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LeDrac est unaffluent derive gauche de l'Isère, donc un sous-affluent duRhône, situé dans leSud-Est de laFrance, dans les deuxrégionsProvence-Alpes-Côte d'Azur etAuvergne-Rhône-Alpes. Il prend sa source dans la vallée duChampsaur (dans leparc national des Écrins) dans ledépartement desHautes-Alpes. Il se jette dans l'Isère en aval deGrenoble dans le département de l'Isère, après une traversée de 130 km au creux des vallées alpines.
Le nom de la rivière est attesté sous les formesDracum (v. 1100),Dravus (1289),la ribière dou Drau (1545)[4].
Le nomDrac dérive du latindracum[Quoi ?], « dragon »[5]. Dans nombre de légendes ledrac est ungénie des eaux malfaisant, voire une forme du diable, qui attire les gens pour les noyer :
En réalité, il s'agirait plutôt d'un nom d'origine prélatine basé sur la racine hydronymiquedur-, dora, présente dans les hydronymesDrave,Doire,Dranse,Durance,Drôme.
La forme occitaneDrau est sans doute due à une attraction par le motoccitandra(c), signifiant « lutin ».
Le Drac naît dans leChampsaur de la réunion duDrac Blanc (vallée deChampoléon) et du Drac Noir (vallée d'Orcières dans le massif du Mourre Froid). Il se jette dans l'Isère en aval deGrenoble. Selon leSandre, le Drac Noir est la branche-mère du Drac, et l'ensemble « Drac Noir - Drac » est long de 130 kilomètres[1] pour unbassin versant de 3 626 km2[réf. nécessaire].
Le cours du Drac est naturellement divisé en trois parties distinctes :
Le 4 décembre 1995, une classe de CE1 de l'Externat Notre-Dame, une école privée de Grenoble, fait une sortie scolaire àSaint-Georges-de-Commiers pour observer l'habitat descastors au bord du Drac quand elle est surprise par la rapide montée des eaux, à la suite d'un lâcher d'eau pratiqué par EDF. Les enfants sont emportés, six trouvent la mort, ainsi que l'accompagnatrice du groupe. L'institutrice ainsi que seize enfants sont sauvés. L'émotion provoquée par l'accident et le procès qui a suivi[7] ont contribué à redéfinir la règlementation des sorties scolaires[8],[9],[10].
Lemodule du Drac est observé àFontaine, à 207 m d'altitude pour une surface de la totalité du bassin versant, soit 3 626 km2[2]. Calculé depuis le il se monte à 99,3 m3/s[2].

La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit typiques d'un régime à la fois nival et pluvial, avec des hautes eaux de printemps-été dues à la fonte des neiges et portant le débit mensuel moyen au niveau de 124 à 160 m3/s de mai à juillet inclus (avec un maximum en mai-juin), suivies d'une baisse rapide aboutissant à un court étiage de fin d'été en septembre, avec baisse du débit moyen mensuel à 72,4 m3/s. Dès octobre le débit remonte, mais légèrement, sous l'effet des pluies d'automne, puis retombe dès novembre vers un deuxième étiage d'hiver en janvier-février.
Aux étiages, leVCN3 peut chuter jusque 10,3 m3/s, en cas de période décennale sèche.
D'autre part les crues peuvent être fort importantes en cas de dégel rapide ou de pluies torrentielles. En effet, leQIX 2 et le QIX 5 valent respectivement 300 et 380 m3/s. Le QIX 10 est de 440 m3/s. Quant aux QIX 20 et QIX 50 ils se montent à 490 et 560 m3/s.
Le débit instantané maximal enregistré a été de 833 m3/s le, tandis que la valeur journalière maximale observée était de 644 m3/s, le 9 du même mois.
Lalame d'eau écoulée dans le bassin du Drac est de 883 millimètres annuellement, ce qui est élevé, très supérieur à la moyenne d'ensemble de la France, mais également nettement supérieur à celle de l'ensemble du bassin versant du Rhône (670 millimètres/an à Valence pour une superficie de bassin de 66 450 km2). Ledébit spécifique (ou Qsp) se monte à 28,0 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Le régime hydraulique du Drac a un caractère nivo–pluvial marqué (étiage marqué d’hiver et estival dans les basses vallées).Les débits d’étiage sont influencés également par les nombreux prélèvements agricoles et les échanges avec les nappes alluviales (succession de pertes et de résurgences).Les débits du Drac sont influencés par les dérivations du canal de Gap qui transfère l'eau vers le bassin de la Durance, causant parfois un assèchement du lit du Drac dans la plaine des Ricoux.Crues de fonte de neige au printemps, plus irrégulières à l’automne.

La qualité des eaux est variable selon le tronçon considéré:
Le cours du Drac possède une grande diversité de milieux et de paysages, des gravières aux ripisylves multiples. On y trouve des espèces végétales inscrite sur liste rouge nationale (espèces rares d'Adonis, sur la rive gauche) ainsi qu'une faune riche :oiseauxmigrateurs etnicheurs,batraciens,mammifères avec présence d'espèces protégées.
C'est un cours d'eau de première catégorie piscicole-population salmonicole : 90 % detruites fario accompagnées dechabots et de loches de blageons (sur le cours aval). LeDrac est de ce fait particulièrement prisé par lespêcheurs, surtout à lamouche.
La gestion et l'aménagement du bassin du Drac en amont dulac du Sautet sont régis par leSchéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) du Drac amont. Ce SAGE a été créé par arrêté interpréfectoral du 26 janvier 2006, sur proposition de la Commission locale de l’eau du Drac amont, regroupant des représentants de l'État, des collectivités locales concernées et des usagers, puis modifié en fonction de laLoi sur l'eau et les milieux aquatiques (LEMA) du 31 janvier 2006. Le champ d'application du SAGE est l'ensemble dubassin versant du Drac en amont dubarrage du Sautet, soit la totalité duChampsaur, duValgaudemar, et duDévoluy au nord ducol du Festre, soit 1 069 km2, incluant 36 communes dont 29 dans lesHautes-Alpes et 7 dans l'Isère[12],[13]
Sa mise en œuvre a été confiée à laCommunauté locale de l’eau du Drac amont (CLEDA), syndicat mixte constitué des Communautés de communes duChampsaur-Valgaudemar, duBuëch-Dévoluy et de laMatheysine, et de laCommunauté d'agglomération Gap-Tallard-Durance. Son siège est àSaint-Bonnet-en-Champsaur[14],[13].
La CLEDA a notamment pour objet de « promouvoir une gestion globale concertée et planifiée du réseau hydrographique du Drac et des milieux aquatiques qui lui sont associés », « de réaliser ou de faire réaliser toutes les études ou toutes les actions prévues par le SAGE et le Contrat de rivière » et « de réaliser l’exécution et l’exploitation des travaux, actions, ouvrages ou installations pour assurer le fonctionnement équilibré du transport solide et de laripisylve »[14].
Dans le cadre du SAGE Drac amont, la CLEDA a été chargée de proposer une réponse à la dégradation du cours du Drac dans le moyen Champsaur. Depuis les années 1960 le Drac s'est enfoncé de 6 mètres sur une portion de son cours allant du plan d'eau du Champsaur au pont de Saint-Bonnet, en resserrant son lit et en creusant dans les couches d'argiles, ce qui compromettait la stabilité des ripisylves et la vie piscicole. La CLEDA a réalisé avec l'École polytechnique de Turin un projet de restauration du lit principal par enrochement, portant la largeur du lit principal de 30 à 80 mètres : leProgramme européen transfrontalierPellidrac[15].

L'opération, d'un coût de 4,5 millions d'euros, cofinancée par la communauté de communes du Champsaur, le département des Hautes-Alpes, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse et l'Union européenne, a été réalisée au cours de l'année 2013, nécessitant l'apport de 450 000 m3 de roches graveleuses sur les 3,5 kilomètres du chantier. C'est à ce jour le plus grand programme de recharge sédimentaire réalisé en France. L'opération a été complétée en aval par l'aménagement des deux seuils naturels du moulin de Saint-Bonnet et des Barraques, avec aménagement de passes à poissons et de couloirs à kayaks[14],[16],[17].
La première grande chute sur le Drac fut aménagée par laSociété grenobloise de force et lumière à partir d'une retenue d'eau artificielle sur le Drac à la hauteur deMonteynard, sur autorisation du Préfet de l’Isère en date du 24 juillet 1897. Elle alimentait une centrale d'une puissance de 7,4 MW pour l’alimentation de Grenoble et de Moirans, suivie quelques années plus tard en 1908 par un deuxième groupe à courant continu de 1,1 MW pour l’alimentation duchemin de fer de la Mure, une des toutes premières voies ferrées électrifiées en France.
Il faudra cependant attendre 1930 pour que le parcours de ce torrent soit considéré sous un angle industriel, les gorges profondes qu’il traverse offrant un site favorable à l’implantation en cascade de 4 grands barrages et de leurs aménagementshydroélectriques.

L’équipement desgorges du Drac, commencé avec la construction dubarrage du Sautet en 1935, est suivi des réalisations successives des chutes deCordéac en 1946 et deSaint-Pierre-Cognet en 1957. Lebarrage de Monteynard-Avignonet actuel est mis en service en 1962. Sa mise en eau a noyé le village deSavel et le hameau de la Salette (commune deTreffort). À sa construction, le barrage de Monteynard-Avignonet était le deuxième plus grand barrage artificiel de France, après celui deSerre-Ponçon. Il reste l'un des plus importants barrages hydroélectriques français, avec unepuissance nominale de 360 MW[18].
L'aménagement hydraulique du Drac a été complété à l’aval du barrage de Monteynard-Avignonet parcelui de Notre-Dame-de-Commiers[19] et les centrales deSaint-Georges-de-Commiers etChamp-II[20].
L'ensemble représente une puissance cumulée, sur l’ensemble de la vallée, de 700 MW, produisant chaque année 1 800 GWh, soit l’équivalent de la consommation d’une ville comme Lyon[21].
Jusqu'en 2018, l'Association départementale Isère Drac Romanche, regroupant les délégués du Conseil général de l’Isère, des 68 communes et 14 associations syndicales de propriétaires comprises dans le périmètre protégé, était chargée de l’entretien du système de protection contre le risque d’inondation dans les plaines de l’Isère, du Drac et de laRomanche. Elle a notamment réalisé en 2009 une opération de sécurisation de la digue du Drac[22].
LeSchéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) Drac Romanche a été validé par la préfecture de l'Isère en août 2010. Il inclut depuis mai 2018 uncontrat de rivière Drac[23]. La Commission locale de l'eau (CLE) du SAGE est chargée d'une une étude sur l’opportunité d’utiliser les barrages hydroélectriques du Drac pour la gestion du risque inondation[24]. Uneréserve naturelle régionale (laRNR des Isles du Drac) a également été créée pour la mise en œuvre du SAGE[23].
L'Association syndicale Drac Isère, membre de l'Association départementale Isère Drac Romanche, a été dissoute le 1er janvier 2018[25].
Au 1er janvier 2019, l'AD Isère Drac Romanche a cédé la place auSyndicat mixte des bassins hydrauliques de l'Isère (Symbhi). qui associe ledépartement de l’Isère,Grenoble-Alpes Métropole et les huit autres intercommunalités du Sud Isère. Le Symbhi a développé deux projets concernant respectivement l'Isère et la Romanche. Concernant le Drac, le Symbhi a entrepris en 2018 une démarche en vue d'un Programme d’Actions et de Prévention des Inondations (PAPI). Le futur PAPI Drac concernera 17 communes, entre l’aval dubarrage de Notre-Dame-de-Commiers et la confluence avec l’Isère[24].
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