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« Empire romain d'Occident » est une formule conventionnelle utilisée par les historiens français pour désigner, à la suite de ladivision effectuée parDioclétien en 285, la partieoccidentale (enlatinPars occidentalis) de l'Empire romain dans le cadre du système de latétrarchie (gouvernement de quatre empereurs, deuxAuguste et deuxCésar), tandis que la partie orientale est désigné par la formule« Empire romain d'Orient ».
L'empire d'Occident prend conventionnellement fin en 476, lorsque leGermainOdoacre dépose l'empereur (usurpateur)Romulus Augustule sans demander à l'empereur d'Orient de le remplacer. Cette date est retenue comme celle de la fin de l'Antiquité et du début duMoyen Âge. L'empire d'Orient se prolonge en revanche durant leMoyen Âge, désigné par la formule « Empire byzantin », en référence à l'ancien nom (Byzance) de sa capitale,Constantinople (aujourd'huiIstanbul), prise par lesTurcs en 1453.
De 285 à 476, Rome reste capitale symbolique de l'empire, mais n'est plus le siège du gouvernement, les empereurs d'Occident titrés Augusterésidant àMilan, puis à partir de 402 àRavenne, et les César àTrèves.
Il ne s'agit pas d'une séparation entre deux États indépendants, mais d'un partage de responsabilités, pour des raisons principalement militaires, à une époque où l'empire subit de plus en plus d'attaques de peuples extérieurs, mais aussi de troubles intérieurs, notamment le phénomène des bandesbagaudes. Il arrive à l'occasion que l'unité du gouvernement soit rétablie auIVe siècle : sous le règne deConstantinIer (324-337), deJulien (361-363) et deThéodoseIer (392-395).
Après 476, l'empereur d'Orient redevient en théorie empereur unique, tandis que l'empereur d'Occident légitime,Julius Nepos, se trouve enDalmatie romaine de 476 à 480. De fait, Odoacre gouverne l'Italie de 476 à 493, jusqu'à son assassinat par l'OstrogothThéodoric le Grand. AuVIe siècle, l'empereur d'OrientJustinien lance une grande opération de reconquête de l'Occident et parvient à reprendre certains territoires (notamment Ravenne et la lagune deVenise).
Avec l'assassinat de l'empereurSévère Alexandre en, l'Empire romain connaît une période d'instabilité interne de cinquante ans (235-284), désignée par l'historiographie sous le nom de « crise du troisième siècle », à quoi s'ajoute enPerse l'avènement de la dynastie desSassanides, qui entraîne un nouveau cycle de guerre à l'est de l'Empire.
Le règne de Gallien et l'usurpation de Postume (260)
En259, l'empereurValérien est fait prisonnier par le roiChapourIer et meurt en captivité l'année suivante.
Gallien, son fils aîné, qui règne à ses côtés depuis253, lui succède. Il dirige la guerre contre les Sassanides, tandis que son propre fils,Salonin, et lepréfet du prétoire,Silvanus, résident à Cologne (Colonia Agrippina), enGermanie inférieure afin de contrôler les légions du limes rhénan. Cela n'empêche pas legouverneurPostume de se rebeller.
Ce règne marque un certain redressement.Aurélien lance la construction des murailles de Rome, le « mur d'Aurélien ». De nombreux chefs-lieux de cités (par exempleLutèce, chef-lieu desParisii, en Gaule) se dotent aussi de remparts, notamment dans la partie ouest de l'empire.
En272 il parvient à reprendre le contrôle des territoires de Zénobie. Il se tourne ensuite vers les Gaules où il met fin à la sécession initiée par Postume. Le 25 décembre 274, lors de son triomphe à Rome, il officialise le culte deSol Invictus (« Soleil invaincu »), divinité appréciée dans l'armée.
La succession est assez agitée après la mort d'Aurélien :six empereurs de 275 à 284, avec en 281 trois usurpations en Gaule, en Germanie et en Syrie.
L'avènement de Dioclétien, pourtant empereur autoproclamé (284), marque le début d'une période de stabilité et de profondes réformes de l'empire.
De l'avènement de Dioclétien à la mort de Théodose (284-395)
Voulant renforcer le système administratif et militaire, Dioclétien est à l'origine de ladivision de l'Empire romain en deux grandes parties, de latétrarchie (gouvernement à quatre empereurs, deux titrésAuguste et deux titrésCésar), de la création despréfectures du prétoire hors de Rome, desdiocèses (civils) regroupant plusieurs provinces et de l'augmentation du nombre de provinces (par exemple, la province deGaule Lyonnaise est divisée en quatre provinces avec pour chefs-lieux Lyon, Rouen, Tours et Sens).
Ladivision de l'Empire romain commence sous Dioclétien. En 285, à Milan dont il a fait une résidence impériale, il nomme un empereur en second qui reçoit le titre deCésar,Maximien Hercule, et dès 286 lui donne le titre d'Auguste qu'il détient lui-même (mais il estprimus Augustus). Dioclétien prend en charge l'Orient (avecNicomédie comme résidence) et Maximien est chargé de l'Occident (Trèves).
Division en quatre : le système de la tétrarchie (293-305)
La division de l'empire est renforcée lorsqu'il institue en 293 latétrarchie en nommant un César pour lui-même et un autre pour Maximien, avec la répartition suivante :
Ce système divisa l'Empire en quatre parties avec chacune sa résidence impériale, Rome restant l'unique capitale, afin d'éviter les troubles qui avaient marqué leIIIe siècle.
Crise de la succession de Constance Chlore (306-324)
Le, selon la règle choisie par Dioclétien d'un règne de vingt ans, les deux Augustes abdiquent et sont remplacés par leurs Césars, après avoir nommé de nouveaux Césars.
La mort prématurée de Constance Chlore (Auguste d'Occident) en306 déstabilise le système. Son filsConstantin est proclamé empereur par les légions deBretagne que commandait Constance Chlore, tandis que son César,Sévère, devient Auguste.
Conflit entre Constantin, Maxence et Licinius (307-324)
De 308 à 312, Licinius et Constantin établissent leur pouvoir dans leurs parties respectives de l'Empire. Constantin élimine Maxence en 312 à labataille du pont Milvius.
Puis, à partir de313, Constantin et Licinius s'affrontent pour la domination de l'Empire. Licinius est vaincu et fait prisonnier àChrysopolis en324 et exécuté l'année suivante.
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Un premier événement important date de 313 : l'édit de Milan, par lequel Constantin rend lechristianisme légal dans les territoires qu'il contrôle, conséquence de sa victoire du pont Milvius. Le christianisme, qui n'est plus menacé depersécutions, commence à se développer en touchant des membres de l'élite romaine. Constantin lui-même ne se convertit pas officiellement (il se fera baptiser seulement peu avant sa mort en 337).
Un deuxième événement important est la création deConstantinople en 324.
L'empire divisé sous les successeurs de Constantin (337-353)
La mort de Constantin laisse trois fils pourvus du titre de César :Constantin II,Constance II etConstant Ier, chacun d'eux ayant dès le début des années 330 été chargé d'un certain nombre dediocèses de l'empire.
En 355, Constance II, écartelé entre l'agitation desGermains et la guerre contre les Sassanides, fait de son cousinJulien son César et l'envoie en Gaule combattre les Alamans, avec succès.
En360,Julien est proclamé Auguste par ses soldats. Constance II, qui se trouve alors enMésopotamie, décide de partir le combattre en Gaule, mais il meurt en chemin (361), laissant Julien seul maître de l'Empire. Julien, qui est hostile au christianisme, est tué en363 en combattant lesSassanides (bataille de Samarra).
Son successeur, le commandant de lagarde impériale,Jovien, est tué l'année suivante.
Après la mort de Jovien, l'empire retombe dans une période d'instabilité politique, au terme de laquelleValentinienIer s'impose en 364. Il divise immédiatement l'empire, en plaçant la partie orientale sous le gouvernement de son frèreValens.
Les deux parties de l'empire sont alors perturbées par les menaces extérieures, notamment lesHuns et lesGoths. Les Wisigoths, entrés dans l'empire pour se protéger des Huns, font subir à l'armée romaine une défaite sévère àAndrinople en 378. Ils commencent alors un périple de longue durée dans l'empire.
Un autre problème est le développement de tensions entre les élites converties au christianisme et celles qui veulent resterpolythéistes, ou, selon les chrétiens,païens (dont Julien a été le champion durant son court règne). Or la religion officielle de l'empire reste fondée sur le polythéisme, notamment à travers leculte impérial.
En379,Gratien, fils et successeur de Valentinien, refuse de porter le titre traditionnel depontifex maximus ; en382, il privede leurs droits[pas clair] les prêtres païens et fait retirer l'autel (non chrétien) de laCurie, lieu de réunion du Sénat.
En388, le généralMagnus Maximus s'empare du pouvoir en Occident, forçantValentinien II, frère de Gratien, à fuir vers l'Orient pour y chercher de l'aide. L'empereur d'Orient,Théodose Ier, le rétablit rapidement sur le trône.
En392, Valentinien II est assassiné par lemagister militum d'OccidentArbogast, unFranc (païen), qui place sur le trône le sénateurEugène. Eugène est renversé en 394 par Théodose, qui gouverne l'Orient et l'Occident pendant deux ans, jusqu'à sa mort.
C'était la dernière fois qu'un seul empereur gouverne la totalité de l'empire romain.
Division de l'Empire après la mort de Théodose (395).
De la mort de Théodose à celle de Valentinien III (395-455)
Durant cette période, règnent sur l'Occident deux empereurs,Honorius (384-423), fils deThéodose Ier, etValentinien III (419-455), petit-fils de Théodose Ier par sa mèreGalla Placidia, avec l'intermède de l'usurpation de Jean de 423 à 425.
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À sa mort, Théodose le Grand divise de nouveau l'empire, au profit de ses deux fils : l'aîné,Arcadius (377-408), reçoit l'Orient, le cadet,Honorius (384-423), l'Occident. C'est sous leurs règnes que les chemins des deux parties de l'empire se séparent nettement : tandis que l'Orient entame une lente reconstruction, l'Occident commence à s'effondrer irrémédiablement.
Au début du règne d'Honorius, qui règne sous la régence duVandaleStilicon, l'Occident connait cependant une période favorable, durant laquelle diverses menaces contre le territoire de l'Italie sont contenues. En 402, la résidence impériale est transférée de Milan àRavenne, ville portuaire en relation plus aisée avec Constantinople.
Les années 406-410 marquent un tournant, dues au fait que les frontières de Gaule (lelimes rhénan) a été dégarni pour protéger l'Italie. Le 31 décembre 406, les armées des Vandales et desSuèves entrent dans l'empire sans rencontrer de résistance, les Suèves allant ensuite s'installer dans l'ouest de l'Hispanie et les Vandales enAfrique, autour deCarthage. Les légions romaines deBretagne sont ramenées sur le continent et les Bretons sont dès lors laissés sans protection militaire face aux menaces (Scots et Pictes dans un premier temps, puis Angles et Saxons).
Stilicon, détesté en tant que Germain par nombre de membres de la cour de Ravenne et tenu pour responsable de ces échecs, est assassiné en 408 avec l'assentiment d'Honorius.
En 410, les Wisigoths d'Alaric, arrivant de l'Orient, mettentRome à sac, ce qui est considéré par certains comme un signe défavorable aux empereurs chrétiens et provoque de vives polémiques antichrétiennes (c'est la raison pour laquelleAugustin d'Hippone rédige son grand ouvrage,la Cité de Dieu, de 413 à 426).
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L'Empire d'Occident connait un déclin économique constant, alors que l'économie de l'Empire d'Orient reste stable, notamment grâce auxrichesses de l'Asie Mineure[réf. nécessaire]. L'Orient peut entretenir une armée importante, renforcée au besoin de mercenaires, là où l'Occident n'en est plus capable.
Avec l'affaiblissement du pouvoir central, les empereurs perdent le contrôle des frontières et des provinces, ainsi que de lamer Méditerranée, surtout après que lesVandales se sont emparés de la province d'Afrique (429-439).
La plupart[pas clair] des envahisseursexigent un tiers des pays conquis à leurs sujets romains[pas clair], proportion encore plus élevéquand plusieurs tribus envahissent la même province[réf. nécessaire].
De vastes surfaces cultivées sont abandonnées en raison de l'instabilité politique, coup sévère porté à l'économie, qui repose en grande partie sur l'agriculture.
L'ouvrage de Colling,La Banque, de Babylone à Wall Street, met l'accent sur une asphyxie du système bancaireauIIIe siècle dans l'Empire romain d'Occident[pas clair], les évêques dépendant de Rome condamnant alors toute forme de prêt à intérêt[1], à la différence de ceux de Constantinople.
Fin du règne d'Honorius (410-423) : une période de redressement
Après lesac de Rome, la situation se redresse grâce à l'action du généralFlavius Constance, qui réussit en 411 à réduire l'usurpation deConstantin III, installé depuis quelques mois àArles. Puis, au bout de quelques années, il soumet les Wisigoths sous le règne deWallia (de 415 à 418). En 416, les Wisigoths acceptent de s'installer commefédérés enAquitaine (en 418, ils fondent leroyaume deToulouse, qui empiète d'ailleurs sur la Narbonnaise).
En 417, Flavius Constance entre dans la famille impériale en épousant la demi-sœur d'Honorius,Galla Placidia, veuve depuis 415 du roi wisigothAthaulf.
En février 421, Honorius lui confère letitre d'Auguste, mais cela n'est pas reconnu par l'empereur d'Orient,Théodose II, ce qui suscite des tensions, auxquelles la mort de Constance III en septembre 421 met rapidement fin. Constance III laisse un fils né en 419 de Galla Placidia,Valentinien. Tous deux quittent Ravenne pour Constantinople à la suite d'un conflit avec Honorius.
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Honorius meurt en 423 (à 38 ans).
Théodose II ne prenant pas de décision concernant sa succession, la cour de Ravenne place au bout de quelques mois sur le trône le premier notaire,Jean, qui est reconnu par plusieurs provinces d'Occident.
Théodose se décide alors à envoyer une armée, permettant à Valentinien de devenir empereur d'Occident, sous la tutelle de Galla Placidia.
Régence de Galla Placidia (425-437) : conflits entre généraux et guerre contre les Vandales
Cette période est marquée par le conflit entre le commandant des troupes d'Italie,Flavius Felix, de Gaule,Aetius, et d'Afrique,Boniface.
Ce conflit interfère avec la progression des Vandales d'Hispanie vers l'Afrique. En 429, ils s'emparent deCarthage. En 435, un traité est conclu avec eux, reconnaissant leur pouvoir sur la province d'Afrique, en contrepartie d'un statut théorique de fédérés.
En 437, âgé de 18 ans, Valentinien III épouse sa fiancée de longue date,Licinia Eudoxia, fille de Théodose II. Cela marque la fin de la tutelle de Galla Placidia sur son fils et la fin de sa régence.
Règne effectif de Valentinien III (437-455) : la victoire d'Aetius sur Attila
Dans les années 430, lesBurgondes, installés depuis quelques décennies sur le Rhin autour deWorms, se trouvent menacés par la progression desHuns vers la Gaule. Ils effectuent alors une migration vers le sud, créant unroyaume centré autour deGenève, puis deLyon.
De leur côté, les Wisigoths du royaume de Toulouse réussissent à prendre le contrôle des provinces d'Aquitaine jusqu'à la Loire, Aetius (magister militum per Gallias) parvenant à les empêcher de progresser vers le nord.
Les royaumes wisigoth et burgonde isolent dès lors les territoires au nord de la Loire, qui restent sous le contrôle direct d'Aetius, le « domaine romain » (plus tard appeléroyaume de Soissons). Au nord de la Somme, se trouve le territoire desfédérés francs, dont la capitale estTournai.
Les années 440 voient l'arrivée en Gaule de l'armée d'Attila, constituée principalement de Huns et d'Ostrogoths, qui atteint Lutèce. En 451,Aetius, assisté par le roi wisigothThéodoricIer, est vainqueur d'Attila à labataille des champs Catalauniques. Théodoric, assumant son statut de fédéré de l'empire romain, est tué durant cette bataille, le dernier grand succès de Rome en Occident.
La victoire d'Aetius ne lui rapporte rien : il est assassiné par Valentinien III en 454 ; Valentinien III est lui-même assassiné quelques mois plus tard. Cela ouvre une période durant laquelle le pouvoir à Ravenne est principalement détenu par le Germain Ricimer, les empereurs n'ayant plus vraiment de pouvoir.
De la mort de Valentinien III à la déposition de Romulus (455-476)
Après Valentinien III, aucun des neuf empereurs ne règne plus de cinq ans. Le gouvernement effectif est assuré de 457 à 472 par le GermainRicimer, doté du titre depatrice.
Crise de la succession de Valentinien III (455-457)
En476, Oreste refuse d'accorder auxHérules d'Odoacre le statut defédérés. Odoacre s'empare de Ravenne et renvoie les insignes impériaux àConstantinople, s'établissant comme représentant de l'empereur d'Orient en Italie. Cet événement a lieu le.
Julius Nepos, depuis son réduit deDalmatie, était reconnu comme empereur romain d'Occident par l'empereur d'OrientZénon ainsi que par le général romainSyagrius, successeur d'Aetius dans le domaine romain au nord de la Loire.
Odoacre, maître de l'Italie, négocie avec Zénon, qui finit par lui accorder le titre de « patrice d'Italie », le reconnaissant comme son lieutenant en Italie et en Occident. Mais il souhaite qu'Odoacre reconnaisse Julius Nepos comme empereur d'Occident. Odoacre accepte, allant jusqu'à frapper des monnaies au nom de Julius dans toute l'Italie. Mais il ne lui cède aucun territoire. Julius Nepos est finalement assassiné en480, et Odoacre conquit peu après la Dalmatie.
Romulus Augustule est épargné par Odoacre qui, bien qu'ayant assassiné son père, eut pitié de lui et lui donna une pension et une villa en Campanie, villa qui devint un monastère. On trouve trace de lui au milieu des années 500, ce qui laisse à penser qu'il aurait survécu à Julius Nepos.
Odoacre gouverne l'Italie jusqu'en 493, date de l'installation des Ostrogoths de Théodoric le Grand.
La perpétuation de l'autorité romaine et de la romanité en Occident après 476
L'assassinat du dernier empereur d'Occident Julius Nepos (480) eut deux conséquences.
Premièrement, l'empereur d'Orient Zénon devient le seul empereur du monde romain. Ainsi, en Occident, il est intéressant de constater que les rois barbares, qui avaient contracté unfœdus romain, avaient unanimement reconnu l'autorité de l'empereur Zénon, et ce afin de faciliter le gouvernement sur des territoires majoritairement romanisés et christianisés.
Deuxièmement, le général Syagrius se retrouve sans appui politique et sans soutien militaire. Pour rappel, Odoacre avait été reconnu en tant que patrice romain par l'empereur Zénon en 476, faisant de lui le vice-roi de ce dernier en Italie et son représentant en Occident. Or le général Syagrius prétendait également au titre de patrice, se posant donc en rival d'Odoacre. La mort de Julius Nepos incita Odoacre et Zénon à se débarrasser de ce général trop indépendant.
Ainsi, en Occident, lesfoedus romains étant transférés à Odoacre, représentant de l'autorité impériale, celui-ci chargaClovis, roi du peuple fédéré desFrancs d'envahir ledomaine gallo-romain et d'évincer Syagrius. Abandonné par ses alliéswisigoths, celui-ci fut vaincu à labataille de Soissons en 486. Sous cet angle, cet épisode peut être perçu comme une simple guerre civile au sein du monde romain.
Plusieurs évènements ultérieurs iront en ce sens : Clovis célébra sa victoire à Soissons par un triomphe « à la romaine » en 486 ; l'empereur Zénon chargeaThéodoric, roi du peuple fédéré desOstrogoths, de « restaurer l'autorité impériale » en Italie entre 488 et 493 face à un Odoacre devenu trop menaçant ; l'empereurAnastaseIer octroya le titre romain de « consul en Gaule » à Clovis ; et les populations romanisées continuèrent à vivre sous la loi romaine. Ainsi, la romanité persista en Occident et les Barbares y prenaient part.
L'Empire byzantin à son apogée territorial, durant le règne deJustinien dont les conquêtes sont en orange.
La reconquête de la Méditerranée occidentale par Justinien
L'Empire romain (appelé conventionnellementEmpire byzantin à partir de 629) eut des prétentions sur les anciens territoires occidentaux de l'empire tout au long du Moyen Âge. AuVIe siècle, deux prétextes donnèrent l'occasion d'une action militaire de reconquête. Premièrement, lesRomano-berbères d'Afrique du Nord appelèrent Constantinople à l'aide à la suite du renversement du VandaleHildéric, favorable aux Romains, parGélimer. Deuxièmement, les Ostrogoths, toujours fédérés, devenaient à leur tour menaçants.
Profitant de cette situation avantageuse, les campagnes des générauxBélisaire etNarsès permirent à l'empereurJustinien de reconquérir une grande partie de la Méditerranée occidentale : l'Afrique vandale fut reprise en533, puis l'Italie ostrogothique (Guerre des Goths, 535-553) ainsi qu'une partie de l'Espagne wisigothique (Hispania). De plus, alors que les Francs et les Wisigoths, toujours peuples fédérés, confirmèrent leur allégeance à l'empereur romain, lesBritto-romains perpétuèrent la fiction de la persistance de l'autorité romaine sur l'île de Bretagne et en Armorique (voir également lalégende arthurienne). Ainsi, au moment des Guerres de Justinien (533-553), on pouvait encore trouver en Gaule des descendants de soldats romains qui continuaient à combattre « à la romaine », organisés en cohortes (avec numéros de cohorte, enseignes et autres ornements), au sein des armées franques et armoricaines (britto-romaines).
Néanmoins, bien que la reconstitution de l'Empire parut alors à portée de mains, l'influence des tribus barbares avait fortement marqué ces anciennes provinces romaines, à la fois culturellement et économiquement. La fiscalité pesant lourdement sur les territoires reconquis, il coûta très cher à l'Empire romain de se maintenir dans ces régions où la culture et l'identité romaines, ciments de l'empire, avaient été sérieusement endommagées, bien que la question de la romanité reste encore sujette à caution. Les descendants de Romains se disent toujours Romains, les tribus assimilées, elles, étaient fières de prendre part à cette glorieuse civilisation.
Fin de la fiction de l'autorité romaine et derniers feux de la romanité en Occident
En Occident, l'intégration progressive des populations barbares, minoritaires, aux populations romanisées, majoritaires, finit par donner naissance à une nouvelle civilisation chrétienne, plus médiévale, y marquant la fin de l'Antiquité tardive et le début duHaut Moyen Âge. Au sein de cette nouvelle civilisation, les références romaines de plus en plus lointaines finiront par disparaître bien que certains souverains tenteront encore de rétablir l’Empire romain, notammentCharlemagne (768-814) etOttonIer (936-973). Dans ce contexte, le passage auMoyen-âge se concrétisa par le fait que les souverains barbares n'eurent plus besoin de la suzeraineté romaine pour assurer le gouvernement de leurs territoires.
Ainsi, le premier souverain à passer le cap fut leMérovingienThéodebertIer, roi franc de Reims (futureAustrasie, peu romanisée). Celui-ci cessa de battre monnaie à l'effigie de l'empereur dès 537. Il fut suivi par le WisigothLéovigild, qui profita du début de la reconquête de l'Espagne romaine (570) pour cesser de battre monnaie à l'effigie de l'empereur. Seuls, les Mérovingiens (hors de l'Austrasie) perpétueront encore un temps leur allégeance envers l'empereur (qui deviendra une simple alliance militaire avec Constantinople). Dans le même temps, les Britto-Romains furent définitivement écrasés à labataille de Dyrham par lesSaxons dès 577.
Parallèlement, le début desinvasions lombardes en Italie (568), desraids avaro-slaves dans le Nord des Balkans (569) et la reconquête wisigothique (570) entraîna une perte de contrôle de Constantinople sur ces territoires, ce qui fit diminuer le poids de l'élément latin au sein de l’Empire romain, la Méditerranée orientale, l'Italie méridionale et la Sicile étant fortement hellénisées (ces deux dernières seront, d'ailleurs, les seules reconquêtes justiniennes durables). En conséquence, en 629, alors que l’empereurHéraclius mettait fin à uneterrible et longue guerre avec les Perses sassanides (602-628), il proclama le grec comme langue officielle de l’Empire et prit le titre de « Basileus ». L'Empire romain désormais médiéval est dès lors conventionnellement appelé « Empire byzantin ». Ainsi, la romanité byzantine perdit sa vocation universelle pour se confondre avec une identité gréco-orientale très chrétienne.
Carte animée de la République puis de l'Empire romain, dont celui d'Occident.
À la mort deThéodoseIer et lors de la division définitive de l'Empire en une partie orientale et une partie occidentale (395), ce dernier hérita de la Préfecture desGaules, de la majeure partie de la Préfecture d'Italie, de l'Afrique et de l'Illyrie, tandis que l'Est obtient la Préfecture d'Orient et deux diocèses Illyriques. À son tour, la Prefecture d'Italie était composée de quatre diocèses : l'Italie (deux diocèses), l'Illyrie et l'Afrique ; celle des Gaules d'un grand nombre de diocèses : Gaule (deux diocèses),Hispanie etBretagne. Il convient de souligner que Illyrie était divisée entre les deux Empires, et que cette division fut une source du conflit qui commença à se profiler à partir des dernières années duIIIe siècle.
Au cours d'un siècle, on assiste dans le monde romain d'Occident à un déclin démographique généralisé dû aux guerres, aux famines et aux épidémies. L'installation de peuples barbares dans la quasi-totalité des régions de l'Europe occidentale et de l'Afrique ne suffit pas à compenser les pertes subies par les populations locales. Ces groupes ethniques, généralement d'origine germanique, représentèrent toujours une part modeste dans le total de la population romaine ou romanisée, probablement en dessous de 8 % à 10 %.
Carthage, avec 150 000 à 200 000 habitants ou plus, constituait selon toute probabilité la seconde agglomération urbaine de l'Empire d'Occident. La ville, forte de son immémoriale vocation commerciale, était en outre placée au cœur d'une riche région agricole et exportait des denrées alimentaires jusqu'en Orient. En Afrique, trois autres villes moyennes jouissaient d'une certaine prospérité :Leptis Magna, berceau de la dynastie desSévères qui, après une période de décadence, avait vécu une certaine reprise sous Théodose ;Timgad, important centredonatiste, et enfin Caesarea (l'actuelleCherchell,Algérie), où naquitPriscien, peut-être le plus grand grammairien latin tardif.
L'Ibérie avait subi des évolutions au cours duIVe siècle, la ville d'Hispalis (l'actuelleSéville) s'imposant comme le centre de laBétique, tandis que Carthago Nova (Carthagène) restait le principal point d'ancrage urbain de la zone orientale du Diocèse. Non moins importants étaient Tarraco (Tarragone), Osca (Huesca) et Caesaraugusta (Saragosse), au nord de la Péninsule.
Villes fondées ou conquises par les Romains en Italie (fond vert) Villes fondées par les Romains dans les provinces de l'Empire (fond jaune) Villes conquises par les Romains hors d'Europe (fond bleu ciel)
Les envahisseurs germains qui s'établirent sur le territoire de l'Empire d'Occident maintinrent un grand nombre de lois et traditions romaines. La plupart des tribus germaines étaient déjà christianisées, quoiqu'en majeure partiearienne. Elles se convertirent rapidement auchristianisme nicéen, qui devint par la suite lecatholicisme, accroissant la loyauté des populations romanisées locales ainsi que reconnaissance et appui de la puissanteÉglise catholique romaine. Leurs lois furent bientôt enrichies par l'apport dudroit romain. Le système dedroit civil est fondé sur celui-ci, en particulier leCorpus juris civilis compilé sur ordre de Justinien.
La languelatine ne disparut jamais véritablement. Combinée aux langues germaines et celtes voisines, elle donna naissance auxlangues romanes actuelles, comme l'italien, lefrançais, l'espagnol, leportugais, leroumain, lecatalan, l'occitan et leromanche. Le latin influença également leslangues germaniques comme l'anglais, l'allemand ou lenéerlandais. Sous sa forme « pure », il survit en tant que langue de l'Église catholique romaine (lesmesses furent dites en latin exclusivement jusqu'en 1965) et servit delingua franca entre de nombreuses nations. Il resta longtemps la langue des médecins, des juristes, des diplomates et des intellectuels.
L'alphabet latin, complété avec quelques lettres (J, K, W, Z), est aujourd'hui le système d'écriture le plus employé dans le monde. Leschiffres romains continuent à être employés, mais ont été remplacés le plus souvent par leschiffres arabes.
Un héritage visible de l'Empire romain d'Occident est l'Église catholique romaine, qui remplaça peu à peu les institutions romaines en Occident par les siennes, aidant même à négocier la sécurité de Rome à la fin duVe siècle. AuXe siècle, la majeure partie de l'Europe centrale, occidentale et du Nord avait été convertie à la foi catholique et reconnaissait lepape commevicaire du Christ.
↑« …alla metà del V secolo… si può immaginare che il totale della popolazione [di Roma] dovesse essere qualcosa di più dei due terzi di un milione. » Cit. d'Arnold H. M. Jones,Il Tramonto del Mondo Antico, Bari, Casa Editrice Giuseppe Laterza & Figli, 1972, CL 20-0462-3, p. 341-342 (titre de l’œuvre originale : Arnold H. M. JonesThe Decline of the Ancient World, Lonmans, Green and Co. Ltd, Londres, 1966)