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Emil Jellinek

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Emil Jellinek-Mercedes
Emil Jellinek en tenue de consul.
Fonction
Cofondateur
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Emil Jellinek
Nationalité
Austro-Hongrois
Activité
Consul,diplomate,homme d'affaires, initiateur de la marqueMercedes (prénom de sa fille)
Père
Adolf Jellinek(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Georg Jellinek
Charlotte Zels(d)
Max Hermann Jellinek(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Vue de la sépulture.

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Emil Jellinek, dit après 1903Emil Jellinek-Mercedes ( -) est unconsuldiplomate ethomme d'affairesaustro-hongrois. Il est l'initiateur de lamarqueautomobileallemandeMercedes en1902 (Mercedes était le prénom de sa fille chérie) et du premier palace parisien sur lesChamps-Élysées[1].

Biographie

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Emil naît le dans leRoyaume de Saxe àLeipzig, fils durabbinAdolph Jellinek (en) (1821-1893) et de Rosalie Bettelheim (1822-1892), d'originetchéco-hongroise, qui déménagèrent dès 1856 àVienne enAutriche. Le couple a plusieurs enfants dont trois fils, parmi lesquels Emil, etGeorg qui sera juriste. L'oncle d'Emil, Hermann Jellinek, a été exécuté en 1849 pour avoir pris part à larévolution hongroise de 1848.

En1870 âgé de 17 ans, Emil Jellinek commence à travailler pour une compagnie ferroviaire.

Fortune dans les affaires en Afrique du Nord

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Sa fille Adrienne Manuela Ramona Mercédès, à l'âge de 13 ans.
Emil Jellinek vers 1900.
Jellinek avant le premier conflit mondial.
Une Daimler phoenix 24 hp 1900 d'Emil Jellinek.
Emile Jellinek au volant de saDaimler Phoenix 24 hp.
Ligne de départ de Nice-Marseille 1900, devant le Cercle de la Méditerranée, « M. Mercedes » (Emil Jellinek) ici en lice.
Une Mercedes phoenix 24 hp appartenant à Emil Jellinek, à la semaine de Nice 1900.

À la demande duconsulaustro-hongrois, il part s'installer enTunisie, puis auMaroc, d'abord àTanger, ensuite àTétouan où il épouse Rachel Goggmann dite Cenrobert, née en Algérie, qui lui donne deux fils, Adolph et Fernand, et une fille, Adrienne Manuela Ramona Mercédès, née le qui sera simplement appelée « Mercédès » (« Grâces » en espagnol). Il perd son épouse en1893 et se remarie avec une Française qui lui donnera deux fils.

Il s'installe enfin àAlger, enAlgérie. Il y fait fortune dans les affaires en travaillant pour une importante société d’assurance française et pour des clients fortunés.

Consul de l'Empire austro-hongrois à Nice

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Devenu riche, il décide de passer ses étés àVienne enAutriche et ses hivers àNice sur laCôte d'Azur où vivent les personnes les plus riches du monde. Il y est nomméConsul de l’Empire austro-hongrois. Il se passionne alors pour la grande aventure des pionniers de l'automobile.

Représentant de Daimler à Nice sur la Riviera

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En1886, l'inventeurallemandGottlieb Daimler, assisté deNikolaus Otto, invente unmoteur à explosion. En1890, il fonde la sociétéDaimler Motoren Gesellschaft avec son amiWilhelm Maybach pouringénieur en chef et son filsPaul Daimler qui lui succédera après sa disparition en1900.

En1894, la premièrecompétition automobile du monde, leconcours Paris-Rouen, est dominée par les voitures d'Armand Peugeot lesquelles sont équipées d'un moteurDaimler Motoren Gesellschaft2 cylindres en V fabriqué parPanhard & Levassor, et par les voitures de ces derniers.

Convaincu de l'avenir de l'automobile, Emil Jellinek visite en1897 lesusinesDaimler Motoren Gesellschaft àCannstatt près deStuttgart — capitale duRoyaume de Wurtemberg enAllemagne — pour y commander sa première Daimler2 cylindres,6 ch pour24 km/h, rapidement suivie en1898 par deuxDaimler Phoenix de4 cylindres,8 ch pour40 km/h.

En1898, il ouvre une représentationDaimler Motoren Gesellschaft àNice. L'entreprise devient vite florissante. Il vend dix modèles en1899 et vingt-neuf en1900. Au début duXXe siècle, la plupart des grosses fortunes passent l'hiver sur laCôte d'Azur, endroit idéal pour le commerce de voiture.

Pilote de courses automobile sous le pseudonyme Mercedes

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En1899, Jellinek gagne des courses automobiles de laCôte d'Azur (notamment lors de la semaine automobile niçoise, il est vainqueur de l'édition duNiceMagagnoscNice) avec ses voituresDaimler Motoren Gesellschaft de24 ch ; il court sous le pseudonyme de « Mercedes », prénom de sa fille alors âgée de dix ans. Lui-même s'impose dans une épreuve réservée alors aux touristes[2].

Première Mercedes 35 HP de course

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En1900, Jellinek demande àPaul Daimler etWilhelm Maybach de concevoir un nouveau modèle de moteur spécifique de4 cylindres,5,9 litres et35 chevaux baptisé de son pseudonyme de pilote de course « Daimler-Mercedes », à la suite du décès controversé deWilhelm Bauer. Il fait développer également le premier châssis d’automobile moderne qui ne soit pas unfiacre motorisé. Il en commande trente-six pour la somme colossale pour l'époque de 550 000 marks or. Le nouveau bolide de course livré le parDaimler Motoren Gesellschaft est baptiséMercedes 35 HP et devient la premièreMercedes de l'histoire de l'automobile. Cette voiture domine alors toutes les courses automobiles de laCôte d'Azur et lui offre une publicité exceptionnelle,Wilhelm Werner faisant entre autres partie de ses pilotes. Le nom de Mercedes se répand rapidement dans tous les pays. Les commandes de Jellinek mobilisent alors toutes les capacités de production de l'usine Daimler deCannstatt.

Création de la marque Mercedes

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En1902 Emil Jellinek dépose et protège officiellement et légalement lamarque commercialeMercedes (sans accent[3]) et signe un « contrat d'exclusivité commerciale » pour les automobilesDaimler Motoren Gesellschaft pour l'Autriche-Hongrie, laFrance, laBelgique et lesÉtats-Unis puis commande des modèles par centaines. Il fait légalement modifier sonnom en « Emil Jellinek-Mercedes ». Il fait construire parPaul Daimler etWilhelm Maybach deDaimler Motoren Gesellschaft les premières série de voitures de tourismeMercedes Simplex et entre auconseil d'administration deDaimler Motoren Gesellschaft. (Panhard & Levassor est alors détenteur des licences Daimler pour laFrance et engage des poursuites judiciaires contre Jellinek qui vend des Daimler sous le nom deMercedes).

Consul honoraire à Nice et Monaco, et dernières affaires

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En1905, âgé de 52 ans, Emil Jellinek-Mercedes — par ailleurs consul honoraire duMexique àNice et consul honoraire de l'empire austro-hongrois àMonaco — se retire du monde des affaires. Il fait cession àPaul Daimler de ses droits de vente exclusifs dans le monde, vend ses actions de la marque puis se retire de son poste duconseil d'administration en1908.

Le 10 octobre 1907 est inauguré à Paris, au 131-133avenue des Champs-Élysées, le premier palace du quartier, un somptueux bâtiment conçu parGustave Rives[4] : cet hôtel appartient à Emil Jellinek. Saisi en 1915 en pleinePremière Guerre mondiale par le gouvernement français comme bien appartenant à l'ennemi, il devient un bâtiment de laCroix-Rouge japonaise, puis le lieu des négociations duplan Dawes (1924), avant de devenir le siège du premier commandement de l'OTAN après 1945 et enfin la propriété dePublicis, qui y crée son fameuxdrugstore en 1958 (bâtiment reconstruit en 1973-1975 après un incendie)[5].

Chassé de France, réfugié en Suisse

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Au début de laPremière Guerre mondiale, Emil Jellinek-Mercedes est à Vienne mais choisit de revenir en France puisque ses enfants sont français, nés de femmes françaises. Cependant, du fait de sa nationalité austro-hongroise, il est soupçonné d'espionnage en faveur de l'Empire allemand. Accusé, sans preuve, de trahison par l'antisémiteLéon Daudet dans l'Action française à l'automne 1917, il se réfugie àGenève avec sa famille et meurt le à l'âge de64 ans, quelques mois avant l'Armistice.

Selon son désir, il est enterré àNice aucimetière du château dominant la ville, aux côtés de sa première épouse. Sa tombe a été restaurée par la société Mercedes-Benz dans les années 1980.

Postérité et patrimoine

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Issue de son mariage en 1881 avec une Française d'origine espagnole Rachel Carmen Gogman-Azoulay dit Cenrobert (Tlemcen, 1854 - Vienne, 1893),Mercédès Jellinek, épouse en 1909 le baron Karl von Schlosser. Ruinée par la première guerre mondiale, elle se retrouve réduite à mendier dans les rues de Vienne à la fin de l'année 1918. Divorcée, elle épouse le baron et sculpteur Rudolf von Weigl qui meurt en 1926 de tuberculose. Elle meurt en 1929 d'un cancer des os à l'âge de 39 ans. Ses deux enfants issus de son premier mariage, Elfriede, née en 1912 et Hans Peter, né en 1916, sont victimes des persécutions nazies à partir de 1938, et échappent à la mort grâce aux Alliés en 1945. Emil a deux autres fils issus de son premier mariage, Adolph et Raoul Fernand : le second, devenu écrivain, harcelé par laGestapo, se suicide le 10 février 1939 àBaden[6].

En 1899, il épouse en secondes noces Madelaine Anaïs Engler (Oran, 1873 - ?, 1941), dont il a quatre enfants : Alain, Guy, René et Adrienne (Maya).

Emil Jellinek possédait un important patrimoine immobilier en Autriche et en France :

  • la salle d'exposition Mercedes sur les Champs-Élysées (Paris) ;
  • les hôtels de prestige Royal et Scribe à Nice et l'Astoria à Paris ;
  • la villa Mercedes à Nice au 57, Promenade des Anglais ;
  • la villa Mercedes II à Nice au 54, Promenade des Anglais (achetée en 1902) ;
  • la villa Jellinek-Mercedes, Wienerstrasse 39-45, àBaden, rattachée à un vignoble, acquis en 1891, détruit en 1945 par les bombardements alliés ;
  • le château Robert, situé entre Toulon et Nice.

Citation

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PremièreMercedes Simplex de1902.
  • Guy Jellinek-Mercedes, l'un de ses fils, chroniqueur de la famille :« Mercedes ressemblait beaucoup à son père. Elle avait le même tempérament, les mêmes crises de colère, la même faim de vivre. Mais elle ne s'intéressait pas du tout à l'automobile. »

Notes et références

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  1. François-Guillaume Lorrain,« Les secrets des Champs-Élysées »,Le Point, 14 septembre 2013.
  2. La Vie au grand air du 4 février 1900,p. 267.
  3. Seuls, quelques journalistes francophones, non informés, écriront « Mercédès » (sic) avec des accents.
  4. Revue mensuelle du Touring-club de France, octobre 1907, surGallica.
  5. Marie-Hélène Martin, « Dans les années 1960, l'american way of life »,Libération, 6 février 2004.
  6. (de)« Raoul Fernand Jellinek-Mercedes », biographie sur le site de la Bibliothèque universitaire de médecine de Vienne.

Bibliographie

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  • Guy Jellinek-Mercedes,My Father Mr Mercedes, éditions Guy G.T. Foulis & Co. Ltd (1966), 319 pp. (en français « Mon père, Monsieur Mercedes », éditions deLa Table ronde).

Voir aussi

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Liens externes

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