Ne doit pas être confondu avecLe Républicain lorrain.
| L'Est républicain | |
| Pays | |
|---|---|
| Langue | Français |
| Périodicité | Quotidien |
| Format | Tabloïd |
| Genre | Presse quotidienne régionale |
| Prix au numéro | 1,40 €(semaine) 2,20 €(dimanche) |
| Diffusion | 105 132[1]ex. (2020/2021) |
| Fondateur | Léon Goulette |
| Date de fondation | |
| Ville d’édition | Nancy |
| Propriétaire | Groupe EBRA (BFCM) |
| Directeur de publication | Christophe Mahieu |
| Rédacteur en chef | Frédérick Macé[2] |
| ISSN | 0240-4958 |
| Site web | www.estrepublicain.fr |
| Supplément | |
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L'Est républicain est unquotidien régionalfrançais fondé le par Léon Goulette àNancy.
Il est principalement diffusé enLorraine et enFranche-Comté à travers dix éditions locales. En 2018, il est acheté par 114 212 personnes par jour en moyenne, ce qui le positionne à la douzième place de la presse régionale quotidienne française[3].
L'Est Républicain est le titre phare duGroupe EBRA qui détient aussi lesDernières Nouvelles d'Alsace,Le Journal de la Haute-Marne etVosges Matin[4].
EBRA est une filiale de la banqueCrédit Mutuel.
L'Est républicain est fondé àNancy par Léon Goulette le, jour de l'inauguration de l'Exposition universelle de Paris pour laquelle a été construite latour Eiffel. Le premier numéro est tiré à 1 200 exemplaires sur quatre pages. Le journal est alors le sixième quotidien de la presse nancéienne, aux côtés notamment duJournal de la Meurthe et des Vosges (1799), deL'Espérance (1838) et deL'Impartial. Le journal se vend à5 centimes. Il se positionne sur une ligne anti-boulangiste et pro-républicaine.
En parallèle le journal est alors ouvertement xénophobe, par exemple le 24 juillet 1905 on pouvait y lire[5]:
"Si vous passez à l'heure de midi, vers Mont-Saint-Martin, ou Villerupt, près d'une des nombreuses cantines italiennes, votre odorat est désagréablement chatouillé par des odeurs d'abominables ratatouilles. Des vieilles sordides à la peau fripée et aux cheveux rares, font mijoter des fritures étranges dans des poêles ébréchées. Et les bêtes mortes de maladie, à des lieues à la ronde, ne sont pas souvent enfouies, elles ont leur sépulture dans les estomacs des italiens, qui les trouvent excellentes pour des ragoûts dignes de l'enfer. Toute cette cuisine diabolique passe encore sous le ciel bleu de l'Italie, et fait d'ailleurs partie de la "couleur locale" des quartiers pauvres de Rome ou de Naples. Mais il en est tout autrement en Lorraine, où la saleté chronique et la façon de vivre déplorable des Italiens font courir de sérieux dangers de contamination à la population indigène [..]"
Il est porté par de nombreuses personnalités de sensibilité républicaine, commeJules Méline,Jules Ferry,Émile Gallé,Auguste Daum,Alfred Mézières, ainsi que par des personnalités politiques de Nancy et deLorraine. Son siège se situe rue de Saint-Dizier dans le centre-ville de Nancy[6],[7],[8].

Le, René Mercier prend la tête du journal en remplacement de Léon Goulette qui paye sa positionantidreyfusarde. En véritable patron de presse, il ouvre une agence àParis pour recueillir à la source les informations politiques et les publicités. Le journal dégage alors assez de bénéfices pour s'autofinancer. Les locaux étant devenus trop exigus, René Mercier achète un terrain à laCompagnie de l'Est, à l'angle du faubourg Saint-Jean. En, la rédaction s'installe dans un hôtel conçu par l'architecte françaisPierre Le Bourgeois dans le style de l'École de Nancy. En parallèle, le directeur achète une nouvellerotative d'une vitesse de 20 000 exemplaires par heure, permettant d'accroître le nombre de pages et d'éditions sans augmenter le prix[9],[10].
En 1911, le tirage est de 21 000 exemplaires répartis en trois éditions. Le journal se modernise : nouvelle présentation, introduction des photographies, nouvelles rubriques sur la mode, l'industrie ou l'agriculture, embauche de jeunes journalistes et de nombreuxcorrespondants.L'Est républicain passe à six éditions en s'étendant aux départements voisins : lesVosges et laMeuse. Le journal se positionne alors plutôt à gauche, tout en dénonçant lespacifistes et lesantimilitaristes, et soutient l'action du lorrainRaymond Poincaré,président de la République française[9]. Son tirage s'élève à 40 000 exemplaires avant 1914 contre 10 000 exemplaires pour son rival de droite,L'Éclair de l'Est, fondé en 1905[11].
En 1914, à la suite de la déclaration de laPremière Guerre mondiale, le journal perd une bonne partie de son personnel. Situé en zone de combat, il est victime de lacensure militaire française. Mais il continue à paraître, parfois sur une simple feuillerecto-verso. Le journal contribue à maintenir le moral des Nancéiens, notamment pendant labataille du Grand-Couronné de, et lorsqu'il est envisagé d'évacuer la ville en 1918. Dans la nuit du 26 au, l'imprimerie est bombardée, mais le journal paraît quand même sur une seule page[12].
En 1920, le tirage est de 60 000 exemplaires[réf. nécessaire]. En 1927, le journal est tiré à 100 000 exemplaires et étend sa diffusion à laHaute-Saône et auTerritoire de Belfort. En 1933,L'Est républicain possède des bureaux àBar-le-Duc,Verdun,Metz,Thionville,Épinal,Saint-Dié etBelfort[7].
Avant laSeconde Guerre mondiale,L'Est républicain tient une ligne anti-nazie. Les restrictions de papier et les coupures d'électricité rendent la parution du journal difficile. Le, le journal paraît pour la dernière fois. Le, alors que lesAllemands entrent dans Paris, le journal se saborde, tout comme son concurrent de droite,L’Éclair de l'Est, le lendemain. Le, les Allemands entrent dansNancy, et le, les autorités réquisitionnent les locaux deL'Est républicain[7],[13].
La région étant désormais dépourvue d'informations écrites, des rédacteurs deL'Est républicain et deL'Éclair de l'Est créent le bulletin d'informationNancy Presse qui paraîtra jusqu'au. Le, le journalcollaborationnisteL'Écho de Nancy publie son premier numéro[13]. Totalement contrôlé par les Allemands, il défend lenazisme,Adolf Hitler et prône l'antisémitisme. Le dernier numéro imprimé sur les installations deL'Est républicain sort le, mais il continue d'être imprimé enAllemagne jusqu'en[14].
À laLibération,L'Est républicain est réquisitionné par laRésistance, qui lui reproche d'avoir collaboré avec l'ennemi. Les résistants impriment laRépublique de l'Est Libéré. Finalement, le,L'Est républicain est de retour avec Jacques Zenner comme rédacteur[14] et plusieurs agences, à Metz, Nancy, Besançon, Pontarlier, etc.


En 1951, le tirage atteint 200 000 exemplaires. Le journal s'est étendu à laHaute-Marne et à laFranche-Comté. De plus, une nouvelle édition a été créée pour leDoubs avec l'ouverture d'un bureau àBesançon[7].
En 1968, le journal passe un accord de collaboration avecLe Journal de la Haute-Marne. Les services de vente, de rédaction et de production pour la réalisation sont mis en commun, tandis que les résultats sont partagés à 50/50[15].
En 1977, une enquête duCentre d'étude des supports de publicité (CESP) place le groupeL'Est républicain au quatrième rang de la presse quotidienne française avec 1 356 000 lecteurs. En, le journal se fait construire de nouveaux locaux àHoudemont, dans la banlieue de Nancy. En 1985, tous les services, sauf la rédaction locale de Nancy, s'installent dans les nouveaux locaux[7].
À partir de 1982, toutes les éditions deL'Est républicain sont tirées enoffset[7].
Le journal est présidé de 1974 à 1983 par Charles Boileau, principal actionnaire (33 % du capital), ancien médecin, gendre du sénateur-maireRaymond Pinchard (mort en 1961) à qui il a succédé à la tête de la Grande chaudronnerie de l'Est. Les dernières années de sa présidence sont marquées par des conflits entre actionnaires, des démêlés judiciaires et juridiques, une rupture avec l'un de ses beaux-frères, Bernard Pinchard, qui s'allie àGérard Lignac[16],[17],[18],[19],[20],[21]. En 1983, Gérard Lignac, déjà administrateur du journal depuis 1966, devient le président du journal[22]. Gérard Lignac préside le quotidien jusqu'en 2011.
En 1989, le journal fête son centenaire en ouvrant ses portes à 15 000 lecteurs[7].
Le, le journal lance une édition quotidienne enbraille, la première en Europe et la deuxième au monde[7].
En,L'Est républicain est partenaire avecM6 pour la production du flash local6 Minutes Nancy, rebaptisé plus tard Le Six' Nancy.
À l'initiative de Gérard Lignac,L'Est républicain devient en actionnaire majoritaire desDernières Nouvelles d'Alsace, basées àStrasbourg, en rachetant pour 250 millions de francs les parts de laBanque Vernes. Lignac prend la présidence de ce quotidien alsacien. En parallèle, le groupe vend les journauxL'Est-Éclair etLibération Champagne augroupe France-Antilles, qui détient également 27 % deL'Est républicain[23].
En,L'Est républicain prend le contrôle de son concurrent vosgienLa Liberté de l'Est[24], renforçant ainsi son influence dans l'Est de la France[7]. Le, Christophe de Beco, neveu du PDG Gérard Lignac, est nommé directeur général deL'Est républicain[25].
En,Le Journal de la Haute-Marne devient unesociété par actions simplifiée[15] détenue à 50 % parL'Est républicain.
En, le groupe Est républicain ou France Est Médias présidé par Gérard Lignac rachète pour un montant de 270 millions d'euros le pôle Rhône-Alpes de laSocpresse (Le Progrès,Le Dauphiné libéré,Le Bien public,Le Journal de Saône-et-Loire) avec l'appui financier de laBanque fédérative du Crédit mutuel (BFCM). Le nouvel ensemble formé est legroupe EBRA, détenu à 51 % par le groupe Est républicain et à 49 % par le Crédit mutuel[26],[27].
Le,L'Est républicain révèle une noteclassée confidentiel-défense de laDGSE indiquant que les services secrets saoudiens sont convaincus qu'Oussama ben Laden est mort le d'une crise defièvre typhoïde. L'information n'est pas confirmée par la France et les États-Unis[28].
En, le Crédit mutuel acquiert la société France Est, qui détient 18 % du capital du groupe Est républicain, qui lui-même détient 51 % du groupe EBRA. Le Crédit mutuel devient ainsi actionnaire majoritaire du groupe EBRA. Mais legroupe Hersant Média, actionnaire minoritaire du groupe Est républicain, demande l'annulation de cette prise de contrôle qui réduit sa part de 27 % à 17 %, le dépossédant de sa minorité de blocage. Letribunal de commerce de Nancy lui donne raison le et lacour d'appel de Nancy confirme le jugement le[29].
Le,La Liberté de l'Est et l'édition vosgienne deL'Est républicain sont remplacées parVosges Matin[30].
Le,L'Est républicain publie une nouvelle formule avec un nouveau logo, un nouveau format (grand format passé de 8 à 7 colonnes), une nouvelle maquette, et un nouveau projet éditorial. Le journal s'articule autour de trois piliers : proximité, décryptage de l'actualité et investigation ; et se déroule en cinq séquences : Ville et locale, Région, Sports, France-Monde, L'Est et vous (vie pratique). Le coût de cette nouvelle formule est de 2 millions d'euros sans compter les futurs investissements pour augmenter le nombre de pages en couleur[31],[32].
En, laBanque fédérative du Crédit mutuel (BFCM) rachète les 29 % que détient legroupe Hersant Média dans le groupe Est républicain[33]. Déjà possesseur d'une part du capital, il détient ainsi 48 % du groupe Est républicain. Le mois suivant, il rachète les actions du P-DGGérard Lignac (43 % du capital) et prend ainsi le contrôle du groupe qui se voit intégré dans legroupe EBRA[34],[35]. Le, l'Autorité de la concurrence autorise la prise de contrôle du groupe Est républicain par le Crédit mutuel« sous réserve d'engagements » sur« la diversité des contenus, le maintien des rédactions en chef dédiées et la garantie de la diffusion des titres de PQR rachetés dans les zones » où ceux-ci sont en concurrence[36]. En, Pierre Wicker devient ainsi le directeur général commun deL'Est républicain, duRépublicain lorrain et deVosges Matin[37].
Le, le quotidienfranc-comtoisLe Pays, propriété deL'Alsace, est cédé àL'Est républicain. Il s'agit de mettre fin à une concurrence« stérile et improductive » entre les deux titres, propriétés dugroupe EBRA. Les 40 salariés duPays rejoignent les 73 journalistes deL'Est républicain en Franche-Comté, et une éditionL'Est républicain-Le Pays est créée[38],[39].
Le, une nouvelle formule auformat tabloïd voit le jour. Le journal de 64 pages est divisé en deux cahiers : un général et un local. Cette nouvelle formule a demandé 9 mois de réflexion et coûté 500 000 € d'investissement pour adapter les rotatives. Le journal emploie alors 650 salariés et réalise un chiffre d'affaires de près de 81 millions d'euros[40]. Une nouvelle version du site web est prévu pour[41].


Le premier siège deL'Est républicain est situé rue Saint-Dizier, dans le centre-ville deNancy[6].
En, le siège est transféré dans un bâtiment[49],[50],[51],[52] situé à l'angle de l'avenue Foch et duboulevard Joffre, face auxMagasins réunis, non loin de lagare. Il est conçu par l'architecte françaisPierre Le Bourgeois dans le style de l'École de Nancy, proche de l'Art nouveau[9],[10]. Un souterrain permettait de relier ce bâtiment à celui où se trouvaient lesrotatives et leslinotypes et qui était situé à quelques dizaines de mètres, à l'angle de laplace Thiers et de larue Mazagran.
Depuis 1985, le siège est situé rue Théophraste-Renaudot àHoudemont, dans la banlieue de Nancy. Sa construction avait débuté en[7],[53].
Comme la plupart des titres de presse français, le journalL'Est républicain touche de fortes subventions de l'État. Ainsi, il a perçu1,83 million d'euros en 2004 pour l'installation de tours d'impressionquadrichromiques,1,15 million d'euros en 2005 pour la modernisation de la salle d'expédition et 1,02 million d'euros en 2009 pour la modernisation et la refonte du contenu-maquette-format[54].

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Chaque dimanche, le journal est accompagné de trois suppléments[55] :
D'autres suppléments peuvent être ajoutés au journal du dimanche, comme des programmes culturels locaux, des cahiers de jeux, des magazines de vie pratique ou des magazines autos.
L'Est républicain possède unsite web sur lequel les articles sont accessibles aux abonnés. Il est possible de télécharger enPDF les différentes éditions locales[55].
Le journal possède également desapplications mobiles et tablettes pourAndroid,iOs etWindows Phone[56].
En 2015, le journal est vendu à 125 319 exemplaires en France, en baisse de plus de 4 000 exemplaires en un an[57]. Il est le12e quotidien régional le plus vendu de France[58].
| 2005[31] | 2006[31] | 2007[31] | 2008[31] | 2009[31] | 2010 | 2011[57] | 2012[57] | 2013[57] | 2014[57] | 2015[57] | 2016[57] | 2017[57] | 2018[57] | 2019[57] | 2020[57] | 2021[57] | |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Nombre d'exemplaires | 194 000 | 190 000 | 186 000 | 185 000 | 161 000 | 149 172 | 140 564 | 130 606 | 129 373 | 125 319 | 122 174 | 117 550 | 114 212 | 110 996 | 107 587 | 105 132 |
Le, un correspondant de l'Est républicain couvre un carnaval àMaîche. Alors qu'une ancienne élue arborait un « blackface », sa photo est diffusée avec la légende suivante :« On s’y croirait. Il ne manque quele bruit et l’odeur comme dirait Chirac ». Ces propos, dénoncés sur les réseaux sociaux, font l'objet d'un retrait discret, avant que la rédaction ne reconnaisse les faits et présente ses excuses[59].
À la suite d'un article publié le portant sur une ferme pédagogique àGrand-Charmont, un conseiller municipal d'opposition saisi leConseil de déontologie journalistique et de médiation[60] ; il est reproché à la rédactrice un manque d'exactitude et de véracité mais aussi de traiter d'un sujet relatif à une association dont elle s'avère être secrétaire[60]. Alors que l'Est Républicain décide de ne pas se justifier auprès de l'instance, celle-ci rend une décision le[60] : elle pointe« un article non-signé »,« une prise de position manifeste », interroge« l’effectivité du contrôle rédactionnel » et« souligne l’intérêt qu’aurait eu la correspondante locale à se déporter de ce sujet[60]. » La saisine est ainsi déclarée partiellement fondée, excluant les premiers griefs mais considérant que la correspondante s’est effectivement placée en situation de conflit d’intérêt[60].
Le chercheur spécialiste des médias Jean-Marie Charon souligne que la presse quotidienne régionale (PQR) de l’Est de la France, dont l'Est Républicain, s’est historiquement construite sur une base conservatrice.
Aujourd'hui cela se traduit, toujours selon Charon par le ton qui peut effectivement glisser vers une vision très sécuritaire, voire parfois ambiguë sur certains sujets sensibles (immigration, délinquance, etc.) De plus ces journaux s’adressant particulièrement à une population âgée ils ont tendance à romancer les faits divers pour leur donner un ton sensationnel cherchant surtout à ne pas bousculer l'ordre établi. Charon ajoute que le pluralisme est peu présent dans la presse régionale de l'Est, que celle-ci est très dépendante des sources officielles (communiqués de préfecture par exemple...) sans jamais de remise en cause ou mise en profondeur. Il s'agirait selon l'auteur à la fois d'une recherche d'économie, de plaire au public âgé qui achète plus souvent les journaux mais aussi un positionnement politique du groupe EBRA[61].
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