Letrait d'union peut servir pour unir unpréfixe à unmot ou à unradical. Cet article énumère les règles applicables en orthographe traditionnelle de la languefrançaise. Les modifications créées par lesrectifications orthographiques du français en 1990 sont également mentionnées.
Cesadverbes prennent toujours un trait d'union, par exempleau-dessus :
Ces mots prennent toujours un trait d'union après l'adverbe, et le préfixe reste invariable, par exemplel'après-guerre,des demi-mesures :
Attention : dans certains cas, uneespace est possible mais le préfixe n'est alors plus un modificateur mais un adverbe ou un nom (qui s'accorde en nombre) et qui prend un autre sens :des sous,les semis,les vices,deux demis de bière,d'après moi,avant que,les arrières,une outre pleine.
Les préfixes formés par lesgentilés nationaux, géographiques, ethnologiques ou linguistiques, lorsqu'ils sont juxtaposés à un autre gentilé, s'écrivent aussi normalement avec un trait d'union, par exemplefranco-allemand,sino-japonais,nippo-coréen,afro-asiatique,indo-aryen,latino-américain,hispano-américain,nord-coréen,rhéno-mosellan.
Il n'y a pas de règle générale précisant lequel des gentilés devient un préfixe, sauf si un préfixe est malconnu (auquel cas on peut inverser les deux termes associés), ou un gentilé ne peut être formé avec l'un d'eux sans changer le sens (dans ce cas on le place en préfixe, comme dansnord-coréen) : dans nombre de cas c'est plutôt l'usage qui est déterminant (par exemple le gentiléfrançais se place le plus souvent en préfixe d'un autre gentilé, car le préfixefranco- est d'usage très courant pour la langue française et se place sans difficulté devant les autres gentilés nationaux). Mais on peut aussi bien direfranco-belge quebelgo-français (le premier étant d'usage plus courant en France, le second étant plus courant en Belgique[réf. nécessaire]).
Certaines expressions consacrées formées d'un nom et d'un adjectif épithète sont devenues des locutions ayant leur sens propre et forment unmot composé. Elles s'écrivent avec un trait d'union, car on n'attache pas de tels adjectifs, par exemple :une belle-mère,un grand-père,le plein-emploi, lagrand-rue,grand-veneur ; cette règle ne s'applique pas à certains mots composés très anciens mais d'usage courant, dont l'adjectif a perdu son sens initial et ne peut plus en être séparé sans introduire un contresens ou un changement phonétique significatif, comme dans :un gentilhomme.
Il s'agit généralement de mots comportant un préfixe modificateur de sens ou d'étendue (souvent d'origine latine ou grecque), fréquemment utilisé pour les mots « savants ». Ils ne prennent pas de trait d'union après le préfixe modificateur, par exemplearchiduc,superclasse,hypermétropie :
Nombre de ces préfixes ci-dessus subissent des mutations de leurconsonne ou voyelle finale avec le mot qui les suit et auquel ils s'attachent.
Le trait d'union est conservé si le mot qui suit le préfixe est un nom propre (post-Renaissance,pro-Suisse), un sigle (pro-ONU), un nombre (pré-500e), un mot déjà composé (mini-sous-marin).
De plus, comme l'indique leRapport du Conseil supérieur de la langue française publié au Journal officiel du 6 décembre 1990 : « on évitera les soudures mettant en présence deux lettres qui risqueraient de susciter des prononciations défectueuses ou des difficultés de lecture ». C'est le cas avec les paires de lettres suivantes :
Certains préfixes précisant l'étendue géographique sont génériques et suivent les règles normales de ces préfixes et s'attachent, éventuellement avec une mutation ou élision de la consonne ou voyelle finale, par exemplecentroafricain (au centre de l'Afrique, ne pas confondre aveccentrafricain, de la République centrafricaine),périlyonnais (de la périphérie de Lyon),intraparisien (de Parisintra muros),altiligérien (de la Haute-Loire),extrarennais (hors de Rennes).
Les unités de mesure ne prennent jamais de trait d'union, même lorsqu'il y a deux voyelles consécutives. Exemples :microampère,microohm,microlitre,mégahertz.
Lespréfixes du Système international d'unités sont :
De la même manière, lespréfixes binaires utilisés dans le domaine informatique (kibi,mébi,gibi,tébi,pébi,exbi,zébi,yobi…) ne sont pas suivis d'un trait d'union.
La règle à retenir :
Si le mot suivant commence par la voyellei, par un nom propre ou par un nom composé d'un trait d'union, on utilisera alors un trait d'union, commeanti-inflation,anti-Québec,anti-Angleterre,anti-sous-marin,anti-UV,ouanti-g.
Autrement, on n'utilisera pas de trait d'union, sans que cela modifie pour autant la prononciation du mot : par exemple,antisociale (/-s-/, pas /-z-/),antiesclavagiste,antioxydant...
Néanmoins, depuis les rectifications orthographiques de 1990, on peut colleranti et un mot commençant pari, commeantiinflammatoire[1].
Sans trait d’union, sauf lorsque le deuxième mot commence par un i. Exemples :auto-immune,auto-induction…
Exception : le motauto-stop conserve le trait d’union ; le premier mot n’est pas le préfixe auto ( « par soi-même ») mais le nom communapocope d’automobile.
Sans trait d'union.
Devant une voyelle, on ajoute uns :bisaïeul,bisannuel.
Le trait d'union est parfois présent, comme dansco-auteur[2],co-électeur,co-empereur,co-état,co-régent,co-souverain,co-spectateur,co-turne, etc.[3]
Dans la formation de mots nouveaux, ce préfixe se soude au mot qui suit :coaccusé,coacquéreur,coauteur,codébiteur,codécision,coéditeur,coempereur,coentreprise,coépouse,coéquipier,coexistence,cogérer,coopération,coprésident,coresponsable,cosignataire (/-s-/, pas /-z-/)[4].
Si ce mot commence par un i, celui-ci prend alors un tréma :coïnculpé,coïncidence,coïndiquer,coïndivisaire,coïntéressé[5].
Devant un u, on intercale la lettren :conurbation, maisco-usufruitier.
En orthographe traditionnelle, le trait d'union est nécessaire, par exemple : ‹ contre-vérité ›, ‹ contre-feu ›.
La soudure s’impose pour les mots composés avec cet adverbe avec lesrectifications orthographiques de 1990, c’est-à-dire ‹ contrappel › au lieu de ‹ contre-appel ›. Lorsqu'il y a deux voyelles consécutives, la disparition due est nécessaire. Exemples : ‹ contrallée ›, ‹ contrespionnage ›, ‹ contrexemple ›, ‹ contrordre ›… Pour certains mots, cependant, la soudure n'est pas toujours utilisée. Exemple : ‹ contre-ut ›.
Au sens oùex signifie une instance précédente ou ancienne, le préfixeex s'écrit toujours avec un trait d'union, par exempleex-président,ex-république.
S'il s'agit de l'adverbeex ouin d'une locution latine, on n'attache l'adverbe avec un trait d'union que si la locution forme un nom composé, un verbe ou un adjectif (qui s'accorde alors en nombre et/ou en genre) et non une locution adverbiale dont les deux mots restent détachés et invariables (ou accordés suivant la règle latine propre à la locution elle-même).
Exemples :sortis ex nihilo,nés in utéro
maisun ex-libris (ouexlibris),deux ex-æquos,un ex-voto.
Il est aussi possible de supprimer le trait d'union avec la nouvelle orthographe quand ce n'est pas une locution adverbiale, le premier adverbe devenant un préfixe simple :deux exæquos,un exvoto.
Au sens oùex (ouen,in) détermine le sens de la sortie (ou l'entrée) d'un contenant, le préfixe s'écrit attaché, sans trait d'union, avec possible mutation de la consonne finale du préfixe, par exempleexfiltrer,inoculer,imbiber,ensemencer.
Quanden est utilisé dans un nom composé par la substantivation d'une locution adverbiale, on l'écrit avec un trait d'union, le mot composé s'accorde, mais pas l'adverbe préfixe, par exemple un en-avant,des en-avants. Si le second mot commence par une consonne, il est aussi possible d'écrire le mot composé sans trait d'union :un en-cas ouun encas.
Exemples :micro-ordinateur,micro-organisme,macro-élément.Il est aussi possible, en nouvelle orthographe, d'écriremicroordinateur,microorganisme,macroélément.
En aucun cas on n'utilise l'espace, car le préfixe modificateur n'est pas un adverbe[7].
Le préfixe ‹ néo- › conserve le trait d'union lorsqu'il accompagne ungentilé (les Néo-Zélandais, une technique néo-calédonienne) ou lorsqu'il accompagne un mot (nom ou adjectif) dérivé d'unmouvement culturel ou politique[8] (le style néo-classique, un quotidien néo-libéral, un argument néo-colonial, une théorie néo-darwinienne…).
Autrement, on ne met pas de trait d'union. Par exemplenéographie,néoplastie,néologisme,néophyte,néobanque…
On utilise le trait d'union lorsque le préfixe ‹ pseudo- › est utilisé pour signifierqui passe pour, avec une notion de fausseté[9]. Exemples : ‹ pseudo-comité ›, ‹ pseudo-littéraire ›, ‹ pseudo-philosophe ›, ‹ pseudo-religion ›, ‹ pseudo-science ›.
Comme pour le préfixe ‹ néo- ›, on conserve le trait d'union lorsqu'il accompagne ungentilé (un ‹ pseudo-américain ›) ou lorsqu'il accompagne un nom propre, ou mot (nom ou adjectif) dérivé d'unmouvement culturel ou politique[10] (un pseudo-Voltaire, un château pseudo-Renaissance, une décision pseudo-libérale…).
On attache sans trait d'union lorsque le préfixe ‹ pseudo- › est utilisé pour signifiersemblable, avec une notion de similitude[9]. Exemples : ‹ pseudosphère ›, ‹ pseudovecteur ›, ‹ pseudonyme ›, ‹ pseudoparasite ›.
Si le mot formé est unsubstantif, alors on utilise le trait d'union après l'adverbe, par exemplele non-paiement,une quasi-certitude, leTrès-Haut,le non-devenir,une fin de non-recevoir.
Si le mot suivant est unnom ou un verbe substantivé (à l'infinitif), alors on utilise le trait d'union après l'adverbe, par exemplehors-gel.
Autrement, si le mot suivant est unadjectif, alors on n'utilise pas de trait d'union après l'adverbe, par exempleune facture non payée,quasi certain,un arbre très haut. Mais on écritnonpareil[7].
Concernant l'adverbe non, plus on considère telle ou telle construction de type non + adjectif ou participe passé comme lexicalisée, c’est-à-dire comme un véritable mot composé, et plus on a tendance à l’écrire avec un trait d’union. Les dictionnaires usuels, qu’il est recommandé de consulter, consignent généralement les formes lexicalisées. Si une construction non + adjectif ou participe passé n’est pas attestée dans les dictionnaires, on suit la règle générale.
Exemple : des manifestations non-violentes[11].
Exception : lorsque le motpré vient du nomprairie : Lemouton de pré-salé (elliptiquementpré-salé) est un mouton engraissé dans des pâturages voisins de la mer. Par extension la viande de cet animal :gigot de pré-salé,des prés-salés.