Elemer Vagh Weinmann naît dans une fratrie de dix enfants, dans un faubourg triste de Budapest, semé d'usines et de terrains vagues, traversé de voies ferrées, où son père, bijoutier, mène une existence précaire[2]. En 1932, il arrive avec ses ainés Nandor et Maurice enFrance. Avec eux, il se dissimule pendant l'Occupation allemande dans la ville deToulouse, ce grâce à son archevêque, le cardinalJules Saliège,« homme exceptionnel qui sauva la vie de nombreux juifs »[3]. Il est naturalisé français en 1945 et s'installe près d'Aix-en-Provence.
Il a travaillé en association avec ses deux frères Nándor et Maurice. On connaît certaines œuvres peintes en commun. Les sujets sont les mêmes paysages tourmentés ou portraits enlevés mais fidèles :« la facture impétueuse, en pleine pâte, les confond encore. D'aucune école, violents et sensuels, ils sont bien d'Europe centrale »[4]..
Peignant des rues sombres qu'allume un rehaut de blanc ou de rouge, expressionniste donc comme ses frères, il est cependant dit que« sa touche est la plus moderne des trois : en macrophotographie on la prendrait pour duPierre Soulages ou duGérard Schneider »[5].
Mort le 4 janvier 1994, Elemer Vagh Weinmann est inhumé aux côtés de son épouse née Marguerite Vast (1905-1993) dans ladivision 6 ducimetière du Montparnasse à Paris[6].
Son atelier est dispersé, pour partie, de son vivant en 1992 par Ribeyre et Baon, commissaires-priseurs à Paris[5], pour seconde partie le 21 septembre 2010 par De Baecque et Associés, commissaires-priseurs àLyon[7].
« Le réalisme traité en couleurs compactes, touffues et sombres, n'est pas à la mode. Elemer travaille en équipe avec ses frères ainés Nandor et Maurice, peignant les mêmes sujets de paysages dans une même facture furieusement expressionniste travaillée en pleine pâte. » -Gérald Schurr[9]