Fils d'Alexander Grieg, négociant norvégien etvice-consul honoraire britannique à Bergen (dont la famille, au nom orthographié originellementGreig, est d'ascendanceécossaise), et de Gesine Judithe Grieg (née Hagerup). Il est élevé dans une famille demusiciens ; sa mère, pianiste, son premier professeur depiano lui donne ses premières leçons quand il a cinq ans et l'initie aux classiques et aux romantiques,Carl Maria von Weber,Frédéric Chopin etFelix Mendelssohn principalement. Il commence à composer vers l'âge de neuf ans[1].
Durant l'été 1858, Grieg rencontre le légendaire violoniste norvégienOle Bull, qui est un ami de la famille et aussi le beau-frère de sa mère. Bull remarque les bonnes dispositions pour la musique du jeune homme de quinze ans, et persuade ses parents de l'envoyer auconservatoire de Leipzig pour développer ses talents. Ole Bull secoue l'adolescent et lui dit :« Tu vas à Leipzig pour devenir un artiste ! ». À partir de l'automne 1858, Grieg suit donc l'enseignement des plus grands maîtres au conservatoire, telsCarl Reinecke,Ernst Ferdinand Wenzel etIgnaz Moscheles, son ami de longue date. Il y entend beaucoup de grandes œuvres, comme leconcerto pour piano de Schumann, interprété parClara Schumann.
Ses années de conservatoire ne lui laissent pas de très bons souvenirs car il y trouve l'enseignement dépourvu d'intérêt. En outre, il est atteint depleurésie et souffre toute sa vie de troubles respiratoires. Malgré cela, quatre ans plus tard, il quitte l'institution avec de solides connaissances d'instrumentiste et de compositeur. Il donne son premier concert en 1862, dans sa ville natale deBergen.
En 1863, Grieg part pourCopenhague, où il reste trois années. Les préceptes du conservatoire de Leipzig lui semblent encombrants et c’est à Copenhague qu’il développe sa vraie nature. Il y rencontre les compositeurs danoisJohann Peter Emilius Hartmann etNiels Gade, ainsi que le compositeur de l'hymne nationalnorvégien (Ja, vi elsker dette landet),Rikard Nordraak, qui devient pour Grieg un ami proche et une grande source d'inspiration. « Il me tomba des écailles des yeux », écrivit-il plus tard, « C'est par Nordraak que j'appris à connaître les chants populaires du Nord et même ma propre nature. Nous nous conjurâmes contre le scandinavisme efféminé de Gade, mâtiné de Mendelssohn, et nous nous engageâmes avec enthousiasme dans la voie nouvelle sur laquelle marche à présent l'école du Nord … ». Il lui donne en effet le goût de la musique traditionnelle norvégienne, étant lui-même passionné par l'histoire, les légendes et les mélodies folkloriques de son pays. Nordraak meurt peu de temps après, Grieg compose alors unemarche funèbre en son honneur.
Durant son séjour auDanemark, Grieg se fiance avec la cantatriceNina Hagerup, qui n'est autre que sa cousine. Il l'épouse en 1867. L'année suivante, ils donnent naissance à leur unique fille, Alexandra. Durant l'été 1869, l'enfant tombe malade et meurt à l'âge de18 mois. Après la mort de sa fille, il n'aura pas d'autre enfant. Il rencontre divers compositeurs, notammentFranz Liszt,Richard Wagner,Piotr Ilitch Tchaïkovski etJohannes Brahms.
Il s'installe à Christiana (Oslo), où il fonde l'Académie norvégienne de musique en 1867. Dès lors, Grieg n'a de cesse de connaître les innombrables mélodies authentiques que l'organisteLudvig Mathias Lindeman(en) avait patiemment collectées et soigneusement publiées de 1853 à 1867 sous le titreAeldre og nyere norske Fjeldmelodier (« Mélodies anciennes et nouvelles des montagnes norvégiennes »). Dans le même temps, il s'applique à retrouver les rythmes enjoués de cesganger,halling et autresspringar dansés par les paysans au son de cette curieuse et primitiveviole d'amour appelée « hardangfidle ». Aussi n'est-il pas surprenant que les premières œuvres vocales et pianistiques de Grieg portent la marque indélébile de ces découvertes.
Pendant l'hiver 1869-1870, Grieg séjourne àRome auprès deFranz Liszt qui l'encourage dans la voie qu'il s'est tracée et donne à sa technique du piano une dimension nouvelle. En 1870, il commence une collaboration avecBjørnstjerne Bjørnson qui rédige plusieurs livrets. Dès 1872, il peut se consacrer définitivement à la composition : en lui servant une solide rente viagère, l'Étatnorvégien le dégage de toute obligation, l'honore et fait implicitement de lui un ambassadeur artistique.
De sa collaboration avecHenrik Ibsen naît la musique de scène dePeer Gynt en 1876, qui connaît un extraordinaire succès, qu'il ne parvient pas à renouveler lors d'une tentative similaire avec leSigurd Jorsalfar deBjørnstjerne Bjørnson. Grieg abandonne alors tout espoir de réaliser cetopéra national dont il rêvait.
De 1876 à 1885, il traverse une période de crise. Il préfère alors se pencher sur le folklore et, pour se tenir plus près de sa région d'origine, il se fixe en 1885 à Hop, au sud deBergen, où il fait construire sa villa baptiséeTroldhaugen. Il y écrit une célèbresuite pour cordes, destinée à la célébration du bicentenaire de la naissance du poèteLudwig Holberg.
Sonate pour violoncelle et piano en la mineur op. 36 (1883) et créée le 22 octobre 1883 à Dresde par Friedrich Grützmacher accompagné de Grieg lui-même au piano[2]