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LaDonna Adrian Gaines, connue sous son nom de scèneDonna Summer, née le àBoston (Massachusetts) et morte le à Naples (Floride) ou àKey West (Floride)[1] (mais cette information reste à vérifier !), est unechanteuse dedisco etpop rockaméricaine. Surnommée« La Reine du Disco » (The Queen of Disco), elle est une vedette du genre durant lesannées 1970 et1980.
Née dans une familleafro-américaine de la « classe moyenne », troisième des sept enfants[3] d'Andrew Gaines et Mary Ellen (son père, fils deprédicateur, fut boucher et électricien, sa mère institutrice)[4], LaDonna Adrian Gaines grandit dans un quartier de blancs deBoston,Mission Hill, où elle est confrontée auracisme ignoré par ses parents, la mère de Mary Gaines étant blanche[5]. Élevée dans une famille chrétienne et de musiciens, à l'âge de huit ans elle remplace au pied levé une choriste malade de la chorale degospel de l'église de son quartier, laGrant Avenue African Methodist Episcopal Church, puis devient soliste de ce chœur à dix ans.
En 1967, deux mois avant d'obtenir son diplôme à laJeremiah E. Burke High School deDorchester[6], elle abandonne l'école pour devenir chanteuse professionnelle dansCrow, un groupe underground de rock blanc (groupe formé sur le modèle deBlood, Sweat and Tears et avec l'approche multiraciale deSly and the Family Stone) qui joue dans les clubs deBoston et parfois deNew York, et dans lequel elle chante depuis l'âge de seize ans. C'est dans cette dernière ville qu'elle est repérée parRCA Records qui lui offre, exclusivement, son premier contrat d'enregistrement. Alors qu'elle a l'espoir de remplacerMelba Moore qui avait abandonné son rôle dansHair, on lui propose ce rôle dans la version allemande. A 19 ans, après avoir obtenu l'accord de ses parents d'abord réticents, elle part donc pour une tournée en Europe où elle va jouer dans de nombreuses comédies musicales : en 1968, elle chante en allemand dansHaare, version allemande deHair (comédie musicale), puis en 1970 dansIch bin Ich et en 1971 dansGodspell. Gagnant sa vie en tant que mannequin dans la journée, elle tourne notamment dans des spots télévisés[7]. Elle participe également à cette époque aux comédies musicalesShowboat etPorgy & Bess[8]. Elle joue sous le nom de Donna Gaines et même de Gayn Pierre pourIch bin Ich etGodspell[9].
Parallèlement, elle enregistre des chansons avec le groupeThe Veith Marvos Red Point Orchestra, renomméAnd Other Friends en 1984, dont font aussi partieLes Humphries Singers etLiz Mitchell, future chanteuse deBoney M[5]. L'Orchestra enregistre en 1973 un disque composé de neuf chansons où Donna Summer n'est parfois que l'élément d'un chœur. Il est par la suite réédité sous de nombreux titres, sans l'autorisation de la chanteuse (sous 32 versions différentes, avant des remixes en 1992 puis en 1999)[10].
Son premiersingle, intituléWassermann, sort en 1968. Suit en 1969If You Walkin' Alone / Can't Understand, deux chansons blues-rock, publiées chezPhilips puis l'année 1971 sort chezMCA/Decca :Sally Go 'round the Roses avec en face 2So Said the Man, deux titres produits parVince Melouney. Deux ans plus tard en 1973, elle participe aux chœurs de l'albumHard Labor deThree Dog Night, mais son nom n'apparaît pas sur le disque.
DepuisMannheim, où elle se marie avec le peintre autrichien Helmuth Sommer en 1973 et avec qui elle a un enfant,Mimi[11], elle répond en 1974 à une annonce demandant une choriste. C'est ainsi qu'elle rencontre les producteursPete Bellotte etGiorgio Moroder qui américanisent son nom marital en Summer, nom de scène qu'elle gardera après son divorce d'avec Helmuth Sommer en 1976. Son premier45 tours, sorti aux Pays-Bas chez Lark, estDenver Dream (1974), écrit par Bellotte, avec en face 2Something's in the Wind écrit par Moroder et Bellotte. Les chansons sont dans la lignée des « Story Songs » à laCher, genres de petits mélodrames de trois minutes. Ce registre est idéal pour Summer qui, venue de la comédie musicale, se définit comme une actrice qui chante[5].
Les albums suivants,A Love Trilogy etFour Seasons of Love, parus tous deux en1976, s'inscrivent dans la droite ligne de Love to Love You Baby (1975). Ces deux LP sont aussi disques d'or. Le premier simple tiré deA Love Trilogy est une reprise deBarry Manilow,Could It Be Magic (1971), qui sur l'album est précédée d'une sulfureuse intro,Prelude to Love. Cette version très réussie est cependant beaucoup plus commerciale que la version originale. À noter qu'Alain Chamfort avait, dès l'été 1975, interprété la version française,Le Temps qui court.SuitTry Me, I Know We Can Make It (1976), morceau de près de dix-huit minutes, condensé en un peu plus de quatre minutes pour le single. (On la retrouvera par la suite, avecCould It Be Magic sur la bande originale du filmLooking for Mr Goodbar). La réalisation artistique relevait jusqu'alors surtout de Pete Bellotte, mais désormais, c'est Giorgio Moroder qui semble plutôt piloter l'équipe. Le simple suivant,Spring Affair, est tiré de l'albumFour Seasons of Love : il reprend la pochette de l'album où on la voit alanguie sur un croissant de lune. Il existe plusieurs pressages différents du simple : avecCome With Me ouWinter Melody en face 2, ou alors la chanson avec une partie sur chaque face au Mexique. Un argument de vente supplémentaire : un calendrier de 1977 avec des photos de la belle est inclus dans le LP.
Elle est surnommée par ses détracteurs « le sexe chantant » tandis que pour d'autres, c'est « la plus belle voix noire depuisAretha Franklin » et, pour la promotion de ses disques, « The First Lady of Love » (la première dame de l'amour) est ironiquement transformé et renommée par certains en « The First Lady of Lust » (la première dame du désir). À la fin de l'année 1976, sort un album (appelé lui aussiLove To Love You Baby) qui reprend en face 1Love to Love You Baby et en face 2Try Me I Know We Can Make It (1976), toutes deux en versions intégrales. Dorénavant, elle prend une part de plus en plus active à l'écriture des chansons :Love to Love You Baby (1975),Try Me I Know We Can Make It (1976),Prelude to Love (1976) et la même année tout l'albumFour Seasons of Love sont coécrits par elle et ses réalisateurs artistiques.Four Seasons of Love est d’ailleurs le plus solide de tous les « concept albums » de Summer, une formule à laquelle elle tient au moment de faire un LP mais qui s’avère parfois un peu bancale pour une chanteuse qui doit son succès aux discothèques et aux radios. Celle-ci est d’autant plus bancale que les concepts ne sont guère qu'un vague fil directeur.Four Seasons of Love n’a que peu à voir avec lesQuatre Saisons (1725) deVivaldi ou l’oratorioLes Saisons (1796-1798) deHaydn. Néanmoins, lors de l’élaboration de l’album les références sont là, non pas dans la musique, mais dans l’image qui va avec. Le calendrier présente quatre photos de la chanteuse (dont deux sont déjà connues puisqu’il s’agit de la pochette de l’album). Pour représenter l’hiver, on la voit encapuchonnée de fourrure avec de la fausse neige dans le style des films hollywoodiens de Noël. Deux larmes coulant sur ses joues complètent le tableau ; il va sans dire que Summer est très maquillée et que le maquilleur n’a lésiné ni sur l’ombre à paupières dorée ni sur le rouge à lèvres brillant. Pour le printemps, elle porte une robe qui se veutXVIIIe siècle et elle fait de la balançoire, en référence à la fois àVivaldi (déjà cité) ainsi qu'àJean-Honoré Fragonard. Les photos de l’été et de l’automne sont moins liées aux saisons en soi puisque l’on a la couverture du disque pour l’été (Summer sur son croissant de lune, dans la grande tradition des Pierrots kitschs) et l’arrière de la pochette pour l’automne (Summer avec la robe blanche de Marilyn Monroe dansSept ans de réflexion en 1955). Ceux qui ont eu l’idée du calendrier n’ont pas tellement joué sur l’image sexuelle de Summer, sur son corps ou sur des poses provocantes ; de ce point de vue, on peut comparer les photos avec celles de vinyleFour New Seasons, une obscure adaptation disco de Vivaldi faite en France en 1978 par The Philarmonics : sur la pochette de l’album, quatre photos montrent un mannequin en maillot de bain - même en hiver - ouvrant la bouche et dansant devant des tableaux de facture classique mais inconnus des musées et réalisé par Steve Gray, Mike Butcher etJean Kluger.
L’idée de concept album a présidé à l’élaboration du disque. Le premier titre estI Remember Yesterday, rappelant lesannées 1940 des « big bands » et Glenn Miller. SuitLove's Unkind, représentant lesannées 1950.Back In Love Again rend hommage aux Supremes et à la Motown desannées 1960. La face se termine parI Remember Yesterday (reprise). La face 2 contientBlack Lady (lesannées 1920),Take Me (le disco desannées 1970),Can't We Just Sit Down (And talk it over) (la ballade apparemment intemporelle) etI Feel Love (le futur). Le fil chronologique ne constitue pas un critère déterminant dans la réalisation de l’album, l’uniformité de l’orchestration n’aidant pas à bien faire les différences entre les styles. Les seules chansons à échapper au moule sont les deux dernières, qui ont d’ailleurs partagé le même 45 tours.Can't We Just Sit Down (And talk it over) est une carte de visite prouvant que Donna Summer sait chanter au-delà des soupirs et de la petite voix de ses trois premiers albums. Cette chanson est une reprise de David Soul (le blond de la série téléviséeStarsky & Hutch l’avait sortie peu avant sur son album de 1977). L’autre chanson qui marque est bien sûrI Feel Love, qui constituera une référence majeure dans l’univers de la musique électronique et influencera de nombreux artistes durant les décennies suivantes. La chanson inaugure le disco sans instruments autres que des synthétiseurs.
En Angleterre, un 12" est édité avecBack In Love Again,Try Me, I Know We Can Make It etWasted. Un 45 tours de cette chanson sort en Allemagne chez Atlantic avec l’inéditA Man Like You en face 2. Le 45 tours allemand connaît un nouveau pressage en 1978 avecI Remember Yesterday en face 2.
Can't We Just Sit Down (And talk it over) est aussi sorti en 45 tours promotionnel chez Casablanca aux États-Unis avec deux versions sensiblement différentes sur chaque face : une version de 3:42 et une autre de 3:56. Parallèlement Casablanca sort au Mexique un 45 tours avec quatre titres, procédé qui sera repris par la suite. On y trouveLove To Love You Baby,I Feel Love,Try Me, I Know We Can Make It etTake Me.
En juillet 1977, au moment oùI Feel Love sort en simple, Donna Summer enregistreLast Dance. Cette chanson est prévue pour être incluse dans la bande originale du filmDieu merci, c'est vendredi (Thank God It’s Friday). Casablanca prépare en effet ce film en partenariat avec les filmsColumbia. Le thème, une nuit dans une boîte, permettra à Donna Summer d’apparaître dans le film pour chanterLast Dance. Cette chanson est écrite par Paul Jabara et les arrangements musicaux sont de Bob Esty. Ce dernier en est le réalisateur artistique de fait car Moroder était très réticent. Esty a en effet le projet de faire chanter Summer avec sa voix en puissance et son registre naturel, aux antipodes de la voix aiguë et haletante qu’on lui connaissait essentiellement jusqu’alors. Il s’oppose ainsi à Moroder qui, ne voulant pas tuer la poule aux œufs d’or, avait l’impression qu’il était encore trop tôt pour montrer que Summer pouvait chanter autre chose que des clones deLove to Love You Baby. Esty s’occupera alors de la réalisation artistique mais il n’est pas convié le jour où Summer enregistre sous la houlette de Moroder. Finalement, quand le disque paraîtra près d'un an plus tard, avec le film, on lira sur la pochette que la réalisation artistique est signée Moroder et Esty ; mais le nom de ce dernier sera remplacé par celui de Bellotte sur les compilations ultérieures.
Il existe plusieurs pressages du 45 tours deMac Arthur Park dont un promotionnel avec une version de 6:24 (États-Unis), un autre avecLast Dance en face 2 (Brésil) et un mexicain avecFull of Emptiness,Once Upon A Time etFairy Tale High.
AprèsLive And More, elle réaliseWatchin' Daddy Dance avec Bruce Sudano et d'autres chansons avec Jüergen Koppers (son ingénieur du son) pour l'albumWatchin' Daddy Dance de Sunshine, album finalement non commercialisé. On y trouve aussi sa compositionIt's Over qu'elle réenregistrera en 1984 sous le titreMaybe It's Over.
Donna Summer est à son apogée et de mai 1978 à janvier 1980, elle aura huit Top ten et une avalanche de prix. L'année 1979 est l'année des grandes récompenses : artiste disco de l'année pour le Billboard et artiste disco féminin de l'année pour Dick Clark (avecLast Dance meilleur simple disco de l'année etLive And More meilleur album disco de l'année).Last Dance recevra aussi leGolden Globe Award de la meilleure chanson de film en plus des « Grammies » en tant que meilleure performance vocale féminine R&B et meilleure chanson R&B. La National Association of Recording Merchandisers lui donne les récompenses du meilleur album chanté par une femme (Live And More, qu'elle partage avec leGreatest Hits deBarbra Streisand) et du meilleur album chanté par une artiste noire.Last Dance recevra aussi un Oscar en tant que meilleure chanson de film. Au sixième Disco Forum du Billboard, elle est la meilleure interprète disco, la meilleure chanteuse disco et elle partage le prix du meilleur album disco (Live And More) avec le groupeChic (C'est chic). Ces récompenses s'étalent du 23 décembre 1978 au 15 juillet 1979 et elle en aura autant avec son album suivant.
Après une apparition sur un album de Gene Simmons en 1978 (Burning Up With Fever disponible sur l'albumGene Simmons) et une participation au disque de l'UNICEFA gift of Song, où elle chanteMimi's Song (janvier 1979), l'année 1979 marque cependant la fin de la première période de celle qui est appelée « la reine du disco ». On note un certain manque de renouvellement lors de cette période d'un peu plus de trois ans, dominée par quatrehits majeurs,Love to Love You Baby, le synthétiqueI Feel Love, Last Dance et Mac Arthur Park.
Une curiosité : le slowAll Through the Night, coécrit par Summer et Bruce Roberts, se retrouvera sur deux des trois albums du chanteur (Cool Fool en 1980 etIntimacy en 1995)
Il existe aussi un simple édité au Mexique avec la version longue deDim All the Lights (A media luz) en face 1 et celle deHeaven Knows (El cielo sabe) en face 2. Leurs durées sont respectivement de 7:10 et 8:20. Au Brésil, le 45 tours deHot Stuff aHeaven Knows en face 2. Au Japon, la face 2 estBad Girls. AuxPays-Bas,Mac Arthur Park est réédité en 45 tours avecHot Stuff en face 2.Bad Girls est éditée avecOn My Honor en face 2 mais en Angleterre les deux faces sont inversées –un autre simple anglais, promotionnel celui-ci estOn My Honor avec en face 2With Your Love. Au Canada, la face 2 deBad Girls estHot Stuff. En Espagne,Our Love est édité en 45 tours avecSunset People en face 2. En 2003, l’album est réédité en double cd remastérisé avec une maquette de la chansonBad Girls (effectivement assez différente de la version finale) et neuf versions longues de tubes, deI Feel Love àOn the Radio.
Summer enregistre ensuiteToo Much For the Lady avec Brooklyn Dreams (sur l'albumJoy Ride) puis le simpleNever Lose Your Sense Of Humor avec Paul Jabara (moteur promotionnel du LPThird album de Jabara, paru chez Casablanca).
Toujours en 1980, elle enregistre deux titres avecBrooklyn Dreams :A Lover In The Night etI Won't Go (sur l'album du même nom du groupe). Elle coécrit la chansonStarting Over Again avec Bruce Sudano qu'elle épouse la même année, mais ne l'enregistre pas elle-même. C'est la chanteuse countryDolly Parton qui la fera paraître sur son albumDolly, Dolly, Dolly et le titre connaîtra un grand succès dans les charts, jusqu'à atteindre la première place dans le Top US country le 24 mai 1980. En 1981, elle participe aux chœurs de l'albumFugitive kind deBruce Sudano, auquel elle vient de donner une fille, le 5 janvier 1981,Brooklyn Sudano, actuellement actrice, vue notamment dans la sérieMa famille d'abord dans le rôle de Vanessa Scott. Un an plus tard, ils auront ensembleAmanda Sudano(en)qui deviendra mannequin, pianiste et chanteuse dans le duoJohnnyswim(en) avec son mari Abner Ramirez[12].
À la fin de l'année 1981 aurait dû sortir sa véritable dernière production Moroder/Bellotte, le double albumI'm a Rainbow, finalement publié en 1996. Ce disque inabouti présente un patchwork de chansons tirant vers le rock-FM (Leave Me Alone etHighway Runner), la variété impersonnelleEnd of the Week etWalk On (Keep On Movin)) et le mid-tempo synthétique (You to Me,Sweet Emotion,I Need Time etBrooklyn). Sur cet album, on trouve même l'expérimentalTo Turn the Stone (avec des cornemuses synthétiques !) etI Believe In You, dernier duo avec Joe Esposito des Brooklyn Dreams. Quelques titres auraient mérité d'être sauvés, notamment I'm A Rainbow, deux titres rythmés (True Love Survives etBack Where You Belong) et quatre bons titres de hi-nrg à la Moroder (Melanie,A Runner With the Pack,People Talk etRomeo). La chanson-titre peut être entendue comme un adieu à Moroder-Bellotte, avec des réminiscences synthétiques deOnce Upon A Time etBad Girls. Certaines chansons ont été chantées par d'autres (une par Frida en 1982 et aussi par Joe Esposito en 1983 -To Turn the Stone - et deux par Amii Stewart en 1983 -You to Me etSweet Emotion) et d'autres éditées par Summer elle-même sur des BO de films (Highway Runner pourFast Times at Ridgemont High en 1982 etRomeo pourFlashdance en 1983).Highway Runner a cependant connu un remix Disconet distribué dans les boîtes en 1982 (remix de Frank Schmidt).I'm a Rainbow etDon't Cry For Me Argentina ont été remixées en 1993 par Giorgio Moroder pour la compilationThe Anthology de Summer.
Dans un certain sens, on peut comprendre pourquoi cet album disco-new wave, ambitieux mais hybride, a été refusé par sa maison de disques. Mais les suivants, qui ont eu le blanc-seing de Geffen, étaient-ils vraiment meilleurs ? Aussi convient-il, quinze ans après son enregistrement, en 1996, d'apprécierI’m A Rainbow avec le recul nécessaire, d'autant que les chansons composant l'album sont restées à l'état de maquettes lorsque Geffen décida d'arrêter les frais et sont parues telles quelles lors de leur sortie officielle. En fait, le refus de cet album est révélateur de l'attitude de Geffen qui entend se comporter en maître tout-puissant chez lui. Face aux résultats commerciaux deThe Wanderer qu'il juge insuffisants, Geffen estime que l'association Moroder/Bellotte/Summer a vécu et que c'est lui qui décidera des futurs réalisateurs artistiques de Summer. Pour celle-ci, il s'agit d'une réduction de sa liberté artistique, ce à quoi elle n'avait pas été habituée chez Casablanca. Deux autres faits viennent compliquer les relations entre Summer et Geffen : avant d'être son patron, Geffen était un ami de Summer et ouvertement homosexuel. Ces deux faits, assez anodins au moment de la signature du contrat, vont en fait empoisonner leurs relations et par voie de conséquence la carrière de Summer. Tout d'abord par le biais de l'amitié, Geffen impose des choix contraignants à Summer, choix qu'elle peut difficilement refuser. Ensuite, Geffen en tant qu'homosexuel militant espère bien tirer profit pour sa maison de disques de l'image de diva pour les gays qu'a Donna Summer. Néanmoins, celle-ci préfère marquer ses distances pour ne pas êtrephagocytée, ce qui au moment de l'apparition dusida sera malignement récupéré par certains gays nord-américains.
Au début desannées 1980, Donna Summer conserve cependant encore quelques années son rang de star. À la place de l'albumI’m A Rainbow, Geffen lui fait enregistrer un album avecQuincy Jones, qui la (sur)produit. L'album sorti en 1982 est l'ambitieuxDonna Summer, un nouveau disque d'or. C'est la première fois que Donna Summer enregistre un album avec un réalisateur artistique confirmé. En effet, jusque-là, elle avait fait partie d'une équipe qui avait graduellement monté les échelons du succès et de la renommée avec elle. Et si en 1982, Moroder ou Bogart, le patron de Casablanca, comptent, c'est grâce à Summer qu’ils le doivent. Quincy Jones, lui, a par contre un quart de siècle de production musicale derrière lui et il considère Summer comme une goutte d'eau dans l'océan. Summer, de son côté, n'a pas fait un mystère de relations parfois tendues avec Jones au cours des séances d'enregistrement qui ont duré six mois, alors même qu'elle est enceinte de sa troisième fille. Elle ne coécrit que deux chansons sur les neuf de l'album (elle a aussi coécrit une troisième chanson qui figure sur la face 2 du premier simple extrait). Summer n'a pas bénéficié de la marge de manœuvre dont a bénéficié par exempleMichael Jackson sur les productions de Jones. Certains jugent même l'albumDonna Summer comme une sorte de brouillon deThrillersorti quelques mois plus tard. Cette vision quelque peu misogyne de la chanteuse contraste avec les années Casablanca où Summer était la reine en son palais.
Love Is In Control est rallongé pour le 12" avec en face 2 un instrumental tandis que l'album est édité en série limitée « picture disc » en Angleterre.
Paraît également en 1982 un titre inédit et confidentiel,Walk Hand In Hand(signé d'un certain B. Brodersen) figurant sur une compilation allemande multi-artistesVarious Artists: Disco Round 2. La chanson passera totalement inaperçue et le contexte dans lequel la chanteuse l'a enregistrée demeurera énigmatique : la piste vocale daterait de 1973 et la piste instrumentale serait un rajout de 1982.
Enfin, l'année 1982 est marquée par la mort de Neil Bogart, emporté par un cancer.
Toujours en 1983 sortRomeo, un extrait deFlashdance disponible en 45 tours promotionnel à une face enArgentine. Parallèlement,Love to Love You Baby est réédité en Angleterre.
Sa foi évangélique semble alors prendre le pas sur la musique et avec elle, le début d'une rumeur qui plombera la suite de sa carrière : lors d'une interview pour le journal newyorkaisVillage Voice en1983, elle aurait formulé des remarques homophobes, qualifiant l'épidémie de VIH de « punition divine » à l'égard des homosexuels. Summer et ses agents tardent à réagir puis apportent des démentis jugés peu convaincants, avant que la chanteuse n'adresse finalement une lettre d'excuses à l'association Act Up en1989[13]. Les conséquences de la polémique seront profondes et durables.
Sort en 1985 chez Polygram une compilation sans grand intérêt,The Summer Collection, contenant des titres de 1977 (I Feel Love), 1978 (Heaven Knows), 1979 (Bad Girls,No More Tears) et 1983 (She Works Hard for the Money).
En septembre 1989, Alan Coulthard sort aussi un pot-pourri de remixes de la période disco (I Feel Love,Love to Love You Baby,Bad Girls etDown Deep Inside) sous le titreSummer Heat.
En Europe, Warner International fait paraître à l'automne 1990 une compilation,The Best of Donna Summer, essentiellement composée de ses succès de la périodeWarner Music Group mais pas uniquement : y figurent également quatre de ses tubes des années 1970 (I Feel Love, Mac Arthur Park, Hot Stuff etOn the Radio). À cette occasion, Warner UK ressort en simpleState of Independence dans une version remixée (New Bass Mix) pour promouvoir l'album, avec succès puisque celui-ci devient disque d'or en Angleterre.
En 1992, elle retrouve Giorgio Moroder avec le titreCarry On (sur l'albumForever Dancingde Moroder et sur sa propre anthologieThe Donna Summer Anthology paru en 1993), simple agréable rappelant ses productions de 1989.En 1993, elle chanteLa vie en rose dans une version plutôt convaincante et dansante sur l'albumTribute to Edith Piaf, où elle est entourée de chanteurs de rock FM. Cette chanson existe en plusieurs 12" singles : le premier propose la version lp sur les deux faces et le second quatre remixes. La même année, elle participe aux chœurs de trois chansons sur l'albumCelebrate de Three Dog Night.
En 1994, elle sort une nouvelle compilation,Endless Summer avec deux inédits :Melody of Love (Wanna Be Loved) - coécrit par Cole & Clivillés, réalisé par Summer & Welcome Productions, soutenu par une dizaine de remixes- etAnyway At All - réalisé par Michael Omartian.Melody of Love aura du succès en discothèque, grâce aux remixes entre autres de Dave Morales et sera même chanson de discothèque de l'année aux États-Unis. La même année, elle incarne latante Oona deSteve Urkel dans la sérieLa Vie de famille aux côtés deJaleel White (épisode 23 de la5e saison et épisode 22 de la8e saison)[14].
Polygram sort un 12" promotionnel deMelody of Love accompagné d'autres 12" promotionnels, des rééditions de succès de la période disco. Tous ont des fac-similés des pochettes aveugles que Casablanca utilisait pour ses maxis dans les années 1970.Melody of Love est disponible dans deux versions : AJ & Humpty's anthem mix (8:46) et David Morales stomp mix (7:03).Mac Arthur Park Suite (17:33) est couplée avecLast Dance (8:11),Hot Stuff (6:46) avecBad Girls (4:56) etDim All The Lights (7:10),No More Tears (11:43) avecOn the Radio (7:33).En 1994, sa version deShe Works Hard for the Money est éditée sur la compilationGrammy's greatest moments volume 1 et elle fait partie du chœur qui chanteSpirit of the Forest sur l'albumEarthrise : The Rainforest Album.
SuivraChristmas Spirit, un album de chants de Noël réalisé par Michael Omartian et paru chez Mercury. Summer y revisite sept classiques mais interprète aussi trois titres inédits qu'elle coécrit avec Omartian et Sudano, dont la chanson titre.
En1995, elle sort des remixes deI Feel Love suivis, en1996, de remixes deState of Independence.I Feel Love est remixé par Rollo & Sister Bliss (sur lequel elle enregistre de nouvelles voix) puis par Masters at Work. Le meilleur est le Rollo & Sister Bliss monster mix (en version courte sur le simple, version disponible sur la réédition française de la compilationEndless Summer). Le 12" disponible dans le commerce propose le Rollo & Sister Bliss monster mix en version 6:30, le remix de Masters at Work en version 6:00, la version originale 5:50 dite « Summer '77 re-eq '95 » (!?) et un remix deMelody of Love signé Junior Vasquez (ce dernier n'étant pas disponible sur le maxi-CD où il est remplacé par le mix de Rollo & Sister Bliss en version 3:50). Le 12" vinyle promotionnel contient six remixes dont celui de Rollo & Sister Bliss en version 9:50, son instrumental, trois remixes de Masters at Work et la version originale 5:50.I Feel Love est classée dans le Top 10 dance aux États-Unis. En Angleterre, elle estno 1 dance pendant cinq semaines durant l'été et est déclarée à la fin de l'année « chanson de discothèque de l'année », quand peu après, les remixes deState Of Independence se classent dans les charts. Summer retrouve enfin son public avec ces remixes de qualité.
En 1996, elle participe à l'albumGently deLiza Minnelli avecDoes He Love You. SuitFrom A Distance avec Nanci Griffith et Raul Malo surOne Voice, album réalisé par Michael Omartian. Toujours en 1996, elle chanteOrdinary Miracle pour le générique de fin du filmLet It Be Me (réalisation de Narada Michael Walden).À l'automne elle chanteSomeday pour Disney sur l'albumMouse House et à la fin de l'année1996, elle sort un petit slow inoffensif,Whenever There Is Love. C'est un duo avec Bruce Roberts, disponible sur la BO du filmDaylight. Le simple américain contient la version vocale et la version instrumentale, auxquelles s'ajoute en Allemagne un remix long de Junior Vasquez. Le 11 décembre, elle chante à Broadway avec Chaka Khan et Gloria Estefan, lors d'un spectacle intitulé3 Divas On Broadway.En1997 elle sort des remixes hi-nrg deCarry On sous le label Almighty Records et gagne un Grammy Award pour Best Dance Track.
Le 4 février 1999, elle fait un retour réussi avec un concert au Manhattan Center de New York. Elle y reprend ses principaux hits et des chansons de sa future comédie musicaleOrdinary Girl (jamais parue) qui est une sorte de version broadwayienne deOnce Upon A Time. Cet événement filmé pour VH-1 sort en cassette vidéo et en cd sous le titre peu original deLive And More, Encore !, seule matérialisation d'un contrat chez Epic. Sur la vidéo, il y a cinq titres inédits supplémentaires en public et sur le cd deux titres en studio. L'interprétation des chansons est dynamique face à un public très réceptif et le disque est une réussite. Les chansons en studio ont un grand succès en discothèque. La première est une reprise dance deCon te partirò (I Will Go With You) d'Andrea Boccelli. La seconde,Love Is The Healer, mélange des chants pseudo-religieux sur fond de fracas de boîtes à rythme. Cela ne les empêche pas de se classerno 1 dance.Con te partirò (I Will Go With You) est disponible en de nombreux remixes (d'Hex Hector, Peter Rauhofer et Ralphi Rosario entre autres) et propose un inéditLove On and On remixé par Hex Hector. Cette chanson avait d'abord été prévue pour le film discoStudio 54. une version différente figure sur la compilationStudio 54 sortit en1998.
En 1999, elle a coécrit deux chansons pourSing Me to Sleep, mommy,My Prayer For You etStar Against the Night. Le réalisateur artistique en est Nathan DiGesare, que l'on retrouve aussi surLive And More, Encore !
Toujours dans le registre des chansons isolées chantées ici et là, elle sort en2001Someone to Watch Over Me de Gershwin sur l'albumKeeping the Dream Alive.
En2003 parait une nouvelle compilation,The Journey avec deux inédits réalisés par Giorgio Moroder, le partenaire de la grande époque :That’s The Way etDream's a Lot Theme (I Will Live For Love). Sur certaines éditions, un CD supplémentaire (non crédité sur la pochette) propose un autre inédit, la chansonYou’re So Beautiful. En2005 sort le maxiI Got Your Love qui se classe bien dans les charts dance :no 4 des « Clubs play » etno 2 en ventes de maxis. Toujours en 2005, sort le singlePower of Love en hommage àLuther Vandross (récemment décédé), remixé par Hani Num et plus tard par Offer Nissim. Encore en 2005, Almighty remixe l'éternelI Feel Love sous le label Almighty.
Le titre « Slide over backwards » est écrit par Donna Summer, Nathan DiGesare et Jakob Petrén qui est l’époux de Jenny Berggren du groupe suédois Ace Of Base à qui Donna Summer demandera de faire les chœurs du titre. En 2005 Donna Summer avait déjà collaborée lors d’un duo dans le show Night Of The Proms avec la chanteuse Suédoise.
Il existe trois versions de l'album : celle avec douze titres, distribuée aux États-Unis, celle avec un titre supplémentaire (le bonIt's Only Love) pour l'Europe et enfin une version dite « Circuit City exclusive » pour les États-Unis qui rajoute un remix deI'm a Fire aux treize précédents. Il s'est vendu autour de 100 000 exemplaires de l’album.
En août2010, elle lance le titreTo Paris With Love.
Le 23 octobre 2013 paraît chez Verve Music l'albumLove To Love You Donna constitué de 11 nouveaux remixes et d'un titre inédit,La Dolce Vita, écrit par Summer et Giorgio Moroder. Moroder réalise avec Chris Cox le remix deLove to Love You Baby. Parmi les autres remixes, il convient de noter ceux deLove Is In Control (Chromeo & Oliver remix),Bad Girls (Gigamesh remix) ou encoreSunset People (Hot Chip Dub Edit).I Feel Love bénéficie de deux versions différentes, tandis que d'autres titres font l'objet d'un parti pris très personnel de la part des D.J. qui s'y sont attelés (On the Radio,Dim All The Lights, Mac Arthur Park).Mac Arthur Park, remixé par Laidback Luke pour cet album, connait également un autre remix, celui du duo Rosabel (Ralphi Rosario et Abel Aguilera), classéno 1 dans le Top dance US, offrant ainsi à la chanteuse son premier succès posthume et son vingtième titre classé dans lescharts américains.
Le titreBad Girls fut repris par de nombreux artistes incluant : Trinu and the Burger Queens, Jeffree Star pour les besoins du téléfilm de la chaîneMTVTurn the Beat Around,Juliet Roberts pour le jeu vidéo d'arcadeDance Dance Revolution: 2nd Mix ou encore Sasha Allen dans l'émission de télé réalitéThe Voice. La chanson fut également samplée par :Aaliyah dans sa chanson "Ladies in Da House", pour son albumOne in a Million sortit en 1996,Lucero Hogaza qui révèlea un remix de la chanson lors de son tourQuiéreme Tal Como Soy, parMiranda! pour son album "El Templo Del Pop" en 2008 et parLil Kim dans sa reprise jamais commercialisée prénomméeBad Girl dont RuPaul et Donna Summers prennent part. Elle fut aussi utilisée dans de nombreux médias tels que : le filmEscapade à New York en 1999, le film d'animationLes Razmoket à Paris, le film en 2000 d'où la reprise fut réadaptée puis interprétée par Cheryl Chase,Kevin Michael Richardson,Billy West etTim Curry, le filmLes Remplaçants en 2000. Elle peut être aussi entendue dans d'autres médias comme les séries suivantes telles que dans le1er épisode de la3e saison de la série téléviséeSex and the City, prénommé "Au Feu Les Pompiers", dans l'épisode "Four Thanksgivings and a Funeral" de la sérieUgly Betty ou illustre encore le générique de l'émissionBad Girls Most Wanted sur ITV 1 présenté par Jack Ellis aka Jim Fenner.
Le titreLove to Love You Baby est utilisé dans le filmDieu merci, c'est vendredi, en 1978, qui comprend aussi un autre titre de Donna Summer : "Last Dance". Le groupeThe Ritchie Family sample une partie de la chanson pour leur titre "The Best Disco in Town" en 1976.Bronski Beat enregistre la chanson dans un pot-pourri avec "Johnny Remember Me" et "I Feel Love" en 1985. le groupeDigital Underground sample la chanson sur leur titre "Freaks Of The Industry", extrait de leur1er opus "Sex Packets", paru en 1990.Samantha Fox enregistre la chanson qu'elle incorpore avec un autre sample "More, More, More" d'Andrea True pour son album "Just One Night" en 1991.Debbie Harry interprète une version reggae de la chanson lors du "Wigstock festival 1993" à Tompkins Square Park[17]. Le groupeU2 sample la chanson sur le single "Discothèque", issu de leur opusPop, paru en 1997. Le groupeTLC utilise le refrain de cette chanson pour la version originale de leur single "I'M Good At Being Bad", extrait du3e albumFanMail, paru en 1999. La chanteuse brésilienne Gretschen reprend la chanson pour son album "La Pasión". Le groupeTom Tom Club reprend la chanson dans l'album "The Good, The Bad, And The Funky", paru en 2000.Princess Superstar sample le refrain de la chanson pour son titre "Love/Hate To Be A Player" sur son album "Last Of The Great 20th Century Composers", paru en 2000. Le groupeNo Doubt reprend également la chanson pour les besoins de la bande originale du filmZoolander en 2001.Beyoncé reprend aussi quelques mesures du refrain dans son morceauNaughty Girl (single extrait de son premier albumDangerously in Love, 2003), qu'elle interprète aussi au cours du Fashion Rocks Awards 2008[18].David Vendetta sample la chanson en 2006 et devient un hit dans les clubs. LesFranz Ferdinand en font de même dans l'interprétation live de leur morceauCan't Stop Feeling extrait du CD bonusRight Notes, Right Words, Wrong Order joint à leur4e album[19].