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En 1817, le fabricant français Jean Hilaire Asté dit Halary invente l'ophicléide. Fabriqué en métal et muni de clefs, la sonorité est plus puissante et l'intonation plus précise que celle du serpent.Berlioz l'utilise dans saSymphonie fantastique.
Profitant de l'invention du piston,Adolphe Sax met au point la famille dessaxhorns, allant du soprano à la basse, les ancêtres directs des instruments d'aujourd'hui.
Lassé par les procès intentés par Adolphe Sax, le facteur parisienBesson délocalise son activité à Londres en 1858. Il perfectionne ses petits tubas en corrélation avec l'essor du mouvement desbrass bands. L'euphonium se singularise progressivement de la géométrie des saxhorns.
Euphonium modèle Impérial de Besson London (pré 2004).
Cuivre d'origine anglaise, dont la forme rappelle lesaxhorn basse, doté de 3 ou 4pistons. Il se différencie du saxhorn par saperce plus grosse (diamètre de la branche d'embouchure) et sa sonorité plus douce et plus ronde.
L'euphonium est parfois confondu avec le baryton (une forme de saxhorn). Or ce dernier possède un son bien plus clair dû à une perce plus étroite. La tessiture de l'euphonium est plus large que celle du baryton, ce qui explique que les partitions pour baryton soient exclusivement écrites enclef de sol, et celle de l'euphonium alternativement enclef de sol (transposition pour instrument en si et écrit une octave plus haut que les tons réels) et enclef de fa (en tons réels). L'écriture en clef de sol, qui permet de conserver les doigtés utilisés notamment par la trompette, est la plus utilisée en Europe, tandis que l'écriture en clef de fa est principalement utilisée aux États-Unis.
Bien qu'il n'y ait que trois ou quatre pistons sur cet instrument, on peut jouer sur un peu plus de 4 octaves grâce aux harmoniques, comme sur tous les cuivres. On utilise aussi des combinaisons de doigtés pour produire des notes différentes.
L'euphonium est principalement utilisé dans les ensembles à vent (harmonies, fanfares, brass bands). Dans lesbrass bands, il y a généralement deux euphoniums et deux barytons. Il est considéré comme le violoncelle de l'harmonie. Un musicien jouant de l'euphonium est appeléeuphoniste.
Le solo le plus célèbre en orchestre symphonique est probablement celui de Bydlo dans lesTableaux d'une exposition deModeste Moussorgski orchestrés parMaurice Ravel. Paradoxalement, l'orchestrateur n'a pas initialement dédié ce solo au tuba ténor. Depuis l'abandon de l'usage du tuba français d'orchestre, en France s'est installée l'habitude de faire appel à un saxhorn basse ou un euphonium pour jouer ce passage, extrait de la partie séparée du tuba principal.
Les euphonistes célèbres sont les père et fils Childs et Steven Mead en Grande-Bretagne, Brian Bowman aux États-Unis. La France connait l'essor d'une jeune génération talentueuse initiée parIvan Milhiet au tournant du siècle, avec Anthony Caillet et Bastien Baumet. En Suisse, il y a Thomas Rüedi, euphoniste professionnel et professeur à laHaute école des arts de Berne. Le 7 octobre 1983, un autre musicien suisse, Jean-Pierre Chevailler, reçoit à Londres le titreEuphonium Player of the Year 1983-1984. Plus récemment, Eran Levi, un musicien suisse d'origineisraélienne, donne une nouvelle dimension à cet instrument, tant par sa sensibilité musicale que par sa virtuosité.
Le jazzman américain Bernard McKinney se distingue également, notamment aux côtés de Donald Byrd (albumFirst Flight), Freddie Hubbard (Ready for Freddie) ou encore de Pepper Adams (lui-même au saxophone baryton dansThe Complete Regent Sessions). Deux jazzmen importants se sont particulièrement consacrés à l'euphonium : l'Américain Rich Matteson (Life's a take avec Red Mitchell entre autres) et le françaisMarc Steckar, créateur du groupeTubapack.