très diversifié ;
ce ne sont pas de nouveaux mouvements, car en continuité avec les courants d'extrême droite du passé dont ils sont une rémanence, souvent par leur famille ;
même si ce qui les différencie des autres partis est laxénophobie, ils sont plus de son « envers », lapréférence nationale, « le versant positif de l'attitude ethnocentrique » qu'est lenationalisme ;
le discrédit et lastigmatisation dont ils font l’objet est probablement leur point commun le plus important ; ils rejettent l'étiquette d'extrême droite qui les associe au nazisme et à laShoah, la plupart admettant être de droite mais réfutant l'extrémisme, terme qu'ils emploient pour des mouvements selon eux plus radicaux ; les auteurs concluent que « paradoxalement, cette stigmatisation peut aussi être une ressource pour le mouvement, dans la mesure où elle aide à le faire tenir ensemble […] Et la stigmatisation qu’ils subissent est en quelque sorte symétrique de celle qu’ils infligent généralement aux “autres”, aux étrangers, aux immigrés, aux minorités »[83].
Caractéristiques générales
À partir du cas de la France, l'historienMichel Winock dans son ouvrageNationalisme, antisémitisme et fascisme en France (2004)[84], donne les neuf caractéristiques suivantes aux mouvements d’extrême droite qui découlent du discours de la décadence, « vieille chanson que les Français entendent depuis laRévolution » :
« la haine du présent », considéré comme une période dedécadence ;
Les interprétations qu’il en donne sont de quatre ordres :
dans le cadre de lalutte des classes, il s’agit de la revanche des perdants contre les gagnants de la modernité. Ainsi s’expliquent l’élitisme aristocratique de l’extrême droite duXIXe siècle (lesaristocrates étant les grands perdants de laRévolution française, puis de larévolution industrielle), ainsi que lepoujadisme des petits commerçants contre la montée desgrandes surfaces (les grandes surfaces n'existaient pas en 1956, les petits commerçants souffraient plutôt des prélèvements fiscaux excessifs) et des laissés pour compte dela crise actuelle[pas clair] ;
l’« interprétation conjoncturaliste » insiste sur le rôle important des situations de crise dans la montée de cesidéologies. Unecrise économique et sociale se mue alors en une crise politique, réelle ou supposée ;
il indique également le passage de la « société tribale, rurale,patriarcale » à la « société urbaine, industrielle et libérale », se traduisant par une série de peurs et notamment « la peur de la liberté » (Karl Popper) ;
l’interprétationanthropologique assimile le discours sur la décadence du pays avec la nostalgie de l’homme vieillissant devant l’enfance, ce « monde protégé ».
D'autres formations sontselon certains observateurs[Qui ?] considérées comme d'extrême droite, mais cette classification peut être davantage controversée :
lesmonarchistes, partisans de l'absolutisme, ou dans les républiques, du rétablissement de la royauté et d'un conservatisme religieux autoritaire, ceux-ci étant sont hostiles aurépublicanisme et à lalaïcité en général ;
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Lefascisme puis lenéofascisme enItalie et dans d'autres pays, prônant la création d'un étattotalitaire basé sur les masses ainsi qu'un nationalisme radical
Selon les pays et les contextes, le terme « extrême droite » est, de fait, utilisé pour trois types de visions ou de mouvances :
l'ensemble des mouvements et des partis siégeant, lorsqu'ils ont des élus, à l'extrême droite de l'hémicycle (à droite et en haut des gradins), il convient alors de parler de « l'extrême droite de l'échiquier politique ou extrême droite parlementaire » ;
Dans certains pays, comme l’Autriche, Israël et plus récemment la Norvège, l’extrême droite participe parfois aux coalitions gouvernementales avec la droite et le centre-droit, et possède donc à l’occasion des ministres. Au Danemark, l'extrême droite a, au début des années 2000, apporté son soutien à un gouvernement, sans toutefois y participer.
Nada Afiouni et Nicolas Guillet (enseignants-chercheurs en Normandie), dans leur ouvrageTentatives de banalisation de l'extrême droite en Europe, observent, ces dernières années, un phénomène tout sauf « anodin » de « dédiabolisation » de l'extrême droite en France ; une dédiabolisation qui s'opère aussi bien sur le plan formel, où l'extrême droite « modifie [son] nom, [son] logo, [son] discours public, l'atténue, l'euphémise, se fait le porte-parole du bon sens populaire, emprunte des références aux autres familles politiques tout en [se dépouillant] des siennes », que sur le plan substantiel, où elle devient « une force politique pérenne » et où« les partis politiques classiques [sont conduits] à concurrencer l’extrême droite sur son propre terrain, brisant les digues jusqu'à assurer des passerelles politiques à ses personnalités, à passer des accords électoraux avec elle ou à en reprendre les idées »[96],[97].[source insuffisante]
Nada Afiouni et Nicolas Guillet constatent toutefois que ce phénomène de dédiabolisation reste « encore très partiel ». Ainsi, ils relèvent qu'Anne-Sophie Leclère, candidate FN aux élections municipales de 2014 à Rethel, avait publié« sur sa page Facebook un photomontage montrant d’un côté un singe, de l’autreChristiane Taubira, avec cette légende : “A 18 mois” et “Maintenant” », qu’Aymeric Chauprade a tenu dans l’une de ses vidéos postées sur son site Internet à la suite de l'attentat perpétré en France contre Charlie Hebdo :« La France est en guerre, avec des musulmans […]. L’islam fait planer sur la France une menace très grave sur son avenir […]. On nous dit qu’une majorité de musulmans est pacifique. Certes. Mais une majorité d’Allemands l’étaient avant 1933 et le national-socialisme allemand » ; ils relèvent un tweet posté parBruno Lemaire, conseiller économique auprès de Marine Le Pen, évoquant après l'attentat contreCharlie Hebdo la« secte de mohamerde » et amalgamant islam et terrorisme[98].
Les chercheurs constatent, en outre, qu'il n'est« nul besoin de [l’extrême droite] à la direction du pays pour voir une partie [de ses idées] mise en œuvre ou, du moins, pour voir des similitudes entre son programme et les actions des pouvoirs en place », en ce qui concerne, par exemple,« les obsessions sécuritaires, les pamphlets anti-Roms et antimusulmans, les débats officiels sur la patrie »[99].
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analyse la montée du populisme de droite avec théorie de l'affect, aborde ses implications pédagogiques pour l'éducation démocratique et réflexions sur les pédagogies affectives pour la renouveler
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↑Pourquoi a-t-il fallu attendre le printemps de 1984 pour qu'un gouvernement de droite s'inquiète brusquement de l'existence et de la terrible efficacité du terrorisme d'extrême droite ?, Maurice Rajsfus.Retours d'Israël, L'Harmattan, 1987,p. 94,lire en ligne.
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Philippe Vervaecke, Valérie Auda-André, David Bensoussan, Myriam Boussahba-Bravard,A droite de la droite, droites radicales en France et en Grande-Bretagne auXXe siècle, Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq (Nord), Coll. Espaces politiques, 2012, 562 pagesprésentation en ligne.
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Pierre-André Taguieff,Du diable en politique : Réflexions sur l'antilepénisme ordinaire,CNRS Éditions,[détail de l’édition] — notamment le chapitre 6 : « L'enfer, c'est la droite : « extrême », « radicale », « ultra » », le chapitre 7 : « Extension du champ de la diabolisation : le spectre de la « droitisation » », et la conclusion : « Persistance et métamorphoses du nationalisme ».
Serge Dumont,Les brigades noires : l'extrême-droite en France et en Belgique francophone,EPO, Bruxelles-Anvers, 1983.
Gwenaël Breës,L'affront national: le nouveau visage de l'extrême droite en Belgique,EPO, Bruxelles-Anvers, 1991 (réédition en 1992). Préface deMaxime Steinberg.
Collectif (REFLEXes),L'Europe en chemise brune - Néo-fascistes, néo-nazis et national-populismes en Europe de l'Ouest depuis 1945, aux éditions REFLEX-EPO, 1992. Préface deMaurice Rajsfus.
Manuel Abramowicz,Les rats noirs. L'extrême droite en Belgique francophone,Luc Pire, Bruxelles, 1996.
Olivier Guland,Le Pen, Mégret et les Juifs. L'obsession du « complot mondialiste », La Découverte, 2000.
Alexandre Spalaikovitch et Laurent Delhomme,Nouveau look, nouveaux dangers : le retour des extrémistes en Europe. France, Angleterre, Hongrie, Allemagne : plongée dans cette Europe identitaire, aux multiples visages., Yemaya Production, M6, Enquête exclusive,,78 min,présentation en ligne.
Stéphane Munka,Skinheads à la droite de l'extrême,, Canal+,Spécial investigation,52 min,présentation en ligne.