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ECM (label)

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ECM
Description de l'image ECM Records.svg.
Données clés
Fondation1969
DistributeurUniversal Music Group
GenreJazz,musique classique,world music,musique contemporaine
Pays d'origineDrapeau de l'AllemagneAllemagne
SiègeMunich
Site webwww.ecmrecords.com

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ECM (acronyme pourEdition of Contemporary Music), également appeléECM Records, est unlabel discographiqueallemand dejazz,musique classique,world music etmusique contemporaine, basé àGräfelfing, dans la banlieue deMunich.

Le label est fondé par l'entrepreneur Karl Egger, lecontrebassisteManfred Eicher et le discographe Manfred Scheffner à Munich en 1969 et s'est rapidement imposé comme une maison de disques avec une direction musicale originale, voire visionnaire. Son influence a durablement marqué la production du jazz, en renforçant la visibilité d'un « jazz européen ». Le label a été la cible de critiques de la part de certains amateurs et critiques de jazz[1], trouvant les productions ECM dépourvues deswing, aseptisées, froides et monochromes, voire monotones. ECM a aussi diversifié sa production en s'intéressant à lamusique classique, à lamusique contemporaine et auxmusiques du monde, en lançant les sorties d'ECM New Series consacrées aux musiques hors jazz.

Depuis1969, ECM compte plus d'un millier d'albums[2].

Histoire

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Arvo Pärt, compositeur contemporain emblématique d'ECM New Series.

ECM est fondé par Karl Egger,Manfred Eicher et Manfred Scheffner àMunich en1969[3],[1]. Eicher est un musicien : il a été contrebassiste dans l'Orchestre philharmonique de Berlin, et possède une expérience dufree jazz acquise dans le trio de Joe Viera[4] et de Bob Degen[5]. Il a aussi déjà travaillé en tant qu'assistant de production pour plusieurslabels discographiques, notamment JaPo (Jazz by Post) fondé par Manfred Scheffner, Calig, et Deutsche Grammophon[6]. C'est aussi en1969 et en Allemagne que sera créé un autre label de jazz important,Free Music Production, par les tenants d'un free jazz radical. Ce sont les deux labels qui ont eu le plus d'influence sur la musique improvisée européenne[7]. Les deux labels produiront parfois les mêmes musiciens, FMP avec une orientation radicale marquée parCecil Taylor, une approche parfois appelée « kaputt play »[5], alors qu'ECM est de tendance plus poétique, influencée parPaul Bley[7], comprenant plus« d'ombres et lumières, de délicatesse et d'énergie »[8].

Les premières productions d'ECM sont consacrées à différentes facettes du free jazz. C'est une période extrêmement créatrice musicalement pour ce mouvement, et Eicher est particulièrement marqué par la poésie des créations dePaul Bley,Albert Ayler,Don Cherry, mais aussi parEvan Parker etDerek Bailey. C'est Karl Egger qui suggère d'enregistrer les musiciens américains émigrés à Munich pour cause de domination durock aux États-Unis. Le premier disque d'ECM est donc un disque du pianiste américainMal Waldron, enregistré le, qui n'est produit qu'à500 exemplaires à l'époque, mais qui finira par atteindre les 14 300 exemplaires vendus en1981[9].

Au début desannées 1970, ECM va produire des albums importants, désormais considérés comme visionnaires ou particulièrement marquants, comme leConference of the Birds deDave Holland[10], leParis Concert, de Circle, le groupe d'Anthony Braxton[11]. En, àOslo, le saxophoniste norvégienJan Garbarek enregistre son premier disque pour ECM,Afric Pepperbird, la septième production d'ECM. Ce premier disque éveille fortement l'intérêt des critiques. En France,Alain Gerber, déclare :« Quelque chose est en train de se produire qui obligera bientôt à d'importantes reconsidérations et à une totalisation nouvelle du savoir sur le jazz »[12]. Gérard Noel deJazz Hot souligne les qualités rythmiques de l'album, tandis que tous les critiques s'accordent sur la qualité du son : clair frais, transparent[13],[14]. Le mensuel allemandJazz Podium le déclare album du mois en.Afric Pepperbird est considéré comme un tournant dans le développement d'ECM, en définissant l'orientation esthétique du label[15]. C'est ce disque qui sera envoyé àKeith Jarrett par Manfred Eicher pour montrer la qualité et la direction de la musique produite[15]. La collaboration entre Garbarek et ECM sera particulièrement féconde, le saxophoniste enregistrera tous ses albums pour ECM, et en devient un symbole[16]. Jan Garbarek en est aussi une locomotive financière, avec notamment sa collaboration en 1993 avec leHilliard Ensemble, pour l'albumOfficium, qui se vend à plus d'un million d'exemplaires[17].

En1971, ECM produit le premier récital en piano solo deKeith Jarrett,Facing You, c'est le début d'une longue collaboration avec le pianiste, qui devient l'artiste phare du label[18]. En1975, c'est leKöln Concert, piano solo de Keith Jarrett, qui remporte un succès commercial considérable, et assure la pérennité économique d'ECM. C'est la meilleure vente du label, avec plus de 4 millions d'exemplaires vendus[19]. En1978, Manfred Eicher fait appel au journaliste et chroniqueur de jazz britannique Steve Lake pour l'aider dans la production. Celui-ci s'occupe tout d'abord de Japo, puis intervient directement dans les productions d'ECM. Lake et Eicher se sont rencontrés à Berlin en1973 lors du festival Total Music Meeting organisé par le labelFMP, et partagent un même intérêt pour le free jazz. Steve Lake, tout en proposant quelques productions plus personnelles, restera très proche des orientations esthétiques définies par Manfred Eicher pour ECM[20].

En1984, ECM officialise son intérêt pour les musiques autres que le jazz avec la création des ECM New Series, essentiellement consacrées à lamusique contemporaine et lamusique classique. ECM avait déjà produit de la musique contemporaine auparavant, notammentSteve Reich, mais décide d'intensifier sa production dans ce domaine, notamment avec la musique d'Arvo Pärt, mais explore aussi lamusique ancienne, et dans une moindre mesure lamusique de la période classique et lamusique romantique.

Société

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ECM est unlabel discographique indépendant, bien qu'il ait reçu plusieurs offres sérieuses de rachat par desmajors, mais a toujours refusé, préférant garder sa liberté éditoriale[21]. En 2008, le label emploie environ une dizaine de personnes, et n'occupe que quelques bureaux au-dessus d'un centre commercial àGräfelfing, dans la banlieue deMunich. ECM produit environ50 albums par an, et a produit environ 1000 albums depuis sa création[6]. La distribution est assurée parUniversal Music Group. Originalité du label, les artistes ne sont pas souscontrat, chaque disque est le résultat d'une entente entre les souhaits de l'artiste et la vision du producteur[6].

Sous l'impulsion deManfred Eicher, ECM privilégie avant tout l'intérêt musical et le respect des artistes à toute considération commerciale[22],[23]. S'inspirant à ses débuts de la musique classique, Eicher s'implique particulièrement dans la qualité sonore des enregistrements, l'esthétique des pochettes, et d'une manière générale, le soin accordé à la production. Les musiciens et lesingénieurs s'accordent pour lui reconnaître une excellente compréhension et intuition musicale, ainsi qu'une grande implication en faveur de la musique[24],[25].

Caractéristiques

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Style musical

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ECM se distingue dès ses premières productions par un son différent des productions habituelles dejazz. Le sens de l'espace, la clarté du son sont particulièrement mis en valeur, ainsi que la précision du rendu des instruments. Le résultat évoque « plus la salle de concert classique qu'un petit club de jazz enfumé »[26]

Portant« une attention fanatique aux détails »[27],Manfred Eicher est un producteur méticuleux, et souhaite s'approcher de la qualité de son obtenue dans la musique classique, en se servant de son expérience acquise chezDeutsche Grammophon. Eicher est critique de la production dans le jazz de l'époque, trouvant que certains enregistrements sonnent « horrible, comme s'ils avaient été enregistrés sous l'eau »[28], souhaite mieux respecter la dynamique des instruments, et entendre chaque instrument dans ses nuances et ses couleurs[29]. Il s'entoure d'excellentsingénieurs du son, comme Martin Wieland au Tonstudio Bauer àLouisbourg et surtoutJan Erik Kongshaug àOslo (Arne Bendiksen Studio, Talent Studios, Rainbow Studios), qui sont capables de fournir à Eicher une grande qualité d'enregistrement et de compréhension musicale[30]. Eicher lui-même est réputé pour sa connaissance des micros, son intuition dans leur placement, et le maniement de laconsole de mixage[6]. D'autres ingénieurs de renom participent aux enregistrements ECM tels que James Farber à New York, Gérard De Haro en France.

Le terme de « son ECM » est parfois utilisé pour qualifier à la fois la prise de son et, par extension, l'esthétique du label. Certains musiciens ayant enregistrés pour le label reconnaissent une spécificité ECM qui consiste en une capacité à suspendre la mélodie à travers le son pourMarilyn Crispell[24] et à faire sonner le piano comme personne pourFrançois Couturier[24]. Pour d'autres, il n'y a pas vraiment de « son ECM », compte tenu de la grande diversité stylistique du catalogue, des studios d'enregistrements et des ingénieurs (Susanne Abbuehl,Jan Garbarek)[24], c'est simplement la qualité d'écoute, le choix des studios et des ingénieurs, en résumé le soin accordé à la production par Manfred Eicher (Enrico Rava,Evan Parker,Manu Katché,John Abercrombie)[24]. Ce supposé « son ECM » sera même utilisé un temps comme slogan par ECM, « ECM le plus beau son après le silence » (« The Most beautiful Sound Next To Silence »)[1]. Toutefois, malgré le soin apporté au son et à la démarche musicale, les sessions d'enregistrement sont relativement courtes avec 2 à 3 jours d'enregistrements et 1 à 2 jours de mixage par album[31].

Acclamée au départ, la sonorité claire et transparente du label devient vite l'objet de critiques la qualifiant de « climats lénifiants, sonorités de hall de gare »[4]. L'utilisation intensive de laréverbération est particulièrement critiquée[31],[4]. Jan Erik Kongshaug remarque pourtant que « ces enregistrements des années 1970 sonnent souvent très secs par rapport à la norme actuelle »[31].

Esthétique

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Le terme d'« esthétique ECM » est parfois utilisé par les journalistes ou même les musiciens pour qualifier un certain axe des productions ECM. À la clarté du son s'ajoute parfois en effet un parti-pris esthétique, qui met l'accent sur des climats intimistes, des tempi modérés ou lents, des œuvres de piano ou guitare solo,duos,trios, musique pour cordes, ou formation sans batterie. Les productions ECM sont pour ces raisons parfois qualifiées de « jazz de chambre ».

Les climats que génèrent ces musiques sont parfois perçus comme assez éloignés du jazz, en particulier du jazz américainmainstream, et plus proche d'un courant européen, influencé par lamusique classique et lamusique contemporaine. En réalité, le catalogue ECM est loin d'être uniforme, et nombres d'albums ne correspondent pas à cette description, par exemple les disques de l'ensemble électro-acoustique d'Evan Parker, les expérimentations électroniques deNils Petter Molvær, ou le trio standard deJarrett-Peacock-DeJohnette, très ancré dans la tradition américaine du jazz.

Influences

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Stavkirke de Hopperstad, dans le Sud de laNorvège.
Vanylvsfjord,Norvège.

LeNord, ou plutôt « l'idée du nord », d'après Michael Tucker[32], joue un rôle non négligeable chez ECM. L'origine des artistes est révélatrice, la proportion de musiciens depays nordiques ou d'Europe du Nord est très élevée[26] :Jan Garbarek,Edward Vesala,Arild Andersen,Anders Jormin,Nils Petter Molvær,Bobo Stenson,Tomasz Stańko,Terje Rypdal,Ketil Bjørnstad,Lena Willemark,Tord Gustavsenetc. Le studio d'enregistrement le plus utilisé par ECM est situé àOslo (successivement Arne Bendiksen Studio, Talent Studios, Rainbow Studios), et l'ingénieur du son norvégienJan Erik Kongshaug est devenu emblématique des productions ECM.

Au niveau musical, Garbarek est l'un des premiers jazzman, suivant les conseils deDon Cherry, à incorporer des éléments de folklores scandinave dans sa musique[33]. Par exemple, en1975, dans l'albumDansere, Garbarek etBobo Stenson enregistrent une chanson traditionnelle norvégienne de Thorvald Tronsgård. De nombreux autres chants traditionnels seront repris par Garbarek, qui s'inspire aussi des textes du poètesuédoisTomas Tranströmer, lui-même influencé par les paysages scandinaves. Garbarek collabore aussi avec des artistes traditionnels, commeMari Boine.

Toutefois, il existe aussi une influence plus générale de la Scandinavie, ce que Tucker appelle « l'idée du Nord », sur les productions ECM[32].Manfred Eicher a reconnu à plusieurs reprises[32],[34] être en admiration devant la lumière présente dans les pays d'Europe du Nord, et son attirance pour ces pays, tant au niveau de la nature que de la culture (en particulier, les films d'Andreï Tarkovski etCarl Theodor Dreyer, les livres deGunnar Ekelöf, ou les tableaux d'Edvard Munch ont pu influencer les productions de Manfred Eicher)[32],[35].

Tucker note que l'influence nordique ne se limite pas à la simple évocation de paysages romantiques, mais aussi à l'héritage culturel et spirituel des penseurs scandinaves[32]. Cette inspiration nordique se retrouve dans de nombreuses productions ECM, telles queNorthbound deIro Haarla,Different Rivers deTrygve Seim, ouSofienberg Variations deChristian Wallumrød[32].

L'influence du nord dans les albums ECM est souvent mise en avant par les journalistes et critiques musicaux. Le sens de l'espace, les qualités mélodiques et évocatrices de la musique sont reliés aux grands espaces scandinaves et auxfjords norvégiens[33]. Cette influence est aussi parfois utilisée de manière critique pour souligner la froideur, une ambiance glaciale ou monotone[36]. Ces comparaisons souvent systématiques agacent parfois les musiciens, commeEberhard Weber, pour qui l'utilisation de superlatifs à tendance nordique pour décrire la musique deJan Garbarek ou la sienne, n'est pas justifiée[37].

Mélange des genres

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ECM est un label éclectique, allant du jazz marqué par la tradition américaine comme lequintette deDave Holland, aux expérimentations d'Evan Parker, en passant par le saxophone de Jan Garbarek et l'oud d'Anouar Brahem explorant le mélange entre jazz etworld music, ou encore lamusique ancienne (Pérotin,John Dowland) oucontemporaine (Luciano Berio,Arvo Pärt,Steve Reich). La maison de disques échappe à toute classification simple, avec des productions plus exotiques, comme les premières expérimentations électroniques deNils Petter Molvær,Bugge Wesseltoft,Arve Henriksen, et l'association d'ECM avec le labelRune Grammofon, ou encore les expériences vocales inclassables deMeredith Monk. Toute une frange de world music de qualité s'exprime sur le label avec lemulti-instrumentiste solitaireStephan Micus, les expérimentations variées des oudistesRabih Abou-Khalil etAnouar Brahem, l'ethno-jazz d'Oregon, d'Egberto Gismonti, deTrilok Gurtu, d'Ed Blackwell, deDon Cherry, deCodona, deDavid Darling, d'Eléni Karaïndrou, de Steve Eliovson, deL. Shankar, deCharlie Mariano, deRalph Towner, deDino Saluzzi, deDavid Liebman, deCollin Walcott.

ECM fait se rencontrer musiques et musiciens de culture et d'époques différentes, et de bousculer ainsi les approches musicales habituelles, particulièrement enmusique classique[38],[39]. Letrio Mediæval mélange messe polyphonique duXIVe et compositions contemporaines dans le même programme[38].

Plus caractéristique, ECM a produit de nombreux travaux à la frontière entre jazz et musique classique (ce que l'on appelle en anglais ducrossover). Dans ces expérimentations, l'improvisation et les instruments modernes s'invitent dans des pièces écrites de musique ancienne, par des musiciens classiques et de jazz. Cette orientation provient directement de la motivation deManfred Eicher d'explorer des territoires nouveaux et de ses choix artistiques[38]. La plus célèbre expérimentation de ce type est la collaboration entreJan Garbarek et leHilliard Ensemble, où les improvisations du saxophone se mêlent à des œuvresa cappella duXIIe au XVIe siècle chantées par le Hilliard. Le projet de John Potter d'interprétations de chansons deJohn Dowland est un autre exemple, où le traditionnel accompagnement deluth est enrichi du violon baroque de Maya Homburger, et des instruments modernes deJohn Surman etBarry Guy[38]. D'autres musiciens enregistrant pour ECM, Christoph Poppen, Stephen Stubbs,Gavin Bryars,Anja Lechner, sont à la frontière entremusique classique,musique improvisée etjazz.

Cette approche non dogmatique de la musique ancienne a soulevé des protestations de la part du monde de la musique classique[39], avec parfois l'accusation de favoriser une orientation commerciale[40].

Graphisme

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ECM se distingue par le graphisme de sespochettes d'albums, qui contribue fortement à son identité et à son succès[41]. Ledesign de Barbara Wojirsch, avec un graphisme minimaliste, épuré, et souvent abstrait, transpose visuellement l'identité musicale du label[42]. Présente dès les débuts d'ECM, Barbara Wojirsch, ainsi que lephotographe Dieter Rehm, ont contribué pendant plus de vingt ans à l'élaboration du style graphique d'ECM. Ce style est une innovation pour l'époque (les années 1970) excluant en particulier la traditionnelle photo de l'artiste en couverture[43].

Depuis1997 et le départ à la retraite de Wojirsch, ECM fait appel aupeintre suisse Mayo Bucher ainsi qu'à l'artiste tchèque Jan Jedlička, et de plus en plus à la photographie[42], puisant dans le travail de nombreux photographes (Jim Bengston, Roberto Masotti, Gérald Minkoff, Christoph Eggen...). La grande majorité de ces photographies sont en noir et blanc, ou monochrome, avec une typographie austère et quasi uniforme sur l'ensemble des albums[42],[43]. L'utilisation des photographies jusque dans les années 1990 est essentiellement descriptive, voire illustrative du titre de l'album (par ex. :Paths, Prints deJan Garbarek). Les photographies sont depuis utilisées de manière plus variée, en mettant en avant une scène d'une beauté particulière, souvent énigmatique, et qui ne possède pas d'interprétation immédiate[42] (par ex.Surrogate Cities deHeiner Goebbels)[44].

Catalogue

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Jazz

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Jan Garbarek une figure emblématique du label ECM.

L'une des figures emblématiques du catalogue ECM est sans douteJan Garbarek. Par sa proximité avecManfred Eicher, Garbarek symbolise peut-être autant ECM que son fondateur[45]. Avec plus de 55 albums enregistrés pour ECM en, c'est aussi l'un des musiciens les plus fidèles et prolifiques. Un grand nombre de musiciens scandinaves ont aussi enregistrés pour ECM, en collaboration directe avec Garbarek (Bobo Stenson,Palle Danielsson,Jon Christensen,Arild Andersen,Edward Vesala,Marilyn Mazur,Terje Rypdal) ou non (Anders Jormin,Trygve Seim,Tord Gustavsen,Jon Balke,Christian Wallumrød, etNils Petter Molvær. Le reste de l'Europe est aussi présent à travers quelques identités fortes :Enrico Rava,Stefano Bollani en Italie,Louis Sclavis,Manu Katché,François Couturier en France,Tomasz Stańko,Marcin Wasilewski en Pologne,John Surman,Evan Parker,Dave Holland,Kenny Wheeler,John Taylor en Angleterre,Eberhard Weber en Allemagne.

Au-delà du cliché faisant d'ECM un label européen adepte de climats planants voire aseptisés[11], le label possède au contraire une grande variété stylistique. Le free radical est bien présent, avec Evan Parker,Wadada Leo Smith,Barre Phillips,Anthony Braxton, ou les groupes d'Edward Vesala. Le free est en fait présent dès les débuts d'ECM, la toute première production de Manfred Eicher pour le label Calig, étantNipples, disque rageur de l'avant garde free européenne emmenée parPeter Brötzmann, et le premier disque du catalogue ECM est un disque free deMal Waldron. Eicher connait donc bien le free européen et américain. Mais c'est Steve Lake qui ouvre plus grand la porte vers le free, avec notamment le travail de Hal Russel,Joe Maneri,Mat Maneri, ces deux derniers explorant un univers original basé sur un systèmemicrotonal[11].

Même si la Great Black Music est moins présente chez ECM, le label produit toutefois l'Art Ensemble of Chicago, groupe emblématique de cette dernière. Un versant plus classique et clairement américain est aussi présent, avec lequintette etbig band deDave Holland, le travail deSteve Swallow etCarla Bley (par l'intermédiaire du label associé Xtra Watt),Charlie Haden, le très américainBill Frisell ou l'éclectiquePat Metheny[46]. D'autres musiciens de jazz américains de renom ont enregistré régulièrement pour ECM :Chick Corea,Paul Bley,Gary Burton,Charles Lloyd,Peter Erskine,John Abercrombie,Jack DeJohnette,Gary Peacock, etPaul Motian[46].

L'un des artistes phare du label est sans contesteKeith Jarrett, dont la majeure partie de ladiscographie est chez ECM. Le label lui permet de documenter les différentes facettes de son travail, de son très classique trio standards, à ses aventureux solos de piano, ses quartets américains et européens, ainsi que ses interprétations d'œuvres classiques (Bach, Haendel, Mozart...)[46].

Dans une analyse corroborée par le musicologue David Ake, le chroniqueur Geofrey Himes estime qu'ECM a été la première à inspirer la notion de« jazzpastoral », alors que le jazz a toujours été une musique d'abord urbaine[47].

ECM New Series

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Le label produit des musiques différentes du jazz depuis lesannées 1970 (Meredith Monk,Steve Reich par exemple), mais Manfred Eicher décide de créer en1984 une branche spéciale, appelée « ECM New Series » qui regroupe les musiques hors jazz et en particulier lamusique classique, lamusique contemporaine, lesmusiques improvisées, lesmusiques du monde (world music). Cette création est motivée par l'importance accordée au compositeurArvo Pärt[48], et en particulier pour le lancement de la pièceTabula rasa (1984)[6].

ECM a joué un rôle particulier dans le développement de lamusique minimaliste, en produisant en 1978 le premier enregistrement de la pièce majeure deSteve ReichMusic for 18 Musicians. De même en1981 avecHarmonium deJohn Adams, dirigé parEdo de Waart[49]. Une place importante est accordée aux compositeurs comptemporains de l'ancienneUnion soviétique tels queGia Kancheli,Valentin Silvestrov,Tigran Mansourian,Veljo Tormis,Erkki-Sven Tüür,Arvo Pärt, aidant fortement à la propagation de cette musique, alors méconnue[50]. Les New Series produisent également des interprétations de grands de la musique contemporaine,György Kurtág,John Cage,Elliott Carter,Karlheinz Stockhausen,Luciano Berio... Il existe également un intérêt particulier pour la musique ancienne,Thomas Tallis,John Dowland, ou le répertoire dutrio Mediæval par exemple. Certains interprètes sont devenus emblématiques de ces « nouvelles séries », par exempleKim Kashkashian,Gidon Kremer, ou leHilliard Ensemble.

Cinéma

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Il existe un intérêt réciproque entre ECM et le cinéma.Manfred Eicher est aussiréalisateur, il codirigeHolozän en 1990, qui reçoit le prix spécial du jury aufestival de Locarno[51]. Eicher cite aussi plusieurs fois l'influence de grands réalisateurs (Jean-Luc Godard,Andreï Tarkovski...) sur son travail de producteur[52].

D'autre part, il se noue une forte collaboration entre Jean-Luc Godard et Manfred Eicher depuis le milieu desannées 1980, Eicher envoyant régulièrement ses productions au réalisateur[52]. Jean-Luc Godard a depuis lors régulièrement employé des disques ECM dans ses musiques de film, par exemple dansNouvelle Vague, avec l'utilisation d'œuvres deDino Saluzzi,David Darling,Paul Hindemith,Heinz Holliger,Paul Giger,Arnold Schönberg. Godard confie s'être trouvé une véritable affinité avec les productions ECM, qui au-delà de l'aspect esthétique, lui inspirent aussi des idées cinématographiques[53]. Cette relation forte s'est concrétisée en2006 par la parution d'unDVD de courts métrages de Jean-Luc Godard etAnne-Marie Miéville, par les éditions ECM Cinema, première incursion du label dans la production cinématographique.

ECM s'investit aussi dans la création de bande sonore pour le cinéma, par exemple pourChère Martha deSandra Nettelbeck, ouWar Photographer deChristian Frei, pour lesquels Manfred Eicher s'est beaucoup impliqué avec les réalisateurs sur la composition de l'ambiance sonore[54]. ECM documente aussi les compositions deEléni Karaïndrou, qui illustrent les films deTheo Angelopoulos tels queLe Regard d'Ulysse ouL'Éternité et Un Jour[54]. Sans travailler directement avec ECM, de très nombreux réalisateurs utilisent la musique d'albums du label pour illustrer leurs films, à titre d'exemples,Gus Van Sant pourGerry,Paul Auster pourSmoke etMichael Moore pourFahrenheit 9/11[54].

Impact et reconnaissance

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Succès

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L'impact d'ECM sur lejazz est de premier plan. Le label crée une nouvelle direction musicale[23], et s'impose comme l'un des plus grands catalogues de jazz, au même titre queBlue Note ouVerve[4],[23],[26]. À une époque particulièrement incertaine pour le jazz, les années 1970, période d'éclatement des styles, ECM a su faire émerger une direction originale, en saisissant intuitivement les innovations musicales de l'époque[4],[23]. Au-delà de l'esthétique, l'originalité d'ECM est multiple, de par son mode de production, qui respecte particulièrement les musiciens comme le public[23], par le graphisme novateur des pochettes de disques, et les très bonnes conditions d'enregistrement et de production[23].

Label indépendant, ECM joue aussi un rôle de pionnier dans la production du jazz européen. Le label a ainsi montré« qu'il y avait un marché pour les compagnies au moment où, outre-atlantique, elles ne pouvaient que disparaitre, ou se faire racheter par de plus importantes (Gary Burton)[23]. » Le label inspire ainsi d'autres maisons d'édition européennes, commeEnja (Allemagne),Owl (France),Hat Hut (Suisse)[26]. Un autre rôle est celui de diffuseur. ECM montre la vitalité du jazz européen, et la diversité de son catalogue, tant stylistique que géographique, élargit le spectre du jazz[26],[23]. Lamusique contemporaine bénéficie aussi de l'ouverture d'esprit de la maison de disques. C'est ECM qui a publié l'œuvre majeure deSteve Reich,Music for 18 Musicians en 1978, alors que les bandes dormaient chezDeutsche Grammophon[29]. C'est aussi ECM, sous l'étiquette ECM New Series, qui publie et fait connaitre les œuvres des compositeurs de l'ex-Union soviétique :Gia Kancheli,Valentin Silvestrov,Erkki-Sven Tüür, etArvo Pärt[6].

Malgré une production aventureuse et le refus des compromis, ECM est régulièrement présent dans les meilleures ventes de disques de jazz. Quelques succès exceptionnels sont réalisés, leKöln Concert deKeith Jarrett,Offramp dePat Metheny, le premier disque du groupeReturn to Forever deChick Corea, etOfficium de Jan Garbarek sont tous vendus à plus d'un million d'exemplaires[55]. Les disques du trio standards de Keith Jarrett réalisent également d'excellentes ventes. Par exemple en, ECM occupe 6 des20 places dans lehit-parade allemand du jazz, plus qu'aucun autre label. Keith Jarrett occupe 3 de ces6 places, les autres étant occupées parMarilyn Mazur,Manu Katché, etMarcin Wasilewski[56]. Les albums ECM atteignent parfois les hit-parades pop, comme pourTord Gustavsen[57] etMathias Eick[58] enNorvège, ou Manu Katché en France[59]. De la même manière enmusique classique, malgré l'austérité de la production, ECM réalise d'excellentes ventes, par exemple avecArvo Pärt ou leTrio Mediæval[60] se classant respectivement7e et10e du hit-parade classique américain en2005, proche des ventes d'artistes beaucoup plus populaires commeAndré Rieu ouCecilia Bartoli.

Ces succès commerciaux permettent à ECM de produire en parallèle des disques très aventureux, qui n'atteignent pas la rentabilité, comme le projet de John Potter sur le compositeur de la RenaissanceWalter Frye[38].

Les productions ECM reçoivent également régulièrement d'excellentes critiques de la part de la presse spécialisée, et sont fréquemment votées comme meilleurs albums de l'année[61]. En2005, parmi les 20 albums de l'année élus par le magazine américain Jazz Times, 7 étaient des productions ECM[62].

Critiques

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De nombreuses critiques ont aussi été formulées à l'encontre des productions ECM. La maison de disques est souvent accusée de produire des disques ennuyeux pour intellectuels, aux climats lénifiants et aux teintes monochromes[26],[4]. Alliée à la réputation de grande qualité de ses enregistrements, cette critique explique que le label souffre auprès du public d'un « cliché ECM », tendant à catégoriser ses disques comme lents et aseptisés[1]. Certains amateurs et critiques déplorent aussi l'absence deswing et ne considèrent pas les disques ECM comme dujazz[réf. nécessaire]. Parmi les artistes,Jan Garbarek est régulièrement critiqué en particulier pour ses œuvres les plus récentes perçues comme répétitives ou trop proches de la musique d'atmosphère. Les réactions des critiques comme des amateurs sont partagées, la perception oscillant entre ennui et fascination[4],[23].

C'est donc l'extension de l'univers sonore apporté et porté par ECM qui n'est pas toujours bien accepté par les amateurs de jazz ou perçu comme sans intérêt. De fait, les productions ECM sont parfois catégorisées à part des productions de jazz plus classiques[63].

Récompenses

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  • Grammy du producteur classique de l'année pourManfred Eicher (2002, 2003, 2004)
  • Label classique de l'année,MIDEM+ (2007)
  • Label de l'année, Jazz Journalists Association (2007)[64]

Notes et références

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  1. abc etdPhilippe Carles, André Clergeat etJean-Louis Comolli,Dictionnaire du jazz, Paris, Robert Laffont, Coll. Bouquins,(ISBN 2-221-07822-5),p. 354-355.
  2. (en) « Bobo Stenson Trio: Cantando (2008) », surAllaboutjazz.com,.
  3. (de) Siggi Loch,Plattenboss aus Leidenschaft,Hambourg, Edel,,p. 82 et s..
  4. abcdef etgECM, l'empreinte européenne,,chap. 586,p. 21-27.
  5. a etbTucker 1999,p. 164.
  6. abcde etfLake (2007),p. 1-4
  7. a etbLake (2007),The Free Matrix, Interview with Manfred Eicher,p. 219
  8. Propos d'Eberhard Weber,(en)Jazz Journal International,vol. 40,,p. 13.
  9. (en) « Sounds from a white room, Jay Cocks », surTime-CNN, archive.is,(consulté le).
  10. (en) Richard Cook, Brian Morton, Dave Holland,The Penguin Guide to Jazz Recordings, New York, The Penguin Guide to Jazz(ISBN 0-141-02327-9),p. 653.
  11. ab etc« ECM, l'empreinte européenne »,Jazz Magazine,no 586,‎,p. 28.
  12. Alain Gerber,Jazz Magazine,.
  13. (en) Poul Henrik Poulsson,JazzNytt,,chap. 3.
  14. (en) Gérard Noel, « Jazz Hot »,Jazz Hot,‎.
  15. a etbTucker 1999,p. 166.
  16. Lake (2007),p. 21
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Bibliographie

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Annexes

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