En quittant la ville deBéthune par le nord-est, la commune d'Essars, traversée par laLawe, se trouve être la première commune de laplaine de Flandre, dans sa partie appelée localement le « bas-pays d'Artois » en raison de la domination historique d'Arras sur ces terres. La commune fait partie desFlandres artésiennes.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de quatre communes.Les communes limitrophes sontAnnezin,Béthune,Beuvry etLocon.
Le territoire de la commune et ses communes limitrophes[Note 1].
Leterroir, aux solsargileux, a été gagné auMoyen Âge sur des bois et des marais. L'important réseau defossés dedrainage, qui permit l'assèchement des terres, tend à disparaître en raison de l'urbanisation et du remplacement par des drains enterrés.
Au, Essars est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[19].Elle appartient à l'unité urbaine de Béthune[Note 4], une agglomération inter-départementale regroupant94 communes, dont elle est une commune de labanlieue[Note 5],[20],[21]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Béthune, dont elle est une commune de la couronne[Note 6],[21]. Cette aire, qui regroupe 23 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[22],[23].
La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (78,8 %), zones urbanisées (17,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,9 %), zones agricoles hétérogènes (0,2 %)[24]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le village d'Essars compte actuellement deuxhameaux : le Long Cornet (en direction deHinges) et Sévelingue (sur la route deLocon). Depuis les extensions pavillonnaires desannées 1980, l'agglomération bâtie est cependant devenue continue depuis le bourg d'Essars jusqu'à Sévelingue.
Une partie du village (la rue du Silo et l'ancienne route d'Armentières) s'est trouvée également séparée du reste du territoire lors du creusement du nouveau tracé du canal entre les deux guerres mondiales et rejetée sur la rive sud.
Les documents historiques mentionnent d'autres noms de hameaux : Monchicourt (où se trouvaient les anciennesécluses sur la Lawe), la Motte (dont il subsiste une ferme, rue de la Motte au Bois) et la ferme du Roy (dont l'emplacement est maintenant situé sur le territoire béthunois dans la zone industrielle).
La rue du11-Novembre, rue principale du village, se trouve être également la route départementale 171 deBéthune àArmentières.
Le village d'Essars est traversé par le CD 171, la route deBéthune àArmentières, tandis que le CD 845, la route de Béthune àEstaires, passe dans le hameau de Sévelingue.
Depuis 2014, la déviation du CD 945 permet de rallier directement l'entrée d'Essars à la zone industrielle deLestrem, notamment les établissementsRoquette Frères en évitant les traversées des secteurs habités de Sévelingue et de Locon.
Au cours des époques, lagraphie dutoponyme est longtemps restée instable, se terminant parfois par un « t », parfois par un « s », parfois par les deux[1].
Le nom de la localité est attesté sous les formesSart en 1087 ;Sarta vers 1190 ;Sarti en 1222 ;Les Sars en 1308 ;Essart auXVIIIe siècle ;Sars ouEssart en 1739[26],Essars en 1793 ;Essarts etEssars depuis 1801[1].
Un acte de donation daté d'environ 1190, compilé dans le cartulaire de Saint-Barthélémy de Béthune, fait mention de la localité par l'expressionIn Sartis sub Bethunia (dans les défrichés sous Béthune)[27]. Très certainement, l'étymologie est donc celle de l'essart (du latin médiévalsartum qui désigne un terrain défriché).
Essars sur la carte de Cassini (XVIIIe siècle).La carte d'état-major (publiée vers 1866 d'après des levés de 1832) montre bien le tracé de l'ancien canal qui contourne Essars par le sud.
Pendant longtemps, seule la Lawe, canalisée en 1500[29], servit de voie navigable permettant le commerce fluvial entre Béthune et la Lys.
Sévelingue, hameau d'Essars, était le siège d'uneseigneurie avant laRévolution française. Le dernier titulaire a été un notable avant et après 1789 : Jean-Baptiste-Gabriel-Joseph Quecq,chevalier, seigneur de Sévelingue. Fils de Jean-Baptiste-François Quecq, seigneur de la Chérye, d'Henripret, fief surSeclin,bourgeois deLille,trésorier de France aubureau des finances de lagénéralité de Lille et de Marie-Jeanne-Joseph Le Thierry, il nait à Lille en novembre 1755 (baptisé le), devient bourgeois de Lille le, est créé trésorier de France au bureau des finances de la généralité de Lille le et le reste jusqu'en 1790. Après la Révolution française, il estconseiller municipal de Lille,conseiller général duNord, administrateur des hospices de Lille. Il meurt à Lille le, à 72 ans. Il a pris pour femme à Lille le Marie-Thérèse-Joseph de Savary (1766-1826), fille d'Henri-Joseph, écuyer, seigneur du Grave, et de Marie-Anne-Catherine-Joseph Dehas, née à Lille en avril 1766 (baptisée le) et morte le, à 59 ans[30].
En 1825, le canal d'Aire fut inauguré. “L'ancien canal” faisait une boucle jusqu'aux portes de Béthune en passant au sud de la ferme du Roy. Un tracé plus direct, celui du “nouveau canal”, qui coupait en deux le territoire d'Essars, fut ensuite creusé dans lesannées 1920.
Durant laPremière Guerre mondiale, Essars est le siège d'un cantonnement britannique[31]. Pendant la plus grande partie de la guerre, malgré quelques canonnades et la proximité du front, le secteur reste relativement calme. Quelques habitants des communes voisines qui ont fui les zones de combat sont venus se réfugier à Essars[32]. En, les enfants de Beuvry viennent même recevoir leurconfirmation à l'église d'Essars plutôt qu'à Béthune, jugé moins sûr[33]. Mais en, les forces allemandes lancent une violente offensive et déclenchent labataille de la Lys. La population civile de toute la région est contrainte d'évacuer dans la précipitation. Les Allemands parviennent à enfoncer la ligne de front que tenaient lesAlliés, mais au sud de cette avancée, ils sont arrêtés le entre Locon et Essars et n'atteignent pas Béthune. Des bombardements intenses se poursuivront alors jusqu'à la fin de la guerre, provoquant la destruction du village, tout comme celle de Béthune.
La commune est décorée de lacroix de guerre 1914-1918 par décret du, distinction également attribuée à276 autres communes du Pas-de-Calais[34].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[41]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[42].
En 2022, la commune comptait 1 765 habitants[Note 7], en évolution de +3,34 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 32,6 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 27,2 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait835 hommes pour907 femmes, soit un taux de 52,07 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,5 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[44]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,1
90 ou +
0,9
5,0
75-89 ans
8,2
19,6
60-74 ans
20,4
20,8
45-59 ans
20,7
18,7
30-44 ans
20,3
14,5
15-29 ans
13,1
21,4
0-14 ans
16,4
Pyramide des âges du département duPas-de-Calais en 2021 en pourcentage[45]
Depuis le pont qui franchit le canal d'Aire à La Bassée, on aperçoit la zone industrielle du « Parc Washington » située sur la rive béthunoise.
À proximité immédiate du territoire communal, en rive sud du canal, sur des terrains qui furent cédés en 1958 par la commune d'Essars à celle de Béthune, se trouve une grandezone industrielle créée au début desannées 1960 dans le cadre de lareconversion industrielle dubassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Sous le nom actuel de « Parc Washington », elle accueille leport fluvial, l'usine depneumatiquesBridgestone (auparavantFirestone), l'unité de production européenne de résines synthétiques de SI Group (anciennement Schenectady), le fabricant de cheminées Philippe, etc.
La commune dispose d'unsupermarché ainsi que divers petits commerces de proximité.
La première église, dédiée àSaint Jacques, est construite en 1545 sous le règne deCharles Quint, Essars faisant alors partie desPays-Bas espagnols. Elle reste cependant dépendante de la paroisse béthunoise de Saint-Vaast. En 1645, elle est incendiée lors du siège et de la prise de Béthune par les Français[46]. Réparée grâce à diverses donations, elle est à nouveau saccagée durant laRévolution française. L'église ancienne, qui se dressait à l'angle de l'actuelle rue Warembourg, est entièrement détruite pendant laPremière Guerre mondiale. Le bâtiment actuel est édifié une quarantaine de mètres plus loin dans la direction d'Armentières.
Au lieu-dit la Croix de Fer se trouve un ensemble d'une grotte avec des statues représentant la « Lamentation du Christ » surmonté d'une croix de fer et entouré de deux chapelles-oratoires. Ce triple monument fut inauguré en 1874.
La borne commémorative élevée par le gouvernement portugais à l’endroit où fut repoussé l’armée allemande en avril 1918. Au total, sept bornes sont élevées : deux àHinges, une àMont-Bernanchon, àRobecq,Saint-Floris,Beuvry-le-Hamel[49].
Une rue de la commune porte le nom du 19 mars 1962, en mémoire de la fin de la guerre d'Algérie[48].
Pontus Payen est seigneur des Essars le, date à laquelle il est anobli par lettres données à Lisbonne. Il est apparenté à Pierre Payen seigneur de Bellacourt (hameau surRivière) etHautecloque, et à Paris Payen, seigneur d'Écoivre[50].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Béthune comprend deux villes-centres (Béthune etBruay-la-Buissière) et92 communes de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Ce dossier de l’Insee reprend, pour la commune, le Code Officiel Géographique, le découpage territorial, l'intercommunalité, les zonages d’études, le dossier complet de la commune, un comparateur de territoires, les données statistiques et les définitions des termes géographiques (zonages administratifs, d’étude, etc.).
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l’évolution de l’occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes :carte de Cassini (XVIIIe siècle),carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Paul (1874-19 ) Auteur du texteDenis Du Péage,Recueil de généalogies lilloises. Tome 2 / par Paul Denis Du Péage,..., 1906-1909(lire en ligne),p. 585-586.
↑David Cierniak, « Essars : le restaurant scolaire sort de terre, livraison prévue en février : C'était « LE » débat de la campagne électorale des municipales. Il est « LE » projet de ce début de mandat et restera certainement comme « LE » chantier des six prochaines années. La construction du nouveau restaurant scolaire, d'un coût de 1,36 M €, a débuté. L'occasion pour Gérard Malbranque de repréciser les enjeux de cette réalisation. Début de notre série sur les projets des maires »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Arlette SEBZDA, « La borne portugaise de Mont-Bernanchon inaugurée pour la 3e fois depuis la Première Guerre mondiale »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Amédée le Boucq de Ternas,Recueil de la noblesse des Pays-Bas, de Flandre et d'Artois, Douai, 1884, p. 162,lire en ligne.