On peut distinguer cinq grandes régions géographiques : l'Europe de l'Ouest, l'Europe centrale, l'Europe du Sud, l'Europe de l'Est et l'Europe du Nord. L'Europe comprend une diversité de climats : un climat tempéré sur la majorité de sa surface, du fait de l'influence de l'océan Atlantique Nord-Est et de lamer Méditerranée et un climat de type continental à l'est de laPologne orientale. Elle connaît aussi unclimat océanique froid, voire polaire, dans ses régions les plus septentrionales, et un climat subtropical humide dans lesBalkans autour de lamer Noire. Arrosé par de nombreux fleuves et rivières, le continent n'est pas enstress hydrique. C’est le continent se réchauffant le plus vite au monde, avec un rythme deux fois supérieur à la moyenne mondiale[1].
Le peuplement s'est effectué de manière continue depuis 1,8 ou 2 millions d'années, descycles glaciaires et interglaciaires créant des périodes d'isolement géographique à l'origine d'une différenciation des formes anciennes dugenreHomo sur le continent à partir d'une espèce commune apparue enAfrique. Arrive ensuiteSapiens, également né en Afrique, qui remplace l'espèce d'origine européenne qu'estNéandertal, et « toutes les autres humanités » à partir de 70 000 ans avant l'ère commune.
La population européenne sesédentarise entre 7 500 et 8 000 ans avant J.-C., par l'effet de diffusion de populations et de techniques apparues sur le plateau d'Anatolie vers 11 000 ans avant J.-C. et pratique l'agriculture à partir de 5 000 ans avant J.-C. Des hypothèseslinguistiques etarchéologiques ainsi que des étudesgénétiques récentes accréditent la thèse d'un peuplement de l'ensemble du continent par des populations de l'est de l'Europe qui seraient les locuteurs duproto-indo-européen, langue-mère de la quasi-totalité deslangues européennes.
Les peuplesgermains apparaissent 2 000 ans avant J.-C. au nord de l'Europe, les peuplesceltes s'étendant quant à eux à partir de 1 200 ans avant J.-C. sur la majeure partie du territoire, du bassin desCarpates à l’est de laFrance.
Le morcellement féodal prévalut au Moyen Âge, avec toutefois l'élaboration d'une civilisation commune aux Européens autour de la foi chrétienne.
DesÉtats-nations se constituèrent ensuite progressivement, et leurs rivalités entraînèrent des guerres importantes au fil des siècles, de laguerre de Cent Ans aux guerres duXXe siècle.
L'unité religieuse fut également perdue, un premierschisme séparant en 1054 les chrétiens d'Occident (catholiques) des chrétiens de l'Est de l'Europe (orthodoxes). LaRéforme protestante entraîna un deuxième schisme à partir duXVe siècle et de nombreusesguerres de Religion, notamment en France, entre catholiques et protestants.
L'Europe est toutefois, à partir de laRenaissance, à l'origine de plusieurs bouleversements historiques majeurs. Lapériode moderne voit l'invention de l'imprimerie, la première alphabétisation de masse à la suite de la Réforme protestante et la découverte de nouveaux continents lors desgrandes découvertes. Elle voit lesiècle des Lumières et est à l'origine de la diffusion ducapitalisme marchand puis de larévolution industrielle. Elle invente des formes politiques nouvelles, nées des révolutionsanglaise etfrançaise.
C'est en Europe également que prennent naissance les deuxguerres mondiales et que se produit laShoah. LaSeconde Guerre mondiale, qui a laissé l'Europe exsangue, fait perdre à l'Europe son hégémonie mondiale et enclenche un mouvement dedécolonisation. Pendant laguerre froide, le continent est divisé en deux blocs séparés par unrideau de fer, celui de l'Ouest et celui de l'Est, idéologiquement opposés. Le bloc occidental, zone d'influence américaine, connaît un essor économique rapide et met en place les premières étapes d'uneunion européenne, économique puis politique, qui va croissant dans le nombre des États membres, en intégrant en particulier un certain nombre d'ex-pays de l'Est après l'effondrement du bloc soviétique.
Deux origines concurrentes du mot « Europe » ont été proposées[2].
La première fait provenir ce nom de l'usage par les marinsphéniciens des deux motsEreb, le couchant, etAssou, le levant pour désigner les deux rives opposées de lamer Égée : d'une part laGrèce actuelle et d'autre part l'Anatolie (Ἀνατολή /Anatolḗ signifie pareillement, en grec, lelevant). La première mention connue de ces motssémitiques se trouve sur une stèleassyrienne qui distingueEreb, la nuit, le [pays du soleil] couchant, etAssou, le [pays du soleil] levant. SelonMichael Barry, les deux mots sont probablement à l'origine des deux noms grecsEurôpè etAsia dans leur acception géographique antique[3]. En grec, dans un hymne à Apollon datant d’environ 700 avant notre ère,Eurôpè représente encore, commeEreb, le simple littoral occidental de l’Égée[3]. C'est également le nom de la princesse de Tyr enlevée par Zeus. Néanmoins, cette étymologie sémitique est critiquée[4], la proposition étant considérée par d'autres comme improbable ou indéfendable[b],[c].
L'Enlèvement d'Europe,Antonio Carracci. L'enlèvement de lanympheEurope parZeus sous la forme d'un taureau est un mythe, qui donnera son nom à un continent.
La seconde est grecque. Dans la mythologie grecque, plusieurs « Europe » sont connues,Europe, fille du géant Tityos ; la mère deNiobé ; la fille de Nil, une épouse deDanaos ; selonHésiode,Europe l'Océanide est l'une des trois mille nymphes d'Océan et deTéthys ; dans l’Iliade, Europe est la fille de Phœnix, ascendant du peuplephénicien.Εὐρώπη /Eurṓpē provient de deux mots grecs :εὐρύς /eurús, « large, vaste »[7], etὄψ /óps, « regard, vue »[8]. Le terme signifie « [celle qui a] de grands yeux » et devient un prénom féminin, donné à plusieurs personnages mythologiques grecs, et notamment à la fameuseprincesse Europe enlevée parZeus déguisé en taureau.Hérodote fait remarquer que lajeune princesse ne pose jamais le pied sur le continent du côté grec désigné par le terme géographiqueEurṓpē puisque Zeus la dépose enCrète[9].
De nos jours, les institutions de l'Union européenne retiennent et propagent l'affirmation selon laquelle le nom du continent viendrait de la mythiqueEurope enlevée par Zeus[10],[11],[d],[13].
SelonJean Haudry,Europē est initialement une désignation de la Grèce continentale par opposition auPéloponnèse, aux îles et à laThrace. Ce serait seulement à partir desguerres médiques, que le terme s'oppose à l'Asie (qui ne désigne que l'Asie Mineure) et à laLibye (l'Afrique) pour s'appliquer au continent européen, dont les limites demeurent inconnues[14].
L'usage fait de l'Europe un continent[e] mais il s'agit, si l'on considère laplaque eurasiatique, de la partie occidentale (unepéninsule[16]) d'un super-continent[17]. Cela entraîne que leslimites terrestres de l'Europe ont donc toujours été imprécises à l'est car il n'existe pas de relief ou de mer venant clairement scinder l'Eurasie. Les frontières géographiques de l'Europe sont donc plus politiques que physiques[18].
Pour les Grecs, l'Europe ne s'étendait pas« au-delà duBosphore et des rives occidentales de lamer Noire »[19]. Jusqu'au règne dutsarPierre le Grand (1682-1725), la limite orientale de l'Europe est fixée sur certaines sections situées au sud du fleuve Tanaïs (actuelDon)[20]. Pierre le Grand mène une politique de réorientation de l'Empire russe vers l'Europe, en fondantSaint-Pétersbourg capitale ouverte sur lamer Baltique et en chargeantVassili Tatichtchev de déplacer vers l'est la frontière de l'Europe. Ce dernier choisit le massif de l'Oural et lefleuve Oural[21]. Au sud-est, lamer Caspienne, le massif duGrand Caucase, la mer Noire et ledétroit du Bosphore séparent l'Europe duProche-Orient. Au sud et au sud-ouest, laMéditerranée et ledétroit de Gibraltar séparent l'Europe de l'Afrique. Le continent est bordé à l'ouest par l'océan Atlantique et aunord par l'Arctique. Sont considérées comme européennes l'Islande (située géologiquement sur la séparation Eurasie-Amérique[22]) et les principales îles de la Méditerranée ; le cas deChypre est toutefois particulièrement sujet à débat, à la fois sur les plans géographique, culturel, politique et historique[23].
À l'époque d'Hérodote, dans l'Antiquité, le monde européen s'étendait assez à l'est, car l'ensemble desScythes, un peuple indo-européen, était parfois considérés, dans une certaine mesure, comme intégrés à l'Europe[24].
Un cartographe allemand contemporain qui rejoint cette vision estSebastian Münster. Dans sa célèbre Cosmographia (publiée pour la première fois en 1544)[43], Münster inclut la Moscovie dans l'Europe et place les limites de celle-ci de manière similaire à Sigismund von Herberstein, délimitant ainsi les zones d'influence culturelle et politique entre l'Europe chrétienne et les khanats musulmans voisins[43],[44].
Les contributions combinées de Sigismund von Herberstein, par ses récits détaillés, et de Sebastian Münster, par ses cartes influentes, ont renforcé l'idée que la Moscovie, bien qu'éloignée, appartenait géographiquement et culturellement à l'Europe[45].
Les cas de la Russie, de laGéorgie et de laTurquie sont emblématiques du hiatus politico-géographique. Ces nations ayant la plus grande partie de leur territoire en Asie, le plan politique ne recoupe pas le « plan » géographique premier. Ainsi, si la Russie est européenne par sa culture, son histoire et une part de son territoire, son centre de gravité fait d'elle un quasi-continent, s'étendant duPacifique jusque dans l'Europe. Ensuite, la Géorgie conserve un territoire de part et d'autre duCaucase qui atteint lamer Noire. Le cas est plus complexe pour la Turquie, celle-ci possédant la majeure partie de son territoire en Asie, et possédant par l'histoire une culture mixte entre la culture européenne et moyen-orientale.
LeGroenland, qui appartient auDanemark, est politiquement et culturellement rattaché à l'Europe bien que géographiquement situé enAmérique du Nord.
Certains territoires, lesrégions ultrapériphériques, font partie de l'Union européenne quoique étant situés en dehors du continent (la communauté autonome espagnole des îles Canaries, les cinq départements et régions d'outre-mer français, la collectivité d'outre-mer française de Saint-Martin et les deux régions autonomes portugaises de Madère et des Açores)[51].
L'Europe a une superficie d'un peu plus de10 millions de kilomètres carrés (10 392 855 km2[52]). Cela représente un tiers de l'Afrique, un quart de l'Asie et de l'Amérique. Il s'agit du plus petit continent couvrant un peu moins de 4 % des terres emergées[53].
L'organisation de l'espace montre un cœur économique, la « banane bleue » oumégalopole européenne, qui comprend notamment l'Europe rhénane ainsi que les périphéries européennes[54].
Carte cliquable de l'Europe montrant sa frontière géographique avec l'Asie (voir leslimites de l'Europe pour plus d'informations).
Légende :bleu =États transcontinentaux contigus ;vert = parfois considérés comme européens, mais géographiquement en dehors des frontières de l'Europe.
L'Europe dispose d'une vaste zone côtière, et l'influence océanique atlantique et méditerranéenne contribuent à modérer les températures sur une bonne partie de l'Europe. Elle est située à l'est et au sud de l'Atlantique nord-est dont la température est notablement attiédie par la dérive nord-atlantique. Du fait de sa latitude, la majeure partie du continent est soumise au flux d'ouest dont la température a été auparavant adoucie par son passage sur cette partie de l'océan. Ce flux d'ouest n'est pas contrarié dans sa progression vers l'est en raison des grandes plaines largement ouvertes vers l'ouest dans la partie moyenne de l'Europe.
En toutes saisons, ce flux est tempéré et porteur de perturbations assurant des pluies régulières. Au fur et à mesure de sa progression à l'intérieur des terres, ce flux subit les influences continentales : il devient moins tempéré et s'assèche progressivement, les précipitations devenant moins régulières. Vers l'est, les hautes pressions hivernales prennent de l'importance, font barrage au flux océanique et sont la source d'épisodes très froids et secs. Au nord, les montagnes scandinaves font obstacle aux vents d'ouest et entraînent un climat continental froid sur la partie orientale de laScandinavie. Le flux océanique voit également son importance climatique diminuer au sud de l'Europe, à cause de la latitude, des hautes pressions estivales, et des barrières montagneuses importantes qui s'interposent la plupart du temps en direction de la Méditerranée.
Tous ces facteurs expliquent la répartition des climats européens[56].
Les montagnes (Alpes,Pyrénées,Carpates, chaînes balkaniques,Caucase,Alpes scandinaves) connaissent leclimat montagnard qui correspondent à peu près à celui des plaines environnantes mais modifiés par l'altitude. Celle-ci provoque un abaissement de la température, en toutes saisons mais davantage en été qu'en hiver et une augmentation des pluies pour les versants exposés aux vents pluvieux. Les reliefs multiplient les climats locaux du fait des différences d'expositions au soleil et du fait de la modification du régime des vents qu'ils induisent.
Les régions bordant laMéditerranée (majeure partie de l'Espagne, Sud-Est de laFrance,Italie excepté lesAlpes et laplaine du Pô, laCroatie, laSlovénie, l'Albanie, laGrèce et les îles méditerranéennes) connaissent unclimat méditerranéen, Csa et Csb d'aprèsKöppen. À l'écart du flux océanique humide du fait des montagnes et de la latitude, ce climat est caractérisé par une sécheresse estivale et un ensoleillement nettement plus important que dans les domaines précédents. Les pluies ne sont pas souvent apportées par le flux atlantique mais la plupart du temps par des perturbations qui se développent sur place, alimentées par l'air méditerranéen, ces perturbations sont moins nombreuses que les perturbations océaniques mais les pluies qu'elles apportent sont copieuses et parfois excessives. Le total pluviométrique annuel des régions méditerranéennes est à peu près le même que pour les domaines précédents mais la répartition des précipitations est beaucoup plus irrégulière. L'été est à peu près sec surtout près des côtes et dans le sud, les pluies de printemps et d'automne sont prédominantes au nord du domaine méditerranéen et celles d'hiver au sud. Suivant les effets d'abris ou au contraire suivant les effets de couloir induits par les reliefs environnants, ce domaine est calme ou au contraire très venté (mistral,tramontane,bora, etc.). Les températures hivernales sont douces sauf en moyenne montagne,5 à 11 °C en janvier, de l'intérieur vers la côte et du nord vers le sud. L'été est chaud22 °C à27 °C en juillet du nord vers le sud. Ce type de climat est généralement limité par les versants sud ou est des massifs montagneux :chaîne Cantabrique,Pyrénées,Alpes etBalkans. Sur le littoral atlantique, la limite se trouve à peu près au nord duPortugal. C'est à partir de cette zone que l'on observe des caractéristiques méditerranéennes marquées (chaleur et sécheresse d'été entraînant des feux de forêt réguliers, un ensoleillement élevé comparé aux régions océaniques, etc.).
L'Europe a été motrice pour de nombreux États-membres en matière deDroit de l'environnement avec notamment les directivesHabitats etOiseaux, bien que certains États membres (dont la France) les aient tardivement et incomplètement appliquées. Unedirective-cadre sur l'eau est en cours d'application, des directives sur le sol et la mer sont en projet, et le est entrée en vigueur la nouvelle norme européenne pour limiter lapollution atmosphérique : les agglomérations de plus de 250 000 habitants de l'Union européenne ne doivent pas dépasser certaines valeurs limites :50microgrammes (0,05 mg) de particules parmètre cube d'air ambiant doit être le seuil maximum pour35jours paran, et la valeur moyenne annuelle ne doit pas dépasser40 microgrammes. Cependant, les normes anti-pollution déjà en vigueur n'étaient déjà pas respectées : en 2002,11 pays sur 15 ont dépassé la marge autorisée.
Effondrement des populations de papillons de prairie en Europe.
Depuis 1996, leconseil de l'Europe invite les États à construire ensemble unRéseau écologique paneuropéen et ils doivent appliquer, comme toutes les collectivités, la directive 2003/4 concernant l'accès du public à l'information en matière d'environnement, la directive INSPIRE (Infrastructure d’information spatiale en Europe). Un futur Réseau européen de données d'observation et de surveillance (EMODNET /European Monitoring Observation. Data Network) est en construction.
Pour mesurer l'état de l'environnement, les pressions et les réponses, l'UE s'est dotée d'uneAgence européenne pour l'environnement (AEE) qui applique maintenant la méthodologie LEAC (Land and Ecosystem Accounting - Comptabilité des écosystèmes et du territoire). Le système Corine Landcover et d'autres permettent d'harmoniser les cartes européennes de données environnementales.
Bilan : malgré des efforts importants, comme dans la plupart des autres régions du monde, la biodiversité qui y fait l'objet d'évaluations[64] périodiques, est globalement en recul (sauf pour certaines les espèces plutôt généralistes et banales). Lesespèces invasives continuent à gagner du terrain. À ce titre, lacommission européenne a publié le, une liste des trente-sept espèces à combattre pour éviter qu'elles ne portent préjudice aux espèces indigènes. Cette liste prévoit d’interdire l’importation, la vente, la reproduction, la culture ou l’élevage de ces animaux et végétaux qui menacent la biodiversité[65],[66].
Les objectifs européens en matière de lutte contre le changement climatique, et limitation des émissions de gaz à effet de serre, dont celui de -25 % pour 2020 semble difficile à tenir (pour les transports et l'agriculture notamment[67]), la Pologne s'y opposant même[67] avant que le 21 juin 2011, les ministres de l'environnement européens (en Conseil environnement) examinent un nouveau projet de feuille de route pour 2050 (économie européenne bas carbone) présentée par la Commission européenne le 8 mars 2011, confirmant l'objectif du Conseil d'octobre 2009 de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95 % en 2050 (par rapport à 1990), avec un calendrier de -40 % par rapport à 1990 en 2030, -60 % en 2040 et -80 % en 2050 (un pays s'est encore opposé à ces objectifs)[68].
En 2019, on compte 20 % d'oiseaux en moins en Europe qu'en 2000[69].
Plus de 40 % des espèces d’arbres présents en Europe sont menacées d’extinction selon un rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature. L'organisation appelle l’Union européenne à agir, indiquant que « Les arbres sont essentiels à la vie sur terre et les arbres européens dans toute leur diversité sont une source de nourriture et d’abri pour d’innombrables espèces animales telles que les oiseaux et les écureuils »[70]. En outre, la moitié des espèces d’arbustes présents en Europe sont menacées de disparition, ainsi qu’un cinquième des espèces demollusques terrestres, tels que lesescargots, et certaines espèces debryophytes (plantes non vascularisées), comme desmousses[70].
Le genreHomo apparaît en Afrique, probablement vers 2,7 millions d'années (Ma) dans la basse vallée de l’Omo, en Éthiopie, et il est attesté de manière certaine vers 2,4 à 2,3 Ma[76]. Les premiersHomo erectus quittent l'Afrique et atteignent l'Eurasie il y a sans doute 1,8 ou 2 millions d'années[77], mais les dates et les chemins empruntés[78],[79] ainsi que certaines différenciations en espèces (H. erectus,H. ergaster,H. antecessor,H. heidelbergensis) sont encore discutées[f],[81].
Homo neanderthalensis, l'« Homme de Néandertal », naît il y a environ 400 000 ans en Europe occidentale, issu sans doute d'unespéciation par distance[97],[98],[99] d'H. erectus/heidelbergensis, ou d'une dérive génétique (modèle d'accrétion)[100], dans un contexte où l'Europe est isolée par les glaces du reste de l'ancien monde[101],[102]. Neandertal est très adaptable, il s'accommode des périodes glaciaires et inter-glaciaires et des environnements correspondants et s'étend massivement en Europe[103] et au-delà, vers l'Asie Centrale et le Proche-Orient entre 120 000 et 110 000 ans BP[104],[105]. Physiquement robuste et adapté au froid, Néandertal possède des capacités cognitives proches de celles de l'« Homme moderne » (Homo sapiens)[106], il pratique des rituels, il enterre ses morts, le premier en Europe à le faire, et il pratique une forme d'art[107],[108],[109],[110],[111]. Il est associé auMoustérien[112]. Le nombre de néandertaliens (métapopulation) est compris dans une fourchette allant de quelques milliers à 200 000 individus, donnant en tout état de cause une très faible densité de population[113],[114],[115].
Expansion d'Homo sapiens.
Homo sapiens
Néandertaliens
Premiers hominidés
Homo sapiens, quant à lui, naît en Afrique, il y a environ 300 000 ans[116]. Sa présence hors d'Afrique, sous une forme archaïque, est attestée par des fossiles âgés de 180 000 ans environ, en Israël (Grotte de Misliya)[117],[118],[119]. L'expansion de Sapiens se fait en plusieurs vagues, lesquelles empruntent probablement un chemin passant parBab-el-Mandeb, détroit entre la péninsule arabique et l'Afrique, outre celui par le Nil et le Proche-Orient[120],[121],[122],[123], mais les premières n'atteignent pas l'Europe. Les vagues de Sapiens évolués qui atteignent l'Europe partent d'Afrique vers 70 000 ans et leurs plus anciennes traces en Europe datent de 45 000 ans (Grotta del Cavallo)[124],[125],[126]. À partir de 45 000 ans,H. sapiens commence sa colonisation de l'Europe, dans un mouvement d'est en ouest[121]. À ce moment, il a déjà eu l'occasion de se métisser avec Néandertal, leurs chemins s'étant croisés au Proche-Orient et à l'est de l'Eurasie[127],[128],[129],[125]. Cemétissage entre Néandertal et Sapiens est sans doute favorable à ce dernier ; venu beaucoup plus récemment d'Afrique, il est plus adapté aux basses latitudes et il acquiert par ce métissage des avantages évolutifs, notamment de résistance au froid[130],[131]. Sapiens progresse en Europe et, concomitamment, les néandertaliens régressent, se retrouvant confinés dans des zones refuges avant de disparaître vers 40 000 ans BP avec des populations relictuelles perdurant jusqu'à 28 000 ans BP[105],[132], non sans laisser leurs traces génétiques dans l'actuelle population humaine[133]. Les causes de la régression puis de la disparition de Néandertal sont plurifactorielles et toujours discutées[134],[135]. La peau de cesHomo sapiens était sombre, adaptée àleur origine africaine et aux régions très ensoleillées. Ce n'est que récemment, il y a 10 000 ans, que les chasseurs-cueilleurs européens ont disposé des gènes responsables de la peau pâle[g],[137],[138],[139].
Lespremiers Hommes modernes européens développent des industries diverses (Uluzzien,Bohunicien,Châtelperronien, attribué à Néandertal,Lincombien-Ranisien-Jerzmanowicien, etc.) ; deux d'entre elles, l'Aurignacien (env. 40-29 ka BP) puis leGravettien (env. 29-22 ka BP) se répandent largement en Europe[140],[141]. Ces expansions sont concomitantes à des mouvements de populations, retracés par la génétique[142], eux-mêmes corrélés aux fluctuations climatiques de l'époque[75]. L'Aurignacien est caractérisé notamment par le développement du travail des matières osseuses (bois de rennes et os de mammouths), rare jusqu'alors, à des techniques de débitage de lamelles ainsi qu'à des objets de parure et au développement de l'art[143] ; lagrotte Chauvet, occupée à l'Aurignacien (37 ka BP) et au Gravettien (30 ka BP), en est un exemple[144]. Dès 30 ka BP, à une période particulièrement froide, on trouve des traces de sédentarisation partielle dans l'est de l'Europe, sous la forme de campements bénéficiant d'infrastructures d'habitation (à la différence des abris de plein-air), autour desquels ont été retrouvés des sépultures et des statuettes d'argile. Mais Sapiens reste néanmoins, fondamentalement, un chasseur-cueilleur mobile nomadisant sur des distances de quelques centaines de kilomètres[145].
Entre 21 000 et 18 000 ans[146] se produit un intense refroidissement, le « maximum glaciaire »[h] qui donne à l'Europe une configuration nettement différente de l'actuelle[i]. Les études génétiques montrent que certains groupes, d'abord représentés en Europe du Nord-Ouest, sont repoussés dans le sud de l'Europe[149],[75]. C'est le moment où apparaît l'industrie lithiquesolutréenne, caractérisée par des pointes en pierre très fines et acérées, appelées « feuilles de laurier », servant sans doute de couteaux et armant l'extrémité des flèches et des sagaies[150]. Émergent l'usage du propulseur et (probablement) de l'arc pour la chasse mais ces deux outils, cependant, ne se généraliseront qu'auMagdalénien qui lui succède[151],[152]. On a longtemps pensé que le Solutréen était aussi l'époque de l'invention de l'aiguille à chas[153],[154],[155] jusqu'à la découverte, en 2016 en Sibérie, d'un tel artefact, daté de 45 ka BP, attribué à l'Homme de Denisova[156],[157],[158]. Le Magdalénien est caractérisé par un art pariétal particulièrement riche, comme en témoignent les grottes deLascaux et d'Altamira[159], et par le travail des matières osseuses[160].
La dernière période glaciaire s'achève de manière brutale. Un premier réchauffement rapide se produit vers 14 700 BP, la température duGroenland augmente de plus de10 °C, c'est ce qu'on nomme leBölling, qui libère des glaces une grande partie de l'Europe du Nord et de la Scandinavie, permettant leur peuplement depuis le sud. Avec ce retrait des glaces, de nouveaux apports de populations à partir du Proche-Orient font sentir leurs effets[149]. Plus tard, vers 12 900 BP, un retour à des conditions glaciaires se traduit par des températures extrêmement froides avant un réchauffement final, vers 11 700 BP, qui marque la fin de la dernière glaciation[161] et l'entrée dans l'Holocène avec l'instauration du climat actuel[162] ; cela coïncide avec les débuts de l'extinction de lamégafaune européenne (mammouth laineux,rhinocéros laineux,cerf géant,ours des cavernes, etc.), sans doute pour des raisons climatiques probablement aggravées par la prédation humaine[163]. Le paysage et sa faune se recomposent[j], la forêt tempérée progresse en Europe à partir de 10 000 BP, la chasse à l'arc se généralise[165],[166] et l'alimentation des hommes duMésolithique devient extrêmement diversifiée[167] (les escargots par exemple, sont consommés en très grande quantité dans certaines niches écologiques[168]).
La néolithisation de l'Europe commence vers 7,5 ou 8 Ka BP (milliers d'années avant le présent) par diffusion de populations et de techniques apparues vers 11 Ka BP dans lecroissant fertile, elle s'accompagne d'une forte croissance démographique[169],[170]. Elle est probablement autant due à un changement culturel qu'aux conditions climatiques[171]. Les indicateurs de la néolithisation sont la domestication des plantes et des animaux (celle du chien étant cependant largement antérieure[172]), la tendance à la sédentarisation (la sédentarisation précède cependant l'agriculture[173],[171]) avec le regroupement en villages et l'émergence de la poterie pour des contenants destinés au stockage de produits agricoles[174]. Ce sont les débuts des sociétés agropastorales[171] et la naissance dumégalithisme[175].
Cette néolithisation, venue du croissant fertile via l'Anatolie, emprunte deux chemins ; d'abord un courant méditerranéen par lequel se diffuse laculture de la céramique imprimée suivie de laculture de la céramique cardiale (8 Ka BP) ; ensuite un courant danubien, par lequel se diffuse laculture rubanée (vers 7,5 Ka BP). Les études génétiques[176],[177] montrent que, outre une diffusion culturelle, l'Europe connaît l'arrivée de populations d'agriculteurs[k], venues d'un foyer anatolien, qui ont suivi ces chemins danubien et méditerranéen[149],[178]. Les îles Britanniques, en configuration insulaire depuis 8 Ka BP, connaissent ce processus plus tardivement, près d'un millénaire après celui de l'Europe continentale[174],[179],[180],[181]. La néolithisation est largement effective en Europe vers 5 Ka BP[182].
Carte représentant la diffusion des langues indo-européennes entre 6 000 et 3 000 BP selon l'hypothèse kourgane.
L'agriculture européenne commence sur les bords de la mer Égée, aux environs de Elle s'installe progressivement sur le continent, dans la zone danubienne et l'actuelle Hongrie (), sur les côtes méditerranéennes et le territoire de la France actuelle vers, en Germanie et sur le territoire des actuels Pays-Bas vers ; elle atteint les Îles Britanniques vers[197],[198]
Le noyau celte se situe àHallstatt, en actuelleAutriche. Aux débuts de l'âge du fer, leur société, relativement égalitaire, se stratifie avec, à son sommet, des chefs militaires. Cela est probablement en lien avec la métallurgie du fer et, notamment, la conception d'armes, telles les épées droites caractéristiques[208], et la confection de pièces de harnachement plus efficaces qui donnent de l'importance aux cavaliers armés[209]. Les Celtes excellent en effet dans le travail du fer, fabriquant, outre des armes, des outils tels que haches et ciseaux[209]. Ils confectionnent aussi des poteries, ils inventent la tonnellerie[210], et ils exploitent lesel gemme, dont le commerce est source de richesse[211],[212]. On leur doit aussi, avec un apogée auxIIe et Ier siècles av. J.-C., les habitats structurés autour d'unoppidum, centre fortifié à vocation militaire, économique et cultuelle[213]. La périodelaténienne ou deuxième âge du fer, commençant auVe siècle av. J.-C., est celle où les Celtes passent de laprotohistoire à l'histoire, lorsqu'ils apparaissent dans les textes des auteurs grecs[214].
Pour ce qui concerne le terme et le concept, le mot « Europe » désigne d'abord, dans son acception géographique, la Grèce continentale. Le terme est mentionné pour la première fois vers, par Hésiode, dans saThéogonie[225].Anaximandre etHécatée de Milet produisent, entre 600 et, des cartes représentant un territoire appelé Europe[226]. Le mot prend aussi un sens politique lorsque lesGrecs sont confrontés aux invasions venant d'Asie, principalement lors desguerres avec l'empire perse. SelonJacqueline de Romilly,« lavictoire de Salamine[en] a bel et bien empêché la Grèce de basculer sous la coupe de l'Asie […] les Grecs ont eu alors pour la première fois le sentiment de défendre une civilisation contre une autre »[227]. L'Europe en tant qu'entité géographique se retrouve chezÉratosthène auiiie siècle av. J.-C., lequel présente une tripartition du monde connu par une carte où elle figure[228]. Mais la distinction fondamentale durant l'Antiquité est celle entre lesBarbares[p], qui habitent ce qu'en latin on nommebarbaricum (« pays des Barbares[230] »), et ceux qui appartiennent à l'aire culturelle grecque[q], puisgréco-romaine[232]. Le royaume de Macédoine désigne l'Europe comme une entité politique : lorsquePhilippeII part en Orient, en, il laisse en Macédoine un régent,Antipatros, qui porte le titre de « stratège d'Europe »[233],[234].
La Grèce et leroyaume de Macédoine sont supplantés auiie siècle av. J.-C. Les Celtes, qui se sont largement répandus en Europe[236], allant jusqu'àmenacer Rome en[237], pris en tenaille par les attaques des tribus germaniques venues du nord[238],[239], sont repoussés ou assimilés[240]. À l'aube de l'ère chrétienne, les Romains, lorsque leur zone d'expansion dépasse la « ceinture celtique »[s], se retrouvent entourés par lesGermains qui deviennent« les nouveaux peuples voisins du monde romain en Europe centrale et occidentale »[242]. Les frontières orientales de l'Imperium, limites avec les peuples germaniques[t], sont le Rhin et le Danube, tandis que sa frontière septentrionale est lemur d'Hadrien, qui le sépare desPictes celtes.
À cette époque, entre et,Strabon rédige unegéographie qui mentionne l'Europe[244] et, déjà, des descriptions non seulement géographiques, mais aussi économiques et culturelles des territoires qu'il étudie[245]. AuIer siècle,Varron[246] évoque une bipartition du monde au niveau duBosphore, les parties situées au nord-ouest du détroit constituant l’Europe, celles situées au sud-est, l’Asie[247]. Toujours auIer siècle,Pline l'Ancien divise le monde en trois parties, l'Europe, l'Asie et l'Afrique[u].
Les Celtes présentent une certaine unité linguistique et culturelle, mais pas d'intégration politique[249] ; ils bénéficient d'une organisation tribale, au plus en ligues de tribus[250], à l'instar des Germains[204],[251]. C'est donc l'Empire romain qui contribue à créer les prémices d'une unité européenne. Si la Grèce est le berceau culturel de l'Europe, Rome peut être considérée comme le berceau de sa civilisation[252],[253],[254],[255],[256]. L'influence romaine s'inscrit dans la culture, formant ce qu'on nomme la culture gréco-romaine[257] via la langue latine, ainsi que dans les territoires et dans l'usage de l'espace via les voies romaines et l'urbanisation[258] et esquisse même une Europe religieuse en diffusant le christianisme à partir duIer siècle[259]. LesIer et IIe siècles sont ceux de laPax Romana, période de calme relatif, notamment politique, malgré des batailles toujours existantes sur les marches de l'Empire, notamment avec les peuples germaniques pour ce qui concerne la zone européenne[260]. L'Empire est l'entité politique unificatrice définissant le mode de gestion politique[261] ainsi que les limites (et les frontières, qui sont une forme particulière de limites[262]), qui séparent le monde romain de celui des barbares[263],[264],[265].
Le christianisme, dont les adeptes sont par périodes persécutés, notamment auIIIe siècle parDioclétien[269],[270], s'était répandu dans l'Empire, comme en témoigne l'épisode symbolique de la conversion de l'Empereur Constantin et l'édit de tolérance religieuse de Milan en[271] En, il est déclaré religion officielle de l'Empire parThéodose et les autres cultes sont interdits[272]. Même si, à ce moment, les chrétiens sont nettement minoritaires dans la population[273],[274], cette christianisation officialisée aura une importance, donnant, au moment des royaumes barbares, une légitimité religieuse à un pouvoir royal qui en était, à l'origine, dépourvu[275].
Empires romains d'Orient et d'Occident.Les invasions barbares.
Poursuivant la politique de conquête de ses prédécesseurs francs,Charlemagne étend son royaume. Sa politique d’expansion rejoint le désir de lapapautéromaine d'asseoir la prépondérance de l’évêque de Rome par rapport auxpatriarchesorthodoxes etcoptes. Le jour deNoël de l'an 800, Charlemagne est couronnéempereur des Romains par lepapeLéon III, àRome, en labasilique Saint-Pierre. Cette union entre pouvoir temporel et religieux vise à réunir l’Europe en un empire chrétien d’Occident. De son vivant, Charlemagne se fait appelerPater Europae (« père de l'Europe »), et parfoisEuropa vel regnum Caroli (l’Europe, ou le royaume de Charles).
L’Europe occidentale de Charlemagne est franco-germanique et chrétienne de ritelatin, alors que l’Europe orientale sous l’influence deConstantinople est à dominante slave et de ritegrec, mais les deux tendent à christianiser l’Europe du Nord, britannique, scandinave et russe. Alors qu’à Constantinople se concentrent les deux pouvoirsreligieux et politique, en Occident le rôle deRome y est essentiellement religieux, la capitale de Charlemagne se trouvant àAix-la-Chapelle. Charlemagne tente une réunification avec l’Empire romain d'Orient vers l’an 800 mais il échoue, et son empire se désagrège rapidement après sa mort. En 962,Otton Ier crée leSaint-Empire romain germanique, mais celui-ci ne peut s’étendre, contrecarré par la permanence de royaumes anciennement constitués, la France et l’Angleterre surtout, par ses luttes avec lapapauté, puis par le développement de l’Empire ottoman lors de l’époque moderne.
Durant plusieurs siècles c’est le terme dechrétienté qui unit culturellement les monarchies et les populations européennes, tandis que le mot « Europe » disparaît des propos et des esprits[réf. nécessaire].
L'axe européen Bruges/Venise est déplacé à la fin du Moyen Âge. À l'époque où l'Empire d'Orient s'effondre, laReconquista espagnole touche à sa fin. L'année 1492 est celle de l'Espagne, avec la reconquête du dernier royaumemaure (Grenade) en péninsule Ibérique et le premier voyage deChristophe Colomb, sous l'égide desRois catholiques qui va ouvrir la voie à l'établissement des hégémonies européennes.
Le rêve d'un grand empire européen renaît auXVIe siècle lors de l'affrontement entreFrançois Ier etCharles Quint, qui tous deux se disputent le trône du Saint-Empire. Grâce à l'appui des banquiersFugger,Charles Quint l'emporte, se retrouvant à la tête d'un domaine très vaste, mais aussi très morcelé. Les diverses guerres menées contre la France ne donnent aucun résultat : durant deux siècles, le découpage de l'Europe va évoluer au gré des alliances matrimoniales et des guerres entre États. C'est face à la montée en puissance de l'Empire ottoman qu'une union des États chrétiens d'Europe apparaît : « Nous tenons deGadès à l’Isler, une zone qui s’étend entre les deux mers et qui est la très courageuse et la très puissante Europe. Là, si nous nous unissions, nous ne serions pas seulement égaux à la Turquie, mais supérieurs à toute l’Asie » (Jean Louis Vivès).
Mais ce ciment du christianisme catholique, qui donnait un semblant d'union à cette Europe occidentale, éclate en morceaux avec laRéforme (ou plutôt les Réformes), dont l'impact politique est considérable, permettant néanmoins la formation desProvinces-Unies et de laConfédération suisse. Lesguerres de Religion, laguerre de Trente Ans, les guerres deLouis XIV rythment lesXVIe et XVIIe siècles. Lestraités de Westphalie (1648) et celui dutraité des Pyrénées en 1659, redessinent durablement la carte politique de l'Europe et l'équilibre des forces en présence.
L'Époque moderne est marquée par un renforcement desnationalismes en tous genres. C'est aussi l'époque où l'Europe s'étend très loin de ses frontières par la constitution des premiers empires coloniaux sur lecontinent américain, puis enInde.
Entre 1700 et 1789, la population de l'Europe connaît une phase de croissance, passant de118 millions à180 millions d'habitants, même si cet accroissement est inégal[278].
LaRévolution française inaugure un bouleversement politique très important : les idées démocratiques apparaissent sur le devant de la scène et les campagnes deNapoléon Ier puis leCongrès de Vienne vont remodeler profondément la carte de l'Europe et les mentalités.Honoré de Balzac a cette déclaration optimiste dansLe Bal de Sceaux, (1830) :« Le seizième siècle n'a donné que la liberté religieuse à l'Europe, et le dix-neuvième lui donnera la liberté politique[279]. »
C'est aussi l'apparition de nouveaux mouvements politiques prônant plus d'égalité (socialismes), voire le démantèlement du pouvoir des États (anarchismes). Ces idées se diffuseront par la suite, et avec plus ou moins de retard, largement hors des frontières de l'Europe.
La domination politique et économique de l'Europe sur le reste du monde s'est affirmée après qu'elle a bouleversé son économie lors desrévolutions industrielles, développant saproductivité et amorçant une forte explosion démographique. Leur avance technologique, et notamment militaire, permit aux pays européens, en concurrence les uns contre les autres, d'étendre leur emprise sur les autres continents. Cettecolonisation connut son apogée au début duXXe siècle (cet apogée s'achève en 1914), avant que les deuxguerres mondiales ne bouleversent l'ordre établi.
L’Europe est au début duXXIe siècle, quand on considère sa densité de population, le troisièmefoyer de peuplement derrière laChine et l'Inde, avec des densités de populations parmi les plus élevées au monde dans certaines zones desPays-Bas, de laBelgique, duRoyaume-Uni, de l’Allemagne ou de l'Italie, d’autant que l’exode rural s’est renforcé ainsi que l’attractivité deslittoraux avec des populations de plus en plus urbaines. En termes absolus, l'Europe et,a fortiori, l'Union européenne, est cependant un « nain démographique »[282],[283],[284]. Le continent (env.740 millions d'habitants ; UE env.511 millions d'habitants) se situe derrière l'Asie (env. 4,3 milliards d'habitants dont env. 1,4 milliard d'habitants pour la Chine et env. 1,3 milliard d'habitants pour l'Inde), l'Afrique (env.1,2 milliard d'habitants) et l'Amérique (env.1 milliard d'habitants) ; l'Eurasie, quant à elle, concentre environ 4,6 milliards d'habitants.
L'Europe du Sud et l'Europe de l'Ouest sont les régions où le nombre moyen de personnes âgées est le plus élevé au monde. Elles représentent aujourd'hui 21 % de la population âgée de plus de65 ans[285]. Les projections suggèrent que d'ici 2050, l'Europe atteindra 30 %[286]. Cette situation est due au fait que la population ades enfants en dessous du seuil de remplacement depuis les années 1970. LesNations unies prévoient que la population de l'Europe diminuera de 7 % entre 2022 et 2050, sans que les mouvements d'immigration ne changent[287].
En 2005, leConseil de l'Europe soulignait que depuis quelques décennies l’UE devait sacroissance démographique à l'immigration qui, dans les années 2000, est devenue le premier, puis le seul facteur d’augmentation de la population totale de l’UE. Ainsi deux millions de personnes sont venues s'installer en Europe en 2004 alors que l'accroissement naturel était négatif de 63 000 personnes. L'Allemagne est le pays le plus peuplé de l'UE. En 2007,70 millions de personnes, soit 16 % de la population de l'UE, résidaient dans des communes côtières[288].
Évolution démographique des pays européens (2021).
L'immigration est le premier moteur de la croissance dans uneUnion européenne à la population vieillissante. Le boom économique des années 1950-1960 avait poussé l'Europe à faire appel à une immigration massive, souvent issue de ses ex-colonies. LesChinois,Indiens etAfricains constituent l'un des principaux flux d'immigrants non originaires de l'UE. Après lesTurcs, lesMarocains forment le plus gros contingent[289].
Les études prospectives pour 2050 varient d’une population diminuant de 3 % (dans l'hypothèse d'unISF remontant à 2,34), à -22 % voire -50 %. Les experts parlent alors de retournement démographique[290] ou d'hiver démographique. Que la diminution soit due à la natalité est un phénomène inédit jusqu'à nos jours dans le monde. Ces chiffres ci-dessus doivent tous être utilisés avec prudence, la prospective démographique ayant toujours été prise en défaut et pouvant elle-même influer en retour sur les comportements individuels et collectifs et sur les politiques de soutien à la natalité ou à l’immigration. Pour d'autres, la population de l'Union européenne (UE) serait de470 millions de personnes en 2050 selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et506 millions en 2060 selon Eurostat. La population de l'UE dépasserait ainsi celle des États-Unis (468 millions de personnes en 2060 selon le Centre américain d'études sur l'immigration)[291].
Toutefois, la situation démographique diffère pour chaque pays européen. Les pays de l'Europe de l'Est se sont inquiétés des évolutions démographiques dès les années 1960 et ont mis en place des politiques d'encouragement à la natalité. Cependant, les moyens utilisés, comme l'interdiction de l'avortement, n'auraient pu être acceptés au même moment en Europe de l'Ouest. Ces mesures n'ont d'ailleurs généralement pas produit d’effet satisfaisant ; et si la Pologne a maintenu sa population au cours de la période communiste, l'influence de l'Église catholique, qui imprègne la société polonaise, a sans doute été plus efficace que la politique nataliste.
Pour les pays d'Europe de l'Ouest, personne ne se risque, entre autres en Allemagne, à mettre sur la place publique l'évolution de la population sur la longue durée. Pour les responsables, tout passe par la politique d'immigration. Ils ne veulent pas toucher au tabou de la politique familiale en faveur de la fécondité, compte tenu du poids de la mauvaise conscience des annéeshitlériennes. La situation démographique empire en Europe pourtant : un rapport annuel sur la situation démographique des pays membres demandé autrefois par les autorités communautaires a été abandonné depuis 2000, désormais remplacé par un « Rapport social », où l'on communique à propos de chômage et de pauvreté sans jamais plus effleurer la dimension démographique. Autrement dit, l'UE s'interdit de voir la situation démographique de ses pays membres[292].
La croissance démographique s’est globalement poursuivie pour les28 États membres de l'Union européenne, mais la population décroît dans certains pays, notamment en Europe de l'Est. Ce déclin démographique semble plus important et plus rapide dans les ex-pays de l’Est, dans quelques pays où la pauvreté et le renforcement des inégalités ont suivi l’effondrement du communisme, et aussi dans les régions touchées par lacatastrophe nucléaire de Tchernobyl (laBiélorussie qui a reçu 70 % environ des retombées d'iode et de césiumradioactifs et connaît depuis20 ans le plus fort taux d’avortement et le taux d’abandon d’enfants y est élevé).
Avec plus de740 millions d'habitants et sur une surface réduite pour une moyenne d'une langue pour4,3 millions d'habitants, l'Europe bénéficie d’une grande richesse ethnoculturelle et une pluralité delangues. Les cultures germaniques, slaves, latines et finno-ougrienne sont traduites par la diversité des langues parlées :128 langues et dialectes ont des racinesindo-européennes ; latines et grecques au sud, germaniques au nord et au nord-ouest ; slaves à l'est et en Europe centrale, seul le groupe des langues finno-ougriennes (regroupant le finnois, estonien et le hongrois) et la langue basque ne font pas partie des langues indo-européennes.
Administrativement, l’allemand, l’anglais, le russe, le français, l'espagnol et l’italien dominent mais l’Europe est linguistiquement beaucoup plus riche puisque les50 États européens (tous souverains, hormis Gibraltar) de la grande Europe géographique regroupent35 langues officielles, enrichies de225 langues secondaires non officielles. À tel point qu'Umberto Eco dit : « la langue de l'Europe, c'est la traduction ». Andreas Kaplan décrit l'Europe comme « offrant un maximum de diversité culturelle en un minimum de distance géographique »[293]. Ces précédents chiffres peuvent paraître élevés, mais ils ne représentent que 3 % du total des langues vivantes encore parlées sur la planète.
En Europe de l’Ouest (France, Espagne, Royaume-Uni, Italie, etc.) les langues vernaculaires sont souvent régionales et minoritaires, parfois au bord de l’extinction, mais certaines (breton,alsacien,basque,corse,catalan,occitan,flamand, le dernier étant un dialecte dunéerlandais),sont plus reconnues[C'est-à-dire ?], et enseignées en France, plutôt à l’université, mais parfois dès l’enfance :école Diwan en Bretagne. En Espagne, c’est le cas dubasque, ducatalan et dugalicien. Pour le Royaume-Uni, c’est legallois, legaélique écossais, lescots et l’irlandais. Le français est reconnu en Italie dans le Val d’Aoste, ainsi que le sarde en Sardaigne, le frioulan, l'allemand et le slovène dans le Frioul-Vénétie julienne, le ladin et l'allemand dans le Trentin-Haut-Adige, comme le sont leféroïen aux îles Féroé, ou lefrison occidental aux Pays-Bas, etc.
Une langue unique n’est officiellement parléeque dans quatre petits États[réf. nécessaire] : l’Islande (où l’on parleislandais),Malte (où la seule langue officielle est lemaltais), le Liechtenstein (où l'on parleallemand), et la république de Saint-Marin (où l'on parleitalien). L'État de la Cité du Vatican (plus petit État européen) est un cas à part : l’italien y est la langue véhiculaire, lelatin (réputé langue morte) y est la langue juridique, le français y est lalangue diplomatique (le Vatican se fait enregistrer comme État francophone auprès des organisations internationales), et l'allemand est la langue en usage dans l'armée (laGarde suisse). - Les autres États comptent tous plusieurs langues vernaculaires, tantdialectes que langues à part (plus ou moins reconnues et souvent non enseignées) et jusqu’à plus de10 pour l'Allemagne (21 langues), l'Azerbaïdjan (13), la Bulgarie (11), l'Espagne (14), la France (25), l'Italie (33), la Roumanie (14), le Royaume-Uni (12). La vaste Russie regroupe à elle seule 43 langues à statut officiel sur son territoire. La Suisse possède quatre langues officielles : l'allemand, le français, l'italien et le romanche (cousine du ladin et du frioulan).
Certaines langues régionales, sans statut officiel (quoique doublant parfois les noms de communes ou de rues) persistent et sont parfois protégées et enseignées, souvent avec le soutien de collectivités locales ou régionales (breton,corse,occitan en France,sarde, ladin, frioulan en Italie,lapon en Scandinavie).
Aux langues originaires des pays d’accueil s’ajoutent les langues maternelles des populations circulantes (Roms), migrantes ou réfugiées, et tout particulièrement l'arabe, leberbère, leturc, l'hindi, etc.
Sur une population totale d'environ730 millions d'habitants en 2010, l'Europe compte environ255 millions de catholiques (35 %)[294],197 millions d'orthodoxes (27 %)[294],102 millions de protestants (14 %)[294] et44 millions de musulmans (6 %)[295]. Les personnes n'ayant pas de religion ou pratiquant une autre religion sont environ132 millions (18 %). Selon l'historienGeert Mak il existe au moins quatre communautés de culture et de traditions en Europe : la protestante du Nord, la catholique latine, la grecque orthodoxe et l'ottomane musulmane[296]. Cependant, lesreligions reculent en Europe comme enOccident au profit de l'athéisme ou de l'agnosticisme
Il existe des minorités religieuses à l'intérieur de ces grands ensembles dont la plus importante est l'islam avec44 millions de musulmans soit près de 6 % de la population européenne totale[295] :
lesjuifs sont présents en Europe depuis l'Empire romain, ils ont été persécutés depuis leMoyen Âge et pendant laSeconde Guerre mondiale lors de lashoah. Et ils ont été expulsés de la péninsule ibérique et du Sud de l'Italie[299] en 1492 à la suite dudécret de l'Alhambra ;
les religions extrême-orientales, connaissant un succès grandissant, par goût de l'exotisme ou attrait sincère, ou du fait des communautés asiatiques immigrées en Europe ; lesKalmouks de larépublique de Kalmoukie (division administrative de Russie, près d'Astrakhan), sont le seul peuple autochtone européen qui pratique traditionnellement lebouddhisme ;
Les pays qui ont tout ou partie de leur territoire sur le continent européen ou sont culturellement rattachés à l'Europe (selon les limites géographiques définies plus haut) sont au nombre de 51 :
Le nombre d'États souverains en Europe, qui s'élevait à plus de trois cents en 1789, était encore d'une soixantaine en 1815, au lendemain ducongrès de Vienne. Après l'unification de l’Italie et de l’Allemagne, ce nombre était tombé à 19 en 1871 (20 avec laTurquie, qui contrôlait encore la majeure partie de la péninsule des Balkans). Il passa à 22 en 1878, lorsque lecongrès de Berlin reconnut l'indépendance de laRoumanie, de laSerbie et duMonténégro. S'y ajoutèrent ensuite laNorvège (1905), laBulgarie (1908) et l’Albanie (1912).
À la fin de l'année 1945, le nombre d'États était passé à 31 : Albanie, Allemagne, Andorre, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark,Irlande, Espagne,Finlande, France, Grèce, Hongrie,Islande, Italie, Liechtenstein, Luxembourg, Monaco, Norvège, Pays-Bas,Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Saint-Marin, Suède, Suisse,Tchécoslovaquie,URSS,Vatican,Yougoslavie. Plus de la moitié d'entre eux (19 sur 31) étaient encore des monarchies, y compris l'Albanie, la Bulgarie, l'Espagne, la Grèce, la Hongrie, l'Irlande, l'Italie et la Roumanie qui vivaient alors sous un régime transitoire. Depuis 1975, le nombre de monarchies s'est maintenu à douze, à savoir sept royaumes, un grand-duché, trois principautés et un État pontifical.
Parmi les nombreux États qui connurent une existence éphémère au lendemain des deux guerres mondiales, on peut citer les républiques autonomes deRhénanie et duPalatinat (1923/1924), les villes libres deDantzig (1920/1939), deFiume (1920/1924), deMemel (1920/1923) et deTrieste (1947/1954), ainsi que le territoire dela Sarre, qui disposa d'un statut particulier de 1920 à 1935 et de 1947 à 1957.
Par ailleurs,Israël fait partie de nombreuses associations européennes culturelles ou sportives (UEFA par exemple). L'Algérie, l'Égypte,Israël, leLiban, laLibye, leMaroc, laSyrie et laTunisie font partie de l'Union européenne de radio-télévision. Le Maroc a participé auConcours Eurovision de la chanson en 1980 et Israël y participe depuis 1973. Ainsi, pour Pierre Beckouche, l’Europe est d’ores et déjà partie prenante d’un vaste ensemble macro-régional, appelé « Euroméditerranée », qui va de la Russie au Maroc en passant par leMoyen-Orient et qui est traversé de flux économiques, culturels et migratoires plus intenses qu'imaginés[301].
De nombreuses visions d'une Europe unie se sont affrontées au cours de l'histoire du continent, jusqu'à l'Union européenne actuelle.
L'Europe n'a jamais connu d'unité politique parfaite. Certaines périodes d'une durée variable ont certes été marquées par la domination d'une vaste partie du continent par un pouvoir unique, qui s'est en général imposé par la force - ce fut ainsi le cas de l'Empire romain, de l'Empire carolingien, de l'Empire napoléonien et duIIIe Reich. Certaines familles royales ont également, par le biais de relations dynastiques, gouverné un grand nombre de pays européens, au premier rang desquelles la famille desHabsbourg[302]. Mais on voit, tant hétéroclite est cette liste de candidats à l'hégémonie, que des projets d'unification européenne concurrents et divergents se sont affrontés sans qu'aucun ne parvienne vraiment à s'imposer.
L'Empire romain est longtemps demeuré dans la mémoire des Européens comme symbole d'une unité perdue. Après sa chute en Occident en 476,Théodoric,Justinien,Charlemagne poursuivirent le rêve de la résurrection de l'Empire. Au Moyen Âge, laPapauté parvint enfin à s'imposer aux yeux d'une majorité de l'Europe comme l'héritière légitime de Rome, et à imposer au continent une forme d'unité, sous la forme de laChrétienté médiévale : certes, les Papes ne possédaient qu'unpouvoir temporel limité sur les princes et les rois, mais jouissaient d'une autorité morale, religieuse et même juridique puissante. Surtout, la Chrétienté se conçoit elle-même comme une communauté, matérialisée positivement par l'union dans lescroisades et négativement par la procédure de l’excommunication, avec des droits et des devoirs partagés (par exemple, le respect des trêves et jours saints), et étendue au gros du continent (à l'exception des terresorthodoxes)[303].
Lacrise de la Chrétienté, l'affirmation des États proto-nationaux, l'affaiblissement de la Papauté, et surtout laRéforme qui brise l'unité de la Chrétienté font naître la nécessité de repenser ce qui fait l'unité de l'Europe. C'est donc de laRenaissance que l'on peut dater la naissance de l'idée européenne moderne[304].
LesHumanistes multiplieront les initiatives, auxXVe et XVIe siècles, pour créer une Europe pacifiée et harmonieuse. Tandis que lesévangéliques rêvent d'une Chrétienté rénovée, affranchie de latutelle de Rome, desirénistes cherchent à réaliser la concorde entre les princes, sous l'égide d'une Raison médiatrice et partagée[306].Stefan Zweig loue enÉrasme l'éblouissante incarnation de l'idéal européen des humanistes, lui qui institua unlatin rénové comme langue de culture paneuropéenne, correspondant dans cette langue avec des intellectuels de tout le continent, et rêva d'une Europe réalisant par le pouvoir d'attraction de sa culture la concorde de l'humanité. Surtout, pour Zweig, Érasme fut celui qui prophétisa que l'union de l'Europe ne se ferait pas par la guerre, mais par des moyens pacifiques[307]. On peut citer, parmi d'autres illustres précurseurs,Andrés Laguna de Segovia, qui en 1543 se lamentait sur la pauvre Europe déchirée et exsangue.
C'est peu de dire, toutefois, que le rêve humaniste ne devait pas immédiatement se réaliser. Certes, il exerça une influence certaine, même sur les élites politiques, devenant un idéal volontiers invoqué par les princes ; ainsi lors de la signature en 1518 dutraité de Londres, instaurant une « Paix Perpétuelle »[306]. Mais la paix de 1518 fut rompue dès l'année suivante, et, dans le sillage de laRéforme, l'Europe s'enfonça dans la spirale sanglante desguerres de Religion,en France et surtout en Allemagne, culminant dans le paroxysme de laguerre de Trente Ans, qui embrasa le continent[304].
LaPaix de Westphalie qui mit fin à cette guerre ne fonda pas une union de l'Europe, mais au contraire officialisa une organisation de celle-ci fondée sur l'équilibre de puissances souveraines et régulièrement en guerre. Ce système qui régulait mais approfondissait la division européenne devait persister, perfectionné auXVIIIe siècle par l'instauration de congrès réguliers[308], etrenouvelé en 1815, jusqu'à la Première Guerre mondiale.
Toutefois, cela n'empêcha pas que fleurissent, portés par des visionnaires, des projets d'union de l'Europe. Pour ne citer que des personnalités françaises ou de langue française,Sully etRousseau y ont rêvé ; en 1712, l'abbé Castel de Saint-Pierre rend public sonProjet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, et reçoit le soutien du philosopheLeibniz.
Le rêve européen reprend de la vigueur auXIXe siècle, après la boucherie desguerres de la Révolution et de l'Empire. Dans une Europe dominée par laSainte-Alliance, où triomphe tout ce que le Vieux Continent compte de réactionnaires, il est doté d'un nouveau contenu, social et humanitaire. Avant lePrintemps des peuples en 1848, les républicains, démocrates et socialistes de toute l'Europe espèrent qu'une révolution ouvrirait la voie, conjointement, à une union pacifique du continent et à une réforme de ses sociétés dans un sens démocratique et égalitaire[309].Victor Hugo a rêvé qu'un jour existeraient les « États-Unis d'Europe », pendants desÉtats-Unis d'Amérique, utopie humanitaire et prélude à l'unité de toute l'humanité. Son discours prononcé le, à l'occasion de l'ouverture du Congrès de la Paix àParis, est resté célèbre. Il y évoque une Europe enfin pacifiée, unie sous un même gouvernement. La suite de l'Histoire prouva qu'il s'agissait d'une vision prophétique en avance sur son temps, avec laguerre de 1870 et les deux guerres mondiales.
Mais surtout, la « mystique européenne »[310] fut vivement réactivée après la Première Guerre mondiale qui se chargea de démontrer, si besoin était, à un grand nombre d'intellectuels à quel point la guerre était absurde. Seule une Europe unie pouvait éviter le retour de l'horreur. Conscients du déclin de celle-ci face à l'Amérique (Albert Demangeon - 1920), ils cherchent la voie la plus sûre pour unifier le continent.
L'héritage culturel grec, ledroit romain et l'unité chrétienne sont conçues parPaul Valéry[311] comme les trois piliers de l'Europe, lors d'une conférence donnée à l'université de Zurich le. En 1923, le comteRichard Coudenhove-Kalergi publiePaneuropa, ouvrage dans lequel il développe sa vision d'une Europe forte de300 millions d'individus, dont il exclut la Russie et la Grande-Bretagne, l'une considérée comme « asiatique » et l'autre plus préoccupée de toute manière par son Empire planétaire (vision partagée alors par les Britanniques eux-mêmes). C'est une vision qui s'appuie sur une analyse géopolitique d'un monde divisé en grands blocs antagonistes. Il rencontre un tel écho dans le monde intellectuel qu'il peut réunir à Vienne en 1926 un congrès avec plus de 2 000 délégués venus de24 nations différentes (l'un des premiers adhérents à son mouvement est le jeune maire deCologne,Konrad Adenauer). Il trouve aussi le soutien deLouis Loucheur etAristide Briand (qui sera d'ailleurs nommé président d'honneur du mouvement), mais dans l'ensemble les politiques ne le suivent pas et on le soupçonne parfois de travailler pour l'Allemagne. Quoi qu'il en soit le mouvementPan-Europe est fondé et survit jusqu'à nos jours. Le mêmeAristide Briand, alorsprésident du Conseil, pourra s'appuyer sur ce mouvement pour appeler à la création d'une « sorte de lien fédéral » devant l'assemblée de laSociété des Nations (SDN) en 1929[312].
Le, en accord avec les instances dirigeantes de laSDN, il remet aux autres gouvernements européens un mémorandum sur « l'organisation d'un régime d'Union fédérale européenne ». Il essuie un refus poli : c'est un échec[313].
Mais larésistance pense aussi l'Europe, et tandis qu'elle mène le combat intérieur partout en Europe contre le fascisme et le nazisme, ses membres les plus éminents se réunissent afin de dessiner les contours d'une Europe post-Seconde Guerre mondiale[314].
Après la guerreChurchill appelle à son tour de ses vœux à l'unité européenne et crée un mouvement qui fusionne très peu de temps après avec celui deRichard Coudenhove-Kalergi. Devant ce qui est perçu comme le dangersoviétique, lesÉtats-Unis lancent un vaste programme de reconstruction de l'Europe avec leplan Marshall. Celui-ci conditionne la formation d'une Europe financière appuyée sur des politiques monétaires concertées (création de l'OECE - Organisation Européenne de Coopération Économique). Il faut désormais attendre ladéclaration Schuman du pour assister à la relance du vieux projet d'union européenne, cette fois lancée par étape, en commençant par l'un des secteurs économiques phares pour les Français comme pour les Allemands, l'industrie de la houille et de la sidérurgie. En plaçant ces productions sous la houlette d'uneHaute Autorité, c'est le consentement prudent mais définitif d'un abandon de souveraineté qui transparaît. LaCECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) née le par la signature duTraité de Paris, elle réunit six États européens : leLuxembourg, laBelgique, lesPays-Bas, l'Italie, laRFA et laFrance. L'Europe est en marche[315].
LaBiélorussie, laRussie et leVatican sont les trois seuls États européens souverains et indépendants à n'être membres d'aucune organisation supranationale européenne. Cependant, le Vatican dispose d'un statut d'observateur au Comité des ministres duConseil de l'Europe et fait également partie de lazone euro, tandis que la Biélorussie est candidate à l'adhésion au Conseil de l'Europe depuis 1993. La Russie est membre du Conseil de l'Europe de 1996 jusqu'àson exclusion en 2022.
L'Europe, ou plus précisément l'Union européenne, est l'un des pôles de la triade (États-Unis,Union européenne etJapon). Ces pôles centralisent 70 % de la richesse pour 14 % de la population[Quand ?]. Si l’Europe est la région la plus riche et développée du monde[316],[317], elle n'est pas un espace économiquement homogène[318]: tous les pays européens ne sont pas despays développés : l'Ukraine et laMoldavie font exception et sont classés comme pays à développement moyen avec un IDH inférieur à 0,8. L’Europe de l'Ouest et l'Europe du Nord très prospères contrastent avec certaines régions moins riches d'Europe centrale, d'Europe de l'Est (Moldavie, Ukraine, certaines régions de Roumanie, Russie) et d'Europe du Sud (Albanie, Serbie, Macédoine du Nord, certaines régions de Bulgarie, Italie du Sud, certaines régions d'Espagne, de Grèce et du Portugal).
Lamégalopole européenne constitue le cœur économique de l'Europe. On peut ainsi distinguer principalement les pays de l'ancien bloc de l'Ouest, développés et avec une croissance faible et les pays de l'ancien bloc de l'Est moins développés mais à plus forte croissance.
L’Union européenne, principal ensemble de la région, est en 2015 la deuxième puissance économique du monde[319]. Tous ses pays membres commercent entre euxlibrement grâce aumarché commun, et dix-huit de ses pays ont accentué leur collaboration au sein de lazone euro. Des accords delibre-échange ont également été passés avec des pays partenaires, comme laSuisse[320].
Parler deculture de l'Europe est difficile, car de nombreuses cultures s'y sont succédé (et ont souvent assimilé des apports extra-européens) depuis plusieurs millénaires. Une définition de la culture de l'Europe doit nécessairement aussi tenir compte des limites géographiques du continent.
Letourisme culturel tient un rôle important en Europe, elle permet d'assurer une puissante force d'attraction pour l'Europe. Elle touche essentiellement l'audience des musées, des monuments et des évènements culturels et donne lieu à des déplacements vacanciers. Par conséquent, elle est une mine de recette considérable pour les pays européens. L'activité touristique s'est notablement enrichie depuis une vingtaine d'années, et les modes de visite des touristes ont beaucoup évolué. Le tourisme étranger en France en est une bonne illustration.
↑Le fleuve n'est situé en Europe qu'à moitié. En effet, il forme une partie de la frontière avec l'Asie, la rive droite étant européenne, la rive gauche asiatique.
↑Martin Litchfield West déclare que « phonologiquement, la correspondance entre le nom de l'Europe et toute forme de mot sémitique est très mauvaise[5] ».
↑L'Europe n'est passtricto sensu un continent qui se définit comme « une très grande masse de terres entourée par des océans » ou « une vaste étendue de terre d'un seul tenant ». Depuis l'avènement de lagéophysique dans la seconde moitié duXXe siècle, l'Europe n'est, du point de vuegéographique, que « ce petit cap de l'Asie » selon l'expression dePaul Valéry, le continent « physique » étant l'Eurasie. Cependant, la définition géographique est souvent amendée selon des critères faisant appel à des habitudes historiques et culturelles (influence de la vision européocentrique qui se reflète dans leplanisphère de Mercator centré sur l'Europe), si bien qu'on retrouve certains systèmes de continents qui considèrent l'Europe et l'Asie comme deux continents, alors que l'Eurasie ne forme qu'une étendue de terre[15].
↑« L'Eurasie[a] été occupée par vagues migratoires successives, en provenance du berceau africain. La première remonterait à au moins 1,9 million d'années. D'autres, plus récentes et moins certaines, se seraient produites à partir de l'Afrique, mais aussi de l'Asie. Jusqu'à l'arrivée de l'homme moderne, Homo sapiens, parti de son foyer africain voilà 200 000 ans et parvenu sur le Vieux Continent il y a 40 000 ans[80]. »
↑On a retrouvé en Espagne les restes d'un homme, âgé de 7 000 ans, à la limite entre Mésolithique et Néolithique, dont l'ADN a montré qu'il avait la peau sombre et les yeux bleus[136].
↑Le maximum glaciaire est appelé en anglais LGM pourLast Glaciation Maximum et correspond à l'événement de Heinrich 1.
↑« [un] changement faunique fondamental[…] s’opère entre la Steppe à mammouths du début du Tardiglaciaire et les communautés animales en recomposition durant le Bølling[164]. »
↑« La néolithisation de l'Europe, de la Grèce à l'Atlantique, est liée à une diffusion d'idées et à une colonisation. Dans le premier cas, il y a acculturation progressive de groupes qui perdent lentement leur identité ; dans le second cas, les colons néolithiques réduisent, sous la pression démographique, les territoires des derniers chasseurs[174] » ;« Le développement de l'agriculture en Europe correspond bien à une colonisation par des fermiers originaires d'Anatolie qui, arrivés par le couloir danubien et le long de la côte méditerranéenne, défrichent les forêts et modifient le paysage de nos régions. Pendant la période de transition, ces colons absorbent sur leur passage les descendants des groupes paléolithiques locaux. Longtemps après que leurs ancêtres ont quitté l'Afrique, les chasseurs néolithiques découverts en Espagne ou au Luxembourg portent encore des gènes qui leur confèrent une pigmentation foncée de la peau, combinée à des yeux déjà clairs[149] ».
↑« The Kurgan solution is attractive and has been accepted by many archaeologists and linguists, in part or total[183]. »
↑« The single most popular proposal is the Pontic steppes (see the Kurgan hypothesis)[184], etc. »
↑« Un troisième épisode majeur de peuplement semble se situer à la fin du Néolithique ou au début de l'âge de bronze. Il prend ses origines dans les steppes du sud de la Russie, entre mers Noire et Caspienne. Des populations maîtrisant l'équitation, et peut-être porteuses de la langue source de la famille indo-européenne pénètrent en Europe orientale, il y a environ 4 500 ans. Leurs descendants représentent l'une des trois composantes génétiques principales des peuplements de l'Europe[149]. »
↑« Globalement, les Celtes sont les héritiers de porteurs de la « culture des tumulus »[216]. »
↑Le terme désigne, à l'origine, chez les Grecs et les Égyptiens, ceux qui ne parlent leur langue[229].
↑C'est même une distinction fondamentale de la pensée grecque, à côté des oppositions humain/animal et homme/femme[231].
↑« Une fois établie, cette domination[de l'Empire romain] s'est maintenue grâce à la diffusion d'une civilisation en partie héritée des Grecs, et par la participation des élites indigènes au gouvernement et à l'administration. Le droit romain a fait progresser le respect de la personne humaine et des contrats qui sont à la base de toute société. La concession de plus en plus large du droit de cité, pratiquement obtenu en 212 (édit de Caracalla) par tous les habitants de l'Empire, a permis à des millions d'individus d'accéder à une même forme de civilisation[235] ».
↑« Passé le Rhin, tout de suite après les Celtes ou Gaulois, on rencontre, en allant vers l'E, la nation des Germains[243]. »
↑« Quand, de l'océan, on entre par[lescolonnes d'Hercule], on a, à droite l'Afrique, à gauche l'Europe, entre lesquelles est l'Asie[248]. »
↑« À partir de l'année 235, des difficultés croissantes marquent l'Empire et l'on voit se dessiner la crise à venir. Une longue série d'usurpations et de guerres civiles menace l'intégrité de l'Empire[266]. »
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