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Eadbald (roi du Kent)

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Eadbald
Illustration.
Pièce frappée sous le règne d'Eadbald.
Titre
Roi de Kent

(24 ans)
PrédécesseurÆthelberht
SuccesseurEorcenberht
Biographie
Date de décès
PèreÆthelberht
MèreBerthe
Conjoint1) sa belle-mère (nom inconnu)
2)Ymme (Emma ?)
EnfantsEormenred
Eorcenberht
Eanswith
Religionpaganisme puischristianisme
Liste des rois du Kent
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Eadbald estroi du Kent de616 à sa mort, le 20 janvier640.

Fils du roiÆthelberht et de la princesse franqueBerthe, Eadbald succède à son père, qui a fait duKent le plus puissant royaume de l'Angleterre anglo-saxonne. Restépaïen alors qu'Æthelberht était devenu le premier roi anglo-saxon à se convertir auchristianisme, Eadbald ne reçoit le baptême qu'un certain temps après son avènement et se sépare de sa première femme à la demande de l'Église. Il se remarie avecEmma, une princesse franque, qui lui donne deux fils,Eormenred etEorcenberht, ainsi qu'une fille,Eanswith.

Sous le règne d'Eadbald, le rayonnement du Kent diminue, mais le royaume reste suffisamment puissant pour conserver son indépendance vis-à-vis d'Edwin deNorthumbrie, notamment grâce au fructueux commerce qu'il pratique avec lesroyaumes francs. Le Kent et la Northumbrie entretiennent de bonnes relations, symbolisées par le mariage d'Edwin avecÆthelburg, la sœur d'Eadbald. Après la mort d'Edwin, en 632 ou 633, Æthelburg retourne dans le Kent, mais elle envoie ses enfants à la cour franque, à l'abri des intrigues d'Eadbald et d'Oswald, le successeur d'Edwin. La dynastie royale du Kent s'unit également à celle d'Est-Anglie à travers le mariage d'Eorcenberht etSeaxburh, fille du roiAnna d'Est-Anglie.

À la mort d'Eadbald, en 640, son fils Eorcenberht lui succède. Il est possible qu'Eormenred ait régné conjointement avec son père ou son frère.

Les sources

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Carte de la Grande-Bretagne montrant le Nord de l'Angleterre dominé par les Angles, le Sud-Ouest par les Saxons, et le Kent et l'île de Wight par les Jutes. Les Celtes occupent encore l'Ouest de l'île et l'Écosse.
L'Angleterre anglo-saxonne au début duVIIe siècle.

L'une des principales sources pour l'histoire du Kent auVIIe siècle est l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais, écrite au début duVIIIe siècle parBède le Vénérable, unmoinebénédictin deNorthumbrie. Bède s'intéresse principalement à la christianisation de l'Angleterre, mais son texte apporte également des informations importantes sur l'histoire politique de la Grande-Bretagne, et en particulier sur les règnes d'Eadbald et de son pèreÆthelberht. L'un des correspondants de Bède est Albinus, abbé dumonastère Saint-Pierre et Saint-Paul de Cantorbéry[1].

L'histoire des enfants d'Eadbald est retracée dans une série de textes réunis par les historiens modernes sous le nom de « légende de sainteMildrith ». Malgré leur caractèrehagiographique, ces textes apportent également des informations d'ordre historique sur lafamille royale du Kent. D'autres sources existent, au premier rang desquelles laChronique anglo-saxonne, une collection d'annales réunies à la fin duIXe siècle dans leroyaume de Wessex, mais aussi des lettres papales, des listes de rois et deschartes. Ces dernières sont des documents légaux qui enregistrent des donations de terres royales à des sujets ou à l'Église. Les chartes du règne d'Eadbald ne sont connues que par des copies ultérieures, les documents originaux ayant été perdus[1].

Contexte : les origines du royaume de Kent

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Article connexe :Colonisation de la Grande-Bretagne par les Anglo-Saxons.

L'installation dans le Kent de peuples continentaux, principalement desJutes, s'achève vers la fin duVIe siècle[2].Æthelberht, le père d'Eadbald, monte probablement sur le trône en 589 ou 590, mais la chronologie de sa vie est difficile à établir[3]. À sa mort, en 616, le Kent est un royaume particulièrement puissant, notamment grâce aux relations commerciales qu'il entretient avec l'Europe continentale[4]. Le pouvoir d'Æthelberht est tel que Bède affirme qu'il exerce unimperium sur les autres rois anglo-saxons[5].

Bien que l'île ait été partiellement christianisée à l'époque romaine, lesAnglo-Saxons sont toujourspaïens à la fin duVIe siècle. En597, le papeGrégoire le Grand envoie unemission dirigée parAugustin pour les convertir au christianisme. Augustin s'installe dans l'Est du Kent et réussit rapidement à convertir Æthelberht, qui lui donne des terres àCantorbéry. Deux autres rois,Sæberht d'Essex etRædwald d'Est-Anglie, reçoivent eux aussi le baptême sous l'influence d'Æthelberht[6],[7].

Les listes de rois donnent l'impression que le Kent était gouverné par une succession ininterrompue de souverains uniques, mais l'existence d'une royauté partagée est bien documentée ailleurs en Angleterre, ainsi que dans le Kent même à partir de la fin duVIIe siècle, où l'on trouve des rois du Kent occidental autour deRochester et des rois du Kent oriental autour de Cantorbéry, les premiers étant généralement soumis aux seconds. Aucun texte ne permet d'affirmer que cette pratique est en usage à l'époque d'Æthelberht et Eadbald, mais les découvertes archéologiques faites dans les deux régions sont suffisamment distinctes pour suggérer que les Anglo-Saxons se sont d'abord établis dans le Kent oriental, où l'on trouve des objets d'influence jute et franque, tandis que le Kent occidental constitue une conquête ultérieure qui aurait néanmoins conservé un statut politique et une identité distincte, comme en témoignent ses productions de caractère saxon. Cette situation politique expliquerait pourquoi le Kent a très rapidement bénéficié de deux évêchés distincts après l'arrivée des missionnaires chrétiens, l'un àRochester et l'autre àCantorbéry, ce qui ne s'est produit dans aucun autre royaume anglo-saxon[8].

Ancêtres et famille proche

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D'après Bède, la lignée des rois du Kent est issue des frèresHengist et Horsa, qui auraient débarqué en Angleterre au milieu duVe siècle, mais ils sont considérés comme des personnages mythiques par les historiens actuels[9]. Le père d'Æthelberht,Eormenric, apparaît dans les généalogies royales du Kent et les historiens ne mettent en doute ni son existence ni le fait qu'il ait régné sur le Kent[10]. Æthelberht s'est marié deux fois, mais sa seconde épouse (dont on ignore le nom) ne peut pas être la mère d'Eadbald, car ce dernier l'épouse après la mort de son père, à la consternation de l'Église[11]. Il en découle que la mère d'Eadbald est probablementBerthe, première épouse d'Æthelberht et fille duroi franc de ParisCaribert Ier[12].

Eadbald a une sœur,Æthelburh, qui est probablement la fille de Berthe. Elle épouse le roiEdwin deNorthumbrie, l'un des monarques anglais majeurs duVIIe siècle. La fratrie d'Eadbald comprend peut-être également un frère : une lettre du papeBoniface III adressée àJuste,archevêque de Cantorbéry entre 619 et 625, mentionne un roiAduluald qui semble distinct deAudubald (Eadbald). CetAduluald (Æthelwald) pourrait être un frère d'Eadbald qui règnerait sur le Kent occidental sous l'autorité d'Eadbald[13], à moins qu'il ne s'agisse que d'une erreur de scribe et queAduluald réfère également à Eadbald[14].

Selon les textes de la « légende de sainte Mildrith », l'archevêqueLaurent aurait persuadé Eadbald de répudier sa première épouse pour se remarier avecYmme ou Emma, une femme issue de ladynastie mérovingienne[15]. Des indices chronologiques et onomastiques suggèrent qu'elle pourrait être la fille du roiClotaire II[16] ou peut-être plutôt dumaire du palais de NeustrieErchinoald[12],[17].

Eadbald et Ymme ont une fille,Eanswith, fondatrice de l'abbaye de Folkestone, et deux fils,Eorcenberht etEormenred. D'après la « légende de sainte Mildrith », ce dernier est l'aîné des deux et aurait détenu le titre deregulus, régnant peut-être aux côtés de son père et sous son autorité. Il pourrait être mort avant Eadbald, laissant Eorcenberht hériter du trône[17],[18]. Un troisième fils nommé Ecgfrith apparaît sur l'une des chartes d'Eadbald, mais il s'agit en réalité d'un faux, probablement rédigé auXIe siècle[19],[20],[21].

Arbre généalogique d'Eadbald.
Arbre généalogique d'Eadbald.

L'avènement d'Eadbald et la réaction païenne

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Æthelberht meurt le 24 février616 et Eadbald lui succède. Bien que son père se soit converti au christianisme vers 600, lui-même est resté païen. Après la mort de son père, il épouse sa veuve, qui est elle aussi probablement païenne. Même si les mariages entre belle-mère et beau-fils ne sont pas strictement interdits par l'Église, ces noces sont considérées comme une preuve des convictions païennes du roi[5],[11].

Bède décrit le rejet du christianisme de la part d'Eadbald comme un« grave revers » pour l'expansion de l'Église. C'est vers cette même période que meurt le roi d'EssexSæberht, converti sous l'influence d'Æthelberht. Ses fils chassent alors l'évêque de LondresMellitus du royaume[5], probablement avec la bénédiction d'Eadbald[22]. Bède poursuit en décrivant les« crises fréquentes de folie » qui frappent Eadbald pour le punir de son paganisme, ainsi que sa possession par un« esprit démoniaque », possible allusion à des crises d'épilepsie[5],[23]. Le roi se laisse finalement convaincre de répudier sa femme et d'embrasser le christianisme[5]. La seconde femme d'Eadbald,Ymme, est franque[17], et il est probable que la conversion du roi soit en grande partie liée aux relations diplomatiques et commerciales entre le Kent et les Francs chrétiens. Les missionnaires présents à Cantorbéry bénéficiaient vraisemblablement d'un important soutien franc[24],[25].

Les fouilles menées dans deux tombes anglo-saxonnes desVIe et VIIe siècles ducimetière de Finglesham ont révélé un pendentif de bronze et une boucle aux motifs d'entrelacs clairement symboliques du culte du dieuWoden. Ces bijoux datent probablement de cette période de réaction païenne[26].

La chronologie de Bède

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Bède offre un récit très détaillé des événements du début du règne d'Eadbald, de son avènement à sa conversion au christianisme :

  • 24 février 616 : mort d'Æthelberht et avènement d'Eadbald[5].
  • 616 : Eadbald conduit une réaction païenne contre le christianisme. Il épouse sa belle-mère, en violation des canons de l'Église, et refuse le baptême. Vers cette même date, l'évêque de Londres Mellitus est chassé par les fils du défunt roiSæberht d'Essex et se réfugie dans le Kent[5].
  • 616 : Mellitus quitte la Grande-Bretagne pour se réfugier sur le continent aux côtés de l'évêque de Rochester Juste[5].
  • 616/617 : l'archevêque de Cantorbéry Laurent envisage de suivre Mellitus et Juste sur le continent, mais il en est dissuadé par un rêve oùsaint Pierre le fouette. Le lendemain matin, il montre les cicatrices laissées par cette épreuve à Eadbald, qui se convertit sur-le-champ[27].
  • 617 : Juste et Mellitus reviennent ensemble en Grande-Bretagne,« un an après leur départ ». Juste est rétabli à Rochester[5].
  • v. 619 : mort de l'archevêque Laurent. Mellitus lui succède[28].
  • entre 619 et 624 : Eadbald fonde une église qui est consacrée par Mellitus[27].
  • 24 avril 624 : mort de Mellitus. Juste lui succède comme archevêque de Cantorbéry[28].
  • 624 : le papeBoniface V écrit à Juste pour lui dire qu'il a appris la conversion du roi dans les lettres du roiAduluald. Il lui envoie sonpallium, en précisant qu'il ne doit servir qu'à la célébration des « Saints Mystères »[29].
  • vers 625 : le roi païen Edwin de Northumbrie demande la main d'Æthelburg, la sœur d'Eadbald. Eadbald accepte, mais exige qu'il la laisse pratiquer sa religion et lui demande d'envisager le baptême pour lui-même[30].
  • 21 juillet 625 : Juste sacrePaulinévêque d'York[30].
  • juillet 625 ou plus tard la même année : Edwin accepte les conditions et Æthelburg se rend en Northumbrie, accompagnée de Paulin[30].
  • Pâques 626 : Æthelburg accouche d'une fille nomméeEanflæd[30].
  • 626 : Edwin mène une campagne militaire couronnée de succès contre lesSaxons de l'Ouest[30]. Vers cette même date, Boniface V écrit à Edwin et à Æthelburg, pressant le premier de se baptiser sur le modèle d'Eadbald et encourageant la seconde à s'efforcer de convaincre son mari. La lettre adressée à Æthelburg indique que le pape n'a appris que peu de temps auparavant la conversion d'Eadbald[31].

Une chronologie alternative

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Le récit de Bède est généralement accepté par les historiens, mais D. P. Kirby remet en question sa chronologie. La lettre de Boniface V à Æthelburg laisse clairement sous-entendre que la conversion d'Eadbald est récente, et il est difficilement envisageable que le pape n'ait pas été mis au courant de ce développement plus tôt. Kirby en conclut que le roi n'a pas été converti par Laurent, mais par Juste : le récit de la flagellation miraculeuse de Laurent serait une invention hagiographique postérieure due à la plume d'un moine de Cantorbéry. D'après lui, la conversion d'Eadbald ne peut avoir eu lieu qu'entre 621 et avril 624, date à laquelle Mellitus consacre une église construite par le roi[32].

Une théorie veut que le roiAduluald mentionné dans la lettre papale à Juste soit un Æthelwald distinct d'Eadbald, qui aurait pu régner sur le Kent occidental. Dans ce cas, on peut imaginer que Laurent ait converti Eadbald et que Juste ait converti Æthelwald[33]. Par ailleurs, ce n'est pas parce que Boniface V envoie un pallium à Juste que ce dernier est déjà archevêque, ce que les limitations au port du vêtement tendraient à confirmer, si ce n'est que le pape adresse les mêmes limitations dans une lettre adressée à Augustin, dont le statut archiépiscopal n'est pas en doute. Une autre théorie considère que Bède a mélangé le contenu de deux lettres distinctes, l'une félicitant Juste pour la conversion d'Eadbald et l'autre accompagnant son pallium, mais cette théorie repose sur des arguments linguistiques qui ne sont pas réellement concluants[34].

La lettre à Æthelburg implique clairement qu'elle était déjà mariée lorsque la nouvelle de la conversion d'Eadbald est arrivée à Rome, ce qui n'est pas cohérent avec la date donnée par Bède pour cette conversion. Cette contradiction pourrait être résolue en déplaçant le mariage d'Æthelburg plusieurs années auparavant et en postulant qu'elle n'aurait quitté le Kent pour rejoindre son époux qu'en 625. La lettre de Boniface V laisse néanmoins entendre qu'elle se trouve bel et bien aux côtés de son mari. Il semble également que les lettres au couple royal ont été rédigées avant celle adressée à Juste, et non le contraire, comme le veut Bède : dans les premières, le pape affirme avoir appris la conversion du roi par des messagers, alors que dans la seconde, il affirme tenir cette nouvelle du roi lui-même[14].

Déplacer la date des noces d'Edwin et Æthelburg avant le baptême d'Eadbald rend également suspecte toute la partie de l'histoire de Bède décrivant les conditions posées par le roi au mariage de sa sœur. Ces conditions pourraient avoir été posées par l'Église, ce qui impliquerait que la conversion d'Æthelburg a eu lieu avant celle de son frère. Le sacre de Paulin vient également compliquer la chronologie : il n'a pas pu avoir lieu avant 625, soit après toutes les dates possibles pour le mariage d'Æthelburg, même les plus tardives. Il reste néanmoins possible qu'il se soit rendu en Northumbrie avant de devenir évêque[14].

À la lumière de ces considérations, une chronologie alternative pourrait être la suivante :

Cette chronologie allonge significativement la durée de la réaction païenne, qui passe d'une année dans le récit de Bède à sept ou huit ans. Cela représente un recul prolongé de l'Église après la mort d'Æthelberht[24].

Relations avec les autres royaumes anglo-saxons

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L'influence du Kent sur les autres royaumes anglo-saxons n'est pas aussi importante sous le règne d'Eadbald qu'à l'époque d'Æthelberht. Il est significatif qu'il ne puisse pas rétablir Mellitus sur le siège épiscopal de Londres : selon Bède, son autorité sur l'Essex« n'était pas aussi forte que celle de son père »[27]. Le Kent conserve néanmoins un prestige suffisant pour qu'un mariage avec une parente d'Eadbald reste diplomatiquement intéressant pour Edwin de Northumbrie, qui cherche probablement aussi à établir des liens commerciaux avec le continent[35]. Ce mariage n'est pas moins important pour Eadbald : ce pourrait être la raison pour laquelle la prédominance d'Edwin ne s'étend pas sur le Kent[36],[37].

La localisation de l'unique archevêché de Grande-Bretagne à Cantorbéry constitue probablement un autre atout pour Eadbald. Edwin est particulièrement conscient du statut métropolitain de Cantorbéry et envisage de faire d'York un archevêché, dont Paulin deviendrait le premier titulaire[38]. En fin de compte, Paulin retourne dans le Kent après la mort d'Edwin, en 632 ou 633, et York n'est érigée en archevêché qu'un siècle plus tard[39],[40]. Les bonnes relations entre le Kent et la Northumbrie semblent s'être maintenues sous le règne des successeurs d'Edwin,Oswald (r. 632/633-642) etOswiu (r. 642-670), ce dernier épousant même une nièce d'Eadbald,Eanflæd[41].

Plusieurs des parents proches d'Eadbald sont impliqués dans des mariages diplomatiques. Son fils Eorcenberht épouseSeaxburh, la fille du roiAnna d'Est-Anglie, et leur filleEormenhild épouseWulfhere deMercie, l'un des rois les plus puissants de son temps.Eanflæd, nièce d'Eadbald, épouse Oswiu, le dernier des rois northumbriens à exercer leurimperium sur le Sud de l'Angleterre d'après Bède.Eafe, petite-fille d'Eadbald, épouseMerewalh, roi desMagonsæte[42].

Relations commerciales et diplomatiques avec les Francs

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Photo d'une pièce de monnaie aux bords très usés, frappée d'une croix entourée de caractères difficilement lisibles.
Revers d'une pièce frappée sous Eadbald.

L'existence d'un monopole royal sur le commerce kentique est avérée à la fin duVIIe siècle, mais il est difficile d'en déterminer le point d'origine. L'archéologie suggère que cette mainmise est antérieure à l'apparition des premières sources écrites. C'est peut-être Æthelberht, le père d'Eadbald, qui prend les rênes du commerce à l'aristocratie. Grâce au commerce avec le continent, le Kent bénéficie d'un accès à des marchandises de luxe, ce qui constitue un avantage certain vis-à-vis des autres royaumes anglo-saxons, sans parler des revenus engendrés par ses exportations[43]. Le Kent exporte du verre et des bijoux de l'autre côté de la Manche : on a retrouvé des objets kentiques jusqu'à l'embouchure de laLoire. Il existe sans doute également uncommerce d'esclaves florissant entre les deux royaumes. L'afflux économique issu de ce commerce constitue vraisemblablement l'une des bases de la puissance du Kent, même si cette dernière connaît un léger déclin sous le règne d'Eadbald[4].

C'est probablement sous le règne d'Æthelberht que les premières pièces de monnaie frappées dans le Kent apparaissent. Ce sont de petites pièces d'or, parfois appelées à tort « thrymsas » par les numismates, qui correspondent sans doute auxscillingas (shillings) mentionnés dans son code de lois[44]. On n'en connaît aucune qui porte le nom d'Æthelberht, mais quelques-unes portent celui d'Eadbald, dont une frappée àLondres qui porte l'inscription « AVDVARLD ». Il est possible que les rois n'aient pas eu le monopole de la production monétaire à cette époque[45].

Les relations avec les Francs ne se limitent pas au commerce et aux mariages des rois Æthelberht et Eadbald avec des princesses franques. La petite-fille d'Eadbald, Eorcengota, devient moniale à l'abbaye de Faremoutiers, et son arrière-petite-filleMildrith est religieuse àChelles. À la mort d'Edwin, sa veuve Æthelburg s'enfuit par la mer jusqu'à la cour d'Eadbald, mais (signe supplémentaire des liens entre le Kent et les Francs) elle préfère envoyer ses jeunes enfants à la cour du roi des FrancsDagobert, pour les mettre à l'abri des intrigues d'Eadbald et d'Oswald de Northumbrie[25],[39],[46].

Mort et succession

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Image montrant au second plan quatre tombes de rois de Kent, dont celle d'Eadbald
Tombes de quatre rois de Kent à l'abbaye Saint-Augustin de Cantorbéry. Celle d'Eadbald est la plus à gauche.

Eadbald meurt en 640 et c'est son fils cadetEorcenberht qui lui succède, selon la « légende de sainte Mildrith ». Il est néanmoins possible que son fils aînéEormenred ait régné sous l'autorité d'Eorcenberht ou bien comme son égal[17]. Certaines versions de la « légende » ne lui attribuent pas de titre royal, ce qui constitue peut-être une tentative de nier les droits sur le trône de ses héritiers[47].

Références

[modifier |modifier le code]
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  47. Kirby 2000,p. 37.

Bibliographie

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Sources primaires

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Sources secondaires

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Liens externes

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v ·m
Origines
VIIe siècle
VIIIe siècle
IXe siècle
Voir aussi lescomtes de Kent.
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