Ĉiuj homoj estas denaske liberaj kaj egalaj laŭ digno kaj rajtoj. Ili posedas racion kaj konsciencon, kaj devus konduti unu al alia en spirito de frateco.
C'est en1887 queLouis-Lazare Zamenhof, sous le pseudonymeDoktoro Esperanto (Docteur « Espérant ») qui donnera par la suite son nom à la langue, publie le projetLangue Internationale. La langue connaît un rapide développement dès les premières années, donnant lieu à despublications et desrencontres internationales. L'apparition des premières méthodes d'apprentissage en ligne au début des années 2000 puis de cours d'espéranto sur des sites d'apprentissage de masse comme surDuolingo en 2015 suscitent un regain d'intérêt pour l'espéranto.
Le nomespéranto fonctionne comme un nom propre quand il désigne la langue même, mais il est parfois utilisé comme nom commun (dans une sorte d'antonomase) pour représenter une langue commune ou un moyen commun dans un domaine donné où cette mise en commun ne va pas de soi. Cette utilisation du motespéranto peut aussi bien être prise dans un sens positif que dans un sens négatif ou péjoratif.
Dans le domaine de l'informatique,Java fut qualifié d'« espéranto deslangages de programmation »[9], en particulier à cause de sa simplicité et de son universalité (indépendance par rapport au système d'exploitation), métaphore reprise pourXML, qualifié à son tourd'espéranto dusystème d'information[10].
EnAllemagne et enAutriche, les opposants à l'euro le décrivirent commeEsperantogeld ouEsperantowährung (Geld = « argent » ;Währung = « Monnaie »)[11], voulant dire par là qu'un tel projet international était, selon ces personnes, intrinsèquement voué à l'échec.
En tant quelangue construite, l'espéranto n'est généalogiquement rattaché à aucune famille de langues vivantes. Cependant, une part de sa grammaire et l'essentiel de son vocabulaire portent à le rattacher auxlangues indo-européennes (bien souvent aux langues romanes). Ce groupe linguistique a constitué le répertoire de base à partir duquel Louis-Lazare Zamenhof a puisé les racines de la langue internationale.
Toutefois, latypologie morphologique de l'espéranto l'écarte significativement des langues indo-européennes, qui sont largement à dominanteflexionnelle. En effet, il consiste enmonèmes invariables qui se combinent sans restriction, ce qui l'apparente auxlangues isolantes comme lechinois. En espéranto, on dérive « mon » (mia) de « je » (mi) et « premier » (unua) de « un » (unu). Sa tendance à accumuler, sans en brouiller les limites, desmorphèmes porteurs d'untrait grammatical distinct le rapproche aussi deslangues agglutinantes.
Photographie deLouis-Lazare Zamenhof à l'âge de 20 ans (1879).Langue Internationale, premier manuel d'apprentissage (Louis-Lazare Zamenhof, 1887, édition française).Coupon à retourner à Zamenhof : « Je soussigné, promets d'apprendre la langue internationale proposée par le docteur Esperanto, s'il se trouve que dix millions de personnes ont formulé publiquement la même promesse. »
L'idée d'une langue équitable pour la communication internationale germa àBiałystok au cours desannées 1870, dans la tête d'un enfantjuif polonais nomméLouis-Lazare Zamenhof. Quelques années plus tard, à l'âge de 19 ans, il ébaucha son premier projet qu'il présenta à ses camarades de lycée. Ce n'est qu'après ses études enophtalmologie qu'il publia enlangue russe, àVarsovie, le 26 juillet1887, l'ouvrageLangue Internationale, premier manuel d'apprentissage. Il fut suivi au cours des deux années suivantes de versions dans plusieurs autres langues. Dans ce manuel, Zamenhof avait défini ainsi le but de la Langue Internationale :
« Qu'on puisse l'apprendre, comme qui dirait, en passant [et] aussitôt en profiter pour se faire comprendre des personnes de différentes nations, soit qu'elle trouve l'approbation universelle, soit qu'elle ne la trouve pas [et que l'on trouve] les moyens de surmonter l'indifférence de la plupart des hommes, et de forcer les masses à faire usage de la langue présentée, comme d'une langue vivante, mais non pas uniquement à l'aide du dictionnaire[réf. nécessaire]. »
Très vite, l'espéranto rencontra un vif succès, dépassant même les espérances de son initiateur. Le nombre de personnes qui apprirent la langue augmenta rapidement, au départ principalement dans laRussie impériale et enEurope de l'Est, ensuite enEurope occidentale et auxAmériques. L'espéranto pénétra auJapon à la suite de laguerre russo-japonaise de 1904-1905. EnChine, les premiers cours furent donnés àShanghai dès1906 et àCanton dès1908. Durant ces premières années, l'espéranto fut essentiellement une langue écrite, les échanges se faisant essentiellement par correspondance et par l'intermédiaire depériodiques spécialisés.
Le premiercongrès mondial d'espéranto se déroula en1905 àBoulogne-sur-Mer. Ce premier congrès marqua un tournant important pour l'espéranto. La langue, qui était jusqu'alors essentiellement écrite, fut dès lors de plus en plus utilisée pour des échanges directs, notamment lors de rencontres internationales et de congrès qui se déroulent depuis chaque année, mis à part les interruptions dues aux deuxguerres mondiales. C'est au cours du premier congrès de 1905 que fut publié leFundamento de Esperanto fixant les bases de la langue.
LaPremière Guerre mondiale mit un frein au développement de l'espéranto, qui reprit cependant au cours desannées 1920 dans l'enthousiasme généré par les espoirs de paix issus de la création de laSociété des Nations. L'espéranto y fut proposé comme langue de travail : la proposition, soutenue par des pays tels que le Japon et la Perse, échoua notamment à cause duveto de la France[12], qui estimait que la langue internationale était et devait être le français. Mais lesannées 1930, avec la montée en puissance des régimes totalitaires puis laSeconde Guerre mondiale, marquèrent un nouveau coup d'arrêt au développement de l'espéranto.
Malgré des conditions difficiles liées aux bouleversements politiques de l'après-guerre, l'apprentissage de l'espéranto redémarra à partir desannées 1950 essentiellement grâce à l'apparition de nombreuses associations et clubs d'espéranto. Au cours de cette deuxième moitié duXXe siècle, les publications en espéranto connurent un certain succès et les rencontres espérantophones se multiplièrent.
C'est surtout avec la généralisation d'Internet et à l'initiative de jeunes espérantophones que lesannées 2000 furent le début d'un renouveau de l'espéranto. Des méthodes d'apprentissage en ligne souvent gratuites apparurent et de nouveaux usages se développèrent au travers des réseaux sociaux et des échanges directs.
Dès l'origine de l'espéranto, des propositions de réformes de la langue furent proposées, y compris par Zamenhof lui-même. Cependant, la communauté espérantophone fut toujours très réticente à de telles réformes et tous les projets échouèrent.
Espéranto-France a lancé une préparation à une future épreuve écrite d'espéranto comme langue facultative aubaccalauréat français et propose aux lycéens intéressés de passer un bac blanc d'espéranto. Le premier examen blanc de ce type a eu lieu le samedi[13],[14] ; cependant, la date d'introduction de l'espéranto dans la liste des langues facultatives au baccalauréat dépend d'une décision duministère de l'Éducation nationale. Le, la directrice générale de l'enseignement scolaireFlorence Robine précise par une lettre[15],[16] qu'« il est tout à fait possible d'entreprendre, dans les établissements où l'enseignement de l'espéranto pourrait se développer, une démarche expérimentale à l'échelle locale ».
L'espéranto a été l'une des langues officielles de l'Académie internationale des sciences de Saint-Marin (AIS) dont le but était de favoriser l'utilisation de l'espéranto dans toutes les sciences. Parmi les universités disposant de cycles d'études espérantophones[8], les plus réputées sont :
LaCommission européenne, par l'intermédiaire de l'agencecroate du programmeErasmus+, a décidé de soutenir financièrement la création en une quinzaine de langues du programme « Accélérateur de multilinguisme »[17]. Dans ces ressources, gratuites et libres d'accès, l'espéranto est enseigné à des élèves d'environ neuf ans, dans le but de leur permettre un apprentissage plus rapide d'autres langues vivantes, du fait du caractèrepropédeutique de l'espéranto[18].
EnChine, l'enseignement de l'espéranto en vue de la préparation du baccalauréat a été autorisé au début de l'année 2018[19].
Selon les estimations du linguiste et espérantiste finlandaisJouko Lindstedt, le nombre d'espérantophones capables de réellement parler la langue serait de 100 000 (avec une marge d'erreur d'un demi-ordre de grandeur, soit entre 30 000 et 300 000 personnes)[2].
Toutefois, on peut affirmer en 2015 qu'il y a 120 pays[1] dans lesquels se trouvent des espérantophones.
10 000 personnes parlent l'espéranto avec un niveau proche d'une langue maternelle ;
100 000 personnes parlent couramment l'espéranto ;
1 000 000 personnes comprennent l'espéranto et le parlent de façon occasionnelle ;
10 000 000 personnes ont plus ou moins étudié l'espéranto au cours de leur vie[26][réf. nécessaire].
Sidney S. Culbert, ancien professeur de psychologie de l'université de Washington, espérantophone lui-même, est arrivé, en comptabilisant pendant vingt ans dans de nombreux pays les espérantophones à l'aide d'une méthode paréchantillonnage[27], à une estimation de 1,6 million de personnes parlant l'espéranto avec un niveau professionnel. Ses travaux ne concernaient pas que l'espéranto et faisaient partie de sa liste d'estimation des langues parlées par plus d'un million de personnes, liste publiée annuellement dans leWorld Almanac and Book of Facts(en). Comme dans l'Almanach, toutes ses estimations étaient arrondies au million le plus proche ; c'est le nombre de deux millions d'espérantophones qui a été retenu et fréquemment repris depuis. Culbert n'a jamais publié de résultats intermédiaires détaillés pour une région ou un pays particulier, ce qui rend difficile l'analyse de la pertinence de ses résultats.
En juin 2023, environ 333 000 personnes sont inscrites au cours d'espéranto sur l'applicationDuolingo à partir de l'anglais[28].
L'apprentissage de l'espéranto repose en grande partie sur l'utilisation de méthodes autodidactes ou de cours traditionnels via des associations ou des clubs locaux. Toutefois, quelques établissements d'enseignement ont introduit des cours d'espéranto à leur programme.
Au début desannées 2000, l'apparition de méthodes d'apprentissage en ligne de l'espéranto, souvent gratuites, les plus connues étantlernu! etKurso de Esperanto(eo)[29], a permis de toucher un public nouveau, en particulier parmi les jeunes. Le, le site d'apprentissage de langues en ligneDuolingo met en ligne la version bêta d'apprentissage de l'espéranto pour les anglophones et les hispanophones. En 2017, la méthode compte plus d'un million d'apprenants[30]. Une version pour francophones est disponible en version bêta depuis. Le site de languesMemrise comporte plusieurs cours d'espéranto, dont l'un publié par l'association Esperanto-France. Viendront aussi des applications d'apprentissage pour téléphone portable, commeL'espéranto en 12 jours, une adaptation de laZagreba metodo[31]. Enfin, l'espéranto est présent parmi les langues mises en place sur la plateforme de recueil d'échantillons de voixCommon Voice de Mozilla : la fonction Enregistrer permet de s'entraîner à prononcer des phrases, puis de se ré-écouter, alors que la fonction Valider permet d'entendre d'autres locuteurs en espéranto[32].
la filière associative dans le cadre du mouvement espérantophone.
Actuellement, seul l'institut des langues de l'université Eötvös Loránd (Budapest,Hongrie) délivre des diplômes officiels de connaissance de l'espéranto. Depuis 2009, ces diplômes sont fondés sur le cadre européen commun de référence pour les langues (CECR) et disponibles dans les niveaux B1, B2 et C1. Près de 2 000 personnes possèdent un tel diplôme à travers le monde : en 2017, environ 570 au niveau B1, 590 au B2 et 820 au C1[33].
LaLigue internationale des enseignants d'espéranto (ILEI) propose quant à elle des examens qui testent non seulement la maîtrise de la langue, mais également la connaissance de la culture véhiculée par l'espéranto : associations, principaux acteurs,Espérantie, etc.
Ces études[Lesquelles ?] furent reprises et confirmées par d'autres études dans[34][source insuffisante] le rapport remis au ministère italien de l'enseignement public (ministère de l'instruction), ainsi que dans lerapport Grin.
Cette facilité de l'espéranto fut constatée parInazō Nitobe, membre de l'Académie Impériale du Japon, homme de science, Secrétaire général adjoint de la Société des Nations (SDN), qui avait participé aucongrès mondial d'espéranto de Prague en 1921 pour se rendre compte par lui-même de l'efficacité de cette langue. Dans un rapport intituléEsperanto as an International Auxiliary Language (« L'espéranto comme langue auxiliaire internationale »), publié en 1922, il avait écrit :« On peut affirmer avec une certitude absolue que l'espéranto est de huit à dix fois plus facile que n'importe quelle langue étrangère et qu'il est possible d'acquérir une parfaite élocution sans quitter son propre pays. Ceci est en soi un résultat très appréciable[35]. »
Lorsque l'on a déjà appris une langue étrangère, l'apprentissage d'une nouvelle langue étrangère est plus facile, d'où l'intérêt de commencer par une langue étrangère facile. Desétudes menées sur des échantillons comparatifs d'élèves ont montré que les élèves qui avaient d'abord étudié l'espéranto avant de passer à l'étude d'une langue étrangère atteignaient un meilleur niveau dans cette langue que le groupe témoin qui, pendant la même durée, n'avait étudié que cette langue étrangère.
Du point de vue de la graphie, l'espéranto fait partie des langues dites « transparentes » : comme pour lecroate, leserbe, l'espagnol, l'italien, leslovène ou letchèque, la correspondance entregraphèmes etphonèmes est simple, stable et régulière. Une langue complètement transparente suit deux principes : à un phonème correspond une seule graphie ; à une seule graphie correspond un seul phonème. À l'opposé, les langues dites « opaques » comme l'anglais ou « semi-opaques » comme lefrançais ont des règles de correspondance grapho-phonémique complexes et irrégulières[36].
Undyslexique utilisant une langue « opaque » devient souventdysorthographique. Il est préférable de choisir l'apprentissage d'une langue transparente pour faciliter l'apprentissage des langues chez les enfants dyslexiques[37]. L'espéranto permettrait d'aider les dyslexiques en milieu scolaire[38].
D'autre part, l'espéranto peut aider, grâce à sa construction signalant pour chaque mot un trait grammatical précis, à faire comprendre les liens entre la « fonction dans la phrase » et l'« orthographe grammaticale » de chaque mot.
Claude Piron, qui fut pendant cinq ans traducteur-interprète au siège de l'ONU à New York pour l'anglais, le chinois, l'espagnol et le russe, a déclaré :« Un cours d'espéranto organisé dans une optique propédeutique améliore considérablement le succès des élèves dans l'étude des langues étrangères. […] Il m'a déconditionné des habitudes arbitraires de ma langue maternelle sans que je doive me reconditionner d'emblée selon les habitudes arbitraires d'un peuple étranger, bref, il m'a donné une avance sur mes camarades que je n'ai jamais perdue[39]. ».
L'espéranto n'a été la langue officielle secondaire d'aucun pays reconnu, mais il est entré dans les systèmes éducatifs de plusieurs pays, comme la Hongrie[40] et la Chine[41].
Au début duXXe siècle, il a été envisagé de faire deMoresnet neutre, dans le centre-ouest de l'Europe, le premier État espérantiste du monde ; ces projets ont pris fin lorsque letraité de Versailles a attribué le territoire contesté à la Belgique, avec effet au 10 janvier 1920. En outre, la micronation autoproclamée de l'Île de la Rose, près de l'Italie dans lamer Adriatique, a utilisé l'espéranto comme langue officielle en 1968, et une autre micronation, l'actuelleRépublique de Molossia, près deDayton, auNevada, utilise l'espéranto comme langue officielle à côté de l'anglais[42].
Radio Vatican a une version espéranto de ses podcasts et de son site web[44].
L'armée américaine a publié des recueils de phrases militaires en espéranto[45], qui ont été utilisés des années 1950 aux années 1970 dans le cadre de jeux de guerre par des forces ennemies fictives. Un manuel de référence, FM 30-101-1 fév. 1962, contenait la grammaire, un dictionnaire anglais-espéranto et des phrases courantes. Dans les années 1970, l'espéranto a servi de base aux tests d'aptitude linguistique de la défense.
L'espéranto est la langue de travail de plusieurs organisations internationales à but non lucratif, comme laSennacieca Asocio Tutmonda, une association culturelle de gauche qui comptait 724 membres dans plus de 85 pays en 2006[46], ainsi que Education@Internet, qui s'est développée à partir d'une organisation espérantiste ; la plupart des autres sont des organisations spécifiquement espérantistes. La plus importante d'entre elles, l'Association universelle d'espéranto, entretient des relations consultatives officielles avec les Nations unies et l'UNESCO, qui a reconnu l'espéranto comme moyen de compréhension internationale en 1954[47]. L'Association universelle d'espéranto a collaboré en 2017 avec l'UNESCO pour fournir une traduction en espéranto[48] de son magazine UNESCO Courier (Unesko Kuriero en Esperanto). L'Organisation mondiale de la santé propose une version en espéranto du cours de formation à la sécurité et à la santé au travail sur la pandémie de coronavirus (COVID-19, espéranto : KOVIM-19)[49].
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L'espéranto est soutenu par un réseau de militants regroupés dans de nombreuses associations. Au niveau international, ce réseau d'associations nationales et d'associations thématiques est fédéré par l'Association universelle d'espéranto.
L'ensemble des militants favorables à l'espéranto est souvent désigné comme lemouvement espérantophone ou même tout simplement lemouvement espérantiste. Toutefois, cette appellation est trompeuse dans la mesure où les espérantophones ne constituent pas un ensemble homogène. Dans les faits, les motivations, les aspirations et les idées des espérantophones reflètent la diversité des opinions présentes dans le monde. Seule une minorité d'espérantophones sont membres d'associations d'espéranto.
De façon générale, l'essentiel du militantisme consiste à promouvoir l'apprentissage de l'espéranto et son usage dans la communication internationale. La défense de cet objectif s'appuie sur différentes études et rapports montrant les avantages de l'espéranto pour cet usage :
équité dans les échanges, car aucun locuteur n'a l'avantage d'utiliser, voire d'imposer sa langue nationale, une forme de courtoisie pour assurer une neutralité linguistique maximale ;
plus grande facilité d'apprentissage, comparé aux autres langues ;
avantages économiques, par rapport à d'autres solutions comme le tout-anglais, comme le montre lerapport Grin.
Un exemple de cet objectif militant est l'apparition récente du mouvementEurope Démocratie Espéranto qui promeut l'usage de l'espéranto comme langue commune équitable en Europe en complément deslangues officielles.
En, leministère français de l'Éducation nationale accepte que l'espéranto puisse être enseigné à titre expérimental. Cette décision fait suite à une demande de militants encouragés par le résultat considéré par ces mêmes militants comme un succès d'une pétition lancée par des associations pro-espéranto pour son ajout comme langue optionnelle au bac, qui avait recueilli 33 300 signatures[50], mais qui n'est de la part du ministère, que l'application de dispositions générales concernant n'importe quelle langue.
En, une nouvelle pétition est lancée, cette fois-ci sur la plateforme officielle des pétitions citoyennes de l'Assemblée nationale avec pour titreEncourager l'enseignement de la langue internationale espéranto[51].
Dès la création de l’espéranto, des groupes locaux se sont formés afin de pratiquer et de propager la langue. De plus, de par le fait que l'espéranto véhiculait des idéaux d'égalité et de fraternité sans frontière, il a stimulé l'apparition de mouvementspor esperanto (c'est-à-dire militant pour la diffusion de l'espéranto) puis de mouvementper esperanto (c'est-à-dire utilisant l'espéranto à d'autres fins :lutte des classes,pacifisme,anticléricalisme, christianisme,antimilitarisme…).
Une plaque commémorative sur la maison de Nikolay Intsertoff qui était le secrétaire de l'organisation des espérantistes à Moscou[52]
Ainsi, lemilitantisme est apparu rapidement dans le monde de l'espéranto, pour son avantage et pour son malheur, car il a également été persécuté par lesrégimes totalitaires (nazi et stalinien) et a attiré la suspicion d'autres pays[53][source insuffisante].
Défense ou promotion de l'utilisation de l'espéranto
Afin de développer l'espéranto, des espérantistes, à la suite de la résolution de la SDN de 1922 encourageant son enseignement[Qui ?] ont tenté de l'introduire à l'école dans plusieurs pays[Où ?][Quand ?].
En France, en 1922, le ministre de l'Éducation conservateurLéon Bérard avait fait« interdire dans toutes les écoles françaises l’enseignement et la propagande pour l’espéranto, comme vecteur dangereux d’internationalisme et comme concurrent au rôle de la langue française dans le monde »[5]. Dès 1924, le gouvernement radical d'Edouard Herriot supprime cette interdiction. En 1936 le gouvernement de Front Populaire et son ministre de l'Education Jean Zay autorisent l'enseignement de l'esperanto à l'école.
EnHongrie, il est la troisième langue à être enseignée.
Plus récemment, la mobilisation a été forte sur le siteChange.org (campagne présidentielle de Barack Obama) pour proposer l'espéranto dans les écoles primaires des États-Unis.
Outre le fait que certains lauréats du prix Nobel se soient montrés favorables à l'espéranto, voire qu'ils aient milité pour, depuis la création duprix Nobel de la paix en 1901, la langue internationale espéranto a été à plusieurs reprises proposée comme candidat pour ce prix, par le biais d'une grande organisation espérantiste ou d'une personnalité qui s'est illustrée par son action pour cette langue. Au cours duXXe siècle,Zamenhof,Felix Moscheles,Andreo Cseh et l'Association mondiale d'espéranto ont été proposés comme candidats entre 1907 et 1988. En 2008, de nombreux organes de presse dans le monde entier ont mentionné l'espéranto comme possible lauréat, ce qui a alimenté les débats chez les militants, tout en apportant les moyens d'apparaître dans la presse.
Après la diffusion d'une dépêche de l'AFP et deAP, le, les médias font largement écho que l'« Espéranto est candidat auprix Nobel de la paix en2008 » parmi 197 autres candidats. En fait, deux parlementaires suisses[Note 4] ont proposé la candidature de l'Association universelle d'espéranto[54],[55], mais l'AFP mentionne l'Espéranto et non l'UEA.
D'après le site d'information espérantophoneLibera Folio[56],Zamenhof en 1907 et plusieurs fois dans les années suivantes[Note 5], les espérantistesFelix Moscheles en1913,Andreo Cseh (en1934) et UEA (en1954,1955,1988) ont déjà été proposés au prix Nobel de la Paix. Cependant, les archives du prix Nobel restent secrètes pendant 50 ans, et des informations plus récentes proviennent de révélations faites souvent par les proposants.Alfred Hermann Fried, lauréat du prix Nobel en 1911, était un espérantiste.
Au sortir de laPremière Guerre mondiale, le mouvement espérantiste, gravement touché,se releva très vite. On[Qui ?] proposa à laSociété des Nations d'inciter les pays du monde à enseigner cette langue de façon universelle : « Au cours des deux premières Assemblées, des délégués de l'Afrique du Sud, du Brésil, de la Belgique, du Chili, de la Chine, de la Colombie, d'Haïti, de l'Italie, du Japon, de l'Inde, de la Perse, de la Pologne, de la Roumanie et de la Tchécoslovaquie présentèrent des résolutions proposant que la Société des Nations recommande l'enseignement universel de l'Espéranto dans les écoles comme langue auxiliaire internationale[57]. »
Sous l'impulsion du secrétaire généralInazō Nitobe, un rapport favorable en proposa l'adoption le[57], études et témoignages à l'appui.
Cependant, la proposition d'adoption de l'espéranto comme langue internationale, soumise au vote par la délégation iranienne, fut rejetée en grande partie à cause de la délégation française. Cette campagne de dénigrement pour éliminer un rival potentiel au rayonnement français se répéta pour d'autres organismes comme laCommission internationale de coopération intellectuelle ou laposte et les télégraphes[58].
Les élections européennes dejuin 2004 ont vu l'apparition enFrance de la listeEurope Démocratie Espéranto qui n'avait pas pour vocation à avoir des élus mais souhaitait ainsi faire connaître l'espéranto et proposer cette langue neutre comme une alternative à l'anglais, dont l'utilisation comme langue commune favorise les anglophones de naissance. Cette initiative était néanmoins controversée au sein des mouvements espérantistes car l'espéranto se veut être une langue apolitique et internationale (c'est-à-dire pas seulement européenne). La liste a reçu 25 259 voix, soit environ 0,15 % des voix exprimées. Le mouvement Europe Démocratie Espéranto a à nouveau présenté des listes aux élections européennes de 2009, 2014 et 2019 et se structure désormais au niveau européen[59].
D'aucuns[Qui ?] argumentent qu'apprendre une langue implique de se soumettre à la culture qui lui est liée[60],[61],[62] ; c'est aujourd'hui l'anglais qui est en ligne de mire, de par son emploi considérable dans les échanges internationaux. En Europe, cette utilisation de l'anglais s'est développée après laSeconde Guerre mondiale, lorsque l'Europe de l’Ouest passa sous influence desÉtats-Unis, bien que des réactions à la propagation de l'anglais se soient fait remarquer au début duxxe siècle, notamment en Asie[Note 6]. Le besoin de créer artificiellement une langue auxiliaire commune semblait avant cette époque plus évident, car il n'existait pas vraiment d'alternative établie.
Parmi les arguments qui peuvent être exposés par les partisans d'une langue alternative à l'anglais pour les relations internationales, on peut énoncer les suivants :
l'utilisation de l'anglais dans les relations internationales favorise les anglophones de naissance dans le recrutement ; viennent ensuite les personnes qui auront eu la possibilité (financière entre autres) d'aller étudier dans un pays anglophone. L'Union européenne, qui dépense 1 % de son budget dans la traduction de ses directives, traités ou séances dans sesvingt-trois langues officielles, fait plus volontiers appel à des employés de langue maternelle anglaise ;
l'anglais, comme toute langue étrangère, nécessite un apprentissage long et complexe, ce qui rend donc plus difficile sa maîtrise. Bien qu'en France, il soit généralement appris dès le collège, voire introduit dès le cours moyen, la maîtrise n'en est pas totalement acquise au baccalauréat[Note 7]. L'accès à une éducation longue, à la culture mondialisée et à Internet n'est pas aussi évidente qu'on pourrait le croire ;
corollaire, l'anglais est rarement utilisé correctement et fait place à des formes simplifiées comme leglobish[63], appauvrissement dont risquerait de pâtir l'anglais même. Si, lors de voyages, un anglais simplifié peut s'avérer utile dans les aéroports, les hôtels, les taxis, ou les contextes professionnels techniques restreints, c'est-à-dire pour des tâches particulières, une maitrise plus complète est indispensable pour des conversations généralistes (« de tous les jours ») ;
d'autres voient encore le risque d'unimpérialisme linguistique dans la multiplication d'anglicismes, notamment lors de l'emprunt lexical de nouveaux mots que l'on ne prend plus la peine d'adapter ou de traduire (commeweb,mail…).
Dès sa création, le but de l'espéranto a été d'être une langue auxiliaire neutre, facile à apprendre et n'appartenant à aucune puissance, afin de réduire le risque d'uniformisation culturelle, permettant à chaque peuple de conserver et développer l'usage de sa langue. Plutôt que de s'opposer à une langue dominante (maintenant l'anglais, mais alors le français) comme outil de communication international, l'espéranto est proposé comme alternative à tous les impérialismes linguistiques. L'espéranto ne s'étant pas développé comme l'anglais, il est difficile de savoir si plus de personnes dans le monde auraient pu l'utiliser comme outil de communication ou si son usage aurait permis plus de choses qu'un usage pratique ; il reste néanmoins le fait que cette langue n'appartient à personne et permet par là davantage d'égalité au départ.
Cette opposition « anglais-espéranto » pour le choix d'une langue internationale n'est pas forcément teintée d'anti-américanisme. Elle est parfois motivée par une volonté de protéger l'anglais d'un appauvrissement. L'histoire montre aussi qu'au début des années 1920, lorsque le français était encore considéré comme la langue de la diplomatie, l'espéranto a subi des attaques très dures de la part du gouvernement conservateur de la France puisqu'il s'est opposé à son utilisation à la SDN et en a interdit l'apprentissage à l'école[64].
Par ailleurs, les personnes apprenant l'espéranto développent en général un intérêt vaste pour les langues étrangères et diverses expériences ont montré lavaleur propédeutique de l'espéranto, c'est-à-dire que l'apprentissage de l'espéranto facilite l'étude ultérieure d'autres langues.
L'espéranto a été créé dans le but de remplir un idéal de compréhension entre les peuples, à l'époque où naissaient ou se développaient d'autres idéaux. Parmi les premiers groupes s'étant formés, plusieurs furent des groupesanarchistes comme le cercle parisienPaco-Libereco (Paix-Liberté), ainsi qu'en Russie, en Chine, etc.[65], mais aussi des groupes ou individualités de familles politiques ou spirituelles diverses
Quelques-unes des figures de ce militantisme sont :
Élisée Reclus, penseur de l'anarchisme, qui s'est exprimé favorablement envers l'espéranto dans son livreL'Homme et la Terre (1905) ;
Eugène Adam ditEugène Lanti, autodidacte, militant anarchiste puis communiste et enfin espérantiste, fondateur de l'Association Mondiale Anationale (Sennacieca Asocio Tutmonda, SAT) ;
Paul Berthelot[66] (aussi connu sous le pseudonyme Marcelo Verema), fondateur de la revueEsperanto (organe de l'association mondiale d'espéranto, membre du comité linguistique d'espéranto et initiateur de laRevue Sociale Internationale d’inspiration anarchiste), qui mourut au Brésil à 28 ans ;
Liu Shifu, écrivain chinois, considéré comme le premier anarchiste en Chine. Il fonde le Groupe de Guangzhou, dont le journalVoĉo de la Popolo, débuté en espéranto, fut le premier et le principal organe de l'anarchisme chinois dans les années 1910. Son pseudonyme en espéranto était Sifo ;
Sakae Osugi, anarchiste japonais, qui fonda des écoles d'espéranto au Japon ;
Taiji Yamaga, anarchiste pacifiste et espérantiste japonais, qui échappa aux purges et à la guerre en partant en Chine, puis aux Philippines. Après 1945, il participa au Japon au retour du militantisme anarchiste et pacifiste et édita le journalCitoyen du monde (Mondcivitano, en espéranto) ;
Ba Jin ou Pa Kin (pseudonyme tiré des noms de Bakounine et Kropotkine), écrivain « anarcho-communiste » qui s'engagea dans le mouvement espérantiste à partir de 1924 ;
Yves Peyraut, espérantiste depuis 1950, cofondateur deRadio libertaire (1981) puis président de SAT (1984-2001) ;
Jean-Paul II, le pape polonais ayant joué du théâtre en espéranto dans son adolescence, qui fut le premier à saluerurbi et orbi deux fois par an en espéranto. Depuis longtemps, la radio du Vatican diffusait déjà plusieurs fois par semaine en espérantoRadio Vatican.
Dans son mémoireLes activités en Belgique d’un anthropologue anarchiste :Eugène Gaspard Marin (1883-1969)[67], Jacques Guillen témoigne de la précocité des rapports entre les anarchistes et l'espéranto en parlant d'Eugène Gaspard Marin, qui dès 1904 donnait des cours d'espéranto et publia avec Émile Charpentier, pour leCongrès anarchiste international d'Amsterdam de 1907, la brochureLes anarchistes et la langue internationale espéranto.« Le rapport […] ne fut pas lu à cause de la longueur des débats. Toutefois une résolution fut prise : il est conseillé aux militants anarchistes d’étudier l'espéranto pour les prochains congrès, afin de faciliter les débats de l'Internationale Libertaire. »
L'idée de neutralité absolue vis-à-vis de la politique prônée par certains ne convenait pas à d'autres, qui ont vu l'espéranto comme un outil de lutte des classes (« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ») et d'émancipation des travailleurs (rompre le cercle de la guerre est un conflit social opposant des hommes qui ne se connaissent pas aux dépens d'hommes qui ne se connaissent que trop bien, au sortir de laPremière Guerre mondiale).
Se sont donc formés des cercles, groupes, associations, qui avaient pour but d'amener aux idées de prolétariat, de lutte des classes, d'internationalisme, d'anti-impérialisme, par le biais de clubs d'apprentissage de l'espéranto (voir par exemple la vie deVerda Majo, espérantiste japonaise partie combattre l'impérialisme nippon en Chine).
Dans la première moitié du vingtième siècle, en plus des associations spécifiquement espérantophones, on retrouve cette volonté de lier l'espéranto avec la culture de la lutte des classes dans le nom de groupements tels que laKorea Artista Proletaria Federacio (Association coréenne des artistes prolétariens, 1925) ou laNippona Proleta Artista Federacio (Fédération artistique prolétaire japonaise, 1928) devenueFederacio de Proletaj Kultur Organizoj Japanaj (Fédération des Organisations culturelles prolétaires japonaises), même si leurs productions ne sont généralement pas en espéranto.
Lepacifisme est également très présent chez la plupart des espérantistes : faire la guerre, c'est soit rompre la neutralité des espérantistes, soit pousser des prolétaires à affronter d'autres prolétaires, et les conflits duXXe siècle ont tantôt mis à mal cet idéal, tantôt rendu ce pacifisme encore plus exacerbé.
Pendant laguerre d'Espagne, nombre d'espérantistes se sont rangés, voire ont combattu, du côté de la République[68]. À Malaga, en, un groupe espérantiste fut fusillé par lesfranquistes pour la seule raison qu'il était espérantiste[65].
Pendant les deux guerres mondiales, l'espéranto fut utilisé pour permettre aux blessés et aux prisonniers de contacter leur famille, ou pour aider des personnes persécutées à fuir les régimes totalitaires[69],[Note 8].
Certains espérantistes allèrent au bout de leur engagement pacifiste, comme le japonaisYui Chunoshin, qui a contribué à faire connaître lesHibakusha (les victimes de la bombe atomique) à l'époque où le sujet était encore tabou, en traduisant en espéranto des témoignages d'irradiés. Plus tard, militant pour lapaix au Viêt Nam, il s'immola pour manifester contre le soutien de son pays à la guerre. Son geste eut aussi pour conséquence une vague de sympathie au Japon envers l'espéranto.
Plus récemment, on peut noter la participation de la fraction pacifiste de SAT au soutien du combat de la CMC (Coalition contre les bombes à sous-munitions). L'association fait désormais partie de la coalition[70].
Après consultation de ses membres, Europe Démocratie Espéranto, section française, a écrit le au président de la République française pour demander que la France signe et ratifie letraité d'interdiction des armes nucléaires.
Lors de son assemblée générale, le, le mouvement Europe Démocratie Espéranto (section française) a décidé d'adhérer à laCampagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN). Depuis cette date, Europe Démocratie Espéranto est une organisation partenaire de ICAN-France.
Depuis le, Progresemaj Esperantistoj est membre de l'associatio Abolition des armes nucléaires Maison de Vigilance.
Dans lesannées 1990, à la fin de l'Union soviétique et de la division du monde en deux blocs, les termes commeanticapitalisme laissèrent plus de place à d'autres concepts tels que l'altermondialisme, regroupant des militants dont les combats sont divers.
Les militants espérantistes altermondialistes et leurs actions sont également hétéroclites : certains militent pour l'espéranto, contre l'impérialisme linguistique ; d'autres l'utilisent pour coordonner des manifestations anti-G8[71].
Autre exemple, l'Assemblée Sociale Mondiale (MAS : Monda Asembleo Socia), créée en 2005, au fonctionnement particulier (travaillant exclusivement par Internet et n'ayant ni président ni comité de direction), vise à promouvoir la paix dans le monde, défendre les intérêts de l'humanité, la solidarité, et contribue à « l'élaboration d'une société à l'échelle mondiale sans classe et sans exploitation, une société qui respecte la dignité de ses membres sans distinction d'âge, de couleur de peau, de sexe, d'orientation sexuelle, d'appartenance ethnique ou religieuse - une société qui organise son économie selon les besoins de chacun de ses membres, tout en protégeant la planète Terre pour lesgénérations futures[72]. » On doit à MAS notamment la version en espéranto[73] duMonde diplomatique.
Critique du militantisme au sein de la communauté espérantiste
Ironie d'un dessinateur espérantophone pour ceux qui croient voir desmonuments à l'espéranto partout.
Quand des espérantistes vénèrent Zamenhof en le qualifiant de « majstro » (maître), d'autres ironisent sur leculte de la personnalité en l'appelant « sankta Zaza » (saint Zaza).
Les personnes pratiquant l'espéranto étant très diverses (allant de celles qui ne font que le pratiquer en tant que langue à celles qui veulent qu'il devienne lalangue auxiliaire internationale[Note 9], voire la langue mondiale ; des religieux aux anarchistes[Note 10]...), il est difficile de faire un portrait-type du militant espérantiste. Certains espérantophones ne seront pas militants, certains militants espérantistes parleront à peine l'espéranto. Et ainsi, certains comportements seront jugés trop militants par d'autres espérantistes.
On peut ainsi assister à des reproches envers ceux qui auraient une trop grande conviction en la valeur de l'espéranto ou qui ne respecteraient pas la décision d'autres de quitter le mouvement.
Cette diversité d'opinion fait qu'il est rare qu'une action militante remporte l'adhésion de tous les espérantistes. Par exemple, la création d'un parti politique (EDE) a été critiquée, d'une part, par ceux qui estimaient que l'espéranto devait rester neutre politiquement et, d'autre part, par ceux qui contestaient l'idée même d'Europe politique. Autre exemple, une campagne de publi-information dans plusieurs quotidiens nationaux (treize pays, vingt journaux dontLe Monde[74] etLe Figaro[75]) financée par le mécène japonais Etsuo Miyoshi a pu être jugée par certains comme trop partisane, trop offensive, trop publicitaire ou trop inefficace[76].
Bien qu'il soit couramment utilisé dans un contexte associatif, l'usage de l'espéranto dans un contexte professionnel est jusqu'à présent resté relativement limité. Par exemple, l'associationRéinsertion et Espéranto, de 1997 à 2008, forma et embaucha en CDI àMontpellier des jeunes chômeurs avec l'espéranto dans le cadre du dispositifEmplois-jeunes.
Afin d'encourager l'usage de l'espéranto dans un contexte professionnel, quelques chefs d'entreprises se sont regroupés au sein d'une association,Entreprise-Esperanto[77], dont l'objectif est d'accompagner les entreprises ayant des besoins de communication internationale et qui souhaitent utiliser l'espéranto.
Le 28 mai 2015, la plateforme d'apprentissage de languesDuolingo lance un cours d'espéranto gratuit pour les anglophones[78]. À la suite de labeta-test qui dure un an et demi, un deuxième cours d'espéranto, dispensé en espagnol, apparaît sur la plateforme[79]. En 2020, un autre cours d'espéranto, enseigné en français, commence sa phase de bêta-test[80]. En octobre 2018 apparaîtLernu!, une plateforme d'apprentissage en ligne pour l'espéranto[81]. Les plateformes d'apprentissage de langues comme Drops,Memrise et LingQ proposent également des supports pour l'espéranto[82].
En fait, l'usage oral de la langue, de la simple conversation à lamusique, s'est surtout développé lorsque les voyages sont devenus plus accessibles et que lesrencontres internationales espérantophones se sont multipliées. La mise en place de services d'hébergement chez l'habitant, comme lePasporta Servo, et l'apparition de l'enregistrement sonore surcassette, de même que les programmes de conversation téléphonique par ordinateur (voix sur IP), ont contribué à faire progresser l'utilisation orale de la langue. Avec l'Internet, l'espéranto a trouvé un nouveau vecteur de communication, tant pour la langue écrite que pour la langue parlée[86]. La version deWikipédia en espéranto a dépassé le cap de 275 000 articles le[87].Amikumu[88][source insuffisante], une application mobile gratuite destinée à faciliter les contacts entre espérantophones est lancée le.
Avec l'accroissement du nombre de locuteurs, l'espéranto est devenu lalangue maternelle d'enfants issus de couples espérantophones (espérantophones natifs).
En défendant son idée à travers l'Europe, le Docteur Zamenhof s'est attiré la sympathie de nombreuses personnalités politiques, telles queGandhi ainsi que la communauté internationale duBahaïsme.
Clip de la chanson en espérantoLa fina venk' par i.d.c. (Éric Languillat).
La musique espérantophone est presque aussi ancienne que l'espéranto.La Espero, qui deviendra l'hymne du mouvement espérantophone, a été écrit par Zamenhof, peu après la publication du premier manuel,Langue Internationale, paru en 1887.
La musique espérantophone a suivi les évolutions technologiques, avec l'apparition des premiersvinyles dans lesannées 1960, puis l'apparition des musiques rock dans lesannées 1980, puis des disques compacts dans lesannées 1990 et enfin des formats électroniques téléchargeables via Internet depuis lesannées 2000.
Les premières émissions de radio en Espéranto datent de 1922 et furent émises àNewark (États-Unis[Où ?]) etLondres (Royaume-Uni). En 2012, les émissions sont principalement despodcasts, mais certaines radios diffusent une émission hebdomadaire comme Radio Havana Cuba, ouRadio libertaire à Paris.
La première radio diffusant entièrement en espéranto,Muzaiko, est apparue le. Elle émet sur Internet grâce à la technologie delecture en continu. Son programme se compose demusique espérantophone, d'interviews, et d'informations généralistes[91].
Il est aussi possible d'entendre de l'espéranto dans la version originale du filmBienvenue à Gattaca. En effet, les haut-parleurs de l'entreprise dans laquelle travaille le protagoniste de l'histoire font les annonces d'abord en espéranto puis en anglais[93].
Dans le feuilleton françaisOvni(s), l'un des personnages principaux, Véra Clouseau, connaît l'espéranto. Dans l'épisode 10 de la saison 2, une partie des dialogues de l'épisode sont en espéranto.
L'espéranto possède vingt-huitphonèmes : cinqvoyelles et vingt-troisconsonnes. Ils sont transcrits au moyen d'un alphabet de vingt-huit lettres : vingt-deux lettres de l'alphabet latin (q,w,x ety ne sont pas utilisés, sauf dans les expressions mathématiques), et six lettres utilisant deuxdiacritiques (accent circonflexe etbrève), propres à l'espéranto :ĉ,ĝ,ĥ,ĵ,ŝ,ŭ. L'orthographe est parfaitementtransparente : chaque lettre représente invariablement et exclusivement un seul phonème.
En plus de leur rôle premier de transcription, les lettres diacritées rappellent en espéranto l'orthographe ou la prononciation d'autres langues. Par exemple,poŝto « poste », rappelle graphiquement et phonétiquement le motpošta dutchèque, duslovaque, duslovène, duserbo-croate, mais aussi par la graphie les motsfrançais,anglais,néerlandais,allemandposte, post, post, Post, et par le son lebulgareпоща (prononcé['pɔʃtɐ]). L'espéranto aboutit souvent ainsi à un juste milieu rappelant plusieurs langues sources : ainsiĝardeno[d͡ʒarˈdeno] rappelle le françaisjardin, l'allemandGarten, le néerlandaisgaarden, l'italiengiardino et l'anglaisgarden.
La langue comporte unaccent tonique toujours situé sur l'avant-dernière syllabe des mots. Lesystème vocalique comporte cinqtimbres :a e i o u, correspondant aux valeurs du françaisâ é i ô ou, comme dans de nombreuses langues, sans distinction dequantité.
Extrait de lecture de la page Wikipédia espérantoFilologio.
Les lettres diacritées peuvent poser quelques problèmestypographiques à l'imprimerie ou l'informatique (plus particulièrement avec les systèmes informatiques anciens). Pour les francophones, le clavierBÉPO et lavariante Xorg du clavier AZERTY, ainsi que Firefox permettent d'accéder de façon native aux caractères accentués de l'espéranto. Des logiciels peuvent également être installés pour faciliter la frappe des six lettres diacritées[Note 11].
Il existe quelques orthographes alternatives couramment utilisées. L'une d'entre elles remplace les lettres avec des circonflexes par des digraphesh. Il existe également des solutions graphiques telles que l'approximation des circonflexes avec des accents circonflexes.
La méthode originale pour contourner lesdiacritiques a été développée par le créateur de l'espéranto lui-même,L. L. Zamenhof. Il recommandait, si l'on ne pouvait imprimer ces six lettres accentuées, d'utiliseru à la place deŭ, et des digraphes avech pour les autres lettres avec circonflexe. Par exemple,ŝ est remplacé parsh, comme dansshanco pourŝanco (chance). Lorsque l'orthographe correcte contientsh, les lettres doivent être séparées par une apostrophe ou un trait d'union, comme dansses-hora (six-heures) ouflug'haveno (aéroport)[94].
Malheureusement, les règles simplistes basées sur l'ASCII pour trier les mots échouent lors du tri des digraphes h, car lexicographiquement, les mots enĉ doivent suivre tous les mots enc et précéder les mots end. Le motĉu doit être placé aprèsci, mais dans le système H,chu apparaîtrait avantci.
Un système plus récent pour taper en espéranto est le « système x », qui utilisex à la place deh pour les digraphes, y comprisux pourŭ. Par exemple,ŝ est représenté parsx, comme danssxi pourŝi etsxanco pourŝanco.
Les digraphes x résolvent les problèmes du système h :
x n'est pas une lettre dans l'alphabet espéranto, donc son utilisation n'introduit pas d'ambiguïté.
Les digraphes sont maintenant presque toujours correctement triés après leurs équivalents en une seule lettre ; par exemple,sxanco (pourŝanco) vient aprèssuper, tandis queshanco vient avant. Le tri échoue uniquement dans le cas peu fréquent d'unz dans des mots composés ou non assimilés ; par exemple, le mot composéreuzi (« réutiliser ») serait trié aprèsreuxmatismo (pourreŭmatismo « rhumatisme »).
Le système x est devenu aussi populaire que le système H, mais il est depuis longtemps perçu comme étant contraire auFundamento de Esperanto. Cependant, dans sa décision de 2007, l'Akademio de Esperanto a émis une autorisation générale pour l'utilisation de systèmes de substitution pour la représentation des lettres diacritiques de l'espéranto, à condition que cela soit fait uniquement« lorsque les circonstances ne permettent pas l'utilisation des diacritiques appropriés, et lorsque, en raison d'un besoin particulier, le système h fixé dans leFundamento n'est pas pratique »[95]. Cette disposition couvre des situations telles que l'utilisation du système x en tant que solution technique (pour stocker des données en ASCII pur) tout en affichant correctement les caractères Unicode appropriés à l'utilisateur final.
Un problème pratique de substitution des digraphes que le système x ne résout pas complètement est la complication des textes bilingues.Ux pourŭ pose particulièrement problème lorsqu'il est utilisé aux côtés de texte en français, car de nombreux mots français se terminent enaux oueux. Par exemple,Aux est un mot dans les deux langues (aŭ en espéranto). Toute conversion automatique du texte modifiera les mots français ainsi que l'espéranto. Quelques mots anglais commeauxiliary etEuxine peuvent également souffrir de telles routines de recherche et remplacement. Une solution courante, telle que celle utilisée dans le logicielMediaWiki deWikipédia depuis l'intervention deBrion Vibber en janvier 2002, est d'utiliserxx pour échapper à la conversion deux enŭ, par exempleauxx produit ‹ aux ›[96],[97]. Quelques personnes ont également proposé d'utiliservx au lieu deux pourŭ afin de résoudre ce problème, mais cette variante du système est rarement utilisée.
Lagrammaire de base de l'espéranto se fonde sur seize principes énoncés dans leFundamento de Esperanto, adopté comme référence intangible au premiercongrès mondial d'espéranto deBoulogne-sur-Mer en1905. Ils ne constituent cependant qu'un cadre dans lequel ont été progressivement dégagées des règles plus détaillées.
La régularité de la langue permet d'en expliquer la grammaire de façon aisée sans avoir recours à la terminologie technique habituelle, parfois difficile pour certains néophytes. L'ouvragePlena Manlibro de Esperanta Gramatiko propose ainsi un panorama complet de la grammaire espérantophone sans vocabulaire complexe.
Lesverbes se caractérisent par une série de seulement six désinences ou finales détachables invariables qui forment uneconjugaison, avec, mêlant des valeurstemporelles pour l'indicatif etmodales : —i pour l'infinitif, —is pour le passé, —as pour le présent, —os pour le futur, —us pour le conditionnel, —u pour levolitif. Ces terminaisons sont les mêmes pour toutes les personnes et tous les verbes.
L'espéranto utilise également commedéterminants un ensemble depronoms-adjectifs assemblés systématiquement à partir d'une initiale et d'une finale caractéristiques :
finales :-a (qualité),-u (individu),-o (chose),-es (possession). Les deux premières de ces séries varient en nombre et en cas, la troisième en cas uniquement.
L'espéranto recourt également à diversesparticules invariables dans l'organisation de la phrase : il s'agit deconjonctions decoordination (kaj « et »,aŭ « ou »,do « donc »,sed « mais »…) ou desubordination (ke « que »,ĉar « parce que »,dum « pendant que »,se « si »…) qui précisent les rapports entrepropositions, et des adverbes simples à valeur spatiale, temporelle, logique ou modale. Par exemple,ne marque lanégation, etĉu marque l'interrogation globale.
l'article défini se place au début du groupe nominal ;
l'adjectif précède généralement le substantif ;
les prépositions se placent au début du groupe prépositionnel ;
les adverbes précèdent généralement l'expression qu'ils modifient ;
les conjonctions précèdent la proposition qu'elles introduisent.
D'une manière générale, on peut dire que l'ordre dessyntagmes est libre mais que la disposition desmorphèmes à l'intérieur d'un syntagme est fixée par l'usage.
Certaines tendances expressives peuvent sembler peu communes par rapport à l'usage dufrançais :
les prépositions sont volontiers préfixées au verbe, produisant des doublets entre formulation intransitive avec groupe prépositionnel et formulation transitive à verbe préfixé :Ni diskutos pri la afero ~Ni pridiskutos la aferon. « Nous discuterons de l'affaire. » (Tous les verbes à préposition préfixée ne forment cependant pas doublet : par exemple,altiri « attirer » diffère detiri al « tirer à ».) ;
unsyntagme peut facilement se condenser enmot composé :Knabo kun bluaj okuloj. ~Bluokula knabo. « Un garçon aux yeux bleus. » ;
l'emploi de l'adverbe dérivé (issu de l'usage poétique) est très étendu dans la langue courante (orale comme écrite).
Du fait de l'absence de restriction sur la combinaison desmonèmes, une même phrase, compte tenu des habitudes liées à la langue d'origine, peut se formuler de multiples façons :
mi enigis ĉion en la komputilon. ~ Mi enkomputiligis ĉion. ~ Mi ĉion enkomputiligis. « J'ai tout introduit dans l'ordinateur. » ;
mi iros al la hotelo per biciklo. ~ Mi alhotelos bicikle. ~ Mi biciklos hotelen. « J'irai à l'hôtel à vélo. » ;
mi iros al la kongreso per aŭto. ~ Mi alkongresos aŭte. ~ Mi aŭtos kongresen. « J'irai au congrès en voiture. » ;
ni estas de la sama opinio. ~ Ni havas la saman opinion ~ Ni samopinias. « Nous sommes du même avis. ».
Au même titre que la majorité des langues européennes dont le français qui tirent leurs racines en partie du latin et du grec et quiempruntent à l'anglais ou à d'autres langues, l'espéranto est une langue construitea posteriori : elle tire sesbases lexicales de langues existantes. Les principales sources sont, par importance décroissante[99] :
Les mots provenant d'autres langues désignent surtout des réalités culturelles spécifiques :boaco « renne » (dusame),jogo « yoga » (dusanskrit),haŝioj « baguettes (pour manger) » (dujaponais), etc.
Les morphèmes grammaticaux doivent beaucoup au latin et dans une moindre mesure au grec ancien. Une très petite partie selon certains est construitea priori sans référence évidente à des langues existantes. Pour d'autres, il s'agit d'éléments profondément remaniés rappelant ceux de langues préexistantes, comme la série des corrélatifs.
Le vocabulaire de l'espéranto était construit à partir d'environ 1800 radicaux dans leFundamento de Esperanto de1905. En2002, après un siècle d'usage, le plus grand dictionnaire monolingue en espéranto (Plena Ilustrita Vortaro de Esperanto), en comprend 16 780 correspondant au moins à 46 890 éléments lexicaux. Ce nombre continue à augmenter notamment avec le vocabulaire technique spécialisé davantage pris en compte.
Laformation des mots espéranto est traditionnellement décrite en termes dedérivation lexicale paraffixes et decomposition. Cette distinction est cependant relative, dans la mesure où les « affixes » sont susceptibles de s'employer aussi comme radicaux indépendants : ainsi lediminutif-et- forme l'adjectifeta « petit (avec idée de faiblesse) », lecollectif-ar- forme le nomaro « groupe », lecausatif-ig- forme le verbeigi « faire, rendre », etc.
Les deux principes essentiels de formation des mots sont :
l'invariabilité des radicaux : contrairement à ce qui peut se passer par exemple en français, en anglais, en allemand… la dérivation ne provoque aucune altération interne des monèmes :vidi « voir »,vido « vue »,nevidebla « invisible »
l'ordre de composition où l'élément déterminant précède le déterminé :kanto-birdo « oiseau chanteur » etbirdo-kanto « chant d'oiseau »,vel-ŝipo « bateau à voile, voilier » etŝip-velo « voile de bateau »,cent-jaro « centenaire (= centième année) » etjar-cento « siècle (= centaine d'années) ». Pour l'initiation à la langue, Zamenhof recommandait de séparer par un petit tiret les différents radicaux, mais dans l'écriture courante, ces petits tirets sont ensuite très souvent supprimés.
En théorie, il n'existe pas d'autre limite quesémantique à la combinatoire des radicaux. Il en résulte un certain schématisme qui aboutit à la formation systématique de longues séries sur le même modèle, parfois sans équivalent direct dans d'autres langues. Par exemple :
à côté desam-land-ano « compatriote », littéralement membre du même pays, etsam-klas-ano « camarade de classe », il existesam-ide-ano « partisan du même idéal » etsam-aĝ-ulo « personne du même âge »
pour exprimer le fait de prendre une couleur, le français possède « rougir, jaunir, verdir, bleuir, blanchir, brunir, noircir ». L'espéranto possède comme équivalents respectifsruĝ-iĝi, flaviĝi, verdiĝi, bluiĝi, blankiĝi, bruniĝi, nigriĝi mais le procédé y est illimité :griziĝi « devenir gris »,oranĝiĝi « devenir orange », etc.
il est possible de former lecontraire de n'importe quelle notion par le préfixe très fréquentmal- :ĝoja « gai » ~malĝoja « triste »,helpi « aider » ~malhelpi « gêner »,multe « beaucoup » ~malmulte « peu », etc.[Note 13]
Ce schématisme a pour effet de diminuer le nombre de radicaux nécessaires à l'expression au profit de dérivés, réduisant ainsi la composanteimmotivée du lexique. Le procédé pouvant parfois paraître lourd, la langue littéraire a cependant introduit quelques radicaux alternatifs à titre de variantesstylistiques : par exempleolda « vieux » peut doublermaljuna (formé surjuna « jeune ») oumalnova (formé surnova « neuf, nouveau »). L'usage courant tend cependant à préférer les dérivés[100],[101],[102].
Le système de dérivation s'adapte aisément aux besoins en mots nouveaux. Ainsi, du motreto (« réseau, filet »), on a extrait le radicalret- pour former tout un ensemble de mots liés àInternet :retadreso (« adresse de courriel »),retpirato (« pirate informatique »), etc.
Traduction : L'accent tonique est sur l'avant-dernière syllabe. Le cœur de la syllabe est formé par une voyelle. Les voyelles jouent un grand rôle dans le rythme de la parole. Les substantifs finissent par-o, les adjectifs par-a. La marque du pluriel est-j. Le pluriel de « lasta vorto » (« dernier mot ») est « lastaj vortoj ».
Tout autant destinés à lui faire honneur qu'à lui faire de la propagande, un certain nombre d'objets (rue, arbre, statue, etc.) ont été baptisés avec le nom de l'espéranto ou de son initiateur Louis-Lazare Zamenhof, ou leur sont liés. On les a dénommés "ZEO", qui est un acronyme qui signifieZamenhof-Esperanto-Objekto (objet Zamenhof-Esperanto).
↑Lesarchives de la commission Nobel montrent que déjà en 1907,Zamenhof a été nommé pour le prix Nobel de la Paix par douze parlementaires britanniques. Il a été de nouveau nommé en1909, et en1910 il a été nommé non seulement par quatre parlementaires britanniques, mais aussi 42 membres du Parlement français. Cette année, la commission semble avoir pris l'affaire au sérieux, car l'archive indique que la nomination a été officiellement évaluée parHalvdan Koht, historien norvégien, membre du comité Nobel et aussi ministre des Affaires Étrangères de Norvège. Zamenhof a été nommé aussi en1913,1914,1915,1916 et1917 (d'aprèsLibera Folio).
↑Il est désormais presque obligatoire d'obtenir en France un score de 750 points sur 990 au test duTOEIC pour valider un diplôme d'ingénieur, ce qui correspond au niveau « Opérationnel de base ». En 2005, la moyenne nationale était de 692 points, le TOEIC étant passé principalement par des étudiants ayant un haut niveau d'études. Les pays d'Europe ont des scores relativement hauts (en moyenne 688 en 2005) mais sont les pays qui passent le moins ce test. Toujours en 2005, la moyenne d'Asie hors Japon et Corée était de 530 points, et celle d'Amérique du Sud de 427 points ((en)« ETS releases TOEIC Report on Test-Takers Worldwide », sureu.toeic.eu,(version du surInternet Archive) ;« The TOEIC® Test : Test of English for International Communication », surtoeic.co.nz,(consulté le)). Également, ce test est, à quelques exceptions près, passé par une très faible partie de la population, cette partie étant généralement composée d'étudiants visant un métier lié à l'international, ayant déjà effectué plusieurs années d'apprentissage, et pouvant payer ce test.
↑« Position officielle du gouvernement français sur l'espéranto : Circulaire ministérielle du 3 juin 1922 interdisant toute propagande en faveur de l'Espéranto », surbertin.biz(consulté le) :« Je crois aujourd'hui devoir appeler votre attention sur les dangers que l'enseignement de l'Espéranto me parait présenter dans les circonstances que nous traversons. Il serait fâcheux que l'éducation à base de culture latine que nous défendons puisse être amoindrie par le développement d'une langue artificielle qui séduit par sa facilité. Le français sera toujours la langue de la civilisation et, en même temps, le meilleur moyen de divulguer une littérature incomparable et de servir à l'expansion de la pensée française. […] Aussi bien, les dangers de l'Espéranto semblent s'être accrus depuis ces derniers temps. Des organisations internationales, qui ont leur siège à l'étranger, s'efforcent de développer les relations entre les groupes espérantistes des divers pays. […] Ces groupements visent surtout l'esprit latin et, en particulier, le génie français. […] Je vous prie également d'avertir les professeurs et les maîtres d'avoir à s'abstenir de toute propagande espérantiste auprès de leurs élèves. Vous inviterez les chefs d'établissements à refuser d'une manière absolue le prêt des locaux de leurs établissements à des Associations ou des organisations qui s'en serviraient pour organiser des cours ou des conférences se rapportant à l'Espéranto. »
↑Jacques Gillen,Les activités en Belgique d'un anthropologue anarchiste : Eugène Gaspard Marin (1883-1969), Université libre de Bruxelles, Faculté de Philosophie et de Lettres, 1996–1997, 120 p.(lire en ligne[PDF]).
Traité présentant plusieurs dizaines de langues construites ou d'idées à leur sujet, deDescartes àPeano. Introduit la distinction entre systèmesa priori, systèmes mixtes et systèmesa posteriori. La reproduction enfac-simile publiée par G. Olms,coll. « Documenta Semiotica », Hildesheim, New York, 2001,(ISBN978-3-487-06885-5) contient aussi celle de la suite de cet ouvrage,Les nouvelles langues internationales (dont l'édition originale non datée fut publiée à compte d'auteur), avec un appendice bibliographique par Reinhard Haupenthal.
Thomas Creusot,Espéranto et espérantismes en France. L'utopie en pratique, Paris, Perrin, 2025.
Analyse linguistique, culturelle et politique de différents candidats au rang de langue internationale, de l'anglais à l'espéranto en passant par l'anglais basic et l'interlingua. Prix Maxwell 1990.
YvonneLassagne-Sicard,Que vive la langue française et que vive l'espéranto ! : une langue pour la France, le français : une langue pour le monde, l'espéranto, Paris, Arcam,, 255 p.(ISBN978-2-86476-386-4).
Ce couple raconte son voyage à la découverte du monde. Ils ont appris l'espéranto, ce qui leur a permis de nombreuses rencontres. Également disponible en espéranto.