| Epomanduodurum | ||
Monuments d'Epomanduodurum | ||
| Localisation | ||
|---|---|---|
| Pays | ||
| Province romaine | Haut-Empire :Germanie supérieure Bas-Empire : Grande séquanaise | |
| Région | Bourgogne-Franche-Comté | |
| Département | Doubs | |
| Commune | Mandeure | |
| Type | Vicus | |
| Protection | ||
| Coordonnées | 47° 26′ 57″ nord, 6° 47′ 46″ est | |
| Superficie | 435 ha | |
| Histoire | ||
| Époque | Antiquité (Empire romain) | |
Géolocalisation sur la carte :Rome antique | ||
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Epomanduodurum était une agglomération secondairegallo-romaine, qui correspond aujourd'hui à la ville deMandeure (Doubs). À l'époque romaine, Epomanduodurum était un des centres urbains majeurs de laGermanie Supérieure. Bâtie sur un croisement de routes, la ville connait son apogée auIer siècle. Les vestiges de cette époque, dont le plus visible est le théâtre antique, témoignent de l'importance et de la complexité du site antique.
Les différentes campagnes de fouilles menées depuis leXVIe siècle ont permis de mettre au jour d'importants vestiges dont certains remontent à la période gauloise et permettent de montrer la présence de l'homme sans discontinuité depuis cette époque.
Des traces de la présence gauloise sont attestées à partir duIIe siècle av. J.-C., bien qu'aucun témoignage de l'existence d'un oppidum n'ait été trouvé[A 1]. De cette époque, des objets rituels ont été mis au jour dans une nécropole gauloise duIIe siècle av. J.-C. sur la ville voisine deMathay[A 2].
À l'époqueromaine,Epomanduodurum était une importante agglomérationséquane, la deuxième aprèsVesontio[aefc 1]. En effet, l'agglomération était à un carrefour de deux axes de communication majeurs (Route deLyon àKembs et la route de Vesontio via les plateaux jusqu'à Bâle[1]) et la navigation fluviale sur le Doubs, existant déjà à cette époque là[aefc 1], ne pouvait aller plus en amont d'Epomanduodurum. La ville servait également de station relais pour les légions romaines[1]. Elle est d'ailleurs mentionnée sur l'itinéraire d'Antonin et situé à 31 milles de Vesontio[2]. De nombreux vestiges en subsistent aujourd'hui :théâtre adossé à flanc de colline (le plus grand deGaule),thermes, habitations. À la fin duIIIe siècle, une rétractation de la cité est constatée et des fortifications apparaissent[aefc 2].
Après le déclin de la ville, le site continue d'être occupé et une charte duVIIIe siècle mentionne en tant que « Mandroda » ou « Mandorum » uncastrum à la place de l'agglomération antique et confirme donc une occupation ininterrompue depuis l'époque gauloise jusqu'à nos jours[aefc 2].

Déjà présente à l'époque gauloise, la cité présentait les atours d'une grande ville : un habitat disséminé, présence d'un espace funéraire et d'un sanctuaire[coll 1]. Elle était située sur un axe de pénétration du Jura, indispensable à l’époque des métaux pour les échanges avec les populations des plateaux via la haute vallée du Doubs[coll 1]. À cette époque, la cité gauloise se présente comme uneville de plaine et non sous une forme d'oppidum[coll 2].
Les différentes fouilles laissent apparaître une surface urbaine maximale d'environ435 hectares, délimités à l'ouest par le lieu-dit del'Essarté et à l'est par le secteur deCourcelles[aefc 3]. Jusqu'auXIXe siècle, les voies urbaines de Mandeure reprenaient à grands traits leréseau urbain antique[aefc 3]. Les trois axes principaux de la ville antique convergeaient vers le passage sur le Doubs[aefc 4]. Les voies de circulation sur la rive droite épousent le relief par manque de place et sont orientés parallèlement au Doubs[aefc 5]. Sur la rive gauche surLe faubourg du pont ainsi qu'àl'éssarté, les rues sont quadrillés régulièrement comme dans de nombreuses cités romaines[aefc 5].
L'agglomération s'est développée de part et d'autre duDoubs, autour d'un point de passage sur la rivière[aefc 6]. La rive droite comportait des espaces funéraires, des habitations et leClos du château, le complexe monumental où se trouvait le théâtre et le sanctuaire[aefc 6]. Sur la rive gauche, leQuartier du pont semble avoir été un quartier artisanal[aefc 6].
Trois complexes religieux semblaient exister[aefc 7] :
Les scientifiques commencèrent à s’intéresser à l'agglomération romaine à l'époque moderne, entre lesXVIe et XVIIIe siècles, en particulierJean Bauhin,Heinrich Schickhardt ouJean-Jacques Chifflet[aefc 8]. Les études du site continueront entre 1783 et 1785 sous l'impulsion deLéonard Parrot[3], dont les travaux seront repris par Charles Duvernoy[coll 3]. Les fouilles continuent sous larestauration, alors qu'un cadre juridique de protection se met en place, sous l'impulsion deFrédéric Morel-Macler aidé parProsper Mérimée qui classera le site[aefc 9]. Les interprétations de ces études de l'époque sont sujettes à caution (erronées ou tronquées)[aefc 8],[aefc 9]. AuXIXe siècle, sur le site du Clos du château, la récupération de matériaux pour la construction permet la découverte de vestiges, qui seront fouillés de manière scientifique par C. Duvernoy et H. L'Epee. C. Duvernoy en conclut à l'existence d'une basilique mais ce n'est qu'en 1933 que H. Koethe identifie l'ensemble des vestiges comme étant les restes d'un sanctuaire gallo-romain[coll 3].
AuXXe siècle, les fouilles continuent en utilisant diverses méthodes :
De nombreux éléments ont été découverts lors des différentes campagnes de fouilles. Les découvertes principales :

Leclos du château désigne un espace cultuel de dix hectares situé entre le plateau duLomont et le Doubs[aefc 15]. Il se composait de quatre ensembles : Le théâtre à l'est, le sanctuaire duclos du château à l'ouest, le sanctuaire duchamp des fougères au nord et divers bassins au sud[aefc 15]. L'ensemble forme unsite classé des monuments historiques depuis 1912.
Seul élément visible des vestiges de l'ancienne cité, le théâtre est adossé à la colline[aefc 16]. Avec 150 mètres de diamètre, il est le plus grand de Gaule[aefc 17],[note 1], juste devant celui d'Autun. Les gradins s'appuyaient en partie sur la colline, et couvraient un dédale d'escaliers, de couloirs, loges et décors[aefc 17]. Les quatre étages de gradins pouvaient accueillir 18 000 spectateurs[aefc 17]. Côté scène, les façades atteignaient une hauteur de 30 mètres[aefc 17]. Le théâtre est classé aux monuments historiques en 1964[5].
La présence d'un sanctuaire d'origine gauloise est attestée par de nombreux objets découverts au cours des années 1990 (fibules, bracelets, vaisselle, etc.)[coll 9]. L'ensemble cultuel présente des similitudes avec d'autres sanctuaires de la même époque et de la région[coll 10]. Ce sanctuaire gaulois devait être un centre d'importance car les Romains ont ensuite bâti un complexe important (théâtre, thermes, temples) par-dessus celui-ci[coll 11].
Situé face au théâtre, ce sanctuaire romain devait être un lieu de pèlerinage important[A 3]. Le temple avait des dimensions de 64,80 mètres de long sur 52,70 mètres de large et était entouré d'une enceinte elliptique (péribole - en fait constitué de 36 arêtes de 10 mètres de longueur[coll 3]) dont les dimensions sont de 110 mètres sur 117 mètres et l'épaisseur des murs de 60 centimètres qui délimitait une surface d'environ un hectare[A 3],[coll 12],[coll 13]. Le péribole et le temple forment un ensemble original pour l'époque[coll 14]. L'enceinte, qui laisse entrevoir deux entrées diamétralement opposées à l'est et à l'ouest, a été construite postérieurement au temple romain afin de rattraper l'alignement avec le théâtre antique[coll 15].
Jouxtant le temple, des caveaux funéraires ont été mis au jour[coll 13].
Daté duIer siècle av. J.-C., le sanctuaire, délimité par une enceinte curviligne, s'est développé au fil du temps[aefc 18]. Les vestiges et le mobilier atteste la pratique de rituels et de cérémonies religieuses[aefc 19]. Le mobilier issu de dons des fidèles sont de faible valeur : bague,fibules, perles en verre[aefc 19]. Des couteaux rituels desIIe et IIIe siècles et des carcasses de bœufs attestent quant à eux la présence de cérémonies d'abattage[aefc 19]. Le sanctuaire pourrait être dédié àMars et àMinerve[aefc 19].
Les bains de Courcelles (ou thermes de Courcelles) sont situés à l'est de la ville au lieu-dit de Courcelles. Ils sont détruits depuis leIIe siècle et sont désormais enfouis ; Ils ne sont mis au jour que lors des travaux de prospection (réfection de chaussée, etc.). Inscrits au titre des monuments historiques en 1990[6], ils forment un ensemble « monumental » avec piscines ethypocaustes et se serait développé autour de lasource de Courcelles[aefc 20].
La supposition et la découverte des fortifications sont plutôt tardives (sondages en 1990)[coll 16].
Érigées entre lesIIe et IIIe siècles[coll 16], un ensemble fortifié a été mis au jour au lieu-ditchamp des Cloux du château non loin du théâtre antique[coll 17]. Ces fortifications sont en forme « de cloche », c'est-à-dire qu'ils formaient un demi-cercle et qu'une muraille fermait ce demi-cercle le long du Doubs[aefc 21],[coll 16]. Ces murailles, composées de tours semi-circulaires[coll 16], avaient pour but de protéger le passage sur la rivière, ainsi que le port fluvial sur le Doubs[aefc 22].
L'ensemble fortifié délimite une zone d'un hectare et demi environ et présente des similitudes avec les ensembles fortifiés des cités voisines[coll 16].
Ces fortifications et le mobilier martial trouvé confirme la présence militaire auIVe siècle[aefc 23]. Des objets issus de diverses régions (Savoie, Bourgogne, nord de la Gaule, etc.) démontre la variété d'approvisionnement à cette époque là[aefc 23],[coll 16].
Le peu de sondages et fouilles effectuées sur les fortifications ne permet pas de connaître la disposition précise des lieux mais laisse place à des hypothèses.
Les diverses fouilles ont mis au jour dans ce quartier plusieurs bâtiments à vocation artisanale datant duIer siècle. Les différents fragments ont révélé que l'activité artisanale du quartier concernait lapoterie, lamétallurgie (fer et bronze) et la boucherie[aefc 24]. L'activité artisanale perdurera jusqu'à la fin duIIIe siècle[aefc 24].
Le quartier de l'essarté est situé sur l'actuelle commune de Mathay[aefc 25]. Ce quartier était distant d'un kilomètre et demi du centre urbain d'Epomanduodurum et était spécialisé en artisanat de lacéramique. Occupé dès leIer siècle et jusqu'auIIIe siècle, ce quartier est organisé autour d'un quadrillage de rues régulières sur une surface d'environ vingt hectares[aefc 25].
Les différentes campagnes de fouilles ont mis au jour d'autres quartiers ayant différentes vocations. Ainsi, le quartier à vocation résidentielle desmallots[aefc 26],les hauts de Mathay, quartier à vocation artisanale et déjà occupé auIVe millénaire avant notre ère[aefc 27] et le quartier de larue de la récille formés d'habitations et d'entrepôts[aefc 28] viennent compléter l'ensemble archéologique de la ville antique.
Principaux jalons de l'histoire d'Epomanduodurum[aefc 29] :
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