Les équidés actuels sont tous de grandsmammifères, mesurant entre deux et trois mètres de long, et pesant plusieurs centaines de kilogrammes[1]. Ils ont tous une grosse tête, un museau allongé, avec les yeux situés haut et sur les côtés de la tête[1]. Ce positionnement des yeux leur permet de voir au-dessus des hautes herbes pendant qu'ils se nourrissent, ainsi que de diminuer la pression des molaires sur les globes oculaires lors de la mastication[1]. Leur cou est long, portant unecrinière de poils généralement hérissés, ou tombants quand ils sont très longs[1]. Leur corps est cylindrique, bien que plus ou moins élancé selon lesespèces, et se termine par une longuequeue[1]. Les équidés se déplacent sur leurs quatre pattes très allongées, terminées par un unique doigt protégé par unsabot kératinisé[1].
La morphologie générale des équidés est adaptée à la vie en milieux ouverts et aux grands déplacements sur des surfaces dures et dans des habitats secs[1]. Les pattes des équidés sont robustes et particulièrement adaptées à la course de vitesse, avec l'ulna (ou cubitus) et leradius fusionnés, ainsi que letibia et lafibula (péroné)[1]. Cette stabilité s'accompagne en revanche de plus grandes difficultés à tourner rapidement, et d'un manque général d'habileté[1]. Ladenture des équidés est adaptée à leur régime alimentaire exclusivement herbivore[1]. Les incisives sont séparées des molaires par un large espace édenté appelédiastème en zoologie, ou « barre » enhippologie[1]. Cet agencement particulier des dents permet aux équidés de découper la végétation à l'avant de la bouche tout en mâchant en même temps avec les molaires, tout en stockant temporairement de la nourriture entre les deux qu'ils manipulent avec dextérité à l'aide deleur langue et de leurs joues[1]. Les équidés neruminent pas et leurs aliments fermentent une fois ladigestion effectuée[1]. L'absence de rumination les rend moins performants à extraire l'énergie de leurs aliments que les ruminants pour un volume donné, mais les équidés compensent cela par leur digestion plus rapide et par le fait qu'ils peuvent consommer toutes sortes des végétaux, même de mauvaise qualité tant qu'ils sont abondants[1]. Pour ces raisons, ils n'entrent pas en compétition avec les ruminants avec lesquels ils partagent souvent leurs habitats[1].
Mensurations des sept espèces sauvages actuelles d'équidés[2]
Espèce
Longueur tête-corps
Longueur queue
Hauteur au garrot
Poids
Cheval de Przewalski (E. przewalskii)
220-280 cm
99-111 cm
120-146 cm
200-300 kg
Hémione (E. hemionus)
200-250 cm
30-49 cm
126-130 cm
200-260 kg
Kiang (E. kiang)
182-214 cm
32-45 cm
132-142 cm
250-400 kg
Âne sauvage (E. africanus)
195-205 cm
40-45 cm
115-125 cm
270-280 kg
Zèbre de Burchell (E. quagga)
217-246 cm
47-57 cm
127-140 cm
175-320 kg
Zèbre de Grévy (E. grevyi)
250-275 cm
38-75 cm
140-160 cm
350-450 kg
Zèbre de montagne (E. zebra)
210-260 cm
40-55 cm
115-150 cm
240-380 kg
Squelette d'âne domestique auMuseum of Veterinary Anatomy.
Squelette de zèbre de Grevy auMuseum of Veterinary Anatomy.
Squelette de cheval domestique auMuseum of Veterinary Anatomy.
Crâne et denture normale d'unétalon (equus caballus).
Ledimorphisme sexuel est faible chez les équidés, mais les mâles sont en moyenne 10 % plus lourds que les femelles conspécifiques[1]. Les mâles possèdent en outre une canine située sur lediastème séparant les incisives des molaires[1]. Cette canine, ou « crochet », est située à deux ou trois centimètres en arrière de la dernière incisive, et les mâles peuvent l'utiliser pour tenter de sectionner letendon d'Achille de leurs adversaires lors decombats d'étalons[1].
Les espèces d'équidés actuelles (toutes du genreEquus) se regroupent en trois groupes morphologiques distincts et faciles à distinguer : les chevaux, les ânes et les zèbres. Le premier de ces groupes ne comprend qu'une seule espèce sauvage, leCheval de Przewalski (E. przewalskii), et une espèce domestique, leCheval domestique (E. caballus) comptantplusieurs centaines de races différentes. Les chevaux se caractérisent par une queue portant de très longs poils, et par leur importante crinière, tombant sur les côtés du cou chez la plupart des chevaux domestiques. Leur poil aussi est long, spécialement en hiver. Le Cheval de Przewalski a une robe essentiellement beige, avec le bas des pattes sombres ou zébrées[3], quand le Cheval domestique peut présenter des couleurs de robe et des motifs de coloration des plus divers. Les chevaux sont enfin les seuls — à l'exception de quelques races domestiques — à posséder une « châtaigne » sur leurs quatre membres, quand ces callosités situées sur le côté interne des membres, au-dessus de l'articulation, sont absentes des pattes arrière des ânes et des zèbres[1].
Les ânes ont le poil court, avec le dos plus sombre que le ventre, et ont des queues courtes portant des touffes de poils. Les ânes asiatiques — l'Hémione (E. hemionus) et leKiang (E. kiang) — sont les plus grosses espèces[2], et possèdent une longue raie sombre tout le long du dos formées de poils hérissés. L'Âne sauvage africain (E. africanus), plus petit, possède souvent une fine raie noire perpendiculaire à la crinière sombre, tombant sur les côtés du corps et formant une croix au niveau du garrot[1]. Cette dernière espèce possède également les plus longues oreilles, et les sabots les plus étroits, lui offrant pied assuré mais mal adapté à la course de vitesse[4]. L'Âne domestique (E. asinus), forme domestiquée à partir de cette espèce africaine, lui ressemble fortement mais comprend de nombreuses variations de taille et de robe selon les races. Les ânes domestiques gardent souvent la « raie cruciale » (ou « croix de Saint-André ») formée par la raie dorsale et les scapulaires.
Les zèbres, enfin, sont les équidés les plus distinctifs, avec leur robe composée de rayures noires et blanches. Ils ont des crinières dressées de crins très longs, et les pattes avant plus longues que les pattes arrière. LeZèbre de Burchell (E. quagga) a de larges bandes qui vont jusque sous le ventre où elles se rejoignent, quand les deux autres espèces — Zèbre de Grévy (E. grevyi) etZèbre de montagne (E. zebra) — ont le ventre blanc. Le Zèbre de Grévy a les bandes les plus fines, avec une bande blanche portant la bande dorsale noire vers la base de la queue, alors que le Zèbre de montagne a des bandes plus épaisses remontant jusqu'en haut de la cuisse, et présente un motif en « moule à gaufres » sur le bas de son dos[1].
La famille des équidés est apparue en Amérique il y a environ 55 millions d'années, où elle a connu l'essentiel de sa radiation évolutive, et ne s'est répandue que tardivement en Eurasie puis en Afrique. Tous les équidés américains ont ensuite disparu à la fin duMiocène, et les chevaux américains actuels (même« sauvages ») sont tous des descendants de chevaux européens[5].
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Les espèces sauvages actuelles font toujours l'objet de débats entre auteurs, et le statut d'espèce ou de sous-espèce de certainstaxons est toujours discuté. Il existe 6 ou 7 espèces sauvages (selon les auteurs) encore vivantes, généralement très menacées.
Beaucoup de ces espèces ont des sous-espèces, dont certaines ont déjà disparu, et qui sont apparues du fait de la diffusion géographique assez importante de ces animaux.
Equus kiang (Moorcroft, 1841) - (Âne sauvage du Tibet) - Très proche deEquus hemionus, et certains auteurs l'en considèrent comme une sous-espèce (qu'on écrit alorsEquus hemionus kiang).
Equus burchellii (Gray, 1824) -Zèbre de Burchell - Peut-être une sous-espèce rattachée à une espèce mère incluant leQuagga (Equus quagga quagga), aujourd'hui disparu. Groves et Bell ont proposé en 2004 le nom deEquus quagga burchellii pour leZèbre de Burchell, l'espèceEquus quagga regroupant les Zèbres des plaines.
Il a existé plusieurs autres espèces d'équidés aujourd'hui disparues, sans doute issues desHyracotherium ouEohippus de l'ère secondaire (lesquels ne sont pas eux-mêmes classés au sein de la famille des équidés).
Genres fossiles selonBioLib(21 septembre 2019)[6] :
Il existe deux espèces domestiques (ou sous-espèces, ou même simplement variétés, selon les auteurs), largement diversifiées à travers des dizaines de races aux tailles et couleurs variées :
Le statuttaxonomique de ces groupes d'animaux ne fait pas consensus, certains auteurs leur reconnaissant un statut d'espèce à part, d'autres considérant qu'il ne s'agit que desous-espèces, voire de simples variétés des espèces sauvages originelles.
On a donné aux groupes domestiques les noms scientifiques deEquus caballus (pour le cheval domestique) et deEquus asinus (pour l'âne domestique) en 1758, avant le développement de labiologie évolutive. Avec l'apparition de celle-ci, l'étroite relation entre races domestiques et espèces sauvages a été reconnue. À ce titre, le statut scientifique des « espèces » domestiques a été remis en cause et beaucoup de biologistes ne les considèrent plus désormais que comme des formes domestiquées desespèces sauvages originelles.
En effet, selonErnst Mayr « une espèce est une communauté reproductive de populations (isolée au plan reproductif d'autres communautés)[8] ». Or, les « espèces » domestiques se croisent avec leur espèce parente quand elles en ont l'occasion. Ainsi, « vu que, du moins en ce qui concerne les races d'animaux domestiques primitives, celles-ci constitueraient, en règle générale, une entité de reproduction avec leur espèce ancestrale, si elles en avaient la possibilité, la classification d'animaux domestiques en tant qu'espèces propres n'est pas acceptable. C'est pourquoi on a essayé de les définir comme sous-espèces[9] ».
Il semble que les équidés, peut-être en partie du fait de leur mode d'alimentation, sont davantage exposés à bioaccumuler lecadmium, élément chimique de typemétal lourd particulièrement toxique, que les autres mammifères. Ils concentrent ce cadmium essentiellement dans leursreins. De ce fait, plus un animal est vieux, plus il est susceptible d'avoir bioaccumulé du cadmium, dans les reins surtout mais aussi dans le foie, ainsi que duplomb, principalement dans lesos. Aussi existe-t-il dans certains pays comme la France une législation spécifique concernant les abats des animaux« tardivement abattus »[10].
Selon l′Encyclopædia Britannica, le cheval est, de tous les animaux, probablement celui qui a le plus marqué l'histoire et les progrès de l'espèce humaine[12].
La culture du cheval est particulièrement importante et diversifiée dans le monde entier, comptant entre autres les différentes déclinaisons de l'équitation western, des pratiques équestres propres à l'espace hispanophone telles que ladoma vaquera, de nombreuses unités depolice montée, ou encore l'usage de chevaux avec des skis (ski joëring) pour faciliter les déplacements dans la neige[13].
Enfrançais, l'âne a une réputation plutôt péjorative, cet animal personnifiant l'ignorance, la bêtise, la folie, la disgrâce, la débauche, l'hébétude et l'entêtement[14]. Comme le note E. Ernout, le cheval est un animal associé au chef dans l'espace indo-européen, tandis que l'âne est méditerranéen et anatolien, ce qui fait du mot pour le désigner un mot nouveau, introduit dans ces régions[15]. La symbolique négative de l'âne par comparaison au cheval apparaît ainsi dès l'Antiquité, parce qu'il s'agit d'un animal de paysans[16].
↑Ernst Mayr, 1989, cité dans l'article « À propos de la notion d'espèce », de Louis Allano et Alex Clamens, Bulletin de l'APBG (Association des Professeurs de Biologie et de Géologie) n°3, 1996, Pages 471-472.
↑« Instruction CITES pour le service vétérinaire de frontière »,CITES, 20 décembre 1991,PDF.
↑Anne-CarolineChambry,L'âne, le livre et l'enfant : La représentation de l'âne dans la littérature enfantine, Éditions Cheminements,, 140 p.(ISBN978-2-84478-221-2,lire en ligne).
↑Etienne Wolff, « Miserandae sortis asellus (Ovide, Amores II, 7, 15) : la symbolique de l'âne dans l'Antiquité »,Anthropozoologica,vol. 33,(OCLC717972650,lire en ligne, consulté le).