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| Capitale | Briançon |
|---|---|
| Langue(s) | Français,occitan (vivaro-alpin),arpitan |
| Religion | Catholicisme, minoritéprotestante |
| Grande Charte | |
| 1713 | traité d'Utrecht |
| Révolution française |
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Les formulesrépublique des Escartons,Escartons deBriançon etprincipauté du Briançonnais désignent l'ensemble formé par cinq territoires montagnards duDauphiné bénéficiant d'un statut particulier à la suite de l'octroi à leurs habitants d'une charte du par ledauphin de ViennoisHumbertII, en contrepartie du versement d'une indemnité.
Ces quatreescartons, regroupant 51 paroisses, étaient ceux de :Briançon,Queyras,Oulx (la haute vallée duVal Cluson ouPragela a intégré l'escarton d'Oulx en 1343) etChâteaudauphin.
La charte des Escartons est de quelques années antérieure à l'achat du Dauphiné, jusque-là fief duSaint-Empire, par le roi de FrancePhilippeVI de Valois, en 1349. La négociation est effectuée par son fils, le duc de Normandie, futur roiJeanle Bon. Le statut des Escartons est conservé et perdure jusqu'en 1789 dans les escartons de Briançon et du Queyras, et jusqu'en 1802 dans ceux d'Oulx et de Châteaudauphin, cédés à lamaison de Savoie en 1713 (traité d'Utrecht) et rattachés par eux à leurprincipauté de Piémont.
De nos jours, ces territoires sont répartis entre le département français desHautes-Alpes (régionPACA) et les provinces italiennes deTurin et deConi (région duPiémont).
La dénomination de « république des Escartons » n'est pas d'origine : elle résulte d'uneinterpolation datant duXIXe siècle.
Le mot « escarton » est d'origine occitane, mais est resté en usage. Le terme français correspondant seraitécarton. Dans ce cas, il signifie simplement « pays »
La charte de franchises accordé par le dauphin Humbert II permet aux communautés des paroisses de répartir ou d'« escartonner » à leur convenance les contributions et les charges. Cet escartonnement est signalé pour la première fois dans une sentence arbitrale dans la châtellenie de Briançon du. Le nom d'« escarton » n'apparait pas dans la charte du mais est ensuite utilisé pour désigner chacune des cinq assemblées des délégués des communautés chargées de cet escartonnement, puis la circonscription territoriale de chacune de ces assemblées[1].
LeBriançonnais historique était limité :
Les quatre pays originels ouescartons regroupaient cinquante-et-une communautés. Deux escartons étaient situés dans le territoire de l'actuelleFrance et deux sur le territoire de l'actuelleItalie.
L'Escarton de Briançon regroupe les communautés de la Vallée de la Clarée, de laVallée de la Guisane,Vallée de la Cerveyrette, de la Vallée Supérieure de la Durance (c'est-à-dire la portion de la haute vallée de laDurance qui est comprise entre le confluent de la Durance et de la Cerveyrette, et lePertuis Rostan) et de la Vallouise.
Il comprend entre11 et 13 communautés selon que l'on considère ou non, Puy-Saint-André comme une communauté indépendante de Puy-Saint-Pierre, et Montgenèvre indépendante de Val des Près. Les associations, entre les membres de ces couples de communautés, ont été variables dans le temps et leurs intérêts souvent mêlés. De la même manière, les deux communautés de Vallouise et Névache n'ont pas toujours dépendu de la châtelainie de Briançon. La Vallouise constituait au Moyen Âge un mandement qui a été absorbé par celui de Briançon. Névache dépendait avant leXVIe siècle du châtelain deChâteau de Bramafam àBardonnèche.
Les représentants de l'Escarton se réunissent à Briançon qui est à la fois le siège du Châtelain et du tribunal de l'Escarton quoique, dans la plupart des communautés, les consuls se prononcent sur les infractions aux règlements locaux.
| Numéro | Communauté | Vallée | Communes actuelles | Paroisses ou annexes |
|---|---|---|---|---|
| 1 | Briançon | Vallée supérieure de la Durance | Briançon | Briançon |
| 2 | Cervières | Vallée de la Cerveyrette | Cervières | Cervières |
| 3 | Le Monêtier de Briançon | Vallée de la Guisane | Le Monêtier-les-Bains | Le Monêtier de Briançon Le Casset Le Freyssinet Les Guibertes Le Lauzet |
| 4 | Névache | Vallée de la Clarée | Névache | Névache Plampinet |
| 5 | Les Puys | Vallée supérieure de la Durance | Puy-Saint-Pierre Puy-Saint-André | Puy-Saint-Pierre (1148) Puy-Saint-André (1456) |
| 6 | Saint Chaffrey | Vallée de la Guisane | Saint-Chaffrey | Saint Chaffrey (1118) Chantemerle (1517) |
| 7 | Saint Martin de Queyrières | Vallée supérieure de la Durance | Saint-Martin-de-Queyrières | Saint Martin de Queyrières Queyrières-Sainte Marguerite Le Bouchier Prelles |
| 8 | La Salle | Vallée de la Guisane | La Salle-les-Alpes | Le Bez Les Pananches Villeneuve |
| 9 | Grand Villard | Vallée supérieure de la Durance | Villar-Saint-Pancrace | Villar-Saint-Pancrace (1148) |
| 10 | Le Val des Près | Vallée de la Clarée | Val-des-Prés Montgenèvre Clavières | Val-des-Prés (avant 1516) Montgenèvre (avant 1516) La Vachette (avant 1621) Les Alberts (1843)[3] |
| 11 | Vallouise | Vallouise | Vallouise Pelvoux Les Vigneaux Puy-Saint-Vincent L'Argentière-la-Bessée | Vallouise (Ville-Vallouise Puy-Saint-Vincent Les Près Puy Aillaud Le Villard de Vallouise Le Sarret Les Claux Saint Antoine) Les Vigneaux L'Argentière |
LeQueyras regroupait sept communautés :Arvieux,Château-Queyras,Molines-en-Queyras,Saint-Véran,Aiguilles,Abriès,Ristolas, avec pour capitale Château-Queyras.
Leval Varache (Varaïta) était constitué de quatre communautés, avec pour capitale Châteaudauphin :Le Chenal,Pont-sur-Chenal,Châteaudauphin,Bellin

Il correspondait aux parties amont duval de Suse et duval Cluson et regroupait vingt-neuf communautés, avec pour capitale Oulx :
Après laRéforme, les six communautés du val Cluson, qui étaient majoritairement protestantes,obtiennent[Quand ?] la constitution d'un cinquième escarton séparé de celui d'Oulx : celui duPragela.

En 1343, les communautés du Briançonnais rachetèrent audauphinHumbert II de Viennois ses droits seigneuriaux par une transaction conclue le au château deBeauvoir-en-Royans, que la coutume nomme « Charte des Escartons »[4].
Cette transaction reconnaissait et codifiait des pratiques antérieures ou des usages coutumiers et complétait des chartes spécifiques à des communautés particulières, dont les dauphins étaient convenus avec leurs sujets. Elle remplaçait plusieurs impôts et redevances par une rente de 4 000 ducats, payable chaque année le jour de laChandeleur et dont les communautés se répartissaient la charge dans le cadre d'assemblées nommées « escartons ».
Par la suite, les communautés veillèrent à la défense de leurs droits et firent reconnaître la charte des Escartons par les successeurs d'Humbert II qui en 1349 cédait le Dauphiné à lacouronne de France : tous les rois de France, deCharles V àLouis XVI, la confirmèrent à leur avènement par unelettre patente.
Par letraité d'Utrecht en 1713, la France cédait auduc de SavoieVictor Amédée II[note 1], en échange de la vallée deBarcelonnette, « tout ce qui est à l'eau pendante des Alpes du côté du Piémont » (tout ce qui à l'est de la ligne de partage des eaux), c'est-à-dire les communautés qui constituaient traditionnellement les escartons d'Oulx, de Valcluson et de Châteaudauphin. Ces communautés continuèrent à jouir, sous l'autorité du châtelain d'Oulx, délégué par l'intendance de Suse, de l'essentiel des privilèges qui leur avaient été garantis par la Charte des Escartons[5].
L'organisation prévue par la charte et les coutumes qui lui étaient attachées s'appliqua jusqu'au, date à laquelle elle fut abolie en ce qui concerne les communautés restées françaises par l'Assemblée constituante, ainsi que l'ensemble des privilèges détenus par des collectivités locales.
Les communautés devenues piémontaises, relevant depuis 1720 duroyaume de Sardaigne, en bénéficièrent jusqu'au, date de l'annexion duPiémont à laFrance[6] décidée par lePremier ConsulNapoléon Bonaparte.
À cette époque, les territoires sur lesquels la charte s'appliquait était habitée par environ 7 200 foyers, soit 40 000 habitants[réf. nécessaire].
La transaction de 1343 était l'aboutissement de processus politiques et sociaux qui s'étaient déroulés sur plusieurs siècles pendant lesquels le Briançonnais avait construit une identité politique.
À l'époque carolingienne, les communautés situées à l'ouest ducol de Montgenèvre appartenaient auroyaume de Bourgogne et celles qui se trouvent à l'est du même col appartenaient auroyaume d'Italie[7]. En 1038, l'empereurConrad II le Salique supprime le diocèse deMaurienne, dont l'évêque Thibaut avait participé à une ligue contre lui, et en confie les biens à l'archevêché d'Embrun et à l'évêque de Turin. Ce décret ne fut jamais complètement exécuté mais les paroisses du Briançonnais, située à l'ouest du Montgenèvre, durent, à partir de cette date, la dime à l'archevêque[8]. Les arrangements auxquels cet évènement donna lieu furent à l'origine de la création, entre 1042 et 1050, de la prévôté d'Oulx, une fondation religieuse tenue par des chanoines qui suivaient larègle de saint Augustin, auxquels l'évêque de Turin, Cunibert, donna, le, les biens et bénéfices de l'évêché dans la Haute Vallée de Suse[9].
En 1050,Guigues Ier d'Albon donne à la prévôté d'Oulx un mas qu'il possédait à Césane et les dîmes des églises d'Oulx, de Salbertrand et de Césane dont il avait probablement hérité du mariage de l'un de ses ancêtres avec une fille du marquis deTurin,Ardouin le Glabre[9]. Dès 1063, il employait un châtelain à Briançon et, en 1096, son petit-fils,Guigues III le Comte, tenait un tribunal à Briançon[10].
Le, àRivoli près de Turin,Guigues V d'Albon, le premier de sa famille à porter le titre dedauphin de Viennois, prête hommage à l'empereurFrédéric Barberousse qui en échange, reconnait sa suzeraineté sur les territoires qu'il détient et lui accorde le privilège de battre monnaie àCésane.
Vers1210, Adélaïde (ou Alasie)marquise de Saluces, pour protéger la seigneurie des attaques ducomte de Provence, aurait reconnu la suzeraineté dudauphinGuigues VI André, mais plus vraisemblablement lui avait cédé des droits et des biens que les marquis détenaient dans la Haute Vallée de laVaraita. Vers 1228,Guigues VI André, qui avait acquis les droits d'un certain Amédéo Fantino sur la communauté dePont entre en conflit avec la marquise, désormais régente du marquisat de Saluces pendant la minorité de son fils Manfred III, parce qu'il avait considérablement usurpé des droits. Un accord fut conclu en àPignerol qui permit au dauphin de faire construire la forteresse deChâteaudauphin[11].
Le Briançonnais, dans les limites qui seront les siennes jusqu'en 1713, naquit entre les années 1237, où le dauphin donne, par testament, à son épouse Béatrice de Sabran, tous les domaines qu'il possède de part et d'autre des cols transalpins, et 1244, où son successeur,Guigues VII étend aux habitants d'un territoire compris entre lecol du Lautaret au nord, lecol Lacroix au sud, et la communauté deChaumont qui viendront séjourner au bourg de Briançon, l'exemption de la taille comtale[10].

Un des axes constants de la politique des dauphins de Viennois consista à contrebalancer l'influence des ducs de Savoie, dont les États, depuis l'époque de la marquiseAdélaïde s'étendaient des deux côtés desAlpes. La politique des descendants d'Humbert aux Blanches Mains s'appuyait sur le passage stratégique ducol du Mont-Cenis et procuraient à leur dynastie des alliances illustres et la reconnaissance des empereurs duSaint-Empire romain germanique. Ils achetèrent aussi, contre espèces sonnantes et trébuchantes des droits et des charges, comme le vicariat d'empire, que les empereurs cédaient et révoquaient au gré de leur humeur[12] et de leurs besoins d'argent[13], mais qui permettaient aux féodaux qui y accédaient, pour l'une ou l'autre de leurs possessions, d'affecter de se comporter en suzerain de tous ceux qui prétendaient dépendre directement de l'empereur[14] et qui furent la source de nombreuses disputes juridiques[15].
La pratique était ancienne, dès1077,Adélaïde de Suse et son filsAmédée II deMaurienne avaient reçu en grande pompe l'empereurHenri IV qui se rendait enItalie pour négocier avec le papeGrégoire VII, la levée de l'excommunication dont il avait été frappé et dont le voyage devait se terminer par l'humiliantepénitence de Canossa. Henri IV était alors le gendre d'Adélaïde et le beau-frère d'Amédée dont il avait épousé la sœurBerthe. Mais le chroniqueur bénédictinLambert de Hersfeld indique qu'ils exigèrent, pour le prix de son passage, et malgré leurs liens de parenté, la cession des droits sur cinq évêchés proches de leurs seigneuries et finirent par se contenter qu'il leur donnât leBugey[16].
Le contrôle des passages alpins pouvait rapporter beaucoup et le territoire des escartons du Briançonnais en comptait 21.
La concurrence pour le contrôle des passages alpins, entre les dauphins de Viennois et les comtes puis ducs de Savoie, explique aussi les politiques matrimoniales des uns et des autres avec lescomtes et marquis de Provence des familles de Toulouse, de Barcelone, ou d'Anjou, avec lesmarquis de Montferrat et lesmarquis de Saluces et d'autres nobles piémontais de moindre importance. Elle conditionnait aussi l'attention et les dons qu'ils prodiguaient à des dignitaires ecclésiastiques ou à des institutions religieuses comme la prévôté d'Oulx, et les alliances qu'ils passaient avec des communautés piémontaises, ligures ou lombardes de diverse importance, dontAsti etGênes étaient les plus visibles, tant du point de vue de la politique que de celui de l'économie.
Aucun document relatif au Briançonnais, et qui a été conservé, ne mentionne une confédération des communautés des vallées avant1343. L'annonce, le, par le dauphin Humbert II, de nouvelles enquêtes destinées à établir l'inventaire des droits dont il était propriétaire, fut le déclencheur d'une telle union : plutôt que de se soumettre aux investigations, les communautés préférèrent élire des représentants, chargés de rédiger des cahiers de doléances aujourd'hui perdus, et de passer des accords forfaitaires, selon une méthode que certaines d'entre elles avaient déjà maintes fois utilisée avec un dauphin perpétuellement à la recherche de nouveaux revenus[10].
Les historiens romantiques, souvent dans l'optique de défendre l'idée républicaine, ont cherché au-delà des institutions du Dauphiné ou de la monarchie capétienne les origines de cette organisation. Certains ont tenté d'en attribuer la paternité à des tribus gauloises à propos desquelles personne ne sait rien ou presque, voire aux institutions du royaume deCottius, dont la capitale étaitSuse, à propos desquelles très peu de documents sont parvenus jusqu'à nous.
Le territoire a sans aucun doute joué son rôle dans la fixation des frontières de la confédération des communautés, mais moins sans doute que les opportunités politiques : ses frontières resteront dans chacun des escartons imprécises et floues. Dans la vallée de la Doire[note 2] la communauté de Chaumont resta privée de la protection d'un château delfinal et son destin fut plus que les autres lié à celui de la ville de Suse.
En1343, cinquante et une communautés du Briançonnais rachètent au dauphin Humbert II un ensemble des droits seigneuriaux moyennant la somme de 12 000 florins-or et une rente perpétuelle annuelle de 4 000 ducats, et signent la Charte sur laquelle le dauphin appose son sceau[17].
La Charte n'est pas une constitution. Chaque communauté participe aux charges et aux obligations communes en fonction des droits qu'elle espère en retirer. Certaines d'entre elles comme Névache, Bardonnèche, Rochemolles ou Beaulard ont déjà acquis du dauphin ou de leurs co-seigneurs des franchises ou des privilèges qui recouvrent et qui parfois dépassent celles garanties par la charte. La communauté de Névache, par exemple, participe théoriquement à la répartition des charges de l'escarton de Briançon pour la seule paroisse de Plampinet.
Pendant près de quatre siècles et demi. Une fois le Dauphiné rattaché au royaume de France, en1349, les délégués des Escartons font, à chaque avènement d'un souverain, confirmer les droits acquis par leurs communautés.
La charte accordait ainsi aux habitants des escartons le statut de "francs-bourgeois", c'est-à-dire qu'ils étaient exemptés de tout service féodal en échange d'une rente annuelle. Ils avaient le droit de détenir un fief. Ils rendent hommage à leur seigneur le dauphin "en baisant son anneau sur le dos de la main et non au pouce comme le populaire".
La justice restait un privilège du dauphin, et les habitants des escartons devaient participer à la défense du Dauphiné. Pour le reste, les Briançonnais disposaient d'une large autonomie : ils s'assemblaient et nommaient des syndics, portaient les armes et levaient des impôts.
Cette charge était répartie par les Briançonnais entre quatre pays, on disait en latinexquartonare qui a donné « escartons » (ouécartons). L'origine du mot pourrait aussi provenir du verbeescartonner (en latin "exquartonare") qui signifiaitrépartir les contributions entre les membres des quatre communautés.
La cession des trois escartons d'Oulx, deVal Varache et duPragela auroyaume de Sardaigne, par letraité d'Utrecht en 1713, fragilise considérablement la région du fait de la complémentarité économique entre ces escartons de l'est et ceux de l'ouest. Ces escartons font perdurer tant bien que mal leurs coutumes sous le pouvoir savoyard, puis italien après1848, mais ils ont perdu l'indépendance qui les caractérisait.
Le, les deux escartons duBriançonnais et duQueyras acceptent de bon gré laRévolution française. Là aussi, ils ne perdent pas tant leurs coutumes démocratiques, que leur indépendance vis-à-vis d'un pouvoir central extérieur. On remarque ainsi que lors de l'annexion du Piémont par la France en1798, la partition des escartons selon les lignes de crêtes perdure, entre lesdépartements duPô, de laStura et desHautes-Alpes.
Dans plusieurs communes se mettent en place, sans faire de bruit au fond des vallées, unefaranche d'alpagistes affranchis, qui élisent tous les ans un consul et se réunissent une trentaine de fois par an en assemblée pour décider de l'organisation de la vie du village, comme c'est le cas àVillar-d'Arêne ouVillar-Saint-Pancrace autre communauté de l'Escarton de Briançon.
Selon certaines sources de langue allemande, l'organisation de la république des Escartons peut être considérée comme étant à rapprocher de celle des« Bauernrepubliken »[18] ou républiques paysannes qui existaient dans le même temps enFrise.
Les anthropologues appellent « paradoxe alpin » le phénomène selon lequel le niveau d'instruction et d'ouverture culturelle d'une communauté est supérieur à la moyenne[20].
Le stéréotype des communautés alpines comme fermées et imperméables est facilement démonté face à la réalité des Escartons[21].
Il s'agit d'un cas particulier dans l'Europe de cette époque : dans les Escartons, l'alphabétisation est telle qu'au cours duXVIIIe siècle, on estime que neuf habitants sur dix savent lire, écrire, et faire des calculs mathématiques[22].Pourtant dans l'imaginaire collectif, la montagne est considérée comme formée de bergers peu bavards, dans la république des Escartons, la profession la plus répandue est celle d'enseignant à domicile. L'apprentissage est basé sur trois niveaux[23] :

Il s'agit d'une fête médiévale, généralement organisée en juillet et située dans la cité Vauban de Briançon pour célébrer le passé médiéval de la cité[32].
Lebacchu-ber est unedanse traditionnelle d’épées généralement organisée dans le quartier de Pont-de-Cervières deBriançon dont l’origine remonte à plusieurs siècles, bien que la première mention écrite de ce rite date de 1730.