Ne doit pas être confondu avecÉducation.
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L'enseignement (du latininsignis, remarquable, marqué d'un signe, distingué) est une pratique, mise en œuvre par unenseignant, visant à transmettre descompétences (savoir,savoir-faire etsavoir-être) à unélève, unétudiant ou tout autre public dans le cadre d'une institutionéducative. Cette notion se distingue de l'apprentissage qui renvoie lui à l'activité de l'élève qui s'approprie cesconnaissances[1] (de plus, certains apprentissages se font sans enseignement :cf.autoformation).
L'enseignement ne doit pas non plus être confondu avec l'éducation[2] : ce dernier terme (dulatineducare, tirer hors de), beaucoup plus général, correspond à la formation globale d'une personne, à divers niveaux (au niveau religieux, moral, social, technique, scientifique, médical…). Néanmoins, l'enseignement contribue à cette formation et constitue donc une composante de l'éducation[3].
Le contraire de l'enseignement est l'apprentissage, car il s'agit d'un ensemble de mécanismes menant à l'acquisition desavoir-faire, desavoirs ou deconnaissances. Le bénéficiaire de l'apprentissage est appeléapprenti. On peut donc opposer l'apprentissage à l'enseignement dont le but est de dispenser des connaissances et savoirs, le bénéficiaire de l'enseignement étant l'apprenant.
En dehors dessciences de l'éducation, d'autres disciplines scientifiques ont défini l'enseignement. Cependant, les définitions de l'enseignement enéthologie, enpsychologie et enanthropologie culturelle ne sont pas totalement superposables. En éthologie, la définition fonctionnaliste (l'enseignement est défini par sa fonction : transmettre des connaissances) est privilégiée car elle permet de comparer des comportements chez les humains et les animaux non-humains. En psychologie, l'enseignement est plutôt défini par l'intention de l'enseignant de transmettre une information et par ses capacités mentales : c'est une vision mentalistique. Enfin, enanthropologie culturelle, l'enseignement a souvent une définition centrée sur la culture : l’enseignement est une activité volontaire, explicite, souvent unidirectionnelle, qui doit être considérée comme telle par ses acteurs[4].
Le terme enseignement, de son côté, signifie « marquer d'un signe, distinguer, rendre remarquable ». Il se réfère à un bien précis, soit celui du développement des connaissances desélèves à l'aide de signes (la transmission des connaissances est en soi impossible, on ne transmet pas de connaissances). « Signes » et « enseignement » dérivent d'ailleurs de cette même racine latine. Selon Marguerite Altet[5] :
« L'enseignement couvre donc deux champs de pratiques :
- Celui de la gestion de l'information, de la structuration du savoir par l'enseignant et de leur appropriation par l'élève, domaine de ladidactique ;
- Celui du traitement et de la transformation de l'Information en Savoir par la pratique relationnelle et l'action de l'enseignant enclasse (en), par l'organisation de situations pédagogiques pour l'apprenant, c'est le domaine de lapédagogie. »
En d'autres termes, enseigner suppose à la fois des techniques et méthodes spécifiques à une discipline scolaire (celles-ci sont étudiées par ladidactique) et des techniques et méthodes qui peuvent s'appliquer à n'importe quelle discipline et domaine de connaissance (celles-ci relèvent de lapédagogie).
Le droit de toute personne (enfant via lesdroits de l'enfant, ou adulte) à l'éducation est l'un desdroits de l'homme, parfois qualifié de « deuxième génération ».
Pour la jurisprudence européenne, l'enseignement (ouinstruction) fait partie dudroit à l'éducation et est défini comme visant« notamment, latransmission des connaissances et laformation intellectuelle »[6] alors que « l'éducation des enfants » est« […] la somme des procédés par lesquels, dans toute société, les adultes tentent d’inculquer aux plus jeunes leurs croyances, coutumes et autres valeurs ». ChaqueÉtat-membre,« dans l’accomplissement des fonctions qui relèvent de sa compétence en matière d’éducation et d’enseignement, doit veiller à ce que les informations et connaissances figurant au programme soient délivrées de manière objective, critique et pluraliste »[7]. Le droit d’accès à l’enseignement supérieur (même en prison) est un droit de caractère civil, au sens de l’article 6 de la Convention[8]. L'État-membre, si son droit interne le lui permet, face à des parents souhaitant assurer eux-mêmes l’éducation de leurs enfants au domicile peut imposer« la scolarisation obligatoire des enfants, que ce soit dans le cadre d’établissements publics ou par le biais d’institutions privées dont la qualité réponde à ses exigences de qualité »[9].
L'enseignement porte sur des connaissances (des connaissances déclaratives de l'ordre des faits, concepts, règles ou des connaissances procédurales : savoir-faire, méthodes, automatismes) qui font partie de programmes fixés par l'institution scolaire[1]. Ces connaissances sont divisées en différents champs spécialisés, les disciplines scolaires qui sont elles-mêmes subdivisées en programmes scolaires[10].
Le mot « éducation » est directement issu du latineducatio de même sens, lui-même dérivé deex-ducere (ducere signifie conduire, guider, commander etex, « hors de ») : faire produire (la terre), faire se développer (un être vivant)[11]. Il convient cependant de noter la différence pointée par Mialaret[12] entre les deux étymologies educare (nourrir) et educere (élever) pour saisir la double instance liée au concept d'éducation et dont la conciliation est une problématique pédagogique majeure : nourrir/remplir de connaissances et élever c'est-à-dire maximiser les potentialités des individus selon Mialaret. PourÉmile Durkheim, l'éducation est une « Socialisation méthodique pour la jeune génération »[13]. Enseigner, c'est transmettre à la génération future uncorpus de connaissances et de valeurs de la vie sociale.
Il faut distinguer enseignement et éducation. Le terme enseignement, de son côté, se réfère plutôt à une instruction précise au cours d'un cycle d'étude précis, par exemple, l'enseignement supérieur[14].
L'éducation ne se limite pas à l'instructionstricto sensu qui serait relative seulement aux purssavoir et savoir-faire. Elle vise également à assurer à chaque individu le développement de toutes ses capacités (physiques, intellectuelles, morales et techniques). Ainsi, cette éducation lui permettra d'affronter sa vie personnelle, de la gérer en étant un citoyen responsable dans la société dans laquelle il évolue.
En pratique, tout le monde est d'accord pour considérer que certains savoirs essentiels font partie du bagage minimum ducitoyen, et qu'inversement il n'est pas d'enseignement possible sans un minimum de pures conventions (comme l'alphabet par exemple) et de capacités relationnelles, donc d'éducation. Instruction et éducation sont souvent confondues. Les différences, subtiles, restent la base de controverses depuis longtemps, leLittré en fait foi dans son choix d'exemple pour sa définition d'éducation (voir le Littré à ce mot) :« Mais il faut remarquer que l'instruction s'enseigne, et que l'éducation s'apprend par un autre mode d'action du maître, quel qu'il soit. » Au début duXXe siècle, lascience de l'éducation désignait lapédagogie. Aujourd'hui, enFrance, depuis la création en1967 du département universitaire deSciences de l'éducation l'expression s'emploie au pluriel. Les problèmes d'éducation s'étudient en empruntant à plusieurs disciplines des sciences humaines (sociologie,psychologie,biologie,économie,philosophie de l'éducation).
LaDéclaration universelle des droits de l'homme proclame le droit à l'éducation pour tous et signale les droits des parents comme représentants de la personnalité de l’enfant :« Toute personne a ledroit à l'éducation […] L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect desdroits de l'homme et des libertés fondamentales […] Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants. » (article 26).
LePacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels réaffirme les mêmes éléments, en y ajoutant l'interdiction du monopole éducatif :« LesÉtats […] s’engagent à respecter la liberté des parents […] de choisir pour leursenfants des établissements autres que ceux des pouvoirs publics. […] Aucune disposition du présent article ne doit être interprétée comme portant atteinte à la liberté des individus et des personnes morales de créer et de diriger des établissements d'enseignement, sous réserve que les principes énoncés au paragraphe 1 […] » (article 13). Selon l'observation générale 13 sur l'application du pacte (1999),« En vertu du paragraphe 4 de l'article 13, toute personne, y compris les non-nationaux, est libre de créer et de diriger des établissements d'enseignement. Cette liberté s'étend aux « personnes morales » ».
LePacte international relatif aux droits civils et politiques évoque aussi cette liberté parentale dans le contexte plus précis du droit à la liberté de pensée, de conscience et dereligion :« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. […] Les États […] s’engagent à respecter la liberté des parents […] de faire assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs propres convictions »[15].
LaConvention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l'enseignement aussi affirme« respecter la liberté des parents et, le cas échéant, destuteurs légaux de choisir pour leurs enfants des établissements autres que ceux des pouvoirs publics, et l'assurer, selon les modalités d'application propres à la législation de chaque État, éducation religieuse et morale des enfants conformément à leurs propres conviction, et de reconnaître aux membres desminorités nationales le droit d'exercer des activités éducatives qui leur soient propres et l'emploi ou l'enseignement de leur propre langue. » (article 5: (b) et (c)).
Dans un contexte spécifique, celui des droits despeuples autochtones, l’OIT dans saconvention 169, établit un lien entre cette liberté et les droits culturels :« les gouvernements doivent reconnaître le droit de ces peuples de créer leurs propres institutions et moyens d’éducation, à condition que ces institutions répondent aux normes minimales établies par l’autorité compétente en consultation avec ces peuples. Des ressources appropriées doivent leur être fournies à cette fin » (article 26). F. Coomans a résumé l’essentiel de cette doctrine en affirmant :« la réalisation du droit à l’éducation exige un effort de la part de l’État pour rendre l’éducation possible et accessible [et] implique des obligations positives de la part de l’État […] il y a aussi la liberté personnelle des individus de choisir entre une éducation organisée par l’État ou une éducation privée, qui peut être traduite, par exemple, en termes de liberté des parents d’assurer l’éducation morale et religieuse de leurs enfants, selon leurs propres croyances. À partir de là provient la liberté despersonnes physiques ou morales d’établir leurs propres institutions éducatives »[16].
Il conviendrait d’ajouter à ces textes l’article 5 de laDéclaration universelle de l'UNESCO sur la diversité culturelle (2001) qui établit un standard international beaucoup plus exigeant :« Toute personne a le droit à une éducation et une formation de qualité qui respectent pleinement son identité culturelle »[17]. K. Tomasevski, rapporteure spéciale sur le droit à l’éducation de la Commission des droits de l’homme, a pour sa part établi une typologie de l’extension du droit à l’éducation. Tomasevski décrit que ce n’est plus l’élève qui doit s’adapter ausystème éducatif existant, quel qu’il soit, mais le système éducatif qui doit être mis en conformité avec l’intérêt supérieur de l’enfant[18].
Il est possible d’étudier des comportements qui pourraient correspondre à de l’enseignement chez les animaux non humains. Caro et Hauser[19] proposent une définition fonctionnelle de l’enseignement (qui se base sur la fonction du comportement) plutôt que sur une définition basée sur l’intention de l’enseignant ou sur ses capacités cognitives. Pour que le comportement d'un individu soit considéré comme de l'enseignement, il doit respecter les trois critères suivants :
À ce jour[Quand ?], seules quelques espèces non humaines ont montré de manière consensuelle des comportements respectant ces trois critères[20],[21]. Parmi elles, on retrouve lessuricates (Suricata Suricatta)[22], lesfourmis de l’espèceTemnothorax albipenni[23], et lescratérope bicolore (Turdoides bicolor)7.
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