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Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon

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Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon
Description de cette image, également commentée ci-après
Gian Maria Volontè etFlorinda Bolkan dans une scène du film.
Données clés
Titre originalIndagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto
RéalisationElio Petri
ScénarioUgo Pirro etElio Petri
MusiqueEnnio Morricone
Acteurs principauxGian Maria Volontè
Florinda Bolkan
Sociétés de productionVera Films
Pays de productionDrapeau de l'ItalieItalie
GenreDrame
Film policier
Giallo
Satire politique
Durée112 minutes
Sortie1970

SérieTrilogie des névroses

La classe ouvrière va au paradis
(1971)

Pour plus de détails, voirFiche technique etDistribution.

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Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto) est unfilm italien réalisé parElio Petri, sorti en1970. Multi-récompensé à sa sortie, ce film marque la carrière de Petri et le consacre à l'international.

Synopsis

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ÀRome, un cadre de la Sécurité publique (dont le nom n'est pas mentionné tout au long du film et qui est identifié dans le scénario comme « l'assassin ») jusque là chef de la section homicide, est promu au commandement du bureau politique du siège de police. Le même jour, il assassine sa maîtresse Augusta Terzi avec une lame de rasoir dans son appartement.

Le film est réalisé à l'aide deflashbacks dans lesquels on apprend qu'Augusta a invité le commissaire à abuser de son pouvoir ou à lui raconter des détails scabreux dont il avait été témoin en tant que policier. Une autre scène montre qu'elle aimait à le provoquer en lui parlant de sa liaison avec un jeune « révolutionnaire », en réalité l'étudiant anarchiste Antonio Pace, qui vit dans le même immeuble qu'elle.

Ensuite, le policier jonche la scène du crime de preuves pour tester les enquêteurs chargés de l'affaire. Au cours de l'enquête, il fait tour à tour chanter, embobiner et tromper les enquêteurs. Si, au départ, ce qui anime le protagoniste semble être l'arrogance de celui qui a confiance en sa propre insoupçonnabilité, il finit par aspirer à son propre châtiment, tout en sachant que son pouvoir et son statut l'en préservent : le seul témoin des faits, l'anarchiste individualiste Pace, ne voudra pas le dénoncer pour le faire chanter (« Un criminel pour diriger la répression : c'est parfait ! » s'exclame-t-il lors d'un interrogatoire).

Le protagoniste, désormais déterminé à s'auto-incriminer, remet une lettre d'aveu à ses collègues. Il invoque comme seule circonstance atténuante le fait qu'il a été continuellement raillé par sa victime et décide de s'imposer uneassignation à résidence. Chez lui, en attendant son arrestation officielle, il s'endort et rêve d'être contraint par ses supérieurs et ses collègues, qui analysent et rejettent la validité des indices et des preuves, à signer la « confession de son innocence ».

Lorsqu'il se réveille, avec l'arrivée de la police, la véritable fin l'attend, mais elle n'est pas révélée par le réalisateur et est laissée en suspens. Le film se termine par l'image des volets qui se baissent dans la pièce où le protagoniste vient d'être reçu par les enquêteurs, tandis qu'une citation deFranz Kafka apparaît enfin sur l'écran : « Quelle que soit l'impression qu'il nous fait, il est un serviteur de la loi, donc il appartient à la loi et échappe au jugement humain ».

Fiche technique

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Icône signalant une information Sauf indication contraire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données cinématographiquesIMDb, présente dans la section« Liens externes ».

Distribution

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Icône signalant une information Sauf indication contraire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données cinématographiquesIMDb, présente dans la section« Liens externes ».

Bande originale

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La prédilection commune pour une musique agressive et volontairement pompière, pour les marches grotesques, pour « l'aliénation brechtienne »[1], font de l'union entre Elio Petri et le musicien Ennio Morricone l'une des plus productives, quantitativement et qualitativement, du cinéma italien ; la bande originale d'Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, qui semble avoir fait une impression considérable surStanley Kubrick[2], en représente l'une de plus reconnaissables[3]. Ici, la contamination entre les sphères classique et populaire (par exemple, lamandoline jouée comme s'il s'agissait d'unclavecin) avec des inclusions rythmiquement imprévisibles de laguimbarde, dusaxophone soprano et de lacontrebasse électrique[1] sont parfaitement fonctionnelles pour accompagner les convulsions de lapsyché perturbée du protagoniste.

Exploitation

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Gian Maria Volonté dans une scène du film.

Le film est sorti dans le circuit cinématographique italien au cours de l'hiver 1970, à des dates différentes selon les villes : il a été présenté àMilan le, àRome il est arrivé dans les salles le, tandis qu'àTurin il a été distribué à partir du.

L'exploitation du film a eu lieu dans une période politiquement très incandescente en Italie et surtout à Milan, deux mois seulement après l'attentat de la piazza Fontana (qui a donné naissance auxannées de plomb et à lastratégie de la tension), la mort violente de l'anarchisteGiuseppe Pinelli tombant d'une fenêtre au poste de police de Milan et l'arrestation dePietro Valpreda.

Bien qu'il s'agisse d'un film complexe, dense en références culturelles et artistiques (deBertolt Brecht àWilhelm Reich, deKarl Marx àFranz Kafka[4], du thriller politique à l'américaine ausurréalisme[2]), qui ont peut-être été mieux accueillies à l'étranger[5], l'accueil du film en Italie a été fortement influencé par les événements politiques qui ont précédé.

Dès le départ, le film a fait l'objet d'une confrontation politique, malgré le fait qu'il commençait par la légende « Toute référence à des personnes ou à des faits est purement fortuite ». Le bimensuelLotta Continua en fait l'éloge, voyant dans le personnage interprété parGian Maria Volonté la figure du commissaire de policeLuigi Calabresi, accusé par le mouvement extraparlementaire d'être responsable de la mort de Pinelli[5]. Son unique sortie est saluée parGiovanni Grazzini, dans les colonnes du quotidien italienCorriere della Sera comme « [. ...] un pas important vers une société plus adulte, tellement plus confiante en elle-même et en la démocratie qu'elle peut se permettre de critiquer des institutions tenues pour sacrées [...] »[6].Ugo Pirro se souvient : « Ils nous avaient dit que nous finirions en prison : c'était une telle bombe »[7].

La menace imminente d'une censure et les événements politiques qui ont précédé la sortie ont contribué au succès immédiat du film : « L'affluence du public dans les salles a été énorme et dans certains cas, il a été nécessaire d'arrêter la circulation des véhicules, étant donné la longueur des files d'attente aux guichets. Les gens se sont rués sur ce film parce qu'ils n'en croyaient pas leurs yeux »[7]. À la suite de ce succès, une partie de la critique de gauche, celle qui s'exprime notamment dans les revuesOmbre rosse etQuaderni piacentini[8], a porté sur ce film, comme sur d'autres films ultérieurs d'Elio Petri, l'accusation de spectaculariser les processus sociaux et politiques à des fins économiques[2].

Censure

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Le film est assorti d'une interdiction de projection aux moins de 14 ans, et a de peu évité la censure complète, demandée par certains cadres de la préfecture de police de Milan, qui, présents à la première du film le, avaient quitté la projection avant la fin avec force indignation[2].

Tant en raison de la décision du procureur adjoint Giovanni Caizzi — le même qui disculpera plus tardLes Mille et Une Nuits (1974) dePier Paolo Pasolini — que pour de probables considérations politiques[7], le film n'a pas été saisi.

Entrées en salles

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Le film a enregistré 5 747 386 entrées pour 1 928 248 000 lires de l'époque, ce qui le classe septième dubox-office Italie 1969-1970[9].

Accueil critique

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Orazio Orlando dans une scène du film.

« Je voulais faire un film contre la police. La police de la République italienne, dans les 25 ans qui ont suivi la chute du fascisme, a perpétré sur les routes et sur les places des dizaines et des dizaines de condamnations sommaires contre des masses sans défense d'ouvriers et de paysans seulement coupables de lutter contre la misère et l'injustice. Aucun policier n'a jamais payé pour tous ces morts. Il y avait en moi, et il y a encore une haine profonde pour les mandants de la classe dominante, et aussi pour les exécuteurs de ces assassinats. »

— Elio Petri[10]

Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon est le premier film de la « trilogie des névroses » (poursuivie avecLa classe ouvrière va au paradis en 1971 etLa propriété, c'est plus le vol en 1973), fruit d'une collaboration avec le scénaristeUgo Pirro, dans laquelle sont mis en scène les motifs centraux de la vie politique italienne de l'époque[6], faisant d'Elio Petri une cible privilégiée dans l'affrontement critique et politique au sein de la gauche des années 1970[6].

Il a été initialement conçu comme une élaboration du thèmedostoïevskien de la défiance d'un meurtrier à l'égard de la justice[11] et comme une réflexion sur les mécanismes psychologiques qui, à partir de notre besoin intérieur d'une figure paternelle, font de nous les alliés d'un pouvoir autoritaire et répressif, « ... faisant de nous tous des enfants »[11],[12]. Le parti pris le plus ouvertement politique du film est venu du choix d'un commissaire de police pour le rôle du meurtrier. La réflexion plus générale sur les mécanismes du pouvoir, et sur l'immunité de ceux qui l'exercent, se situe dans l'Italie républicaine, dans laquelle, pendant 25 ans, la police avait « [...] perpétré dans la rue des dizaines et des dizaines de sentences sommaires contre des masses d'ouvriers et de paysans sans défense [...] sans que personne n'ait [...] jamais payé pour tous ces morts »[4].

Lors d'une rencontre avec Elio Petri pour discuter du film, le réalisateur et critique de cinémaAlexandre Astruc a déclaré : « Pour une fois, une analyse lucide, intelligente, tranchante comme un scalpel, au lieu d'être prétentieuse, au lieu d'être instrumentale, au lieu de déplorer l'insécurité ou d'utiliser des slogans comme les analyses habituelles. [Celle de Petri] est une analyse interne, une analyse humaine. Pour moi, les maîtres de Petri sontVisconti,Renoir. Il y a la tête et il y a le cœur. Sans cerveau, il n'y a pas de cœur. Sans cœur, il n'y a pas de cerveau »[13].

Le film a ensuite été sélectionné comme l'un des100 films italiens à sauver[14].

Distinctions

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Récompenses

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Nominations

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Notes et références

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  1. a etbSergio Miceli, L'evoluzione della musica di Ennio Morricone, in Flavio De Bernardinis (a cura di), Storia del cinema italiano, vol. XII, 1970-1976, Venezia-Roma, Marsilio-CSC, 2008
  2. abc etdTeresa Biondi, Elio Petri: l'indagine infinita, in Flavio De Bernardinis (a cura di),Storia del cinema italiano vol. XII, 1970-1976, Venezia-Roma, Marsilio-CSC, 2008.
  3. « Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon », surcourte-focale.fr(consulté le)
  4. a etbJean A. Gili, Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto, in Paola Cristalli (a cura di),Dizionario critico dei film, Milano, Istituto della enciclopedia italiana fondata da Giovanni Treccani, 2004.
  5. a etbPeppino Ortoleva,Impegno, riformismo, militanza, in Flavio De Bernardinis (a cura di),Storia del cinema italiano vol. XII, 1970-1976, Venezia-Roma, Marsilio-CSC, 2008.
  6. ab etc(it) Gian Piero Brunetta,Il cinema italiano contemporaneo : Da "La dolce vita" a "Centochiodi", Bari, Laterza,
  7. ab etc(it) Ugo Pirro,Il cinema della nostra vita, Turin, Lindau,
  8. (it) Goffredo Fofi,Capire con il cinema : 200 film prima e dopo il '68, Milan, Feltrinelli,
  9. (it) Flavio De Bernardinis,Storia del cinema italiano, vol. XII, 1970-1976, Venise-Rome, Marsilio-CSC,
  10. [vidéo] Cinéma et politique, « Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon : un film contre la police », surYouTube (consulté le)
  11. a etbUgo Casiraghi, « Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto »,L'Unità,no 83,‎
  12. (it) « Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto », sureliopetri.net,(consulté le)
  13. Extrait d'un reportage télévisé diffusé à la télévision française le, dans le cadre de l'émissionLe journal du cinéma.
  14. « 100+1 film », surretedeglispettatori.it(consulté le)

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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Les films sont ceux qui sont proposés à la nomination par l'Italie ; tous ne figurent pas dans la liste finale des films nommés.
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