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Empereur romain

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Page d’aide sur l’homonymie

Ne doit pas être confondu avecRoi des Romains,Liste des souverains du Saint-Empire ouImperator (titre).

Page d’aide sur l’homonymie

Cet article concerne la nature de la fonction impériale à travers l'histoire de l'Empire romain. Pour la liste détaillée des empereurs par époque, voirListe des empereurs romains.

Description de l'image Roman SPQR banner.svg.
Données clés

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Unempereur romain est le principal dirigeant de l'Empire romain, depuis la fin de laRépublique romaine avecAuguste (en) jusqu'à la chute des empires et principautés issues de la décomposition de l'empire byzantin.

Dans lapériode antique, le terme ne définit pas de fonction précise et légale mais plutôt un conglomérat de pouvoirs, initialement liés à des fonctions de lapériode républicaine ; cette accumulation de pouvoirs a évolué au fil des siècles. Le titre d'« empereur », résultant d'un concept assez moderne, n'était pas utilisé par les Romains avec le même sens : si un homme était« empereur proclamé », il était souvent appelé« Auguste »,« César » ou« Imperator » pour les militaires (dont est dérivé le terme empereur), alors que le titre est aujourd'hui utilisé pour résumer la position tenue par les individus détenteurs du pouvoir dans l'Empire romain.

Comme l'écritPaul Veyne :« Le rôle d'empereur romain était d'une ambiguïté à rendre fou […]. Un César devait avoir quatre langages : celui d'un chef dont le pouvoir civil est de type militaire et qui donne des ordres ; celui d'un être supérieur (mais sans être un dieu vivant) vers lequel monte un culte de la personnalité ; celui d'un membre du grand conseil d'Empire, leSénat, où il n'est que le premier parmi ses pairs, qui n'en tremblent pas moins pour leur tête ; celui du premier magistrat de l'Empire qui communique avec ses citoyens et s'explique devant eux »[1]. Il est un simple mandataire de la collectivité, chargé par elle de diriger la république[2].

Les empereurs romains refusaient d'être considérés comme desrois, préférant l'idée d'apparaître comme des représentants de la République. Le premier empereur,Auguste, évite toute association avec le terme de monarque, clamant que ses pouvoirs sont authentiquement républicains, et avec la période duprincipat (-), les institutions républicaines (sénat etmagistratures) sont conservées, et l'empereur est considéréprimus inter pares, « premier entre ses pairs », bien que les pouvoirs soient de fait concentrés dans leurs mains. AvecDioclétien, qui amorce ledominat (285-476), ces institutions sont abandonnées, et les empereurs deviennent des« monarques », bien que le contraste avec les« rois » soit maintenu, et deviennentdominus et deus, « maître et dieu ». Au sein de l'Empire romain d'Orient, les empereurs à partir d’Héraclius adoptent le titre deBasileus (« roi » engrec), mais qui est réservé aux empereurs« romains », alors que les autres rois sont appelésRigas.

En plus de leur fonction pontificale (pontifex maximus), les empereurs avaient un statut divin, initialement après leur mort, et, depuis le dominat, à partir de leur accession au pouvoir. Lorsque lechristianisme prévaut sur lepaganisme, le statut religieux des empereurs change, pour devenir lieutenant duChrist surTerre.

Fonctions et pouvoirs des empereurs romains

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Les origines du pouvoir impérial

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Néron,musées du Capitole (Rome).

Le pouvoir impérial est une délégation, une mission confiée à un individu théoriquement choisi ou accepté par le peuple romain et le Sénat. Les Césars successifs sont ainsi présentés comme« une chaîne perpétuelle de délégations »[3].

Tout citoyen dévoué appartenant à la noblesse sénatoriale des « clarissimes » peut prétendre au pouvoir pour assurer le salut commun. Des lois non écrites écartent lesGrecs et plus tard lesGermains.

Pour l'historien Jean Béranger, les empereurs romains sont de grands « patriotes » qui assument les affaires publiques, les transmettent tout naturellement à leur héritier présomptif, ou encore les conquièrent de haute lutte[4]. L’empereur n’est donc pas un roi héréditaire. Parfois, les empereurs adoptent la personne destinée à leur succéder. Parfois, la succession est héréditaire. Mais dans ce cas, le nouvel empereur, ne succède à son père dans son poste que s’il en a reçu expressément l’investiture[5]. En cas de crise, un général porté en triomphe par ses soldats peut par les armes accéder au pouvoir suprême, c'est le cas pendant lacrise du troisième siècle.

Jusqu’à la fin de l’Empire byzantin, l'idée que le trône n’était la propriété de personne, ni d’un individu ni d’une dynastie, a survécu. La conséquence d'un tel système est le risque de guerre civile à chaque changement de règne. Les périodes où la succession s'est effectuée de manière paisible, comme sous lesAntonins, ont été des exceptions[2]. Le Sénat et le peuple sont pénétrés par la crainte d’une guerre civile à chaque succession. Ils acceptent donc avec empressement l'idée qu’un descendant du prince régnant prenne la suite de son père. Un des devoirs de tout empereur est de préparer la transmission pacifique de son trône. Le choix le plus logique est, même aux yeux des Romains, de désigner son fils ou d’en adopter un. AuIer siècle, après l'assassinat deNéron,Galba adopte en hâtePison,Othon se prépare à adopter son neveu etVitellius présente son enfant à ses soldats. Quand l’empereur régnant parvient à transmettre sans problème son pouvoir à son successeur, cela est considéré comme l’achèvement d’un règne réussi[6]. En fait, l’hérédité du trône n’est pas un principe de droit public, mais une pratique aristocratique admise par l’opinion romaine.

AuxIIIe et IVe siècles, les empereurs sont créés par un nouveau groupe, l’état-major d'une armée. Il choisit le nouvel empereur, ensuite avalisé par le Sénat. Le rang impérial est devenu, aux yeux des militaires, le grade le plus élevé dans la hiérarchie des officiers[2].

Imperator

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Article détaillé :Imperator (titre).

Le terme françaisempereur provient du motlatinimperator, lequel appartient à la famille deimperare (commander) ouimperium (commandement, pouvoir). Le motimperator désigne un général victorieux ayant été acclamé par ses troupes et ayant ainsi eu droit autriomphe, accordé par leSénat. Cependant, après le triomphe, en même temps que sonimperium (pouvoir de commander les troupes), il devait déposer également son titre.

Jules César est le premier dirigeant romain à porter ce titre, suivi parAuguste, premier empereur. Le titre d'imperator tombe ensuite en désuétude avant de refaire surface sous le règne deNéron ; il est ensuite porté commeprænomen par tous les empereurs romains. De là découle le fait que le titreimperator devient essentiellement porté par l'empereur. Les généraux victorieux, même acclamés par leurs soldats, voient souvent cette acclamation être ajoutée à la liste de celles de l'empereur.

Les Romains abrégeaient le termeimperator en IMP, et ce terme apparaissait généralement deux fois dans la titulature d'un empereur. La première fois donc en tant que prénom (prænomen), et la seconde fois en tant que titre, suivi du nombre de fois où l'empereur avait été, personnellement ou par ses généraux, acclamé (l'accession à l'Empire comptant pour une acclamation).

Des pouvoirs immenses

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Grâce à l'imperium, l'empereur, tout-puissant, exerce un pouvoir sans partage et en toute impunité. L’imperium est la puissance absolue et complète d’un officier sur le champ de bataille. Il a droit de vie et de mort sur ses hommes.

Cette puissance, initialement divisée entre plusieurs magistrats, est placée durant la période impériale dans les mains d'un seul homme. L'empereur décide de la paix et de la guerre, lève les impôts et est le maître des dépenses publiques. En sa qualité dePontifex maximus, il est le maître des cultes publics et du droit religieux. Aucun autre pouvoir ne limite le sien. Chaque nouvel empereur a un rôle aussi indéterminé qu’immense. L’empereur peut légiférer directement par un édit ou un simple rescrit ayant la valeur d'une loi votée par le Sénat, car tout ce que l'empereur décide est légal. Il ne consulte le Sénat qu’à sa propre convenance, pour valider ses choix[2].

L'empereur a droit de vie et de mort sur tous ses sujets. Il peut même faire exécuter un sénateur sans jugement, car la vie de tout homme est à sa merci. L'empereur détient donc seul le pouvoir véritable, tout en affectant d’être un serviteur responsable de l’État. Cette ambivalence était l’essence même du césarisme[7]. De fait, le cérémonial, le culte impérial et le caractère sacré des images impériales créent un fossé entre les empereurs et le reste des hommes. De plus, aux yeux du peuple, l'empereur n’est pas un mandataire, mais un maître, un être supérieur par nature à ses sujets[2].

Un personnage « sacré »

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Pour les Orientaux et une partie des populations hellénisées, l’empereur est un monarque, unbasileus. Le lien de ce roi avec ses sujets se manifeste dans le serment d’attachement à la personne du souverain. Chaque année tous les habitants de l’Empire prêtent serment à l’empereur. Chaque sujet jure d’embrasser en toutes choses la cause du prince et de sa famille, de les défendre au prix de sa vie et de celle de ses enfants, d’être l’ennemi des ennemis de l'empereur et de dénoncer toute action, volonté ou parole qui leur seraient hostiles[2]. Leculte impérial renforce encore le sentiment monarchique et le caractère divin du prince.

En plus de leur fonction pontificale (pontifex maximus), les empereurs ont un statut divin, initialement après leur mort, et, depuis ledominat, à partir de leur accession au pouvoir. Cette sacralisation ne leur évite pas d'être régulièrement exposés à des morts violentes par assassinat (souvent en lien avec les troubles politiques qui marquent lesguerres de succession), par suicide ou lors d'un combat[8].

Article détaillé :Catégorie:Empereur romain assassiné.

L'évolution du pouvoir impérial

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Article détaillé :Liste des empereurs romains.
Auguste de Prima Porta, statue de l'empereurAuguste ditOctave;1er empereur romain

Le principat

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Article détaillé :Principat.

Une fois au pouvoir,Octave évite de prendre les titres de roi et de dictateur, fatals à César ; cependant, tout en conservant les apparences de la république, il concentre dans ses mains de plus en plus de fonctions républicaines : il fut treize foisconsul, et reçoit les pouvoirs decenseur et detribun de la plèbe sans avoir exercé ces magistratures. De 31 à, il prépare la stabilisation du régime nouveau dont il est le fondateur : leprincipat. Lors de la séance du Sénat de janvier, lares publica est en apparence restaurée par ses soins et rendue au Sénat et au peuple. En fait, le Sénat ne conserve que l'administration de quelques provinces sanslégion. Octave, qui reçoit peu après le titre d'Auguste, garde ses immenses pouvoirs et se voit confier l'administration des provinces frontières et donc le commandement des armées[9]. Le nom d'Augustus souligne son caractère sacré et divin, et confère à ses décisions un poids considérable quoique sans fondement institutionnel. En, il reçoit lapuissance tribunicienne complète et à vie, base civile de son pouvoir, et unimperium proconsulairemaius (plus grand que celui des proconsuls des provinces sénatoriales). En, il reçoit le titre dePère de la patrie, qui place sous sa protection l'ensemble du peuple romain. Partout il est le « premier », leprinceps, donnant ainsi le nom du régime qu'il a fondé : le principat. Auguste intervient dans l'élection des magistrats grâce au droit de recommandation. Il peut choisir les nouveaux sénateurs et nommer à tous les échelons des fonctionnaires. Il dirige la diplomatie et la politique extérieure. Enfin, l'empereur dispose de moyens financiers considérables, grâce à sa fortune personnelle en partie héritée de César, aux revenus de l'Égypte, son domaine privé, et à certains impôts qui alimentent les caisses impériales[9]. En même temps, il créa d’autres fonctions (préfets,légats desprovinces impériales, …) dont les titulaires dépendaient entièrement de lui.

De plus, Octave se fit décerner par leSénat romain les titres d'Imperator, d'Auguste et dePrinceps senatus (le premier à parler au Sénat).

Les premiers successeurs d’Auguste (Julio-Claudiens,Flaviens,Antonins) reprirent cette fiction d’un gouvernement au nom du Sénat et du peuple romain (SPQR =SenatusPopulusQueRomanus), tout en concentrant de plus en plus de pouvoir personnel. Les mots « Imperator » et « Augustus » devinrent des titres portés par chaque empereur.

LaRépublique romaine continuait fictivement, avec ses magistrats, mais ceux-ci étaient tous désignés par l’empereur avant d'être élus. Le Sénat, composé de membres eux aussi choisis par les empereurs, confirmait le titre des nouveaux empereurs, qui provenaient d’ailleurs de ses rangs, et accordait l’apothéose aux « bons » empereurs ; ces derniers accédaient alors au rang de dieu et devenaient l'objet d'un culte officiel. Inversement, le Sénat vouait à l'oubli les empereurs détestés, en décrétant leurdamnatio memoriæ.

Les empereurs gardaient un côté populaire, en s’immergeant parfois dans le peuple romain : Auguste interpellait des spectateurs du cirque depuis sa loge impériale ;Néron,Trajan,Hadrien fréquentaient les bains publics, comme le noteSuétone.

Le principat connaît son apogée sous les règnes de Trajan et d'Hadrien. Cette période reste assimilée à un âge d'or, où règnent la paix et la prospérité, la fameusePax Romana.

La dictature militaire

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Cependant, cette paix est plus fragile qu'il n'y paraît : l'un des derniersAntonins, l'empereurMarc Aurèle, passe la plus grande partie de sa vie à guerroyer aux frontières. Son fils et successeur,Commode, se discrédite par ses excentricités et sa cruauté. Son assassinat en 192 provoque la crise qui couvait depuis longtemps déjà.

À partir de 193, les légions, qui avaient déjà joué un rôle crucial lors de la premièreannée des quatre empereurs (69), deviennent toutes-puissantes dans la désignation des empereurs. L’empereur prend toutefois soin de faire ratifier son élévation par le Sénat, et maintient ainsi la fiction du régime d’Auguste. Mais après cette crise, l'Empire est devenu un Empire militaire. Dans un célèbre portrait,Caracalla n’a plus le visage serein d’un membre de la bonne société. On lit sur son visage une mission, celle d’un gardien aux aguets qui veille sur l’Empire. L’Empire comprend désormais un empereur, le berger, des soldats, les chiens de garde, et le troupeau, dont les deux précédents ont la garde. Le Sénat est lui oublié[2].

Ces « empereurs-soldats » vivent, néanmoins, sous la coupe continuelle de leurs armées qui les éliminent au moindre facteur de mécontentement (défaite, baisse de soldes, autre compétiteur jugé plus attrayant). Ainsi, de tous les empereurs romains de 235 jusqu'à 285,Claude IIle Gothique, en succombant à une épidémie en 270, est l'unique empereur à ne pas mourir assassiné par ses soldats.

Après 268, les empereurs n’appartiennent plus à l’ancienordre sénatorial (à l’exception deTacite entre 275 et 276). Ils sont pour la plupart des militaires montés en grade (empereurs illyriens) qui n’ont pratiquement pas fréquenté la ville deRome et son Sénat. C'est nécessaire car ils sont toujours sur la brèche, toujours aux frontières pour réprimer un soulèvement ou une incursionbarbare. Ils sauvent l’Empire pendant la crise du troisième siècle. Les fonctions de général en chef et de chef de guerre victorieux que tient traditionnellement l'empereur sont renforcées dans ces périodes de guerres incessantes. À côté des qualificatifs habituels commefelix, on associe de plus en plus le termeinvictus. En effet, un empereur vainqueur peut espérer la fidélité de ses sujets et de ses troupes. En cas de défaite militaire, des concurrents apparaissent parmi les autres généraux. Les empereurs essaient cependant de trouver une légitimité en transformant leculte impérial.Aurélien est considéré comme un dieu sur terre. Sur ses monnaies, on peut trouver l'inscriptiondeus et dominus natus. L'empereur est donc divinisé de son vivant.

Le dominat

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Article détaillé :Dominat.

Pour faire face, l’Empire romain a besoin d’un pouvoir efficace, donc fort et démultiplié.Dioclétien (qui règne de 284 à 305) achève de transformer le principat moribond en une monarchie à l’orientale. L’empereur se sacralise, prend les titres deDominus et Deus (Seigneur et Dieu). Une construction idéologique a peu à peu assimilé les empereurs à des divinités vivantes et justifie ainsi leur pouvoir absolu. Ce régime impérial nouveau est appelédominat.

PourDioclétien, l’autorité impériale est de nature divine[10].Dioclétien etGalère, son fils adoptif, se prétendent descendants deJupiter. Ils prennent le surnom deJovien, son collègue Maximien ainsi que son co-césar Constance Chlore celui d'Herculien. Cette sacralisation du pouvoir impérial a aussi pour but d’enlever toute légitimité aux usurpateurs éventuels puisque seul l’empereur est élu des dieux, et que seul son successeur est légitime.Dioclétien conserve aussi la notion de pouvoir impérial collégial héritée des heures sombres de l'anarchie militaire, et la systématise sous le nom deTétrarchie. Dans ce régime, le pouvoir était partagé d'une part entre deux pôles géographiques, Orient et Occident, et d'autre part au sein de chaque pôle, entre un empereur titulaire ditAuguste et un adjoint et successeur désigné ditCésar. Cette organisation, trop théorique car elle supposait implicitement une bonne entente entre les différents co-empereurs, ne dura guère au-delà de Dioclétien lui-même (les autres tétrarques n'avaient pas son sens du devoir —- il est le seul empereur à avoir abdiqué volontairement).

Constantin Ier reprend le titre deDominus. Du fait de sa conversion[11], il ne cherche pas à affirmer une filiation divine. Il prétend plutôt avoir été investi par le Dieu des chrétiens pour gouverner l’Empire. Constantin affirme qu’il est le représentant de Dieu sur la terre. En son intelligence se reflète l’intelligence suprême[12]. Il s’entoure d’un faste incroyable pour exalter la grandeur de la fonction impériale. Le principe dynastique mis en place par Constantin a pour conséquence un affaiblissement du pouvoir impérial. En effet, à plusieurs reprises, des enfants sont arrivés au pouvoir à la mort de leur père. C’est le cas deGratien et deValentinien II, d’Arcadius et d’Honorius, deThéodose II et deValentinien III en 423. Les mères de ces jeunes empereurs occupent alors un rôle politique important ainsi que certainspréfets du prétoire.

En Occident, le pouvoir spirituel s’engage vers une autonomie plus grande face au pouvoir politique.Ambroise pose les bases de la théorie médiévale de la séparation des deux pouvoirs[13] esquissant même l’idée d’une subordination du pouvoir politique au pouvoir spirituel. Il contraint ainsiThéodose à faire pénitence et à marcher pieds nus dans la cendre pour expier le massacre de dix mille personnes après la révolte deThessalonique en 390[14]. En Orient, les empereurs naviguent entrecésaropapisme et subordination au pouvoir spirituel. Ainsi, en 450, l’empereurMarcien est couronné empereur par l’évêque deConstantinopleAnatolius. Son successeurLéon fait de même. C’est donc l’évêque qui au nom de Dieu fait le souverain.

Les successeurs des empereurs romains

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Lebasileus

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Articles détaillés :Basileus etListe des empereurs byzantins.

En 476,Odoacre, roi desHérules, déposeRomulus Augustule, l'empereur de la partie occidentale de l'Empire. Mais loin de désirer s'emparer du trône impérial, il envoie au dirigeant byzantinZénon les insignes de la charge, ainsi qu'une soumission à l'autorité du seulAuguste restant. Cela témoigne de l'immense prestige que conservait encore l'Empire romain, même amputé de sa partie occidentale. Non seulement Odoacre se plaça sous l'autorité symbolique de Zénon, mais on retrouve ce phénomène ailleurs : chez lesFrancs,Clovis voulut aussi se rattacher au souvenir de l'Urbs, et fut ainsi très honoré de se voir confier lesinsignes consulaires, terme désuet recouvrant une fonction disparue, mais qui gardait par sa simple romanité un immense prestige.

Dépositaire de l'autorité de Rome, et de son prestige, l'Empire romain dans sa partie orientale eut toujours un immense prestige au fil des siècles. Chez les Grecs, l'empereur a toujours été appelébasileus, c’est-à-direroi, car pour les Grecs la royauté n'avait pas la connotation péjorative qu'elle revêtait chez les Romains. En 629, l’empereurHéraclius prit le titre debasileus, abandonnant les précédents titres latins, mais se considérant toujours comme empereur des Romains.

Le titre debasileus disparaît définitivement avec la chute deConstantinople en 1453, même si les Russes se sont parfois considérés comme héritiers de Byzance (SophiePaléologue épousaIvan III,grand-prince de Moscou, et quelques années plus tardIvan IV de Russie prend le titre deTsar, ce qui marque clairement la filiation avec Constantinople).

La résurgence du titre impérial en Occident

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Il fallut attendre plus de trois siècles avant qu’un prince en Occident ne reprenne le titre d'empereur :Charlemagne en l'an 800 fut couronné par lepapeLéon III. Ce couronnement fut considéré comme une usurpation par le pouvoir deByzance.

Sa couronne se transmettra dans leSaint-Empire romain germanique, héritier de l'Empire. L'empereur des FrançaisNapoléon Ier s'inspire également de l'Empire romain. Si l'Empire allemand desHohenzollern se considérera un tant soit peu comme une entité originale, il n'en sera pas ainsi duTroisième Reichnazi qui avait l'ambition de durer 1 000 ans comme l'Empire romain.

Les dynasties impériales romaines

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Julio-Claudiens

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Article détaillé :Julio-Claudiens.

Flaviens

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Article détaillé :Flaviens.

Antonins

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Article détaillé :Antonins.



Sévères

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Article détaillé :Sévères.

Constantiniens

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Article détaillé :Constantiniens.

Valentiniens

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Article détaillé :Valentiniens.

Théodosiens

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Article détaillé :Dynastie théodosienne.

Titres et statuts

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Bien que les titres et statuts suivants soient les plus communs, tous les empereurs romains ne les utilisaient pas, et tous n'ont pas été utilisés au cours de la même période de l'Histoire.

Titre latinAbréviation latineAutre typographieTraduction en françaisSignification
AugustusAVG.Αὔγουστος /aúgoustos ouΣεβαστός /sebastósAuguste, majestueux ou vénérableCognomen honorifique réservé à l'empereur
AutokratorΑὐτοκράτωρ /autokrátôrSouverainTitre grec équivalent à celui d'empereur dans le senscommandant en chef
BasileusΒασιλεύς /basileúsRoiUtilisé dans l'empire d'Orient à partir d'Heraclius
CæsarCAES.Nobilissimus Cæsar ouΚαίσαρ /kaísarCésarInitialement équivalent à Auguste, désigne ensuite l'héritier présomptif de la couronne

Notes et références

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  1. Paul Veyne,Quand notre monde est devenu chrétien (312-394), Paris, Albin Michel,coll. « Bibliothèque Albin Michel Idées »,, 319 p.(ISBN 978-2-226-17609-7),p. 24.
  2. abcdef etgPaul Veyne, « Qu’était-ce qu’un empereur romain ? : Dieu parce qu’empereur »,Revue internationale des sciences humaines, Presses universitaires de France,no 199,‎ 2002-2003,p. 3-25(ISBN 9782130526728,DOI 10.3917/dio.199.0003,lire en ligne).
  3. Gilbert Dagron,Empereur et prêtre, sur le « césaropapisme » byzantin, Paris, Gallimard,coll. « Bibliothèque des Histoires »,, 435 p.(ISBN 978-2-07-074204-2),p. 72.
  4. J. Béranger,Recherches sur l’aspect idéologique du principat, Bâle, 1953,p. 72.
  5. Dagron,p. 70.
  6. Dagron,p. 42-43.
  7. (en)Andrew Wallace-Hadrill, « Civilis princeps : between citizen and king »,The Journal of Roman Studies, Society for the Promotion of Roman Studies,vol. 72,‎,p. 32-48(DOI 10.2307/299114,lire en ligne).
  8. John Scheid relève, de à 395, 30 morts de cause naturelle, 9 au combat, 40 assassinés le plus souvent au cours des premiers mois de leur règne. CfJohn Scheid, Nicolas Guillerat,Infographie de la Rome antique, Passés Composés,,p. 87.
  9. a etbPaul Petit, Yann Le Bohec, « Le Haut Empire »,Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.
  10. Michel Christol et Daniel Nony,Des origines de Rome aux invasions barbares, Hachette, 1974, réédition 2003,p. 212.
  11. Yves Modéran, « La conversion de Constantin et la christianisation de l’empire romain »,Historiens & Géographes,no 426,‎,p. 61-72(lire en ligne).
  12. Charles Diehl,Histoire de l’Empire Byzantin, P., Picard, 1920, 1;2 dans[1].
  13. Christol et Nony,p. 233.
  14. Christianisme et stoïcisme, X-Passion, 2001.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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v ·m
Principat
(27av. J.-C. – 235)
Crise du troisième siècle
(235-284)
Dominat
(284-395)
Empire d'Occident
(395-476)
Article de qualitéEmpire d'Orient
(395-1204)
Empire d'Orient divisé
(1204-1261)
Empire de Nicée
Empire latin
Empire d'Orient restauré
(1261-1453)
Voir aussi
v ·m
Principat
Haut-Empire
Crise du troisième siècle
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Antiquité tardive
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