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| Nom de naissance | Elem Guermanovitch Klimov |
|---|---|
| Naissance | Stalingrad,RSFS de Russie,URSS |
| Nationalité | |
| Décès | (à 70 ans) Moscou,Russie |
| Profession | Réalisateur |
| Films notables | Requiem pour un massacre |
Elem Guermanovitch Klimov(enrusse :Элем Германович Климов), né le àStalingrad et mort le àMoscou, est unréalisateursoviétique, puis,russe[1],[2],[3],[4],[5],[6]. Les films de Klimov, bien qu'il ait été membre duParti communiste pendant la majeure partie de sa vie, furent censurés et interdits de projection pendant des périodes variables[3].
Né àStalingrad, Klimov doit son prénom à l'acronyme d'Engels,Lénine etMarx[1],[7]. Âgé de 9 ans, lors de labataille de Stalingrad, Elem Klimov doit quitter sa ville natale pour rejoindre l'Oural. Il traverse laVolga, enfoui sous les couvertures et les oreillers, avec son petit frère, protégé par sa mère qui fait écran de son corps, car les Allemands bombardent également les bateaux. Il verra la ville et le fleuve en feu et le pétrole des réservoirs détruits se déversant sur l'eau[3]. Cette expérience le poussera plus tard à tourner unfilm de guerre intituléVa et regarde (Idi e smotri, également traduit parViens et Vois ouRequiem pour un massacre)[8],[9],[10].
Il fait ses études à l'école d'aviation de Moscou[3], dont il sort diplômé en 1957, puis il travaille comme ingénieur dans une usine de la capitale. Il s'essaie ensuite au journalisme par le biais d'émissions destinées à la jeunesse sur la Radio-télévision centrale et travaille peu après à la Philharmonie de Moscou. Il obtient en 1964 le plus haut diplôme de mise en scène délivré par leVGIK, l'Institut moscovite d'études cinématographiques, où il rencontre sa femme, la réalisatriceLarissa Chepitko[1],[3]. Il eut notamment pour professeurEfim Dzigan[1]. Immédiatement invité par laMosfilm, il débute en tant que réalisateur avecSoyez les bienvenus ouEntrée interdite[11], une satire sulfureuse de l'univers des camps de vacances en été et des évènements qui peuvent s'y dérouler. La démarche satirique se poursuit avecLes Aventures d'un dentiste qui suscite le mécontentement des bureaucrates de la hiérarchie cinématographique[1]. En 1970, il tente une expérience avec son long métrage documentaireSport, sport, sport, qui intègre dans sa structure des séquences jouées[1]. Ce mélange d'images documentaires et de jeu d'acteurs se retrouve dans son filmRaspoutine, l'agonie qui évoque la fin de la dynastieRomanov. Le tournage dura neuf ans, puis, le film resta dix ans de plus en attente avant sa sortie en 1975[2]. Cette œuvre vaut à son auteur des ennuis avec la censure en raison de la violence de certaines scènes et de l'âpreté du regard historique considéré par les autorités comme bienveillant envers le tsar condamné, inhabituelles dans lecinéma soviétique[2]. Klimov attendra aussi sept ans pour avoir l'autorisation de tournerVa et regarde ou selon l'intitulé francophoneRequiem pour un massacre, œuvre encore plus éprouvante que la précédente. Celle-ci évoque, en effet, au travers du parcours d'unpartisan de 15 ans, la politique allemande d'annihilation des populations de plusieurs centaines de villagesbiélorusses lors de laSeconde Guerre mondiale. Pour certaines scènes, Klimov s'est inspiré de sa propre enfance[2]. Elle est réalisée en 1985, et constitue le dernier long métrage du réalisateur[2].Steven Spielberg a déclaré queRequiem pour un massacre avait influencéLa Liste de Schindler (1993) etIl faut sauver le soldat Ryan (1998)[5],[7].
En 1974, Klimov est appelé avec Guerman Lavrov etMarlen Khoutsiev à remplacerMikhaïl Romm, décédé durant le tournage deMalgré tout, je crois.
En 1979, son épouse,Larisa Shepitko, qui avait débuté la réalisation desAdieux à Matiora, trouve la mort à 40 ans dans un accident de la route. Il reprend le film et le réalise entièrement. Le film aborde le dilemme du prix à payer pour le progrès lorsqu'un vieux village de Sibérie est sur le point d'être détruit et que sa communauté paysanne, prisonnière de rituels ancestraux, est relogée dans un lotissement d'immeubles modernes[2].Larissa (ru), tourné l'année suivante, est une biographie d'une vingtaine de minutes de son épouse[7]. Le film comporte des images des films de ChepitkoLes Ailes,Chaleur torride,Toi et moi,L'Ascension, des images d'archives de plateaux de tournage, des fragments audio d'interviews de Chepitko et de nombreuses photographies, les témoignages des actricesStefania Staniouta etMaïa Boulgakova, et de l'écrivainValentine Raspoutine.
De 1985 à 1989, il a été premier secrétaire de l'Union des cinéastes de l'URSS[2]. Promoteur actif de laperestroïka, il a été surnommé le« Gorbatchev du cinéma russe »[1]. Avec les encouragements deGorbatchev, le cinéaste espérait mettre fin aux pratiques communistes consistant à interdire les films critiques envers le gouvernement et à favoriser ceux qui glorifiaient le régime soviétique. « ...J'ai toujours essayé de ne pas faire de compromis ni de trahir mes principes – ce qui n'était pas facile – et les gens le savaient. Je n'ai jamais filmé ce que je ne voulais pas faire », a déclaré Klimov à la scénariste Judy Stone pour son livreEye on the World: Conversations with International Filmmakers paru en 1997[3]. À la tête du syndicat, Klimov se rendit àHollywood et dans d'autres centres cinématographiques du monde entier pour promouvoir les nouveaux films soviétiques[3]. Après le succès deViens et vois, Klimov tente au début des années 1990 de collaborer avec Hollywood sur un film épique adapté duLe Maître et Marguerite deMikhaïl Boulgakov. Mais cela ne se concrétise pas et Klimov abandonne le cinéma[3].
Il fut membre du jury auFestival de Cannes 1987.
Il meurt en 2003 d'unaccident vasculaire cérébral, après six semaines dans le coma[2]. Il est inhumé à Moscou aucimetière Troïekourovskoïe.
Une rétrospective des films de Klimov et Chepitko se tient à laFilm Society of Lincoln Center du au[7].
Alors qu'il était juré auFestival de Cannes 1987, il se serait farouchement opposé à ce que son compatrioteNikita Mikhalkov, dont il ne partageait pas les opinions politiques et artistiques, obtienne laPalme d'or pourLes Yeux noirs (pourtant largement favori), déclarant :« Si cette ordure, ce salopard de Mikhalkov est récompensé, je me retire du jury et ferai connaître ma décision avec éclat »[12]. Cette année-là, c'estSous le soleil de Satan qui remporta la Palme. Le film de Mikhalkov n'obtint que lePrix d'interprétation masculine pourMarcello Mastroianni. Néanmoins, le président du juryYves Montand chercha à démentir publiquement cette rumeur en affirmant que la récompense suprême avait été attribuée à l'unanimité :« Nous avons considéré que le travail qu'a essayé de faire Pialat et qu'il a réussi, mettait le cinéma sur un autre niveau, à un autre étage. On peut forcément être sensible à des films un peu plus abordables, un peu plus faciles mais heureusement qu'il y a des Pialat, des Godard et des Resnais pour porter le cinéma à une autre hauteur. Je me réjouis que nous ayons voté à l'unanimité[13]. ».
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