La phase finale se déroule enBelgique et auxPays-Bas entre le10 juin et le, et réunit seize équipes. Toutes les équipes, à l'exception de laBelgique et desPays-Bas qualifiés d'office en tant que coorganisateurs, ont dû disputer la phase de qualifications pour prendre part au tournoi.
LePortugal est la révélation du tournoi en atteignant les demi-finales après avoir terminé premier de son groupe en battant notamment l'Angleterre et surtout l'Allemagne, le champion sortant.
En finale, le à Rotterdam, laFrance bat l'Italie 2-1 et remporte le tournoi grâce au « but en or » deDavid Trezeguet inscrit lors de la prolongation. LesBleus réalisent alors le premier doublé chronologiqueCoupe du monde (1998) - Championnat d'Europe (2000)[1].
Cet Euro est marqué par quelques surprises au premier tour, ainsi que par le suspense qui caractérise certains matches, avec de nombreux retournements de situation. Ainsi, l'Allemagne, champion sortant et l'Angleterre sont les deux éliminés du groupe A. LaBelgique quant à elle ne profite pas de l'avantage d'être pays organisateur, et en perdant son dernier match de poule ne parvient pas non plus à passer le premier tour. Les matchs Portugal - Angleterre, Angleterre - Roumanie, Slovénie - RF Yougoslavie (où les Yougoslaves sont menés 3-0 à 10 contre 11 après l'expulsion de Mihajlovic, à 25 minutes de la fin du terme, avant d'égaliser) offrent des retournements de situation spectaculaires.
Les deux demi-finales et la finale donnent également lieu à des retournements. LaFrance est ainsi menée au score en demi-finale et en finale avant de gagner au but en or, tandis que l'Italie réussit en demi-finale à résister à 10 contre 11 aux Néerlandais à domicile, qui bénéficient en plus de deux penalties (0-0 à l'issue des 120 minutes, victoire 3-1 aux tirs au but). En finale, les Italiens mènent encore 1-0 à quelques secondes de la fin du temps règlementaire, avant une égalisation signéeSylvain Wiltord, envoyant les deux équipes en prolongation pour un dénouement rapide sur la reprise de volée et le but en or deDavid Trezeguet.
Les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés pour les quarts de finale. En cas d'égalité de points, les équipes sont classées ou départagées suivant les critères, dans l'ordre :
(a) plus grand nombre de points dans les matchs entre équipes concernées,
(b) meilleure différence de buts dans les matchs entre équipes concernées,
(c) plus grand nombre de buts marqués dans les matchs entre équipes concernées,
(d) meilleure différence de buts générale,
(e) plus grand nombre de buts marqués sur l'ensemble des matchs du groupe,
(f) meilleur coefficient de l'UEFA (en rapport avec les éliminatoires de l'Euro et de laCoupe du monde 2002),
(g) tirage au sort si une place qualificative est en jeu.
Lors de la première journée, l'Angleterre, qui menait 2-0 après vingt minutes de jeu s'incline finalement 3-2 face au Portugal tandis que l'Allemagne concède le match nul contre la Roumanie. Le Portugal obtient son billet pour les quarts de finale dès la deuxième journée en battant la Roumanie dans les arrêts de jeu (1-0). Battus par les Anglais, les Allemands s'effondrent 3-0 contre le Portugal, tandis que la Roumanie arrache la deuxième place qualificative du groupe en s'imposant contre l'Angleterre, en toute fin de match (3-2). Le Portugal brille en faisant le plein de points, l'Allemagne et l'Angleterre, deux grandes nations du football sont éliminés.
La Belgique, malgré une belle victoire initiale contre la Suède (2-1) déçoit ses supporters en perdant contre l'Italie (qui gagne ses trois matchs) et la Turquie, les deux qualifiés du groupe pour les quarts de finale.
Dans le groupe C la Slovénie, néophyte, commence très bien le tournoi, menant 3-0 contre la Yougoslavie, avant d'être rattrapée (3-3), tandis que dans l'autre match la Norvège surprend l'Espagne (1-0). Lors de la deuxième journée les favoris Espagnols et Yougoslaves s'imposent respectivement contre les Slovènes et les Norvégiens et les positions dans le groupe se resserrent, la Yougoslavie étant en tête avec quatre points. Lors de la dernière journée, les quatre équipes ont en effet la possibilité de se qualifier. L'Espagne bat la Yougoslavie 4-3 et prend la première place du groupe, tandis que la Norvège ne parvient pas à en profiter et battre la Slovénie. Le match nul entre ces deux dernières est favorable aux Yougoslaves qui, à égalité de points avec la Norvège, se qualifient aux dépens des Scandinaves grâce au résultat de leur confrontation (1-0).
Le groupe D, très relevé sur le papier, l'est beaucoup moins sur le terrain où les équipes des Pays-Bas et de France remportent leurs deux premiers matchs contre la Tchéquie et le Danemark et assurent ainsi leur qualification. L'enjeu de la dernière journée est celui de la première place du groupe et du placement dans le tableau final : victoire 3-2 des Pays-Bas contre la France. Après des prestations honorables et une belle résistance, les Tchèques sauvent l'honneur en battant le Danemark qui, avec trois défaites et huit buts encaissés, est l'une des grandes déceptions du tournoi.
Les quarts de finale voient les favoris se qualifier : le Portugal et l'Italie battent respectivement la Turquie et la Roumanie par 2-0 dans des rencontres maîtrisées, les Pays-Bas surclassent une faible Yougoslavie (6-1), et la France vient à bout de l'Espagne 2-1.
La France, demi-finaliste en 1996 et championne du monde en titre, confirme son statut en se qualifiant pour la finale par une victoire difficile 2-1 contre le Portugal, grâce à un penalty obtenu en toute fin de prolongation pour une faute de main d'Abel Xavier[2]. Les Portugais n'étaient pas forcément attendus à ce niveau et sortent avec les honneurs. En dépit d'une domination quasi totale sur uneSquadra repliée sur sa défense, les Néerlandais ne parviennent pas à marquer contre l'Italie, au cours d'un match à rebondissements (les Pays-Bas ratent notamment deux pénalties). Rescapés d'une rencontre qui leur échappait complètement, les Italiens tiennent le 0-0 jusqu'au bout de la prolongation et abordent la séance de tirs au but avec un avantage psychologique certain : ils s'imposent largement au cours de cet exercice et se qualifient pour la finale.
France et Italie disputent une finale tendue et de bon niveau. Si la victoire semblait promise aux Italiens après l'ouverture du score deMarco Delvecchio, la France parvient à égaliser grâce àSylvain Wiltord dans les dernières secondes du temps additionnel de la seconde mi-temps. C'est le tournant du match. La France prend l'ascendant dès le début de la prolongation et d'une reprise du gauche en demi-volée,David Trezeguet marque unbut en or entré dans les annales qui, comme le veut le règlement, clôture brutalement la finale et offre le titre européen aux Français.
↑L'Allemagne avait déjà réalisé un tel doublé, mais dans l'autre ordre chronologique : championnat d'Europe d'abord (1972) puis championnat du monde (1974).