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| Charles Pierre François Augereau | ||
| Surnom | « Le fier brigand » | |
|---|---|---|
| Naissance | Paris (Royaume de France) | |
| Décès | (à 58 ans) La Houssaye-en-Brie (Seine-et-Marne,Royaume de France) | |
| Origine | Français | |
| Allégeance | ||
| Arme | Infanterie | |
| Grade | Maréchal d'Empire | |
| Années de service | 1764 –1815 | |
| Conflits | Guerres de la Révolution française Guerres napoléoniennes | |
| Faits d'armes | Bataille de Castiglione Bataille de Montenotte Bataille de Millesimo Bataille du pont de Lodi Bataille d'Eylau Bataille de Leipzig Bataille de Saint-Georges de Reneins | |
| Distinctions | Grand officier de la Légion d'honneur Grand-croix de l’ordre de Charles III d'Espagne Duc de Castiglione Chevalier de Saint-Louis | |
| Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile,23e colonne. | |
| Autres fonctions | Pair de France | |
| Famille | Jean-Pierre Augereau (Frère) | |
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CharlesPierre FrançoisAugereau[note 1], né le àParis et mort le àLa Houssaye-en-Brie (Seine-et-Marne)[1], est ungénéral français puismaréchal d'Empire et duc de Castiglione.
Augereau est issu d'une famille modeste : son père, Pierre Augereau, est d'abord jeune domestique puis maçon[2],[note 2], et sa mère, Marie-Josèphe Kreslin, d'origine allemande, est marchande de fruits aufaubourg Saint-Marceau, à Paris[note 3]. Il ne reçoit qu'une éducation très sommaire[note 4],[3].
Cas unique parmi les futurs maréchaux de Napoléon, Augereau commence sa carrière militaire en servant tout d'abord dans l'armée prussienne, où il combat contre l'Empire ottoman et l'Autriche. Devenu sergent, il déserte et réussit à rejoindre les frontières de laSaxe, entraînant son peloton avec lui. Pendant les années 1788-1791, on le retrouve au service de l'armée de Naples, puis auPortugal. Les événements de laRévolution française le font rentrer en France vers la fin de 1792.
Farouchejacobin, il s'engage dans laGarde nationale et devient sergent. Nommé capitaine puis lieutenant-colonel, il participe à la répression de la révolte desChouans enBretagne. Puis il rejoint l'armée des Pyrénées, sous les ordres du généralJean-Antoine Marbot (1754-1800), où il est rapidement promugénéral de division le. Sa division se distingue encore plus lorsqu'elle est transférée à l'armée d'Italie en 1795, où elle participe à labataille de Loano[4].

En 1796, sous les ordres deBonaparte, il s'illustre à labataille de Montenotte et à labataille de Millesimo puis lors de la prise du château deCosseria le. Pendant labataille du pont de Lodi le, le mouvement tournant de ses troupes contribue à la victoire. Mais c'est surtout àCastiglione le, qu'il se couvre de gloire. La veille de la bataille, alors que l'armée française se trouve dans une position critique, il est le seul, en conseil de guerre, à préconiser l'attaque. Le lendemain, ses manœuvres et sa valeur sont pour beaucoup dans l'éclatant succès remporté par l'armée d'Italie et son général en chef[5]. Il est aussi présent, le, àArcole, où il s’élance sur le pont à la tête de ses troupes. Bonaparte apprécie Augereau au point de le désigner pour apporter les drapeaux pris à l'ennemi auDirectoire[6],[note 5]. Augereau en retire une gloire personnelle qui vise à éclipser celle de Bonaparte.
Éloigné de l’armée, Augereau se livre à toutes les intrigues politiques dont Paris est le théâtre. Il participe ainsi aucoup d'État du 18 fructidor () qui écarte les conseillers suspectés de sympathies monarchistes. En remerciement, il est nommé commandant de l'armée de Sambre-et-Meuse, puis de l'armée du Rhin. Il se fait élire député de laHaute-Garonne auConseil des Cinq-Cents où il siège à gauche.Jacobin, il manifeste son hostilité aucoup d'État du 18 Brumaire mais finit cependant par se rallier à Bonaparte qui lui confie le commandement de l'armée française enBatavie le, et commandant des troupes gallo-bataves le. L’année suivante, il est remplacé parVictor, et reste sans commandement pendant un certain temps. Il recommence alors ses attaques contre le gouvernement consulaire.
Franc-maçon en 1801, il est membre de la loge « Les Enfants de Mars » àLa Haye.

Son ardeur républicaine finit par se calmer lorsqueNapoléonIer le nommemaréchal d'Empire le, grand officier de laLégion d'honneur,duc de Castiglione et grand-croix de l'ordre de Charles III d'Espagne[7].
Commandant duVIIe corps de laGrande Armée l'année suivante, il est affecté enAutriche et enAllemagne mais ne prend pas part à labataille d'Austerlitz. En 1806, il participe à la campagne d'Allemagne, il se distingue le àIéna, où il bat lecorps saxon deZezschwitz (de) et écrase le corps de renfort prussien deRüchel venu trop tard au secours de l’armée prusso-saxonne, puis à labataille de Golymin, contre lesRusses, le. Au début de l'année 1807, il tombe malade et doit se faire attacher sur son cheval lors de labataille d'Eylau le. Alors qu’il doit attaquer le centre russe, son corps d’armée se perd dans une tempête de neige. Les soldats français sont décimés par les canons ennemis, et Napoléon doit faire intervenir la cavalerie deMurat et laGarde impériale pour combler le vide laissé par le7e corps. Blessé au bras, Augereau rentre enFrance. Le, il reçoit le titre de duc de Castiglione[6].
Il sert ensuite enEspagne où il fait preuve de cruauté lors de lacampagne de Catalogne (siège de Gérone) en 1809[8]. Ses premières victoires à la tête de l'armée de Catalogne sont bientôt suivies de défaites.
L’empereur renvoie Augereau dans ses terres mais le rappelle pour lacampagne de Russie de 1812 où il lui confie leXIe corps de la Grande Armée enAllemagne (corps de réserve). Le maréchal est présent lors de la défaite française àLeipzig, du 16 au. Sa défense acharnée lui fait regagner la faveur de Napoléon.
En, pendant lacampagne de France, Augereau reçoit le commandement du corps d’armée posté àLyon. Ses ordres prévoient la levée de 60 000 hommes, mais il ne trouve que 800 à 900 hommes armés sur place, une ville peu fortifiée, presque dépourvue de vivres et de munitions. Les Autrichiens du généralFerdinand von Bubna und Littitz ont pris Genève le,Mâcon le. Les autorités locales de Lyon, par crainte du désordre et des représailles autrichiennes, refusent d'armer la population[9]. Augereau parvient à rassembler 14 000 hommes contre les 60 000 Autrichiens du princePhilippe de Hesse-Hombourg et il livre plusieurs combats de retardement mais après labataille de Limonest (), à court de ressources, il cède à la demande des édiles qui craignent la destruction de Lyon et évacue la cité dans la nuit du 21 au pour se replier sur Valence[10]. Cette retraite lui vaut d'être qualifié par Napoléon àSainte-Hélène de « défectionnaire de Lyon »[11]. Le, il lance une proclamation où il enjoint à ses soldats d’adopter la cocarde blanche desBourbons et dénonce Napoléon comme un tyran.
Louis XVIII le faitpair de France etchevalier de Saint-Louis. Auretour de Napoléon de l'île d'Elbe, Augereau publie, le, un ordre du jour pompeux en faveur de l'Empereur mais celui-ci biffe son nom de laliste des maréchaux, le qualifiant de « traître à la France » et le laissant sans emploi. N'ayant pas été employé pendant lesCent-Jours, Augereau reprend ses fonctions à laChambre des pairs au retour du roi[12]. Il se retire dans sa propriété deLa Houssaye-en-Brie[13].
Il y meurt peu après, sans descendance, d’unehydropisie. Son corps est inhumé aucimetière du Père-Lachaise (59e division) àParis.

Il épouse en premières noces Joséphine-Marie-Marguerite-Gabrielle Grach (1766-1806) àNaples en 1788, sans descendance. Le, il épouse en secondes noces Adélaïde Joséphine de Bourlon de Chavange (1789-1869) àLa Houssaye-en-Brie, sans descendance. Sa seconde femme est nommée dame du palais de l'impératrice, par décret du. Elle se remariera, après la mort du maréchal, au comteCharlesCamille Joseph Balthazar de Sainte-Aldegonde.
Son frère cadet, le général et baron d'EmpireJean-Pierre Augereau (1772-1836) n'hérite pas de la pairie du duc de Castiglione, laquelle meurt en la personne du maréchal.
Brillant divisionnaire pendant lapremière campagne d'Italie, Augereau déçoit Napoléon durant lesguerres napoléoniennes par son attitude aussi bien au combat qu'envers la personne de l'Empereur. ÀSainte-Hélène, ce dernier lui reproche particulièrement son comportement pendant lacampagne de France où, commandant de l'armée de Lyon, le maréchal ne réussit pas à battre les troupes autrichiennes qui lui sont opposées et s'attire plus tard ce sévère jugement de l'ex-souverain :« Depuis longtemps, chez lui, le maréchal n’était plus le soldat ; son courage, ses vertus premières, l’avaient élevé très haut hors de la foule : les honneurs, les dignités, la fortune, l’y avaient replongé. Le vainqueur de Castiglione eût pu laisser un nom cher à la France ; mais elle réprouvera la mémoire du défectionnaire de Lyon. »
Maréchaux d’Empire (1804-1815) | ||||||
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