Pour les articles homonymes, voirBretagne (homonymie).
(Drapeau) | (Armoiries) |
| Devise | A ma vie |
|---|
| Statut | Duché,État monarchique |
|---|---|
| Capitale | Vannes,Rennes,Nantes |
| Langue(s) | Officielle :français,latin Vernaculaire :breton,gallo |
| Religion | Christianisme (catholicisme) |
| Monnaie | double denier |
| Population | 500 000 (XIe siècle) 600 000 (XIIe siècle) 850 000 (XIIIe siècle) 1 000 000 (XIVe siècle) 750 000 (XVe siècle) |
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| Superficie | Environ 35 000 km2 |
|---|
| 936-939 | Guerre contre les Vikings parAlain Barbetorte mettant fin à l’occupation scandinave de la Bretagne. |
|---|---|
| 1138 | Mariage entreBerthe de Bretagne etAlain le Noir, octroyant le comté de Richemont aux ducs jusqu'à 1399. |
| Février-mars 1214 | Mariage entre la duchesseAlix de Bretagne etPierre de Dreux, faisant de la Bretagne une principauté capétienne jusqu'auXVIe siècle. |
| 1341-1365 | Guerre de succession |
| 1465-1491 | Guerre Franco-Bretonne |
| Août- | Édit d'union à la France |
| Avènement d'Henri II de France |
| (1er)938 -952 | Alain Barbetorte |
|---|---|
| (Der)1536 -1547 | Henri |
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Entités suivantes :
Leduché de Bretagne est unduchéféodal qui exista de938 à1547. Son territoire, partie de celui de l'ancienneArmorique, correspond à larégion Bretagne actuelle avec une grande partie du département de laLoire-Atlantique où se trouvent laville de Nantes et l'ancienpays de Retz.
Le duché s'est successivement trouvé sous l'influence de puissances voisines. D'abord dominé par lesducs de Normandie, le duché de Bretagne subit les influences politiques respectives duroyaume de France et duroyaume d'Angleterre, malgré cela il garde son caractère d'entité politique strictement distincte de ces deux dernières. Leroyaume d'Angleterre exerce une influence très importante sur le duché de Bretagne à partir duXIIe siècle, ce qui fut la cause de guerres civiles en Bretagne.
Succédant auroyaume de Bretagne, le duché naît en938, encore pour partie occupé par les troupesvikings du chefIncon.Alain Barbetorte, petit-fils du dernierroi de BretagneAlain IerLe Grand, libère le pays du joug normand et devient alors le premierduc de Bretagne. Pendant près de trois siècles, duXe au XIIe siècle, les grandes maisons comtales bretonnes (Nantes,Rennes,Cornouaille) se disputent ardemment le pays breton et dirigent le duché les unes après les autres.
Au milieu duXIIe siècle, le duché devient un véritable enjeu géostratégique pour les deux grandes puissances européennes que sont laFrance et l'Angleterre. La dynastie desPlantagenêts et lamaison de France placent leurs ducs à la tête du duché afin de le contrôler. Les ducs imposés par les deux puissances rivales n'auront de cesse que de prendre leur indépendance vis-à-vis des puissances convoitant le duché, au point que les ducs d'origine française réussissent, du début duXIIIe à la fin du XVe siècle, et même en pleineguerre de Cent Ans, à affirmer la puissance de l'État breton toujours indépendant.
Les maisons héritières de Bretagne se sont plusieurs fois alliées à des branches de la maison capétienne. Après près de soixante ans de lutte, autant militaire que diplomatique, notammentl'invasion du duché par l'armée française à la fin duXVe siècle, le royaume de France réussit à effectuer un premier rapprochement, avec le mariage de trois rois de France successifs avec les duchessesAnne de Bretagne et sa filleClaude. En1532, l'union du duché de Bretagne et du royaume de France est proclamée, celle-ci sera effective en1547 lors de l’accession au trône de France du dernier duc,Henri II. La nouvelle province française gardera cependant une grande autonomie, son propreparlement provincial, sesétats provinciaux et sesprivilèges jusqu'à laRévolution française de1789, qui l'en dépossédera.
Le Moyen Âge est d'abord un temps d'émancipation politique pour l'ouest de l'Armorique qui passe progressivement sous le contrôle desBretons. Ces derniers quittent la Bretagne insulaire sous la pression desSaxons, desAngles, desJutes, desPictes et desScots. Cette immigration commence à la fin duIVe siècle et dure jusqu'auVIe siècle inclus. Les Bretons constituent des petits royaumes communautaires qui résistent à l'avancée desFrancs.
Le premier véritable royaume de Bretagne atteint son expansion territoriale maximale sous le règne d'Erispoë (851-857), fils deNominoë,missusimperatoris carolingien ayant arraché l'indépendance. Le territoire s'étend brièvement sur leCotentin, l'Avranchin ainsi qu'une partie duMaine[1].
LeIXe siècle est cependant une période de rétraction territoriale sous la poussée desVikings. Le royaume se désintègre et perd nettement en autonomie politique. L'invasion scandinave marque une première rupture dans l'histoire de la Bretagne médiévale, en ouvrant l'ère des ducs (938-1532) qui vit alterner des phases d'effacement politique, de mise en tutelle et de montée en puissance d'un état quasi-souverain.

Le royaume devint duché en 938. La période fut marquée par un effacement politique des rois deFrancie occidentale, qui ne profita que partiellement à la Bretagne.Alain Barbetorte prit le pouvoir en 938, et devint le premier duc de Bretagne lorsqu'il refusa de prendre le titre de roi, s'intitulaprinceps (premier des seigneurs) et prêta hommage au roiLouis IV en 942[2],[3].
Le duché connut pendant un siècle une période de faiblesse politique liée aux attaques des peuples scandinaves et aux guerres civiles déchirant les maisons comtales pour le contrôle du duché. Les maisons comtales de Nantes (938-988), de Rennes (988-1066) et de Cornouaille (1066-1167) s’avérèrent incapables de s'imposer à l'ensemble du territoire et subirent les pressions et l'influence des ducs de Normandie, des comtes de Blois ainsi que d'Anjou. De 952 à 1199, aucun duc ne prêta directement hommage au roi des Francs.
En 1064[4],Guillaume II de Normandie mena une expédition contre laBretagne, à laquelle participa activementHarold Godwinson, qui sera ensuite son adversaire à labataille d'Hastings. Latapisserie de Bayeux relate les prises successives des forteresses deDol-de-Bretagne,Rennes etDinan.
Le règne long et stable d’Alain Fergent permit une première extension des possessions bretonnes, dont la confirmation de l'attribution de l'honneur de Richmond (il avait été accordé àAlain le Roux parGuillaume le Conquérant et transmis par héritage aux ducs de Bretagne). Sa femme,Ermengarde d'Anjou, assura la régence du duché pendant cinq années durant son absence lors lapremière croisade. Elle participa à la fondation de l'abbaye de Fontevraud et entretint de nombreux échanges avec le moineBernard de Clairvaux. Son filsConan IIIle Gros continua son œuvre de rétablissement de l’autorité centrale bretonne. Le petit-fils de celui-ci, le ducConan IV, se trouva dépendant des rois d'Angleterre. À sa mort, une crise de succession s'ouvrit et le duché passa sous la tutelle du roi d'AngleterreHenri II. Entre 1166 et 1186, Henri II réunitde facto la Bretagne à ses possessions continentales[1],[5].
Le royaume passa sous la domination capétienne en 1213.Pierre de Dreux, dit aussi "Pierre Mauclerc", devint duc de Bretagne en épousant Alix de Thouars, et reconnut l'hommage lige au roi de France. L'affirmation de l'autorité royale sousLouis VI etLouis VII, puis l'expansion du domaine royal sous le règne dePhilippe II Auguste, expliquent les raisons qui conduisirent en 1199 à l'hommage devant Philippe II Auguste, mais aussi le développement des institutions ducales[6].
Dans l'histoire du duché de Bretagne, les époux des duchesses ont été considérés comme ducs, alors qu'ils n'étaient que régents,baillistres ou encore ducsjure uxoris ou « par le droit de la duchesse ». Il en fut ainsi de 1060 à 1201 avec les duchessesHavoise,Berthe,Constance ouAlix. La duchesse Constance, en particulier, a une forte légitimité, ayant toujours résisté, ayant été soutenue par le peuple breton et ayant été reconnue par la noblesse bretonne. La fille de Conan IV, née vers 1161, fut mariée trois fois et eut pour époux successifsGeoffroy II de Bretagne,Ranulph de Blondeville puisGuy de Thouars.
Avec son premier époux (qui s'attacha de façon surprenante à la Bretagne), Constance fut la mère d'Aliénor et du futur ducArthur Ier de Bretagne. Avec son troisième époux, elle donna naissance à la future duchesse Alix de Bretagne (les droits d'Aliénor, emprisonnée à Bristol par les Anglais, passeront à Alix). L'Assise au comte Geoffroy reconnaît le droit d'aînesse pour éviter les réductions des terres et le démantèlement du service d'armes des seigneuries. En 1187, Arthur Ier de Bretagne, né sept mois après la mort de son père dans un tournoi, n'était âgé que de onze ans et sa mère assura la régence avec le soutien des Bretons face àRichard Cœur de Lion. La domination des Angevins en Bretagne prit fin en 1203, quand le roiJean sans Terre fit tuer son neveu, le ducArthur, âgé de dix-sept ans. Il était en effet un héritier possible pouvant prétendre au trône d'Angleterre puisque fils de Geoffroy, frère aîné de Jean sans Terre.
Arthur Ier, qui était né posthume, le, préoccupa beaucoup les rois d'Angleterre. Henri II, Richard Cœur de Lion puis Jean sans Terre qui transformèrent sa courte vie en une série d'épreuves. En effet, avec les textes de la matière de Bretagne, depuis 1135, le mythe du retour d'un grand roi qui réunirait Cornouaille, Pays de Galles et Armorique avait été répandu (en grande partie par Henri II lui-même, qui cherchait à apparaître comme ce roi). Henri II fut donc très mécontent que Constance donnât à son fils ce prénom. Trois ans après la naissance d'Arthur, Henri II fera tout pour prouver que le roi Arthur, celui de la Table ronde qui avait vécu auVe siècle, était bien mort et enterré à Glastonbury, sans aucune chance d'un quelconque retour, comme les populations l'espéraient. Très meurtris, après ce qui apparut comme l'assassinat de ce jeune duc, les Bretons se tournèrent vers le roi de FrancePhilippe II Auguste.
Le mariage en 1213 d’Alix de Thouars, héritière de Bretagne, à un capétien,Pierre de Dreux ditMauclerc, inaugure une nouvelle dynastie, celle des Dreux. Pierre Mauclerc devient à son tourbaillistre de Bretagne pour sa femme, puis pendant la minorité de leur fils aîné,Jean Ier.
Jean Ier le Roux etJean II le Saint se succèdent. Jean Ier est pondéré mais, en 1240, il mène un combat contre les Juifs et, en 1270, participe à lahuitième croisade avecLouis IX. Il est l'allié du roi de FrancePhilippe III le Hardi, tout en gardant un œil sur son comté de Richemont. Jean II meurt àLyon lors de sa rencontre avec le papeClément V.
En1297, leduc Jean II obtient le titre depair de France. Arthur II et Jean III le Bon sont des ducs pacifiques durant36 ans. Au moment où, en France, l'exclusion salique se met en place à partir de Philippe VI, les vingt-trois années de guerres, impliquant pour les Montfort le fils d'Arthur II (soutenu par le roi Édouard III d'Angleterre) et pour les Penthièvre la nièce de Jean III (soutenue par Philippe VI de Valois), la Bretagne maintient cependant, comme en Grande-Bretagne, la filiation au duché hors de l'exclusion salique.
Dès la fin duXIIIe siècle et bien avant l'ordonnance de Villers-Cotterêts, l'administration ducale abandonna le latin au profit du français, sans passer par le breton. Jusqu'auXIIIe siècle, les actes administratifs et juridiques sont rédigés en latin, puis le français concurrence le latin dans les actes de la chancellerie[N 1],[7].
Après laguerre de Succession de Bretagne, Jean IV de Montfortle Victorieux etJean Vle Sage permettent à la Bretagne, durant soixante-dix-huit ans, de continuer à entretenir des liens avec la couronne d'Angleterre, grâce au comté de Richmond, jusqu’à laguerre des Deux-Roses, moment où l'Angleterre n'est plus en mesure d'aider la Bretagne. La Bretagne du ducFrançois Ier, dit « le Bien-Aimé », se rapproche du royaume de France.Pierre II, dit « le Simple », est suivi parArthur III, le justicier de Richemont, connétable du roi de France Charles VII, comme le furentBertrand Du Guesclin de Charles V, etClisson de Charles VI. Arthur III, connétable de France, combat les Anglais. Son neveu, le ducFrançois II, pour sa part, participe à laguerre folle, fronde de grands seigneurs féodaux contre le roi de France. Il est battu et son pouvoir restreint sur ses fiefs, dont le duché de Bretagne. Durant son opposition au roi de France, il tente de donner à la Bretagne les attributs d'un royaume et fonde l'université de Nantes et, à Pontivy, la première imprimerie bretonne.

La guerre avec laFrance reprend dès[8], mais le duché peut cette fois compter sur l'aide militaire de ses alliés : des renforts allemands débarquent àRoscoff, des Anglais àMorlaix et des troupes ducomte de Salinas reprennent quelques places fortes tenues par les Français. Une nouvelle trêve est ainsi obtenue, signée en juillet de la même année àFrancfort entreCharles VIII etMaximilien d'Autriche[9]. Laduchesse Anne conclut avec ce dernier un mariage en1490 de façon à renforcer l'alliance contre la France[10] ; ceci se traduit par une nouvelle incursion française qui débouche cette fois sur un nouveau mariage (le précédent n'ayant pas été consommé) entreAnne etCharles VIII, conclu en[11]. La duchesse cède alors à son mari tous droits sur le duché[12]. Celui-ci reconduit les privilèges dont bénéficient les Bretons en1492[13], mais supprime plusieurs administrations propres au duché afin de pousser son intégration au royaume[14]. La mort deCharles VIII en1498 met cependant fin à ce processus etAnne recouvre certains de ses droits sur le duché[15]. Son remariage avec le nouveauroi de FranceLouis XII intervient en1499, mais cette fois les clauses du mariage préservent l'indépendance du duché[16].
S'ensuit le mariage deClaude de France, la fille héritière d'Anne de Bretagne, avec le futur roi de FranceFrançois Ier[17]. Contrairement à son prédécesseurCharles VIII, François Ier intègre le duché au domaine royal. François Ier conserve les institutions du duché de Bretagne[18], mais place peu à peu des hommes de confiance lors de vacances d'office. Il se ménage aussi la fidélité de la noblesse locale[19], permettant l'intégration progressive du duché au sein du domaine royal[20].
L'année1532 voit l'aboutissement de ce processus d'intégration[21]. LesÉtats de Bretagne réunis àVannes adoptent le un vœu reconnaissant ledauphin comme duc, ce qui aboutit à la promulgation de l'édit d'Union le 13 août àNantes, réunissant les deux entités, tout en garantissant les droits et privilèges de l'ancien duché « sans rien y changer ni innover »[22]. L'édit du Plessis-Macé signé en délimite les libertés fiscales, judiciaires et ecclésiastiques de la province[23].
Bien que le titre de duc de Bretagne et de roi de France fussent détenus par la même personne, il n'y eut pas de fusion des États et les chancelleries restèrent distinctes. Une partie de la noblesse bretonne, notamment les descendants deJeanne de Penthièvre, souhaitent se voir attribuer le fief de Bretagne ou tout du moins lecomté de Penthièvre annexé parFrançois II. À la mort d’Henri III, le dernier descendant en ligne masculine de Claude, les héritiers théoriques de ses droits en Bretagne et en Auvergne étaient l’infanteIsabelle-Claire-Eugénie d'Autriche, dernière souveraine espagnole desPays-Bas, ainsi qu'Henri II,duc de Lorraine , la première étant la fille aînée de la fille aînée du roi de France Henri II, mais une femme, le second étant un homme mais le fils de la fille cadette. La Bretagne avait un système qui donnait une petite prééminence aux héritiers mâles, même s’ils héritaient de leurs droits par les femmes. L'exclusion salique ne fut jamais mise en place,a contrario avec la France.
Néanmoins,Philippe II d'Espagne, principal ennemi de la France à cette époque, offre aux deux de les soutenir afin de diviser la France. Mais en Bretagne, rien ne vient appuyer ceci. Au contraire, leduc de Mercœur, un des chefs de laLigue catholique, gouverneur de Bretagne depuis 1582, revendique les droits de son fils mineur, descendant en ligne directe de la duchesse Jeanne de Penthièvre. Il organise en1588 (immédiatement après l’assassinat duduc de Guise) un gouvernement à Nantes, soutenu par l’Espagne, qui ne fait sa reddition àHenri IV qu’en 1598, conclue par le mariage de sa fille avec un des bâtards d’Henri IV, ce qui confirme le contrôle direct de la France sur la Bretagne. C’est donc dans la dernière province où la Ligue lui résistait qu’Henri IV signe un édit de tolérance, l’édit de Nantes.
Le premier duc de lamaison de Dreux,Pierre Mauclerc, a choisi debriser les armes de son père,Robert II de Dreux, unéchiqueté d'or et d'azur à la bordure de geules, par unfranc-quartier d'hermine brochant, brisure destinée à faire date en introduisant l'hermine en Bretagne. Elles seront les armes du duc et du duché de Bretagne jusqu'au 13 décembre 1316, date à laquelle le descendant de Pierre,Jean III, change pour des hermines plaines.[24]
| Blasonnement : Échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules, au franc-quartier d'hermine brochant. |
Le,Jean III opte donc pour des armes auxhermines plaines. Il y a plusieurs hypothèses à ce changement: le fait que l'azur et l'or ne sont plus considérés comme "royaux", le fait que l'échiqueté est passé de mode, remplacé par lesemé, désormais associé au pouvoir, mais il faut surtout y voir le résultat du conflit entre Jean III et sa belle-mèreYolande de Dreux, en rompant avec les armes des Dreux[25],[26]. Cet écu d'hermine est la source de toute l'emblématique bretonne : la bannière herminée a donné le drapeau traditionnel, puis lefranc-quartier duGwenn ha du ;Jean IV y a puisé sa devise personnelle, sonordre de chevalerie, salivrée et le nom duchâteau de sa capitale (Vannes/Gwened) ; ses couleurs furent reprises auXVe siècle par lacroix noire[réf. nécessaire].
| Blasonnement : d’hermine plain |
L'hermine, dite "naturelle", est l'animal proprement dit. Mammifère de l'hémisphère nord, elle se caractérise par une fourrure noire pendant la période estivale et une fourrure blanche l'hiver. La rareté de cette fourrure fit qu'elle fut l'apanage des plus puissants, qui s'en servaient pour signifier leur pouvoir et leur autorité, en la portant en manteau de cérémonie lors d'un sacre par exemple[27]. Le ducJean III fut le premier à en faire le motif principal de son blason. Depuis, elle apparut sur les sceaux des ducs puis desÉtats de Bretagne, à lacathédrale Saint-Corentin de Quimper, sur les sablières de tant d'églises, sur les châteaux des Montfort et un peu partout en support d'armoiries.
Elle est devenue le symbole de la Bretagne car, selon une légende, au cours d’une chasse d’Anne de Bretagne avec sa cour, une hermine parvint à échapper à se faire tuer par les chasseurs, mais, acculé par un chemin marécageux, l’animal aima mieux mourir que se salir. La duchesse Anne, impressionnée par son attitude, recueillit l'hermine et défendit qu'on y touchât. Elle devint l'emblème de la Bretagne pour son courage et donna naissance à la devisePotius mori quam foedari (« Plutôt mourir que se souiller », en bretonkentoc'h mervel eget bezañ saotre)[28]. Selon les légendes, le personnage cité peut aussi bien êtreKonan Meriadeg, le roiNominoë ouBarbe-Torte[29].
La devise, ou mot, des ducs de Bretagne est "A ma vie". Cette formule a été utilisée par les ducs dès avant Jean IV. La tradition rapporte aussi le motPotius mori quam foedari : « Plutôt mourir que déshonorer », ou « Plutôt la mort que la souillure » (en breton : « Kentoc'h mervel eget bezañ saotret »). Il n'apparait qu'une seule fois dans unlivre d'heures dédié à Anne de Bretagne et semble être un ajout duXVIIe siècle[30].
Jusqu'en 1385, les ducs s'intitulaient simplementducs de Bretagne, mais à partir de 1385, ils s'intitulentducs de Bretagne par la grâce de Dieu, pour revendiquer leur indépendance[25]. Cependant le titre de duc n'est pas reconnu par leroyaume de France jusqu'en 1297, qui ne leur reconnait que le titre decomte de Bretagne, titre utilisé par les autres souverains, et qu'ils utilisent eux-mêmes pour écrire au roi jusqu'en 1256, mais qu'utilisent alors lescomtes de Penthièvre, leurs vassaux, descendants d'Eudes de Penthièvre, fils cadet deGeoffroi Ier. En septembre 1297,Philippe le Bel érige la Bretagne enduché-pairie et lève donc toutes ambiguïtés[24].
La condition de capitale, entre leXVe et le XVIIe siècle, ne correspond pas à un statut institutionnel. Les capitales pouvaient être des villes qui luttent pour imposer ce statut, en imposant leur primauté, mais la capitale désignait aussi la ville qui hébergeait certaines institutions. Dans les deux cas, une certaine crédibilité était nécessaire. En Bretagne quelques villes sont concernées. À la fin duXVe siècle, lorsqueFrançois II était duc de Bretagne, les fonctions politiques furent partagées entre trois villes : Rennes, Nantes et Vannes. Chacune d'entre elles était aussi dotée d'unesénéchaussée et d'unévêché. Concernant lesÉtats de Bretagne, leurs sessions n'étaient liées à aucune ville[31].
Nantes devint lanécropole ducale depuisPierre II. La ville devint la résidence principale de la cour ducale sous François II. Le duc fit réaliser d'importants travaux pour lechâteau. La ville abrita également les services du conseil et de lachancellerie de Bretagne, ainsi que, à partir de 1460, uneuniversité[31].
Vannes accueillit lachambre des comptes de Bretagne, puis à partir de 1485, le siège d’unParlement sédentarisé, chargé des appels judiciaires, et qui s’y réunit pour une session annuelle de deux mois, abritant ainsi un pouvoir financier et judiciaire[31].
Rennes était la ville du couronnement ducal, lequel se célébrait dans lacathédrale Saint-Pierre. Il s'agissait d'une fonction ancienne, et avant tout prestigieuse[31].
Entre 1490 et 1540, la fin de l'indépendance est marquée par certaines transformations. L’université de Nantes poursuit son existence, mais sans le soutien ducal. La chambre des comptes est déplacée à Nantes, au détriment de Vannes. Les sessions du parlement ne sont plus sédentaires, mais partagées entre Nantes, Rennes et Vannes : les lettres du roi qui le convoquent indiquent chaque année le lieu où il se tiendra. Le conseil et chancellerie de Bretagne siège exclusivement à Rennes, au détriment de Nantes. Le rôle de Vannes en tant que ville capitale décline progressivement à partir de la première moitié duXVIe siècle[31].

La Bretagne est historiquement subdivisée en neuf provinces correspondantgrosso modo aux neuf évêchés bretons :
Lors de laguerre de Succession de Bretagne, il y eut un projet de scinder la Bretagne en deux duchés, l'un au nord, l'autre au sud.
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