Représentation moderne à l'imitation de l'art assyrien de l’Exil à Babylone, avec laporte d'Ishtar et laziggurat deBabylone en bas à droite, etJérusalem en flammes en haut à gauche. Cebas-relief est exposé au Musée d'Histoire de Jérusalem dans latour de David.
Plusieurs livres bibliques parlent de l'exil :2 Rois et2 Chroniques, qui se terminent par l'Exil ;Esdras etDaniel, qui commencent par l'exil et racontent la suite, avecNéhémie, et lesprophètesJérémie etÉzéchiel, qui le vivent l'un à Jérusalem l'autre à Babylone ; lesLamentations, qui témoignent de la catastrophe sur place, tandis qu'Aggée etZacharie vivent le retour. LePsaume 137 (136) y fait explicitement référence.
Selon leLivre de Jérémie, ladéportation desJudéens s'est faite en trois fois (Jérémie 52,28-30). La première au temps deJoaquin (), à la suite de la défaite duroyaume de Juda face àNabuchodonosor II ; leTemple de Jérusalem est alors partiellement dépouillé et la majorité des citoyens emmenés. Dix ans plus tard, en, après une révolte contre l'Empire néo-babylonien sous le règne deSédécias, la ville est entièrement rasée et une nouvelle déportation, moins importante, s'ensuit. Finalement, Jérémie fait état d'un troisième exil cinq ans plus tard, soit en
Des études archéologiques et démographiques montrent que la population de Juda a été réduite d'à peine 10% de ce qu'elle était avant l'exil[1]. Les conditions d'existence semblent s'être rapidement améliorées sur place. Des tablettes administratives encunéiforme retrouvées dans le palais royal de Nabuchodonosor àBabylone mentionnent la distribution derations(en) au roi Joaquin de Juda, à cinq princes judéens ainsi qu'à d'autres membres de l'élite de Juda, aux côtés d'autres déportés de haut rang venant d'autres royaumes[2]. Ils vivaient dans le palais royal, en otages, mais étaient traités en accord avec leur rang.
Il existe des textes cunéiformes qui documentent la présence de Judéens en Mésopotamie après les déportations[3].
Après la prise de Babylone par lesPerses, l'empereurCyrus II libère lesJuifs et leur donne la mission de retourner dans leur pays d'origine devenu provinces perses de Judée,Samarie etYehoud Medinata, et d'y reconstruire leTemple de Jérusalem (). Selon laBible, plus de quarante mille profitèrent de l'autorisation. Mais les livres bibliques témoignent aussi que beaucoup s'étaient installés et restèrent à Babylone : ils constituent le premier centre de laDiaspora. On en retrouve certains dans des tablettes économiques de lapériode achéménide (Ve siècle) retrouvées àNippur[4]. Ces familles font des affaires avec des Babyloniensde souche et sont parfaitement intégrées dans l'économie de la région. Rien ne les distingue des autres dans nos sources hormis leurs noms personnels, comportant souvent le nom deYahweh (retranscritYaw encunéiforme), et dans certaines familles on trouve des membres avec un nom juif et d'autres avec un nombabylonien, faisant référence à une divinitémésopotamienne.
Les Perses avaient une conception politique différente de celle desBabyloniens ou desAssyriens dans l'administration des territoires conquis, laissant une large autonomie au niveau du gouvernement local[5]. Auparavant en, les tribus duroyaume d'Israël (le nord du pays, aussi appelé Samarie), avaient été déportées par les Assyriens ; les survivants de l'exil à Babylone, suivant leDeuxième Livre des Rois, qui indique que toute la population de Samarie avait été déportée, étaient à leurs propres yeux, les seuls et vrais « enfants d'Israël ».
Carte de la Palestine depuis la captivité de Babylone,J. R. Joly, 1784
Quand les descendants des exilés judéens furent rentrés, ils trouvèrent des gens sur place (les « gens du pays » ou « de la terre »), qu'ils assimilèrent aux populations étrangères déportées là par lesAssyriens, populations elles-mêmes assimilées auxSamaritains. Environ 40 000 exilés reviennent de Babylonie d'après la Bible. À titre d'indication, de récentes estimations démographiques proposent environ 12 000 personnes habitant la Judée entre-550 et-450[6].