Todos los seres humanos nacen libres e iguales en dignidad y derechos y, dotados como están de razón y conciencia, deben comportarse fraternalmente los unos con los otros.
Carte
Répartition de l'espagnol dans le monde en 2023 selon le rapport de l'Institut Cervantes
L'espagnol (en espagnol :español), ou lecastillan (en espagnol :castellano), est unelangue romane parlée enEspagne et dans de nombreux pays d'Amérique et d'autres territoires dans le monde, en particulier ceux qui ont été associés à un moment de leur histoire à l'Empire espagnol.
Carte chronologique montrant le développement et l'évolution des langues parlées dans la péninsule Ibérique de l'an 1000 à nos jours.
L’espagnol est de façon générale resté nettement archaïsant et demeure ainsi relativement proche dulatin classique et de l'italien moderne, avec lequel il maintient un certain degré d'intercompréhension. Appartenant à la sous-brancheibéro-romane comme leportugais, l’espagnol permet également une certaine intercompréhension écrite, et dans une moindre mesure orale, avec celui-ci[4]. L’espagnol est morphologiquement proche dufrançais, du fait de leur originelatine commune, mais l'intercompréhension reste toutefois très limitée, bien que facilitée à l'écrit par le caractère archaïsant de l'orthographe française.
D'autre part, l’espagnol (le castillan) étant originaire de la région deCantabrie[5], dans le nord de l'Espagne, il a reçu une forte influence dusubstrat formé par l'ancêtre dubasque, en particulier au niveau morphologique, ainsi que, dans une moindre mesure, lexical.
aspiration puis disparition du F- initial latin, conservé sous la forme d'un « h » muet dans la graphie usuelle (FILIUM>hijo ; FACERE>hacer, FABULARE>hablar ; FOLIA>hoja). Ce trait, que l'on retrouve également engascon, est sans doute une conséquence de l'influence du substratbascoïde (le système phonologique basque ne connaît pas de F- à l'initiale). Dans certaines régions le H- initial est encore prononcé aspiré.
adoption d'unsystème vocalique simplifié à 5 voyelles (a, e, i, o, u) lui aussi peut-être influencé par le basque.
dévoisement puis évolution singulière desfricatives de l'espagnol médiéval dans le sens d'une simplification, débouchant sur la mise en place de deux phonèmes particulier : lafricative vélaire sourde[x] et, dans différents dialectes péninsulaires, incluant notamment les parlers prestigieux deTolède,Madrid, etc., l'interdentale[θ] (proche duthanglais[Lequel ?]).
adoption d'une accentuation tonique basée sur l'intensité et non (comme en italien par exemple) sur la quantité.
En comparaison aux autres langues romanes, l’espagnol possède unetypologie syntaxique particulièrement libre et avec des restrictions bien moindres concernant l'ordre des mots dans les phrases (typiquement : sujet-verbe-complément).
Un des traitssyntaxiques caractéristiques de l'espagnol est l'ajout d'une préposition « a » devant lescompléments d'objet renvoyant à une personne ou un être animé. Il peut être considéré comme une conséquence de la liberté syntaxique précédemment évoquée, le fait de pouvoir intervertir facilement les groupes syntaxiques dans une phrase entraînant possiblement une confusion entre sujet et objet, évitée grâce à l’emploi de la préposition[7]. Ce trait concourt à une confusion que l'on rencontre dans l'usage des pronoms compléments directs et indirects (phénomènes qualifiés deLeísmo,laísmo etloísmo, le premier étant considéré comme correct dans certains cas d'un point de vue académique).
L’espagnol fait fréquemment usage d'un pronom complément indirect redondant en cas de présence du groupe nominal référent :le digo a Carmen : « je dis à Carmen » (littéralement : « je lui dis à Carmen »), et mêmese lo digo a Carmen (« je le lui dis à Carmen »).
Comme en latin et dans la plupart des autres langues romanes, et à la différence du français[8], l'usage despronoms sujets est facultatif. Il n'est utilisé que pour lever une confusion dans certains cas de conjugaisons[9] ou pour insister sur le sujet[10] :yo sabía la lección (« je savais la leçon ») face àella sabía la lección (« elle savait la leçon ») ou bientrabajo muy bien (« je travaille très bien ») opposé àyo trabajo muy bien (tú no) « moi, je travaille très bien (pas toi) ».
De façon générale, le système de conjugaison de l’espagnol est resté morphologiquement très proche du latin.
Les quatreconjugaisons latines sont réduites à trois en espagnol. Les infinitifs latins en -ĀRE, -ĒRE et -ĪRE deviennent respectivement en espagnol-ar,-er et-ir ; la troisième conjugaison latine, en -ĔRE, est redistribuée entre les deuxième et troisième conjugaisons de l’espagnol,-er et-ir (ex. : FACĔRE >hacer, DICĔRE >decir).
L’espagnol conserve avec une grande vitalité sonpassé simple, issu duparfait latin, qui tend à être remplacé par desformes analytiques dans d'autres langues romanes[11].
Comme dans d’autres langues romanes, on observe en espagnol une auxiliarisation du verbehaber (« avoir, posséder »). Celui-ci permet de construire les temps composés (suivis du participe-passé des verbes conjugués, qui reste toujours invariable en espagnol) mais aussi les nouveaux paradigmes du futur de l'indicatif (infinitif +haber) pour remplacer le paradigme latin (CANTABO…) tombé en désuétude. Leconditionnel est construit par analogie, en utilisant l'auxiliaire simplifié à l'imparfait.haber a fini par perdre son sens original de « avoir, posséder » au profit detener, pour n’être plus qu’un verbe auxiliaire[12]. Il conserve encore sa valeur sémantique d’origine dans certaines expressions lexicalisées, en particulierhaber de + infinitif pour signifier une obligation et la formehay<ha allí (« il y a ») ainsi que ses variantes dans les différents temps et modes (había,habrá,hubo, etc. et mêmeha habido au passé-composé).
L’espagnol dispose actuellement de deux paradigmes de conjugaison pour lesubjonctif imparfait, issus du plus-que-parfait latin, indicatif pour les formes en-ra (AMAVERAM>amara), et subjonctif pour les formes en-se (AMAVISSEM>amase)[13]. Bien que tous deux soient également admis sur un plan académique, le premier tend à se substituer au second, surtout dans le langage oral[14]. De plus, il conserve encore dans certains usages, en particulier littéraires, sa valeur originelle d'indicatif plus-que-parfait[15], et est utilisé comme deuxième variante (libre) du conditionnel présent pour quelques verbes (querer >quisiera~querría ;deber >debiera~debería ;haber >hubiera~habría ;poder>pudiera~podría)[16]. De même, lesubjonctif plus-que-parfait peut remplacer leconditionnel passé pour exprimer l'irréel du passé[17],[18],[19].
Les pronoms personnels compléments sont placés enenclise, c’est-à-dire collés immédiatement après le verbe, lorsque le verbe est à l’infinitif (llamarse, « s’appeler » ;dejarme, « me laisser », etc.), au gérondif (mirándome, « en me regardant ») ou l’impératif (comme en français :mírame, « regarde-moi » ; et comme en français le pronom redevientproclitique si l’impératif est négatif :no me mires, « ne me regarde pas »). Les pronoms sont susceptibles de se combiner, le pronom indirect se place alors en premier :déjamelo, « laisse-le-moi ». Dans une combinaison, le pronom indirect de troisième personne devientse (habituellement pronom réfléchi) et nonle :díselo, « dis-le-lui ». Lorsque la forme verbale portant le pronom est associée à unsemi-auxiliaire, on a la possibilité de rattacher le ou les pronoms à celui-ci en position proclitique :está levantándose~se está levantando (« il est en train de se lever ») ;¿Quieres callarte?~¿Te quieres callar? (« Veux-tu te taire ? ») ;suele decirme la verdad~me suele decir la verdad (« il me dit habituellement la vérité »). La construction enclitique est perçue comme légèrement plus soutenue. Les cas d’enclises de pronoms étaient beaucoup plus nombreux enancien espagnol (direvos, « je vous dirai »,os diré en espagnol moderne, etc.) ; certains sont préservés dans des locutions figées. On trouve un phénomène analogue enportugais, encatalan, enoccitanaranais[20], ainsi que, partiellement, en italien.
Lebasque,adstrat du castillan, l'a aussi influencé, et ce dès sa naissance. Certains mots, comme (1)izquierda « la gauche », du basqueezkerra (cf.cat.esquerre,port.esquerda), (2)madroño « arbousier » (cf.arag.martuel, cat.maduixa), correspondant au basquemartotx « ronce » etmartuts « mûre », et (3)zarza « ronce » (cf.port.sarça), qui provient du basque anc.çarzi (auj.sasi), ont eu du succès en évinçant le vieil espagnolsiniestro « gauche » (aujourd'hui « sinistre »),alborço « fraisier » etrubo « ronce ». Certains d'entre eux ne semblent pas avoir connu de concurrent, commevega « plaine fertile riveraine » (v.esp.vayca,vajka), qui répond au basqueibai « fleuve » ; d'autres qui rivalisent toujours, commesapo « crapaud », du basquezapo, face à son équivalent latinescuerzo ; encore d'autres, commemuérdago « gui » (du basquemihura) etcachorro « chiot » (dutxakur « chien») ont fait glisser de sens leurs anciens synonymes (visco « glu (à base de gui) »,cadillo « caucalis »). D'autres encore sont de date récente, commezorra « renard », emprunté auportugais etsubstantivisé à partir d'unzorro « oisif », lui-même tiré du basquezuur ~zur ~zuhur « prudent ». Ce mot est toujours concurrencé par le sobriquetraposa, « la touffue », plus ancien :synonymie recherchée parce que le renard fait l'objet d'untabou lexical.
Quelques noms de vêtements sont passés du basque à l'espagnol, commechapela « béret basque » (<txapel), face àboina « béret »,chamarra « veste » (<zamar outxamar,zamarra outxamarra avec l'article défini singulier), des activités commepelotari « joueur de pelote basque »,chistu « flûte basque » (<txistu),chalaparta (<txalaparta, instrument de percussion),aquelarre « sabbat » (deakelarre, lui-même formé à partir deaker « bouc » +larre « pré », car ces rites, soi-disant présidés par Satan lui-même, sous la forme d'un bouc, avaient lieu dans des prés) et le nom de la langue basque,euskera,eusquera oueuskara (<euskara), face àvasco ou le plutôt vieillivascuence.
Plus récemment, des emprunts ayant rapport au contexte politique, commezulo « cache d'armes » (du motzulo « trou »),kale borroka « guerrilla urbaine » (dekale « rue » etborroka « combat »),ikurriña (deikurrina « drapeau basque »),gudari (degudari « soldat », surtout pendant la guerre civile espagnole) ouabertzale « nationaliste basque » sont devenus courants dans les médias espagnols. L'espagnol régional du Pays basque possède davantage d'emprunts, tels quesirimiri « bruine, crachin» (face àllovizna),chirristra « toboggan» (du basquetxirrista, face àtobogán) ou bienaita « père » etama « mère », face àpapá etmamá ; la gastronomie a également fourni des mots, tels quemarmitaco oumarmitako (plat préparé par les pêcheurs avec du thon et des pommes de terre, du basquemarmitako),cocochas (dekokots(a), avec l'article défini singulier) « barbillon, menton »,chacolí (du substantiftxakolin, sorte de vin blanc) ouchistorra (dezistorra ettxistorra, saucisson fin).
À noter également le nomórdago, de la phrase basqueHor dago « (il) est là ; renvi », à l'origine utilisée dans un jeu de cartes et qui veut dire aussi « épatant » dans l'expressionde órdago.
Héritage du contact linguistique lors de l'ère musulmane en Espagne, l'arabe apporta un grand nombre de mots à l’espagnol (plus de 4 000[23]). Les langues issues du roman présentes au nord de la péninsule Ibérique n'étant parlées qu’en minorité, c’est la langue coranique qui s’imposa comme langue administrative et culturelle pendant les 8 siècles du règne ducalifat de Cordoue[24]. Après le latin, l’arabe est le flux lexical le plus important de l’espagnol, les toponymes constituant près du quart. Les sciences, l’agriculture, le commerce et la guerre sont les domaines qui influencèrent le plus le corpus du castillan. Le passage des arabes en Espagne contribua aussi à intégrer à la langue des mots provenant dugrec ancien, dupersan et dusanskrit[25]. Les arabismes se figèrent dans la langue avec la publication de la première grammaire en langue castillane en 1492, année marquant la fin de lareconquête du territoire instiguée par lesRois catholiques[24].
Guadalquivir, de l'arabe : الوادي الكبيرwâd-al-kébir (la grande rivière ou la grande vallée) wâd (oued) signifiant plus la notion de vallée que rivière qui se ditnahr ;
Comme les autreslangues romanes, l’espagnol a adopté l'alphabet latin et recourt à desdiacritiques et desdigrammes pour le compléter. Les accents écrits, utilisés en espagnol moderne pour marquer la voyelle tonique dans certains cas, ou pour distinguer certains homonymes, ont été utilisés de façon spontanée jusqu'à la standardisation de leur usage à la création de l'Académie royale espagnole auXVIIIe siècle. De plus, leu porte untréma dans de rares occasions, à savoir dans les suitesgüe etgüi pour indiquer que leu se prononce (par exemple :bilingüe, « bilingue »).
Letilde est peut-être le plus célèbre des diacritiques espagnols ; il donne naissance à un caractère considéré comme une lettre à part entière,ñ. Il s'agit à l'origine d'un digrammeNN, le secondN ayant étéabrégé par suspension au moyen d'un trait devenu ondulé,~.
Ce sont les scribes espagnols qui ont inventé lacédille (zedilla, « petitz »), qui n'est cependant plus utilisée depuis leXVIIIe siècle (leç, qui se notait [ts], est devenu un [θ] interdental notéz :lança est devenulanza, « lance », ouc devante eti :ciego, « aveugle »).
Les points d'exclamation et d'interrogation sont accompagnés par des signes du même type inversés,¡ et¿, placés au début de la proposition concernée (et non au début de la phrase) :¿Qué tal estás? (« Comment vas-tu ? »),¡Qué raro! (« Comme c'est étrange ! ») maisSi vas a Sevilla, ¿me comprarás un abanico? (« Si tu vas à Séville, tu m'achèteras un éventail ? »).
De façon générale, l’espagnol, à l'écrit, est une transcription proche de l'oral ; toutes les lettres doivent être prononcées, à de rares exceptions près (la plupart desh et leu des syllabesgue,gui,que etqui). L'apprentissage de la langue s'en trouve ainsi dans une certaine mesure facilité, autant pour les hispanophones de naissance comme pour ceux désireux d'apprendre lalangue comme seconde langue. Les combinaisons de lettresph,rh etth ainsi quech provenant dukhgrec ne sont pas utilisées, et seules les consonnesc,r,l etn peuvent être doublées. Lerr, commer en début de mot, transcrit uneconsonne roulée alvéolaire voisée tandis quell transcrit uneconsonne centraleliquide. La combinaisonqu rend le sonk devante eti (comme habituellement en français).
Traditionnellement,ch etll ont été considérées comme lettres à part entière et pour cette raison, dans le dictionnaire, elles se trouvaient classées en conséquence (par exemple :camisa, claro, charla, ouliar, luna, llama). Les dictionnaires ont cependant, peu à peu, abandonné cette pratique et recourent à un classement alphabétique classique (comme en français). Cette situation a été régularisée par l'Académie royale espagnole dans une réforme orthographique publiée en 2010, qui stipule quech etll ne doivent plus être considérées comme des graphèmes indépendants mais seulement comme une combinaison de deux graphèmes[26].
Parmi les modalités les plus remarquables du castillan parlé en Espagne, on peut citer l'andalou (notamment caractérisé par la présence deseseo ou dececeo selon les zones), lemurcien, lecastúo et lecanarien.
La prononciation ibérique de la consonnec (devant les lettrese eti) ouz (devanta,o etu), est une spirante interdentale (proche duth anglais dans le verbethink, pas dans l'articlethe). En Amérique latine, le phonème se prononce presque toujours/s/ (phonétiquement proche dus français, les péninsulaire étant plus palatal), un important trait commun avec le canarien et une grande partie de l'andalou. Cette prononciation, appelée en espagnol« seseo », est généralisée en Amérique hispanique.
Les traits communs avec ledialectes andalou etcanarien s'expliquent par le fait que la colonisation de l'Amérique hispanique et tous les échanges commerciaux avec celle-ci ont pendant longtemps été centralisés àSéville (lesîles Canaries servant alors d'intermédiaire avec laPéninsule Ibérique), ce qui permettait un meilleur contrôle des flux par la monarchie. Ceci explique que le dialecte andalou ait été dominant chez les migrants qui y passaient souvent de longs mois avant de pouvoir embarquer pour leNouveau Monde.
Les nombreux esclaves africains déportés dans l'empire espagnol ont également influencé certaines différenciations des parlers d'Amérique et développé une forme d'espagnol particulière au contact des colons, tout en apportant leur accent africain.
De grandes disparités peuvent exister au niveau du lexique. Par exemple certains mots courant dans l’espagnol péninsulaire sont obscènes en Argentine, au Pérou ou au Mexique, tels quecoger (« prendre » en espagnol européen, mais « avoir des relations sexuelles » dans beaucoup de pays d’Amérique du Sud).
L'expression de l'heure peut différer en Espagne et en Amérique. Pour ce qui est de la première moitié du cadran (12 à 6), l'usage est le même. Pour la deuxième moitié (6 à 12), il y a des variations. Par exemple, en Espagne,Il est9 h 40 » se dira« Son las diez menos veinte » tandis qu'en Amérique latine on préférera généralement« Faltan veinte (minutos) para las diez », bien que le paradigme péninsulaire existe et soit quelquefois employé.« Il est1 h » et« Il est13 h » se disent de la même façon :« Es la una (de la tarde) ».
Une conséquence du contact de la langue espagnole avec l'anglais est l'apparition d'un parler appelé « spanglish », qui est employé notamment par des locuteurs auxÉtats-Unis. Cette variante de l’espagnol est étudiée dans certaines universités comme l'Université Amherst duMassachusetts.
En Asie, auxPhilippines, en raison du contact des colons espagnols avec les populations locales et en particulier celles parlant letagalog, deslangues créoles basées sur l'espagnol se sont développées et continuent à rester en usage. On appelle ce groupe de langues lechavacano, et il en existe plusieurs dialectes locaux : le zamboangueño (parlé àZamboanga), le caviteño (parlé àCavite), le ternateño ou barha (parlé àTernate), l'ermiteño (parlé àErmita(en)), le cotabateño (parlé àCotabato) ou encore le castellano abakay (parlé àDavao).
Une langue dérivée du vieux castillan, appelée selon les auteursjudéo-espagnol, ladino, judesmo ou ispanyol, est encore parlée par desJuifsséfarades originaires de la Péninsule ibérique, principalement enIsraël, où elle se trouveen danger d'extinction[28].
Langue officielle : territoires reconnus par la communauté internationale où l'espagnol est une des langues officielles
Majorité ou vaste minorité : États où au moins 25% de la population parle espagnol (comme langue principale ou secondaire), mais où l'espagnol n'est pas langue officielle.
Minorité significative : États où moins de 25% de la population parle espagnol, mais où au moins 500 000 personnes parlent espagnol (comme langue principale ou secondaire).
En Europe, l’espagnol estlangue officielle de l'Espagne (coofficielle suivant les régions autonomes), où elle est parlée par environ 47 millions de locuteurs. Dans le reste de l'Union européenne, on recense près de 32 millions d'hispanophones, en très grande majorité partiels. ÀGibraltar, il est parlé par 77 % de la population (50 % commelangue maternelle). EnAndorre, l'espagnol est utilisé parprès de la moitié de la population.
En Asie, plus de 3 millions de locuteurs existaient auxPhilippines, mais aujourd'hui il y en a quelques milliers de moins que le demi-million de locuteurs hispanophones recensés en Australie. On recense environ 175 000 hispanophones en Israël.
En Océanie, il est parlé dans le territoire chilien de l'Île de Pâques.
Le terme « espagnol » est recommandé par l'Académie royale espagnole (Real Academia Española, RAE), et l'Association des académies de la langue espagnole en tant que dénomination internationale de la langue[34]. Toutefois, cette appellation est peu employée voire rejetée dans des pays où l'espagnol est langue officielle, et où le terme decastillan est préféré :
enEspagne, le terme « castillan » est très couramment utilisé, surtout dans des régions bilingues.Cependant, le nom le plus répandu est « espagnol ».[réf. nécessaire]D'autre part, l'adjectif « espagnol » faisant référence à l'ensemble du territoire et d'autres langues étant traditionnellement parlées dans une part importante du territoire (dont lecatalan, lebasque et legalicien, qui bénéficient d'un statut officiel depuis latransition démocratique[34],[35]), l'appellation de « castillan » est plus proche de la réalité, s'agissant d'une langue d'Espagne parmi d'autres, originaire de laCastille ;
enAmérique hispanique, pour des raisons historiques liées au processus d'indépendance de chaque pays et de son rapport à l'Espagne[36], la dénomination « espagnol » est plus généralement acceptée du Mexique à la Colombie et la dénomination « castillan » est préférée en République dominicaine, à Cuba, Porto Rico, et dans certains autres pays de l'Amérique du Sud de langue espagnole.
Par ailleurs, la dénomination castillan peut désigner plus précisément :
l'espagnol envisagé comme langue officielle de l’Espagne[34],[37] ;
↑Au Mexique, l’espagnol n’est pas la langue officielle dans la loi, mais est unelangue nationale ayant le même statut que 68 langues indigènes.
↑L'espagnol est la langue officielle de Porto Rico avec l'anglais, mais l'espagnol est la langue du quotidien et de l'enseignement. L'anglais est la langue principale de moins de 5% des Portoricains (selonles données de l'American Community Survey(en)).
↑L'intercompréhension orale est souvent assez bonne pour un locuteur lusophone mais rendue plus difficile pour les hispanophones non familiers du portugais en raison de certaines évolutions particulières de celui-ci.
↑Par exemple, dans la phrase « Juan voit Laura », « Juan ve a Laura », l'ordre des mots étant libre, on peut ainsi aussi bien dire « ve a Laura Juan », que « ve Juan a Laura », « a Laura ve Juan » etc., les nuances traduites par le choix de l'ordre des mots restent sans incidence sur la valeur sémantique de ce qui est énoncé : lea permet de s'assurer que, quel que soit l’agencement choisi,Laura est objet, etJuan sujet. Le français par exemple n'assure pas cette liberté dans l'ordre des mots et doit recourir à des périphrases pour traduire les mêmes nuances (« c'est Laura que Juan regarde », « c'est Juan qui regarde Laura » loísmo.).
↑En français, la simplification des déclinaisons verbales a entraîné l'usage obligatoire du pronom sujet dans la plupart des cas. Ainsi par exemple, pour les verbes réguliers du premier groupe, les formes des trois personnes du singulier sont identiques au présent (indicatif ou subjonctif), bien que par écrit ou dans certains contextes de phrases (liaison) on distingue encore la deuxième personne par son -s. Au contraire, l'espagnol ayant en grande partie conservé la variété des terminaisons verbales latines, les possibilités de confusion sont beaucoup plus rares.
↑"Yo canto" → "Moi, je chante" / "C'est moi qui chante"
↑C'est par exemple le cas duparfait, encore pleinement utilisé dans une grande partie du domaine linguistique de l'espagnol et qui subsiste dans le langage littéraire mais est couramment substitué en français et en catalan par des formes composées (auxiliaire être ou avoir + participe passé etanar + infinitif respectivement).
↑Dans ces dernières langues toutefois, le pronom est séparé graphiquement par un tiret du verbe auquel il est rattaché :mover-se,moure-se,mòure-se, « se déplacer », en espagnolmoverse ; italienmuoversi.
↑Total des 76 422 128 hispanophones du groupe de compétence limitée et des 23 035 198 étudiants du groupe d'apprenants de l'espagnol comme langue étrangère (cf.Rapport 2023 de l'Institut Cervantes, page 32).