La Durance est documentée sous les formes anciennesDruentia (Ier siècle),Drouentios potamos (engrec),Durantia (854, 1271) ouDurentia (1127). Les formes classiques sont probablement des altérations de*Dūrantia, basé sur l'hydronymedur- oudru- que l'on retrouve dans le nom de nombreuses rivières des Alpes occidentales (Doire en Italie,Dranse enHaute-Savoie,Drac,Drôme), Durensola, associé au suffixe locatif-antia. Toutes ces rivières prennent leur source en haute montagne, et ont un cours torrentiel.
La haute Durance est un torrent bien plus faible que ses affluents laClarée et laGuisane, qui s’effacent pourtant devant elle. Si le nom de Durance est prépondérant sur ceux de ces deux torrents, c’est probablement que la vallée de la Durance est une voie de communication importante et ancienne, alors que celles de la Clarée et de la Guisane sont des culs-de-sac[5],[6].
Il y a12 millions d'années, pendant leMiocène, la Durance bifurquait vers le sud entre lachaîne des Côtes et lesAlpilles, passait le seuil deLamanon, et allait se jeter directement dans laMéditerranée[10], faisant un large delta dont l'étang de Berre et laCrau sont des restes. Cet itinéraire est d'ailleursgrosso modo celui emprunté aujourd'hui par le grandcanal EDF, qui s'éloigne de la Durance àMallemort et se jette dans l'étang de Berre.
Pendant laglaciation de Riss, la Durance prenait sa source aux environs deSisteron, où se terminait la calotte glaciaire recouvrant lesAlpes[10]. C’est également pendant cette période que la Durance modifie son cours aval[11].
Au plus fort de laglaciation du Würm (il y a environ 18 000 ans), l'érosion, facilitée par des mouvements tectoniques qui soulèvent les roches[12], ouvre le pertuis d'Orgon qui capte alors la Durance. Elle ne se déverse plus dans laplaine de la Crau mais dans le Rhône, au sud d'Avignon. Cette « capture » de la Durance est également facilitée par les dépôts de ses propres alluvions qui se sont déposées à l'entrée du seuil de Lamanon et qui entravent son écoulement.
À cette période, la Durance se jetait dans leRhône, non pas en aval mais en amont d'Avignon. Son cours partait deCheval-Blanc pour se diriger versVedène, coupant le lit de la Sorgue et rejoignait le fleuve au nord durocher des Doms. Cela a été mis en évidence par des forages àSaint-Saturnin-lès-Avignon,Jonquerettes etEntraigues-sur-la-Sorgue qui ont révélé un épandage alluvial typiquement durancien sur plusieurs mètres d'épaisseur dans toute la plaine de la Sorgue[14].
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : X3000010 - La Durance àSaint-Paul-les-Durance (Jouques-Cadarache) pour un bassin versant de 11 700 km2 et à 247 m d'altitude[16] (08/01/2014 - période 1918-2009)
À quelques kilomètres de sa source, la Durance passe sous lepont d'Asfeld àBriançon ; vue en direction de la vallée de la Clarée au nord du département des Hautes-Alpes.
de sa source jusqu'aulac de Serre-Ponçon (environ 75 kilomètres), la Durance coule dans le département des Hautes-Alpes ;
de son confluent avec l'Ubaye jusqu'à son confluent avec leSasse en amont deSisteron (environ 50 kilomètres), elle fait limite entre les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence ;
de son confluent avec leSasse jusqu'à un kilomètre avant son confluent avec leVerdon (environ 65 kilomètres), elle traverse le département des Alpes-de-Haute-Provence ;
sur ce dernier kilomètre elle sépare le département de Vaucluse de celui du Var ;
de son confluent avec le Verdon jusqu'à son confluent avec le Rhône (environ 105 kilomètres), elle sert de limite entre les départements de Vaucluse et des Bouches-du-Rhône.
La Durance est ainsi sur la moitié de son parcours une limite entre départements, ce qui illustre son caractère de rivière difficilement franchissable.
les communes des Bouches-du-Rhône riveraines de la Durance.
Ce dernier point mérite d'être souligné. Aucun cours d'eau important ne draine le nord du département des Bouches-du-Rhône. DeJouques àla Roque-d'Anthéron, ainsi qu'autour d'Orgon, des collines proches bordent la Durance ; ailleurs, il s'agit de plaines alluviales, anciennement à l'état de marais, où la circulation des eaux est assurée essentiellement par les canaux.
La Durance arrose (ou longe) 106 communes dans cinq départements[1]. Les villes qui la bordent sont installées de manière à se protéger des inondations : sur le cours supérieur, plutôt encaissé, elles sont installées sur des avancées rocheuses dominant la rivière (Briançon,Embrun,Sisteron) ; sur le cours inférieur, plus large, elles sont en retrait au pied des collines (Manosque,Pertuis,Cavaillon,Châteaurenard). SeulAvignon est en plaine, et doit d'ailleurs aujourd'hui encore se protéger des grandes crues de la Durance.
Jusqu'aulac de Serre-Ponçon, la Durance draine une vallée plus ou moins large entourée des hautes montagnes dumassif cristallin duPelvoux. C'est une rivière alpine aurégime nival, avec des hautes eaux en juin et un débit soutenu même en été. Le torrent duMontgenèvre se jette dans la Clarée, traverse Briançon puis reçoit la Guisane. On appelle alors « Malafosse » la section située entreLe Fournel etBriançon. Il se dirige alors vers le sud et reçoit les eaux de laGyronde (torrent glaciaire des Écrins) àL'Argentière-la-Bessée. Son cours s'infléchit vers le sud-sud-est jusqu'au confluent avec leGuil en dessous deGuillestre etMont-Dauphin, puis repart vers le sud-sud-ouest et se jette dans le lac de Serre-Ponçon un peu en aval d'Embrun. Le confluent avec l'Ubaye a été noyé lors du remplissage du lac.
De Serre-Ponçon à la clue de Mirabeau : la Moyenne-Durance
Vallée de la Durance au niveau de la commune desMées, avec au second plan la partie nord duplateau de Valensole et en arrière-plan leMourre de Chanier. On voit lecanal EDF, mince ligne blanche à la limite entre les plus hautes terrasses cultivées et la base des collines.La Durance à la sortie dulac de Serre-Ponçon.
La moyenne Durance coule dans un paysage qui change radicalement, car les montagnes s’adoucissent et des plateaux de plus en plus vastes les remplacent. Le lit lui-même redevient encaissé, creusant dans les terrasses alentour un sillon de quelques mètres à quelques dizaines de mètres de profondeur. Ici, le régime de la Durance devient méditerranéen : crues provoquées par les pluies automnales, étiages sévères en été. Juste avant laclue deSisteron, la Durance conflue avec leBuëch, qui a récupéré les eaux ducanal EDF. De nombreux affluents mineurs au régime pluvial se déversent également près de Sisteron (Sasse,Jabron,Vançon).
La rivière reçoit les eaux de laBléone près desMées, l’Asse quelques kilomètres au sud d’Oraison. LeVerdon se jette dans la Durance à proximité deCadarache : le lieu de confluence est difficile à voir à moins de se placer en hauteur.
Plusieurs barrages ont été construits le long du cours moyen de la Durance, en plus decelui de Serre-Ponçon : Espinasses, Sisteron, L’Escale et Cadarache. Ce sont plutôt des prises d’eau dont le but principal est de dévier la plus grande partie du débit de la rivière dans lecanal EDF qui alimente des usines hydroélectriques ; les lacs qu’ils créent ne peuvent pas servir à réguler le cours de la rivière. Une partie de l’eau est utilisée pour l’irrigation.
La vallée se resserre sur quelques kilomètres avec le franchissement de laclue de Mirabeau (200 m de profondeur[19]), qui coupe unanticlinal de calcairesjurassiques[20]. Elle s'élargit ensuite de nouveau en une plaine encore plus large jusqu'au confluent avec le Rhône. Son orientation passe de nord-sud à est-ouest, comme les petits chaînons provençaux entre lesquels elle coule (Alpilles et Luberon). La Durance ne reçoit qu'un affluent significatif pendant cette dernière partie du cours : leCoulon, qui contourne le massif du Luberon par le nord.
Rivière dite« capricieuse » et autrefois redoutée pour sescrues aussi bien que pour sesétiages, la Durance est une rivière à la fois alpine et méditerranéenne à la morphologie bien particulière. Elle était ainsi appelée « le troisième fléau de la Provence », la tradition provençale disant que les deux premiers étaient lemistral et leParlement d'Aix[21].
Au débouché dans lelac de Serre-Ponçon, le débit moyen est de 81 m3/s[25] ; au niveau d'Oraison il est de 123 m3/s[26] et après la confluence avec le Verdon il atteint 174 m3/s[26] (250 à 330m 3/s au printemps, 100 m3/s en été[27]). L'apport des affluents plus en aval est très faible. Le maximum annuel se produit généralement en mai ou en juin, mais les crues les plus violentes surviennent en automne. L'étiage a lieu en hiver dans la haute vallée et en été dans la partie moyenne et inférieure du cours.
Plus en aval, ses nombreux affluents de moyenne montagne ou des plateaux au régime essentiellement pluvial méditerranéen n'apportent de l'eau qu'en hiver, au printemps et à l'occasion des crues d'automne, avec un débit faible et très irrégulier en été.Il s'ensuit un décalage du maximum naturel de printemps de juin à mai en descendant le cours[réf. nécessaire].
La rivière est réputée de tout temps pour son cours instable, impétueux et changeant.Tite-Live signale ainsi la difficulté de sa traversée[28],Silius Italicus, en poète moins soucieux d’exactitude, exalte son caractère torrentueux[29]. Ces crues, violentes et fréquentes, sont dues à une combinaison de facteurs :
un bassin montagneux aux pentes fortes ;
des roches sensibles à l’érosion, qui augmentent le volume des torrents et leur pouvoir destructeur (laves torrentielles) ;
un couvert végétal peu protecteur, voire absent, à la fois pour des raisons naturelles (pauvreté du sol) etanthropiques (voir paragraphe suivant) ;
Les crues s’accroissent en nombre et en force à partir de la deuxième moitié duXIVe siècle, pour s’atténuer et s’espacer auXXe siècle. Comme dans toute l’aire alpine méditerranéenne, cette période de fort accroissement de la force et de la fréquence des crues est due à la combinaison d’un refroidissement à partir duXIVe et jusqu'au XIXe siècle (lepetit âge glaciaire) qui provoque des pluies et des chutes de neige plus abondantes et plus fréquentes, et à un défrichement important des pentes des montagnes du bassin de la Durance, à partir duXVIe siècle[32]. Cet accroissement des crues et de leurs dégâts a notamment pour conséquence l’avancée de laCamargue pendant cette période[32], et le colmatage du port d’Aigues-Mortes.
La Durance emporte la ville deRama (entre Briançon et Embrun, au confluent de laBiaysse) auXIIe siècle[18]. C'est la plus ancienne crue dont on possède une trace écrite, la suivante étant celle du, concomitante avec une crue du Rhône.
Celle de l'automne 1345 est provoquée par de fortes pluies qui détruisent les récoltes et provoquent une famine. La crue des 8- est également remarquable par les dégâts qu'elle provoque dans la vallée[33], mais nous ne disposons d'aucune estimation de débit pour ces crues antérieures à 1800. Seule l'importance des dégâts causés par la Durance les a laissées dans la mémoire.
La crue de 1907 est évoquée parJean Giono dans son romanLa Provence perdue.
Même si on ne dispose pas de bonnes séries de relevés des précipitations et des crues avant leXIXe siècle, il est avéré que le nombre de crues torrentielles augmente fortement dans le bassin de la Durance auXIXe siècle. Ces crues ont lieu majoritairement de juin à août, et sont donc liées à des pluies orageuses[34].
Elle cause pour 5,1 millions de francs de dégâts[37], en emportant plusieurs ponts suspendus récemment construits (ceux de Remollon, datant de 1829, des Mées, datant de 1838, de Manosque, inachevé, de Mirabeau, construit en 1835).
Les aménagements hydroélectriques ont sensiblement modifié le régime des crues ordinaires et moyennes.
En revanche, les études montrent qu'ils n'ont pas d'influence sur les crues majeures[44] :
d'une part parce que les crues les plus violentes pour la basse vallée se forment sur la moyenne Durance (axe Buëch - Bléone - Verdon), comme le montrent les grandes crues duXIXe siècle, donc à l'aval des grands réservoirs (Serre-Ponçon notamment) ;
d'autre part parce que ces grands réservoirs ne sont pas gérés pour écrêter les grandes crues, et que leur volume peut être insuffisant (exemple de la crue de novembre 1994 sur le Verdon, peu modifiée par la retenue de Sainte-Croix).
Trois types d’îles se forment dans le lit de la Durance :
les bancs de graviers, apportés par les crues, et généralement sans ou avec peu de végétation ;
les iscles ou isclons, bancs delimons fertiles sur lesquels peuvent pousser des plantes à croissance rapide (saules), et qui ne sont balayées que par les fortes crues ;
les bourras, des amoncellements de troncs et de bois flottés[45].
Les iscles peuvent faire plusieurs kilomètres de long, et jusqu’à 400 à 500 m de large[46]. Selon Jean-Marie Gibelin, qui se fonde sur l’étude des différents plans et cadastres du lit, on peut reconstituer leur cycle de vie ainsi[47] :
une crue importante dépose un banc de gravier qui émerge du cours moyen ;
sur ce banc, des herbes et roseaux poussent. La crue suivante est ralentie à cet endroit, et dépose des limons, ce qui permet la pousse de ce qui est indiqué comme des bruyères sur le cadastre ;
progressivement, des arbres peuvent croître ;
ces arbres devenus grands sont abattus, ce qui, même en petite quantité, permet au courant de la crue de détruire ces îles, d’abord en les divisant. Les destructions sont plus importantes au moment de la décrue, qui affouille les rives, notamment sur ces coupures, et la destruction s’amplifie à chaque crue.
La vallée présente l'intérêt de regrouper de nombreux habitats naturels d'intérêtcommunautaire, régulièrement remaniés par les crues, et subissant à la fois les influences méditerranéennes et montagnardes.
Dans les eaux courantes, on compte aujourd'hui de 150 à 200 espèces de macro-invertébrés[48], mais avec peu d’espèces végétales (en raison du régime des crues).
La qualité de l’eau est réputée bonne dans la vallée supérieure, malgré le colmatage inévitable avec les nombreuses retenues, qui privent la Durance de la puissance nécessaire à l’emport des sédiments. Cette qualité a été obtenue grâce à des actions d’assainissement (y compris sur les affluents de laLuye et duCoulon). Il reste quelques points noirs dans la moyenne vallée (en aval de l’usineArkema àChâteau-Arnoux, après la confluence avec le Coulon)[49].
L’aménagement de la vallée ainsi que l'espacement et la diminution de l'importance des crues ont permis la colonisation de l’espace alluvial par uneripisylve d’aulnes et depeupliers qui constitue localement uneforêt-galerie. Le lit, bien que moins humide, accueille encore 110 espèces d’oiseaux à l’année, plus 82 espèces d’oiseaux migrateurs qui y trouvent des zones de repos et de nourrissage et parfois de reproduction. La diversité aviaire a augmenté après les aménagements, mais il est probable qu'il y ait eu autrefois une diversité supérieure, de même que des populations plus nombreuses pour certaines espèces.
Les populations d’algues et plantes aquatiques (100 espèces en moyenne et basse Durance) et d’invertébrés aquatiques (77 espèces) sont moins variées qu’avant les aménagements (comparaison avec celles de l’Asse et du Buëch). Lesjussies, espèces de plantes invasives, apparaissent progressivement (depuis 1986) dans les eaux stagnantes (gravières, mares, bras morts)[53].
Avant les aménagements de la rivière on y trouvait plusieurs espèces migratrices amphihalines (qui vivent alternativement en mer et en eau douce) comme l'anguille, l'alose et la lamproie marine, espèces maintenant bloquées en partie basse de la Durance par les seuils et barrages. Il reste encore quelques espèces patrimoniales : outre leblageon et letoxostome, on y trouve encore l’apron du Rhône (poisson trèsmenacé de disparition) et laloche de rivière (Cobitis taenia taenia) encore très significativement présente. Mais l’envasement et le manque d'oxygène compromettent la reproduction des truites[50]. Lalamproie de Planer y était encore récemment signalée. Elle a peut-être disparu[51].
Les premièrespollutions importantes de la Durance remontent à l’installation de l’usine de fabrication d’armes chimiques et d’aluminium àSaint-Auban, durant laPremière Guerre mondiale. Dans les années 1920 et 1930, tous les résidus de production sont rejetés à la rivière, la bauxite rougissant la Durance[55].
Les relevés effectués dans lesannées 1970 montrent que la pollution de la Durance restait majoritairement d’origine industrielle en aval de Saint-Auban, sauf dans les traversées d’agglomération[56]. Les rejets de l’usinePéchiney de Saint-Auban polluent alors la rivière sur plus de vingt kilomètres[57], malgré l’épuration qui ne concerne à cette époque que moins de la moitié des eaux polluées[58]. Puis la pollution réapparaît à partir deManosque, composée principalement de produits chimiques agricoles et d’eaux de lessivage de cuves àmazout[57].
Au milieu desannées 1970, la situation ne s’est globalement pas améliorée : la pollution de l’eau nuit fortement à la reproduction des poissons en aval du confluent de laLuye (qui lui apportait deshydrocarbures et la pollution deGap), en aval deSisteron, et sur tout le cours moyen de la Durance, entre le confluent de la Bléone et le confluent du Verdon[59]. La survie des poissons est menacée en aval du confluent de la Bléone par les rejets chimiques et toxiques de l’usine de Saint-Auban[59]. Si la rivière restait polluée en aval de Cadarache, la situation apparaissait globalement maîtrisée jusqu’au confluent avec le Rhône[60]. Les objectifs d’assainissement étaient d’une qualité 1A (tous les usages possibles) en amont de Sisteron, et 1B de Sisteron à Avignon[61].
La Durance a joué un rôle très important dans l'histoire de la Provence, et a grandement contribué à la croissance économique et démographique de la région marseillaise, après avoir été un obstacle à la circulation pendant des siècles.
Les fouilles de sauvetage qui ont eu lieu sur le chantier de l’autorouteA51 ont permis de découvrir quelquessites préhistoriques et antiques[62].
De l'Antiquité auXIXe siècle, la Durance était réputée pour sa traversée difficile, ses crues brutales et un débit inconstant. La largeur de son lit, la force et la faible profondeur de son courant, et les changements de cours après les crues rendaient son franchissement par gué ou bac, ainsi que la navigation fluviale, très délicats (malgré une hauteur d'eau relativement importante en période de hautes-eaux). Il fallait parfois plusieurs bacs pour traverser les différents bras ou canaux et reconstruire fréquemment le câble (« traille ») support. Les rives instables et parfois abruptes rendaient l’établissement du bac et son accès difficiles. Les gués étaient difficiles à établir, souvent emportés : les seuls durables sont ceux de Mirabeau et de Pertuis, inutilisables en périodes de crues[63].
À l'époque préromaine, la Durance formait la frontière entre différents peuplesceltes établis le long de son lit, comme lesCavares (Cavaillon) et lesSalyens.
La vallée de la Durance est une voie de pénétration des Alpes, empruntée par lavoie Domitienne ; une statue deJanus est d’ailleurs élevée au Montgenèvre, point de passage entre laGaule cisalpine et laGaule narbonnaise[64].Strabon (Ier siècle) signale qu’un bac était établi àCavaillon[65], la grande voie romaine d’Espagne en Italie ne traversant la Durance qu’à Cavaillon et à Sisteron[66]. Il devait y avoir plusieurs bacs à Cavaillon, du fait de l’importance du point de passage (on a d’ailleurs retrouvé un quai d’embarquement taillé dans le roc). Un pont existait à Sisteron. On suppose que d’autresbacs devaient permettre de la franchir[66] comme cela est attesté à partir duXIe siècle, notamment à la hauteur dePertuis, ville dont le nom conserve le souvenir de cette fonction.
Difficile à franchir (sauf à Sisteron, où son cours se resserre entre deux rives rocheuses), la Durance était néanmoins navigable. Lesbas-reliefs deCabrières-d’Aigues le démontrent, le cours d’eau est utilisé pour le transport de différentes denrées liquides (vin, huile d’olive)[67], les Gallo-Romains utilisant leshaleurs (enlatin :helciarii) et le vent pour remonter le courant. Plusieurs corporations spécialisées assuraient ce transport : lesnautes avaient lemonopole du transport sur grandes rivières et utilisaient des barques, lesutriculaires (enlatin :utricularii) qui l’avaient sur les petites rivières et dans les marais utilisaient des radeaux flottant sur des outres gonflées. Deux corporations d’utriculaires se trouvaient à Sisteron et àRiez[68].
Ce commerce alimentait l’activité d’un port important, proche du carrefour routier de Sisteron, au lieu-dit le Bourguet, àl’Escale : le port existait avant la conquête romaine, mais fut aménagé auIer siècle av. J.-C., connut la prospérité jusqu’à lacrise duIIIe siècle, avant de retrouver une activité économique jusqu’au début duVe siècle[68].
Le pont sur la Durance entre Sisteron et la Baume.
À la fin de l’Antiquité, la Durance, difficilement franchissable, sert à dessiner les frontières. En 470, elle marque la limite de l’avancée vers le sud desBurgondes[69]. QuandRomulus Augustule est déposé en 476, le territoire au sud et à l’est de la Durance échoit aux Wisigoths. Les Burgondes, déjà installés au nord et à l’ouest du cours d'eau, occupent le sud de la Provence à la mort du WisigothEuric en 483[70]. En 526,Amalasonte, la reine desOstrogoths cède au roi desBurgondesGodomar III la portion de terres comprise entre l'Isère et la Durance, qui devient la nouvelle frontière entre les deux royaumes[71].
Au Moyen Âge central, lecomté de Forcalquier s’étire tout en longueur le long de la Durance, de Cavaillon jusqu’àRoche-de-Rame près d’Embrun. C'est justement grâce à unétat des dommages du comteGuillaume III de Forcalquier par lequel il revendique ses droits surPertuis en 1119 qu'on sait que la Durance était naviguée au Moyen Âge[72]. DuXIIe au XIXe siècle, larivière servit auflottage du bois, coupé dans les Alpes (notamment par les moines deBoscodon, par privilège gratuit de 1191[73]) et utilisé dans les villes de plaine et les chantiers navals.
Le pont deSisteron, érigé au Moyen Âge, est resté jusqu'au milieu duXIXe siècle le seul passage fixe d'une rive à l'autre de la Durance.
Après l’an Mil, le nombre de bacs (déjà présents auparavant) augmente cependant : il s’agit debacs à traille (équipés d’un mât qui s’appuie sur un câble, la traille, tendu entre les deux rives du cours principal). Le plus ancien connu est celui allant dela Roque-d'Anthéron àCadenet (à Gontard), attesté en 1037[75]. AuXIe siècle existe encore celui dePertuis.
à Maupas (actuelBonpas, à Caumont), de la fin duXIIe siècle à sa destruction par le comte de Toulouse en 1241 ;
à Mirabeau, au début duXIIIe siècle, près de Sainte-Madeleine-du-Pont ;
àSavines, le plus fréquenté des ponts de Haute-Durance (XVe siècle).
Le pont antique de Sisteron est reconstruit en 1365[75].Vauban confirme la difficulté d’établissement d’un pont en refusant d’en construire un à Cadenet[78].
Un important réseau de canaux d'irrigation se développe, dont certains dévient une petite partie du débit versArles (canal de Craponne) et laCrau.
Le cours de la Durance entreSavines etSisteron constitue la limite entre laProvence (rive gauche) et leDauphiné (rive droite).
C'est pendant ce siècle que se produisent les crues les plus violentes : 1843, 1856, 1882, 1886 (cf. supra) et que la science et la technique modernes sont utilisées pour mieux connaître la rivière et faciliter son franchissement.
En 1856, la crue millénale inonde tout le bassin de la Durance, de Sisteron jusqu'à son confluent à Avignon. Elle emporte les terrasses alluviales cultivées, rompt les digues, détruit les canaux. Les syndicats d’arrosants (qui ont remplacé les pareries) et les services locaux des Ponts et Chaussées demandent une intervention exceptionnelle à l’État. Le premier service d’observation d’une rivière est créé, leService spécial de la Durance, afin d’étudier l’hydrologie de la rivière, suivi de son bornage kilométrique à partir de 1868, du confluent avec le Verdon à celui avec le Rhône. Ce bornage permet unnivellement et de cartographier les terres inondables[80].
La construction au milieu duXIXe siècle ducanal de Marseille, qui capte l'eau de la Durance, a permis à l'agglomération marseillaise de se développer très rapidement. De nombreux ponts ont été édifiés ou reconstruits, notamment à Volonne, Manosque, Mirabeau, Pertuis et Cadenet, certains sont des ponts suspendus.
L’utilisation de la Durance comme voie de transport décroît avec la concurrence de la route, et cesse définitivement avec celle duchemin de fer. Il ne reste que 10 radeliers en 1896, un seul en 1908[75] (voir aussi la partieCulture).
Le rétrécissement de la Durance sur la commune deMirabeau où la rivière se fraye un chemin entre deux falaises de calcaire abruptes, ledéfilé de Canteperdrix, est un lieu de franchissement ancien et a donné lieu à la construction de pas moins de trois ouvrages successifs, qui ont succédé auxbacs à traille. La première tentative de construction d’un pont date duXVe siècle. Les différents « Pont Mirabeau » qui furent édifiés ont été détruits totalement ou en partie à quatre reprises en 1440, 1635, 1843 et 1881 par la Durance déchainée. Les piles généralement reproduites sont celles du pont construit en 1835 par Jean-François Théophile Sauzet,monuments historiques inscrits[81].
Le pont moderne, une pile de l'ancien pont et la falaise de Canteperdrix.
En 1935, il est remplacé par un nouveau pont suspendu, qui est saboté en 1944 et reconstruit en 1947. Le pont actuel date de 1987.
Pour se protéger des inondations ravageuses (qui emportaient parfois tout un pan de rive, et une ville avec), les habitants d'Avignon construisent desdigues à partir duXVe siècle[82]. D’autres tentatives ont lieu jusqu'auXIXe siècle : leur principal point commun est le manque de coordination, et leur manque de réussite, même après l’instauration d’une Commission mixte chargée d’établir des plans annuels d’endiguement par l’ordonnance royale de 1825[83].
Sous l'Ancien Régime, on utilise souvent des caissons de rondins emplis de pierres, puis desgabions, plus efficaces et plus faciles à mettre en œuvre : il s’agit de paniers d’osier ou de saule, de forme conique, la partie pointue étant dirigée vers le lit de la rivière, le remplissage (toujours de pierres) se faisant depuis la rive. Mais ni les uns, ni les autres, ne résistent longtemps aux crues[84].
La première proposition d’endiguement général de la Durance est faite par Bérenguier, habitant de Manosque, et date de 1778[82]. De nombreuses études sont faites au siècle suivant, dont une à partir de 1839, qui est définitivement rejetée par Paris en 1851 devant les oppositions, paradoxales, des habitants des deux rives, trouvant que la proposition et ses variantes avantagent le voisin (d’en face, aval, amont)[85]. Les projets d’endiguement partiel échouent également (dont celui en amont du pont des Mées dans les années 1860[86], qui marque encore la campagne municipale de 1888[87]).
Les aménagements finalement réalisés ne sont que rarement durables dans la vallée de la moyenne Durance :
les épis en T mis en place par la commune deValensole sont emportés entre 1860 et 1863[38] ;
les épis mis en place en collaboration par les communes deVolx et Manosque sont emportés par les crues de 1860.
À l’inverse, les endiguements à épis et digue mis en place en basse Durance, là où le courant est moins fort (Vaucluse et Bouches-du-Rhône), ont de bons résultats, et ont même inspiré les projets précédents[88].
L’utilisation de la force motrice de la Durance pour produire de l’électricité commence en 1908, avec la construction d’une centrale àLa Brillanne par l’Énergie électrique du littoral méditerranéen (pour une commercialisation sur la côte), suivie dès 1909 parPechiney qui construit àL’Argentière une centrale pour les besoins de son usine d’aluminium[91] ; en 1909 également, l'usine deVentavon est construite[92]. Desmoulins, établis sur des canaux de dérivation, utilisaient déjà cette force pour d’autres usages. La technique du canal de dérivation est souvent utilisée pour mouvoir les turbines des centrales : celles de Ventavon et duPoët sont implantées sur un canal commun, et le canal de La Brillanne alimente celles de La Brillanne, Le Largue etSainte-Tulle. D’autres centrales sont construites dans la première moitié duXXe siècle : Les Claux et Champcella-Le Fournel[93].
Cependant, le potentiel hydroélectrique apparaît largement sous-exploité, en partie à cause du régime de la rivière : les hautes eaux se produisent au printemps, alors que la demande est maximale en hiver (et que les besoins d’irrigation sont importants en été).L'aménagement permettant d’accroître la production hydroélectrique durancienne et d’approvisionner directement la Provence, pauvre en unités de production[pas clair][93].
En 1955, une loi est votée pour l’aménagement de l’ensemble Durance-Verdon. Dans ce cadre, trois missions sont confiées à EDF :
la production d’électricité ;
l’alimentation en eau des cultures (irrigation) et des villes ;
Ce programme a entraîné, sur une période de 40 ans, la construction de 23 barrages et prises d’eau (des prises d’eau en amont des Claux sur l’Argentière à celle deMallemort en passant par lebarrage de Serre-Ponçon), ducanal EDF de la Durance, alimentant 33 centrales hydroélectriques, et de plusieurs stations de commande[95].
La vallée et le canal EDF de la Durance avant la clue de Mirabeau.
Ce programme est une réussite presque complète :
l’ensemble Durance-Verdon produit 6 à 7 milliards de kWh par an (10 % de la production hydroélectrique française) ;
les barrages réservoirs fournissent de l’eau potable à toute la région, et irriguent toute la Provence (un tiers de l’irrigation française) ;
les lacs sont une attraction touristique (celui de Serre-Ponçon attire 10 % des touristes fréquentant les Hautes-Alpes) ;
si le débit est régularisé, et les crues faibles et moyennes parfaitement contrôlées, l’aménagement n’a cependant aucun effet sur les crues majeures, comme l’a montré la crue de 1994 (3 000 m3/s à Cadarache[2]). En effet le barrage réservoir de Serre-Ponçon ne régule que le cours supérieur de la Durance, et ne joue aucun rôle sur les affluents, dont le rôle est important dans la formation des crues majeures. Tous les autres barrages ne sont que des prises d’eau. Seul le débit du Verdon est contrôlé par le barrage de Sainte-Croix (si des capacités de stockage existent au moment de la crue)[96].
Le Syndicat mixte d’aménagement de la vallée de la Durance[3], dont le périmètre d'intervention s'étend dubarrage de Serre-Ponçon au Rhône, est la structure gestionnaire de la rivière. Il est concessionnaire du Domaine public fluvial (DPF) sur la Basse Durance mais intervient également sur le DPF de l'État sur la Moyenne Durance. Il œuvre essentiellement dans les domaines suivants : la gestion des crues, l’amélioration de la sécurité, le transport solide, la préservation et de la gestion du patrimoine naturel, la gestion des différents usages. Il estÉtablissement public territorial de bassin.
Le lit de la rivière en basse Durance présente de nombreusesiscles de plus ou moins grande importance qui ont été de tout temps des lieux de pâture pour les bergers du Luberon[98] quand fin mai la sécheresse asséchait les points d'eau du massif. Certaines, mieux protégées, parfois par des digues sont aujourd'hui de bonnes terres cultivées (serres de l'Iscles du mois de mai). La dérivation du canal EDF a diminué les submersions et les déplacements qui en résultaient, mais aussi les dépôts de limon qui les fertilisaient.
Le lit de la Durance fournit depuis les années 1950 desgranulats très durs, utilisés pour la couche de roulement des routes et les bétons résistants. La plupart des sites de prélèvement sont en cours de fermeture.
De même, les quelques usines utilisant l’énergie de la rivière ont fermé (usine d’aluminium de l’Argentière-la-Bessée) ou sont en cours de fermeture (Arkema à Saint-Auban).
Enfin, c’est dans la vallée de la Durance, àCadarache, que le réacteur expérimental defusion nucléaire,ITER, est en cours de construction.
La Durance est représentée sous la forme d'un groupe sculpté majestueux aupalais Longchamp, àMarseille, construit entre 1862 et 1869 par l'architecteEspérandieu afin de célébrer l'arrivée des eaux de la Durance dans la ville, via lecanal de Marseille.
Une allégorie de la Durance sculptée parJean-Pancrace Chastel sur le fronton la Halle aux Grains, place de la Mairie, àAix-en-Provence (Bouches-du-Rhônes), la représente sous la forme d'une femme dont le pied sort du cadre. Il s'agit d'une métaphore de l’impétueuse rivière sortant de son lit, au contraire du Rhône, sculpté à ses côtés, qui reste parfaitement dans le cadre[99].
l’écrivain le plus connu à s’être inspiré de la Durance est cependantJean Giono, qui s’en sert dans sa géographie imaginaire de la Provence, la transformant en fleuve (il en parle au masculin[100], lui faisant traverser la clue de Sisteron sans évoquer la ville, puis le haut pays Rebeillard complètement imaginaire[101]).Le Hussard sur le toit suit lui aussi le cours de la Durance.
Parmi les peintres à l'avoir représentée,Guigou etMonticelli, amis proches, s’installent àSaint-Paul-lès-Durance et exécutent de nombreux tableaux où elle figure, soit comme décor, soit comme sujet (86 des 421 tableaux de Guigou). Le peintresurréaliste d’origineroumaineVictor Brauner, réfugié en 1942 àRemollon, en fait plusieurs tableaux sur des matériaux de fortune[102].
La Durance est aussi évoquée dans la chanson "Les deux écoles" de Michel Sardou.
Depuis quelques années, une association fait revivre les radeliers, en construisant chaque année des radeaux de troncs d’arbre et en leur faisant descendre une portion de la Durance.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Direction de l'environnement, du développement durable et de l'agriculture,La Durance : lien de vie du territoire régional, Conseil régional PACA, 106 p..
Syndicat Mixte d'Aménagement de la Vallée de la Durance,Contrat de rivière du Val de Durance, rapport de présentation, SOGREAH, 2008, 93 p.
Claude Gouron, photographe, Hélène Vesian, auteur des textes,Pierre Magnan, préfacier,Durance : voyage photographique des Alpes à la Provence, Avignon : Alain Barthélemy, 2002.
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Jean-Marie Gibelin,L’Histoire des endiguements de la Durance dans le département des Basses-Alpes, Digne-les-Bains, DDE des Alpes-de-Haute-Provence,..
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La version du 9 septembre 2008 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.