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Ellen Terry

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Ellen Terry
Photo d'Ellen Terry parJulia Margaret Cameron en 1864.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activités
Père
Benjamin Terry(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Sarah Ballard(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Kate Terry(en)
Marion Terry(en)
Fred Terry(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
George Frederic Watts()
Charles Clavering Wardell Kelly(d)(à partir de)
James Carew(en)(de à)
Edward William Godwin(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Distinction
signature d'Ellen Terry
Signature

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Alice Ellen Terry, plutôt connue commeEllen Terry ( àCoventry - àSmall Huthe), est uneactrice britannique dethéâtre et ducinéma muet, égalementimpresaria etécrivaine.

Biographie

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Premières années et début de carrière

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Charles Kean (à gauche) et Ellen Terry dansThe Winter's Tale en 1856.

Alice Ellen Terry naît le 27 février 1847 dans une pension de famille àCoventry, au sein d’une famille célèbre de théâtre. A l'âge adulte, elle dit être née en 1848, mais son acte de naissance confirme sa naissance en 1847. Ses parents, Benjamin Terry (1818-1896), d’origineirlandaise, et Sarah Ballard (1819-1892), d’ascendanceécossaise, sont acteurs comiques dans une compagnie basée àPortsmouth, où le père de Sarah est pasteurwesleyen. Ils ont onze enfants, dont cinq deviennent acteurs : Kate, Ellen, Marion, Florence et Fred. Deux autres, George et Charles, travaillent dans la gestion de théâtre[1]. Dans son autobiographieThe Story of My Life, Ellen décrit son premier souvenir : avoir été enfermée dans le grenier d'une pension de théâtre àGlasgow pendant que son père, sa mère et sa sœur aînée Kate montent sur scène dans un théâtre voisin. Lorsqu'un incendie se déclare dans une des maisons que la famille occupe temporairement, la mère d'Ellen se précipite hors de la scène pour sauver ses jeunes enfants avant de passer à l'acte suivant comme si de rien n'était.

En 1856, Ellen fait sa première apparition sur scène à l’âge de neuf ans dans la pièceThe Winter’s Tale deShakespeare joué auPrincess’s Theatre (en) deLondres. Elle joue le rôle de Mamillius, face àCharles Kean dans le rôle de Leontes. Elle joue les rôles de Puck dansAMidsummer Night’s Dream en 1856, Prince Arthur dansKing John en 1858 et Fleance dansMacbeth en 1859. Elle travaille au Princess’s Theatre jusqu’à la retraite des Keans en 1859.

Pendant les fermetures estivales du théâtre, le père de Terry présente des spectacles de salon au Royal Colosseum, Regent's Park à Londres, puis en tournée. En 1859, elle apparait dans la comédie deTom TaylorNine Points of the Law auOlympic Theatre (en). Pendant les deux années suivantes, Ellen et sa sœur Kate font le tour des provinces britanniques pour jouer des sketches et des pièces de théâtre, accompagnées de leurs parents et d'un musicien.

Entre 1861 et 1862, Ellen est engagée par leRoyalty Theatre (en) de Londres, dirigé par Madame Albina de Rhona, où elle joue avecW. H. Kendal (en),Charles Wyndham (en), Henrietta Hodson et d'autres acteurs montants. En 1862, elle rejoint sa sœur Kate dans la troupe de répertoire de J. H. Chute auTheatre Royal deBristol, où elle joue une grande variété de rôles, y compris des rôles burlesques nécessitant du chant et de la danse, ainsi que des rôles dansMuch Ado About Nothing,Othello etThe Merchant of Venice. En 1863, Chute ouvre leTheatre Royal (en) deBath lors d'une soirée où Ellen, 15 ans, joue Titania dansA Midsummer Night's Dream. Elle retourne ensuite àLondres pour rejoindre la compagnie deJ. B. Buckstone (en) auHaymarket Theatre dans des rôles classiques deShakespeare et des rôles plus modernes de Sheridan.

Mariage avec George Frederic Watts

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Ellen Terry représentée par son mariGeorge Frederic Watts sur le tableauChoosing, vers 1864.

Terry se marie trois fois et a de nombres relations amoureuses. ÀLondres, lors de ses fiançailles au Haymarket Theatre, elle et sa sœur Kate font peindre leurs portraits par l'éminent artisteGeorge Frederic Watts. Parmi ces célèbres portraits d'Ellen, on compteChoosing, où elle est représentée comme devant choisir entre des vanités terrestres, symbolisées par des camélias voyants mais inodores, et des valeurs plus nobles symbolisées par des violettes humbles mais parfumées. Parmi les autres portraits célèbres d'elle on trouveOphelia and Watchman et, en compagnie de Kate,The Sisters. Il demande en mariage Ellen, bien qu'il soit son aîné de trois décennies. Elle est impressionnée par l'art et le style de vie élégant deWatts, et souhaite plaire à ses parents en faisant un mariage avantageux.

Sept jours avant son dix-septième anniversaire, Ellen quitte la scène pendant la tournée de la comédie à succès deTom Taylor,Our American Cousin jouée au Haymarket Theatre, et dans laquelle elle joue Mary Meredith, pour épouserWatts, âgé de 47 ans, le 20 février 1864 à Saint-Barnabas, àKensington. Si ses parents se focalisaient sur l'espérance qu'ils y avaient d'une affaire avantageuse et qu'elle leur avait obéi, elle dira plus tard de cette premièreunion précoce et arrangée combien elle lui aura déplu.

Elle est déjà mal à l'aise dans le rôle d'enfant mariée, et le cercle d'admirateurs deWatts, qui compte Mme Prinsep, n'est pas accueillant. Son nouveau mari l'a présentée à plusieurs hommes influents, parmi lesquelsWilliam Ewart Gladstone,Benjamin Disraeli,Robert Browning etAlfred Tennyson, mais Ellen préfère jouer "aux indiens et aux chevaliers de la Table Ronde »[2] avec les fils de Tennyson, Hallam et Lionel, plutôt que de s'asseoir à table avec les adultes. Après dix mois de mariage, la famille et les amis d'Ellen organisent une séparation discrète, bien qu'elle décrive la fin de son mariage comme « une catastrophe naturelle, presque inévitable »[2]. Pendant cette courte période, elle a l'occasion de rencontrer de nombreuses personnes cultivées, talentueuses et importantes, telles que la photographeJulia Margaret Cameron. Grâce aux peintures d'elle parWatts et de lien avec lui, elle « est devenue une figure culte pour les poètes et les peintres des derniers mouvementspréraphaélites etesthétiques, dontOscar Wilde »[3].

Liaison avec Edward Godin

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Elle reprend sa carrière au théâtre en 1866. En 1867, Terry joue dans plusieurs pièces deTom Taylor, dontA Sheep in Wolf's Clothing auAdelphi Theatre,The Antipodes auTheatre Royal deDrury Lane etStill Waters Run Deep auQueen's Theatre de Long Acre. Elle joue plus tard cette année-là pour la première fois face àHenry Irving, dans les rôles-titres de Katherine et Petruchio, la version en un acte deDavid Garrick deThe Taming of the Shrew.

En 1868, malgré l'objection des mêmes parents qui l'avaient mariée de force adolescente, elle entame une relation avec l'architecte-designeur et essayiste progressisteEdward William Godwin (en), âgé de 44 ans, un autre homme dont elle admire le goût, qu'elle a rencontré quelques années auparavant. Ils emménagent à Pigeonwick, une maison àHarpenden, où elle prend sa retraite d'actrice pendant six ans. Ellen étant toujours mariée àWatts, le divorce n'étant finalisé qu'en 1877, elle etGodwin ne pouvaient pas se marier. Cependant, ils ont une fille,Edith Craig en 1869 et un fils,Edward Gordon Craig en 1872. Le nom de famille Craig est choisi pour éviter les stigmates de l'illégitimité, mais leur cohabitation et leurs enfants nés hors mariage sont considérés comme scandaleux.

La préoccupation deGodwin (en) pour sa pratique architecturale et ses difficultés financières éloigne le couple. Cependant, même après leur séparation en 1875,Godwin (en) continue à concevoir les costumes d'Ellen, lorsqu'elle remonte sur scène. En 1874, Terry joue dans un certain nombre de rôles deCharles Reade (en) : Philippa Chester dansThe Wandering Heir, Susan Merton dansIt's Never Too Late to Mend, et Helen Rolleston dansOur Seamen. Cette même année, elle se produit auCrystal Palace avecCharles Wyndham (en) dans le rôle de Volante dansThe Honeymoon de John Tobin et dans celui de Kate Hardcastle dansShe Stoops to Conquer d'Oliver Goldsmith.

En 1875, Terry est acclamée pour sa performance dans le rôle de Portia dansThe Merchant of Venice auPrince of Wales Theatre, sous la direction des Bancrofts.Oscar Wilde écrit un sonnet inspiré par son interprétation : « Aucune femme que Veronese contempla / n'était à moitié aussi belle que vous telle que je vous vois ». Elle interprète ce rôle plusieurs fois dans sa carrière jusqu'à sa dernière apparition en tant que Portia auOld Vic Theatre deLondres en 1917.

En 1876, elle joue Lady Teazle dansThe School for Scandal, Blanche Haye dans une reprise par T. W. Robertson deOurs, et le rôle-titre dansOlivia de William Gorman Wills auCourt Theatre (une adaptation deThe Vicar of Wakefield), où elle rejoint la compagnie deJohn Hare. En novembre 1877, elle épouse Charles Clavering Wardell, de son nom de scène Charles Kelly, un acteur et journaliste qu'elle rencontre lorsqu'elle joue les pièces de Reade, mais ils se séparent en 1881. Après cela, elle se réconcilie finalement avec ses parents, qu'elle n'a pas vu depuis qu'elle a commencé à vivre hors mariage avecGodwin (en).

Succès au Lyceum Theatre

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Ellen Terry en Lady Macbeth, parJohn Singer Sargent en 1889.

En 1878, Ellen, 30 ans, rejoint la compagnie d'Henry Irving auLyceum Theatre en tant qu'actrice principale avec un salaire généreux, et commence par le rôle d'Ophelia, face à Irving, dansHamlet. Bientôt, elle est considérée comme la principale actrice shakespearienne enGrande-Bretagne et, en partenariat avec Irving, elle conserve cette prestigieuse place pendant plus de 20 ans jusqu'à ce qu'ils quittent le Lyceum en 1902. Leur mise en scène deThe Merchant of Venice en 1879 est joué lors de 250 soirées, et le succès continue avec les pièces de Tennyson,Bulwer-Lytton, Reade,Sardou et les pièces d'autres dramaturges contemporains, tels que W. G. Wills.

En 1879, leTimes présente le du jeu d'Ellen dansAll is Vanity, or the Cynic's Defeat dePaul Terrier : « Mademoiselle Terry, avec Iris, a donné une performance au charme inimitable, pleine de mouvement, d'aisance et de rires... l'harmonie la plus exquise et la grâce naturelle... une telle Iris aurait bien pu faire tourner la tête de Diogène lui-même ». En 1880, au Lyceum, elle interprète le rôle-titre de Iolanthe dans une adaptation deKing René's Daughter.The Era publie : « Rien de plus réussi et enchanteur que la grâce, la simplicité et la douceur féminine de l'aveugle Iolanthe, interprétée par Miss Ellen Terry, n'a été vu de mémoire sur scène. L'interprétation était délicieusement parfaite... exquise... la démonstration des talents particulièrement fascinants de Mlle Ellen Terry, qui a réalisé un triomphe incontestable... et a été acclamée encore et encore »[4]. En 1881, elle est décrite dans le journalThe Era : « [elle est] plus qu'une actrice gracieuse, raffinée et tendrement émouvante. Elle a l'angle du visagepréraphaélite, les os de la poitrine préraphaélites, les yeux et les lèvres préraphaélites. Elle est... à juste titre chère au théâtre mais doublement chère au mouvementEsthétique »[5].Helena Modjeska déclare : « Celui qui a rencontré Ellen Terry sait qu'elle est irrésistible, et je l'ai aimée dès le début »[6].

Parmi ses rôles les plus célèbres avec Irving on compte Ophelia, Pauline dansThe Lady of Lyons (en) d'Edward Bulwer-Lytton en 1878, Portia en 1879, la reine Henrietta Maria dans le drame de William Gorman WillsCharles I en 1879, Desdemona dansOthello en 1881, Camma dans la courte tragédie de TennysonThe Cup en 1881, Beatrice dansMuch Ado About Nothing, un autre de ses rôles phares en 1882 et souvent par la suite, Juliet dansRomeo and Juliet en 1882, Jeanette dansThe Lyons Mail en 1883, la rôle titre dans la comédie romantique de ReadeNance Oldfield en 1883, Viola dansTwelfth Night en 1884, Margaret dans l'adaptation de longue date deFaust par Wills en 1885, le rôle titre dansOlivia en 1885, qu'elle a joué plus tôt auCourt Theatre, Lady Macbeth dansMacbeth en 1888 sur une musique d'Arthur Sullivan, Queen Katherine dansHenry VIII en 1892, Cordelia dansKing Lear en 1892, Rosamund de Clifford dansBecket d'Alfred Tennyson en 1893, Guinevere dansKing Arthur deJ. Comyns Carr avec une musique de scène deSullivan en 1895, Imogene dansCymbeline en 1896, le personnage principal de la pièceMadame Sans-Gêne de Victorien Sardou etÉmile Moreau en 1897 et Volumnia dansCoriolanus en 1901.

Amitié avec Oscar Wilde

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Edward Godwin décore la maison d'Oscar Wilde, à Tite Street, où il habite avec Frank Miles. Plus tard, il rénovera celle qu'il occupe dans la même rue avec son épouseConstance Lloyd. Oscar Wilde assiste à la représentation deCharles I au Lyceum, le 27 juin 1879, dans laquelle elle interprète le rôle de la reine Henrietta Maria. Emu par sa prestation, il écrit un poème en son honneur. Il lui envoie son sonnet « Queen Henrietta Maria (Charles I, acte iii » dans une lettre déclarant sa « fidèle admiration » pour son talent : « Aucune actrice ne m'a jamais touché comme vous. Je ne pense pas que vous aurez jamais un regard plus sincère et un admirateur plus passionné que moi »[7]. Ce sonnet, publié dansThe World le 16 juillet 1879, commence par ces vers : « Dans la tente solitaire, attendant la victoire, Elle se tient les yeux marqués par les brumes de la douleur, Comme un lys blême inondé de pluie ». Ellen est fière que sa performance ait inspiré ce « joli sonnet ». Dans ses mémoires, elle écrit : « Ces mots "lys blême" représentait parfaitement ce que j'avais essayé de transmettre, non seulement dans cette pièce, mais aussi dansOphelia. J'espère avoir assez remercié Oscar à l'époque. Maintenant, il est mort et je ne peux plus le remercier... Tant de mauvaise poésie a été écrite pour moi que ces beaux sonnets d'un vrai poète auraient dû me faire le plus grand plaisir »[2].

Lorsqu'elle apparaît dansThe Merchant of Venice, Oscar Wilde écrit « Portia » en hommage à sa beauté. Son sonnet « Camma » commémore son interprétation de la prêtresse d'Artémis dansThe Cup de Tennyson, pièce dans laquelle Ellen interprète le rôle principal etFlorence Balcombe, l'ancienne fiancée d'Oscar, unevestale. Lors d'une représentation au Lyceum Theatre le 3 janvier 1881, Oscar envoie deux couronnes de fleurs à Ellen, accompagnées de ces mots : « Acceptez l'une des deux, celle qui, selon vous, vous conviendra le mieux. L'autre - ne me croyez pas sournois, Nellie - mais l'autre, s'il vous plaît, donnez-la à Florrie de votre part. J'aimerais penser qu'elle portait quelque chose à moi le premier soir où elle est montée sur scène, que quelque chose de moi l'aurait touchée. Bien sûr si vous pensez - mais vous ne pensez pas qu'elle me soupçonnera ? Comment pourrait-elle ? Elle pense que je ne l'ai jamais aimée, elle pense que je l'ai oubliée. Mon Dieu, comment pourrais-je ! »[8].

Ellen admire ses « très beaux » yeux. Elle est décrite par Oscar Wilde comme étant « la plus gentille, la plus douce et la plus belle des femmes »[9]. Ils deviennent des amis proches. Il lui envoie une photographie signée « pour la chère et merveilleuse Ellen ». Elle déclare à son tour : « Les hommes les plus remarquables que j'ai connus étaient, sans aucun doute, Whistler et Oscar Wilde... il y avait en chacun d'eux quelque chose de plus instantanément individuel et audacieux qu'il n'est possible de décrire »[2].

En septembre 1880, Oscar lui envoie un exemplaire de sa pièceVera ; or, The Nihilists, relié en cuir rouge foncé avec son nom à elle gravé en or sur la reliure. Il signe « de la part de son sincère admirateur l'auteur » et écrit : « Peut-être qu'un jour j'aurai la chance d'écrire quelque chose digne de votre jeu »[10]. Bien que flattée, elle refuse de jouerVera.

Tournées américaines

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Ellen Terry en Béatrice, dansMuch Ado About Nothing, vers 1882.

Terry fait ses débuts américains en 1883, jouant la reine Henrietta face à Irving dansCharles I. Parmi les autres rôles qu'elle interprète lors de cette tournée et des six tournées nord-américaines suivantes avec Irving, on compte Jeanette, Ophelia, Beatrice, Viola et son rôle le plus célèbre, Portia. Son dernier rôle au Lyceum est celui de Portia en 1902, après quoi elle fait une tournée dans les provinces britanniques avecIrving et sa compagnie durant l'automne. Selon le livre de SirMichael Holroyd sur Irving et Ellen Terry,A Strange Eventful History, après la mort d'Irving, Ellen déclare qu'elle etIrving ont été amants et que : « Nous étions terriblement amoureux pendant un moment ». Irving est séparé, mais pas divorcé de sa femme. Elle se sépare de Wardell en 1881 et Irving est le parrain de ses deux enfants. Ils voyagent ensemble en vacances et Irving écrit des lettres tendres à Ellen.

À Londres, Ellen vit àEarls Court avec ses enfants et ses animaux de compagnie dans les années 1880, d'abord à Longridge Road, puis à Barkston Gardens en 1889, bien qu'elle possède des maisons de campagne. En 1900, elle achète une ferme àSmall Hythe dans leKent, où elle vit le restant de ses jours. En 1889, son filsEdward Gordon rejoint la compagnie du Lyceum en tant qu'acteur jusqu'en 1897, date à laquelle il se retire de la scène pour étudier le dessin et produire desgravures sur bois. Sa filleEdith joue également au Lyceum pendant plusieurs années à partir de 1887, mais elle se tourne finalement vers la mise en scène et la conception de costumes, créant des costumes pour Ellen,Lillie Langtry et d'autres acteurs au début duXXe siècle.

Collaboration avec George Bernard Shaw

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En 1902, Ellen joue Mistress Page dansThe Merry Wives of Windsor, avecHerbert Beerbohm Tree dans le rôle de Falstaff et Madge Kendal dans le rôle de Mistress Ford. Dans les années 1890, Terry se lie d'amitié et entretient une correspondance célèbre avecGeorge Bernard Shaw, qui souhaite commencer une production théâtrale avec elle. En 1903, Ellen forme une nouvelle compagnie théâtrale, prenant en charge la gestion duImperial Theatre avec son fils, après que son partenaire Irving a mis fin à son contrat auLyceum en 1902. Elle détient un contrôle artistique complet et peut choisir les œuvres dans lesquelles elle apparaît, comme Irving l'a fait au Lyceum. La nouvelle entreprise se concentre sur les pièces de Shaw etHenrik Ibsen, comprenantThe Vikings de ce dernier en 1903 avec Ellen dans le rôle de la guerrière Hiordis. La gestion du théâtre s'avère un échec financier pour Ellen, qui espérait que l'entreprise mettrait en valeur les talents de décorateur et de réalisateur de son fils et les costumes de sa fille. Elle fait une tournée enAngleterre, prend des engagements àNottingham,Liverpool etWolverhampton, et joue le rôle-titre en 1905 deAlice-Sit-by-the-Fire deJ. M. Barrie auDuke of York's Theatre (en).Irving meurt en 1905, et Ellen quitte brièvement la scène.

Elle retourne sur scène en avril 1906, acclamée dans le rôle de Lady Cecily Wayneflete dansCaptain Brassbound's Conversion deShaw auCourt Theatre et entame une tournée à succès avec ce rôle en Grande-Bretagne et enAmérique.

Mariage avec James Crew

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Le 12 juin 1906, sonjubilé d'or est commémoré par un gala étoilé auDrury Lane Theatre, au cours duquel chanteEnrico Caruso,W. S. Gilbert dirige une représentation deTrial by Jury,Eleonora Duse, Mme Patrick Campbell, Lillie Langtry,Herbert Beerbohm Tree,Nellie Melba et plus de 20 membres de la famille d'Ellen interprètent un acte deMuch Ado about Nothing avec elle, parmi d'autres performances. L'événement permet de recueillir £6000 pour Ellen. Elle apparaît ensuite auHis Majesty's Theatre dans le rôle d'Hermione dans la production deThe Winter's Tale parTree. En 1907, elle fait une tournée en Amérique dansCaptain Brassbound's Conversion sous la direction deCharles Frohman. Au cours de cette tournée, le 22 mars 1907, elle épouse sa covedette, l'américainJames Carew (en), qui s'est produit avec elle auCourt Theatre. Il est de 30 ans son cadet et le couple se sépare après deux ans, bien qu'ils ne divorcent jamais.

En 1908, elle est de retour auHis Majesty's Theatre, jouant tante Imogène dans la piècePinkie and the Fairies deW. Graham Robertson (en). Elle joue Nance Oldfield dansA Pageant of Great Women écrit en 1909 parCicely Hamilton et mis en scène par la fille de Terry, Edith Craig. En 1910, elle fait une tournée en province puis aux États-Unis qui remporte beaucoup de succès, jouant, récitant et donnant des conférences sur les héroïnes deShakespeare. De retour en Angleterre, elle interprète des rôles tels queNell Gwynne en 1911 dansThe First Actress deChristopher St. John, dans l'une des premières productions de la société théâtrale Pioneer Players, fondée en 1911 parCraig et dont Ellen est la présidente. Toujours en 1911, elle enregistre des scènes de cinq rôles de Shakespeare pour laVictor Talking Machine Company : ce sont les seuls enregistrements connus de sa voix.

De 1914 à 1915, Ellen fait une tournée enAustralasie, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, récitant à nouveau et donnant des conférences sur les héroïnes de Shakespeare. Pendant son séjour aux États-Unis, elle subit une opération pour l'ablation de lacataracte des deux yeux, mais l'opération n'est que partiellement réussie. En 1916, elle interprète Darling dansThe Admirable Crichton de Barrie. Pendant laPremière Guerre mondiale, elle a joué dans de nombreuses prestations de guerre.

Films et dernières années

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Smallhythe Place (en), la maison d'Ellen Terry de 1900 à 1928.

En 1916, elle apparaît dans son premier film dans le rôle de Julia Lovelace dansHer Greatest Performance et continue à jouer à Londres et en tournée, réalisant également quelques autres films jusqu'en 1922, dontVictory and Peace en 1918,Pillars of Society en 1920,Potter's Clay en 1922 etThe Bohemian Girl en 1922 dans le rôle de Buda l'infirmière, avecIvor Novello etGladys Cooper. Pendant ce temps, elle continue à donner des conférences sur Shakespeare à travers l'Angleterre et l'Amérique du Nord. Elle joue également des scènes de pièces de Shakespeare dans des music-halls sous la direction d'Oswald Stoll. Son dernier rôle entièrement mis en scène est celui de la servante dansRomeo and Juliet auLyric Theatre deShaftesbury Avenue en 1919.

En 1920, elle se retire de la scène et en 1922 du cinéma. Elle revient pour jouer Susan Wildersham dans la pièce de théâtre deWalter de la Mare,Crossings, en novembre 1925 auLyric Hammersmith Theatre.

En 1922, l'Université de St Andrews confère undoctorat honorifique à Terry, et en 1925, elle est nommée Dame del'ordre de l'Empire britannique. Elle est seulement la deuxième actrice, après Geneviève Ward, à être nommée pour ses réalisations professionnelles. Au cours de ses dernières années, elle perd progressivement la vue et souffre desénilité.Stephen Coleridge publié anonymement un volume annoté de sa correspondance avec Terry,The Heart of Ellen Terry, en 1928.

Mort

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Les cendres d'Ellen Terry dans lacathédrale Saint-Paul de Londres.

Le 21 juillet 1928, Ellen meurt d'unehémorragie cérébrale chez elle àSmallhythe Place (en), près de Tenterden dans leKent, à l'âge de 81 ans. Son fils Edward se souvient plus tard : « Ma mère avait l'air d'avoir 30 ans... une belle jeune femme allongée sur le lit, commeJuliette dans son cercueil ». Margaret Winser fait son masque mortuaire. Ellen est incinérée au Golders Green Crematorium. Ses cendres sont conservées dans un calice en argent sur le côté droit du chœur de l'église des acteurs, lacathédrale Saint-Paul de Londres, où une plaque commémorative est inaugurée par SirJohn Martin-Harvey (en).

Héritage

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Après sa mort, le Ellen Terry Memorial Museum est fondé parEdith Craig à la mémoire de sa mère à Smallhythe Place, une maison du début duXVIe siècle qu'elle a achetée au début duXXe siècle. Le musée est repris par leNational Trust en 1947.

La fille de Terry,Edith Craig, devient directrice de théâtre,metteuse en scène,costumière et l'une des premières pionnières dumouvement pour le suffrage des femmes enAngleterre. Le fils d'Ellen,Edward Gordon Craig, devient acteur, concepteur de décors et d'effets, illustrateur et réalisateur. Il fonde également la Gordon Craig School for the Art of the Theatre àFlorence, enItalie, en 1913. L'acteurJohn Gielgud est le petit-neveu d'Ellen et l'illustratriceHelen Craig (en) est son arrière-petite-fille.

Une partie des archives d'Ellen Terry est conservée par l'Université de Coventry, qui possède également unbâtiment Ellen Terry, l'ancien cinéma Odeon à Jordan's Well.

Galerie

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  • Dame (Alice) Ellen Terry par George Frederic Watts, en 1864.
    Dame (Alice) Ellen Terry parGeorge Frederic Watts, en 1864.
  • Watchman, What of the Night? (Dame Alice Ellen Terry) par George Frederic Watts, en 1867.
    Watchman, What of the Night? (Dame Alice Ellen Terry) parGeorge Frederic Watts, en 1867.
  • Esquisse d'Ellen Terry en Lady Macbeth par John Singer Sargent.
    Esquisse d'Ellen Terry enLady Macbeth par John Singer Sargent.
  • Dame (Alice) Ellen Terry par Sir Johnston Forbes-Robertson.
    Dame (Alice) Ellen Terry par Sir Johnston Forbes-Robertson.
  • Esquisse d'Ellen Terry en Cordelia dans King Lear par Arthur Jule Goodman.
    Esquisse d'Ellen Terry en Cordelia dansKing Lear par Arthur Jule Goodman.
  • Chromolitographie de Henry Irving et Ellen Terry dans Much Ado About Nothing.
    Chromolitographie deHenry Irving et Ellen Terry dansMuch Ado About Nothing.
  • Photo d'Ellen Terry.
    Photo d'Ellen Terry.
  • Ellen Terry en Margaret dans Faust.
    Ellen Terry en Margaret dansFaust.
  • Henry Irving et Ellen Terry dans Faust.
    Henry Irving et Ellen Terry dansFaust.
  • Ellen Terry en Mistress Page dans The Merry Wives of Windsor.
    Ellen Terry en Mistress Page dansThe Merry Wives of Windsor.
  • Ellen Terry en Portia dans The Merchant of Venice.
    Ellen Terry en Portia dansThe Merchant of Venice.
  • Ellen Terry en Lady Macbeth.
    Ellen Terry enLady Macbeth.
  • Ellen Terry en Lady Macbeth.
    Ellen Terry enLady Macbeth.
  • Ellen Terry en Juliet dans Roméo et Juliette.
    Ellen Terry en Juliet dansRoméo et Juliette.
  • Ellen Terry en servante dans Roméo et Juliette.
    Ellen Terry en servante dansRoméo et Juliette.
  • Ellen Terry en Guinevere dans King Arthur.
    Ellen Terry en Guinevere dansKing Arthur.
  • Ellen Terry en Henrietta Marie dans Charles I.
    Ellen Terry en Henrietta Marie dans Charles I.
  • Photo d'Ellen Terry par Hayman Seleg Mendelssohn, en 1886.
    Photo d'Ellen Terry par Hayman Seleg Mendelssohn, en 1886.
  • Photo d'Ellen Terry.
    Photo d'Ellen Terry.
  • Photo d'Ellen Terry.
    Photo d'Ellen Terry.
  • Photo d'Ellen Terry par Herbert Rose Barraud.
    Photo d'Ellen Terry par Herbert Rose Barraud.
  • Photo d'Ellen Terry par Herbert Rose Barraud, en 1884.
    Photo d'Ellen Terry par Herbert Rose Barraud, en 1884.
  • Photo d'Ellen Terry par Frederick Hollyer, en 1886.
    Photo d'Ellen Terry par Frederick Hollyer, en 1886.
  • Photo d'Ellen Terry.
    Photo d'Ellen Terry.
  • Photo d'Ellen Terry.
    Photo d'Ellen Terry.
  • Photo d'Ellen Terry par Lena Connell, en 1910.
    Photo d'Ellen Terry par Lena Connell, en 1910.
  • Photo d'Ellen Terry.
    Photo d'Ellen Terry.
  • Ellen Terry dans son jardin avec sa petite-fille.
    Ellen Terry dans son jardin avec sa petite-fille.
  • Ellen Terry devant le Walmer Castle, en 1922.
    Ellen Terry devant le Walmer Castle, en 1922.
  • Ellen Terry, Ludwig Blattner et les enfants de ce dernier, en 1923.
    Ellen Terry, Ludwig Blattner et les enfants de ce dernier, en 1923.
  • Buste d'Ellen Terry par Margaret Winser, à Smallhythe Place.
    Buste d'Ellen Terry par Margaret Winser, à Smallhythe Place.

Théâtre

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Filmographie

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Notes et références

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  1. Hartnoll, p. 815–17
  2. abc etd(en) Ellen Terry,The Story of my Life: Recollections and Reflections, New York, Doubleday,
  3. (en) Booth, Michael R., « Terry, Dame Ellen Alice (1847-1928) »,Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press,‎(lire en ligneInscription nécessaire)
  4. (en) « Miss Ellen Terry's Benefit »,The Era,‎
  5. a etb(en) « Othello at the Lyceum »,The Era,‎
  6. (en) Helena Modjeska, « Modjeska's Memoirs: The Record of a Romantic Career Part V, Success in London »,The Century Magazine Vol 79,‎ ?
  7. Lettre d'Oscar Wilde à Ellen Terry, juillet 1879,Complete Letters, page 81.
  8. Lettre d'Oscar Wilde à Ellen Terry, janvier 1881,Complete Letters, page 107.
  9. Lettre d'Oscar Wilde à Norman Forbes Robertson, octobre 1880,Complete Letters, page 99.
  10. Lettre d'Oscar Wilde à Ellen Terry, septembre 1880,Complete Letters, page 96.

Pour approfondir

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Liens externes

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