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Uneentreprise, également appeléefirme,compagnie ousociété, ou encore familièrementboîte oubusiness, est uneorganisation ou une unité institutionnelle, mue par un projet décliné enstratégie, en politiques et en plans d'action, dont le but est de produire et de fournir desbiens ou desservices à destination d'un ensemble declients, en réalisant un équilibre de ses comptes de charges et de produits.
L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes[1].
En droit français, il n'y a pas de reconnaissance de l'entreprise comme sujet, mais comme activité. Il y a plusieurs formes de sujets juridiques qui peuvent porter une entreprise. Les plus courantes sont :
La forme juridique choisie doit faire l'objet d'un enregistrement auprès des autorités compétentes (registre du commerce et des sociétés ;répertoire des métiers pour les entreprises artisanales ;URSSAF pour les professions libérales). Cette forme juridique est associée à une identification distinctive et non ambiguë (en France par exemple, inscription au répertoireSIREN/SIRET).Lorsqu'il s'agit d'une société, cet enregistrement lui confère la personnalité morale et unstatut juridique dont la forme dépend de l'objet social de la société, du nombre des apporteurs de capitaux, du montant des capitaux engagés, ainsi que du cadre législatif et réglementaire en vigueur. L'exercice de l'activité de l'entreprise peut également faire l'objet d'une autorisation préalable délivrée à titre permanent ou révisable, là encore dans le cadre des législations en vigueur (exemples des activités de banque, assurance, pharmacie, travail temporaire, etc.).
La question de l'entreprise comme patrimoine juridique, comme propriété, est toujours débattue en doctrine. En l'état actuel du droit français seuls des aspects parcellaires de l'entreprise, comme le capital, la fidélité de la clientèle et les moyens de production, sont considérés comme des droits patrimoniaux qui reviennent à l'entité exploitante. Par contre, la liberté d'entreprendre est reconnue par le Conseil d’État comme principe général du droit à valeur constitutionnelle.
Par le concept de société, le droit identifie donc l'entreprise avec ses dirigeants. Cependant, le droit encadre aussi la représentation des employés au sein de l'entreprise (voirComité d'entreprise).
La conception de l'entreprise comme une entité propre et capable d'agir par elle-même est une construction culturelle. L'attribution de décisions, de comportements, voire d'émotions, à une entreprise est une croyance qui l'assimile à une personne humaine. Cette personnalisation de l'entreprise se retrouve en droit des sociétés, qui utilise l'image de lapersonne morale. Elle se retrouve aussi en marketing avec le concept d'identité de l'entreprise auprès des clients.
Cette assimilation culturelle a des effets juridiques et économiques. Ainsi, le concept de « responsabilité limitée » et sa mise en œuvre dans les lois auXIXe siècle (ex. : en France, lois du puis du ; en Angleterre lois de 1856 à 1862 sur les Joint-Stock Company limited) compte, d'après Y.N. Harari dans son ouvrageSapiens, « parmi les inventions les plus ingénieuses de l’humanité » : « Peugeot est une création de notre imagination collective. Les juristes parlent de « fiction de droit ». Peugeot appartient à un genre particulier de fictions juridiques, celle des « sociétés anonymes à responsabilité limitée ». Harari explique : « Si une voiture tombait en panne, l’acheteur pouvait poursuivre Peugeot, mais pas Armand Peugeot. Si la société empruntait des millions avant de faire faillite, Armand Peugeot ne devait pas le moindre franc à ses créanciers. Après tout, le prêt avait été accordé à Peugeot, la société, non pas à Armand Peugeot, l’Homosapiens ».
Grâce à cette « responsabilité limitée » conjuguée avec la non-réalité juridique de l'entreprise, plusieurs procédés permettent aux actionnaires d'accroître les moyens de production qu'ils contrôlent en minimisant au maximum leur mise (lecapital social[2]) : investissement pareffet de levier,achat à effet de levier,rachat d'actions. Il est donc très compréhensible que les actionnaires recourent à ces procédés plutôt que d’émettre des actions supplémentaires provoquant l'arrivée d'autres actionnaires avec qui certes les risques sont partagés, mais également le pouvoir et la propriété. Si l'entreprise était comme uneassociation loi de 1901, sujet de droit, la « responsabilité limitée » serait remplacée par les « responsabilités et propriétés partagées » entre actionnaires et le collectif de travail de l'entreprise, chacun selon sa contribution.
L’entreprise est fréquemment considérée comme une entité économique et doncapolitique. Cependant, de nombreux travaux dans plusieurs disciplines (droit, sociologie, science politique) envisagent le contraire. Plusieurs arguments sont avancés pour justifier pourquoi l’entreprise est une entité politique:
L’entreprise va prendre des décisions qui auront des répercussions sur la vie de ses employés et sur le monde externe (aspect interne et externe). Elle commet donc des actes politiques, au sens de Politeia.
L’entreprise comprend en son sein une multitude de relations de pouvoir et contient fréquemment une hiérarchie[3]. Tout cela engendre une politique interne à l’entreprise qui peut à nouveau influencer sur la vie de chacun des membres de cette entreprise.
Juridiquement, deux lois françaises vont encourager cette vision de l’entreprise comme entité politique. Laloi sur le devoir de vigilance et laloi Pacte. Toutes deux vont viser à rendre les entreprises responsables d’actions à portée sociétale ou environnementale et donc assoir le statut des entreprises comme acteurs politiques[4]. La loi Pacte va même jusqu’à créer le statut d’entreprise à mission pour les entreprises ayant un but social ou environnemental en plus de lucratif.
Le concept d'entrepreneur désigne celui quientreprend, qui se trouve être à l'origine et concrétise un projet d'entreprise :
sa démarche peut être innovatrice lorsqu'il anticipe unbesoin, ou assemble et organise lesoutils et lescompétences nécessaires pour satisfaire de manière inédite ce besoin. Ce type d'entrepreneur fait appel à des notions de création et d'innovation[5], et se distingue donc de celui dechef d'entreprise. Pourtant, ces deux termes bien que relevant de réalités différentes, caractérisent souvent les mêmes personnes : un entrepreneur est un chef d'entreprise s'il pilote lui-même son projet et un chef d'entreprise peut être qualifié d'entrepreneur à raison des objectifs intrinsèques de sa fonction ;
la démarche peut être moins originale et plus conventionnelle lorsque l'entrepreneur considéré porte un projet qui s'inspire fortement, voire reproduit ou utilise des modèles d'activité ou d'entreprise déjà existants.
Ce faisant, l'entrepreneur prend lerisque que le besoin ne se matérialise pas ou que les moyens qu'il met en place pour le satisfaire se révèlent inadéquats.
Historiquement, l'entrepreneur est un intermédiaire, un agent en travail : on lui passe des commandes fermes de biens ou de services, il recherche les ouvriers qui vont produire chacun une partie de cette commande et il s'assure de la bonne livraison. Ceci dans un contexte où la division du travail est trop peu marquée, où les ouvriers travaillent à domicile, et disposent de leurs outils et même de leurs machines (métier à tisser par exemple).
Avant larévolution industrielle, un entrepreneur est surtout un « homme-orchestre » capable d'optimiser les besoins en capitaux et les ressources humaines pour mener une activité licite et rentable, les moyens de production et la force de travail n'étant pas encore regroupé au sein d'entreprise. On retrouve encore auXXIe siècle ce type d'organisation, par exemple, dans l'industrie dutransport, les services (ex. :ingénierie) où à côté de grands groupes, des indépendants sont propriétaires de leur outil de travail (par exemple :camions,péniches oubarges) et trouvent leurs donneurs d'ordres par l'intermédiaire de courtiers.
Avec la révolution industrielle, les entrepreneurs changent, ils regroupent des machines sur un même lieu de travail et conservent les mêmes ouvriers longtemps, ce qui donne naissance aux entreprises au sens traditionnel. On voit alors émerger la figure duchef d'entreprise (un exemple connu étant celui d'Henry Ford).
Les prémices de l'entreprise au sens moderne du terme n'apparaissent qu'auXVIIIe siècle[6], avant cela, les activités de production et d'échange sont presque exclusivement assurées au sein de familles ou deguildes[7]. La place de l'entrepreneur y est alors essentielle, il dirige tous les maillons de la chaîne de valeur. Du fait principalement de l'industrialisation, auXIXe siècle, l'organisation des entreprises change considérablement. L'identité familiale de l'entreprise et l'exclusivité du pouvoir de l'entrepreneur-dirigeant s'affaiblissent progressivement. À partir de1880 se développent les « grandes entreprises modernes »[7] sous forme desociétés anonymes où la contribution de chaque actionnaire aux pertes ne peut excéder sa part dans lecapital social. Grâce à ce principe, l'offre de capitaux explose.
La classification parsecteur économique est déterminée par l'activité principale de l'entreprise :
secteur primaire : il s'agit d'activités liées à l'extraction des ressources naturellesvia l'agriculture, la pêche, l'exploitation forestière ou minière ;
secteur secondaire : il s'agit d'activités liées à la transformation des ressources naturelles issues du secteur primaire (bâtiments et travaux publics, électroménager, aéronautique, etc.) ;
secteur tertiaire : il regroupe toutes les activités économiques qui ne font pas partie du secteur primaire et secondaire. Il s'agit d'activités marchandes (vente de produit) et d'activités non marchandes (vente de services, non échangeables).
Au-delà de ce découpage classique, unsecteur quaternaire est parfois distingué, avec une définition variant selon les auteurs.
Classification par taille et conséquences économiques
Selon la définition de laCommission européenne en 2011, les entreprises sont classées comme :
microentreprise : sous-catégorie desTPE définie en France par unchiffre d'affaires inférieur à 81 500 euros pour celles réalisant des opérations d'achat-vente et à 32 600 euros pour les autres ;
très petite entreprise (TPE) : moins de 10 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à2 millions d'euros par an, soit un totalbilan inférieur à2 millions d'euros ;
petite entreprise (PE) : entre 10 salariés et 49 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 10 millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à10 millions d'euros,
moyenne entreprise (ME) : entre 50 salariés et 199 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à50 millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à 43 millions d'euros ;
grande entreprise : plus de 200 salariés et à la fois un chiffre d'affaires supérieur ou égal à 50 millions d'euros par an et un total bilan supérieur ou égal à43 millions d'euros ;
entreprise étendue (ou en réseau, ou matricielle, ou virtuelle) : comprend une entreprise pilote travaillant avec de nombreuses entreprises partenaires.
Classification par branche et secteur d'activité (classification Insee)
Lesecteur : ensemble des entreprises ayant la même activité principale.
Labranche : ensemble d'unités de production fournissant un mêmeproduit ou service.
Pour l'Insee, une entreprise est une unité économique, juridiquement autonome, organisée pour produire des biens ou des services pour le marché ; elle est identifiée par le numéroSIREN. Un établissement est une unité de production géographiquement individualisée mais juridiquement dépendante de l'entreprise, et où s'exerce tout ou partie de l'activité de celle-ci ; il est identifié par un numéroSIRET.
Lesassociations, entreprises privées dont les bénéfices doivent être intégralement réinvestis.
Lessociétés coopératives, dans lesquelles les associés coopérateurs n'ont chacun qu'une voix quel que soit le montant de leurs apports (salariés, consommateurs, habitants, bénéficiaires du service, etc.).
Lessociétés mutuelles à but non lucratif, immatriculées au registre national des mutuelles et soumises aux dispositions du code de la mutualité.
les entreprises privées à but non lucratif (sociétés coopératives, associations et sociétés mutuelles relevant de l'économie sociale) ;
les entreprises chargées d'une mission de service public (exemple : régie des transports urbains, régie des eaux, établissements publics industriels et commerciaux).
L'activité économique est, dans tous les pays, encadrée par une réglementation. La plupart des entreprises fonctionnent donc dans un cadre prédéterminé par laloi : ledroit des sociétés.
Dans le contexte de l'économie capitaliste, il est possible d'avoir une entreprise à titre personnel. Il s'agit alors d'une entreprise individuelle, c'est-à-dire que l'entrepreneur exerce directement et en son propre nom l'activité économique. L'exercice d'une activité sous forme d'entreprise individuelle concerne en général les TPE.
Il est aussi possible de constituer unepersonne morale sous forme desociété. Celle-ci peut grouper plusieurs participants à soncapital et est apte à faire des actes de gestion. Les diverses formes de sociétés varient selon les pays.
Il convient alors de distinguer la propriété effective de l'entreprise et le pouvoir d'accomplir des actes de gestion au nom de la société. Selon la forme sociale, le responsable de la marche courante de l'entreprise sera appelé ungérant,président-directeur général ou directeur général. Le titulaire de cette fonction peut être détenteur de parts sociales ou d'actions ou être mandaté pour cela par l'assemblée générale des associés.
Le fait qu'une entreprise utilise une forme de société par actions n'implique pas nécessairement que ces titres soient cotés enbourse (ou même qu'elle soit considérée comme faisant unappel public à l'épargne). Si c'est le cas, des achats en bourse ou desoffres publiques peuvent faire changer la majorité de contrôle de l'entreprise, et aboutir aussi au changement de sa direction.
servir lemarché, en produisant et distribuant desbiens etservices correspondant à unedemande solvable. C'est sa seule justificationéconomique, aucune entreprise ne pouvant survivre sans en faire sa priorité, à moins d'être protégée et en dehors du champ de laconcurrence (exemple : cas de certainsservices publics), ce qui, d'un point de vue purement économique, peut la conduire à consommer plus de ressources qu'elle ne présente d'utilité ;
gagner de l'argent, c'est-à-dire extraire des bénéfices financiers en « récoltant plus d'argent que d'argent investi », notamment pour attirer lesinvestisseurs institutionnels et les petitsactionnaires ;
produire un excédent detrésorerie, qui sera investi avec un plus grand profit dans le développement des activités ou une autre entreprise (dans le cadre d'un « groupe ») ;
maximiser l'utilité sociale ou environnementale. Certaines sociétés (entreprises à mission) se donnent mêmestatutairement l'utilité sociale comme finalité ;
atteindre un but technique : réalisation d'un ouvrage (tunnel,pont,route, etc.), fabrication d'unproduit manufacturé, la conception et réalisation d'un service donnant satisfaction à un client. Ce but technique peut lui-même être extrêmement varié, on citera notamment :
les activités qui ne sont pas, pour l'entrepreneur, l'enjeu principal, mais un moyen au service d'une autre activité : par exemple, la possession d'ungroupe de presse, de production de ressources stratégiques ou d'entreprises vecteurs d'images (à l'exemple de la présence descigarettiers dans l'industrie du prêt-à-porter),
lescoopératives agricoles qui sont des entreprises qui visent à dégager un bénéfice non pour elles-mêmes, mais pour les coopérateurs adhérents,
Certaines sociétés peuvent être constituées pour détourner les fonctions premières de l'entreprise, notamment pour camoufler des activités légales ou illégales (exemple : certaines activités comme lejeu, lechange, le lavage de voitures, l'immobilier sont connues pour permettre le « recyclage » ou le « blanchiment » de l'argent issu d'activités illégales).
Divers points de vue politiques sur l'utilité fonctionnelle de l'entreprise privée ont été formalisés au cours de l'histoire et de l'élaboration de la pensée économique :
de son inutilité totale, aboutissant à sa suppression ou sacollectivisation ;
Pour ledroit de la concurrence, laforme juridique (personne morale de droit privé ou de droit public,société,association) et le but (lucratif ou pas) de l'entreprise sont indifférents. Ainsi pour ledroit communautaire, « la notion d'entreprise comprend toute entité exerçant une activité économique, indépendamment du statut juridique de cette entité et de son mode de financement » (Cour de justice des communautés européennes (CJCE), arrêt Höffner, 1991).
Néanmoins, n'exerce pas une activité économique, et n'est plus une entreprise soumise au droit de la concurrence, l'organisme qui remplit une fonction exclusivement sociale (CJCE, Poucet 1993) ou celui qui exerce des prérogatives de puissance publique (CJCE, Eurocontrol, 1994).
Parmi les différents buts possibles pour une entreprise, la recherche du bénéfice occupe une place importante. Le bénéfice de l'entreprise (différent du profit) sert avant tout à rémunérer le capital investi.
Les entreprises peuvent prendre plusieurs formes juridiques correspondant à des caractéristiques différentes de l'apporteur de capital : entreprises individuelles, sociétés de personnes, sociétés de capitaux. Les grandes entreprises sont en général des sociétés de capitaux.
Dans le cas des sociétés de capitaux, si un investisseur (une des personnes qui financent l'entreprise) décide de le placer dans une entreprise plutôt que de le conserver, c'est qu'il souhaite que l'argent ainsi placé dans l'entreprise lui rapporte plus. Si une entreprise ne génère pas un profit suffisant redistribué sous forme dedividendes, sa réputation ternit et elle n'attire plus les investisseurs. Sa capacité de développement (en général consommatrice de capitaux pour, par exemple, ouvrir des filiales à l'étranger ou démarrer de nouveaux programmes d'innovation), voire sa survie, s'en trouvent alors obérées, voire peuvent être remises en cause.
Pour chaque secteur d'activité, il existe un niveau de profit « normal » attendu. Ainsi, par exemple, dans le secteurpharmaceutique des années 2000, le niveau moyen de profit attendu était de 15 % par an du capital investi. Si une entreprise génère moins de profit, les actionnaires qui y ont placé leurs économies (directement ou plus souvent indirectementvia unebanque ou unecaisse de retraite) sont déçus, perdent éventuellement confiance dans l'investissement consenti et vendent leurs actions : le prix de l'entreprise (qu'elle soit en bourse ou non) diminue alors et les investisseurs restants y perdent.
Une entreprise capitaliste dont les profits sont faibles trop longtemps n'a pas de justification économique : elle est en général fermée ou rachetée. Dans le cas d'entreprise de l'économie sociale, elle perdura si elle apporte une utilité sociale à la société (exemple : entreprise de réinsertion) et si elle trouve un bailleur de fonds apte à en financer les pertes éventuelles (exemple : collectivité territoriale). Enfin, les entreprises familiales, à la fois privées et non cotées, peuvent trouver un équilibre entre profits élevés et utilité sociale, tout en réussissant à long terme, notamment par leur taille à l'échelle humaine et la proximité dumanagement vis-à-vis dessalariés.
De manière simplifiée, larentabilité d'une activité s'obtient en vendant le plus cher possible unproduit ouservice et en dépensant le moins possible pour le produire.
On distingue desrevenus normaux et des revenus exceptionnels :
les revenus normaux sont lesproduits des ventes et desopérations financières courantes sur l'année en cours (crédits clients et fournisseurs) ;
les revenus exceptionnels ne font pas, par définition, partie des opérations courantes de l'entreprise. Il peut s'agir de vente d'actifs (bâtiments, machines, etc.), de vente defiliales ou d'opérations comptables diverses (exemple : réévaluation de la valeur financière d'un stock).
Lamarge, calculée comme différence entre le prix de vente et lecoût de revient des marchandises incorporées dans leproduit vendue représente la principale contribution au bénéfice de l'entreprise.
Pour augmenter cette marge, il existe uniquement deux leviers :
augmenter le prix desproduits ou services vendus (exemple : vendre un véhicule automobile à 15 000 €) ;
diminuer le coût de production desproduits ou services vendus (exemple : produire le véhicule avec 12 000 €).
Les moyens d'action sur la réduction des coûts sont extrêmement divers, notamment :
négocier avec les fournisseurs pour baisser les prix d'achat des marchandises incorporées ;
améliorer la qualité pour produire avec moins de rebut ;
améliorer la productivité des hommes (amélioration de laqualification, ajustement du ratio entre larémunération fixe et celle indexée sur les résultats, amélioration desconditions de travail,audit des pratiques dans le but de les améliorer, meilleure gestion du personnel,management des compétences, audit des outils) ;
diminuer les taxes et prélèvements sur la production (impôt sur les profits, diminution des cotisations salariales des caisses sociales ou de retraites, bénéficier d'exonérations) ;
réduire les stocks pour réduire lecapital immobilisé ;
négocier des conditions de règlement plus rapides vis-à-vis des clients afin d'avoir moins de frais financiers ;
Il y a toujours des organisations, des hommes et des machines. Les entreprises sont de plus en plus globales (même petites) et connectées en réseaux leur permettant de réagir vite à des opportunités et associer des bonnes compétences pour accompagner des « idées au succès ». Les connaissances jouent un rôle prépondérant dans la façon de faire des affaires. On commence à prendre en compte non seulement le capital financier, mais aussi les capitaux immatériels qu'il faut fructifier. La santé et l'avenir des entreprises dépendent de leur capacité à innover et leur savoir-faire en transformation des idées en valeurs à partager pour tous les participants. Dans ce contexte les ordinateurs sous toutes leurs formes jouent le rôle d'assistant intelligent de l'humain[9],[10],[11].
L'entreprise privée, en tant qu'entité de création et de partage des richesses, a fait l'objet de nombreuses critiques. La critique, provenant en particulier depuis leXIXe siècle de la pensée dusocialisme et duchristianisme social, s'est révélée plus profonde dans les pays de culturecatholique (où les rapports de lamorale avec l'argent sont complexes) que dans les pays de cultureprotestante, dans lesquels la position et la fonction sociale de chaque individu est considérée comme étant le fruit de la volontédivine (selon la thèse deMax Weber sur l'éthique protestante et le capitalisme).
L'entreprise privée est considérée par certains détracteurs comme une entité faisantprimer ses intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général.
Les critiques concernant l'influence des entreprises sur le pouvoirpolitique se sont ajoutées. Dans la théoriemarxiste, la « superstructure » sociale, qui comprend les pouvoirs politique et religieux est au service de l'« infrastructure » économique. Cette critique, sur le lien entre hommes politiques et entreprises, même en dehors du courant de pensée marxiste, est très vivace au début duXXIe siècle.
Les entreprises sont accusées de mener un jeugéopolitique propre, dicté par leurs seuls intérêts, indépendant, voire contradictoire avec celui des politiques étrangères nationales ou internationales (par exemple, sur la question desdroits de l'homme).
Historiquement, les (ou des) entreprises privées ont été accusées d'avoir promu lecolonialisme et l'impérialismeoccidental et laguerre. C'est par exemple, la critique deLénine sur l'impérialisme, stade suprême du capitalisme.
D'autres critiques se sont focalisées surle fonctionnement interne de l'entreprise privée. On relèvera notamment :
la critique d'exploitation du salarié compte tenu de l'asymétrie des rapports de force entre employeurs et employés, notamment en période dechômage ;
des critiques sur la ligne de partage de la richesse (des gains deproductivité, desbénéfices) entre ceux qui apportent le capital et ceux qui apportent le travail ;
la critique du pouvoir dans l'entreprise qui appartient traditionnellement aux agents apportant les capitaux et non à ceux qui fournissent leur travail. D'où des tentatives d'équilibrage à travers, par exemple, lacogestion enAllemagne ;
la critique des formes de pression exercée sur le salarié et conduisant à des phénomènes destress, évoqués notamment à partir de la fin duXXe siècle.
Face aux critiques, les défenseurs des entreprises soulignent quel'intérêt privé va en fait dans le sens de l'intérêt général :
l'entreprise privée constitue le moyen le plus efficace d'allocation des ressources (capital,travail,matières premières eténergie) compte tenu notamment de la contrainte de rentabilité ;
l'entreprise privée constitue le moteur le plus efficace de lacroissance économique et de l'innovation technique. Même quand elle n'est pas à sa source, l'entreprise est le vecteur d'application et de diffusion des innovations techniques ;
l'entreprise, guidée par le souci de son développement et de sa rentabilité, ne tient pas compte des distinctions denationalité, derace ou desexe pour ne se baser que sur le mérite personnel. L'entreprise est alors considérée comme un facteur de paix et de rapprochement international et d'intégration des personnes différentes.
En ce qui concernele fonctionnement interne de l'entreprise, ses défenseurs ajoutent que l'entreprise peut au contraire être un lieu d'épanouissement personnel. Les cas les plus en pointe de cette tendance se situent dans les entreprises denouvelles technologies, dans lesquelles les entrepreneurs sont souvent jeunes et les rapports humains moins formels (la culture de lastartupcool). La transformation de certaines entreprises en véritables lieux de vie, avec espaces de détente collectifs à proximité, a été considérée par certains comme un moyen insidieux de contrôle de l'employé.
Certaines grandes entreprises privées ont développé depuis leXIXe siècle des programmes sociaux et culturels pour leurs employés (cantines, logements, cours, activités sportives et culturelles,vacances). Ces pratiques, parfois issues duchristianisme social, ont été dénoncées enOccident par la penséesocialiste comme relevant dupaternalisme (capitalisme paternaliste). À l'extrême, certaines entreprises ont donné naissance, avec les logements ouvriers, à de véritables villes (par exemple en France,Anzin ouDecazeville). Ces pratiques ont tendance à disparaître avec la tendance au recentrage des entreprises sur leur cœur de métier.
L'entreprise fonctionne avec plusieurs types d'acteurs :
lesactionnaires (lorsque la forme juridique de l'entreprise est unesociété) ;
lesdirigeants (mandatés par les actionnaires lorsqu'il y en a) ;
lessalariés (recrutés par les dirigeants de l'entreprise).
Selon la taille et le statut juridique choisi par l'entreprise, ces acteurs sont parfois confondus : une cordonnerie fonctionnant avec une personne unique peut soit relever d'une activité artisanale sans capital ni salarié, soit être constituée en société, la même personne étant à la fois détentrice du capital, mandataire social et unique salarié. Les entreprises plus grandes sont généralement constituées en société et ces acteurs sont différenciés.
Lesactionnaires détiennent le capital de la société qui porte l'entreprise. Leur rôle est d'apporter les fonds nécessaires au développement de l'entreprise, de choisir les membres de la direction et d'avaliser, ou non, l'administration des affaires par la direction. Ils perçoivent des revenus sur les bénéfices de l'entreprise, dénommésdividendes, et peuvent influer de manière notable sur les décisions prises par leconseil d'administration, car ce sont eux qui l'élisent au terme de l'assemblée générale annuelle.
Les dirigeants sont chargés de la gestion des affaires courantes de l'entreprise et du déploiement de la stratégie d'entreprise validée par les actionnaires. Sa rémunération est en général formée d'un salaire, ainsi que d'une forme d'intéressement, souvent sous la forme destock options ou de bonus financiers plus ou moins indexés sur la performance de l'entreprise.
Certaines approches de l'entreprise reposent sur le principe que les trois catégories d'acteurs de l'entreprise privée (actionnaires, direction, salariés) sont porteurs d'intérêts divergents et elles opposent les intérêts dessalariés et ceux desactionnaires.
D'autres approches de l'entreprise reposent sur une visionsystémique plus régulée et plus coopérative entre les trois catégories d'acteurs.
Le développement de la taille des entreprises a entraîné à la fois une complexité croissante des fonctions de direction des grandes entreprises, avec des spécialisations, et la dispersion de leur actionnariat. Le véritable pouvoir est passé aux mains des dirigeants opérationnels de l'entreprise, tandis que le contrôle de l'actionnaire est devenu plus lointain, parfois réduit au seul rituel de l'assemblée générale annuelle des actionnaires. Cetteère des managers a été théorisée parJames Burnham en 1941, dont l'édition française a été préfacée parLéon Blum en 1947.
Avec la « révolution libérale » des années 1980 et la généralisation du principe dumarché, il est apparu que les intérêts des managers ne coïncidaient pas toujours avec ceux des actionnaires. Par exemple, le manager peut privilégier unestratégie axée sur lacroissance et la taille de l'entreprise, tandis que l'intérêt de l'actionnaire peut privilégier larentabilité de l'entreprise et de sonaction. Le thème dugouvernement d'entreprise, apparu en France au milieu des années 1990 avec notamment le rapport Viénot, tend à rendre aux actionnaires une part du pouvoir qu'ils ont perdu. Il s'exprime de plusieurs façons :
La réglementation s'est durcie en ce sens (loi NRE, en France), renforçant les obligations de la direction de rendre compte de son travail devant les actionnaires.
Les exigences de retour sur capitaux investis (ROE ouROCE) marquent la prise en compte au niveau des objectifs financiers des entreprises de l'intérêt de l'actionnaire.
Le développement des politiques destock options, au cours de ces mêmes années, va également dans la logique de lier l'intérêt du manager avec celui de l'actionnaire.
Une entreprise repose sur un certain nombre defonctions vitales qui assurent son fonctionnement.Henri Fayol qui les qualifiait d'« essentielles » en avait en son temps (1916) distingué six : technique, commerciale, financière, de sécurité, comptable (informationnelle), administrative (de gestion). Elles sont aujourd'hui beaucoup plus nombreuses et il est difficile d'en donner une liste.
Généralement, les entreprises instaurent unehiérarchie parmi leursemployés : ceux qui sont situés à un échelon inférieur (exemple : équipiers, collaborateurs, employés…) obéissent à ceux situés à un échelon supérieur (managers,cadres, chefs de projet…). Cette organisation hiérarchique peut se justifier par l'existence decoûts de transaction, justification qui découle duthéorème de Coase et est développée par les travaux d'Oliver Williamson. La hiérarchisation est combinée à une spécialisation des activités dans la structure organisationnelle de l'entreprise. Cette question de l'organisation a été étudiée notamment parHenry Mintzberg dans son ouvrage :Structure et dynamique des organisations.
Les entreprises sont généralement organisées avec :
des entités opérationnelles, qui sont généralement axées sur lesmétiers (par exemple, en 2008, le groupeDanone est organisé en trois pôles :produits laitiers frais, biscuits et produits céréaliers, boissons). Les grandes entreprises monométiers peuvent être organisées en entités régionales (par exemple,Amériques,Europe-Moyen-Orient-Afrique (ou Emea, regroupement courant dans les entreprises au début duXXIe siècle),Asie) ;
des fonctions transversales, fonctions « de siège » communes au groupe, ou parfois décentralisées par pôle ou région du monde.
la gestion de la consommation et de l'approvisionnement en énergie (à titre d'exemple, les entreprises françaises absorberaient 57 % de l'énergie consommée dans ce pays, et peinent à réduire leurs dépenses)[13]. De plus dans le monde, après 30 ans de baisse, l'intensité énergétique (consommation d'énergie par unité dePIB, qui est aussi un indice degaspillage) a en 2011 commencé à ré-augmenter (+ 1,35 % en 2010[14]) ;
Il convient également d'appliquer les méthodes de management liées auxprocessus d'affaires, afin de tenir compte de l'aspect transversal de l'activité de l'entreprise, et sa répartition à travers les fonctions.
Il existe deux types d'outils pour la gestion des entreprises :
des outils généralistes, tels que les suites bureautiques qui permettent de produire des documents, des tableaux, des présentations commerciales ;
des outils de gestion.
Ces derniers permettent de gérer chacune des fonctions de l'entreprise. Aujourd'hui, la plupart d'entre elles optent pour unprogiciel de gestion intégré ou PGI qui a l'avantage de centraliser les données de gestion au sein d'une base de données unique.
Autrefois réservés aux grandes sociétés, ces outils sont de plus en plus répandus dans les PME et PMI.
Les performances d'une entreprise sont mesurées à partir d'indicateurs (de productivité concernant la production, de ventes concernant la commercialisation, de résultat d'exploitation concernant la gestion, de résultat financier concernant la rentabilité globale, etc.). Ces indicateurs sont d'autant plus nombreux que l'activité est complexe et diversifiée. Le rôle ducontrôle de gestion est d'aller au-delà des comptes annuels (bilan et compte de résultat) pour élaborer des indicateurs sur mesure qui permettront d'évaluer les performances de l'entreprise dans différents domaines. Ces indicateurs permettront de fixer des objectifs, de mesurer des écarts entre les réalisations et les objectifs et de chercher à expliquer ces écarts.
Critères de mesure de la performance d'une entreprise
L'entreprise se dote d'unsystème d'information qui lui permet de connaitre l'état de son fonctionnement et de produire à l'attention des décideurs et opérateurs lestableaux de bord pertinents.
La performance de l'entreprise doit être évaluée de façon spécifique lorsque celle-ci bénéficie desubventions, aide de l'État et aide des banques ou d'un contexte « protégé », lequel peut ne pas être durable et prendre fin de façon plus ou moins brutale parce que mal anticipé.
Les entreprises se soucient de plus en plus derelégitimer leur rôle dans la société à travers divers vecteurs, particulièrement notables à partir de la fin duXXe siècle :
en France, le thème de l'« entreprise citoyenne », en vogue au tout début des années 2000, a fait avancer la réflexion sur la place de l'entreprise dans la société.
Ainsi, une nouvelle forme d'entreprise émerge, appelée à prendre en compte les intérêts à long terme de l'ensemble desparties prenantes de l'entreprise, et non plus seulement le seul intérêt à court terme des seuls actionnaires. En effet, le développement durable fait intervenir non seulement lemarché, mais aussi l'État et lasociété civile.
↑Joseph Schumpeter :« L’entrepreneur est un homme dont les horizons économiques sont vastes et dont l’énergie est suffisante pour bousculer la propension à la routine et réaliser des innovations ».
Manager avec les ERP- Entreprises recevant du public, Architecture orientée services de Jean-Louis Lequeux, Éditions d'organisation, Paris, 2008(ISBN978-2-21254-094-9)
ERP et PGI- Progiciel de gestion intégré, de J-L Tomas, Dunod, Paris, 2007(ISBN978-2-10051-373-4)
Piloter un projet ERP, de Jean-Luc Deixonne, Dunod, Paris, 2006(ISBN2-10007-028-2)
Leçon d'histoire sur l'Entreprise de l'Antiquité à nos jours, Michel Drancourt,PUF, Paris, 2002 (2de éd.)(ISBN2-13052-519-9)
L'Entreprise partagée ? Une pratique différente des relations sociales, Robert Thomas (pseudonyme d'une équipe sous la direction de Pierre Beretti et avec le concours de Jean-Pierre Thiollet), Maxima-Laurent du Mesnil éditeur, Paris, 1999(ISBN2-84001-173-5)
Objectif : Entreprise — Le français des affaires, Janine Bruchet, Cornelsen, Berlin, 1992
Entrepreneurs, entreprises. Histoire d'une idée,Hélène Vérin, PUF, Paris, 1982.