Exposition coloniale internationale | |
![]() Affiche par les chemins de fer français. | |
Type | Exposition coloniale |
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Pays | ![]() |
Localisation | Paris,porte Dorée |
Coordonnées | 48° 49′ 51″ nord, 2° 24′ 51″ est |
Date d'ouverture | |
Date de clôture | |
Fréquentation | 33 489 902 entrées, soit 8 millions de[1] visiteurs |
Prix d'entrée | 3 francs, 1,50 franc pour les familles nombreuses et les anciens combattants, gratuit pour les soldats en uniforme. |
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L’Exposition coloniale internationale se tient àParis du 6 mai au, à laporte Dorée et sur le site dubois de Vincennes, pour présenter les produits et réalisations de l'ensemble des colonies et des dépendances d'outre-mer de la France, ainsi que celles des autres puissances coloniales participantes, au sein de pavillons rappelant, dans le cas de l'empire colonial français, l'architecture de ces territoires, notamment d'Afrique noire, deMadagascar, d'Afrique du Nord, d'Indochine, deSyrie et duLiban.
Elle reçoit huit millions de visiteurs[1], venus accomplir« le tour du monde en un jour » selon le slogan de l'époque, et est en même temps l'occasion pour leParti communiste français d'exprimer ses convictions anti-colonialistes.
En 1894 est organisée à Lyon une foire privée dépourvue de droits de douane dénommée Exposition universelle, internationale et coloniale[2].
En 1896, une exposition nationale et coloniale est organisée à Rouen[3]. L'exposition internationale de Rochefort-sur-Mer est organisée deux ans plus tard, en 1898. Les troisième et quatrième expositions coloniales officielles sont celles deMarseille en 1906 etParis en 1907. Chacune accueille 1,8 million de visiteurs[4],[5].
Enfin, la dernière grande exposition coloniale française avant celle de 1931 est celle deMarseille, en 1922. Son succès est sans appel, puisqu'elle accueille 3 millions de visiteurs[6].
Le projet d'exposition existe dès 1913, impulsé notamment par la personnalité d'Henri Brunel, chef de file du « parti colonial ». Dans son esprit, son intérêt est de montrer les bénéfices que présente la colonisation pour l'économie française.Marseille et Paris se disputent pendant une dizaine d'années le projet[7]. Ce n'est qu'en1925, pour répondre à laBritish Empire Exhibition de1924, que Paris est choisi pour accueillir l’événement. La concurrence entre les deux empires coloniaux fait que les Britanniques refusent de participer à celle de Paris.
Sa direction est assurée par lemaréchal Lyautey, ancien résident général du Maroc qui confie la direction artistique (peinture) àJean Bouchaud qui y réalise une composition murale de 1 300 mètres carrés. Le journalLa Dépêche coloniale et maritime, alors en pleine expansion, fait la promotion du projet[8] et un numéro est confié au journalistePierre Lazareff[9], que l'industrielJean Prouvost fait passer la même année du journalParis-Midi àParis-Soir[9].
La pose de la première pierre a lieu le 5 novembre 1928 et elle est finalement inaugurée le par le président de la RépubliqueGaston Doumergue entouré de rutilantsspahis marocains, accompagné du ministre des ColoniesPaul Reynaud, du gouverneur des colonies faisant office de secrétaire généralLéon Geismar, et du maréchalLyautey nommé commissaire général de l'Exposition en 1927[10].
Elle se veut le reflet de la puissance coloniale de la France, de sa mission civilisatrice dans les colonies ainsi qu'un outil économique au service des industriels métropolitains et coloniaux[11].
Pour l’Exposition, on construit à l’est de Paris dans le12e arrondissement, autour dulac Daumesnil, dans lebois de Vincennes, un ensemble de monuments représentatifs des colonies. Cet ensemble s’étend sur 110 hectares et son entrée principale est située à laPorte Dorée.
L'Exposition coloniale présente toutes les colonies françaises et les pays sous protectorats français (avec leurs sections dédiées et leurs pavillons) ainsi que des pays étrangers et leurs colonies. Les Églises sont également représentées avec les pavillons des missions catholiques et protestantes. Environ 200 pavillons répartis dans l'exposition sont loués à des exposants particuliers (grandes entreprises, restaurants et buvettes, alimentation fine ou exotique, etc.). Un ensemble de bâtiments généraux complètent l'exposition comme lemusée des Colonies et sonaquarium tropical, le jardin zoologique ou la section des Attractions. Des fontaines majestueuses et lumineuses, réalisées parAndré Granet etRoger-Henri Expert, agrémentent le site[12].
Différents moyens de transport sont à la disposition du public : un chemin de fer circulaire de 5,5 km comprenant 6 stations, 50 cars électriques, 16 bateaux à moteur (et de nombreux bateaux à rames sur le lac), 30 bateaux pour les attractions nautiques[réf. souhaitée].
Le public trouve aussi à sa disposition dans l'exposition 4 bureaux de poste, 7 bureaux de tabac, 4 postes médicaux, des restaurants de spécialités dans toutes les sections, ainsi que trois restaurants généraux[réf. souhaitée].
300 000 personnes animent l'exposition, et plus de 33 millions d'entrées sont comptabilisées, ce qui donne une estimation d'environ 8 millions de visiteurs[13].
Les monuments les plus importants de cette exposition sont la reproduction du temple principal d'Angkor Vat, dans la section de l'Indochine qui représente plus de 10 % de la superficie de l'Exposition, et le Palais de l'Afrique occidentale française, forteresse évoquant pour beaucoup de visiteurs laGrande mosquée de Djenné, même si elle n'en est pas une réplique explicite.
De nombreuses fêtes sont organisées tout au long de l'exposition, comme laFête du Tourisme colonial[14]. Des spectacles nommésLa Féerie africaine, Le Monde colonial qui danse et qui chante, Les Nuits coloniales, L’Adieu aux colonies sont également proposés aux visiteurs[15].
Au théâtre de la Cité des informations, les visiteurs peuvent assister à spectacle-type nomméNuits coloniales, composé de différents tableaux sur le thème des colonies présentées. Multipliant les décors, il met en scène plus de 350 figurants[16].
L’Afrique-Équatoriale française (AEF) est une fédération de 4 colonies :
Le pavillon de l’Afrique-Équatoriale française (AEF) est la reproduction d'une case indigène duLogone, affluent duChari.
L’Afrique-Occidentale française (AOF) est une fédération de 8 colonies :
Cette section présente sur 4 hectares les bâtiments suivants :
Le pavillon de la sectionalgérienne présente une synthèse de l'architecture algérienne, en offrant au visiteur deux façades:
La section duCameroun et duTogo est composée de reproduction de cases de chefs et d'indigènesBamoun, au Cameroun.Le plus grand pavillon présente les ressources du pays.Les autres pavillons sont attribués aux œuvres sociales, à l'enseignement, à la chasse, au tourisme, à l'artisanat.Les pavillons duCameroun et duTogo sont encore visibles aujourd'hui au Bois de Vincennes. Ils constituent les bâtiments principaux de lapagode de Vincennes.
Le Pavillon de laCôte française des Somalis est la reproduction en réduction de lamosquée Ammoudy deDjibouti, et présente l'économie de cette petite colonie située à un endroit stratégique sur la route maritime entre la Méditerranée et l'Océan Indien via lecanal de Suez et laMer Rouge.
Le Pavillon de laSyrie et duLiban - tous deux administrés par la France sousMandat de la Société des Nations - s'inspire dupalais Azim deDamas, et du palaisBeiteddine au Liban. Son aspect extérieur austère cache un jardin intérieur entouré de galeries à colonnes.
Le petit pavillon de laGuadeloupe met en scène une reconstitution d'une baie de l'île : une crique a été reconstituée, bordée par une plage de sable blanc, et un phare de 23 mètres de haut.
Le pavillon a été ensuite détruit lors de la Seconde Guerre mondiale[réf. nécessaire].
Ce pavillon présente les ressources économiques de l'île. Elle est aussi le lieu où labiguine et d'autres musiques ont pu être découvertes[17].
Le pavillon de laGuyane, petite colonie de 47 000 personnes, présente dans son pavillon une exposition de bois précieux.
Le pavillon desÉtablissements français de l'Inde, représentation d'une demeure hindoue dePondichéry, est précédé des éléphants en pierre du sculpteurJean Magrou.
L’Union indochinoise (Indochine française) est le regroupement d'une colonie, laCochinchine (formant, avec l'Annam et le Tonkin, l'actuelViêt Nam) et de quatre protectorats : leTonkin, l'Annam, leLaos et leCambodge.
La section de l’Indochine est répartie sur 9 hectares et divisée en sous-sections :
Un ensemble de bâtiments complète la section indochinoise :
Des danses sont présentées tous les jours dans toutes les sections.
La section deMadagascar présente l'ensemble de bâtiments suivant :
Le pavillon duprotectorat du Maroc se présente sous la forme d'un palais sobre, inspiré du palais de Maghzen, et entouré de vastes cours et patios.
Un canal d'eau, bordé de jardins à la modeandalouse, s'allonge en façade, et est encadré par dessouks.
Le palais quant à lui présente une porte monumentale, est construit autour d'un jardin intérieur, et présente les différents aspects du Maroc.
Le pavillon de laMartinique évoque les demeures des riches planteurscréoles.
Le monument des Forcesd'Outremer est principalement composé d'une tour de bronze de 82 m de haut, flanquée de 4 boucliers d'airain, et qui supporte un phare éclairant des drapeaux français.
Dans ce monument se trouve présenté le travail de l'armée coloniale et de ses services.
La section de laNouvelle-Calédonie et de ses dépendances regroupe trois pavillons :
Le Pavillon des Établissements Français de l'Océanie représente unecasepolynésienne, et est construit en troncs de cocotiers, roseaux et bambous.
Il présente la production de la colonie et des collections d'art.
Le pavillon deLa Réunion est une élégante réplique de la Villa dudomaine du Chaudron, et présente les ressources de l'île.
Le pavillon deSaint-Pierre-et-Miquelon présente une simple maison de pêcheur, avec sesdoris sur le lac, et son phare aux feux multiples.
La section tunisienne est située sur l'un des côtés de la « place de l'Afrique du Nord ». Elle présente un ensemble de pavillons composé de quatre unités :
La Section duCongo belge présente sur 2 hectares plus de 10 000 m2 de constructions, autour d'une vaste cour, précédée d'une porte monumentale :
Le Pavillon duDanemark, de style moderne, est consacré auGroenland, et présente les conditions de vie dans cette colonie.
La section desÉtats-Unis est agencée autour de la reproduction de la maison deG. Washington, àMount Vernon, construite en 1743. La reproduction est fidèle, aussi bien à l’extérieur qu’à l'intérieur.
Deux petites maisons reliées par des galeries couvertes sont situées de part et d'autre de la maison : ce sont la cuisine et le bureau de Washington, qui présente une exposition sur le Territoire de l'Alaska.
D'autres bâtiments du même style complètent cet ensemble et présentent les expositions du gouvernement des États-Unis, et des territoires extérieurs (îles desCaraïbes et duPacifique).
Le pavillon duroyaume d’Italie présente l’ensemble de monuments suivant :
Sur le lac naviguent dessamboucs (bateaux somaliens).
La section duRoyaume-Uni présente deux pavillons :
La section desPays-Bas est composée d'un pavillon principal et d'un ensemble de petits pavillons :
Le 28 juin[20], à cause d'uncourt-circuit[21], le pavillon principal brûle pendant l'exposition, détruisant toutes les collections et expositions qu'il renferme. Il est reconstruit en 51 jours[22], à l'exception du toit, qui est simplifié.
La sectionPortugaise regroupe quatre pavillons construits dans un mélange d'artmaure et d'art portugais austère duXVe siècle. Deux pavillons présentent les colonies portugaises :Angola,Mozambique,Îles du Cap-Vert,Guinée portugaise, États de l’Inde (Goa),Macao,Timor. Deux autres pavillons sont consacrés à l'histoire des voyages, des conquêtes, et des explorateurs.
Le pavillon desMissions catholiques est flanqué d'uncampanile de 40 mètres et abrite une église,Notre-Dame-des-Missions. Il présente l'action des Missions catholiques dans les colonies. Parmi les peintres décorateursMarthe Flandrin -Élisabeth Faure
Le pavillon de laSociété des missions évangéliques de Paris est surmonté d'une croix en verre de 5 mètres. Elle présente des stands d'exposition[23],[24].
La Cité internationale des informations est une création originale due à l'initiative personnelle dumaréchal Lyautey, dans le but d'offrir aux industriels, économistes, et financiers, les informations techniques dont ils ont besoin pour développer leurs relations avec les colonies.
Ce bâtiment construit le long duboulevard Poniatowski s'étend sur 19 000 m2 et présente :
La Section Métropolitaine a pour but de grouper et d'exposer toute la production métropolitaine pouvant donner lieu à des échanges avec les colonies. Elle est composée de quatre bâtiments situés le long duboulevard Soult et présente sur 80 000 m2, 31 groupes industriels répartis en 163 classes et 27 groupes. Les quatre bâtiments sont :
Une exposition florale entoure les bâtiments.
Le musée permanent des Colonies se présente sous la forme d'un bâtiment de 88 mètres de long sur 60 de large. Safaçade est ornée d'un grand bas-relief dû au sculpteurAlfred Janniot qui retrace l'histoire économique des colonies. Sa réalisation, sous la direction des architectesAlbert Laprade,Léon Bazin etLéon Jaussely, a nécessité trois ans de travail entre1928 et1931.
Ce musée présente sur 5 000 m2 deux sections de l'exposition :
Ce musée présente aussi :
Sur le perron, se trouve une statue deLéon-Ernest Drivier, symbolisant la France et ses colonies. Cette statue se trouve de nos jours au sommet de lafontaine de la Porte Dorée (dans lesquare des Anciens-Combattants-d'Indochine constituant le terre-plein central de laplace Édouard-Renard).
Un tapis pour le musée permanent des Colonies a été commandé aux ateliersTapis France Orient à Marseille, réalisé à partir d'une création deMagdeleine Dayot[26]. L'œuvre est désormais conservée au musée du quai Branly-Jacques Chirac à Paris. Ce tapis à motifs floraux est noué à la main par des ouvrières arméniennes réfugiées[27].
Le Parc zoologique est construit par la maisonCarl Hagenbeck, suivant une approche moderne des zoos : pas de grilles, mais des enclos ouverts séparés du public par des fossés. C'est un parc provisoire d'été; il ne possède pas de constructions permettant de garder les animaux au chaud en hiver. On peut y voir :
À la suite du succès énorme rencontré par ce zoo, il est déplacé en 1932 à l'endroit qu'il occupe actuellement dans le bois de Vincennes, et complété par des bâtiments permettant de protéger les animaux l'hiver.
Le 3 janvier 1934, le zoo brûle, tuant cinq éléphants[28].
Le parc des attractions est divisé en deux parties :
Plusieurs fontaines monumentales sont installées dans l'exposition :
Environ 200 pavillons privés sont répartis dans l'enceinte de l'Exposition. Ces pavillons, à but commercial, sont soit des cafés et restaurants (Chez Jenny, L'Oasis, la Terrasse), soit des stands publicitaires (Banania,Nestlé,Julien Damoy,Chocolat Menier, etc).
Dans toutes les sections, de nombreuses animations et différents spectacles sont proposés aux visiteurs, potiers, sculpteurs, tisserands, maroquiniers : tout un peuple d'artisans indigènes travaillent sous les yeux du public. D'autres tiennent des stands de souvenirs, comme dans les souks des sections nord-africaines. Sur le lac, toutes sortes d'embarcations de pêche font des démonstrations d'évolution : pirogues malgaches ou sénégalaises, samboucs somaliens, etc. Chaque section présente un spectacle ou des danses de la colonie. On trouve ainsi, par exemple :
Les danseursKanak deNouvelle-Calédonie sontexhibés dans lejardin d'acclimatation dubois de Boulogne et présentés comme des guerriers cannibales selon le journalCandide[29]. Initiative privée en marge de l'Exposition, elle est organisée par une association d'anciens coloniaux s'associant avec lecirque Hagenbeck, le gouverneur de Nouvelle-Calédonie aida à leur recrutement. Devant ce scandale, ce dernier fut mis à la retraite anticipée par Lyautey.
Sous le titre plein de promesses, « Les Nuits Coloniales », se cache un exploit extraordinaire pour l'époque : mettre en valeur, de nuit, l'intégralité de l'Exposition Coloniale et de ses fontaines, et offrir des fêtes plus éblouissantes les unes que les autres. On peut notamment citer :
Les moyens employés sont considérables :
Les Nuits Coloniales sont de grands succès et laissent des souvenirs inoubliables dont les journaux de l'époque se font l'écho.
Dans tous les journaux de l'époque, le lecteur trouve des publicités pour l'exposition. Certaines sont des chefs-d'œuvre de composition sublimant les colonies. L'affiche lithographique intituléeLe Tour du monde en un jour annonçant l'exposition est deVictor Jean Desmeures et elle a été éditée par Robert Lang.
Première grande manifestation tournée vers le commerce et l’industrie, selon les souhaits du maréchal Lyautey, l’Exposition coloniale est le support de nombreuses publicités et souvenirs publicitaires tout au long des années 1930 et 1931, par exemple :
Dans chaque pavillon et stand de l'exposition sont en vente de nombreux souvenirs et cartes postales. Les objets les plus courants :
Plusieurs opposants se manifestent : communistes (tract « Contre l’exposition colonialiste de Vincennes ! Pour l’indépendance des colonies ! »),surréalistes (tractNe visitez pas l’exposition Coloniale par le Collectif des douze surréalistes le 30 avril 1931[30]), manifestations d’étudiants indochinois, éditorial deLéon Blum dans lePopulaire du 7 mai 1931 qui désapprouve cette manifestation contrairement à la majorité des socialistes,Louis Aragon dans son poème « Mars à Vincennes", une des pièces composant son recueil "Persécuté persécuteur" : "Il pleut, il pleut à verse sur l’Exposition coloniale »[31].
Plusieurs écrivains (dontPaul Éluard,René Char,André Breton,Louis Aragon, etc) attaquent frontalement l’Exposition coloniale, qu'ils décrivent comme un « carnaval de squelettes », destiné à « donner aux citoyens de la métropole la conscience de propriétaires qu’il leur faudra pour entendre sans broncher l’écho des fusillades ». Ils réclament également « l’évacuation immédiate des colonies », et la tenue d'un procès sur les crimes commis[32].
L'Exposition est construite à l'est de Paris où sont implantés les quartiers d'ouvriers communistes, le maréchalLyautey voulant combattre les communistes sur leur propre terrain. À l'initiative duKomintern, une petite contre-exposition est organisée auparc des Buttes-Chaumont sous l'égide duParti communiste français (PCF) et de laCGTU. « La vérité sur les colonies » n'aurait cependant attiré selon la police qu'environ 5 000 visiteurs en 8 mois, malgré l'organisation de visites collectives par des mouvements communistes - un chiffre à mettre en perspective avec les 33 millions d'entrées vendues pour l'exposition (correspondant à peu près à 8 millions de personnes, un même visiteur étant amené à utiliser 4 ou 5 billets en moyenne ; répartition estimée : 4 millions de Parisiens, 3 millions de provinciaux et 1 million d'étrangers)[33].
En 1935, le musée des colonies est renommé Musée de la France d'Outre-mer. En 1960, lors de ladécolonisation, il devient, à la demande d'André Malraux, ministre des Affaires culturelles, le Musée des Arts Africains et Océaniens. Le musée ferme ses portes en 2003 et la majeure partie de ses collections partent auMusée du Quai Branly. Seuls l'aquarium tropical et les espaces historiques du rez-de-chaussée restent ouverts. Depuis 2007, le bâtiment abrite leMusée de l'histoire de l'immigration, un musée national dont l'objectif principal est de faire connaître et reconnaître l'apport de l'immigration en France depuis leXIXe siècle. Un autre projet avait été envisagé pour le bâtiment, celui d'un Musée de la diversité naturelle et culturelle de France et d'Outre-Mer qui aurait réintégré l'Aquarium tropical et les collections duMusée de l'Homme[34], consacré à la richesse des divers apports historiques sur le territoire actuel de laFrance, de laPréhistoire à nos jours, dans une perspective multiculturelle, montrant l'osmose des influences au fil des temps.
D'autres bâtiments sont conservés ou déplacés :
À l'occasion de cette exposition, 368 enregistrements sonores des « musiques et parlers coloniaux » sont réalisés par l'Institut de phonétique et lemusée de la parole et du geste de l'université de Paris, avec le soutien de la firme discographiquePathé ; de ces enregistrements, 184 disques 78 tours sont produits, représentant environ 20 heures d'écoute. Cette collecte est réalisée entre la fin juin et le parPhilippe Stern et son assistante Mady Humbert-Lavergne[35].
Parallèlement à ces enregistrements sonores, le musée de la Parole commande au photographe Paul Pivot[36] un reportage sur les interprètes et les musiciens présents. En octobre 1931, Paul Pivot réalise 157 clichés, pris dans l’enceinte même de l'exposition et au camp militaire deSaint-Maur. De nombreux comédiens, musiciens, chanteurs et danseurs des colonies françaises d'Afrique, d'Asie et d'Océanie sont donc enregistrés et photographiés, ainsi que des soldats africains réquisitionnés pour l'occasion. Ce fonds propose des musiques et des chansons traditionnelles, des récits, des fables et des contes, des récits personnels et historiques ainsi que des dictions et énumérations de nombres en différents dialectes. Ces enregistrements sonores et les documents photographiques sont conservés à laBibliothèque nationale de France (département de l'Audiovisuel) et consultables en ligne surGallica[37].
L'Exposition coloniale a été l'occasion de très nombreuses publications tant officielles que d'éditeurs privés, en corrélation avec l'événement. On peut citer les éditions géographiques maritimes et coloniales qui font paraître neuf guides de voyages sur les colonies et protectorats français. Les périodiques, tels queL'Illustration,Le Monde colonial illustré, outre les articles qui suivent périodiquement le déroulement de l'exposition, consacrent des numéros spéciaux. Sur l'exposition elle-même, outre le guide officiel, des guides privés sont publiés, tel que celui offert parle Bon Marché, et de nombreux guides propres aux pavillons.
L'armée n'est pas en reste, ainsi la collection dirigée parPaul Azan :
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