Lesdroits de l'homme au Mali sont traités dans saconstitution, qui est ratifiée le 12 janvier 1992, lors d’un référendum constitutionnel, puis promulguée officiellement le 25 février 1992[1]. Selon le rapport annuel duDépartement d'État des États-Unis sur lesdroits de l'homme au Mali pour 2003, le gouvernement malien respecte généralement les droits de l'homme de ses citoyens et observe les dispositions constitutionnelles pertinentes (par exemple, la liberté d'expression et de la presse, la liberté de réunion et d'association, la liberté de religion) et les interdictions (par exemple, l'arrestation et la détention arbitraires, l'exil forcé, la torture et la discrimination fondée sur la race, le sexe, le handicap, la langue ou le statut social)[2].
En 2024, dans son rapport de 2021,Human Rights Watch décrit la situation des droits humains au Mali comme s'étant « détériorée » dû aux attaques contre les civils perpétrées par des groupes armés islamistes et des opérations abusives de lutte contre le terrorisme par les forces armés maliennes et des combattants étrangers associés[3].
Amnesty International mentionne dans son rapport de 2024 que le droit à la liberté d'association a été régulièrement bafoué au Mali[4].
Les hommes jouent un rôle dominant dans la société, et les femmes continuent de subir des discriminations et des violences domestiques généralisées. Le travail des enfants et la traite des enfants à des fins de travail forcé demeurent sont toujours présents. Des relations fondées sur la servitude héréditaire et l'asservissement persistent entre certains groupes ethniques.
Il n’y a eu aucun rapport indiquant que le gouvernement ou ses agents auraient commis des exécutions arbitraires ou illégales[5].
Le 12 août 2007, le corps de Youssouf Dembélé, secrétaire général de la section de Niono du parti d'oppositionSolidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (SADI), est retrouvé dans la ville deNiono, dans la région deSégou. Il était l'un des principaux lanceurs d'alerte dans un scandale de corruption de 15,5 millions de dollars (7,21 milliards de francs CFA) impliquant l'office duNiger, qui supervise la production agricole à Ségou. Une enquête sur sa mort était en cours à la fin de l'année[6],[7].
Le 17 octobre 2007, àGao, des soldats ont arrêté et tué Assaleh ag Mohamed, gendarme et membre de l'ethnie touareg. Plusieurs soldats impliqués dans ce meurtre ont été placés en détention et attendaient leur procès à la fin de l'année[5].
Le 15 mars 2022, Human Rights Watch documente que l’armée malienne et des groupes islamistes armés auraient tué au moins 107 civils dans le centre et le sud-ouest du Mali depuis décembre 2021[8]. Les victimes, la plupart auraient été exécutées sommairement, comprennent des commerçants, des chefs de village, des chefs religieux et des enfants[9],[10].
En Mars 2025,Alou Babra Sacko, un activiste malien et leader de la société civile est enlevé par des individus cagoulés à Bamako. Lors de sa détention, des organisations comme LaFédération international pour les droits de l'homme, l'Organisation Mondiale Contre la Torture et laCommission nationale des droits de l'homme condamnent sa détention qualifiée comme forcée et expriment leur inquiétude face à l'état de santé de Alou Badra Sacko étant diabétique et nécessitant des soins[11].
En Mai 2025, Abba Alhassane et El Bachir Thiam, des responsables de l'opposition sont enlevés à Bamako par des hommes armés et cagoulés. Le 9 mai, Human Rights Watch alerte et dénonce sur leur disparition[12],[13]. En septembre 2025, l'ONU demande la libération de El Bachir Thiam[14].
La Constitution et la loi interdisent de telles pratiques[1] ; cependant, il a été signalé occasionnellement que la police a abusé de civils et que l’usage excessif de la force par la police pour disperser les manifestants a entraîné des blessures[2],[15].
La constitution et la loi garantissent la liberté d’expression et de la presse[1]. Cependant, le gouvernement a limité la liberté de la presse au cours des années et a intimidé les journalistes ou les éditeurs pour les contraindre à pratiquer l’autocensure[16]. Des individus ont critiqué le gouvernement publiquement et en privé, généralement sans représailles ; cependant, à l'occasion, le gouvernement a tenté d'entraver ces critiques.
Les médias indépendants étaient actifs et exprimaient une grande variété de points de vue. Des journalistes ont été victimes de harcèlement et d'arrestations. Par exemple, le 5 mars 2007, un tribunal a condamné Diaby Macoro Camara et Oumar Bore, journalistes du quotidien Kabako, pour diffamation envers Marimantia Diarra, ministre du Plan. Un article paru dans Kabako en décembre 2006 affirmait que la ministre avait ordonné au maire d'une commune d'annuler le mariage de son ex-fiancée et avait contraint la police à perquisitionner son domicile. Le journal prétendait que le maire et la police avaient confirmé ces allégations. Les deux journalistes ont été condamnés à quatre mois de prison avec sursis et à une amende de 100 dollars (46 500 francs CFA). À propos de cette affaire, le Comité pour la protection des journalistes a déclaré que « l'emprisonnement de journalistes pour leurs reportages est contraire aux valeurs démocratiques du Mali »[17].
En juin 2007, Bassirou Kassim Minta, professeur de lycée, a donné à ses élèves un devoir de fiction sur la maîtresse d'un chef d'État non identifié et a été arrêté le 14 juin pour « outrage au chef de l'État ». La journaliste d'Info-Matin, Seydina Oumar Diarra, a publié un article critiquant le jugement de Minta, mais a été arrêtée pour le même motif le même jour. Le 20 juin, quatre rédacteurs en chef – Sambi Touré d'Info-Matin, Birama Fall du Républicain, Alexis Kalambry des Échos et Mahamane Hameye Cissé du Scorpion – ont également été inculpés et arrêtés pour avoir republié l'article original en signe de solidarité avec Diarra. Les avocats de la défense des six personnes ont boycotté les audiences pour protester contre les restrictions imposées par le gouvernement à la presse et sa gestion de l'affaire[18].
Le journaliste et directeur Alhousseini publication du média Canard de la Venise est arrêté en avril 2025, pour atteinte au crédit de la justice[19],[20].
Le 12 avril 2024, la junte militaire au pouvoir interdit les médias de couvrir les activités des partis et associations politiques[21],[22].
L’accès à Internet n’est soumis à aucune restriction gouvernementale, hormis la pornographie ou les contenus jugés contraires aux valeurs islamiques. Aucun rapport crédible n’indique que le gouvernement surveille les courriels ou les forums de discussion en ligne sans contrôle judiciaire. Les individus et les groupes expriment leurs opinions via Internet, notamment par courrier électronique[2].
Le ministère des Affaires islamiques continue de bloquer les sites web considérés comme anti-islamiques ou pornographiques. En novembre 2011, l'Autorité des télécommunications a bloqué et interdit le blog local Hilath.com à la demande du ministère des Affaires islamiques en raison de son contenu anti-islamique. Ce blog était connu pour promouvoir la tolérance religieuse et pour aborder l'homosexualité de son auteur. Des sources d'ONG ont indiqué que, de manière générale, les médias pratiquaient l'autocensure sur les questions liées à l'islam par crainte d'être qualifiés d'« anti-islamiques » et, par conséquent, harcelés. Cette autocensure s'appliquait également aux reportages sur les problèmes du système judiciaire et aux critiques à son égard.
On trouvait de nombreux cybercafés à Bamako, mais l'accès à Internet à domicile dans la capitale était réservé à ceux qui pouvaient payer les frais d'installation et d'abonnement mensuels élevés. En dehors de Bamako, il existait quelques lieux où Internet était disponible pour le public, mais de nombreuses villes du pays n'avaient pas accès à Internet[2].
La premièrecensure d'internet au Mali remonte à 2016, avec la coupure des réseaux sociaux[23]. Depuis, la coupure d'internet dans le pays est devenue récurrente. En mars 2024, le gouvernement du Mali interditStarlink en invoquant des raisons de sécurité et l'absence d'homologation officielle[24],[25].
La constitution et la loi garantissent la liberté de religion, et le gouvernement respectait généralement ce droit. Il exigeait que toutes les associations publiques, y compris les associations religieuses, s'enregistrent ; la procédure était simple et sans complications[1]. Les groupes religieux autochtones traditionnels n'étaient pas tenus de s'enregistrer. La population juive était estimée à moins de 50 personnes, et aucun acte antisémite n'a été signalé. La religion musulmane est présente[26].
En 2012, le Mali comptait environ 400 000 chrétiens catholiques[27]. La même année, les catholique fuient le nord du Mali à cause de l'insécurité grandissante[28],[29].
La constitution et la loi confèrent aux citoyens le droit de changer pacifiquement leur gouvernement, et les citoyens doivent exercer ce droit en pratique grâce à des élections périodiques, libres et équitables organisées sur la base du suffrage universel[1].
En 2007, le présidentAmadou Toumani Touré est élu pour un second mandat de cinq ans avec 71 % des voix[30]. Les élections législatives ont eu lieu en juillet. Les observateurs nationaux et internationaux ont qualifié les deux scrutins de globalement libres, équitables et sans fraude manifeste, malgré quelques irrégularités administratives[31],[32].
Il survient un coup d'état en 2012,Amadou Haya Sanogo dirige le pays sans élection pendant 20 jours. Puis,Dioncounda Traoré assure l'intérim pendant plus d'un an[33], avant l'organisation d'élection qui permet l'élection deIbrahim Boubacar Keïta en 2013[34].
En 2020 un autre coup d'Etat militaire évince Ibrahim Boubacar Keïta. Depuis, aucune élection n'a été organisée au Mali[35]. En 2025, un projet de loi est adopté et accorde àAssimi Goïta, au pouvoir depuis 2020, un mandat de 5 ans renouvelable sans passer par des élections[36],[37].