« Embargo » (de l'espagnolembargar qui signifie « embarrasser », « placer sous séquestre »[1]) est un terme qui peut être employé pour désigner plusieurs situations :
interdiction aux navires marchands de sortir d'un port ;
mesure administrative ou militaire visant à empêcher la libre circulation d'une marchandise ou d'un objet.
Woodrow Wilson a théorisé l'embargo comme une alternative à la guerre militaire armée. toutefois, un embargo crée une insécurité juridique[2].
Certains organismes de l'ONU critiques les conséquences désastreuses des embargos votés par le Conseil de sécurité[2].
PourBoutros Ghali dans le programmeAgenda pour la paix considère que les sanctions prévues par la Charte ne doivent pas punir un État mais infléchir le comportement de celui qui menace la paix et la sécurité internationales[2].
Sur les planséconomique etpolitique, l'embargo est une mesure coercitive qui s'appuie sur des moyens diplomatiques, judiciaires et militaires. L'État qui en est victime peut se trouver alors dans une situation de pénurie. Un exemple emblématique est l'embargo des États-Unis contre Cuba décrété en1962 et est toujours d'actualité avec l'application de laloi Helms-Burton par le gouvernement américain[3]. En 1964, les États-Unis, au début de leur intervention auVietnam, décrètent un embargo commercial contreHanoi. Il sera généralisé à tout le pays à partir de 1975, et levé en 1994[4].
En 1977, leconseil de sécurité des Nations unies vote un embargo sur les ventes d'armes à l'Afrique du Sud, qui mène alors des interventions militaires enAngola. L'effet de cette mesure encourage plusieurs États, en 1984, à décréter un embargo économique et financier contre le pays pour mettre un terme à la répression et à sa politique d'apartheid. Cette décision contribua à la remise en cause du régime, qui dut engager des pourparlers avec les organisations noires avant de libérerNelson Mandela en et d'abolir l'apartheid.
La sanction de l'embargo ne se traduit pas toujours par une évolution positive de la situation. L'embargo économique et militaire décidé par l'ONU à l'encontre de l'Irak, qui avaitenvahi le Koweït en 1990, a duré douze ans, provoquant des conséquences catastrophiques sur la santé des populations et les droits de l'homme. Les associations qui ont apporté une aide humanitaire à l'Irak ont dû se placer dans une situation de « désobéissance civile internationale »[5].
UNSCAR (Mécanisme de financement des Nations unies en soutien à la coopération en matière de réglementation sur les armes) a contracté leGroupe de Recherche et d'Information sur la Paix pour conduire un projet qui vise à prévenir les trafics illicites d’armes et de munitions vers des pays et desacteurs non étatiques sous embargos en Afrique subsaharienne[7]. L’objectif est de promouvoir le respect des régimes d’embargo sur les armes desNations unies et ainsi accroitre leur efficacité dans la lutte contre la prolifération déstabilisatrice d’armes et leur détournement vers des utilisateurs et utilisations non souhaités.
Acronymes : FNG désigne des forces non-gouvernementales, ONU désigne l'Organisation des Nations unies, UE désigne l'Union européenne, RDC désigne la République démocratique du Congo.