Eurostat a commencé à fonctionner en 1953 pour répondre aux besoins de laCommunauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) : l'article 47 du traité autorisait la communauté à collecter des statistiques, indispensables à sa bonne marche. À partir de 1958 Eurostat devient l'un des trois services partagés par la CECA, laCommunauté économique européenne (CEE) etCommunauté européenne de l'énergie atomique (Euratom). L'institution s'appelait« bureau de la statistique de la CECA » jusqu'en 1958, puis« Office statistique des communautés européennes » (OSCE), surnommé« Eurostat », qui est devenu le nom officiel dans les années 1990[1].
En 2002, Eurostat employait 640 personnes : 232 en catégorie A, 191 en catégorie B, 147 en catégorie C, 11 en catégorie D et 59 en catégorie END (expert national détaché)[2].
Au début des années 2000, unepolémique(en) a porté sur d'éventuels détournements de fonds. Il s'est avéré finalement que l'affaire avait été exagérée par les médias et l'agence anti-fraude de la Commission européenne, Eurostat ayant eu recours à des prestataires extérieurs simplement faute de moyens internes suffisants[3]. Les quelques fonctionnaires européens impliqués ont pu être découverts grâce aux évaluations menées par l'Agence européenne de lutte antifraude (OLAF) et à ses compétences élargies à la suite des mécanismes européens mis en place en 1999 et qui avait conduit à la démission de lacommission Santer[4].
En 2009, alors que le déficit public de la Grèce est estimé à 6 %, le Premier ministre grec Georges Papandréou révèle qu'il s'élève en fait à 12,7 % du PIB. Cela plonge le pays dans une crise financière[5]. L'année suivante, Andréas Georgiou, chef d'Elstat, l'office des statistiques grecques, aurait fait grossir les chiffres du déficit et de la dette publique grecs (respectivement de 1,8 points et de 11,7 points) pour l’année 2009. Selon l'enquête menée, il se serait entendu avec Eurostat dans le but de faciliter la mise sous tutelle financière du pays[5]. Dans une interview auFinancial Times en date d'août 2016, Georgiou soutient la validité de ses statistiques et critique l'absence de condamnations de « ceux qui sont responsables des chiffres falsifiés dans le passé »[5]. Finalement, il est condamné le1er août 2017 à deux ans de prison avec sursis, décision dont il fera appel[5].
En 2010, la révélation de l'incapacité d'Eurostat à déceler les falsifications des comptes publics de la Grèce pose la question de ses compétences et de son mode de fonctionnement. Afin de se justifier, Eurostat a publié un rapport[6] sur les problèmes des statistiques budgétaires grecques.
Eurostat construit et publie desdonnées statistiques au niveau communautaire (statistiques agrégées ainsi que détaillées pour chaque pays membre), afin d'éclairer les décisions desinstitutions européennes et d'informer les citoyens de l'Union.
Pour cela, Eurostat recueille les données collectées dans les pays membres (ou dans des pays tiers, comme laSuisse ou leJapon) par les instituts de statistique nationaux (pour la France, par exemple, il s'agit de l'Insee).
Eurostat incite les instituts nationaux de statistiques à publier des données harmonisées à l'échelle européenne, c'est-à-dire basées sur les mêmes définitions et instruments de mesure, et participe à cette harmonisation. Lorsque les données publiées ne sont pas harmonisées (par exemple, lestaux de chômage publiés par des institutions nationales des pays membres ne sont pas définis de la même manière donc ne sont pas directement comparables), Eurostat retravaille les données et publie des versions harmonisées. Eurostat a introduit uneméthodologie unifiée qui permet de comparer les indicateurs des différents pays.
À partir du, Eurostat publie de nouveaux agrégat pour 2 530 jeux de données pour refléter la nouvelle composition de l'Union européenne[8]. Les dernières données publiées pour l'Modèle:Europe des Vingt-Huit comprenant le Royaume-Uni sont publiés en, au quatrième trimestre 2019 ou pour l'année 2019 suivant la périodicité[8].
À partir de janvier 2021, le Royaume-Uni n'est plus impliqué dans eurostat dans le cadre de son ancienne appartenance à l'union européenne, mais eurostat pourra continuer à diffuser des données britanniques dans le cadre de l'article "UNPRO.5.2 coopération statistique" de l'accord de libre échange entre l'Union européenne et le Royaume-Uni en application provisoire à partir du premier janvier 2021.
Eurostat prend place au sein de deux structures européennes :
LeSystème statistique européen (SSE)[a], auquel appartiennent aussi des banques, des instituts statistiques ou encore des organismes qui collectent les informations dans toute l'Europe (dont laNorvège, l'Islande et laSuisse).
Eurostat travaille principalement sur les domaines de compétences de lapolitique communautaire (ceux-ci s'étant fortement étendus, Eurostat analyse pratiquement toutes les informations recensées)
Il est divisé en neuf thèmes :
statistiques générales - dans lesquelles sont incluses les statistiques régionales ;
Tous les cinq ans, Eurostat développe unprogramme statistique qui cible un ou plusieurs secteurs pour des analyses poussées et des publications plus riches : de 2003 à 2007, le programme est centré sur les
Pour la diffusion de ses données, tout comme pour collecter les données sur le terrain, Eurostat s'appuie sur l'institut national de statistiques de chaque pays (en France, par exemple, le partenaire est l'Insee ; en Grèce,ELSTAT).
L'ensemble des statistiques sont disponibles gratuitement en téléchargement sur le site internet d'Eurostat[9] ou sur le portail de données ouvertes de la Commission Européenne[10].
Latraduction automatique de certaines pages en anglais est disponible pour les 23 autres langues officielles de l'union européenne, depuis 2021[11].