Éginhard ouEinhard, né vers770[1] et mort le à l'abbaye de Seligenstadt (près deFrancfort), était une personnalité intellectuelle, artistique et politique de l'époque carolingienne, auteur de la première biographie deCharlemagne, protagoniste de l'œuvre scolaire et de la renaissance intellectuelle duIXe siècle.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?
Éginhard est issu d'une famille noble de la région duMaingau[1] ; on sait par un texte deRaban Maur, abbé de Fulda dans les années 840, que ses parents s'appelaient Einhart et Engilfrit, bienfaiteurs de l'abbaye.
Éginhard est éduqué à l'abbaye de Fulda, à l'époque de l'abbé Baugolf (779-802). Remarqué comme particulièrement doué, il est envoyé vers792 compléter sa formation à l'école dupalais d'Aix-la-Chapelle[2]. Ses capacités dans différents domaines (intellectuels et artistiques) lui permettent d'accéder au cercle des proches du roi[3].
Il fait partie du petit cercle d'érudits qui entoureCharlemagne avec son aînéAlcuin. Il est surnommé le « petit nard », diminutif d'Éginhard, mais également jeu de mots: son nom germanique estEinhard, qui coupé en deux donne« ein Nard ». La petite taille d'Éginhard attise l'imagination d'Alcuin, qui compose un poème en son honneur :
La porte est petite, et petit aussi l'habitant.
Lecteur, ne méprise pas le petit nard contenu dans ce corps,
Car le nard à la plante épineuse exhale un grand parfum.
L'abeille porte pour toi dans son petit corps un miel délicieux.
Vois, la pupille des yeux est une bien petite chose,
Et cependant elle dirige les actes du corps et le vivifie.
C'est ainsi que Nardulus dirige toute cette maison.
Lecteur qui passes, dis : « À toi, tout petit Nardulus, salut ! »[4]
Il joue aussi un certain rôle dans les hautes sphères de l'empire carolingien. Il effectue plusieurs missions concernant la construction des grands édifices voulus par Charlemagne : palais impérial etchapelle palatine d'Aix-la-Chapelle,palais d'Ingelheim... Plusieurs missions diplomatiques lui sont confiées. En806, il est chargé d'aller à Rome informer le papeLéon III du projet de partage de l'empire entre les trois fils de Charlemagne.
Après la mort de Charlemagne, il reste à la cour deLouis le Pieux. Il devient en quelque sorte secrétaire de l'empereur et s'occupe de l'éducation deLothaire[5], fils aîné de l'empereur. Il bénéficie alors de récompenses matérielles qu'il n'avait pas connues à l'époque de Charlemagne. Louis le Pieux lui fait don de domaines dans sa région d'origine (Michlinstat, Mulinheim) et lui confie plusieurs abbatiats laïcs:Saint-Wandrille (Fontenelle) de 816 à 823[6],Saint-Bavon deGand, Saint-Servais deMaastricht. Il fait construire uneéglise à Mulinheim, et y fait transférer desreliques de saint Marcellin et de saint Pierre. En828, il y fonde l’abbaye de Seligenstadt.
Voyant les fils de Louis le Pieux se rebeller contre leur père à partir de 829, il préfère se retirer de la vie séculière et rédige laVita Karoli (Vie de Charles), vraisemblablement aux environs de830, dans la tradition littéraire de laVie des douze Césars deSuétone.
Éginhard, Vita Caroli magni imperatoris (Vie de Charlemagne). Lettrine V historiée : Charlemagne assis. Abbaye Saint-Martial de Limoges, vers 1050 (?).BnF, Manuscrits, Latin 5927 fol. 280v.
Leslettres d'Eginhard[7] : 71 lettres de lui sont parvenues jusqu'à nous ;
De Translatione et miraculis sanctorum Marcellini et Petri (La Translation et les miracles des saintsMarcellin et Pierre) ;
Libellus de adoranda Cruce (Traité sur l'adoration de la Croix) ;
Annales qui dicuntur Einhardi[8] (« Annales (qui sont) dites d'Eginhard »), qui couvrent la période 741-801.
Édition :
Alexandre Teulet,Œuvres d'Eginhard : Réunies pour la première fois et traduites en français avec les notes nécessaires à l'intelligence du texte, Paris, Renouard, tome 1: 1840 (lire en ligne), tome 2: 1846 (lire en ligne).
LaVita Karoli Magni ou "Vie de Charlemagne" est une majeure d'Éginhard, vers 830. C'est une source importante concernant Charlemagne, son règne et ses réalisations. Les historiens l'ont traditionnellement décrit comme le premier exemple d'une biographie d'un roi européen.
Le texte ne contient pas le nom de l'auteur, qui se présente cependant comme un proche de Charlemagne. Mais dès les années 840, un prologue est ajouté par l'abbé deReichenau,Walafrid Strabon, mentionnant le nom d'Éginhard et donnant quelques renseignements sur sa vie[1].
La date de la rédaction de laVita est l'objet de discussion entre historiens[9].
Éginhard n'est pas un biographe scrupuleux, il présente la vie de Charlemagne sous le jour qui lui semble le plus flatteur, à la manière d'unhagiographe (par exemple lorsqu'il traite ducouronnement de Charlemagne).
Bien qu'il ait été élevé à la cour de Charlemagne et contemporain des personnages qu'il a dépeints dans sa geste, de nombreuses erreurs et distorsions indiquent qu'il tenait ses sources de seconde main. Éginhard sembla avoir pris à la lettre les mots de Cicéron:« Confier ses pensées à l'écriture sans être capable de les bien disposer, de les embellir ou d'y répandre un charme qui attire le lecteur, c'est abuser outre mesure de son loisir et des lettres ». Si la trame du récit d'Éginhard est correcte, il brode ou romance les faits, peut-être pour ne pas nuire à la réputation de ceux à qui il devait sa fortune.
Une traduction en français est publiée par Denis à Paris en1812.
En 2010 paraît aux éditionsPaléo une double version dont une poche suivie desLettres d'Éginhard. En 2014, les éditions des Belles Lettres publient une nouvelle édition et traduction de laVie de Charlemagne d'Éginhard, dirigée par Michel Sot et Christiane Veyrard-Cosme[10].
Cetarc de triomphe chrétien a fait l'objet de plusieurs publications. La première est celle d'un antiquaire liégeois,Henri van den Bergh (1592-1666) dans le manuscritMonumenta historiae leodensis se trouvant dans la Bibliothèque de l'université de Liège et ayant fait l'objet d'un article de Joseph Brassinne en 1938 dans leBulletin de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège. Le comte de Montesquiou-Fezensac a trouvé à la Bibliothèque nationale de France, dans le manuscrit Français 10440, une représentation de cet arc sur lequel il a publié un premier article en 1947. En haut de l'arc est représenté le Christ entouré des douze apôtres répartis sur trois faces. Sur la quatrième face se trouve l'inscription dédicatoire d'Éginhard entourée de deux anges. En dessous, sur les deux faces principales de l'arc, se trouvent les quatreévangélistes placés de part et d'autre de l'arc avec leurs symboles dutétramorphe. Sur les faces latérales, on voit, d'un côté uneAnnonciation, sur l'autre le Christ. En partie inférieure, sur les faces extérieures des piédroits sont placés des soldats. Sur les faces intérieures des deux piliers de l'arc ont été représentés les empereurs d'Orient et d'Occident, peut-êtreConstantin triomphant dupaganisme etCharlemagne, nouveau Constantin, ouLouis le Pieux, terrassant des monstres rappelant les représentations des manuscrits carolingiens[11].
Cet arc montre les préoccupations antiquisantes de la cour impériale en reprenant la forme d'un arc de triomphe romain pour montrer le triomphe du Christ sur le paganisme. L'usage de cet objet a été discuté. La dédicace peut faire penser qu'il a servi à recevoir une parcelle de laVraie Croix[12].