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| Nom complet | Excelsior Athlétic Club |
|---|---|
| Noms précédents | Excelsior Club tourquennois (1922-1929) Excelsior Athlétic Club (1929-1935) Excelsior de Roubaix-Tourcoing (1935-1945) Excelsior de Roubaix (1945-1948) |
| Fondation | 1922 |
| Disparition | 1948 (fusion) |
| Statut professionnel | 1932-1943 1944-1945 |
| Couleurs | Blanc et noir (1922-vers 1935) Vert et noir (vers 1935-1948) |
| Stade | Stade Amédée-Prouvost (à partir de 1928) |
| Siège | Tourcoing (1922-1929) Roubaix (1929-1948) |
| Joueur le pluscapé | |
| Meilleur buteur |
| National[1] | Coupe de France (1) |
|---|
Dernière mise à jour :.
L'Excelsior Athlétic Club, abrégé enExcelsior AC, est un club defootballfrançais fondé en1922, disparu en1948, d'abord situé àTourcoing puis àRoubaix, dans leNord.
L'histoire du club est intimement liée celle del'industrie textile à Tourcoing et Roubaix, florissante au début du XXe siècle. Créé par lafamille Tiberghien, qui possède plusieurs usines à Tourcoing, sous le nom d'Excelsior Club tourquennois, le club gravit un à un les échelons pour arriver en première division de la Ligue du Nord en 1926. L'Excelsior est repris en 1929 par lafamille Prouvost, industriels de Roubaix, qui installe le club austade Amédée-Prouvost, l'un des complexes sportifs les mieux équipés de l'époque, et change le nom du club enExcelsior AC.
Doté d'une grande ambition, le club adhére au professionalisme dès 1932 et participe ainsi aux sept premières éditions duchampionnat de France professionnel entre 1932 et 1939, atteignant au mieux la cinquième place. Durant cette période, le point d'orgue de l'histoire de l'Excelsior reste cependant sa victoire enCoupe de France en1933, seulement onze ans après la fondation du club, obtenue en final face à son voisin duRacing Club de Roubaix, pour ce qui constitue l'unique derby en finale entre clubs provinciaux dans l'histoire de la Coupe.
Le club, devenueExcelsior de Roubaix-Tourcoing, participe en1945 à la création duClub olympique Roubaix-Tourcoing, club qui réunit dans une même structure les équipes professionnelles des forces roubaisiennes et tourquennoises, à savoir celles de l'Excelsior, du RC Roubaix et de l'US Tourcoing. L'Excelsior apporte au nouveau club sa place en Division 1, puis poursuit avec sa structure amateur pendant trois ans avant de disparaitre en 1948 en se faisant définitivement absorbé par le CO Roubaix-Tourcoing, un an après que celui-ci est parvenu à devenirchampion de France, scellant la réussite du football professionnel à Roubaix et Tourcoing.
L'Excelsior Club tourquennois est fondé en mai 1922[2],[3]. Le club est affilié dans la foulée à laFédération française de football association, sous le numéro 2549[2],[note 1]. Le siège du club est situé au 50 boulevard industriel, àTourcoing[3], là où se situe son terrain[4].
Bien que trois clubs deTourcoing, l'Union sportive tourquennoise, l'Association sportive tourquennoise et le Sporting Club tourquennois aient participé à la Division d'Honneur de laLigue du Nord lors de la saison 1921-1922[5],[note 2], la création d'un nouveau club dans la ville, qui doit démarrer tout en bas de la hiérarchie, ne passe pas inaperçue dans la presse nationale. En effet, l'Excelsior est directement fondé par lesétablissements Charles Tiberghien et fils[6], fleuron de l'industrie textile à Tourcoing, qui comptaient en 1914 sept usines et employaient 3500 ouvriers[7]. Le journalisteMaurice Pefferkorn, qui se demande si le club remportera un jour laCoupe de France, prétend d'emblée que le club, ambitieux, va pratiquer l'amateurisme marron et servir de publicité à l'entreprise[6]. Cette ambition se confirme rapidement ; pour démarrer, l'Excelsior construit de toute pièce une équipe en juillet 1922 en allant démarcher onze joueurs de la ville, qui viennent tous de Division d'Honneur : deux de l'Union sportive, Mulliez et Albert Beulque, sélectionnés en équipe du Nord, huit de l'Association sportive et un du Sporting Club[8],[9].
Pour son premier match officiel, l'Excelsior Club tourquennois se déplace chez leStade béthunois le 17 septembre 1922 pour1er tour de laCoupe de France et s'incline 3-2[10],[11]. Mais dès sa deuxième saison d'existence, l'Excelsior se qualifie pour les32e de finale de laCoupe de France, disputés le 16 décembre 1923, après être sorti des tours préliminaires. Pour l'occasion, le défi s'avère colossal, le club devant se déplacer austade de Paris pour affronter dans son antre leRed Star Club, triple tenant du titre de l'épreuve[12],[13]. Malgré l'écart de divisions entre les deux clubs, le Red Star aligne plusieurs de ses internationaux français, dontPaul Nicolas[12], avant centre de l'équipe de France depuis plus de trois ans. Contre toute attente, l'Excelsior est proche de l'exploit, ne perdant que 2-1 après prolongation, après avoir mené 1-0 à la mi-temps grâce à un but de Seynave[14],[15]. Pour l'occasion, l'Excelsior fait la une duMiroir des sports[16].
Pour l'édition1924-1925, le club continu de faire parler de lui en atteignant de nouveau les32e de finale. Opposé auFootball Club rouennais, qui sort de trois demi-finales consécutives en Coupe de France et qui atteindra la finale cette saison, l'Excelsior ne s'incline que 2-1 après prolongation, avec de surcroît« une assez nette supériorité des Tourquennois »[17],[18].
En parallèle de ces premières apparitions réussies en Coupe, l'Excelsior assume son ambition et gravit un à un les échelons de la Ligue du Nord. Après trois promotions successives, le club atteint pour la saison 1925-1926 la Division d'Honneur groupe B, l'antichambre de la Division d'Honneur groupe A, l'élite régionale. Alors que seul le premier est promu en fin de saison, l'Excelsior survole dès le début son championnat, avec des scores fleuves[19],[20], dont un 12-1 face auStar Club caudrésien[21] ou encore un 7-2 dans un derby face au SC tourquennois[22]. A la lutte toute la saison avec le Sporting Club lourchois, l'Excelsior décroche son accession dans l'élite régionale et valide le projet du groupe Tiberghien[23],[24],[25].
Pour son premier match en Première Division de la Ligue du Nord, L'Excelsior Club tourquennois s'incline 1-0 le 5 septembre 1926 face au champion en titre, leRacing Club de Roubaix[26],[27]. Les débuts sont difficiles, le club se heurtant à la réalité de ce championnat relevé, avec une troisième défaite en trois journées dans un derby face à l'US tourquennoise[28]. L'équipe, qualifiée de« pas très brillante »[29], finit par relever la pente et à être considérée comme un« trouble fête » et« parfaitement redoutable » à la suite de quelques bons résultats[30],[31],[32]. Finalement, l'Excelsior termine7e et se maintient lors de la saison 1926-1927, en battant l'Amiens Athlétic Club, le champion, dans les dernières journées[33]. Pour la saison 1927-1928, l'Excelsior termine une nouvelle fois7e, deux points seulement devant le premier relégable[34]. Le club, à la lutte pour le maintien toute la saison et encore dernier peu avant la fin du championnat[35],[36], se sauve de justesse en terminant par quatre victoires en cinq matchs[36],[34].
Un changement majeur dans l'histoire du club a lieu à la fin de cette saison. Bien qu'ayant réussi à amener l'Excelsior dans l'élite régionale en démarrant tout en bas de la hiérarchie, lesusines Tiberghien décident, après deux saisons en bas de classement, de se désinteresser du club[37]. Le club reçoit une offre de lafamille Prouvost, propriétaire dupeignage Amédée Prouvost et de laLainière de Roubaix, autres entreprises majeures de l'industrie textile locale, situées à cheval entre les villes voisines deRoubaix etWattrelos. Le groupe, propriétaire du Football Club de Roubaix, qui évolue depuis cinq saisons au deuxième niveau sans parvenir à monter[réf. nécessaire], se propose d'accueillir l'équipe de football de l'Excelsior dans sonstade Amédée-Prouvost, stade flambant neuf ouvert moins d'un an auparavant en septembre 1927 et pouvant accueillir plus de 10 000 spectateurs[38],[39]. Dans le même temps, le FC Roubaix dissout son équipe de football[40],[note 3]. L'opération doit emmener l'Excelsior dans une nouvelle ère ; le stade,« l'un des plus beaux de France », est un grand complexe au coeur dusite industriel, comprenant quatre terrains d'entrainement, une piste de course, deux terrains de basket et cinq cours de tennis[38],[39]. Situé au terminus de la ligne K dutramway de Roubaix Tourcoing, il doit favoriser la venue des spectateurs[39],[41],[42].
Le premier match officiel du club dans le stade Amédée-Prouvost a lieu le 9 septembre 1928 dans un derby face à l'US tourquennoise, remporté par l'Excelsior Club tourquennois par 2-1[41]. Si l'Excelsior termine5e, l'un des temps forts de la saison a lieu le 31 mars 1929, quand le club reçoit en match amical leRoyal Football Club brugeois (2-2) dans un stade Amédée-Prouvost bondé, en lever de rideau de l'arrivée de la course cyclisteParis-Roubaix, dont l'arrivée à lieu dans le stade pour cette édition[43],[44].
À la fin de cette saison 1928-1929, l'Excelsior quitte définitivementTourcoing ; en juin, le club déplace son siège àRoubaix et change son nom enExcelsior Athlétic Club[45]. Ce changement de nom est la conséquence du raprochement définitif entre l'Excelsior Club tourquennois et le FC Roubaix, qui fusionnent leurs structures omnisports[46],[note 4],[note 5]. Dans le même temps, l'Excelsior intensifie son recrutement, tandis le nombre de transferts de joueurs en France explose et que les cas flagrants d'amateurisme marron sont légion[47]. Le cas de l'attaquant internationalMarcel Langiller, recruté auCercle athlétique de Paris pour devenir la vedette de l'équipe, fait grand bruit dans la presse. Le joueur, accusé de professionalisme, avec des rumeurs de prime à la signature allant jusqu'à 50 000 F, soit le salaire annuel d'unProfesseur des universités, se voit refuser après enquête sa license par laFédération, tandis que le Parisien viendrait « officiellement » ouvrir un magasin d'articles de sport àLille avec un ami sur leurs fonds propres[48],[47],[49],[50].
Privé presque toute la saison de sa recrue phareMarcel Langiller, l'Excelsior termine la saison 1929-1930 à la7e place. Langiller, que le club utilise illégalement en matchs amicaux[51], finit par optenir sa license le1er avril, peu avant la fin du championnat[52]. De nouveau sélectionné en équipe de France enmai 1930, Lagiller participe en juillet avec l'équipe de France à la1er Coupe du monde, le joueur de l'Excelsior, positionné ailier gauche, marquant un but lors du match d'ouverture face au Mexique.
L'histoire de l'Excelsior, comme celles des autres clubs de premier plan de l'époque, va basculer le 17 janvier 1931 avec l'instauration du professionnalisme en France par la Fédération[53]. Alors que l'Excelsior atteint le 29 mars 1931 son premier quart de finale deCoupe de France, battu par leClub français[54],[55], futur vainqueur, le club fait partie en mai des vingt clubs qui aspirent à créer une Super-Ligue professionnelle[56]. Le club omnisports, qui compte 1600 pratiquants, est alors considéré comme l'un des plus grands clubs de France, de par les bons résultats des sections football, basketball, athlétisme, cross-country et rink hockey[57]. Le projet de Super-Ligue n'aboutirat pas, mais la plupart de ces clubs, dont l'Excelsior AC, participeront pour la saison 1931-1932 à la seconde édition de laCoupe Sochaux, prémices dupremier championnat professionnel qui sera mis en place pour la saison 1932-1933 ; en plus des huit matchs de Coupe Sochaux, l'Excelsior, présenté dans la presse comme« ayant les dents longues »[58], conclut une dizaine de matchs amicaux face aux meilleurs clubs français tout au long de la saison[59].
Le 15 mars 1932, l'Excelsior fait partie des clubs ayant demander l'autorisation à utiliser des joueurs professionnels[60], en compagnie de trois autres clubs de laLigue du Nord, l'Olympique lillois, l'Amiens AC et leRC Roubaix. Fin mai,Henri Jooris, à la fois président de l'Olympique lillois et de la Ligue du Nord, fait pression sur ces clubs pour démissionner, l'argument avancé étant un désacord sur le partage de la recette de la billeterie, qui devra être partagé à moitié avec le club visiteur, ce que Jooris refuse. Malgré la pression de Jooris, l'Excelior refuse de démissionner[61],[62], et fera bien partie des vingt clubs appelés à disputer le premier championnat professionnel[63],[note 6].
Le premier match en professionnel de l'Excelsior a lieu le 11 septembre 1932 à l'occasion de la premiere journée du championnat de France. Le club reçoit leFootball Club de Sète austade Amédée-Prouvost. Devant 5000 spectateurs, l'Excelsior, dont l'équipe n'est pas au point, s'incline 3-0[64],[65]. Les débuts en professionnel sont très difficiles ; après huit journées, l'Excelsior est10e et dernier de son groupe, avec la moins bonne attaque et la moins bonne défense, alors que les trois derniers doivent descendre, après avoir perdu face à l'Olympique lillois[66]. Ce sera pourtant la dernière défaite de la saison du club, qui va enchainer quatre victoires et six nuls en championnat pour aller chercher son maintien, et surtout six victoires et deux nuls enCoupe de France pour aller décrocher la victoire le 7 mai 1933 auStade olympique Yves-du-Manoir deColombes.
Après avoir éliminer des clubs amateurs, l'Excelsior élimine deux clubs professionnels, l'OGC Nice en quart de finale le 26 février[67] puis leFC Sète en demi-finale le 9 avril pour atteindre la finale face auRacing Club de Roubaix[68].
Emmené par son actif directeur sportif Édouard Edfrennes, et mis en appétit par ses récents résultats, 1/8e de finaliste de la Coupe de France1932, le club demande et est autorisé à utiliser des joueurs professionnels dès1932[69], comme son grand voisin, leRacing Club de Roubaix[note 7]. L'Excelsior AC est l'un des 20 clubs à prendre part au premierchampionnat de France professionnel. Recrutant l'excellent Écossais David Bartlett (32-34), l'Excelsior se maintient enDivision Nationale jusqu'à la guerre sous la houlette de MM.Griffiths, Dedieu et Davidovitch, sans jamais jouer les premiers rôles. Son meilleur classement enregistré est une cinquième place en1933-34.
La Coupe de France permet, en revanche, au club roubaisien d'enrichir son palmarès. En1933, l'Excelsior retrouve les voisins amateurs du Racing Club en finale de l'épreuve. Emmené par le capitaine Langiller et ses deux Britanniques (Barlett et Payne), l'Excelsior s'impose 3-1. Le retour des joueurs à Roubaix rassemble plusieurs dizaines de milliers de supporters à la gare. De plus, le public du stade Amédée-Prouvost est désigné par l'amicale des Joueurs Professionnels de Football comme le « public le plus sportif de France ».
À la fin de la saison 1934-1935, la concurrence entre les équipes professionnelles deLille-Roubaix-Tourcoing, au nombre de cinq – Excelsior AC, Olympique lillois et SC fivois en Division nationale ; RC Roubaix et US tourquennoise en Division interrégionale – pousse les présidents des trois clubs roubaisiens et tourquennois à envisager une entente entre les équipes professionnelles, dont les meilleurs joueurs passeraient à l'Excelsior contre paiement d'un transfert[70]. Le RC Roubaix et l'US tourquennoise, qui devraient désengager leur équipe professionnelle de Division interrégionale, accueilleraient en contrepartie trois matchs de championnat de Division nationale[70]. Tandis que l'assemblée générale du RC Roubaix refuse finalement le projet, l'Excelsior Athlétic Club est renomméExcelsior de Roubaix-Tourcoing[71],[72].
L'entente professionnelle entre Excelsior et US tourquennoise ne durera que le temps de la saison 1935-1936, mais le club gardera son nouveau titre d'Excelsior de Roubaix-Tourcoing. Surtout, cette entente préfigure la formation duClub olympique Roubaix-Tourcoing qui arrivera en 1945 et qui sera indispensable à la survie du football professionnel à Roubaix. Déjà, avant l'arrivée du professionnalisme, des projets de fusions pour raisons économiques furent évoquées. Ainsi, en 1930, un projet de fusion entre l’Olympique lillois et l'Excelsior fût abandonné[73]. En juin 1931, en déficit, le RC Roubaix proposa la fusion à l'Excelsior en vue du passage au professionnalisme la saison suivante, qui l'accepta, mais les deux clubs ne s'entendirent pas sur le nom et les pourparlers furent rompus[74].
En 1936, le RC Roubaix est promu en Division nationale, créant un véritablederby àRoubaix dans le championnat de France professionnel. Alors qu'Excelsior et Racing ont terminé dans le milieu du classement lors des saisons 1936-1937 et 1937-1938, les clubs décident en juin 1938 de fusionner leurs équipes professionnelles sous le nom d'Olympique roubaisien[75],[76],[77], mais le Bureau fédéral refuse la fusion[78].
En juin 1939, un communiqué de l'Excelsior annonce une« grave nouvelle » : le club déclare arrêter le professionnalisme[79]. La raison est financière ; uniquement sponsorisé par legroupe Prouvost, qui, subissant les difficultés de l'industrie textile, retire son financement, l'Excelsior ne peut plus financer son équipe professionnelle, confronté à des recettes de billetterie insuffisantes pour couvrir ses frais, en grande partie dues à une chute de fréquentation à cause de la mauvaise saison du club, terminée à la13e place[79],[80],[81]. L'Excelsior disposait alors d'un budget de 40 000 F par mois, somme jugée insuffisante par Edouard Edfrennes, directeur sportif, pour bien figurer dans le championnat professionnel[81],[note 8]. Dès le lendemain de l'annonce, très commentée dans la presse sportive, l'Excelsior reviens sur sa décision, annonçant chercher de nouveaux soutiens financiers, notamment auprès des industriels locaux. La fusion avec le RC Roubaix, maintes fois évoquée, revient sur la table, le club ayant terminé dernier et relégué[83],[84], d'autant plus que les deux clubs sont parmi les trois recettes de billetterie les plus faibles du championnat[85],[note 9]. Si le Racing repousse la fusion[86], l'entente entre les sections professionnelles a bien lieu[87],[note 10] comme en 1935 lors de l'entente avec l'US tourquennoise. L'Excelsior s'engage donc en championnat de France professionnel pour la saison 1939-1940, le président Albert Prouvost mettant en avant laresponsabilité sociale de son entreprise dans sa décision de continuer[90], championnat qui n'aura pas lieu comme prévu à cause du déclenchement de laSeconde Guerre mondiale.

Toujours présent sur la scène du football durant le second conflit mondial, le club participe au championnat de France amateur en 1943/44, dans le groupe A (Flandre)[91]. Dès la libération, l'Excelsior retrouve sa section professionnelle, pour une saison 1944/45 décevante, avec une11e place, sur 12, en zone Nord, du dernier championnat de guerre.
Pour la saison suivante, les sections professionnelles des clubs deRoubaix etTourcoing sont réunis sous l'égide d'un nouveau club : leClub Olympique de Roubaix-Tourcoing, créé et affilié à laFFF[92] sous le numéro 17078[note 11], en 1945. La section amateur de ce club est issue de l'Union Sportive Roubaisienne[note 12], dissous à cette occasion[93].
En avril 1948, le CO Roubaix-Tourcoing, l'Excelsior et leRC Roubaix annoncent finalement leur décision de fusionner sous la bannière du CO Roubaix-Tourcoing[94]. Ce« mariage de raison » est notamment rendu nécessaire par le règlement, qui impose aux clubs dotés d'une équipe professionnelle de possèder six équipes amateurs, ce que n'a pas le CORT, qui récupère dans la fusion les équipes amateures de l'Excelsior et du RC Roubaix pour satisfaire aux exigences de la Fédération. Du côté de l'Excelsior, la fusion« n'est pas faite de gaité de coeur », Monsieur Vandenhoecke, président de la Commission de football de l'Excelsior, évoquant l'« abondon du côté sentimental de l'affaire pour laisser parler la raison »[94]. La fusion est effective en : l'Excelsior de Roubaix fusionne avec le CO Roubaix-Tourcoing et le RC Roubaix sous le numéro d'affiliation 62 et le titre de Club Olympique Roubaix-Tourcoing, mettant fin à l'aventure de l'Excelsior[95],[note 13].
Les couleurs de l'Excelsior enregistrées auprès de la Fédération à la fin des années 1920 sont maillot blanc et culotte noire[96],[97]. Comme le montrent les photos d'époques, le club a disputé sa première saison professionnelle (1932-1933) et la finale de la Coupe de France 1932-1933 dans cette tenue orginelle. Vers 1935, l'Excelsior change de couleurs et arbore un maillot vert cerclé de noir[98],[99],[note 14]. La raison de ce changement n'est pas connue[note 15]. En 1939, l'Excelsior est surnommé les« vert et noir », ce qui montre qu'il s'agit bien des couleurs principales du club[80],[100].
L'Excelsior Club tourquennois est fondé en mai 1922[2],[3]. Le club est affilié dans la foulée à laFédération française de football association, sous le numéro 2549[2]. Le siège du club est situé au 50 boulevard industriel, àTourcoing[3], là où se situe son terrain[4]. En juin 1929, l'Excelsior déplace son siège àRoubaix et change son nom enExcelsior Athlétic Club[45]. En juin 1935, à la suite d'une entente avec l'équipe professionnelle de l'US tourquennoise, l'Excelsior Athlétic Club est renomméExcelsior de Roubaix-Tourcoing[71],[72]. En avril 1947, à la suite du reformatage des numéros d'affiliation, l'Excelsior reçoit le numéro 867.
Le palmarès de l'Excelsior se compose d'une victoire enCoupe de France en1933.
| Compétitions nationales |
|---|
| Saison | Championnat | Div. | Clas. | Pts | J | V | N | D | Bp | Bc | Diff | Coupe de France |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1922-1923 | Troisième division (Nord)[103],[104],[note 17] | 5 | ? | 1er tour | ||||||||
| 1923-1924 | Deuxième division (Nord)[105] | 4 | ? | 32e de finale | ||||||||
| 1924-1925 | Division Promotion (Nord) | 3 | ? | 32e de finale | ||||||||
| Poule d'accession[106] | – | 1 / 4 | 9 | 3 | 3 | 0 | 0 | |||||
| 1925-1926 | Division d'Honneur groupe B Terrien (Nord)[25] | 2 | 1 / 10 | 49 | 18 | 2e tour[107] | ||||||
| 1926-1927 | Première Division A (Nord) | 1 | 7 / 10 | 34 | 18 | ? | ||||||
| 1927-1928 | Première Division A (Nord)[108],[109],[34] | 1 | 7 / 10 | 32 | 18 | 7 | 0 | 11 | 38 | 53 | -15 | 32e de finale |
| 1928-1929 | Première Division A (Nord)[108],[34] | 1 | 5 / 10 | 37 | 18 | 8 | 3 | 7 | 40 | 37 | +3 | 16e de finale |
| 1929-1930 | Division d'Honneur groupe A (Nord)[110],[111],[112] | 1 | 7 / 12 | 41 | 21 | 8 | 4 | 9 | 37 | 35 | +2 | 32e de finale |
| 1930-1931 | Division d'Honneur groupe A (Nord)[113],[114] | 1 | 5 / 12 | 48 | 22 | 11 | 3 | 9 | Quart de finale | |||
| 1931-1932 | Division d'Honneur groupe A (Nord)[115],[116],[note 18] | 1 | 4 / 10 | 40 | 18 | 10 | 2 | 6 | 39 | 28 | +11 | 8e de finale |
| Pyramide professionnelle | ||||||||||||
| 1932-1933 | Division nationale (gr. A) | 1 | 6 / 10 | 18 | 18 | 5 | 8 | 5 | 32 | 37 | -5 | Victoire |
| 1933-1934 | Division nationale | 1 | 5 / 14 | 30 | 26 | 13 | 4 | 9 | 65 | 59 | +6 | 8e de finale |
| 1934-1935 | Division nationale | 1 | 8 / 16 | 31 | 30 | 13 | 5 | 12 | 51 | 48 | +3 | 8e de finale |
| 1935-1936 | Division nationale | 1 | 9 / 16 | 31 | 30 | 13 | 5 | 12 | 65 | 56 | +9 | Quart de finale |
| 1936-1937 | Division nationale | 1 | 8 / 16 | 31 | 30 | 13 | 5 | 12 | 72 | 60 | +12 | 8e de finale |
| 1937-1938 | Division nationale | 1 | 6 / 16 | 31 | 30 | 10 | 11 | 9 | 59 | 57 | +2 | 8e de finale |
| 1938-1939 | Division nationale | 1 | 13 / 16 | 24 | 30 | 8 | 8 | 14 | 60 | 71 | -11 | 8e de finale |
| Championnats de guerre | ||||||||||||
| 1939-1940 | Championnat de France (Nord)[note 19] | – | 7 / 10 | 9 | 12 | 4 | 1 | 7 | 18 | 36 | -18 | 32e de finale |
| 1940-1941 | Championnat de France (Zone interdite) | – | 5 / 5 | Finale (z. interdite) | ||||||||
| 1941-1942 | Championnat de France (Zone interdite) | – | 4 / 12 | 48 | 22 | 10 | 6 | 6 | 50 | 36 | +14 | 8e de f. (z. interdite) |
| 1942-1943 | Championnat de France (Nord) | – | 12 / 16 | 24 | 30 | 9 | 6 | 15 | 53 | 74 | -21 | Demi-f. (z. interdite) |
| 1943-1944 | Championnat de France amateurs (gr. A)[117] | – | 1 / 10 | 23 | 14 | 10 | 3 | 1 | 42 | 20 | +22 | 32e de finale |
| Phase finale | – | ½-fin. | – | 2 | 1 | 0 | 1 | 2 | 2 | 0 | ||
| 1944-1945 | Championnat de France (Nord) | – | 11 / 12 | 11 | 22 | 2 | 7 | 13 | 32 | 65 | -33 | 16e de finale |
| Pyramide amateure | ||||||||||||
| 1945-1946 | ? | ? | ||||||||||
| 1946-1947 | ? | ? | ||||||||||
| 1947-1948 | ? | ? | ||||||||||
| Niveau I | Division nationale (1932-1939) |
| Niveau Ligue | Ligue régionale (depuis 1932) |
| Vainqueur | |
| Promu | |
| Qualifié |
| Championnat | Saisons | Titres | J | V | N | D | Bp | Bc | Diff |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Championnat de France | 7 | 0 | 194 | 75 | 46 | 73 | 404 | 388 | +16 |
Lafamille Tiberghien, qui a fondé le club, préside le club à ses débuts par l'intermédiaire de Marcel Tiberghien[96],[97],[118]. En 1929, le club passe sous le giron de lafamille Prouvost[46]. Le président en est Albert Prouvost (1882-1962), industriel, petit-fils d'Amédée Prouvost, fondateur dupeignage Amédée Prouvost[119],[120],[121] ; il deviendra président duClub olympique Roubaix-Tourcoing en 1945. Lors des saisons professionnelles, Edouard Edfrennes est directeur sportif, en charge des aspects financiers[81]. Fin 1933, il va notamment en personne àVienne débaucher l'AutrichienHenri Hiltl auWiener AC, qui deviendra le grand buteur de l'Excelsior puis duCO Roubaix-Tourcoing[122]. En 1942, un certain M. Bubble est président de la section football[123].

L'AnglaisCharles Griffiths, qui a entrainé de nombreux clubs belges, néerlandais et du nord de la France dans les années 1920 et 1930, entraine l'Excelsior lors de la saison 1926-1927, en même temps qu'il entraine l'Olympique lillois[124],[125],[126]. Parti en 1927[127], il revient entrainer l'Excelsior en 1933, qu'il mène à la victoire en Coupe de France, en même temps qu'il entraine l'Union saint-gilloise, qu'il mène au titre dechampion de Belgique[128]. Entre les saisons 1933-1934 et 1935-1936, le club n'a pas d'entraineur[129]. Pour ses quatre dernières saisons en Division nationale entre 1935 et 1939, l'Excelsior est entrainé par le YougoslaveIvan Davidovitch et par René Dedieu, auteur du doublé Coupe-championnat avec leFC Sète en 1934[130],[131]. En septembre 1942,Marcel Desrousseaux, 34 ans, au club depuis 1935, est promu directeur sportif, tandis qu'Henri Hiltl, 31 ans, au club depuis 1933, dirige l'entrainement[123],[note 21]. Desrousseaux serait resté à ce poste jusqu'en 1946[132].
| Période | Nom |
|---|---|
| 1926-1927 | |
| 1933 | |
| 1933-1935 | Pas d'entraineur |
| 1935-1936 | |
| 1936-1937 | |
| 1937-1939 | |
| 1942-1946 |
L'ossature de l'équipe qui ira chercher la victoire en Coupe de France 1932-1933 prends forme dès la saison 1929-1930. Alors que l'AnglaisErnest Payne[133], qui est« l'âme de l'équipe », est déjà présent lors de la saison 1928-1929[134], l'Excelsior effectue plusieurs recrutements importants à ce moment là. OutreMarcel Langiller, privé de license car accusé de profesionnalisme et qui ne démarrera véritablement que pour la saison 1930-1931, l'Excelsior recrute l'Ecossais David Bartlett[135] et les Français Willy Debels[136] et Henri Burghraeve[137],[138]. Pour la saison 1930-1931, le Français Robert Barbieux s'ajoute à l'équipe[139],[140].
L'arrièreAlbert D'Hulst établit un record en disputant tous les matchs de championnat de France entre 1932 et 1939, soit 194 matchs consécutifs[141].
L'un des plus spectaculaires joueurs ayant évolué sous le maillot de l'Excelsior est l'AutrichienHeinrich Hiltl. Cet attaquant possédant une frappe de balle exceptionnelle qui faisait des ravages en particulier sur coup franc, était pourtant très critiqué à Vienne ; on lui reprochait alors ses velléités à tirer de trop loin. Devenu Henri Hiltl, c'est sous le nom de « Monsieur Hiltl » qu'il entre dans l'histoire du club. Autres étrangers s'illustrant à l'Excelsior : le BelgeGaston Plovie, les Écossais John Donoghue, John Baker Muir et Alexander Mc Lennan, l'AutrichienJosef Hanke, le formidable HongroisJenö Kalmar, le Yougoslave Ivan Petrak et le fameux Franco-ArgentinHelenio Herrera. Cette liste est loin d'être exhaustive. Celle des joueurs français de grand talent ayant évolué durant les années 1930 à l'Excelsior est tout aussi impressionnante et copieuse. Citons simplement ici à la volée Delmer,Louis Gabrillargues,Émile Scharwath,Noël Liétaer,Jean Sécember,Marcel Desrousseaux,Jean Gautheroux,Joseph Rodriguez,Jacques Dhur etGeorges Rose, tous internationaux.
| Joueur | Matchs total | Matchs D1 |
|---|---|---|
| 222 | 194 | |
| >214 | 187 |
| Joueur | Buts total | Buts D1 |
|---|---|---|
| >95 | 82 | |
| >83 | 71 |
| Joueur | Sélections | Période | Sél. (total) | Tournoi |
|---|---|---|---|---|
| 17 | 1930-1933 | 30 | Coupe du monde 1930 | |
| 5 | 1933-1934 | 11 | Coupe du monde 1934 | |
| 7 | 1933-1934 | 7 | Coupe du monde 1934 | |
| 1 | 1935 | 4 | – | |
| 2 | 1935-1937 | 2 | – | |
| 1 | 1936 | 2 | – | |
| 1 | 1944 | 2 | – | |
| Total | 34 | 1930-1937 | 58 | – |
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