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L’entracte est, authéâtre, l’intervalle qui sépare la représentation de deuxactes.
Chez lesGrecs, l’entracte n’existait pas. L’action était continuée par lesdéclamations, leschants ou les évolutions duchœur qui occupaient ce temps de repos accordé à la fatigue des acteurs.
LesRomains ont été les premiers à partager réellement leurs spectacles en plusieurs parties, pour donner quelque relâche à l’attention des spectateurs. On se contenta d’abord d’élever la toile, puis on introduisit des joueurs deflûte pour divertir le public par lamusique ; ensuite on leur adjoignit deshistrions (issus desludions étrusques) qui exécutèrent despantomimes.
EnFrance, lethéâtre au Moyen Âge était essentiellementde rue tandis que les pièces dethéâtre à la Renaissance n'étaient pas destinées à être jouées en public, mais lues dans les collèges ou les cercles de lettrés, avant d'être imprimées. AuXVIIe, les troupes de comédiens professionnels se mirent à jouer dans des salles de spectacle permanentes éclairées avec des chandelles de suif qui dégageaient une fumée épaisse et âcre[1], aussi un valet de coulisses venait les moucher pendant les entractes et remplacer leslumignons alors que les machinistes modifiaient le décor au vu et au su du public[2]. LeXVIIe et leXVIIIe siècle tentèrent, à l’imitation desRomains, de remplir l’entracte par desballets ouintermèdes dechant et dedanse afin de faire patienter les spectateurs. On essaya même, commeMolière certainescomédies-ballets, ou commeDiderot etBeaumarchais dans ledrame, de marquer par des mouvements, desscènes muettes depersonnages accessoires, la continuation de l’action. Mais, en général, ces exercices ne faisaient pas, comme ceux du chœur antique, partie intégrante de la pièce. La scène était remplie pour le plaisir des yeux et des oreilles ; elle était vide en réalité, et l’entracte était alors, comme maintenant, un ingénieux moyen de laisser l’action se développer (permettant notamment de contourner larègle de l'unité de temps duthéâtre classique), tout en ménageant l’attention, et de soustraire à la vue du public certains faits déplaisants ou inutiles. En effet pour les auteurs detragédies, il était tabou de montrer sur scène duels, combats, viols et autres crimes et un personnage en faisait le récit devant les spectateurs pendant l'entracte ou au début de l'acte suivant[3].
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