La commune est dans lebassin versant du Rhin au sein dubassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le canal de la Marne au Rhin, le ruisseau de Bussy, le ruisseau de Fossate, le ruisseau de la Noie, le ruisseau du Moulin, le ruisseau du Souche et le Sanon[2],[Carte 1].
Au, Einville-au-Jard est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].Elle est située hors unité urbaine[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[14]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[15],[16].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (74 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (76,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (60,2 %), forêts (20,1 %), zones agricoles hétérogènes (6,9 %), zones urbanisées (5,9 %), prairies (4,9 %), cultures permanentes (2,1 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Sa dénomination Einville-au-Jard avec « d » à la fin, dugermaniquegard, de l'ancien françaisjart, désigne le « jardin » ou plus précisément le « parc » dépendant de son château ducal[18],[19]. Jard (rd muets en patois) donnejâ, « le coq » en patois.
ChâteauXIVe siècle en 1339 le ducRaoul de Lorraine transféra la chapelle du château à Saint-Georges de Nancy, création d'une héronnière en 1616. Ruiné par laguerre de Trente Ans, dévastés par les Français en 1635, une nouvelle fois pillés en 1637. Reconstruit en 1701 par le ducLéopoldIer de Lorraine. En 1824 Lalance deCrévic le fit démolir, vendit les matériaux et transporta dans sa propriété quelques sculptures (totalement disparu).
En 1747, la forêt d'Einville est rattachée à la capitainerie de Lunéville par dissolution de la gruerie d'Einville[22]. La gendarmerie rouge de Lunéville avait droit de chasse sur ce territoire[23]. C’est sans doute sur ce massif qu'eurent lieu les chasses décrites par le marquis de Foudras dans sa nouvelle "La gendarmerie de Lunéville " inLes Gentilshommes chasseurs dans les années 1783.
Einville a pu profiter de la modernité du LE, une ligne dechemin de fer d'intérêt local àvoie métriquede Lunéville à Einville ouverte en 1902 avec Einville comme terminus. En 1910, l'embranchement à Jolivet avec leLBB favorise le transport des voyageurs dans tout le canton et celui des marchandises entre les Vosges et lecanal de la Marne au Rhin. Le trafic de la ligne fonctionnera jusqu'en 1942. La gare voyageurs est toujours présente en 2022[24].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[28].
En 2022, la commune comptait 1 062 habitants[Note 4], en évolution de −12,66 % par rapport à 2016 (Meurthe-et-Moselle : −0,13 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La monographie communale de 1888 met en tête la culture qui est en progrès avec quatre ou cinq propriétaires fermiers importants. Ils exploitent le blé et font de l'élevage de bêtes à cornes. Les prairies naturelles et artificielles sont nombreuses pour faciliter l'alimentation des chevaux des régiments de cavalerie de Lunéville venus au vert à Einville. Le houblon est récolté pour les brasseries[31].
Les progrès de l'industrie font accroitre l'importance de la commune. Deux salines et deux brasseries occupent de nombreux ouvriers. La saline Saint-Laurent met en exploitation en 1887 une mine de sel gemme. La population dépasse alors le seuil des 1 500 habitants[31].
La proximité de la nouvelle frontière de 1871 amplifie ce développement qui fait qu'Einville devient un gros bourg très actif avec beaucoup de corps de métiers : aubergistes, cafetiers, restaurateurs, charpentiers, menuisiers, serruriers, selliers, cordonniers, distillateurs, tonneliers, ferblantiers, maréchal-ferrant, etc. L'arrivée du train Lunéville-Einville permet la création d'un marché hebdomadaire[32].
En 2021, Einville compte environ 140 entreprises[33], dont les plus importantes concerne l'alimentation pour bétail et animaux, la fabrication de sels et d'assaisonnements, l'exploitation de biens immobiliers et le domaine de la santé[34].
Église Saint-LaurentXVIIIe siècle, et en partie reconstruite en 1921-1926[37] sur les plans de l'architecteJules Criqui, de Nancy ; l'ancien édifice ayant été partiellement détruit lors de la Première Guerre mondiale. La réalisation de l'ameublement intérieur est confiée à plusieurs artistes de Nancy ou des environs de Lunéville, commePierre-Dié Mallet qui réalise le chemin de croix, ouJules Cayette[38] qui signe la grille de communion.
Ancienne synagogue, Quartier du Château (détruite en partie).
Les habitants d'Einville ont pourblason populaire « les coqs »[41]. Il s'agit d'un calembour car dans le dialecte local, coq se ditja : (Einville-au-Ja)[42].Les habitants d'Einville ont également pour sobriquets « les crâ»[43],[44] en référence aux nombreux corvidés installés dans les arbres du parc du château.
Emmanuel Héré, « Château et parc d'Einville »,Recueil des plans, élévations et coupes des châteaux et jardins que le roi de Pologne occupe en Lorraine,2e partie, figures 20 à 26(voir)
Marc Gabriel,Le Petit Train de Lunéville à Einville et Jolivet, Nancy, NMG éditions,, 230 p.(ISBN978-2-9537068-2-6).
« Einville », Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, surgaleries.limedia.fr
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑a etbHenri Lepage,Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, Paris, Imprimerie impériale, 1862, p.46.
↑« Sa riche Histoire - Einville-au-Jard »,Einville-au-Jard,(lire en ligne, consulté le).
↑De La Chenaye-Desbois et Badier,Dictionnaire de la noblesse, Paris, Schesinger,, 486 p.(lire en ligne),p. 193.
↑Contrôle des recettes et des dépenses d’Einville-au-Jard par Jean Humbert, tabellion et lieutenant de contrôleur général au dit lieu, Einville-au-Jard,(lire en ligne).
↑Abbé Viansson-Ponté,Notes historiques sur Einville-au-Jard,, 22 p.(lire en ligne),p. 19.