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Eaux-Bonnes

42° 58′ 26″ nord, 0° 23′ 27″ ouest
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Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles ayant des titres homophones, voirAubonne etEaubonne.

Page d’aide sur la paronymie

Cet article possède unparonyme, voirO bon.

Eaux-Bonnes
Eaux-Bonnes
Le village d'Eaux-Bonnes est situé sur un plateau au flanc de la forêt du Gourzy.
Blason de Eaux-Bonnes
Blason
Administration
PaysDrapeau de la FranceFrance
RégionNouvelle-Aquitaine
DépartementPyrénées-Atlantiques
ArrondissementOloron-Sainte-Marie
IntercommunalitéCommunauté de communes de la Vallée d'Ossau
Maire
Mandat
Jean-Luc Braud
2020-2026
Code postal64440
Code commune64204
Démographie
GentiléEaux-Bonnais, Eaux-Bonnaises
Population
municipale
203 hab.(2022en évolution de −30,24 % par rapport à 2016)
Densité5,3 hab./km2
Géographie
Coordonnées42° 58′ 26″ nord, 0° 23′ 27″ ouest
AltitudeMin. 520 m
Max. 2 619 
m
Superficie38,52 km2
TypeCommune rurale à habitat dispersé
Unité urbaineHors unité urbaine
Aire d'attractionHors attraction des villes
Élections
DépartementalesCanton d'Oloron-Sainte-Marie-2
LégislativesQuatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte :France
Voir sur la carte topographique de France
Eaux-Bonnes
Géolocalisation sur la carte :France
Voir sur la carte administrative de France
Eaux-Bonnes
Géolocalisation sur la carte :Pyrénées-Atlantiques
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Eaux-Bonnes
Géolocalisation sur la carte :Nouvelle-Aquitaine
Voir sur la carte administrative de Nouvelle-Aquitaine
Eaux-Bonnes
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Eaux-Bonnes (enbéarnaisAigas-Bonas ouAygue-Boune) est unecommune française, située dans ledépartement desPyrénées-Atlantiques enrégionNouvelle-Aquitaine.

Legentilé estEaux-Bonnais[1].

Géographie

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  • Représentations cartographiques de la commune
  • Carte OpenStreetMap.
    Carte OpenStreetMap.
  • Carte topographique.
    Carte topographique.

Localisation

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Située envallée d'Ossau, la commune est limitrophe du département desHautes-Pyrénées.

Communes limitrophes

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Les communes limitrophes sontArrens-Marsous,Béost etLaruns.

Carte
Les limites communales de Eaux-Bonnes et celles de ses communes adjacentes.
Communes limitrophes d’Eaux-Bonnes[2]
Béost
Eaux-Bonnes
LarunsArrens-Marsous
(Hautes-Pyrénées)

Hydrographie

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La commune est drainée par leValentin, la Sourde, le Cély, le ruisseau de Louesque, le ruisseau de Portaig, le ruisseau des Blanques, le ruisseau d'Esquerra, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 46 km de longueur totale[3],[4].

LeValentin, d'une longueur totale de 14,2 km, prend sa source dans la commune et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans legave d'Oloron àLaruns[5].

  • La cascade du Valentin en 1910 avant son exploitation hydro-électrique.
    La cascade du Valentin en 1910 avant son exploitation hydro-électrique.
  • Carte en couleur présentant le réseau hydrographique de la commune
    Réseaux hydrographique et routier d'Eaux-Bonnes

Climat

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Pour des articles plus généraux, voirClimat de la Nouvelle-Aquitaine etClimat des Pyrénées-Atlantiques.

Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de typeclimat de montagne, selon une étude duCentre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant lapériode 1971-2000[6]. En 2020, le climat prédominant est classé Cfb, selon laclassification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été frais sans saison sèche[7]. Par ailleursMétéo-France publie en 2020 une nouvelle typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat de montagne ou de marges de montagne[8] et est dans la région climatique Pyrénées atlantiques, caractérisée par une pluviométrie élevée (>1 200 mm/an) en toutes saisons, des hivers très doux (7,5 °C en plaine) et des vents faibles[9]. Elle est en outre dans lazone H2c au titre de laréglementation environnementale 2020 des constructions neuves[10],[11].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de11,1 °C, avec uneamplitude thermique annuelle de13,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 466 mm, avec11,2 jours de précipitations en janvier et10,5 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur lastation météorologique deMétéo-France la plus proche, sur la commune d'Arbéost à9 km àvol d'oiseau[12], est de10,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 411,1 mm[13],[14]. La température maximale relevée sur cette station est de35,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de−14,9 °C, atteinte le[Note 1].

Urbanisme

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Typologie

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Au, Eaux-Bonnes est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].Elle est située hors unité urbaine[16] et hors attraction des villes[17],[18].

Occupation des sols

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Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (90,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (39,7 %), forêts (31,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (19,5 %), prairies (5,2 %), zones urbanisées (2,6 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,6 %), zones agricoles hétérogènes (0,1 %)[19].

L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Hameaux et lieux-dits

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La commune se compose de quatre villages :

Eaux-Bonnes

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La petite « cité des Eaux Bonnes » fut bâtie à partir duXVIIIe siècle auprès d'une source thermale. Eaux-Bonnes domine le brusque effondrement de la vallée du Valentin, à l'entrée de la gorge étroite de la Sourde. Cette caractéristique géologique a créé une cascade spectaculaire, demeurée longtemps une attraction pour les visiteurs avant d'être fortement réduite par la captation hydro-électrique située en amont du village. Le jardin Darralde, autour duquel se groupent les principaux hôtels, constitue le centre de la station.

Aas

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De l'autre côté de la vallée, sur le promontoire de la Montagne Verte, se trouve le village d'Aas, connu comme le « village des siffleurs ». Ses habitants communiquaient sur de longues distances grâce à unlangage sifflé. Ce village, qui est à l'origine de la commune, a vécu depuis ses origines dupastoralisme.

Assouste

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Un autre hameau,Assouste, fait partie de la commune. C'est un villageossalois typique situé dans la partie nord du territoire communal, en contrebas du village d'Aas.

Gourette

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La station de ski deGourette représente le plus récent développement de la commune. Situé dans la partie sud de la vallée, son domaineskiable est le plus étendu desPyrénées-Atlantiques.

La Butte au Trésor, surmontée d'un kiosque, surplombe l'une des sources thermales : laSource Vieille.

Lieux-dits

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Outre les hameaux cités plus haut, il faut noter les noms de lieux suivants : la Montagne Verte, l'Azive, chemin de Lious, Lious dédérat, Pleysse, Saclutte, l'horizontale, l'Impératrice, le Pétarok, la Tranchée, le Gourzy, Sialat, le Boila, Ley, Iscoo, le col d'Aubisque, le Gros Hêtre, le Hourat (oratoire), Plaà Ségouné.

Risques majeurs

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Le territoire de la commune d'Eaux-Bonnes est vulnérable à différentsaléas naturels :météorologiques (tempête,orage,neige, grand froid,canicule ousécheresse),inondations,feux de forêts, mouvements de terrains,avalanche etséisme (sismicité moyenne)[20]. Un site publié par leBRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[21].

Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par lerisque d’inondation par une crue torrentielle ou à montée rapide de cours d'eau, notamment leValentin. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1989, 1990, 1992, 1993, 1997, 2009, 2018, 2019 et 2021[22],[20].

Eaux-Bonnes est exposée au risque de feu de forêt. En 2020, le premier plan deprotection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été adopté pour la période 2020-2030[23]. La réglementation des usages du feu à l’air libre et les obligations légales de débroussaillement dans le département des Pyrénées-Atlantiques font l'objet d'une consultation de public ouverte du 16 septembre au 7 octobre 2022[24],[25].

Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des mouvements de sols liés à la présence d'argile et des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines)[26]. Afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuellescavités souterraines sur la commune[27].

Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux d'Eaux-Bonnes.

Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie[28]. 37,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 2]. Depuis le, en application de laloi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 2],[29].

Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 2019 et par des glissements de terrain en 1982, 1992 et 1993[20].

La commune est exposée aux risques d'avalanche. Les habitants exposés à ce risque doivent se renseigner, en mairie, de l’existence d’un plan de prévention des risques avalanches (PPRA). Le cas échéant, identifier les mesures applicables à l'habitation, identifier, au sein de l'habitation, la pièce avec la façade la moins exposée à l’aléa pouvant faire office, au besoin, de zone de confinement et équiper cette pièce avec un kit de situation d’urgence[30],[31].

Toponymie

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Eaux-Bonnes en 1843, parEugène de Malbos.

Le toponymeEaux-Bonnes provient[32] du nom de sources minérales appeléesEaux d'Arquebusades auXVIe siècle. On trouve la formeAigabonne en 1764 dans les comptes deLaruns[33].

Son nombéarnais estAigas-Bonas[34] ouAygue-Boune[35].

Le toponymeAas apparaît[32] sous les formesHaas (1343, hommages deBéarn[36]),Ahas-en-Ossau (1384, notaires de Navarrenx[37]),Saint-Laurent-d'Aas (1654, insinuations du diocèse d'Oloron[38]).

Il a une racine basco-aquitaineaitz, pointe rocheuse[39].

Le toponymeAssouste apparaît[32] sous les formesSoste (1270, chapitre d'Ossau[40]),Assoste etAsoste (1440, cartulaire d'Ossau ouLivre rouge[41]),Notre-Dame d'Assouste (1655, insinuations du diocèse d'Oloron[42]).

Il vient du gasconassosta, lieu abrité[39].

Le toponymeGourzy apparaît[32] sous les formesGorsii (1439, notaires d'Oloron[43]),Gorzii (1538, réformation de Béarn[44]),Goursin (1648, règlement deLaruns[33]).

Le toponymeLey est mentionné[32] en 1675 (réformation de Béarn[44]).

Histoire

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Les origines de la cité

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Les premières traces d'occupation remontent au néolithique et à l'âge de bronze : on a en effet trouvé sept squelettes humains et trois vases au lieu-ditla Carnala.

Avant leXVIe siècle, il n'existe aucune preuve d'une quelconque habitation. LesRomains, grands amateurs de bains et qui occupèrent la région jusqu'auVe siècle, ne semblent pas avoir utilisé de manière significative les eaux thermales, aucun vestige antique n'ayant été découvertà ce jour[Quand ?]. Il est vraisemblable que des constructions existaient pour accueillir les gens du pays ou les rares visiteurs mais on ne disposeà ce jour[Quand ?] d'aucune source le confirmant.

C'est au cours duXVIe siècle qu'est citée, pour la première fois dans la bibliographie, l'édification d'un bâtiment. C'est un hôpital militaire, construit parFrançoisIer et destiné aux Béarnais blessés à labataille de Pavie (1525) par de nouvelles armes : les arquebuses[45].

Un siècle plus tard, en 1648, lacomtesse d'Ancenis prenait l'eau aux Eaux-Bonnes mais logeait prudemment au château deBéost.

Vers 1830, seule la limite sud du plateau, bénéficiant du meilleur ensoleillement, est construite. Les bâtiments conservent les caractéristiques de l'architecture régionale.
La Sourde serpente à travers le futur parc Darralde, avant de se jeter dans le Valentin en passant sous la route à l'entrée de la station.
Les personnages au premier plan sont représentés sur un coude de la future promenade horizontale.
Dessin deThomas Allom, publié à Londres par Fisher Son & Co

En 1771, le comteAntoine-Marie de Cluzel, officier de l'armée deCondé, écrit y avoir fait construire la « première maison honnête, avec vitres ». Un an plus tard, en 1772, leduc de Biron fait un séjour aux Eaux-Bonnes. Il qualifie l'état de l'établissement thermal de « désastreux » et ajoute que « trois mille malades s'y disputent les six baignoires ».

La fin duXVIIIe siècle et leXIXe siècle voient un accroissement considérable de la fréquentation. Le rythme des travaux de construction s'accélère. Les bâtiments du début de cette période présentent une architecture régionale. Dans un premier temps, on fait en effet appel aux entrepreneurs locaux. Comme dans d'autres villages de la vallée d'Ossau, les immeubles construits à cette époque ont trois ou quatre étages et les toits en ardoise sont pourvus de lucarnes. De nos jours, ils sont aisément reconnaissables autour et en face de l'établissement thermal et le long de la rue Louis-Barthou.

Naissance d'une ville

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Lorsqu'en 1887Guy de Maupassant publieMont-Oriol, l'histoire du développement d'une petite ville thermale duMassif central, Eaux-Bonnes comporte déjà tous les ingrédients du modèle urbain idéal de la ville d'eaux. Les « Thermes du Mont-Oriol » comportent un hôtel, des villas et un casino de style mauresque. Le jardin public et les promenades pittoresques sont également présentes, entourant l'établissement thermal.

Constructions, rue de la Cascade, côté torrent. Quatre étages de logements s'appuient sur quatre étages de soubassements ancrés dans le rocher.

Ce modèle importé de la capitale prend le pas sur le style régional, créant un environnement urbain qui fait dire àHippolyte Taine :« Je comptais trouver ici la campagne : un village comme il y en a tant, de longs toits, de chaume ou de tuile; des murs fendillés, des portes bancales, et dans les cours un pêle-mêle de charrettes, de fagots, d'outils, d'animaux domestiques, bref tout le laisser-aller pittoresque et charmant de la vie rustique. Je rencontre une rue de Paris, et les promenades du bois de Boulogne... »[46].

Gravure de AM Perrot en 1834. Le bâtiment au premier plan est la maison du Gouvernement, nouvellement construite.

Dans lesannées 1830, l'ancien établissement thermal est reconstruit, ainsi qu'une nouvelle église et la maison des communes (appelée maison du Gouvernement, c'est l'actuelle mairie). En avançant dans leXIXe siècle, lestyle Second Empire apparaît: le nombre d'étages augmente significativement, les ouvertures sont pleincintre, la brique rouge est utilisée pour les façades, les balcons avec encorbellements apparaissent. En 1861, la première pierre de l'hôpital militaire est posée par l'impératrice Eugénie. Dès cette époque, l'ensemble des bâtiments de la cité est alimenté en eau par un aqueduc de 1400 m qui capte la fontaine d'Iscoo.

C'est à cette deuxième moitié duXIXe siècle, qui connut une véritable « fièvre thermale », que l'on doit les grands hôtels de la rue Castellane (rue qui jusque-là servait de parc à charrettes). En 1868, plus d'une centaine de maisons sont recensées pour une population de 750 habitants. Les travaux de construction des bâtiments de la rue d'Aas (qui deviendra plus tard rue de la Cascade) débutent vers 1856, pour le compte d'habitants d'Aas. Ce sont d'abord des baraques en bois et des échoppes provisoires où dorment les artisans et guides de la station. Elles sont peu à peu remplacées par des immeubles. Le manque de place et le prix élevé des terrains expliquent la nécessité de construire des maisons de plusieurs étages.

Église Saint-Jean-Baptiste.
Porteuse d'eau vers 1872.

La cure et le thermalisme

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Les sources thermales jaillissent depuis des millions d'années dans le creux de ce vallon du Haut-Béarn. Leurs propriétés curatives sont sans doute connues depuis des temps immémoriaux. Du temps où seuls les médicaments offerts par la nature existaient, elles représentaient vraisemblablement une grande valeur. Avant leXVIIe siècle, la relation de l'homme à l'eau est quasiment divine. L'héritage gallo-romain est encore dominant : les Romains occupèrent la région jusqu'auVe siècle et leurs apports culturels et techniques furent importants. Si l'on se rend bien compte des effets bienfaisants des eaux minérales sur la santé, ils sont attribués à d'obscures forces souterraines. Les rémissions sont considérées comme providentielles, voire miraculeuses. Aucun vestige antique n'a été découvertà ce jour[Quand ?] aux Eaux-Bonnes qui prouverait une utilisation romaine des eaux, (comme àLurbe-Saint-Christau par exemple). Il semble d'ailleurs que cela soit le cas pour toutes les stations pyrénéennes situées trop à l'intérieur des montagnes et éloignées des principaux axes de communication.

Les sources des Eaux-Bonnes sont citées pour la première fois en1462. Leur appartenance, longtemps disputée entre Aas et Assouste, est enfin concédée au premier des deux villages.

Le peintreEugène Delacroix accompagne aux thermes d'Eaux-Bonnes en1845 son amipeintre de paysagePaul Huet qui vient y soigner« un engorgement du poumon »[47]

Dans sonVoyage aux Pyrénées paru en 1860,Taine décrit ce que peut être la journée d'un curiste. Il est recommandé de boire de l'eau trois fois par jour.« Chacun va prendre son flacon de sirop, à l'endroit numéroté, sur une sorte d'étagère, et la masse compacte des buveurs fait la queue autour du robinet (…). Le premier verre bu, on attend une heure avant d'en prendre un autre ; cependant on marche en long et en large, coudoyé par les groupes pressés qui se traînent péniblement entre les colonnes (…). On allonge le cou à la porte pour voir un couloir sombre où les malades trempent leurs pieds dans un baquet d'eau chaude, rangés en file comme des écoliers le jour de propreté et de sortie. »

L'établissement thermal : il remplace en 1830 un premier édifice.
L'établissement thermal en 1830, au-dessus laButte du trésor.

Deux sources sont exploitées (encore de nos jours) sur les neuf existantes. L'une, nomméeSource vieille, jaillit à une température de44 °C au pied de laButte au trésor. L'autre, laSource froide, est captée en face du bâtiment de laMutuelle Générale des PTT à une température de13 °C. Leurs propriétés permettent de soigner l'ensemble des voies respiratoires, les rhumatismes et séquelles de traumatismes ostéo-articulaires.

La découverte du pyrénéisme

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Avec le thermalisme, lepyrénéisme est le second motif de l'engouement exceptionnel que connaît la station auXIXe siècle. L'écrivainHenri Beraldi lance ce mot « pyrénéisme » en 1898 dans les premières pages deCent ans aux Pyrénées. Il recouvre une triple dynamique : ascensionner - ressentir - écrire. Il affirme ainsi que l'expérience physique de la montagne est inséparable de l'élaboration culturelle[48]. Le pyrénéisme répond rapidement aux attentes de tous ceux qui ne se reconnaissaient pas dans l'alpinisme, essentiellement sportif et tourné vers la performance.

Une société d'érudits, naturalistes, botanistes, géologues découvre la diversité du patrimoine naturel pyrénéen[49]. On leur doit une importante collection ornithologique riche de très nombreuses espèces d'oiseaux naturalisés. Une collection de minéraux des Pyrénées ainsi qu'un monumentalherbier des Pyrénées sont réunis par le berger-botanistePierrine Gaston-Sacaze. Ses collections sont acquises en 1878 par la mairie. Les guides touristiques de 1930 mentionnent le musée Gaston-Sacaze, situé dans le promenoir de l'établissement thermal. Seule la collection ornithologique, que nous devons en grande partie àHenry Miégémarque (ditHenry de l'Arcizette) nommé conservateur en 1893, y est encore conservée[50].

L’apparition des sports d’hiver

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Concours International de saut en présence du roiAlphonse XIII.
Premier Concours international de ski en 1908 à Eaux-Bonnes.

Au tournant du siècle, l’engouement pour les jeux de neige prend de court les pionniers eux-mêmes. Rapidement, la mode des sports d’hiver attire chaque fin de semaine une clientèle de plus en plus nombreuse sur les pentes du Gourzy ou du Benou. Les amateurs viennent de Pau, de Bordeaux et même de Paris.

Leski, moyen de déplacement facile dans les vallées enneigées, importé des pays nordiques, se transforme en une activité de loisir et un sport d’hiver.

La commune d'Eaux-Bonnes voit immédiatement le parti qu’elle peut tirer de cet engouement. Disposant d’une capacité d’hébergement luxueuse et abondante, reliée à Pau par le chemin de fer et lagare de Laruns - Eaux-Bonnes, elle organise le premier concours international de ski des Pyrénées les 15 et 16 février 1908 et le deuxième, en présence d'Alphonse XIII, le roi d'Espagne, les 20 et 21 février 1909. Les courageux participants se disputent les quelques chambres avec cheminée, ou à défaut avec un simple conduit. En 1910, lechampionnat de France de ski est organisé aux Eaux-Bonnes et à Cauterets[51].

Le succès de la manifestation dépasse les prévisions. Cinquante traineaux sont construits pour acheminer les 4 000 visiteurs du concours depuis la gare de Laruns. L'enneigement exceptionnel permet de concentrer toutes les épreuves sur la prairie Alphonse XIII.

Les hôteliers d'Eaux-Bonnes aménagent une piste de ski le long du jardin Darralde et une patinoire de 700 m2 avec vestiaires devant les Thermes d'Orteig au bas de la rue de la Cascade.

Le plateau de Gourette est également mis à contribution pour le concours de saut. Son enneigement abondant et sa conformation attirent les sportifs mais il faudra attendre 1930 pour qu'un hébergement y soit construit.

Les années de guerre

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La Seconde Guerre mondiale entraîne la quasi fermeture de la station. Lescongés payés, nouvellement acquis, les sports d'hiver et lethermalisme ne sont plus d’actualité dans la France occupée.

La station désertée va cependant attirer l’attention des autorités allemandes qui réquisitionnent plusieurs hôtels pour y assigner à résidence lesrépublicains espagnols, lesJuifs et divers prisonniers en provenance ducamp de Gurs.

Le 18 janvier 1943, 400 prisonniers sont conduits en car jusqu’à la gare deLaruns. Le convoi, à destination deDrancy puis d’Auschwitz fait un arrêt dans laCreuse, àGuéret. Les prisonniers sont libérés et disséminés dans le département.

La responsabilité exacte de cette libération reste imprécise, mais le préfet de Pau, et son sous-préfet semblent y avoir pris une part active[52].

Lemaquis Bir-Hakeim s'y cacha, sur le plateau du Bénou, en pleine zone interdite, entre les mois de septembre et de décembre 1943[53].

La mutation du thermalisme

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Un développement mal maîtrisé par la commune conduit à l'urbanisation accélérée du site protégé de la Montagne Verte. Cet habitat individuel clairsemé est étranger au modèle traditionnel de la vallée, qui privilégiait l'habitat groupé.

La station ne retrouvera pas après la guerre la notoriété et la fréquentation atteintes au début duXXe siècle. La clientèle mondaine de riches oisifs qui animait son casino et ses hôtels a disparu.

À partir des années 1950, la défiance du corps médical à l’encontre des bienfaits duthermalisme va entraîner son déclin progressif. Après l’avoir paré au siècle précédent de toutes les vertus thérapeutiques[54], les médecins découvrent les techniques scientifiques et substituent lesantibiotiques aux cures thermales.

LaSécurité sociale, qui prenait en charge ces cures, supprime ses remboursements et la clientèle traditionnelle réduit ses séjours, entraînant la fermeture de nombreux hôtels et maisons de rapport.

Avec les années 1990 apparaît une nouvelle demande. Le thermalisme thérapeutique et son image de patients maladifs déprimant devant un verre d’eau laisse la place à la remise en forme et à l’hydrothérapie.
Cette tendance se conjugue avec l’apparition du « tourisme vert », qui valorise la montagne d’été.

Dans ce contexte, Eaux-Bonnes découvre le vaste potentiel que lui procure la présence au sein d’une même commune :

Le village d'Aas profite de cette évolution pour se rénover et compléter son urbanisation. Cette urbanisation s'accompagne cependant d'unmitage préoccupant de la Montagne Verte qui altère définitivement son caractère pastoral.

Héraldique

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Blason de Eaux-BonnesBlason
D'azur à l'arbre terrassé de sinople, adextré d'un ours assis contourné de sable, senestré d'un taureau furieux de gueules, l'arbre accosté en chef de deux fleurs de lys d'argent
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Politique et administration

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Mairie des Eaux-Bonnes, ancienne maison du Gouvernement.
Liste des maires successifs
PériodeIdentitéÉtiquetteQualité
19571959Jean-Pierre Camdessoucens  
1959 Charles Triep-Capdeville  
19892001Pierre HervéDVD 
20012008Marcel LascurettesDVD 
20082014Louis Carrère-GéeSE 
20142020Stéphane Courtié  
2020en coursJean-Luc Braud  

En1861, la mairie est transférée d'Aas aux Eaux-Bonnes, suivant en cela le succès grandissant de ses eaux thermales. À cette occasion, la commune prend alors le nomEaux-Bonnes et perd sa position de première commune dans le classement alphabétique des communes de France.

Malgré son évidence, Eaux-Bonnes reste le seul village en France à porter ce nom.

Intercommunalité

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La commune fait partie de quatre structures intercommunales[55] :

La commune fait partie duPays d'Oloron et du Haut-Béarn.

Population et société

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Démographie

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Ses habitantssont appelés lesEaux-Bonnais.L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[56]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[57].

En 2022, la commune comptait 203 habitants[Note 3], en évolution de −30,24 % par rapport à 2016 (Pyrénées-Atlantiques : +3,78 %,France horsMayotte : +2,11 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
179318001806182118311836184118461851
206152206259257269470477366
Évolution de la population  [ modifier ], suite (1)
185618611866187218761881188618911896
404762917836753828874812775
Évolution de la population  [ modifier ], suite (2)
190119061911192119261931193619461954
768684622485455453462510558
Évolution de la population  [ modifier ], suite (3)
196219681975198219901999200620082013
392501421526536435426424340
Évolution de la population  [ modifier ], suite (4)
20182022-------
194203-------
De 1962 à 1999 :population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes :population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[58] puisInsee à partir de 2006[59].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie

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Titre de la Compagnie Fermière des Eaux-Bonnes et des Eaux-Chaudes, 1922.
En 1899, la cité, ainsi que la promenade Horizontale, sont déjà éclairées à l'électricité. Lavilla de l'électricité, qui abrite une des deux centrales hydroélectriques, surplombée par sa retenue, se trouve au bas de larue des Thermes-d'Orteig[60].

Longtemps demeurée une commune de montagne vivant dupastoralisme, Eaux-Bonnes va bénéficier de l'engouement pour lethermalisme auXIXe siècle et constituer rapidement une économie saisonnière florissante basée sur le tourisme[61].

L’État s’intéresse depuis longtemps à l’exploitation directe des stations thermales. En 1808, NapoléonIer, sur proposition du préfet des Pyrénées Chazal, décide de créer une administration centrale des eaux thermales. Les stations de Bagnères-de-Bigorre, de Cauterets, de Luz, de Barèges, de Capvern, de Labassère, des Eaux-Bonnes, des Eaux-Chaudes, de Cambo, de Luchon sont regroupées et gérées par l’administration. L’application de cette décision ne sera que très partielle et peu à peu les sources retrouvent une gestion communale

La fièvre thermale

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Au milieu duXIXe siècle, les stations thermales qui possèdent des sources communales sont relativement nombreuses, environ une cinquantaine. Eaux-Bonnes fait partie de la dizaine ayant atteint une renommée nationale[62]. À partir de 1840, la vogue de la station se développe, sous l'inspectorat médical du docteur Prosper Darralde et l'administration de Bernard Cazaux,fermier des sources.

Dans la seconde moitié duXIXe siècle, avec la montée des besoins en capitaux des stations, le traditionnel affermage de l'exploitation des eaux à des particuliers laisse place à la constitution de sociétés capitalistiques disposant d'une plus vaste envergure financière.
Ces sociétés par actions regroupent des investisseurs d'horizons divers intéressés à l'expansion de la station: banquiers, entrepreneurs de travaux publics bordelais ou parisiens, compagnie de chemin de fer... L'affermage leur est concédé pour des périodes plus longues en échange d'investissements dans les infrastructures et l'amélioration de l'accueil
[63].

Ces sociétés, lourdement endettées par les investissements de prestige qu'elles doivent financer, ne sont pas en elles-mêmes des opportunités financières exceptionnelles. Elles ne servent d'ailleurs qu'un intérêt annuel de l'ordre de 5 %.

Elles sont par contre la clef de voûte d'un ensemble économique qui comporte des possibilités de faire fortune rapidement. Spéculateurs autour de l'aménagement des hôtels et chalets, constructeurs des infrastructures, compagnies de transport, gestionnaires des jeux d'argent, médecins sont les grands gagnants parmi les actionnaires de ces compagnies

Le mythique tramway Laruns - Eaux-Bonnes

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Il existe une forte synergie entre le développement du chemin de fer dans les Pyrénées et la croissance du thermalisme. Le 22 octobre 1867, leJournal de Toulouse annonce l'adoption du projet de ligne Pau-Buzy-Laruns. Sa réalisation en 1883 laissera cependant les voyageurs terminer à pied ou en landau les quelques kilomètres qui les séparent des stations d'Eaux-Bonnes et des Eaux-Chaudes.

En 1907, en échange de concessions hydro-électriques à Gabas destinées à électrifier son réseau, la Compagnie des Chemins de Fer du Midi s'engage à construire un tramway à voie unique jusqu'aux deux stations. Si la ligne aurait été édifiée jusqu'à Gabas, partageant la route avec les automobiles avant d'être enfouie dans le bitume, l'embranchement vers les Eaux-Bonnes restera un projet. L'indicateur Chaix, célèbre guide ferroviaire de l'époque, le mentionnera pourtant jusqu'en 1921[64].

Au début duXXe siècle, le monopole d'approvisionnement en vivres de la station pour la saison thermale fait encore l'objet d'une adjudication publique, une mesure instaurée par les jurats de Laruns dès leXVIe siècle.
Dès 1881 et jusqu’en 1916, la commune concède l'exploitation du minerai aurifère et argentifère découvert sur le site de Gourette. Une quarantaine de tonnes de minerai est triée et concassée chaque jour avant d’être transférée à Laruns par tombereaux pour embarquer en chemin de fer pour Bayonne, l’Angleterre ou l’Espagne.

Après la grande époque du thermalisme, la commune développera, à partir des années 1960, un tourisme hivernal de masse sur son site deGourette.

La commune fait partie de la zone d'appellation de l'ossau-iraty.

Culture et patrimoine

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Plan des Eaux-Bonnes, 1894.Les numéros renvoient aux images.

Patrimoine civil

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Les villas et le casino

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Le casino.
Esplanade du Casino.
Villa Excelsior (20) à l'entrée de lapromenade de l'Impératrice.
LaVilla Meunier ouVilla du rocher (18) surplombe la rue de la cascade.

Composante indispensable des stations de villégiature duXIXe siècle, les villas permettent d'attirer une riche clientèle. On construit des chalets dans le goût anglo-normand en faveur à l'époque.
Le territoire de la commune, pénalisé par la rareté de son foncier, ne permettra pas le développement de cette forme d'habitat qui s'étendra dans des villes comme
Bagnères-de-Luchon ouCauterets.

L'esplanade du casino au début duXXe siècle.

On recense tout de même une dizaine de villas remarquables :

Le casino

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Les travaux du casino débutent en 1873 sous la direction de l'architecte Geisse. Ses services n'étant pas appréciés par le conseil municipal (il avait entre autres pris l'initiative de faire construire un étage supplémentaire), il fut remplacé.

Les hôtels et maisons de rapport

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L'hôtel des Princes (2) ; il est inscrit auxmonuments historiques en 2002 ainsi que les façades sur rue des maisons Prat-Dumas, Paris et Cazaux qui lui sont attenantes.

L'hôtel des Princes (2)[65] fait partie des nombreux bâtiments néo-classiques qui entourent le jardin public. Cet hôtel est le plus vaste édifice de la cité et correspond à la phase d'extension de la station thermale des Eaux-Bonnes sous l'impulsion de l'épouse de Napoléon III. Construit vers 1860 sur le jardin Darralde, il accueillit la cour lors du séjour de l'impératrice en 1861. En 2016, le pommeau de l'escalier principal était toujours orné du visage sculpté de l'impératrice Eugénie[66].

Pour répondre à la demande de distractions des visiteurs et attirer une clientèle aristocratique et internationale, l'hôtel s'était doté lors de sa construction d'un tennis, exceptionnellement gagné au pic et à la pioche sur le rocher et enclavé entre le bâtiment et la montagne.

Après plusieurs tentatives infructueuses de rénovation, l'hôtel était en 2006 sous le contrôle du liquidateur de la société immobilièreAu fur et à mesure, une expertise est en cours pour estimer sa valeur de revente[67]. L’hôtel a été revendu en 2003 pour 1,2 million d'euros. Toutefois le promoteur se déclara en cessation de paiement et un procès eut lieu au tribunal de Pau[68]. En 2016, l'hôtel fait de nouveau l'objet d'une vente aux enchères avec une mise à prix de 20 000 €[66]. En 2018, l'intérieur de l'hôtel est encore dans un état totalement délabré[69].

Un style architectural épuré

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AncienHôtel Continental (4): les arcades triples, frontons et lignes simplifiées sont caractéristiques du style néo-classique employé dans la station.

L'organisation urbaine des Eaux-Bonnes est souvent qualifiée d'haussmannienne en raison de l'ampleur des bâtiments et de l'élévation de leurs façades. Cependant, l'implantation des bâtiments, autour d'un jardin central et à l'intérieur d'un réseau de promenades, fait largement référence aux cités-jardins britanniques.

L'architecture des édifices s'éloigne également du modèle parisien par la sobriété de lamodénature et la finesse des proportions. Ici, pas de sculptures, de chapiteaux ou decariatides omniprésents dans les immeubles parisiens duSecond Empire. Cette sobriété reflète à la fois l'influence de l'architecture béarnaise, massive et peu ornementée, et la nécessité imposée par les matériaux locaux. La pierre et le marbre des Pyrénées, durs et difficiles à travailler, appellent des lignes simples, des encadrements lisses et un vocabulaire mesuré de bandeaux et de frontons.

Le style résultant est classique, avec des références antiquisantes subtiles. La rigueur du marbre et l'austérité de l'ardoise sont simplement atténuées par l'utilisation d'enduits colorés.

Contrastant avec ce style dominant, lecasino déploie une architecture expressive d'arcades et de brique. Lesvillas utilisent librement les colombages et toitures débordantes caractéristiques des villes de villégiature.

Patrimoine religieux

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L'église et l'établissement thermal vers 1900.

Quatre églises très différentes composent le patrimoine religieux de la commune.

Assouste

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La petite église d'Assouste remonte auXIIe siècle. Sa voûte est classée auxmonuments historiques.

Aas

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L'église Saint-Laurent a été construite par le même architecte que celle des Eaux-Bonnes.

Eaux-Bonnes

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L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste-Notre-Dame-des-Infirmes fut construite de 1864 à 1875 par Gustave Lévy (architecte départemental) et Pierre Gabarret (architecte communal).

Gourette

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L'église Notre-Dame-des-Neiges de Gourette date de la dernière partie duXXe siècle, elle fut consacrée en 1970 et remplaça la chapelle construite en 1937.

Patrimoine naturel

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Jardins et promenades

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Lieux de détente et de sociabilité pour la société des curistes, les promenades sont construites pour rejoindre des sites pittoresques, cascades, points de vue, sources. Parfaitement aménagées (murs de soutènement en pierre appareillée, ponts, kiosques et bancs), bordées de haies de buis taillé, avec des voies de qualité, leur faible pente les rend presque toutes accessibles aux attelages[70].Les chantiers de construction sont financés par des souscriptions particulières auxquelles participent certains des illustres visiteurs de la station. Les promenades portent pour la plupart le nom de leurs généreux mécènes.
Durant la première moitié duXIXe siècle, les promenades s'étirent en lacets pentus sur les flancs de la forêt du Gourzy et remontent le vallon du Valentin.

  • La promenade Eynard permet de rejoindre la source d'Orteig[71] près du pont qui mène au village d'Aas. Un second établissement thermal, les thermes d'Orteig, sera construit au bas de larue des Thermes-d'Orteig, actuellerue de la Cascade, et subsistera jusqu'aux années 1970[65].
  • C'est en 1841 que débute le percement de la promenade Horizontale qui exploite le somptueux panorama de la Montagne Verte et de lavallée d'Ossau. Longue de 1,7 km, un sentier la prolonge à son extrémité et rejoint la route desEaux-Chaudes.
  • La promenade de l'Impératrice est commandée plus tardivement par Eugénie de Montijo afin de relier laButte au Trésor à lacascade du Gros-Hêtre. Elle est financée sur le budget desroutes thermales par décret du 4 janvier 1862. « En trois jours, le tracé fut délimité sur près de trois kilomètres et aussitôt mis en chantier ». Quatre cents journaliers, espagnols pour la plupart, furent embauchés. Ce sera un cadeau de l'empereur à son épouse.

Lejardin anglais est à l'état d'ébauche en 1841. Il est avant 1855 une prairie mal entretenue, traversée par la Sourde. Le torrent, utilisé par les lavandières, reçoit également tous les immondices des maisons voisines. Avant de franchir la route pour se jeter dans le Valentin, il forme un petit étang d'où s'élèvent des coassements nocturnes qui empêchent de dormir tout le bas de la station. Réaménagé, la Sourde recouverte (il fallut creuser « à la pelle et à la pioche ».), le jardin devient en 1861 et à la demande de l'Impératrice Eugénie de Montijo, le jardin Darralde.

L'église Saint-Jean-Baptiste, vue du chevet.
Vue vers le nord-ouest, 1838.
LaVilla Cockade sur la Montagne Verte.

Événements sportifs

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La commune se situe sur le trajet de la16e étape du Tour de France 2007, un parcours de 218 kilomètres reliant Orthez àGourette - col d'Aubisque.

Personnalités liées à la commune

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Entre leXVIe et le XIXe siècle, Eaux-Bonnes connaît un défilé incessant de célébrités. Au cours de la saison thermale de 1872, « deux princes, plus de cinquante marquis et marquises, plus de quinze ducs et duchesses, plus de soixante-dix comtes et comtesses, plus de soixante barons et baronnes » séjournèrent dans la station thermale[72]

Les artisans de l’essor des Eaux-Bonnes

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Pour comprendre le développement étonnant de ce petit village de montagne, il faut relever le rôle crucial que jouèrent l’aristocratie politique, les financiers, les médecins et les guides dans la transformation de la cité en station à la mode duXIXe siècle. La conjonction de leurs intérêts offrit aux riches oisifs un éventail constamment renouvelé de divertissements, jeux d’argent, bals, concerts et amusements[73].

Au début duXIXe siècle, ce sont les financiers Eynard, banquier genevois, Jacquemin et Moreau qui transforment les baraques du village en une ravissante station thermale[74]. Mais le véritable instigateur de cet essor sera le couple impérial, Napoléon III et surtout Eugénie, habituée des villes d'eaux pyrénéennes proches de son Espagne natale. Chaque été, les souverains fréquentent les stations les plus célèbres : Vichy, Plomblières, Baden, Eaux-Bonnes, Schwalbach, Arenemberg, et surtout Biarritz. La vie mondaine y est brillante, la Cour se déplace avec les souverains, les Cours d'Europe y préparent leurs alliances.

L’aristocratie mondaine

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L'Impératrice Eugénie de Montijo. Elle descend régulièrement aux Eaux-Bonnes durant une dizaine d'années, drainant vers la station aristocrates et intellectuels de l'époque.
Arc de triomphe dressé en l'honneur de l'impératrice Eugénie. L'Illustration, juillet 1855.
Réception de l'impératrice Eugénie à la maison du Gouvernement.L'Illustration, juillet 1855.

La grâce d'Eugénie et son caractère des plus charmants, attirent de nombreux admirateurs. « La jeune espagnole, écrit Frédéric Violée,se dépensait au physique et au moral, jusqu'à la limite de son être, excursionnant, parcourant à cheval les routes pittoresques de ce versant des Pyrénées, se donnant avec l'ardeur de son âge aux plaisirs du bal, et, dans les intervalles de ses joies, s'enquérant de tout son zèle des souffrances d'alentour auxquelles il lui serait possible d'apporter une aide ou un soulagement ». Nombreux sont les mendiants qui l'attendent chaque matin à la sortie de son hôtel. Un jour de l'été 1852, une course organisée entre Basques français et espagnols voit la victoire des Français. Dépitée, Eugénie interpelle ses compatriotes avec colère puis fait rouler des pierres qui formaient un muret en déclarant : « Je démolis la France, pour venger mon Espagne vaincue ! ».

L'année suivante,Mlle de Montijo épouseNapoléon III et devient ainsi l'impératrice des Français. Elle revient plus tard aux Eaux-Bonnes où elle descend à la maison du Gouvernement (l'actuelle mairie). On raconte que dans la nuit du 19 juillet 1855, un incendie se déclare à l'hôtel de la Poste. L'impératrice vient alors, par sa présence, encourager ceux qui défendent contre les flammes l'hôtel où, plus jeune, elle descendait avec sa mère. Elle n'accepta de rentrer que lorsque tout danger fut écarté, « et après avoir réconforté un garçon de l'hôtel blessé par la chute d'une poutre ». Son dernier séjour aux Eaux-Bonnes date de 1861.

Après lacapitulation de Sedan (1870), elle quitteParis pour l'Angleterre où elle rejoint Napoléon. Plusieurs lieux rappellent les séjours d'Eugénie aux Eaux-Bonnes : laplace Sainte-Eugénie et lapromenade de l'Impératrice, le bâtiment de la Mutuelle générale des PTT, autrefois nomméhospice Sainte-Eugénie[65] et dont l'impératrice avait posé la première pierre le 25 août 1861.

Les médecins

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DansMont-Oriol, Maupassant relève perfidement que « les médecins apparaissent dans les villes thermales comme les bulles dans une eau gazeuse ».

C'estThéophile de Bordeu (1722-1776), né àIzeste, qui marque le premier la vie de la station. Issu d'une famille de médecins (il semble d'ailleurs que ses aïeux, dont Antoine son père, aient exercé aux Eaux-Bonnes bien avant lui), il fera tout pour rendre célèbres les eaux minérales de la station du Haut-Ossau. Bardé de diplômes, il publie de nombreux ouvrages où il compare les caractéristiques et vertus des sources duBéarn et deBigorre. SesLettres àMmede Sorbério (1746), dont il tente d'obtenir la considération, connurent un vif succès. Durant plusieurs années, il s'en servit de document publicitaire, les faisant parvenir à de très nombreux clients potentiels. En 1754, il soutient à Paris une thèse surLes eaux minérales d'Aquitaine dans les maladies chroniques. L'histoire raconte qu'il laissa les examinateurs proprement abasourdis.Helvétius, premier médecin de lareine, manifesta son admiration. C'est le début de la gloire. Introduit dans les salons parisiens, il rabat ses illustres clients vers son père qu'il avait fait nommer médecin de l'hôpital militaire et Inspecteur des eaux deBarèges. Théophile de Bordeu meurt à Barèges en 1776 : « La mort avait si peur de lui qu'elle le prit dans son sommeil. »

Le guide Pierre Lanusse vers 1900.

Deux autres médecins marquent fortement l'histoire des Eaux-Bonnes. Il s'agit du docteur Darralde et de Valéry Meunier :

  • le docteur Darralde est médecin thermal aux Eaux-Bonnes au milieu duXIXe siècle. Il soigne si bien Mademoiselle Eugénie de Montijo que la future impératrice lui en sera reconnaissante toute sa vie durant. C'est d'ailleurs à la demande de cette dernière que le jardin anglais du centre de la station sera baptisé du nom de son « sauveur ». À l'époque, la réputation du docteur Darralde est telle qu'il faut se lever fort tôt et faire la queue plusieurs heures durant devant son cabinet pour pouvoir être enfin ausculté. Il est courant que les malades paient les montagnards jusqu'à dix francs pour se faire garder la place ;
  • le docteur Valéry Meunier exercera aux Eaux-Bonnes à la fin duXIXe et au début duXXe siècle. Sa ravissante villa de style anglais est située à la sortie des Eaux-Bonnes sur la route qui monte à Gourette. C'est un disciple et collaborateur du fameuxdocteur Trousseau. Au temps où il exerce aux Eaux-Bonnes, il réunit autour de lui un cercle de personnalités des plus diverses : écrivains, peintres, acteurs, musiciens, hommes politiques se retrouvent ainsi dans sa villa ou bien encore au jardin Darralde. Se côtoieront ainsi :
  • Louis Barthou (1862-1934). Cet homme politique français est l'un de ses grands amis. Il séjourne plusieurs fois aux Eaux-Bonnes où il demeurevilla Lanusse (sur lapromenade Horizontale). En 1897, il fait une excursion avec Jacques Orteig, guide des Eaux-Bonnes,
    1. Francis Planté est musicien. Louis Barthou écrit à son sujet qu'il « charmait par l'infinie variété de ses dons, par l'étendue de sa connaissance musicale, et, par sa souveraine initiative, il n'était pas l'homme d'une époque, d'une école ou d'un homme ; il savait tout de la musique ».
    2. Jeanne-Julia Bartet diteJulia ou encorela divine (1854-1941).Sociétaire de laComédie-Française, elle venait chez Valéry Meunier « habillée avec cette sobriété élégante qui fait le luxe d'une vraie femme. Si on lui disait de dire des vers, jamais elle ne se faisait prier ».
    3. François Coppée (1842-1908) est un des grands poètes français. « Aux Eaux-Bonnes, il jouissait d'une liberté qui en faisait le plus joyeux des compagnons. Aucune contrainte ne retenait sa verve et son entrain ; tel un moineau parisien, franc et preste, sautillant de branche en branche, son esprit allait d'idée en idée, de mot en mot, de paradoxe en paradoxe ». Il portait le béret béarnais qu'il ne quittait pas même dans la capitale.
    4. Eugène Spuller, homme politique français, descendant d'un boucherbadois. Ami deGambetta, c'est un des fondateurs du journalLa République. Il sera plusieurs fois ministre.
    5. Agénor Bardoux (1829-1897), ex-ministre de l'Instruction publique, député duPuy-de-Dôme et écrivain de mérite, il se signale sous l'Empire par le libéralisme de ses idées. Il vient chaque été aux Eaux-Bonnes.

Culture et patrimoine

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  • Lades Neffous (1966-) violoniste de free jazz et arrangeur.Diplôme d'études supérieures de l'enseignement à l'Éducation Nationale, option musique. Conservatoire supérieur de Paris. Hamilton High Music Academy. Premier prix au Concours International de Belgrade en 1984 avec interprétation sonate 21 de Farkas. Il étudie les maquamats et l'improvisation Arabe en Iran et Irak jusque la guerre du Golfe.
  1. Lades Neffous arrange pour duo violon (instruments en clef de sol)/ guitare, réactualise et corrige de très anciennes partitions de musiques traditionnelles béarnaises. Ce travail est unique et donne aux amateurs de ce genre de répertoire un accès direct aux anciennes mélodies bien souvent oubliées.
  2. Il considère la richesse mélodique et harmonique des musiques pyrénéennes comme le berceau de la polyphonie debussyenne ou ravelienne, ainsi il s'attache à mettre en valeur le patrimoine béarnais par la publication de partitions de chansons en béarnais dont le "Sounque tau plase de canta" en association avec le parolier Jean Abadie du Faget d'Oloron.
Le guide "Mont-Blanc" en 1870

Les guides

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  • Pierre Lanusse : guide attitré de l’Impératrice, il constitua une petite fortune en animant promenades à cheval, excursions et escalades pour l’aristocratie et les personnalités de l’époque. Il fit construire quinze maisons aux Eaux-Bonnes et à Aas dont la villa Bellevue sur la promenade de l’Horizontale. Il était par ailleurs propriétaire de la prairie Alphonse XIII, qui deviendra le rendez-vous des skieurs.
  • Jacques Orteig : Il fut le guide d’Henry Russell[75]. Il se rendit célèbre pour sa connaissance de la montagne et sa fabuleuse endurance. En 1872, il fit le parcours des Eaux-Bonnes à Pau à la moyenne de7 km/h. Pour corser son pari, il était passé par les cols, le sommet du pic du Midi et Gabas. En tout, 18 h de marche ininterrompue par des sentiers d’isard. Un autre Orteig, émigré aux États-Unis, proposera leprix Orteig de 25 000 $ au premier aviateur réalisant un vol sans escale entre New York et Paris, dans un sens ou l'autre. Il le remettra lui-même àCharles Lindbergh.
  • Pierrine Gaston-Sacaze (1797-1893), berger-botaniste, est né au hameau deBagès, au-dessus deBéost, envallée d'Ossau. Son père accepte de l'envoyer à l’école - payante à l'époque - pour apprendre à lire, écrire et compter. Pierrine Gaston devient berger mais se passionne pour les sciences, surtout pour les fleurs qu’il observe en gardant les moutons. Il apprend tout seul le latin, langue dans laquelle sont nommées les plantes. À partir de 1828, il va constituer des herbiers dans lesquels il réunira jusqu'à 2000 plantes. Bientôt sa renommée se répand et les plus illustres botanistes lui écrivent. La riche clientèle des Eaux-Bonnes, dont l’impératrice Eugénie, l’écoute dans des causeries sur les Pyrénées, la flore, mais aussi la chimie, l’astronomie, l’archéologie. On trace même un chemin depuis les Eaux-Bonnes, par Aas jusqu’à Bagès, pour que les curistes puissent aller le voir. Dans l'un des 13 herbiers qu’il avait réalisés se trouve une plante qu’il découvrit et qui porte son nom : legrémil de Gaston, en latinLithospermum Gastonii. À l’âge de 78 ans, il vend à la mairie des Eaux-Bonnes les 13 herbiers et sa collection de roches. On en fait un musée à son nom de son vivant. Au début des années 1920, les volumes de l’herbier sont en partie dispersés. En 2000, 10 volumes conservés par la Ville des Eaux-Bonnes et 2 volumes retrouvés par le Docteur Jean Verdenal ont été déposés auConservatoire botanique pyrénéen deBagnères-de-Bigorre[76].

Nombre de guides gagnaient cependant quatre sous en allant chercher à dos d’homme des pains de glace dans les névés du pic de Ger pour rafraîchir les boissons de la haute société de la station thermale[77].

Des visiteurs célèbres : l'annuaire historique

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Un survol des visiteurs ou habitués de la station donne un aperçu de l'ambiance qui pouvait régner dans la cité thermale durant la seconde moitié duXIXe siècle. Médecins, gens de la haute aristocratie, artistes, hommes politiques ou aventuriers se retrouvaient aux Eaux-Bonnes à la belle saison, certains pour des raisons professionnelles, d'autres pour profiter des bienfaits de la cure, d'autres enfin pour se divertir.

Eugène Delacroix : le peintre profite de son séjour pour réaliser de nombreuses aquarelles. Un de ses carnets de dessins a été acquis par le Louvre en 2004[79].
  • Eugène Delacroix (1798-1863) : peintre, aquarelliste, dessinateur et lithographe français, il est considéré comme chef de file de l'époque romantique. Il fait plusieurs séjours aux Eaux-Bonnes dans les années 1840 pour soigner une affection laryngée. Le peintrePaul Huet l'accompagne en 1845.« La nature ici est très belle, on est jusqu'au cou dans les montagnes et les effets en sont magnifiques. » « Les eaux sont bonnes comme toutes les eaux... Il y a un tel engouement qu'il est de la plus grande difficulté de se loger... On ne voit qu'élégants, beaux dès le matin dans des cravates resplendissantes (…) Ils font ici des bals, des soirées, comme à Paris… J'ai été déjà chassé du plus bel hôtel de l'endroit par le tapage des pianos qui faisaient danser ses dames jusqu'à onze heures du soir ». Et enfin, écrivant àGeorge Sand : « Je m'attendais à une solitude et au lieu de cela je me retrouve dans un guêpier au milieu d'une cohue de gens ». Il ajoute plus loin préférer « les naturels du pays, hommes et femmes dont le costume est charmant, les femmes surtout ». C'est durant son séjour de 1845 qu'il réalise soncarnet des Pyrénées[80].
  • Eugène Devéria (1805-1865) : peintre français, il fut un des chefs de file de l'école romantique. « Il croqua en touches chatoyantes les danses ossaloises » et rencontra Pierrine Gaston-Sacaze dont il réalisa un magnifique portrait[81].
  • Gustave Flaubert (1821-1880) : écrivain français de l'époque romantique, il vient aux Eaux-Bonnes en septembre 1840. Il écrit que la route qui y mène « serpente le long du gave, suspendue au rocher comme un grand lézard blanc »[82].
  • Frédéric-Guillaume IV, roi dePrusse (1795-1861) : prince romantique, il fait une cure aux Eaux-Bonnes dans la première moitié duXIXe siècle.
  • Gaston-Fébus ou Gaston III de Foix (1331-1391) : certains auteurs affirment qu'auXIVe siècle, il faisait d’Aigues-Bonnes un rendez-vous de chasse. Grand batailleur et grand cavalier, c'est un ami des arts et des lettres. En 1382, il tua son unique fils dans un accès de colère.
  • Antoine-Alfred-Agénor, prince de Bidache,duc de Gramont (1795-1856) : diplomate et homme politique français, il fut également nommé ministre des Affaires étrangères avec l'appui de l'impératrice Eugénie. AuXVIe siècle, on nommait « gramontoises » les sources des Eaux-Bonnes du nom de la famille à laquelle elles appartenaient.
  • Jules Grévy (1807-1891) : homme politique français, il fut avocat, commissaire de laSeconde République, député et Président de laTroisième République.
  • Henri II (1519-1559) : roi de France, séjourna selon certains auteurs aux alentours des Eaux-Bonnes.
Henri IV, roi de France et de Navarre : il aurait utilisé les Eaux-Bonnes pour ses discrets rendez-vous amoureux.
Villa Cockade construite par Dornford Yates sur la route d'Aas.
  • Louis-Adolphe Thiers (1797-1877) : homme politique, journaliste et historien français, il fut conseiller d'État, député, ministre de l'Intérieur, de l'Agriculture et du Commerce puis des Affaires étrangères. Il appuya la candidature de Louis-Napoléon à la présidence et fut également plusieurs fois chef de Gouvernement et enfin président de la République. Aux Eaux-Bonnes, il rencontrePierrine Gaston-Sacaze.
  • Dornford Yates (1885-1960): écrivain britannique, il vécut à Pau de 1920 à 1939, une ville dans laquelle il était venu reconstituer, avec une nombreuse communauté britannique, un style de vie aristocratique qui disparaissait progressivement de son pays natal. En 1937, il décide de faire construire une maison sur la route d'Aas, une maison nommée "Cockade" dans le plus pur style cottage anglais. Achevée en 1939, la maison ne sera pas occupée par son propriétaire : Dornford Yates se réfugie en effet en Afrique du Sud jusqu'à la fin de la guerre. Il reconstruisit en Rhodésie une villa exactement similaire à la villa Cockade. À son retour, l'ambiance de la France avait changé. Déçu, il retourne avec sa famille en Afrique du Sud où il finira sa vie. La construction de sa maison des Eaux-Bonnes sera le sujet de l'un de ses romans policiersThe House That Berry Built (Londres 1946)
  • Le maréchalPétain fit un séjour en 1925 avec des officiers anglais.

Nés aux Eaux-Bonnes

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  • Henri Emmanuelli, homme politique français (1945–2017, àAas plus précisément).

Voir aussi

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Bibliographie

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Émissions radiophoniques

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  • Eaux-Bonnes, une station thermale en panne. Podcast[83].

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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Notes et cartes

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  • Notes
  1. Les records sont établis sur la période du au.
  2. Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
    • au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
    • au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
    • au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
  3. Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
  • Cartes
  1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », surremonterletemps.ign.fr(consulté le). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
  2. « Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles », surinfoterre.brgm.fr(consulté le).

Références

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  1. Gentilé sur habitants.fr
  2. Carte IGN sousGéoportail
  3. « Fiche communale d'Eaux-Bonnes », surle système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Aquitaine(consulté le).
  4. « Carte hydrographique d'Eaux-Bonnes » surGéoportail(consulté le 10 août 2021)..
  5. Sandre, « le Valentin ».
  6. a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,‎(DOI 10.4000/cybergeo.23155).
  7. Vincent Dubreuil, « Le changement climatique en France illustré par la classification de Köppen »,La Météorologie,no 116,‎(DOI 10.37053/lameteorologie-2022-0012).
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  11. « Répartition des départements par zone climatique »[PDF], surecologie.gouv.fr(consulté le1er novembre 2025)
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  14. « Station Météo-France « Arbeost_sapc », sur la commune d'Arbéost - fiche de métadonnées. », surdonneespubliques.meteofrance.fr(consulté le).
  15. « La grille communale de densité », surle site de l'Insee,(consulté le).
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  44. a etbCollection manuscrite duXVIe au XVIIIe siècle - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
  45. D'où le nom d'Eaux d'Arquebusades adopté pour les sources.
  46. cité par Pierre de Gorsse
  47. Pierre et Rolande Miquel avec la collaboration du professeurGérard Bonin et deMichael Tazi Klaa,De l'aube romantique à l'aube impressionniste, éditions Somogy, 2011, p. 100-101.
  48. source: site pyrenees-team - Les figures pyrénéennes
  49. Le minéralogiste Des Cloizeaux dans sonmanuel de minéralogie de 1874 décrit pour la première fois, dans la galerie des Eaux-Bonnes, des combinaisons cristallines de calcite de forme triangulaire.[1]
  50. Stéphane Duchateau, Thierry Danneels et Antonin Nicol, « Henry Miégémarque un instituteur naturaliste ossalois atypique », dansPyrénées,no 233, janvier 2008
  51. http://vppyr.free.fr/pages_transversales/voies_lavedan/lavedan_pat03_cauterets.php
  52. archives du journalSud-Ouest
  53. René Maruéjol et Aimé Vielzeuf,Le maquis "Bir Hakeim, Ed. Lacour Nimes
  54. Leguide Joanne de 1894, édité par Hachette, contient unenotice médicale et climatologique, par le Docteur Cazaux qui développe, sur 8 pages très denses, tous les avantages des eaux des Eaux-Bonnes.
  55. Cellule informatique préfecture 64, « Base communale des Pyrénées-Atlantiques - Intercommunalité », surcomdpt.pyrenees-atlantiques.pref.gouv.fr(consulté le).
  56. L'organisation du recensement, surinsee.fr.
  57. Calendrier départemental des recensements, surinsee.fr.
  58. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  59. Fiches Insee - Populations de référence de la commune pour les années2006,2007,2008,2009,2010,2011,2012,2013,2014,2015,2016,2017,2018,2019,2020,2021 et2022.
  60. Conty, Henri A. de (1828-1896).Les Pyrénées occidentales et centrales et le Sud-Ouest de la France, 1899, p 139 et suivantes[2]
  61. En juillet 1855, Felix Mornand, chroniqueur àl'Illustration écrit:À l'époque où nous sommes, il est presque impossible d'y espérer le moindre asile. Il y a un mois, dans un mois, il en était et il en sera autrement.
  62. (Luchon, Barèges, Cauterets, Royat, Eaux-Bonnes, Bagnères-de-Bigorre, Saint-Sauveur, Évian, Thonon)
  63. Jérôme Penez, « Les Réseaux d’investissement dans le thermalisme auXIXe siècle en France », dansSitu n° 4, mars 2004[3]
  64. [4]Les projets ferroviaires et l'électrification de la vallée d'Ossau
  65. abcd eteClichés anciens de ces sites sur la base Mérimée (voir liens externes)
  66. a etbMarie-Line Napias, « VIDEO - L'hôtel des princes aux Eaux-Bonnes s'offre à la visite avant la vente aux enchères »,https://www.francebleu.fr,‎(lire en ligne).
  67. Sur les multiples avatars de la rénovation de l'hôtel, voir l'article deSud-Ouest du 24 octobre 2006 sur le forum Ossau.nethttp://www.ossau.net/ossau/voirsujet_123.htm et du 12 juin 2013http://www.sudouest.fr/2013/06/12/les-princes-en-quenouille-1082711-4113.php
  68. Le Figaro
  69. Urbex 45, « Hôtel des montagnes », sururbex45.wordpress.com,(consulté le).
  70. Les guides Diamant de 1930 assurent que le plateau du Gourzy est accessible à cheval.
  71. nom qui n'a d'ailleurs rien à voir avec le fameux guide homonyme
  72. Comptage réalisé par René Arripe dans son ouvrage intituléJacques Orteig "l'animal" des Eaux-Bonnes
  73. Dans le fond de la vallée, entre Laruns et Gère-Bélesten sera même installé un terrain pour les courses de chevaux.
  74. Source:Philippe Aillery, op cité.
  75. Jacques Orteig
  76. convention de dépôt du 7 juillet 2000
  77. René Arripe, Gourette d’hier à aujourd’hui, 1996.
  78. Klumpke, Anna,Rosa Bonheur; sa vie, son œuvre, Paris,Flammarion,, 391 p.(lire en ligne),p. 203-204.
  79. Cernet de dessin de Delacroix
  80. Marie-Pierre Salé,« Carnet « des Pyrénées », 1845 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sureditions.louvre.fr,(consulté le).
  81. Paul Lafond, « Eugène Devéria et son journal inédit »,L'Artiste, revue de l'art contemporain,‎,p. 367-369(lire en ligne).
  82. Gustave Flaubert,Œuvres complètes de Gustave Flaubert,vol. 10 - Par les champs et par les grèves ; Voyages et carnets de voyages. (Récit d'un voyage aux Pyrénées en 1840), Paris, Société des études littéraires françaises. Éditeur scientifique,, 614 p.(lire en ligne),p. 300.
  83. LSD, la série documentaire. Série: Lieux en déshérence, documentaire d'Olivier Chaumelle, réalisé par François Teste. France Culture, diffusée le 20 mars 2024, 17-18 h,https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/eaux-bonnes-une-station-thermale-en-panne-2162598
v ·m
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Géographie politique des communes des Pyrénées-Atlantiques sous l'Ancien Régime
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