En 1909, il obtient une bourse pour étudier à l’Institut Pasteur de Paris, où il devient assistant en 1910 dans le laboratoire d’Élie Metchnikoff[1] à l’Institut Pasteur à Paris. Il travaille sur les microbes amylolytiques de l’intestin grêle et s’intéresse aussi aux élevages stériles de mouches, de têtards et de cobayes.
De 1919 à 1929, Wollman est chef de laboratoire à l’Institut Pasteur et commence l'étude du rôle desmicroorganismes dans la production de lavitamine A et de lavitamine B et lance ses travaux sur laprotéolyse et sur laphagocytose desbactéries. En 1927, il résume dans lesAnnales de l'Institut Pasteur les faits expérimentaux connus sur lesbactériophages et avance ses hypothèses sur leur caractère contagieux et héréditaire.
De 1929 à 1932, Eugène Wollman est Directeur scientifique à l’Institut Sanitas[5] àSantiago-du-Chili à la demande de l’Institut Pasteur, dans le domaine de la recherche sur les bactériophages. De retour en France, en 1934, il est nommé chef de service à l’Institut Pasteur et le sera jusqu’à sa déportation en 1943.
En 1940, avec l'occupation de Paris, l'Institut Pasteur se replie surAngers, puisToulouse. À la demande du directeurGaston Ramon, Eugène Wollman se porte volontaire pour rester à Paris et y continuer ses recherches sur la multiplication des bactériophages. Il crée le Service des Bactériophages au sein de l'Institut Pasteur en 1940[6].
Le, des membres du service de la police, après avoir arrêté, le, sa femmeElisabeth à leur domicile, 12.rue Olier, dans le15e arrondissement de Paris[7], viennent arrêter Eugène Wollman qui était hospitalisé à l'Hôpital Pasteur[8]. Eugène etElisabeth Wollman sont tous deux transférés àDrancy, puis déportés àAuschwitz par leconvoi 63, le, où ils seront assassinés à leur arrivée[9].
La séance de laSociété française de microbiologie (SFM), tenue le, à l'Institut Pateur[10], est consacrée, en mémoire d'Eugène Wollman, à des travaux sur le bactériophage. Dans le cadre de cette séance, après un éloge par le présidentNègre, le professeurEduardo Cruz-Coke(en) duChili prononce un discours en reconnaissance des services rendus par le docteur Wollman, durant son sejour au Chili à l'Institut Sanitas.
Une plaque « À la mémoire d’Eugène etElisabeth WOLLMAN, morts en deportation en, et de leur filsÉlie WOLLMAN (1917-2008), tous trois pasteuriens, pionniers de la biologie moderne », apposée sur la façade du Pavillon Emile Roux de l’Institut Pasteur a été dévoilée le, en présence de la ProfesseurAlice Dautry, Directrice générale de l’Institut Pasteur, et de membres de la famille Wollman[11].
Portrait dElisabeth Wollman, vers 1920-1925, in:Pasteuriens et personnalités du monde médical, 1868- 1970, Institut Pasteur (Paris),lire en ligne surGallica.
« Les "phases" des bactériophages (facteurs lysogenes) », in:Comptes Rendus Hebdomadaires des Séances et Mémoires de la Société de Biologie, 124, 1937: 931–934,lire en ligne surGallica.
« Les microbes dans l'alimentation des têtards », in:Comptes rendus des séances de la Société de biologie et de ses filiales, 1915, 67, t. 78,p. 195-197,lire en ligne surGallica.
« Sur la transmission "parahéréditaire" de caractères chez les bactéries », in:Comptes rendus des séances de la Société de biologie et de ses filiales, 93, 1925: 1568-1569.
« Bactériophagie spontanée et dissociation duBacillus subtilis », in:Comptes rendus des séances de la Société de biologie et de ses filiales, 1930, 82, vol. 105, t.3,p. 248-250,lire en ligne surGallica.
« Mise en liberté des bactériophages d'une souche spontanément lysogène par l'action du lysozyme »,in:Comptes rendus des séances de la Société de biologie et de ses filiales, 119 (1935): 47-50.
« Comportement du B. megatherium lysoglène et de son bactériophage en milieu décalcifié », in:C R Soc. Biol, 121 (1936): 302.
« Régénération des bactériophages chez le Bacille megatherium lysogene », in:C R Soc. Biol, 122 (1936): 190-192.
« Conservation de la fonction lysogène chez B. megatherium cultivé en présence de sérum antibactériophage », in:C R Soc. Biol Paris, 122 (1936): 871.
« Évaluation de la taille relative des bactériophages par leur radiosensibilité », in:Comptes rendus des séances de la Société de biologie et de ses filiales, 131 (1939): 959-61.
« Recherches sur le phénomène de Twort-d'Hérelle (sixième mémoire). Évaluation des dimensions des bactériophages au moyen des rayons X », in:Ann. Inst. Pasteur, 1940, Vol. 64,p. 5-39.
« Évaluation des dimensions des bactériophages au moyen des rayons X », in:Annales de l’Institut Pasteur, Vol. 64. 1940,p. 4-39.
↑Élie, né le 4 juillet 1917, reçoit le prénom d’Élie Metchnikoff, décédé un an auparavant (le 15 juillet 1916).Élie Wollman continuera sur les traces de ses parents et sera un eminent microbiologiste, professeur et sous-directeur de l'Institut Pasteur.
↑Pierre Nicolle - Chef du Service des Bactériophages, « A propos de la thérapeutique par les bactériophages »,Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine,,p. 58-60(lire en ligne)
↑Leur fille, Nadine Marty, sera aussi arrêtée, mais sera liberée par l'intervention deFrédéric Joliot et échappera au sort de ses parents. Elle fera une carrière scientifique notable au CNRS.
« Eugène Wollman », in:À la mémoire de quinze savants français lauréats de l'Institut assassinés par les Allemands, 1940-1945, [ouvrage publié par le Comité à la mémoire des savants français], Paris, 1959, 1 vol., 148 p.