Dulatinimperare qui signifie « commander en maître, ordonner », du préfixein et du verbeparare, préparer, apprêter[2]. Il a donné le motimperium, « commandement » d’où découle « impérieux ».
« Empereur » est une déformation du titre d’imperator que portaient les générauxromains victorieux acclamés par leurs troupes. À l'origine de laRépublique romaine, l’imperator était celui qui commandait la mobilisation des citoyens. Par glissement de sens, il désignera les actes qui en découlent puis, vers la fin de la République, il désigna celui qui commandait l’armée. PourScipion l'Africain, c’était un titre que l’armée accordait au vainqueur avec l’ovation, dans le cadre du culte àJupiter[3]. Le titre d’imperator n'est pas unemagistrature et n’a alors aucune valeur institutionnelle pour leSénat romain.
Son sens actuel va apparaître avecOctavien lorsque celui-ci pritImperator pour prénom, afin de conserver le souvenir perpétuel de ses victoires et de sa gloire. Après l’assassinat deJules César, qui avait fait de lui son héritier, Octavien recevra l’imperium du Sénat le puis le. Alors que César était élevé au rang des dieux, Octavien reçut le nom dedivi filius.Enfin, le, après avoir remis tous ses pouvoirs au Sénat trois jours plus tôt, ce dernier les refusa et lui attribua le nom d’Auguste, terme d’origine religieuse dérivant du latin « augere » qui fait référence à l’auctoritas.[réf. souhaitée]
C’est ce titre d’Auguste qui correspond à ce que l’on entend actuellement parempereur, c’est-à-dire dirigeant de l’Empire. Plus largement, l’empereur àRome est celui qui porte les titres suivant :Imperator[N 1],Augustus,Cæsar et dans un premier tempsPrinceps. L’équivalent en grec de ces termes, à savoirautocrate,sébastocrate etbasileus a, par la suite, été utilisé dans l’Empire byzantin. Plus largement, la plupart des titres impériaux occidentaux renvoient aux termes latins,Kaiser etImperator (Император, égalementtsar) étant ainsi des déformations du titre de César.
Le féminin d'empereur estimpératrice et l'adjectif correspondant estimpérial (impériale au féminin).
EnEurope, le titre impérial fut porté par les monarques qui se réclamaient de l'héritage impérial romano-byzantin. Ainsi,Charlemagne fut empereur d'Occident etCharles Quint le tout-puissant souverain duSaint-Empire romain germanique. En fait, jusqu'au milieu duXIIe siècle, l'empereur affirmait sa prééminence théorique sur les rois (deFrance, d'Angleterre, etc.) dans toute l'étendue de laromanitas. Il en resta ensuite quelque chose, ainsiPhilippe le Bel — et ses successeurs — s'affirmait« empereur en son royaume » ; en effet, refusant la souveraineté de l'empereur, théoriquement situé au-dessus des rois, le roi de France prétendait avoir à l'intérieur de ses frontières les mêmes droits que l'empereur sur les autres rois, remettant ainsi en cause toute subordination à l'hégémonie impériale (en effet lesrois de Bohême par exemple étaient bien plus influencés par l'empereur que le roi de France, qui prétendait traiter d'égal à égal avec ce dernier).
Lesrois comme les empereurs sont desmonarques. Il n'y aa priori pas de règle établie pour les distinguer. Tout juste notera-t-on que le rang d'empereur peut être supérieur à celui de roi, notamment s'il a autorité sur d'autres rois, alors que l'inverse semblerait étrange. Ainsi au sein de l'Empire allemand, entre1870 et1918 où l'empereur régnait sur des États organisés sous forme deroyaumes tel leroyaume de Bavière. De même en France sous l'Empire,NapoléonIer régnait au-dessus des rois qu'il avait placés dans les États satellites de l'empire (royaumes d'Italie, d'Espagne, etc.).
Bulgarie : pour les Bulgares, « tsar » veut dire « roi » et non « empereur ». Le titre de « khan », équivalent d'« empereur », fut utilisé par certains souverains bulgares telsBorisIer etSimeonIer.
Empire ottoman :sultan, entre autres titres, bien que ce dernier ne soit pas l’équivalent direct d’empereur. Néanmoins, les sultans ottomans portèrent le titre dekaysar à partir de1453.