La commune d'Estevelles, située au sud-est du département duPas-de-Calais à 7 km au nord-est de la commune deLens, est une ancienne commune du bassin minier. C’est une commune de type ceinture urbaine, appartenant à l’unité urbaine de Douai-Lens, avec une population de 2 002 habitants au recensement de 2022.
L’inventaire deszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Au, Estevelles est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[16].Elle appartient à l'unité urbaine de Douai-Lens[Note 5], une agglomération inter-départementale regroupant67 communes, dont elle est une commune de labanlieue[Note 6],[17],[18]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lille (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 7],[18]. Cette aire, qui regroupe 201 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[19],[20].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (49,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (51,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (41,3 %), zones urbanisées (29,4 %), mines, décharges et chantiers (13,5 %), eaux continentales[Note 8] (9,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (6,3 %), forêts (0,3 %)[21]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le nom de la localité est attesté sous les formesSteflasXIe siècle[24] ;Stevles,Steveles etEsteviles en 1203 ;Estevenes en 1264 ;Estevles auXIIIe siècle[25],[26],Estevelles depuis 1793 et 1801[2]..
Estevelles connaissait également une forme alternativeEstèves et jusque dans les années 1980, les habitants âgés l’appelaient encore « Etef », par évolution phonétique régulière de cette forme.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale de type germano-roman, au pluriel,Steflas,Stevles « étables », terme emprunté au latin vulgaire*stabula[24] (latinstabulum) et qui a donné le françaisétable (anciennementestable).Albert Dauzat a proposé sans grande conviction pour ce toponyme un*Æstivalis (villa) « lieu d'estivage » auquel il adjointEsteville (Seine-Maritime)[25] pour lequel il ne connaît aucune forme ancienne, alors qu'elles s'opposent à cette explication.
Vers 628, Estèves faisait partie du comté de Harnes, enclavé dans le bailliage de Lens. Plus tard, un des méfaits du régime féodal (et non des moindres) est d’avoir présidé au démantèlement du Carembault. Ce démantèlement a abouti au transfert en Artois des territoires de Carvin et Meurchin. Estevelles et Pont-à-Vendin exceptés qui se situaient en Flandre wallonne.
Pour l’histoire, il faut ajouter que d’après certains plans de Carvin, la limite entre Estevelles et Carvin aurait été quelque peu déplacée au cours des siècles au profit d’Estevelles. Amputation de 40 à 80 mètres entre le chemin d’Epinoy et le chemin des postes. La superficie d’Estevelles est donc aujourd’hui de245ha 27 a et 64 ca.
Cette histoire, si elle n’est pas authentique, est pourtant l’interprétation la plus vraisemblable de la découverte faite en 1945 dans les carrières de la cimenterie Gambier, aujourd’hui « Vicat » de Pont-à-Vendin, de la tombe ci-dessus décrite, et de la fosse adjacente où étaient rassemblés quatre ou cinq crânes dont au moins deux appartenaient à des enfants ; d’après les estimations des historiens ces « ossements » dateraient d’au moins 2 000 ansav. J.-C.
Les « érudits » eux-mêmes ne sont pas « fixes » sur ces origines. Toutefois, il est admis que sur le sol de la Gaule, existait une race dominante : les Celtes ou Galls. Une nouvelle tribu vint s’y ajouter, celle des Kymris mêlée des Belges. Cette nouvelle race mélangée à celle des Celtes fonda le canton des Atrebates qui avait comme capitale Némécatum aujourd’hui Arras. Notre village, Estevelles, faisait partie de l’Atrebatie. Il dépendait ainsi du pays de l’Escrebieux entre Lens et Douai.
En l’an 414, Estevelles était entouré de marais, protégé en plus par une barrière naturelle qui était la rivière la Souchez et aussi des monts d’Estevelles. Ceux-ci devaient se trouver sur le côté droit de la route reliant Estevelles à Pont-à-Vendin en direction de Meurchin.Sur le territoire de Harnes près du pont Maudit ainsi appelé de nos jours s’étaient formées deux grandes îles. C’était le rendez-vous habituel des pêcheurs du marais du bois, l’une d’elles s’appelait la Grande Ile. L’autre surnommée la Petite Île était plus flottante et servait de refuge aux délinquants. Il y avait encore d’autres îlots vers Courrières et le chemin d’accès s’appelle toujours comme autrefois le chemin des Iles. Culminant à 36 mètres au-dessus du niveau de la mer, Estevelles dominait la région. On retrouve dans les archives de Carvin les traces d’un fief du nom d’Arret. L’aveu de 1424 le dit situé dans l’eschevinage de Carvin. En 1521, il est dénommé Motte d’Arret.La motte aurait été aménagée dans les marais. On retrouve en 1670 ce fief désigné Motte Danelle.
Il existait aux premiers siècles, une rivière non navigable et large d’environ deux mètres. On l’appelait la petite rivière. Elle prenait sa source à deux fontaines près du village de Carency. Il en existait une seconde au pied du mont de Vimy. Les deux cours d’eau se réunissaient à Souchez pour former à cet endroit une seule rivière. Passant à Lens, elle devenait alors navigable et atteignait notre dépression marécageuse à la limite sud du Carembault au lieu-dit la Planche de Courrières. Elle abandonne ensuite sa direction, se repliant en angle aigu coulant jusqu’à Estevelles pour terminer sa course en se jetant dans la Deûle à Haubourdin. C’est sans doute par inadvertance qu’elle a été dénommée canal de la Deûle. La rivière Deûle, sur les cartes anciennes, prend sa source à Auchy-la-Bassée. Elle gagne ainsi Haubourdin en passant par la Bassée et Lille pour terminer sa course dans la Lys à Deûlémont.
Il est donc permis de considérer que la Souchez (canal de la Deûle) fut la première grande voie de liaison entre les Atrebates et les Menapiens. Pour rendre cette rivière navigable, de nombreux curages et retenues d’eau furent nécessaires. Son utilisation était principalement destinée au transport de grains, de marchandises et aussi de la tourbe à destination de Lens et Douai. On y avait établi un droit de péage, qui existait déjà vers 1296. La rivière était entretenue aux frais des magistrats de Lens, depuis cette ville jusqu’à Courrières. Le reste étant à la charge du magistrat de Lille. De 1746 à 1754, on traversait le canal sur un bac. Ce n’est qu’en 1754 que furent entrepris les travaux de construction d’un pont au-dessus du canal dont le coût se serait élevé à plus de 50 000 écus de l’époque. Il était de brique et de grès, formé de trois arches cintrées. Il fut dénommé tour à tour le Pont d’Artois » puis le « Pont Neuf » et enfin « le Pont Maudit ». Pourquoi « Maudit » ? Pendant sa construction et avant, la traversée à Pont-à-Vendin s’effectuait à l’aide d’un bac donnant lieu à un droit de péage. Une fois ce « passage » abandonné le seigneur et les habitants de Pont-à-Vendin firent preuve d’un certain mécontentement en le surnommant de « Pont Maudit », on conserva cette appellation. On affirme aussi que l’entrepreneur de cet ouvrage rencontra beaucoup de difficultés provenant essentiellement des sables mouvants qui faisaient s’écrouler les piliers en fondation. Les réfections durent être exécutées par les nommés « Carlier » et « Rigaud » entrepreneurs et maçons à Carvin. Il fut démoli plusieurs fois au cours des guerres. D’abord en 1918, lors du repli des Allemands, et ensuite en 1940, lors du retrait des troupes françaises. En 1944, un pont de bois construit par les troupes allemandes servait de passage. Il fut partiellement détruit quelques jours avant la libération par un groupe de résistants polonais d’Estevelles. Le virage de ce pont jusqu’à sa reconstruction était très dangereux et provoquant par contrecoup la mort d'un ministre[27]. Le drame survint en effet le 9 novembre 1944 au moment où le ministre des finances de l’époque, Monsieur Lepercq, quittant d'abord Lille en compagnie de deux collaborateurs pour se rendre alors à Lens et ensuite rejoindre Paris[28],[29],[30]. Ils trouvèrent la mort dans un terrible accident d’automobile sur le dit Pont à Harnes, celui-ci étant fort endommagé[31],[32],[33].
À l’histoire du Pont Maudit, on peut aussi associer celle de la première diligence. Car on y installa en 1791 le premier relais de postes. Le service était assuré par l’unique voiture de Robespierre de Harnes. Celle-ci faisait simultanément voyageurs et marchandises. Il fallait deux jours pour accomplir le voyage de Lens jusqu’à Paris. Les habitants d’Estevelles, Harnes et Pont-à-Vendin devaient se rendre au Pont Maudit pour y attendre la correspondance. Il est bien vrai qu’à cette époque les gens n’avaient pas peur de la marche. Ainsi les cultivateurs se rendaient à pieds au marché d’Arras distant de 25 kilomètres et qui avait lieu tous les samedis. Il leur arrivait de faire le même trajet en sens inverse dans l’après-midi, avec parfois une voire deux vaches attachées à une corde.Plus tard, on inventa le « sémaphore » appelé aussi téléphone « Chappe ». Il en existait un sur le toit de l’église de Carvin. Il était en service jusqu’en 1846. Les correspondances se faisaient entre Seclin et de l’autre côté vers Harnes et Thélus. Le responsable du sémaphore de Harnes logeait avec sa famille dans le clocher de l’église de Harnes.
Si la Souchez (canal de la Deûle) fut la première grande voie navigable entre les Atrebates et les Menapiens, la seconde que nous croyons être romaine, unissait Lens sur le voie Arras-Cassel, sur le compendium Tournai-Cassel par Pont-à-Vendin. Les traces restent inscrites au cadastre sous la dénomination du vieux grand chemin des postes. Elle traverse le Carembault de Pont-à-Vendin, Estevelles vers Gondecourt et Houplin. Elle conserve des traces non équivoques de sa création et de son établissement par des ingénieurs romains. Il existait dans les archives de la mairie d’Estevelles des notes, qui ont malheureusement disparu, faisant état du chemin des Postes à l’époque napoléonienne. Napoléon au cours de sa campagne de Russie se servait pour ravitailler ses troupes de cette « route » qui fut une des premières « autoroutes » car elle réunissait déjà Paris à Bruxelles. Une partie de cette route qui traversait la commune, était à la charge de celle-ci. Le terrain étant très marécageux par endroits, cette voie était donc formée en partie par des troncs d’arbres posés les uns à côté des autres.Pour prévenir d’une éventuelle invasion ennemie, nos ancêtres n’avaient que pour moyen de signalisation une ressource unique qui consistait à allumer de grands feux sur les points les plus hauts. Ainsi il y avait la motte de Harnes. Le même tertre se retrouve à Epinoy, hameau de Carvin, près un ancien moulin et qui se situait à proximité du château d’Epinoy.
La première trace d’une église à Estevelles est celle-ci : « Donation à l’abbaye de Saint-Pierre de Gand » lorsqu'en 994, Arnoul, comte de Valenciennes, son épouse Lietgard et leur fils Adalbert donnent à l’abbaye de Saint-Pierre de Gand leur « allen », terre libre de Carvin ainsi que l’église sise en cette ville et une autre église située près du fleuve de Vendin (Estevelles) dans le pays de Carembault ils ne font que rendre leurs biens à leur destination première. L’endroit de cette église n’a pas pu jusqu’à présent être situé.
Il a également été retrouvé par monsieur Robert Richebourg la trace de ce qui aurait pu être une chapelle vers l’an 1915. À l’intérieur de la cour de la salle Wicart, sur le côté église, on peut encore voir la trace en brique de couleur jaune d’un ancien mur. Un socle en pierre à quelques mètres de hauteur, qui servait sans doute à supporter une statue, faisant saillie dans le mur. Le tour étant surmonté par une forme (en apparence) de toit. Mais plus curieux sont les deux lettres « K » et « E ». Par déduction il est possible de croire que ces deux lettres signifiaient : « Kyrie Eleison » du grec « Kurie » : Seigneur et « Eleison » : aie pitié.
L'église actuelle fut construite par les houillères en 1935. L’époque où celle-ci essayait de fixer plus « profondément » les ouvriers désirant venir s’installer près des mines. Au cours de sa construction, il y eut à déplorer la mort accidentelle d’un Estevellois de 13 ans, Maurice Delvallez, qui travaillait sur le chantier comme manœuvre.
AuXVIIe siècle, Jeanne Baillet est dame (les hommes sont « seigneur de », les femmes sont « dame de ») d'Esteveles. Elle devient la seconde épouse de Bauduin Muyssart, fils de Jacques, seigneur du Maretz (surLoos), docteur en médecine,bourgeois deLille, et de Jeanne Picavet. Bauduin Muyssart est seigneur du Maretz, licencié es lois, bourgeois de Lille,bailli deWavrin et meurt après 1572[34].
Toussaint Muyssart II, fils de Bauduin et de Jeanne Baillet, est seigneur d'Esteveles et du Maretz. Bourgeois de Lille le, receveur des États de Lille, capitaine d'une compagnie de cent hommes. Il se distingue à la tête de celle-ci pendant les troubles des Pays-Bas (Guerre de Quatre-Vingts Ans). Il meurt après le. Il prend pour femme à Lille par contrat du Catherine de Hennin, fille de Maximilien, seigneur de Try et de Marguerite Hangouart[35].
Maximilien Muyssart est seigneur d'Esteveles et de Try. Fils de Toussaint II, baptisé à Lille le, licencié es lois, conseiller assesseur à lagouvernance de Lille le, il devient bourgeois de Lille le. Il épouse à Lille le Anne Miroul, baptisée à Lille le, fille de Betremieu, seigneur de Steembourg (surReckem), bourgeois de Lille, licencié es lois, avocat postulant et de Barbe Petitpas[36],[37].
Le récit des deux grandes guerres est à mettre en parallèle avec nombre des noms de rues du village, nombreuses en effet sont celles qui rappellent la guerre.
Lors de laPremière Guerre mondiale, les Allemands arrivent le après avoir occupé Carvin, Courrières et le Pont Maudit. Le maire Alfred Théry et sa fille sont tués. Cette période prit très vite la tournure d’un désastre, remplie d’événements douloureux avec le nombre important de victimes. Sur une population de350 habitants,onze militaires etdeux civils furent tués. Le front se fixa sur une ligne « Lens-La Bassée » et s’y maintient quatre années durant.Dans Estevelles occupée, ce fut « logement des troupes » et « cohabitation ». Le couvre-feu était de rigueur avec en plus les amendes, les menaces, les listes d’otages, sans oublier les arrestations, les déportations. Un ravitaillement de famine, sans compter les énormes dégâts causés par les bombes et les obus.
Le, par ordre militaire, les fruits des jardins sont réquisitionnés. Il est strictement défendu aux habitants de les cueillir. Un autre avis donnait l’ordre de porter à la mairie cinq kilos d’orties par ménage., pour la seconde fois l’ordre était de porter les matelas à laKommandantur. Seuls les vieillards et les malades sont autorisés à en garder un. Une prime est attribuée aux « soldats » qui apportent le zinc des gouttières de maisons, les tuyaux de gaz, etc.
La commune est décorée de lacroix de guerre 1914-1918 par décret du, distinction également attribuée à276 autres communes du Pas-de-Calais[38].
La résistance contre l’occupant s’organisa très lentement, car malheureusement aidés par la police et les autorités françaises, les Allemands procèdent à l’arrestation des premiers résistants connus. Seront donc arrêtés : Bonnet, Breton, Durot, Fauvet, Martin. D’autres FTP seront pris au cours de sabotages, puis fusillés. Ils avaient pour nom Carette, Pauwels, Carolus, Delvallez. Il faut aussi mettre à l’honneur le groupe de Polonais résistants, qui durant cette guerre organisa une grande partie des sabotages de la région. Leur chef, Wladislaw Mazur, habitait rue d’Alger, responsable départemental FTP, groupe polonais PKWN. Il fut arrêté par les Allemands (aidés par la police française). On le fusilla à Arras en 1942. Dans ce groupe où nous étions quelques Français figuraient aussi des Russes évadés des camps de prisonniers.
D’autres victimes devaient encore « allonger » cette triste liste. C’est ainsi que vers la fin de la guerre, répondant à « l’appel du général de Gaulle », plusieurs jeunes qui partaient pour rejoindre la résistance du maquis, furent tués au combat ou fusillés. Ce sont Delanghe, Tournemine, Deradt, Rybak. Comme pour 1914, beaucoup de produits manquèrent. Un grand nombre d’habitants souffrit de faim.
Enfin vint la Libération. Les premières troupes américaines arrivent à Estevelles. Ces troupes libératrices suivaient l’armée allemande qui battait en retraite depuis Falaise en Normandie où avait lieu une grande bataille de chars. Devant eux et jusqu’en Alsace, ils ne rencontrèrent aucune résistante. Car les Allemands craignaient avant tout le harcèlement des « patriotes ». Pour l’histoire, il nous faut ajouter qu’Estevelles eut le triste privilège de recevoir sans doute, quelques-unes des premières bombes de la Seconde Guerre mondiale. Un avion en difficulté pendant un vol de nuit, fut pris dans les faisceaux de la « DCA ». Le pilote allemand largua son chargement de bombes tuant quelques animaux se trouvant dans les près d’Estevelles. Plus dramatique encore, le même jour, le curé d’Annay sous Lens fut tué dans son église alors qu’il essayait de mettre à l’abri quelques reliques de valeur.
Historique : Les terrils résultent de l’ancienne activité minière de la région, arrêtée en 1971. Le terril d’Estevelles est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, à titre culturel et mémoriel et est entretenu par l’association Eden62. Les végétaux qui s’y trouvent sont laissés en place (d’autres terrils ont été reconvertis) mais le terrain demande un entretien face aux risques naturels. De ce fait, le terril, à la base de forme conique, a été scalpé(sommet plat) pour éviter les éboulements constituant un risque pour le village en aval. On peut y trouver des déchets de l’ancienne exploitation de charbon, des traces de cette précédente roche et tout ce qui n’était pas intéressant énergétiquement pour cette activité économique.
Il est impossible de parler d'Estevelles sans aborder la question du charbon.Avant ce combustible, il y eut latourbe. Cette tourbe a été très largement exploitée dans notre région. Son extraction remonte à des temps très reculés. Elle était utilisée comme combustible de ménage dans notre département et ceci jusqu’à la découverte du charbon. Elle était tout d’abord découpée en blocs, genre de briquettes, que l’on mettait en « meule » en vue du séchage durant l’été. Déjà en 1704 l’intérêt pour la tourbe provoqua des excès, des rivalités même des violences.Nombreux furent les abus à cette époque, où les étrangers venaient chez nous, faisant un véritable commerce de produit du sol. Pour remédier aux plaintes et empêcher la ruine entière des terrains tourbeux, il est dit dans un acte daté de 1720 trouvé aux archives, que les États d’Artois décidèrent que la tourbe devait uniquement servir à l’usage commun pour le chauffage des habitations du lieu.
Fosse 24 d'Estevelles en activité (A).
Des arrêtés sévères interdirent donc de faire commerce de la tourbe avec les étrangers.Puis arriva l’ère du charbon, charbon qui contribua à la prospérité de notre région.Estevelles a vu sa population doubler, quand la fosse 24 qui est sur notre territoire commença à extraire du charbon.
Dès le creusement du puitsno 24, la construction d'une cité minière fut entreprise par laCompagnie des mines de Courrières. La cité s'est étendue sur un axe principal, « l'avenue de la Fosse 24 », qui mène à l'entrée principale de la fosse. Les deux autres rues ont été baptisées par les noms de villes d'Algérie, du fait de la forteimmigration algérienne qu'a connu Estevelles : celle d'Alger, longeant le parc à matériel de la fosse et celle deConstantine, menant au village. Une autre cité est construite pour les mineurs de la fosse 24, au hameau de Saint-Paul àCarvin.
La fosse 24 fut un siège de production important pour la Compagnie des mines de Courrières. Le charbon étant de bonne qualité, l'essentiel de la production fut dirigé vers les fours àcoke deHarnes, situés sur le site des fosses 21 et 22 deCourrières. Une voie ferrée est donc construite pour relier les deux sites.
Après laSeconde Guerre mondiale, legénéral de Gaulle décida denationaliser les Houillères pour favoriser le redémarrage de l'économie française, ruinée par des années de guerre. LesCharbonnages de France furent ainsi créées. La Compagnie des mines de Courrières disparut et devint « le Groupe d'Hénin-Liétard ». La fosse 24 fut choisie pour devenir un siège de concentration vis-à-vis de la production des puits voisins, et reçut de nouveaux équipements pour augmenter sa production. Jusqu'en 1956, de nombreuses modifications furent apportées à la fosse 24 : modification du chevalement, changement de machines ou remplacement de moteurs, construction d'un nouveau lavoir pour le traitement de la production, mécanisation des chantiers du fond. Cet âge d'or se répercuta sur Estevelles, fort de commerces, vivant indirectement grâce au monde de la mine.
En 1992, le réalisateurClaude Berri tourna une scène de son filmGerminal dans la salle abandonnée des compresseurs de la fosse 24. Lors du dernier semestre 1992, la démolition des bâtiments commença. Les chevalements des puits 24 et 25 furent abattus respectivement endécembre 1992 etfévrier 1993.
Dernières marques de l'activité minière du village, les bureaux, les bains de douches pour ouvriers, la salle de paye, l'infirmerie, les ateliers-magasins et l'imposant terril subsistent encore actuellement.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[47]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[48].
En 2022, la commune comptait 2 002 habitants[Note 9], en évolution de −2,25 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 39,3 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 17,5 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait993 hommes pour 1 046 femmes, soit un taux de 51,3 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,5 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[50]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
0,7
3,2
75-89 ans
5,4
13,2
60-74 ans
12,5
20,3
45-59 ans
20,0
22,4
30-44 ans
23,5
17,2
15-29 ans
15,7
23,7
0-14 ans
22,2
Pyramide des âges du département duPas-de-Calais en 2021 en pourcentage[51]
D'azur à un lion en pointe surmonté d'un pont isolé de trois arches, le tout accompagné en chef d'un fer à cheval accosté de deux épis de blé affrontés, celui de dextre posé en barre et celui de senestre en bande, le tout d'or[55].
↑Les ZNIEFF detype 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Douai-Lens comprend quatre villes-centres (Douai,Hénin-Beaumont,Lens,Liévin) et63 communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l’évolution de l’occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes :carte de Cassini (XVIIIe siècle),carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
↑« Distance, à vol d'oiseau, entre deux communes », après avoir lancé la recherche de la commune, sur la droite de la page d'accueil, choisir : Accéder aux outils cartographiques/Mesures/Mesurer une distance, surle siteGéoportail(consulté le).
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).