Pour les articles homonymes, voirBourbon etBourbonnais.
| Statut | Province duroyaume de France |
|---|---|
| Capitale | Moulins |
| Langue(s) | Français,bourbonnais d'oïl,Croissantais (langue de transition),francoprovençal. |
| Religion | Catholicisme |
| Population | - |
|---|---|
| Gentilé | Bourbonnais |
| Xe siècle | Premier seigneur attesté :Aymar de Bourbon. |
|---|---|
| 1327 | Charles le Bel érige le Bourbonnais enduché. |
| 1531 | François Ier rattache le duché audomaine royal. |
| 1790 | Suppression de la province du Bourbonnais. |
| (1er)894 ? –953 ? | Aymar |
|---|---|
| (Der)1279-1342 | Louis Ier |
| (1er)1279-1342 | Louis Ier |
|---|---|
| (Der)1490-1527 | Charles III |
| (1er)1670-1736 | Charles IV |
|---|---|
| (Der)1756-1830 | Louis VII |
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Leduché de Bourbon, plus communément nomméBourbonnais, est unerégion historique etculturellefrançaise située dans le centre du pays.
Cetteancienne province a pour chef-lieuMoulins et son territoire correspond approximativement au département de l'Allier, mais certaines portions se trouvent réparties dans des départements voisins, comme lePuy-de-Dôme (partie desCombrailles et région d'Aigueperse), leCher (arrondissement de Saint-Amand-Montrond) ou le nord-est de laCreuse.
La province comme la famille doit son nom à la ville deBourbon-l'Archambault, qui est le berceau de la premièremaison de Bourbon, maison féodale apparue auXe siècle.Le Bourbonnais entre dans la famille royale par le mariage, en1272, deBéatrice de Bourgogne, fille deJean de Bourgogne, avecRobert de Clermont, dernier fils deSaint Louis. En1327, il est érigé enduché-pairie par le roiCharles IV. La position géographique du Bourbonnais, situé entre le domaine royal et leduché d'Aquitaine, intéresse particulièrement le pouvoir royal. Les Bourbons sont de tout temps serviteurs du trône, ils sont des conseils des rois, en exerçant diverses fonctions (chambriers, connétables, régents). Cette alliance constante et fidèle facilite l'essor et la prospérité du Bourbonnais. Déjàdauphins d'Auvergne, les ducs de Bourbon se voient donner en garde leduché d'Auvergne.
En1531, le duché de Bourbonnais est rattaché à lacouronne de France, à la suite de la défection duconnétable de France,Charles III de Bourbon. Ce territoire devient alors ungouvernement, puis unegénéralité, dont Moulins est le siège.
En1790, le duché de Bourbonnais est remplacé par le département de l'Allier. Il intègre 54 communes auvergnates dontCusset,Ébreuil etSaint-Pourçain-sur-Sioule, mais perd certains territoires au bénéfice des départements du Cher (Saint-Amand-Montrond et ses environs), duPuy-de-Dôme[réf. nécessaire](Aigueperse), de laNièvre et deSaône-et-Loire.
Avec la création desrégions en 1972, le Bourbonnais est rattaché à la régionAuvergne, puis en 2016 à la régionAuvergne-Rhône-Alpes.
AuPaléolithique inférieur et moyen (de 1 000 000 à 25 000 ans av. J.C.), la présence de l'homme de Néandertal est avérée[1] sur plusieurs sites (Doyet,Monétay-sur-Allier,Prémilhat, etc.).
AuPaléolithique supérieur, les territoires formaient un un site remarquable ainsi qu'en témoigne lagrotte des Fées, située àChâtelperron.
Àpériode gallo-romaine, trois« cités » occupent le territoire concerné : la cité desArvernes, au sud et à l'est, la cité desÉduens, au nord-est, la cité desBituriges Cubes, pour la moitié occidentale du département actuel de l'Allier[2].
Jacques Corrocher cite divers saints qui ont évangélisé les territoires : saintAustremoine, saintPourçain,saint Front, saintPatrocle, saint Principin, l'évêque irlandaisMenulphe (àSaint-Menoux), etc.
Le premier seigneur connu estAymar (ou Adhémar), auXe siècle. Il acquiert le château de Bourbon (aujourd'huiBourbon-l'Archambault) qui donne son nom à la famille, ouMaison de Bourbon.
La première maison des Bourbon prend fin en1169 avec la mort d'Archambault de Bourbon.
Il ne laisse qu'une héritière,Mahaut de Bourbon qui devient dame de Bourbon. Elle épouse, en secondes noces,Guy II de Dampierre, qui relève alors le nom de « Bourbon », ajoutantMontluçon aux possessions des seigneurs de Bourbon, étendues vers les rives duCher au cours desXIe et XIIe siècles.
La seconde maison de Bourbon commence en1216 avecArchambault VIII, fils de Guy II de Dampierre et de Mahaut de Bourbon et s'achève avecArchambault IX, leur petit-fils, qui meurt àChypre en1249 au cours de laseptième croisade.
En1272,Béatrice de Bourgogne (1257-1310), dame de Bourbon et petite fille d'Archambault IX, épouseRobert de France (1256-1317), comte deClermont-en-Beauvaisis, dernier fils du roiLouis IX (Saint Louis). C'est le début de la grande maison de Bourbon (la troisième) qui donnera les rois de France à partir d'Henri de Bourbon, roi de Navarre (Henri IV), et jusqu'àCharles X.
LouisIer (1280-1342), dit « le boiteux », fils deRobert de Clermont, est le premier duc de Bourbon.Il soutient fidèlement les rois de France qui succèdent à Philippe le Bel face aux autres prétendants. Son petit-filsLouis II (1337-1410), dit « le bon duc », participe à la régence du royaume pendant la minorité de son neveu le roi Charles VI et demeure par la suite un de ses conseillers très écoutés.
La maison paie un lourd tribut à laguerre de Cent Ans.
PierreIer (1311-1356), fils de LouisIer, meurt à labataille de Poitiers (1356).
JeanIer (1381-1434), petit-fils de PierreIer, est fait prisonnier à labataille d'Azincourt et meurt à Londres.
De plus, pendant laguerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, puis lorsque laBourgogne s’allie avec l'Angleterre, le duché voit un certain nombre de ses châteaux et seigneuries pris par les Bourguignons, qui ne les rendront qu’en 1435, alors qu’ils s’allient avec le roi de France en contrepartie de lourdes concessions françaises autraité d’Arras.
Elle parvient au faîte de sa puissance avec le rétablissement deCharles VII sur le trône de France et la victoire sur les Anglais.
Jean II (1426-1488) est connétable de France tandis que son frèreCharles II (1434-1488) est cardinal et archevêque deLyon et que son demi-frère est amiral de France.
À la mort deLouis XI en 1483, c'est encore un frère de Jean II,Pierre II (1438-1503), sire de Beaujeu, et sa femmeAnne de France qui, en qualité de régents, dirigent le royaume de France durant la minorité du roiCharles VIII, frère d'Anne.
La branche cadette fondée parLouisIer de Montpensier s'illustre dans l'armée royale avecGilbert, vice-roi de Naples etCharles III, connétable de France.

LouisIer (1280-1342) échange lecomté de Clermont (Clermont-en-Beauvaisis) pour prendre possession de la Marche.
Louis II (1337-1410), dit « le bon duc », son petit-fils, étend ses possessions en regroupant, autour du Bourbonnais :
À la mort dePierre II en 1503 et en l'absence d'un héritier mâle[4], le duché d'Auvergne est censé revenir à la couronne comme l'avait accepté le duc Louis II. MaisAnne de France, femme de Pierre II et fille du roiLouis XI, a obtenu une dérogation de ce dernier. Sa filleSuzanne de Bourbon, duchesse de Bourbonnais et d'Auvergne (1503), comtesse de Clermont-en-Beauvaisis, de la Marche, de Forez et de Gien, princesse des Dombes, épouse àMoulins, en 1505, son cousinCharles de Bourbon Montpensier qui devientCharles III (1490-1527) dit « leconnétable de Bourbon ».
Cependant, la principauté a acquis une telle ampleur qu'elle suscite les convoitises, à un moment où la monarchie est en passe d'imposer son autorité exclusive sur l'ensemble du royaume et saisit les occasions favorables pour réintégrer lesfiefs donnés naguère enapanage.
Le, lacoutume de Bourbonnais, rédaction des dispositions dudroit coutumier en usage dans le duché, est adoptée par les trois États du duché, réunis au château de Moulins.

La monarchie a consenti à plusieurs reprises que les Bourbons conservent leurs apanages malgré des défauts d'héritiers.Jean II de Bourbon, mort sans enfants, a ainsi transmis l'intégralité de ses biens à ses deux frèresCharles puisPierre. Ce dernier a également obtenu de la monarchie le droit de transmettre ses biens à sa filleSuzanne. Dans les premières années duXVIe siècle, une nouvelle série de conventions entre les différentes branches de la maison et la couronne fait de Suzanne et de son mariCharles de Montpensier, futurconnétable de France, les héritiers de l'ensemble des biens de la maison. Charles est, dès la mort de Pierre II de Bourbon, désigné comme cohéritier de sa femme et peut donc succéder à cette dernière si par hasard elle vient à mourir sans postérité. Suzanne ajoute une précaution supplémentaire en le désignant explicitement comme légataire universel dans son testament.
Dès la mort de Suzanne, en1521, la succession est pourtant contestée. Deux questions se posent concernant la transmissibilité.Les conventions passées entre les Bourbons-Beaujeu, les Bourbons-Montpensier et la couronne, sousLouis XII, vont-elles être respectées par son successeur FrançoisIer ? Il convient d'autre part d'établir la distinction entre les terres données à l'origine en apanage aux ducs (Auvergne, Marche), transmissibles uniquement à un héritier mâle direct, et celles qui forment leur patrimoine personnel (Bourbonnais, Beaujolais, Forez), transmissibles à tout héritier. À cela s'ajoute le problème de déterminer l'héritier.
La mère du roi,Louise de Savoie, qui est petite-fille d'un duc de Bourbonnais, (Jean1er de Bourbon), intente en effet au connétable un procès devant leparlement de Paris pour être désignée comme héritière des biens de la maison de Bourbon, en qualité de plus proche parente de la défunte. Et, dès lors, le roi poursuit en vexations multiples le connétable.
C'est finalement la défection du connétable qui entraîne la liquidation de tous les biens des Bourbons, apanages et patrimoine : Charles de Bourbon est déchu de ses titres pour trahison etlèse-majesté[5].
Seul le comté de Montpensier est rendu à sa sœur,Louise de Montpensier en1539 après avoir été érigé en duché. Les ducs de Montpensier sont au service de la royauté jusqu'en 1608 et la maison ducale perdure par les femmes jusqu'en 1693, année au cours de laquelle meurtla Grande Mademoiselle.
Les premiers seigneurs de Bourbon à porter des armoiries sont ceux de lafamille de Dampierre qui blasonnentd'or au lion de gueules accompagné de huit coquilles d'azur.
Les armoiries actuelles du Bourbonnais sont celles deRobert,comte de Clermont et dernier fils deSaint-Louis, qui a brisé les lys de France en ajoutant unebande de gueules. Sonfils devenu duc de Bourbonnais conserve le blason paternel qui devient ainsi celui du duché de Bourbon.
À la fin duXIVe siècle, le roi de FranceCharles V simplifie ses armes et remplace le semé de fleurs de lys par trois fleurs de lys, symbolisant laSainte Trinité. Plusieurs princes du sang, dontJeanIer suivent l'exemple, donnant ainsi les armoiries définitives du Bourbonnais.
La fin duXIVe siècle vit l'apparition, dans les cours royales, ducales voire seigneuriales, d'ordres de chevalerie reflétant l'idéal chevaleresque de l'époque[6].
Ainsi, les ducs de Bourbon instituèrent :

La région du Bourbonnais est traditionnellement partagée en différents parlersbourbonnais. S'y rejoignent et se mélangent les domaines linguistiques romans de France[10],[11].
Longtemps la population de l'Allier n'a pas parlé lefrançais standard, mais une des langues bourbonnaises locales suivantes :
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