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Dysphorie de genre

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Dysphorie de genre
Description de l'image Gender Neutral (13777) - The Noun Project.svg.
Données clés
CausesIncongruence de genre(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
SymptômesDysphorie,trouble anxieux,dépression etidée suicidaireVoir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
TraitementTransition de genre ethormonothérapieVoir et modifier les données sur Wikidata
MédicamentRéattribution sexuelle(en) etchirurgie de réattribution sexuelleVoir et modifier les données sur Wikidata
SpécialitéPsychiatrie etpsychologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CISP-2P09Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10F64,F64.8,F64.9
CIM-9302.85
OMIM600952
MedlinePlus001527
MeSHD005783

Wikipédia ne donne pas de conseils médicauxMise en garde médicale

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Ladysphorie de genre est à la fois une condition associée auxpersonnes transgenres et le nom d'un diagnostic médical. Le terme est proposé pour la première fois en 1973 en alternative à la rigidité des critères de diagnostic de la typologie du transsexualisme « classique » décrite par le sexologueHarry Benjamin. Dès son origine, la dysphorie de genre décrit le malaise persistant ressenti par les personnes transgenres vis-à-vis de leurs caractéristiques sexuelles et leurgenre assigné, alimentant un désir intense et durable de changer ces derniers[1].

En 1980, la troisième édition du très influentmanuel diagnostic (DSM) de l'Association américaine de psychiatrie (APA) inclut deux diagnostics ayant pour base une incongruence de genre entre le sexe de naissance et l'identité de genre : letranssexualisme pour les adultes ettrouble de l'identité de genre pour les enfants[2]. En 1994, la quatrième édition du DSM fusionne les diagnostics précédents en celui detroubles de l'identité de genre, qui s'applique alors tant aux adultes, adolescents qu'aux enfants[3].

Dans lacinquième édition du DSM en 2013, le terme detrouble est remplacé par la notion dedysphorie, qui devient une catégorie diagnostique à part déclinée en trois versions pour les enfants, adolescents et adultes[4]. Ce changement reflète l'évolution de la terminologie clinique ainsi que la volonté de l'APA de réduire le stigma associé à la condition. Cette dernière version met en outre l'accent sur la détresse significative provoquée par la dysphorie de genre et sur le fait que celle-ci ne constitue pas un trouble mental[5]. La dépathologisation de la condition se poursuit avec la publication en juin 2018 de laversion 11 de la classification médicale de l'OMS, qui catégorise l'incongruence de genre parmi les affections liées à la santé sexuelle[6],[7]. Des études basées sur les jumeaux font évoquer des origines, au moins en partie génétiques.

Prévalence

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Laprévalence de cette dysphorie varie selon les définitions retenues : ainsi, une revue systématique de 32 études dont 27 incluses dans uneméta-analyse a trouvé une prévalence de 9,2 pour 100 000 pour les personnes ayant eu une transition médicale, 6,8 pour 100 000 pour les diagnostics liés à la transidentité, et jusqu'à 355 pour 100 000 pour les identités trans autodéclarées[8].

Elle varie aussi selon les époques, les pays et le sexe de naissance[8]. En 2012, elle était évaluée entre 0,002 et 0,014 %[9] et entre 0,5215 et 0,2562 % en 2016[8].

Selon les donnéesépidémiologiques[10],[11] publié en 2009 par le GIRES, au Royaume-Uni, environ 10 000 personnes avaient consulté dans le pays pour une variance de genre en 2007 ; et parmi ces dernières, 6 000 avaient entamé une transition, avec une majorité (80 %) de personnes assignées garçons à la naissance. L'incidence annuelle était alors estimée à 3 pour 100 000 personnes de plus de 15 ans, soit 1 500 nouveaux cas, avec une croissance annuelle moyenne de 11 % depuis 1998, doublant ainsi tous les 6,5 ans ; environ 300 000 à 500 000 adultes au Royaume-Uni pourraient vivre une forme de variance de genre, souvent de manière invisible, avec un âge médian de consultation pour aux soins situé autour de 42 ans. Le GIRES souligne que les personnes présentant une variance de genre peuvent consulter à tout âge, avec un âge médian de présentation fixé à 42 ans (car malgré une expérience précoce de la dysphorie de genre chez de nombreux adultes, les jeunes restent sous-représentés dans les parcours de soins, en raison de pressions sociales et familiales, avec seulement une centaine d'enfants et adolescents référés chaque année au service spécialisé du Royaume-Uni).Selon le GIRES, environ 1 % de la population pourrait vivre une forme de variance de genre, bien que seule une minorité cherche un accompagnement médical, et que les personnes ayant effectué une transition représentent environ 0,015 % de la population. La hausse du nombre de consultations pourrait donc se poursuivre, portée par un meilleur accès aux soins et un climat social plus favorable, même si la majorité des personnes concernées préfèrent rester invisibles[11],[10].

Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer cette évolution (surtout visible dans les pays occidentaux, chez des adolescents et de jeunes adultes)[12], notamment une meilleure visibilité des identités transgenres, une réduction de la stigmatisation sociale (Si dans le passé la majorité des personnes souffrant de dysphorie de genre étaient assignées hommes à la naissance, la tendance s'est graduellement inversée depuis vingt ans[13], en 2022, les personnes assignées femmes à la naissance constituent plus de la majorité des diagnostics de dysphorie de genre (ratio de 13:10)[14]).

Cette hausse statistique est au moins en partie due à un accès élargi aux services spécialisés pour un nombre plus important de gens, ainsi qu'à de meilleures conditions sociales, médicales et législatives, et à un soutien communautaire, bien que la transition reste un processus médical à risque[15].

Pour la 1ere fois, lors du recensement britannique de 2021, une question sur l'identité de genre a été posée aux personnes ayant plus de 16 ans, révélant que 0,5 % des répondants (soit 262 000 personnes) s'identifiaient à un genre différent de leur sexe enregistré à la naissance[16]. Parmi eux, 48 000 se sont déclarés trans hommes, 48 000 trans femmes, 30 000 non-binaires et 18 000 ont indiqué une autre identité de genre, tandis que 118 000 n'ont pas précisé leur identité[16]. Toutefois, des facteurs tels que le remplissage du formulaire par un tiers ou des préoccupations liées à la sécurité ont pu limiter les réponses, suggérant une sous-estimation de la population trans et de genre divers, car d'autres enquêtes ou sondages (de la BBC, avec l'Office for Statistics Regulation (OSR) ; et d'Ipsos en 2022 par exemple, avaient respectivement estimé cette part entre 2 % et 3,1 % au sein de la population britannique)[16].

Critères de diagnostic

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Article connexe :Dysphorie de genre chez les enfants.

L'Association américaine de psychiatrie liste six critères de diagnostic de la dysphorie de genre chez l'adulte, le diagnostic étant retenu si plus de deux critères sont remplis pendant plus de six mois[17].

  1. Une incongruence marquée entre le sexe expérimenté/exprimé et les caractéristiques sexuelles primaires et/ou secondaires (ou chez les jeunes adolescent·e·s, les caractéristiques sexuelles secondaires anticipées)
  2. Un fort désir de se débarrasser de (ou pour le·e jeune adolescent·e, de prévenir le développement de) leurs caractéristiques sexuelles primaires et/ou secondaires
  3. Un fort désir pour les caractères sexuels primaires et/ou secondaires qui correspondent à leur identité de genre ressentie
  4. Un fort désir d'être de l'autre genre (ou d'un autre genre différent du genre que celui qui lui est attribué)
  5. Un fort désir d'être traité comme un autre genre
  6. Une forte conviction de ressentir et de réagir de façon typique comme le ferait l'autre sexe

[En outre,] une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou d'autres domaines importants du fonctionnement doit être présente.

Signes et symptômes

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Les symptômes de ladysphorie de genre chez les enfants peuvent inclure le dégoût de leurs parties génitales, l'isolement social des autres enfants, l'anxiété, la solitude, ladépression[18] voire destentatives de suicide.

Selon l'Association américaine de psychologie, lesmineurs transgenres sont plus susceptibles d'être victimes deharcèlement et de violence à l'école, d'être placés ou accueillis en famille d'accueil ou dans des centres pour sans-logis, et de faire face à, ou d'être légalement reconnus par le système de justice dédié aux mineurs, que les autres mineurs[19].

Les adultes dysphoriques de genre sont exposés à un risque accru de stress, d'isolement, d'anxiété, de dépression, de mauvaise estime de soi et de suicide[18].

Gestion de la dysphorie de genre

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Les personnes trans peuvent réaliser unetransition de genre, qui revêt de multiples aspects. Les principales approches psychiatriques pour le traitement des personnes diagnostiquées dysphoriques de genre sontpsychothérapeutiques lorsque celles-ci le souhaitent et celles soutenant le genre réel de la personne à travers letraitement hormonal, l'expression de genre ou de rôle, ou des recours chirurgicaux si nécessaire[20].

Traitements psychologiques

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Article détaillé :Psychothérapie.

Jusque dans lesannées 1970, lapsychothérapie était le traitement principal de la dysphorie de genre et visait généralement à aider la personne à s'adapter aux caractéristiques sexuelles physiques cohérentes avec le sexe de naissance.[réf. nécessaire] La psychothérapie est une interaction thérapeutique qui vise à traiter un problème psychologique. Bien que certains cliniciens utilisent encore seulement la psychothérapie pour traiter la dysphorie de genre, elle peut maintenant être utilisée en plus des interventions biologiques comme un accompagnement ou un soutien en parallèle de la transition physique[21].

Le traitement psychothérapeutique de la dysphorie de genre consiste à aider le patient à s'adapter à l'incohérence de son genre, ou à l'aider à identifier la présence d'autres problèmes de santé mentale[22].

Tenter de résoudre la dysphorie de genre en changeant l'identité de genre du patient pour la conformer à son sexe assigné est inefficace et est considéré comme unethérapie de conversion par la plupart des organisations de santé[23].

Traitements hormonaux

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Les traitements biologiques altèrent physiquement lescaractères sexuels primaires etsecondaires pour réduire l'écart entre l'aspect corporel physique d'une personne et sonidentité de genre[24].

L'hormonosubstitution et lachirurgie de réattribution sexuelle sont des méthodes de traitement qui permettent d'assurer à unepersonne transgenre, si elle le souhaite, une transition dite "physique" (contrairement à une transition uniquement sociale qui n'implique pas de changements morphologiques).[réf. nécessaire]. Le niveau global de satisfaction des patients vis-à-vis du traitement biologique est variable[21]. Une revue de la littérature datant de 2010 met en garde contre le manque de méthodologie et la présence de biais chez les études mesurant l'amélioration du niveau de vie après traitements biologiques. Elle insiste sur l'équilibre entre améliorations et dangers de ces thérapies en l'absence, pour l'instant, de certitude[25].

Des cas dedétransition sont parfois observés, mais contrairement aux idées reçues, ces derniers sont généralement causés par des complications liées à l'environnement de la personne (pression des proches, discrimination…) plutôt qu'une mauvaise évaluation de son identité de genre[26]. Les personnes effectuant une détransition représentent une minorité des personnes transgenres[27].

Il n'y a pas de consensus de la communauté médicale concernant l'utilisation de traitements hormonaux pour des patients mineurs[28]. Une étude duLancet, faite au Pays-bas et publiée en 2022, montre que 98% des mineurs sous traitements hormonaux continuent leurs traitements à l'âge adulte[29]. Depuis mai 2021, l'hôpital suédoisKarolinska — qui sélectionne les lauréats du prix Nobel de médecine — considère le traitement hormonal des patients mineurs souffrant de dysphorie de genre comme expérimental, et refuse de traiter de nouveaux cas[30] (hors circonstances exceptionnelles justifiant un traitement non standard), suivi en février 2022 par le reste de la Suède[31]. En France, la prise de traitements hormonaux avant la majorité se fait avec l'accord des parents, après un suivi du mineur ainsi qu'uneréunion de concertation pluridisciplinaire qui associe psychiatres, psychologues, endocrinologues et juristes[32].

Histoire et évolutions terminologiques

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La notion de dysphorie de genre est intimement liée aux travaux du sexologue américainHarry Benjamin sur letranssexualisme. Celui-ci publie en 1966The Transsexual Phenonemon, dans lequel il décrit la condition comme un trouble psychique pouvant s'atténuer ou se résorber par untraitement hormonal et desinterventions chirurgicales[33]. Les travaux de Benjamin suscitent immédiatement de l'intérêt pour la condition et participent à l'essor de multiples programmes de réassignation sexuelle aux États-Unis[34]. Un de ces programmes est ouvert en 1968 au Centre médical universitaire deStanford sous la conduite du psychiatre Norman Fisk et du chirurgien Donald Laub[1].

Dès son ouverture, le programme deréorientation de genre deStanford se retrouve « inondé » par les demandes de traitement. Par défaut, les admissions dans le programme sont réservées aux « vrais transsexuel·le·s » décrits dans la typologie de Benjamin. L'évaluation des candidat·e·s trouble Fisk, car leurs profils paraissent trop semblables et leurs histoires travaillées. Après enquête, il apparait que les candidat·e·s ajustent intentionnellement leurs récits pour correspondre au critères du « transsexualisme classique » et ainsi accroître leur chance d'être admis dans le programme[1].

Ces circonstances confrontent Fisk et son équipe aux limitations du diagnostic de « vrai transsexuel·le ». Ce dernier incite les candidat·e·s à ajuster leurs histoires et exclut une partie des requérant·e·s du programme (ce qui provoque une grande souffrance). Cette situation amène Fisk à considérer les critères de diagnostic établis par Benjamin comme trop rigides et irréalistes. En réponse, il entreprend le développement entre 1970 et 1971 d'une approche originale basée sur ses observations cliniques et reflétant la diversité de la condition. Dans cette perspective, il trouve dans le terme dedysphorie le qualificatif idéal pour décrire l'insatisfaction, le malaise, l'agitation et l'anxiété ressentis par ses patient·e·s par rapport à leurscaractéristiques sexuelles de naissance et leur assignation de genre. Il nomme la condition correspondantesyndrome de la dysphorie de genre, celle-ci étant accompagnée du désir soutenu et persistant de changer de caractéristiques sexuelles et de genre[1],[35],[36].

Par rapport à la typologie de Benjamin, lesyndrome de la dysphorie de genre est plus flexible et opérant. Il rend compte d'une plus grande variété de profils et surtout de la souffrance occasionnée par la condition. Il permet aux patient·e·s de se projeter dans un parcours médical sans devoir immédiatement souscrire immédiatement à une opération dechangement de sexe (dont il faut rappeler la nature expérimentale à l'époque). En outre, lesyndrome de la dysphorie de genre est associé à une bien meilleure satisfaction des clinicien·ne·s et des patient·e·s. Le syndrome est adopté officiellement comme outil diagnostic par le Centre médical universitaire de Stanford[1],[35],[36].

En 1973, Fisk et Laub partagent cette proposition de nouveau diagnostic lors d'un symposium international sur la question[1]. Lesyndrome de la dysphorie de genre est bien reçu chez les professionnels et est rapidement repris dans la littérature, notamment pour préciser les critères de diagnostic[37]. En 1979, le termedysphorie de genre est adopté comme diagnostic de référence de l'Association professionnelle mondiale pour la santé des personnes transgenres dans sa première édition desstandards de soin des personnes transgenres[38]. En 1980, l'Association américaine de psychiatrie (APA) intègre le diagnostic detranssexualisme dans la troisième édition de son influentmanuel diagnostique (DSM) mais avec une définition et des critères proches de ceux développés par Fisk[2]. En 1994, la quatrième édition du DSM renomme la conditiontrouble de l'identité sexuelle[3].

La publication de lacinquième édition du DSM en 2013 signale la dépathologisation de la condition, après qu'elle a été considérée comme un trouble (psychosexuel, de l'identité, etc.) pendant plus de soixante ans. Elle est simplement renomméedysphorie de genre, en insistant sur l'importante détresse que génère cette dernière[39],[40]. Cette requalification est soutenue par un ensemble de personnes concernées et de spécialistes de la condition. En effet, la précédente dénomination detrouble de l'identité associait lavariance de genre à un trouble mental[5], renforcait lemodèle binaire du genre[41] et alimentait lastigmatisation des personnes transgenres[39]. Lacinquième édition du DSM précise en outre que si la dysphorie peut constituer un trouble, l'incongruence de genre (donc l'identité de genre de la personne) n'en est pas un[39].

En France, la dysphorie de genre n'est plus classée dans la nomenclature de la Sécurité sociale dans le chapitre des troubles de la personnalité ouvrant droit à une prise en charge enMaladie de longue durée depuis. Une prise en charge à 100 % des frais liés à une transition de genre est possible en utilisant le diagnostic« Transidentité » dans la demande (ALD 31).

Recherches

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Article connexe :Causes de la transidentité.

En 2016, s'il existe des pistes d'explication (par exemple celles du développement cérébral et hormonal fœtal) les causes de la dysphorie de genre restent inconnues[42].

Une étude de groupes de jumeaux a révélé que 39,1 % des jumeauxmonozygotes étaient concordants pour le trouble de l'identité de genre (GID), contre aucun chez les jumeaux dizygotes, suggérant une base génétique à cette dysphorie, et uneétude de jumeaux basée sur un échantillon de 314 enfants de 4 à 17 ans a suggéré quela présence de comportements pouvant évoquer un trouble de l'identité de genre[Lesquels ?],tels qu'évalués par les parents[Comment ?], avait unehéritabilité de 62 %, indiquant la possibilité d'une influence génétique ou prénatale comme origine[43],[44].
Une autre étude, japonaise, en 2016, menée sur des jumeaux de 3 à 26 ans, a conclu que les traits associés au trouble de l'identité de genre (GID) sont plus fréquents chez les femmes et augmentent avec l'âge, avec des facteurs familiaux jouant un rôle important dans l'enfance puis déclinant à l'âge adulte ; ce travail n'a pas confirmé l'hypothèse d'un transfert hormonal prénatal (qui suggérait une influence du sexe du co-jumeau sur l'expression d'une dysphorie)[45].
Plus récemment (2025), une nouvelle étude combinant des données australiennes et internationales sur 463 paires de jumeaux a révélé un taux de concordance pour une identité transgenre de 21,2 % chez les jumeaux monozygotes contre 8,7 % chez les dizygotes, confirmant une forte contribution génétique à la diversité de genre (Le risque relatif de concordance était 21 fois plus élevé chez les monozygotes que dans la population générale, contre 8,7 fois chez les dizygotes)[46]. Et des taux similaires de concordance entre jumeaux dizygotes de même sexe (9,2 %) et de sexe opposé (8,2 %) n’apportent toujours pas de soutien à l’hypothèse d’une influence hormonale prénatale[46]. Ces résultats renforcent l’idée d’une base génétique significative dans le développement des identités transgenres[46].

Dès les années 2000, plusieurs études ont constaté une surreprésentation statistique de personnes présentant untrouble du spectre autistique (TSA) parmi les personnes souffrant de dysphorie de genre[47],[48],[49],[50],[51], malgré la difficulté à constituer des échantillons représentatifs et à mesurer précisément ces phénomènes[52]. En est publiée la première étude à large échelle[53], mobilisant des données sur plus de 600 000 personnes, qui confirme une forte corrélation au-delà des échantillons cliniques précédemment étudiés : la prévalence des troubles autistiques chez les personnes transgenres est estimée 3 à 6 fois supérieure à la population générale. Si le lien semble clairement établi, sa nature et les causes sous-jacentes restent toutefois mal comprises[54].

Notes et références

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Voir aussi

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Bibliographie

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