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Officier général de laReichsmarine pendant l'entre-deux-guerres, puis de laKriegsmarine dès sa création par leTroisième Reich, il atteint le plus haut rang de la hiérarchie militaire navale, celui deGroßadmiral[a], en1939. Il est le commandant en chef de la Kriegsmarine jusqu'à son remplacement au début de l’année1943 parKarl Dönitz. Il est condamné à la prison à vie auprocès de Nuremberg puis est libéré en 1955, à près de80 ans, pour raisons médicales.
Erich Raeder naît en, dans une famille de la classe moyenne de Wandsbek (province du Schleswig-Holstein au sein de l'Empire allemand), et élevé par un père enseignant. Il rejoint laKaiserliche Marine en, juste après avoir fini ses études secondaires, progresse rapidement dans la hiérarchie militaire et sert même comme officier du yacht deGuillaume II, leSMYHohenzollern. Il accompagne le princeHenri de Prusse en audience auprès de l'empereur de Chine Kouang-Hsou (Guangxu) et de sa tante l'impératriceTseu-Hi (Cixi) en àPékin. En, il devient chef d'état-major de l'amiralFranz Hipper.
Il devient alors l'un des artisans du renouveau de lamarine allemande, notamment avec letraité naval germano-britannique et leplan Z de 1935 où sa préférence pour une flotte de surface l'emporte sur le choix d'une flotte principalement sous-marine, défendu, par exemple, par l'amiralKarl Dönitz.
Ses efforts pour rétablir la puissance maritime allemande sont toutefois entravés par les priorités budgétaires attribuées à laHeer (armée de terre) et à laLuftwaffe (armée de l'air).
Après lacampagne de Pologne, il est l'un des rares commandants à soutenir l'idée d'une offensive à l'ouest : il souhaite en effet la conquête des littorauxnormands etbretons pour servir de bases à sa marine contre leRoyaume-Uni[2].
C'est en tant que commandant en chef des forces navales qu'il conseille à Hitler l’invasion de laNorvège et duDanemark[réf. nécessaire]. Il souhaite en effet sécuriser lesroutes d'approvisionnement en fer venant de Suède, vitales pour la construction des gros cuirassés dutype Bismarck. Il s'agissait en outre de contrer l'installation d'hypothétiques bases franco-britanniques dans la région. Enfin, lesfjords de Scandinavie permettaient de protéger efficacement les navires à l'ancrage. L'invasion, baptisée « opération Weserübung », est préparée, outre Raeder, par les chefs de l'OKW (Haut Commandement de la Wehrmacht), les générauxJodl etKeitel, ainsi que par Hitler lui-même, de à[réf. nécessaire]. L'action est déclenchée le et s’avère un succès. Même si laWehrmacht souffre de pertes importantes, les projets d'implantation français et britannique sont devancés et les objectifs atteints.
Le : Hitler reçoit Raeder, âgé de près de67 ans, pour le remercier et le remplacer par Dönitz à son poste de commandant en chef de la Kriegsmarine ; il lui confère alors le titre honorifique deAdmiralinspekteur der Kriegsmarine (amiral-inspecteur de la Marine de guerre).
Raeder s'oppose rapidement aux projets de Hitler sur la question des objectifs militaires[réf. nécessaire]. À une invasion du Royaume-Uni (opération Seelöwe) nécessitant un affrontement frontal avec la toute puissante flotte britannique, Raeder préfère, cette fois, une stratégie plus transversale passant par le développement de petites unités et de sous-marins. Il note d'ailleurs dans son journal que tout ce que pouvaient faire les cuirassés était de mourir vaillamment[3].
Par ailleurs, il privilégie une stratégie axée sur le théâtre méditerranéen, avec comme objectif le renforcement de la présence allemande en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Il est convaincu que la capture de bases britanniques stratégiques telles queMalte,Gibraltar et lecanal de Suez porterait un coup décisif, voire funeste à l'Empire britannique[réf. nécessaire]. Il aurait expliqué auFührer que la prise de contrôle de l'Égypte et de son canal serait encore plus terrible pour l'Empire britannique que la capture de Londres elle-même.
Le déclenchement de l'opération Seelöwe est sans cesse repoussé puis annulé, du fait entre autres de l'incapacité de Göring à obtenir la maîtrise de l'air, prérequis au lancement de la phase navale du plan.
Hitler envisage une attaque contre l'URSS deStaline au printemps1941. Raeder s'oppose très vivement à cette idée et tente de mettre en garde Hitler contre le danger d'envahir une nation aussi vaste[réf. nécessaire]. Le choix de Hitler d'engager l'opération Barbarossa traduit la perte d'influence du grand-amiral.
Les défaites de la marine de surface, notamment avec la perte du cuirasséBismarck auprintemps 1941 et l’échec de labataille de la mer de Barents les derniers jours de 1942, jouent contre lui, ainsi que — paradoxalement — l’efficacité de la flotte sous-marine dirigée par l'amiralKarl Dönitz. Ainsi le30janvier 1943, Erich Raeder, âgé de près de67 ans, est remplacé par Dönitz, élevé pour l'occasion au rang deGroßadmiral. Raeder quant à lui est nomméAdmiralinspekteur der Kriegsmarine enfrançais :« amiral-inspecteur de la Marine », un poste inexistant dans la structure et en conséquence purement honorifique.
Erich Raeder passe la fin de la guerre à l'écart du pouvoir. Craignant qu'on le soupçonne d'être impliqué dans l’attentat du, il se rend immédiatement à laWolfsschanze assurer personnellement Hitler de sa totale loyauté[réf. nécessaire].
À la fin de la guerre, Erich Raeder est capturé par les Soviétiques. Il comparaît autribunal de Nuremberg en.
L'accusation parvient à démontrer que le réarmement de la marine allemande commencé par Raeder était une violation dutraité de Versailles et faisait donc bien partie d'un complot en vue de commettre un crime contre la paix. De plus, étant donné que la Norvège et le Danemark avaient annoncé leur souhait de demeurer neutres dans le conflit, l'opération Weserübung constitue uncrime contre la paix. Ces deux pays ne s'étaient, en effet, en aucune façon montrés hostiles à l'encontre du Troisième Reich. Enfin, l'« ordreLaconia » donné par son second, l'amiralDönitz, visant à interdire aux sous-marins de secourir les naufragés, est déclaré constitutif de crime de guerre. Les grands amiraux, qui ont plaidé non coupables, présentent pour leur défense une lettre officielle de l'amiralChester Nimitz attestant que l'United States Navy avait appliqué des ordres similaires.
Le grand-amiral Raeder est jugé coupable des trois chefs d'accusation de plan concerté ou complot,crime contre la paix, etcrime de guerre. Le, il est condamné à la détention à perpétuité. Dans son pourvoi, Raeder demande à être fusillé plutôt que de purger une peine d'emprisonnement à vie. Son pourvoi est rejeté par le conseil de contrôle le.
Il purge sa peine à laprison de Spandau jusqu'au, date à laquelle il est libéré pour raisons médicales.
Robert Wistrich(de):Erich Raeder (1876–1960). In: derselbe: :Wer war wer im Dritten Reich(de). Anhänger, Mitläufer, Gegner aus Politik, Wirtschaft, Militär, Kunst und Wissenschaft. Harnack, München 1983, S. 212 f.