À son apogée, en 1922, il s'agit de la première puissance mondiale[4] avec un quart de la population mondiale, environ quatre cents millions d'habitants[5] et une superficie de33,7 millions de km2 (environ 22 % des terres émergées)[6],[7]. Il s'agit aussi du plus grand empire jamais créé au cours de l'histoire humaine[8]. Son héritage dans les domainespolitique,juridique,linguistique etculturel est immense.
En 1763, à la suite de laguerre de Sept Ans, les Anglais s'emparent du Canada et évincent les Français de l'Inde, qui devient ensuite la principale colonie britannique. Mais en 1783, ils perdent les Treize colonies, soutenues par la France, qui deviennent lesÉtats-Unis (toujours esclavagistes) en 1787. Le Royaume-Uni interdit latraite des Noirs en 1808, pour ses ressortissants comme pour ceux des autres pays, et abolit l'esclavage dans l'Empire en 1833.
À la suite de la défaite de laFrance deNapoléon en 1814-1815, la Grande-Bretagne devient la première puissance mondiale et, au cours duXIXe siècle, étend ses possessions dans le monde entier, principalement enAfrique, enAsie et dans lePacifique, concurrencée cependant par la France qui crée un nouvelempire colonial en Afrique et en Indochine. La Grande-Bretagne accorde des degrés divers d'autonomie aux colons d'origine européenne dans certainescolonies (Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud) : c'est le système des dominions, caractérisé par leself-governement.
Dès 1947, le gouvernementtravailliste au pouvoir depuis 1945 à Londres accorde l'indépendance à l'Inde britannique, qui se divise entre deux États, l'Inde et le Pakistan. Les autres colonies deviennent indépendantes au cours des décennies suivantes. Le terme du processus de décolonisation pour le Royaume-Uni est larétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997, date prévue par le traité sino-britannique à l'origine de cette colonie.
À l'heure actuelle,quatorze territoires restent sous souveraineté britannique. La plupart des anciennes colonies font partie duCommonwealth, association libre d'États souverains. Quinze de ces États (Canada, Australie, etc.) conservent lemonarque britannique commechef d'État en tant queroyaumes du Commonwealth. Une exception notable : le dominion d'Afrique du Sud, qui afin de pouvoir pratiquer librement sa politique d'apartheid, coupe totalement les liens avec la métropole en 1961 en proclamant la République.
Cabot quitte l'Angleterre en 1497 et atteint les côtes deTerre-Neuve, croyant commeChristophe Colomb, avoir atteint l'Asie[11], sans essayer d'établir unecolonie. Cabot lance une nouvelle expédition l'année suivante, mais disparait en mer[12], sans qu'une suite soit donnée à cet échec.
Ce n'est que sous le règne d'ÉlisabethIre que les expéditions maritimes reprennent[13].
Le début du règne d'Élisabeth (1533-1603) en Angleterre est très proche du début de celui de Philippe de Habsbourg (1527-1598), fils deCharles Quint, auxPays-Bas (1555), puis enEspagne (1556), où il règne sous le nom dePhilippe II.
À cette date, l'Espagne est solidement implantée enAmérique (Caraïbes, Mexique, Pérou) ; le Portugal a établi des comptoirs commerciaux et des forts sur les côtes d'Afrique, duBrésil et des Indes orientales ; laFrance est présente le long dufleuve Saint-Laurent, dans ce qui va devenir laNouvelle-France[14].
En 1578,ÉlisabethIre missionne parlettres patentesHumphrey Gilbert pour explorer les territoires[16] d'Amérique du Nord dans le but d'y établir une colonie, mais l'expédition échoue avant même d'avoir franchi l'océan Atlantique[17],[18].
Mais il repart quelques années plus tard et, en 1583, débarque à Terre-Neuve dont il revendique la possession au nom de la couronne anglaise, sans laisser de colons sur place. Il ne survit pas au voyage de retour.
Élisabeth accorde alors des lettres patentes au demi-frère de Gilbert,Walter Raleigh (1584). Celui-ci fonde lacolonie de Roanoke, sur la côte de l'actuelleCaroline du Nord, mais le manque de provisions entraîne l'échec de la colonie[19].
Les relations entre l'Angleterre et l'Espagne se tendent ensuite en relation avec l'insurrection des Pays-Bas contre Philippe II commencée en 1568, surtout après la création desProvinces-Unies en 1581, par l'acte de La Haye. C'est lareprise d'Anvers par les troupes espagnoles (17 août 1585) qui pousse l'Angleterre protestante à s'allier avec les Provinces-Unies (aussi protestantes) par letraité de Sans-Pareil, signé dès le 10 août 1585, début d'uneguerre anglo-espagnole qui va durer jusqu'en 1604. Élisabeth en effet ne veut pas que Philippe reprenne le contrôle des sept provinces du nord des Pays-Bas. L'antagonisme anglo-espagnol atteint son apogée avec l'expédition de l'Armada de 1588, qui est une défaite pour Philippe II.
Au même moment, des écrivains commeRichard Hakluyt etJohn Dee, le premier à employer le terme d' « Empire britannique »[21], commencent à faire pression pour la fondation d'un empire anglais.
En 1603, le roi d'Écosse Jacques VI monte sur le trône d'Angleterre sous le nom deJacquesIer. C'est le début du processus qui aboutit en 1701 à la création duRoyaume-Uni de Grande-Bretagne.
Jacques Ier est moins anticatholique et antiespagnol qu'Élisabeth et le royaume est las de la guerre, d'autant plus que les Provinces-Unies sont maintenant devenues unepuissance coloniale (création de laVOC en 1602) dont l'existence n'est plus menacée.
En 1604, l'Angleterre et l'Espagne signenttraité de Londres qui met fin aux hostilités.
Dorénavant en paix avec son principal rival, l'Angleterre se concentre sur la construction de son propre empire colonial au lieu de s'attaquer aux colonies étrangères[23] et sur la création decompagnies commerciales, dont la plus notable est laCompagnie britannique des Indes orientales (1600-1875), afin d'administrer les colonies et de développer le commerce avec la métropole.
Les possessions dans lesCaraïbes représentaient initialement les colonies anglaises les plus importantes et les plus lucratives[24] mais leur création avait été difficile. Une tentative pour implanter une colonie enGuyane en 1604 ne dura que deux ans et ne parvint pas à découvrir les gisements d'or qui avaient motivé sa création[25]. Les colonies deSaint Lucia (1605) et deGrenade (1609) déclinèrent rapidement, mais d'autres implantations àSaint Kitts (1624),Barbade (1627) etNiévès (1628) eurent plus de succès[26]. Elles adoptèrent rapidement le système desplantations de sucre, développé par les Portugais auBrésil, qui reposait sur l'esclavage[27]. Initialement, le commerce était assuré par des navires hollandais qui transportaient les esclaves d'Afrique et acheminaient le sucre américain jusqu'en Europe. Pour s'assurer que les importants revenus de ce commerce se fassent au profit des Anglais, le parlementdécréta que seuls les navires anglais auraient le droit de commercer avec les colonies anglaises. Cela entraîna unesérie de guerres avec lesProvinces-Unies tout au long duXVIIe siècle qui permirent à l'Angleterre de renforcer sa position en Amérique aux dépens des Pays-Bas[28]. En 1655, l'Angleterre annexa l'île de laJamaïque appartenant à l'Espagne et, en 1666, elle s'implanta avec succès dans lesBahamas[29].
Carte des colonies britanniques en Amérique du Nord vers 1776.
La première colonie anglaise permanente établie en Amérique fut créée àJamestown en 1607 parJohn Smith sous l'impulsion de la Virginia Company. LesBermudes furent revendiquées par l'Angleterre en 1609 lorsque le navire amiral de la Virginia Company y fit naufrage et, en 1615, elles furent accordées à la nouvelleSomers Isles Company[30]. La charte de la Virginia Company fut révoquée en 1624 et un contrôle direct de la Virginie fut assumé par la Couronne britannique, ce qui permit la fondation de lacolonie de Virginie[31]. Lacolonie de Terre-Neuve fut créée en 1610 avec l'objectif d'implanter des peuplements permanents sur l'île[32]. En 1620,Plymouth fut créée en tant que refuge pour lespuritains anglais[33]. D'autres colonies furent progressivement fondées le long de la côte atlantique : leMaryland en 1634,Rhode Island en 1636, leConnecticut en 1639 et laprovince de Caroline en 1663. Après la chute deFort Amsterdam en 1664, l'Angleterre s'empara de la colonie hollandaise deNouvelle-Néerlande, qui fut renommée New York. Cette annexion fut formalisée par letraité de Bréda dans lequel les Provinces-Unies échangeaient la Nouvelle-Néerlande contre leSuriname[34]. En 1681, laprovince de Pennsylvanie fut fondée parWilliam Penn. Les colonies américaines étaient moins profitables que les colonies sucrières des Caraïbes mais elles disposaient de vastes étendues de terres et attiraient massivement les émigrants anglais[35].
Deux ans plus tard, laRoyal African Company fut créée et reçut le monopole de l'approvisionnement en esclaves des colonies anglaises dans lesCaraïbes[37]. Dès le départ, l'esclavage était la base de l'Empire britannique dans les Indes occidentales. Jusqu'à son abolition en 1807, la Grande-Bretagne fut responsable de la déportation de près de3,5 millions d'Africains vers l'Amérique, soit un tiers de tous ceux victimes ducommerce triangulaire[38]. Pour faciliter ce commerce, des forts furent établis sur les côtes de l'Afrique de l'Ouest comme à l'île James, àJamestown et à l'île de Bunce. Dans les Caraïbes britanniques, le pourcentage deNoirs dans la population passa de 25 % en 1650 à environ 80 % en 1780 et dans les Treize colonies, le nombre passa de 10 % à 40 % sur la même période (la majorité se trouvant dans les colonies du Sud)[39]. Pour les commerçants européens, le commerce était extrêmement profitable et devint la base de l'économie pour de nombreusesvilles commeBristol ouLiverpool, qui formaient le troisième angle du commerce triangulaire avec l'Afrique et l'Amérique. Les conditions épouvantables du voyage faisaient qu'un esclave sur sept mourait lors de latraversée de l'Atlantique[40].
En 1695, leParlement écossais accorda une charte à laCompagnie écossaise des Indes et d'Afrique qui fonda une colonie dans l'isthme de Panama en 1698 avec l'ambition de construire un canal dans la région. Assiégée par les colons espagnols deNouvelle-Grenade et décimée par lamalaria, elle fut abandonnée deux ans plus tard. Leprojet Darién fut un désastre économique pour l'Écosse et mit fin aux ambitions écossaises de rivaliser avec l'Angleterre dans l'aventure coloniale[41]. L'épisode eut également de larges répercussions politiques, car il convainquit les gouvernements écossais et anglais des mérites d'une union des deux pays au lieu d'une simple union des couronnes[42]. En 1707, l'Écosse et l'Angleterre étaient intégrées au sein de leRoyaume-Uni de Grande-Bretagne après l'Acte d'Union.
La mort deCharles II d'Espagne en 1700 et sa succession parPhilippe d'Anjou, un petit-fils deLouis XIV de France, laissait présager une unification de l'Espagne, de la France et de leurs colonies respectives, une possibilité inacceptable pour l'Angleterre et les autres puissances européennes[46]. En 1701, l'Angleterre, le Portugal et les Pays-Bas s'allièrent auSaint-Empire romain germanique contre la France et l'Espagne lors de laguerre de Succession d'Espagne qui dura jusqu'en 1714. Lors dutraité d'Utrecht, qui mit fin à la guerre, Philippe renonça à ses droits de succession au trône de France[46]. L'Angleterre reçutGibraltar etMinorque de la part de l'Espagne, l'Acadie de la part de la France et sa domination surTerre-Neuve fut renforcée. De plus, la Grande-Bretagne obtint le monopole sur l'asiento qui désigne la fourniture d'esclaves à l'Amérique latine. Gibraltar, qui reste unterritoire britannique aujourd'hui, devint une base navale stratégique et permit au Royaume-Uni de contrôler l'entrée et la sortie de laMéditerranée[47].
Laguerre de Sept Ans, qui débuta en 1756, fut le premier conflit d'envergure mondiale, car les combats eurent lieu en Europe, en Inde et en Amérique du Nord. Letraité de Paris de 1763 eut des conséquences immenses pour le futur de l'Empire britannique. En Amérique du Nord, la France abandonna ses revendications sur laTerre de Rupert[36], céda laNouvelle-France (et une importante population francophone) à la Grande-Bretagne et laLouisiane à l'Espagne. L'Espagne céda laFloride à la Grande-Bretagne. En Inde, laguerre carnatique laissait seulement à la France le contrôle de sescomptoirs commerciaux (mais avec des restrictions militaires) et surtout mettait fin aux espoirs français de dominer le sous-continent[48]. La défaite de la France et la destruction de sonempire colonial à la suite de laguerre de Sept Ans firent de la Grande-Bretagne la première puissance maritime au monde[49].
Ascension du « Second Empire britannique » (1783-1815)
Reddition deCornwallis àYorktown. La perte des colonies américaines marquait la fin du « Premier Empire britannique ».
Au cours des années 1760 et 1770, les relations entre la Grande-Bretagne et lesTreize Colonies se détériorèrent en particulier du fait de la volonté du parlement britannique de taxer les colons américains sans leur accord[54]. En effet, les colons n'étaient pas représentés au parlement de Westminster. Le mécontentement déclencha larévolution américaine et laguerre d'indépendance des États-Unis en 1775. L'année suivante, les colonsproclamèrent leur indépendance. Avec l'aide de laFrance, de l'Espagne et des Pays-Bas, les États-Unis gagnèrent la guerre en 1783.
La perte des Treize colonies, à l'époque la possession la plus peuplée de la Grande-Bretagne, est considérée par les historiens comme l'événement marquant la transition entre le « premier » et le « second » empire[55] au cours de laquelle le Royaume-Uni se détourne de l'Amérique au profit de l'Asie, de l'Afrique et du Pacifique. Dans son ouvrageLa Richesse des Nations, publié en 1776, l'économisteAdam Smith avançait que les colonies étaient superflues et que lelibre-échange allait remplacer les politiquesmercantilistes qui avaient caractérisé la première période de l'expansion coloniale[49],[56]. L'augmentation du commerce entre les États-Unis et le Royaume-Uni après 1783 semblait confirmer l'idée de Smith selon laquelle le contrôle politique n'était pas nécessaire au succès économique[57],[58]. Les tensions entre les deux nations s'aggravèrent toutefois lors desguerres napoléoniennes, car la Grande-Bretagne tentait de couper le commerce américain avec la France et arraisonnait les navires américains à la recherche de déserteurs. Les États-Unis déclenchèrent laguerre de 1812, mais aucun des deux camps ne parvint à prendre l'ascendant sur l'autre. Letraité de Gand de 1815 confirma donc les frontières d'avant-guerre[59].
Les événements en Amériques influencèrent la politique britannique dans laprovince de Québec où entre 40 000 et 100 000[60] loyalistes avaient fui après la perte des Treize colonies[61]. Les 14 000 loyalistes qui s'installèrent dans les vallées de laSainte-Croix et duSaint-Jean, faisant alors partie de laNouvelle-Écosse, étaient mécontents d'être gouvernés depuis le gouvernement provincial deHalifax. Londres détacha alors leNouveau-Brunswick de la Nouvelle-Écosse en 1784 pour en faire une colonie séparée[62]. L'Acte constitutionnel de 1791 créait les provinces duHaut-Canada (principalement anglophone) et duBas-Canada (principalement francophone) pour apaiser les tensions entre les deux communautés et implanter un système de gouvernement similaire à celui utilisé en Grande-Bretagne avec l'intention de renforcer l'autorité impériale et de ne pas laisser une sorte de contrôle populaire du gouvernement qui avait été accusé d'avoir mené à la révolution américaine[63].
James Cook avait pour mission de découvrir le continent sudTerra Australis.
Depuis 1718, la déportation dans les colonies américaines était la peine pour divers actes criminels en Grande-Bretagne et environ un millier de condamnés étaient exilés en Amérique chaque année[64]. À la suite de l'indépendance des Treize colonies, le gouvernement britannique se tourna vers l'Australie[65]. La côte occidentale de l'Australie avait été explorée pour la première fois par l'explorateur hollandaisWillem Janszoon en 1606 et fut nomméeNouvelle-Hollande par laCompagnie néerlandaise des Indes orientales[66] mais aucune tentative de colonisation ne fut entreprise. En 1770,James Cook explora la côte orientale de l'Australie lors d'unvoyage scientifique dans lePacifique sud et revendiqua laNouvelle-Galles du Sud au nom du Royaume-Uni[67]. En 1778,Joseph Banks, lebotaniste de l'expédition de Cook, convainc le gouvernement britannique de la possibilité d'établir unecolonie pénitentiaire àBotany Bay et les premiers condamnés arrivèrent en 1788[68]. La Grande-Bretagne continua à exiler des condamnés en Nouvelle-Galles du Sud jusqu'en 1840[69]. Les colonies australiennes devinrent rentables grâce aux exportations de laine et d'or[70]. Lesruées vers l'or eurent principalement lieu dans la colonie deVictoria et firent de la capitaleMelbourne l'une des villes les plus riches du monde[71] et la deuxième plus grande ville de l'Empire britannique aprèsLondres[72].
Durant son voyage, Cook explora également la Nouvelle-Zélande, explorée pour la première fois par l'explorateur hollandaisAbel Tasman en 1642. Cook revendiqua l'île du Nord et l'île du Sud au nom de laCouronne britannique respectivement en 1769 et en 1770. Initialement, les interactions entre les indigènesmaoris et les Européens se limitèrent à l'échange de biens. Les implantations européennes s'étendirent rapidement durant les premières décennies duXIXe principalement dans l'île du Nord. En 1839, laCompagnie de Nouvelle-Zélande annonça son intention d'acheter de larges bandes de terres et d'établir des colonies en Nouvelle-Zélande. Le, le capitaineWilliam Hobson et environ quarante chefs maoris signent letraité de Waitangi qui est considéré comme l'acte fondateur de la Nouvelle-Zélande[73],[74]. Cependant, les différentes interprétations du texte suivant les versions britanniques ou maories[75] entraînèrent des tensions qui culminèrent lors desguerres maories et le traité reste encore aujourd'hui un sujet de débat[76].
Selon l'historienne Aline Helg, plusieurs événements ont conduit à l'abolition de l'esclavage : « il y a d’abord la granderévolution haïtienne (1791-1804), celle qui a secoué toutes les puissances coloniales, et qui fait peur à tout le monde ». Dans la population européenne, l’idée qu’il faut mieux traiter les esclaves progresse. Sous la pression du mouvementabolitionniste, le gouvernement britannique adopte leSlave Trade Act de 1807 qui met fin aucommerce des esclaves dans l'Empire[79].
En 1815, le Parlement de Londres décide d’établir un registre officiel des esclaves. « À chaque avancée permise par Londres, il y a une forte résistance des planteurs. Avec toujours Haïti en toile de fond… » Les révoltes d'esclaves à laBarbade (1819) et enJamaïque (1832) et leur répression sanglante troublent l'opinion publique en métropole. Le mouvement abolitionniste de masse se lève et des pétitions sont signées par des centaines de milliers de personnes, principalement des ouvriers[79].
LeSlavery Abolition Act de 1833 met fin à l'esclavage dans l'Empire britannique à l'exception deSainte-Hélène, de Ceylan et des territoires administrés par la Compagnie britannique des Indes orientales même si ces exemptions furent par la suite supprimées. D'après l'Acte, les esclaves étaient totalement émancipés après une période d'« apprentissage » de 4 à 6 ans, au cours de laquelle ils ont obligation de continuer à travailler pour leur maître, lequel bénéficie également d'une indemnisation[80].
L'Inde britannique en 1909.Carte de l'Empire britannique en 1886.
Entre 1815 et 1914, une période désignée par le« siècle impérial britannique » par certains historiens[81],[82], environ 26 000 000 km2 de territoires et environ 400 millions de personnes furent intégrés dans l'Empire[83]. La défaite de Napoléon laissait la Grande-Bretagne sans réel opposant, à l'exception de laRussie en Asie centrale[84]. Dominant les mers, le Royaume-Uni adopta un rôle de policier du monde dans ce qui sera désigné par l'expression dePax Britannica[85] et une politique étrangère connue sous le nom de« splendide isolement »[86]. En plus du contrôle formel qu'il exerçait sur ses propres colonies, la position dominante du Royaume-Uni dans le commerce mondial faisait qu'il contrôlait les économies de nombreux pays comme laChine, l'Argentine ou leSiam, ce qui a été désigné par certains historiens comme un« empire informel »[87],[88].
L'universitaire Philip S. Golub évoque, au sujet des relations entre l’État et le capital à l'apogée de l'Empire britannique, d'une symbiose :
« lorsque leurs objectifs respectifs de maximalisation du pouvoir et de la richesse furent fonctionnellement liés. Une telle convergence d’intérêts conduisit le gouvernement britannique à travailler pour le capital (par la force ou par la menace, si besoin, comme enAmérique latine, enChine et enÉgypte). Elle amena les investisseurs privés à se plier souplement aux impératifs stratégiques de l’État impérial lorsque la situation mondiale l'exigeait par exemple dans le cas de laRussie, où on fit comprendre aux investisseurs que l'équilibre des forces en Europe l'emportait sur le profit[90]. »
— Philip S. Golub
L'empire britannique introduit en 1860 dans le Code pénal indien la pénalisation de l'homosexualité. Il est ensuite copié et adapté dans l'ensemble des colonies britanniques. Cet article était pour les colons un “instrument de contrôle social” ainsi qu’une manière d’importer leur morale et de “christianiser” les populations[91].
La Compagnie britannique des Indes orientales mena l'expansion de l'Empire britannique en Asie. L'armée de la Compagnie aida l'armée britannique dans la capture deSingapour (1819) et deMalacca (1824), qui furent intégrés au sein desÉtablissements des détroits, et de laBirmanie (1826)[84].
Depuis ses possessions en Inde, la Compagnie était également engagée dans le très lucratif commerce de l'opium avec la Chine depuis les années 1730. Ce commerce, illégal depuis son interdiction par laDynastie Qing en 1729, permit d'inverser le déséquilibre de la balance commerciale résultant des importations britanniques dethé, qui voyait de grandes quantités d'argent transférées de Grande-Bretagne en Chine[92]. En 1839, la saisie de plus de 1 000 tonnes d'opium par les autorités chinoises deCanton entraîna la déclaration de guerre britannique. LaPremière guerre de l'opium s'acheva par une victoire du Royaume-Uni, qui obtintHong Kong, alors une implantation mineure, d'après les termes dutraité de Nankin[93].
En 1857, une mutinerie decipayes, soldats indiens intégrés dans l'armée britannique, dégénéra en un large conflit[94]. Le Royaume-Uni mit six mois pour venir à bout de la révolte, qui causa de lourdes pertes dans les deux camps.
La Compagnie des Indes orientales fut dissoute en 1858 et ses possessions transférées auRaj britannique, administrées par ungouverneur-général nommé par le gouvernement britannique. Lareine Victoria fut couronnée Impératrice des Indes en 1876[95].
Entre les années 1870 et 1890, près de 30 millions d'Indiens sont morts de famines successives. Le degré de responsabilité de l’administration coloniale britannique est sujet à débats entre les historiens. D'après l'historienNiall Ferguson,« il y a des preuves claires d'incompétence, de négligence et d'indifférence au sort des affamés », mais pas de responsabilité directe, l’administration coloniale étant simplement restée passive. Au contraire pour le journalisteJohann Hari :« Loin de ne rien faire pendant la famine, les Britanniques ont fait beaucoup - pour empirer les choses »[96]. Les autorités auraient en effet continué d'encourager les exportations vers la métropole sans s’inquiéter des millions de morts sur le sol indien. L'historien et activiste politiqueMike Davis soutient également l'idée que« Londres mangeait le pain de l'Inde » pendant la famine[96]. En outre, le vice-roiRobert Lytton fait interdire de porter assistance aux personnes affamées, parfois décrites comme« indolentes » ou« inhabituées au travail »[96]. Les journaux des régions épargnées par la famine reçoivent l'instruction d'en parler le moins possible. D'après Johann Hari, Lord Lytton aurait été guidé par l'idée qu'en« s'en tenant à l'économie libérale, il aidait obscurément le peuple indien »[96].
Durant leXIXe siècle, la Grande-Bretagne et laRussie s'affrontèrent pour combler le vide laissé par le déclin des empiresottoman,perse etchinois. Cette rivalité fut désignée par l'expression« Grand Jeu »[97]. Après les défaites infligées par la Russie à l'Empire ottoman et à laPerse à la fin des années 1830, la Grande-Bretagne s'inquiéta d'une possible menace sur l'Inde[98]. En 1839, le Royaume-Uni tente de s'en prémunir en envahissant l'Afghanistan, mais laPremière Guerre anglo-afghane se termina par un désastre[99]. Lorsque la Russie envahit la Roumanie ottomane en 1853, les peurs concernant un possible effondrement de l'Empire ottoman et une domination russe de lamer Méditerranée et duMoyen-Orient poussèrent le Royaume-Uni et la France à envahir lapéninsule de Crimée pour détruire les capacités navales russes[99]. Laguerre de Crimée, qui fut le seul conflit mené par le Royaume-Uni contre une autre puissanceimpériale lors de la période de laPax Britannica, fut une défaite sans appel pour la Russie[99]. La situation restait cependant non résolue en Asie centrale et tandis que la Grande-Bretagne annexait leBaloutchistan en 1876, la Russie s'emparait duKirghizistan, duKazakhstan et duTurkménistan en 1877. Une guerre semblait inévitable, mais les deux pays parvinrent à un accord sur lessphères d'influence respectives dans la région en 1878 et les tensions restantes furent résolues par la signature de l'Entente anglo-russe de 1907[100].
La Compagnie hollandaise des Indes orientales avait fondé lacolonie du Cap à la pointe sud de l'Afrique, en 1652, comme station de relai pour les navires effectuant le voyage entre lesProvinces-Unies et lesIndes orientales néerlandaises. Le Royaume-Uni annexa formellement la colonie, et sa large populationafrikaner (ouboer) en 1806 après l'avoir occupée en 1795 à la suite de l'invasion des Pays-Bas par la France[101]. L'immigration britannique commença dans les années 1820 et mécontenta les Boers qui fondèrent des républiques indépendantes dans le nord à la suite duGrand Trek à la fin des années 1830[102]. Au cours de leur migration, lesvoortrekkers s'opposèrent aux Britanniques, qui avait leur propre politique d'expansion coloniale en Afrique du Sud et avec les populations noires comme les nationsbasotho ouzoulou. Finalement les Boers fondèrent deux républiques viables : larépublique sud-africaine du Transvaal (1852-1902) et l'État libre d'Orange (1854-1902)[103]. En 1902, les Britanniques annexèrent les deuxrépubliques à la suite de laSeconde Guerre des Boers de 1899-1902[104].
En 1869, lecanal de Suez promu parNapoléon III fut ouvert et reliait la Méditerranée à l'océan Indien. Les Britanniques s'étaient initialement opposés à sa construction[105] mais une fois ouvert sa valeur stratégique fut rapidement reconnue. En 1875, le Premier ministre britanniqueBenjamin Disraeli racheta les parts égyptiennes dans le canal pour4 000 000 livres (210 millions de livres de 2011). Le contrôle financier anglo-français sur l'Égypte prit fin en 1882 avec l'occupation du pays par le Royaume-Uni après uneguerre rapide[106]. Les Français, majoritaires dans lesparts du canal tentèrent d'affaiblir la position britannique[107] mais un compromis est trouvé en 1888 avec laconvention de Constantinople qui confirme la neutralité du canal[108].
Comme les activités coloniales des Français, desBelges et desPortugais dans le bassin duCongo entraînaient des tensions entre les différents pays, laconférence de Berlin de 1884 fut organisée pour réglementer la compétition dans ce qui fut appelé le« partage de l'Afrique »[109]. Le partage continua jusque dans les années 1890 et poussa le Royaume-Uni à reconsidérer sa décision de se retirer duSoudan en 1885. Une force combinée anglo-égyptienne battit l'armée mahdiste en 1896 et repoussa une tentative française d'annexion de la région du Haut-Nil àFachoda en 1898. LeSoudan devint uncondominium anglo-égyptien, un protectorat conjoint dans le nom, mais une colonie britannique dans les faits[110].
Les acquisitions britanniques enAfrique orientale etaustrale poussèrentCecil Rhodes, pionnier de l'expansion britannique à demander la création d'unchemin de fer Le Cap – Le Caire permettant une meilleure administration et un transport plus facile des ressources et des hommes entre les différentes colonies[111]. En 1888, Rhodes et sa compagnie privée, laBritish South Africa Company, occupèrent et annexèrent des territoires qui furent baptisés en son honneur, laRhodésie[112].
Les colonies britanniques les plus importantes auXIXe siècle étaient laJamaïque et laBarbade. Le Royaume-Uni profita des guerres napoléoniennes pour renforcer sa présence dans la région, en annexant plusieurs nouvelles colonies commeTrinidad etSainte-Lucie. Les possessions néerlandaises deBerbice,Demerara etEssequibo sont aussi conquises et intégrées à laGuyane britannique en 1831. Outre quelques îles généralement de petites dimensions, Londres possédait aussi leHonduras britannique. L'économie était tributaire du travail des esclaves et les planteurs continuaient d'en importer afin de pallier les pertes et de soutenir le besoin grandissant demain-d’œuvre. Beaucoup de propriétaires de plantation préféraient vivre en Angleterre et la présence de Blancs était donc proportionnellement assez faible. EnJamaïque, il y avait un blanc pour dix esclaves et, en Guyane britannique, un blanc pour 20 esclaves[113]. D'un point de vue économique les colonies des Britanniques connaissent une crise quant à la production sucrière. C'est dans ce contexte qu'est publié leSugar Duties Act en 1846, uniformisant les frais de douane, qui accentua cette crise. L'immigration de main d’œuvre indienne permit une reprise économique[114].
Une insurrection de travailleurs noirs se déclencha en Jamaïque en 1865. Les autorités choisirent de répondre par la manière forte : l'état d'urgence est proclamé, plus de quatre cents personnes furent pendues ou fusillées, plus de six cents furent flagellées (cent coups de fouet pour les hommes et trente pour les femmes ; la corde était alors bardée de fil de fer) et un millier de maisons furent incendiées)[113].
Les dernières décennies duXIXe siècle voient le développement de mouvements populaires en faveur de laHome Rule en Irlande. L'Irlande avait été intégrée au sein duRoyaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande par l'Acte d'Union de 1800 à la suite de laRébellion irlandaise de 1798. L'impérialisme britannique a été l'une des causes de lafamine qui frappa l'île entre 1845 et 1852. LaHome Rule était soutenue par le Premier ministre britanniqueWilliam Gladstone qui espérait que l'Irlande pourrait suivre l'exemple du Canada et devenir un dominion au sein de l'Empire, mais sa proposition de loi fut rejetée par le parlement en 1886, car de nombreux parlementaires craignaient qu'une Irlande autonome ne soit une menace pour la sécurité de la Grande-Bretagne ou ne marque le début de la dislocation de l'Empire. Une loi similaire fut également rejetée en 1893 pour les mêmes raisons[119]. LaHome Rule fut finalement acceptée en 1914, mais sa non-application en raison du déclenchement de laPremière Guerre mondiale fut l'une des causes de l'insurrection de Pâques 1916[120].
Les craintes britanniques se réalisèrent lors du déclenchement de laPremière Guerre mondiale en 1914. La déclaration de guerre de 1914 enclencha automatiquement celle de toutes les colonies et des dominions qui apportèrent un soutien financier et militaire inestimable au Royaume-Uni. Plus de2,5 millions d'hommes servirent dans les armées des dominions et des colonies de l'Empire[123]. Les coloniesallemandes en Afrique furent rapidement occupées et laNouvelle-Guinée allemande fut occupée par les forces australiennes et néo-zélandaises. La contribution des soldats australiens, néo-zélandais et terre-neuviens lors de labataille des Dardanelles contre l'Empire ottoman eut un impact considérable dans leur pays d'origine et initia la transition de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande vers l'indépendance complète. Ces pays commémorent la bataille à l'occasion de laJournée de l'ANZAC chaque. Labataille de la crête de Vimy eut le même impact au Canada[124]. L'importante contribution des dominions à l'effort de guerre fut reconnue en 1917 par le Premier ministreDavid Lloyd George lorsqu'il invita lesPremiers ministres de chaque dominion à rejoindre lecabinet de guerre impérial pour définir la stratégie militaire de l'Empire[125].
Le nouvel ordre mondial qui émergea de la guerre, marqué par la montée en puissance des États-Unis et du Japon et par les mouvements indépendantistes en Inde et en Irlande, entraîna un réalignement important de la politique impériale du Royaume-Uni[128]. Forcée de choisir entre un alignement avec les États-Unis ou avec le Japon, la Grande-Bretagne décida de ne pas renouveler son alliance avec le Japon et signa letraité de Washington de 1922 où elle accepte la parité navale avec les États-Unis[129]. Cette décision entraîna de nombreux débats dans le Royaume-Uni durant les années 1930[130] après la prise de pouvoir au Japon et en Allemagne de gouvernements militaristes du fait en partie de laGrande Dépression, car on craignait que l'Empire ne puisse pas survivre à une attaque simultanée des deux nations[131]. Bien que la sécurité de l'Empire soit une source d'inquiétude permanente en Grande-Bretagne, l'Empire était vital pour l'économie britannique[132].
En 1919, les frustrations causées par le retard dans l'application de laHome Rule poussèrent les membres duSinn Féin, un parti indépendantiste qui avait remporté la majorité des votes irlandais lors des élections parlementaires, à proclamer l'indépendance de l'Irlande. L'Irish Republican Army lança simultanément une guerre de guérilla contre l'administration britannique[133]. Laguerre d'indépendance irlandaise se termina en 1921 par letraité anglo-irlandais qui créait l'État libre d'Irlande sous la forme d'un dominion avec une large autonomie, mais constitutionnellement lié à la Couronne britannique[134]. L'Irlande du Nord, formée par 6 des 32comtés d'Irlande choisit de rester au sein du Royaume-Uni[135].
Le roiGeorge V avec les Premiers ministres des dominions et de Grande-Bretagne lors de laconférence impériale de 1926.
Une lutte similaire commença en Inde, car leGovernment of India Act de 1919 ne satisfaisait pas les demandes d'autonomie dumouvement pour l'indépendance de l'Inde[136]. Des inquiétudes concernant des complots communistes ou étrangers à la suite de la conspiration de Ghadar entraînèrent le maintien deslois d'exception mises en place durant la guerre, ce qui aggrava les tensions[137] particulièrement dans le Pendjab où les mesures répressives culminèrent avec lemassacre d'Amritsar. L'opinion britannique était divisée sur l'événement entre ceux qui considéraient qu'il avait évité l'anarchie en Inde et ceux qui n'approuvaient pas cette violence[137]. Lemouvement de non-coopération est arrêté en par crainte de débordements et le mécontentement continua de mûrir durant les vingt-cinq années suivantes[138].
La capacité des dominions à gérer leur diplomatie indépendamment de la Grande-Bretagne fut reconnue lors de laconférence impériale de 1923[141]. La demande d'assistance militaire britannique aux dominions après l'Affaire Chanak fut rejetée par l'Afrique du Sud et le Canada et ce dernier refusera d'être associé autraité de Lausanne de 1923[142],[143]. Sous la pression de l'Irlande et de l'Afrique du Sud, la conférence impériale de 1926 publia ladéclaration Balfour qui reconnaissait que les dominions sont« des communautés autonomes au sein de l’Empire britannique, de statut égal, aucunement subordonnés les unes aux autres » au sein d'un« Commonwealth britannique des Nations »[144]. Cette déclaration fut renforcée par leStatut de Westminster de 1931 qui reconnaissait une souveraineté totale des dominions[145]. Face à des difficultés financières lors de la Grande Dépression,Terre-Neuve remit volontairement sa gouvernance en 1934 et fut gouvernée directement depuis Londres jusqu'en 1949[146]. L'Irlande se détacha un peu plus du Royaume-Uni en introduisant une nouvelleconstitution en 1937 qui faisait d'elle une république, même si le mot n'était pas utilisé dans le document[147].
La déclaration de guerre du Royaume-Uni contre l'Allemagne nazie impliqua immédiatement celle des colonies de la Couronne et de l'Inde, mais pas celles des dominions. L'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud déclarèrent rapidement la guerre à l'Allemagne, mais l'Irlande choisit de rester neutre tout au long du conflit[152]. Après ladéfaite de la France en 1940, le Royaume-Uni et l'Empire furent les seuls adversaires de l'Allemagne jusqu'à l'entrée en guerre de l'Union soviétique en 1941. Le Premier ministre britanniqueWinston Churchill obtint l'aide militaire des États-Unis, mais leCongrès des États-Unis isolationniste refusait d'entrer en guerre[153]. En août 1941, Churchill etRoosevelt signèrent laCharte de l'Atlantique qui incluait le principe du« droit des peuples à choisir la forme du gouvernement sous laquelle ils souhaitent vivre ». L'expression était ambiguë, car elle pouvait faire référence aux pays européens envahis par l'Allemagne ou aux peuples colonisés par les nations européennes et elle sera par la suite interprétée différemment par les Britanniques, les Américains et les mouvements nationalistes[154],[155].
En décembre 1941, leJapon déclencha une série d'offensives simultanées contre la base américaine dePearl Harbor et les possessions britanniques deHong Kong et deMalaisie. Le Japon était devenu la puissance dominante en Asie après savictoire contre la Chine en 1895[156] et envisageait la mise en place de lasphère de coprospérité de la grande Asie orientale sous sa domination. Les attaques japonaises eurent un impact immédiat et sur le long terme sur l'Empire britannique. La réaction de Churchill à l'entrée en guerre des États-Unis dans le conflit était que la Grande-Bretagne était assurée de la victoire et que le futur de l'Empire était sauf[157], mais l'effondrement de la puissance militaire britannique dans les colonies asiatiques altéra irréversiblement le prestige britannique son image de puissance impériale[158],[159]. Le fait que le Royaume-Uni n'apparaisse pas capable de défendre la totalité de son empire poussa l'Australie et la Nouvelle-Zélande, menacées par le Japon, à se rapprocher des États-Unis. Ce rapprochement aboutit après la guerre à la formation de l'ANZUS en 1951 entre ces trois pays[154].
Bien que le Royaume-Uni et l'Empire fissent partie des vainqueurs de la guerre, les effets du conflit furent profonds à la fois en métropole et en outre-mer. La plus grande partie de l'Europe, qui avait dominé le monde durant plusieurs siècles, était en ruine et était occupée par les armées des États-Unis et de l'Union soviétique, les deux nouvelles puissances mondiales[160]. La Grande-Bretagne était virtuellement enfaillite et n'évita le défaut de paiement que grâce à un prêt de39 milliards de livres sterling des États-Unis[161] dont le remboursement final ne fut réalisé qu'en 2006[162].
Au même moment, lesmouvements anticoloniaux se développaient dans les colonies européennes. La situation était compliquée par la montée de laguerre froide entre les États-Unis et l'Union soviétique. En principe les deux nations étaient opposées au colonialisme européen. En pratique, cependant, l'anticommunisme américain prévalait sur l'anti-impérialisme et les États-Unis soutinrent l'existence de l'Empire britannique qui permettait de juguler l'expansion du communisme[163].
Le « wind of change » signifiait néanmoins que les jours de l'Empire britannique étaient comptés et dans l'ensemble, le Royaume-Uni adopta une politique de désengagement pacifique de ses colonies une fois qu'un gouvernement stable et non communiste pouvait prendre le relais. Entre 1945 et 1965, le nombre de personnes assujetties à la Couronne sans vivre au Royaume-Uni passa de sept cents millions à cinq millions, trois millions d'entre eux résidant à Hong Kong[164].
Leparti travailliste mené parClement Attlee qui arriva au pouvoir après les élections de 1945 était partisan de la décolonisation et il dut gérer la crise la plus pressante de l'Empire, l'indépendance de l'Inde[165]. Les deux mouvements indépendantistes indiens, leCongrès national indien et laLigue musulmane, avaient fait campagne pour l'indépendance durant des décennies, mais étaient divisés sur la manière de la réaliser. Le Congrès était en faveur d'un État indien unifié et laïc tandis que la Ligue, inquiète d'une domination de la majorité hindoue, désirait la création d'un État islamique séparé dans les régions à majorité musulmane. La multiplication des violences et la mutinerie de la marine indienne en 1946 poussèrentl'administration Atlee à promettre l'indépendance au plus tard en 1948. Lorsque l'urgence de la situation et le risque de guerre civile devinrent évidents, le nouveau (et dernier) vice-roi des Indes,Louis Mountbatten, avança la date au[166]. Les frontières tracées par les Britanniques pourdiviser l'Inde en deux régions musulmanes et hindoues laissèrent des dizaines de millions de personnes en tant que minorité dans les nouveaux États indépendants de l'Inde et duPakistan[167]. Les violences qui accompagnèrent l'exode de ces minorités coûtèrent la vie à des centaines de milliers de personnes. La Birmanie etCeylan, qui étaient administrés en tant que provinces duRaj britannique obtinrent leur indépendance en 1948. L'Inde, le Pakistan et Ceylan devinrent membres duCommonwealth, mais la Birmanie choisit de ne pas le rejoindre[168].
La période coloniale représente pour l'Inde un fort déclin économique, en comparaison du reste du monde : d'après les statistiques réalisées par l’historien britannique Angus Maddison, la part de l'Inde dans la richesse mondiale est tombée de 22,6 % en 1700 à 3,8 % en 1952[169].
LaPalestine mandataire, où une majorité arabe vivait au côté d'une minorité juive, posait aux Britanniques le même problème que l'Inde[170]. La situation était compliquée par l'arrivée de nombreux juifs cherchant refuge en Palestine à la suite de laShoah durant la Seconde Guerre mondiale. Plutôt que de gérer le problème, la Grande-Bretagne annonça en 1947 qu'elle se retirerait en 1948 et laisserait lesNations unies confrontées à la situation[171]. Lapartition de la Palestine entre deux États juif et arabe fut votée par l'ONU en 1948 et déclencha immédiatement unconflit entre les deux communautés qui n'est toujourspas résolu aujourd'hui.
À la suite de la défaite du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale, lesmouvements de résistance anti-japonais en Malaisie se retournèrent contre les Britanniques qui avaient rapidement repris le contrôle de la colonie riche en caoutchouc et en étain[172]. Le fait que l'insurrection était principalement menée par des communistes chinois signifiait que les tentatives britanniques pour l'écraser étaient soutenues par la majorité musulmane qui comprenait qu'elle n'obtiendrait son indépendance qu'avec la défaite des communistes[172]. L'insurrection malaise commença en 1948 et dura jusqu'en 1960, mais en 1957, le Royaume-Uni accorda l'indépendance à lafédération de Malaisie au sein du Commonwealth. En 1963, les onze États de la Fédération ainsi queSingapour,Sarawak etBornéo du Nord se rassemblèrent pour former laMalaisie, mais Singapour, à majorité chinoise, quitta l'union en 1965 à la suite d'incidents entre les populations chinoise et malaise[173].Brunei, qui était un protectorat britannique depuis 1888, refusa de participer à l'union[174] et conserva son statut jusqu'à son indépendance en 1984.
Au Kenya, larébellion Mau Mau combat la loi coloniale britannique d'octobre 1952 à décembre 1959. L’administration britannique fit alors participer de plus en plus des Africains aux processus gouvernementaux, afin de couper les rebelles de leur soutien. Les premières élections directes pour Africains au Conseil législatif eurent lieu en 1957. La guerre s’achève avec 100 000 morts côté africain et 320 000 détenus dans des camps, dont plus d'un millier seront exécutés et des milliers d'autres torturés[175].
Anthony Eden, Premier ministre britannique décida d'envahir l'Égypte durant la crise de Suez. Cela marqua la fin de sa carrière politique et exposa à la face du monde la faiblesse de la puissance impériale.
En 1951, leparti conservateur mené par Churchill revint au pouvoir en Grande-Bretagne. Churchill et les conservateurs considéraient que la position du Royaume-Uni en tant que puissance mondiale reposait sur l'existence de l'Empire et le contrôle ducanal de Suez permettait de conserver une position dominante dans le Moyen-Orient en dépit de la perte de l'Inde. Cependant, Churchill ne pouvait ignorer la nouvellepolitique égyptienne menée parGamal Abdel Nasser qui avait pris le pouvoir en 1952 et l'année suivante il fut convenu que les troupes britanniques se retireraient du canal de Suez et que leSoudan aurait accès à l'autodétermination en 1955[176]. De fait, le Soudan devint indépendant le.
En, Nasser décida unilatéralement de nationaliser le canal de Suez. La réponse d'Anthony Eden, qui avait succédé à Winston Churchill au poste de Premier ministre, fut de comploter avec la France pour organiser une attaqueisraélienne de l'Égypte qui donnerait à la Grande-Bretagne et à la France un prétexte pour intervenir et reprendre le contrôle du canal[177]. Le président américainDwight D. Eisenhower était furieux de ne pas avoir été consulté et refusa de soutenir l'intervention[178] d'autant plus que l'Union soviétique menaçait d'intervenir en cas de prolongation des hostilités. Eisenhower lança uneattaque monétaire contre lalivre sterling qui provoqua l'effondrement de la monnaie britannique[179]. Bien que l'invasion ait été un succès[180], l'intervention de l'ONU et les pressions américaines forcèrent le Royaume-Uni à un retrait humiliant de ses forces et Eden démissionna[181],[182].
Lacrise de Suez exposait publiquement la faiblesse du Royaume-Uni et sa perte de puissance, démontrant que dorénavant il ne pourrait plus agir sans au moins l'accord des États-Unis[183],[184],[185]. Les événements de Suez atteignirent lafierté nationale et poussèrent un député à parler de« Waterloo britannique » et un autre[186] suggéra que le pays était devenu un« État satellite des États-Unis »[187]. Le Royaume-Uni ne sortit du« syndrome de Suez » comme l'appelaMargaret Thatcher que lors de sa victoire sur l'Argentine lors de laguerre des Malouines en 1982[188].
Si la crise de Suez affaiblit la puissance britannique dans le Moyen-Orient, elle ne disparut pas pour autant[189]. Le Royaume-Uni déploya à nouveau ses forces dans la région en intervenant àOman (1957), enJordanie (1958) et auKoweït (1961) avec néanmoins le soutien américain[190] car la politique étrangère du nouveau Premier ministreHarold Macmillan était de s'aligner fermement sur celle des États-Unis[186]. La Grande-Bretagne maintint une présence dans le Moyen-Orient durant une décennie et ne se retira d'Aden et deBahreïn que respectivement en 1967 et en 1971[191].
Macmillan donna undiscours auCap en Afrique du Sud en février 1960 dans lequel il déclara que« le vent du changement soufflait sur ce continent »[192]. Macmillan souhaitait éviter de mener le Royaume-Uni dans le type de guerre coloniale que menait la France enAlgérie et sous son mandat, la décolonisation se fit rapidement[193]. Aux trois colonies qui avaient obtenu leur indépendance dans les années 1950, leSoudan, laCôte-de-l'Or et laMalaisie furent ajoutés près de trente nouveaux États dans les années 1960[194].
Décolonisation britannique en Afrique. À la fin des années 1960, tous les territoires à l'exception de laRhodésie et dumandat sud-africain sur l'actuelleNamibie avaient obtenu leur indépendance.
Les dernières colonies britanniques en Afrique, à l'exception de laRhodésie du Sud, devinrent toutes indépendantes avant 1968. Le retrait britannique dans le Sud et l'Est de l'Afrique fut compliqué par la présence de populations blanches, particulièrement enRhodésie où les tensions raciales menèrent le Premier ministreIan Smith à proclamer unilatéralement son indépendance en 1965[195]. La Rhodésie resta dans un état de guerre civile entre les populations noires et blanches jusqu'auxaccords de Lancaster House en 1979. Cet accord ramena temporairement la Rhodésie au statut de colonie britannique le temps que des élections puissent être organisées. Les élections de 1980 furent remportées parRobert Mugabe qui devint le Premier ministre duZimbabwe[196].
En Méditerranée, une guerre de guérilla menée par lesChypriotes grecs de l'EOKA aboutit en 1960 à l'indépendance deChypre, mais le Royaume-Uni conserva sesbases militaires d'Akrotiri et de Dhekelia.Malte obtint son indépendance en 1964 même si l'idée d'une intégration au sein du Royaume-Uni avait été soulevée en 1955[197].
La plupart des territoires britanniques dans lesCaraïbes parvinrent à l'indépendance après le départ en 1961 et en 1962 de laJamaïque et deTrinidad de lafédération des Indes occidentales établie en 1958 pour unir les colonies britanniques sous un seul gouvernement, mais qui ne survécut pas au départ de ses deux plus importants membres[198]. LaBarbade obtint son indépendance en 1966 et les îles des Caraïbes orientales firent de même dans les années 1970 et 1980[198] néanmoins,Anguilla et lesÎles Turks-et-Caïcos choisirent de revenir sous contrôle britannique[199]. Lesîles Vierges britanniques[200], lesîles Caïmans etMontserrat conservèrent des liens étroits avec le Royaume-Uni[201]. LeGuyana accéda à l'indépendance en 1966. La dernière colonie britannique sur le continent américain, leHonduras britannique devint autonome en 1964, fut renomméBélize en 1973 et devint indépendant en 1981.
Les territoires britanniques dans le Pacifique accédèrent à l'indépendance entre 1970 (Fidji) et 1980 (Vanuatu), cette dernière indépendance ayant été retardée par des tensions politiques entre les communautés anglophones et francophones du fait ducondominium avec la France[202]. Les Fidji,Tuvalu, lesîles Salomon et laPapouasie-Nouvelle-Guinée choisirent de devenir desroyaumes du Commonwealth.
L'accession à l'indépendance de la Rhodésie (en tant que Zimbabwe) et des Nouvelles-Hébrides (en tant queVanuatu) en 1980 et du Belize en 1981 marquait, en dehors de quelques îles, la fin du processus de décolonisation commencé après la Seconde Guerre mondiale. En 1982, le Royaume-Uni prouva sa détermination à défendre ses derniers territoires outre-mer lorsque l'Argentineenvahit lesîles Malouines dont la souveraineté était disputée depuis l'époque de l'Empire espagnol[203]. La victoire britannique fut considérée comme ayant contribué à ramener le Royaume-Uni au rang des puissances mondiales[204]. La même année, le Canada coupa ses derniers liens constitutionnels avec le Royaume-Uni en rapatriant la constitution canadienne du Royaume-Uni. LaLoi de 1982 sur le Canada votée par leParlement britannique mettait fin au besoin de consulter le Royaume-Uni en cas de modification de la Constitution canadienne[205]. Des lois similaires furent votées pour l'Australie et laNouvelle-Zélande en 1986[206].
En septembre 1982, la Première ministreMargaret Thatcher se rendit àPékin pour statuer sur l'avenir du plus important et du plus peuplé des territoires britanniques d'outre-mer : Hong Kong[207]. Selon les termes dutraité de Nankin de 1842, l'île de Hong Kong était cédée« à perpétuité » au Royaume-Uni, mais la majeure partie de la colonie était constituée par lesNouveaux Territoires qui avaient été acquis en 1898 pour une durée de99 ans[208],[209]. Margaret Thatcher, voyant des similitudes avec les îles Malouines, songea initialement à garder Hong Kong et à proposer une administration conjointe avec la Chine, mais cette dernière refusa[210]. Un accord fut trouvé en 1984 et selon les termes de ladéclaration commune sino-britannique sur la question de Hong Kong, Hong Kong deviendrait unerégion administrative spéciale et conserverait ce mode d'administration durant au moins 50 ans[211]. La rétrocession de Hong Kong en 1997 marquait pour beaucoup[212] la« fin de l'Empire »[205],[213].
La Grande-Bretagne conserve la souveraineté sur quatorze territoires situés en dehors des îles Britanniques et qui furent renommésterritoires britanniques d'outre-mer en 2002[214]. Certains sont inhabités en dehors de personnels scientifiques ou militaires ; les autres sont autonomes à des degrés divers et délèguent la défense et la diplomatie au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique a annoncé sa volonté d'assister tout territoire d'outre-mer qui voudrait accéder à l'indépendance[215]. Cette souveraineté britannique est parfois disputée. AinsiGibraltar est revendiqué par l'Espagne, lesîles Malouines, laGéorgie du Sud-et-les îles Sandwich du Sud par l'Argentine et leTerritoire britannique de l'océan Indien parMaurice et lesSeychelles[216]. LeTerritoire antarctique britannique est revendiqué à la fois par l'Argentine et par le Chili tandis que certains pays ne reconnaissent aucune revendication territoriale sur l'Antarctique[217].
La plupart des anciennes colonies britanniques font partie duCommonwealth of Nations, une association libre de56 membres égaux. Quinze pays membres du Commonwealth continuent de considérer le monarque britannique (qui est également lechef du Commonwealth) comme leur chef d'État et sont désignés par le terme deroyaumes du Commonwealth[218].
Des décennies et parfois des siècles d'émigration et de contrôle britannique ont laissé leur marque sur les nations indépendantes qui faisaient partie de l'Empire britannique. Ce dernier introduisit l'usage de l'anglais dans de nombreuses régions du monde. Aujourd'hui, l'anglais est la langue maternelle de quatre cents millions de personnes. La langue anglaise est parlée par plus d'un milliard de personnes[219]. L'expansion de l'anglais dans la deuxième moitié duXXe siècle fut aidée par l'influence culturelle des États-Unis, qui sont en partie composés de treize anciennes colonies britanniques. Lerégime parlementaire britannique a servi de modèle pour de nombreuses anciennes colonies de même que ledroit anglais pour le système judiciaire[220]. Lecomité judiciaire du Conseil privé continue de servir de plus haute cour d'appel pour plusieurs anciennes colonies des Caraïbes et du Pacifique. Lesmissionnaires chrétiens qui accompagnèrent les soldats dans leurs conquêtes propagèrent l'anglicanisme sur tous les continents. Les sports développés en Grande-Bretagne comme lerugby, lefootball, lecricket, letennis et legolf furent également exportés[221]. La répartition mondiale dusens de circulation reste marquée par l'extension de l'Empire britannique[222].
Les frontières politiques tracées par les Britanniques ne reflètent pas toujours les différences ethniques ou religieuses et ont contribué à des conflits dans les anciennes zones colonisées. L'Empire britannique fut également responsable de vastes migrations. Des millions de personnes quittèrent les îles Britanniques pour s'installer aux États-Unis, au Canada ou en Australie. Les tensions continuent d'exister entre les populations blanches majoritaires et les minorités indigènes ou entre les minorités blanches et les majorités indigènes comme en Afrique du Sud ou au Zimbabwe. Leconflit israélo-palestinien, en cours depuis 1948, a été quant à lui engendré par une insatisfaction de la division de laPalestine mandataire entre populations juive et arabe. La création de l'immense et influentediaspora indienne fut également facilitée par l'existence de l'Empire. De même l'immigration au Royaume-Uni est principalement le fait de personnes issues de ses anciennes colonies[223].
Après l'accord de rétrocession de l'archipel des Chagos, le gouvernement britannique doit présenter également un projet de loi, visant à mettre en œuvre l'accord, notamment en modifiant la loi de 1981, sur la nationalité britannique afin de refléter le fait que le Territoire britannique de l'océan Indien ne fassent plus un territoire d'outre-mer, après la ratification du traité par le parlement[224].