Dans les années qui suivent, il intervient dans les milieux diplomatiques et d'affaires. Il revient progressivement sur le devant du débat public français en 2024. Il fonde un nouveau parti, La France humaniste (LFH), dans la perspective supposée d'une candidature à l'élection présidentielle de 2027.
Il est également connu commeécrivain, étant à l'origine d'une vingtaine d'essais etpoèmes.
Durant sa jeunesse, il assiste directement au décès de deux membres de sa famille, son grand-père François et son frère aîné Eric, tous deux morts d'unecrise cardiaque[4].
« L'option de la guerre peut apparaître a priori la plus rapide. Mais n'oublions pas qu'après avoir gagné la guerre, il faut construire la paix. Et ne nous voilons pas la face : cela sera long et difficile, car il faudra préserver l'unité de l'Irak, rétablir de manière durable la stabilité dans un pays et une région durement affectés par l'intrusion de la force. (…)[13] »
Dominique de Villepin en 2003.
Ce discours[14] aux accentsgaulliens qui défie l'hégémonisme américain, lui vaut d'être applaudi, chose rare en cette enceinte[10]. Dominique de Villepin considère la« guerre contre le terrorisme » duprésident américainGeorge W. Bush maladroite et contre-productive. Selon Dominique de Villepin, l'appel à la guerre contre leterrorisme est risqué, parce qu'il donne aux différents groupes terroristes une légitimité et une audience auxquelles ils aspirent. Il valorise le combat qu'ils conduisent, avec les armes de l'aveuglement et dufanatisme. Il leur accorde le statut d'opprimé dont ils ont besoin pour répandre le plus largement possible leurs thèsesextrémistes[15]. Le problème du terrorisme doit donc être résolu avec intelligence et non avec brutalité[réf. nécessaire].
Diplomatie active : opérations extérieures courtes
Dominique de Villepin, proche des sœurs Betancourt depuis sa période étudiante, organise début juillet2003 une opération secrète de libération d'Íngrid Betancourt, l'opération 14 juillet. L'opération n'atteint pas son objectif, la France présente ses excuses[16].
En 2016, la juge d’instruction française Sabine Kheris demande le renvoi devant laCour de justice de la République de Dominique de Villepin,Michel Barnier etMichèle Alliot-Marie. Ces anciens ministres sont suspectés d'avoir permis l'exfiltration desmercenaires responsables de l'attaque contre le camp deBouaké en 2004, faisant neuf morts parmi les soldats français. L'opération aurait visé à justifier une opération de riposte contre le gouvernement de Laurent Gbagbo dans le cadre de la crise en Côte d’Ivoire de 2004[18]. Le, la commission des requêtes de la Cour de justice de la République rend son avis indiquant l’abandon des poursuites, rien ne montrant, après enquête, l’implication des anciens ministres[19].
Le, quelques semaines avant leréférendum portant sur le projet de la Constitution européenne, Dominique de Villepin, lors d'un entretien accordé à la radioEurope 1, affirme que« quel que soit le résultat de ce référendum, que les Français votent oui ou qu'ils votent non, il faudra une politique encore plus volontaire, encore plus audacieuse, encore plus solidaire ». À la suite du rejet par les électeurs duréférendum sur laconstitution européenne, Dominique de Villepin est nommé Premier ministre en remplacement deJean-Pierre Raffarin le[21],[10]. En 2009, il se prononce en faveur de la ratification duTraité de Lisbonne[22].
AprèsGeorges Pompidou etRaymond Barre, Dominique de Villepin est la troisième personnalité sous laVe République à devenir chef de gouvernement sans jamais avoir brigué un mandat électif ausuffrage universel avant son entrée en fonction et le seul à ne s'être jamais présenté à une élection ausuffrage universel par la suite[23].
À propos des circonstances de sa nomination, il était en compétition avecMichèle Alliot-Marie, qui avait la préférence du présidentJacques Chirac. Il explique sa nomination ainsi :« Je me suis imposé Premier ministre, Chirac n'a pas eu le choix, c'est moi qui ai décidé ! »[24].
Bataille de l'emploi : volontarisme et flexibilité
Dans son discours de politique générale, qu'il prononce le 8juin 2005 devant lesdéputés de l'Assemblée nationale, il affirme son intention de« remettre la France en marche »[25]. Il se donne« cent jours » pour redonner confiance aux Français et présente pour cela unplan de relance d'urgence pour la période 2005-2007, estimé à 4,5 milliards d'euros. Les mesures sont adoptées par ordonnance[26] :
une enveloppe d'un milliard d'euros est versée, sous la forme deprime pour l'emploi (PPE), aux personnes à bas revenus qui retrouvent un travail ;
Selon Dominique de Villepin, l'urgence absolue est lechômage, notamment celui des jeunes. Les entreprises doivent être incitées à recruter grâce à une plus grandeflexibilité dumarché du travail. Il est ainsi adopté lecontrat nouvelles embauches (CNE), qui permet à l'employeur delicencier sans motif son salarié dans les deux ans après l'embauche. Le CNE n'a pas suscité de mouvement d'opposition massif, Dominique de Villepin décide de lancer un contrat presque équivalent pour les jeunes, lecontrat première embauche (CPE)[27]. Présenté par lessyndicalistes comme étant une menace contre leCode du travail et leCDI, ce projet rencontre l'opposition franche de lagauche, et suscite d'importantes manifestations etgrèves d'étudiants. L'opposition lance alors unebataille d'amendements. À la suite de l'adoption de l'article de loi concernant la mise en place du CPE, le Premier ministre décide d'utiliserl'article 49 alinéa 3 de laConstitution sur le vote des derniers articles du projet de loi permettant une adoption rapide du texte[10].
Après des semaines de manifestations et de blocages d'universités par les syndicats étudiants, Jacques Chirac est forcé d'intervenir et de réclamer la non-application du texte de loi. Le, après de multiples tentatives pour calmer la protestation, dont la non-promulgation par le président Chirac de la loi, pourtant validée par leConseil constitutionnel, Dominique de Villepin annonce le remplacement rapide du CPE par une autre mesure, ce qui revient à son abrogation[28].
Durant son mandat en tant que Premier ministre, le chômage connaît une baisse continue, passant de 9,2 % en 2004 à 8 % en 2007[29]. Fin 2007, 900 000 CNE avaient été signés[27]. À la suite notamment de failles juridiques, le CNE étant jugé non conforme à laconvention 158 de l'organisation internationale du travail notamment« parce qu'une période d'essai doit avoir une durée raisonnable », il est abrogé en 2008[27].
Mettant en œuvre la « nouvelle politique industrielle » préconisée parJean-Louis Beffa et voulue par le président Jacques Chirac, Dominique de Villepin est chargé de trouver les financements pour les programmes publics dedéveloppement et recherche (R&D) :
Ce programme public de R&D doit alors contribuer à l'innovation, à inverser le processus dedélocalisation et à permettre la conquête de nouveaux marchés extérieurs[30][source insuffisante]. La croissance de la France est alors en hausse, 2,4 % en 2006 et 2007 contre 1,6 % en 2005[31].
L'État affecte symboliquement les recettes des privatisations au désendettement de l'État et de ses établissements publics. L'intérêt est alors double :
Dominique de Villepin souhaite respecter les engagements pris dans le cadre dupacte de stabilité et de croissance et ramener ladette publique française au seuil de 60 % duPIB. En 2005, la dette publique représente 67,2 % du PIB, tandis que fin 2007 elle a atteint 64,4 % du PIB[32] ;
ces privatisations permettent à l'État français de maintenir un climat de confiance avec lesmarchés et d'obtenir ainsi de nombreuseslignes de crédit favorables au financement de sonéconomie pour des opérations publiques ou privées.[réf. nécessaire] Le « transfert de base » c'est-à-dire le supplément d’endettement accordé auxadministrations publiques françaises par les marchés a été entre 2004 et 2007 de164 milliards d'euros[31].
Présenté par les commentateurs comme son rival, tant par le caractère que par le positionnement politique, le président de l'UMPNicolas Sarkozy devient toutefois son ministre de l'Intérieur. Lorsque Dominique de Villepin préside leConseil des ministres le en remplacement de Jacques Chirac, admis auVal-de-Grâce à cause d'unaccident vasculaire cérébral, la rivalité entre les deux membres du gouvernement s'accentue[33]. Il remplace toujours Jacques Chirac lors de la60e session de l'Assemblée générale des Nations unies àNew York[26]. C'est à ce moment que les commentateurs forgent lenéologisme « villepinisme » pour désigner le discours, la pratique politique et l'influence au sein de l'UMP du nouveau Premier ministre.
En octobre, desémeutes ont lieu dans les banlieues françaises. 5 000 voitures sont brûlées en moins de deux semaines. Dominique de Villepin décrète l'état d'urgence, prolongé de trois mois quelques jours plus tard par un vote auParlement, afin de permettre auxpréfets de décréter lecouvre-feu[34]. Dans ce climat de rivalité intra-gouvernementale, Dominique de Villepin surenchérit en recourant avec excès auxrapports de force. Sa stratégie de passage en force ducontrat première embauche (CPE) est condamnée par la presse (en particulierLibération) et l'ensemble de la gauche. L'UDF et une partie de l'UMP se montrent critiques sur la méthode. Il lui est reproché une absence deconcertation avec les différents acteurs durant la préparation de la mesure[35].
En, alors que Dominique de Villepin est mis en cause dans l'affaire Clearstream 2, Jacques Chirac n'envisage pas deremanier le gouvernement, et réitère« sa confiance pleine et entière au Premier ministre »[36]. De nombreux députés de l'UMP commencent alors à critiquer ouvertement le Premier ministre. Le chef de l'opposition,François Hollande, déclare alors vouloir le départ de Dominique de Villepin[36].
Bien qu'il n'en ait pas manifesté officiellement l'intention, Dominique de Villepin fut vu par plusieurs analystes comme un potentiel candidat à l'élection présidentielle de 2007, d'où la rivalité avec Nicolas Sarkozy. Alors queMatignon lui donne une position favorable, le CPE et l'affaire Clearstream au printemps 2006 le firent renoncer[37],[38]. PourRaphaëlle Bacqué, la structure de la popularité de Dominique de Villepin« mordait trop au centre gauche pour être solide dans le cadre d'une présidentielle où la gauche aura ses propres candidats »[35].
Alors qu'il est régulièrement présenté commegaulliste ougaulliste social,Laurent de Boissieu estime qu'il« apparaît certes comme davantage gaulliste que Nicolas Sarkozy, notamment en ce qui concerne la politique étrangère et les institutions. Mais davantage gaulliste que Nicolas Sarkozy ne signifie pas forcément gaulliste en général et gaulliste social en particulier, si les mots ont encore un sens. Or l'action de Dominique de Villepin en tant que Premier ministre (2005-2007) ne semble pas convaincante à cette aune »[39].
En avril et, Dominique de Villepin est mis en cause dans l'affaire Clearstream 2. Informé par son amiJean-Louis Gergorin, vice-président d'EADS, d'un complot supposé visant le groupe industriel, il a confié une mission de renseignement au généralPhilippe Rondot en janvier 2004, puis au directeur de laDST,Pierre de Bousquet de Florian[40]. Dans ces circonstances, un document qui se révélera truqué, remis au général Rondot, par Jean-Louis Gergorin, inclut Nicolas Sarkozy parmi beaucoup d'autres noms dans une liste compromettante de personnalités.
Deux juges et des policiersperquisitionnent, le, au domicile parisien de Dominique de Villepin, dans l'enquête sur un supposécomplot mené en 2004 contre Nicolas Sarkozy. La perquisition est poursuivie le lendemain à son bureauavenue Kléber, mis à sa disposition par leministère des Affaires étrangères.
Le, il annonce lui-même sa prochainemise en examen dans ce dossier. Le 27 juillet, à la suite de sa convocation devant les magistrats chargés de l'instruction, il est effectivement mis en examen pour « complicité dedénonciation calomnieuse,recel de vol, recel d'abus de confiance etcomplicité d'usage de faux ». Il lui est dès lors intimé l'interdiction de prendre contact avec les autres protagonistes cités dans le dossier, au premier rang desquels l'ancien président Jacques Chirac. Concernant l'affaire Clearstream, l'ancien Premier ministre considère qu'en tant que président de la République, Nicolas Sarkozy peut difficilement êtrepartie civile dans une affaire judiciaire.
Dominique de Villepin en 2008.
Mi-, Dominique de Villepin est renvoyé encorrectionnelle dans le cadre de l'affaire Clearstream notamment pour« complicité de dénonciation calomnieuse »[41].
Le, il met en avant l'implication qu'il juge excessive du chef de l'État dans le traitement de l'affaire. Dans un mémoire auConseil d'État, il l'accuse de « détournement de pouvoir » et du non-respect du principe de« l'égalité des armes ». Concrètement, il reproche au président Nicolas Sarkozy d'avoir, pardécret, prolongé l'implication d'un juge dans le dossier, renforçant ainsi les tenants de l'inculpation de Dominique de Villepin[42].
Selon leprocureur de la République de Paris,Jean-Claude Marin, Dominique de Villepin aurait été l'« un des bénéficiaires collatéraux, mais parfaitement conscient » de l'affaire Clearstream. Jean-Claude Marin, qui soutient l'accusation publique lors du procès débutant le 21 septembre, souligne, le :« Je pense qu'il y a, par delà un effet d'aubaine dans un combat politique que l'on connaît, une utilisation frauduleuse d'une information que l'on savait fausse par un corbeau que l'on connaissait »[43].
Le procès s'ouvre le. À son arrivée au tribunal, Dominique de Villepin déclare, pour sa part, que sa présence sur le banc des accusés ne serait due qu'à« la volonté d'un homme, (…) par l'acharnement d'un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de la République française », et qu'il en sortira« libre et blanchi au nom du peuple français »[44]. Le, Dominique de Villepin, interrogé par le procureur Jean-Claude Marin, déclare n'avoir« jamais eu connaissance de ceslistings, et ne les [avoir] jamais eus entre les mains »[45].Gilbert Flam, ancien membre de laDirection générale de la Sécurité extérieure (DGSE), l'une des parties civiles lors de ce procès, contredit le même jour ce démenti en affirmant que Dominique de Villepin aurait choisi de ne pas dénoncer lafalsification deslistings alors qu'il en avait connaissance[45]. Leprocureur de la République requiert à son encontre18 mois deprison avec sursis et 45 000 € d'amende[46].
Le, il estrelaxé par letribunal correctionnel de Paris de tous les chefs d'accusation[47]. LeprocureurJean-Claude Marin, représentant duparquet, décide d'interjeterappel de la décision[48]. Interrogé le surRMC, Dominique de Villepin déclare :« Jean-Claude Marin ne souhaitait pas que le premier procès ait lieu, parce que je l'ai entendu de sa bouche, il savait qu'il n'y avait rien dans ce dossier à me reprocher. Ce qu'elle montre cette décision, c'est qu'un homme, Nicolas Sarkozy, le président de la République, préfère persévérer dans son acharnement, dans sa haine plutôt que d'assumer la responsabilité de sa fonction, c'est-à-dire de défendre des institutions. » De son côté, Nicolas Sarkozy prend « acte » de cette décision et fait savoir qu'il ne serait pas représenté lors duprocès en appel[49].
Ce procès se tient devant lacour d'appel de Paris du 2 au[50]. À l'issue des débats, le parquet requiert15 mois de prison contre Dominique de Villepin. Il est relaxé en première instance le, la relaxe est confirméeen appel le[51],[52].
Le, il prête serment et devientavocat aubarreau de Paris sur dossier (licencié en droit, diplômé de l'IEP de Paris, énarque,haut fonctionnaire public) grâce à une recommandation de deux membres du barreau et à sa carrière juridique dans l'administration. Dominique de Villepin ouvre son propre cabinet et s'occupe d'affaires à caractère international[53],[42].
Se construisant une fortune personnelle, il gère ses affaires avec sasociété de conseil, Villepin International, active dans le monde entier[54],[55],[56].
Ami de la familleAl-Thani, Dominique de Villepin maintient des liens privilégiés avec leQatar. Certains avancent que le cabinet d'avocats qu'il dirige aurait l'émirat pour client[58] et qu'il serait responsable d'un de sesfonds souverains, Qatar Luxury Group,fonds d'investissement personnel decheikha Mozah, l'épouse de l'émir[59]. Villepin n'ayant jamais eu, dans le cadre de ses activités professionnelles, le Qatar comme client et n'y ayant jamais donné de conférence rémunérée, réfute ces allégations[60]. Cependant, il s’est vu remettre en avril 2010 l’un des prix « Doha Capitale Culturelle Arabe » accompagné d’un chèque de 10 000 euros[61].
Le, il se retire du barreau de Paris, élargissant le même jour le périmètre de son entreprise Villepin International, qui passe du simple exercice de la profession d'avocat à celle d'une société de« nature commerciale » aux activités multiples, notamment lelobbying international (« conseil enmanagement et enstratégie, analyse desrisques politiques et des enjeux économiques, réalisation d’études, d’audits et de préconisations, tenue de conférences et de forums,intermédiation en vue de rapprochements, présentation et publication d’exposés ou d’analyses »)[62]. Son réseau enChine, enIran, auVenezuela ou encore au Qatar, lui permet d’intervenir dans le flux d’affaires entrepays émergents[63].
En 2019, il est nommé membre du conseil d'administration du Fonds national d'intérêts arméniens (ANIF), organisme chargé d'attirer les investissements étrangers enArménie[64]. Il quitte cette fonction en janvier 2024, après une réorganisation de la gestion de l'ANIF par le gouvernement arménien[65].
En 2023, il est l'ancien Premier ministre dont le coût lié aux avantages en nature dont il peut bénéficier est le plus élevé, avec 197 540 euros pour cette année-là[66].
Création du mouvement République Solidaire et candidature inaboutie à l’élection présidentielle de 2012
Dominique de Villepin lors du lancement de son parti politiqueRépublique solidaire, le.
Durant le quinquennat deNicolas Sarkozy, il se montre critique envers l'action du chef de l'État, au point d'envisager un« risque révolutionnaire » en France[67]. Il indique, en 2009, son« souhait fort » de se présenter à laprochaine élection présidentielle, où il se verrait bien affronter Nicolas Sarkozy[68]. Le, il annonce le lancement d'unmouvement politique[69]. Ce mouvement est créé le 19 juin 2010 sous le nom deRépublique solidaire.
Dominique de Villepin renouvelle néanmoins sa cotisation à l'UMP en juillet suivant[70] tout en qualifiant Nicolas Sarkozy de « problème » pour la France[71],[72],[48]. Le, il annonce qu'il ne renouvelle pas son adhésion à l'UMP[73].
Dominique de Villepin qui n'avait apporté son soutien à aucun des candidats lors de la primaire de la droite[80], annonce voter au second tour, sans pour autant le soutenir,Emmanuel Macron face à son adversaireMarine Le Pen[81].
Comme son prédécesseurJean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin a trouvé dans lesrelations franco-chinoises une nouvelle vie après la fin de sa carrière politique nationale, et il a« multiplié les missions en faveur de la Chine »[82].
Dans son livreCes Français au service de l'étranger, le journaliste Clément Fayol s'est notamment penché sur les nombreuses et lucratives activités de Dominique de Villepin enChine, même si« l'ancien Premier ministre cultive l'opacité sur ses activités ». En effet, la société qu'il a créée, Villepin International, ne dépose plus ses comptes depuis 2015, année où il a également créé deux sociétés àHong Kong,paradis fiscal et porte incontournable des transferts financiers avec la Chine ; une troisième, Villepin Group Limited, a été créée dans la même ville quelques années plus tard, et voit passer« des sommes colossales qui interrogent sur les revenus de l'ancien chef de gouvernement ».
Considéré comme« très proche du président chinoisXi Jinping », il siège également au conseil dufonds d’investissement d'ÉtatChina Minsheng[83] et à l'agence de notation chinoiseDagong[82]. Selon le journaliste, il y« aiderait des entreprises chinoises à se développer en Afrique et en Europe dans l’aéronautique, les infrastructures, les assurances, parfois en concurrence avec des entreprises françaises »[84].
Il a aussi créé unegalerie d'art àHong Kong, où il vend principalement des œuvres de l'artiste sino-françaisZao Wou-Ki, dont il est un intime de la veuve Françoise Marquet[82].
Retour médiatique depuis 2024 et lancement du mouvement La France humaniste
En, à l’issue desélections législatives anticipées déclenchées parEmmanuel Macron, la France connaît une crise politique dès lors qu’aucune coalition de partis n’est parvenue à obtenir la majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale[85]. Le, alors qu'il est interrogé surLCI quelques jours avant le second tour, Dominique de Villepin appelle à voter en faveur duNouveau Front populaire en cas de duel entre cette coalition politique et leRassemblement national[86]. Par la suite, il est de plus en plus interrogé par les médias concernant le blocage politique auquel la France est confrontée, ce qui renforce sa présence dans l'espace médiatique[87],[88],[89].
Par ailleurs, sa popularité se renforce notamment grâce à ses positions sur les questions internationales, particulièrement sur les conflits enEurope et auMoyen-Orient, qui lui valent le soutien d’une partie de la gauche française[90],[91],[92].
Lors d'un entretien àMediapart rendu public le[93], il laisse entrevoir ses ambitions sur une possible candidature à l’élection présidentielle de 2027 en déclarant à ce sujet :« ce combat, je ne peux pas ne pas y participer. Je ne peux pas ne pas être aux avant-postes »[94].
À la même période, plusieurs sondages indiquent qu’il serait la personnalité politique la plus appréciée des Français[95], ce qui multiplie les spéculations sur une éventuelle candidature à laprésidence de la République[96],[97],[98],[99].
Le, il annonce dans la presse le lancement d'un nouveau mouvement (terme préféré par les gaullistes à celui de « parti »), La France humaniste, dont il devient président d’honneur et présidé par Benoît Jimenez, maire deGarges-lès-Gonesse[100]. Il annonce par la même occasion son intention de développer des idées dans la perspective de la prochaine élection présidentielle, sans pour autant confirmer officiellement sa candidature[101].
Grand amateur de livres anciens, Dominique de Villepin a vendu sa bibliothèque aux enchères àDrouot en novembre 2013[109] totalisant 2,9 millions d'euros frais compris[110].
Selon Dominique de Villepin, les puissances occidentales sont dans le cercle vicieux de la « guerre contre le terrorisme ». Les guerres successives menées par l'OTAN enAfghanistan, enIrak, enLibye, enSyrie alimentent un processus dehaine et de destruction. Le chaos créé par les bombardements occidentaux facilite l’expansion d’un mouvementsectaire etblasphématoire de l'islam quiinstrumentalise des identités blessées. L'État islamique agit comme un aimant pour une population déboussolée. Selon Dominique de Villepin, dans la mesure où la haine entraîne la haine, que la guerre nourrit la guerre, le risque que la guerre se perpétue est réel[111] :« Certes, nous pouvons marquer des points, ici ou là, temporairement, mais en courant toujours le risque d'étendre le mal, virus opportuniste qui se dissémine en se dissimulant »[112].
Toujours selon lui, la France est entraînée à contre-emploi dans une logique sans issue. Au lieu de réagir par la surenchère militaire, il serait préférable d'adopter une vision politique, de mettre en place une stratégie politique, une capacité à penser l’action au-delà des bombes et de l’action militairestricto sensu[111] :« La guerre prétend tout résoudre soudainement quand la paix demande à être pétrie dans un processus interactif et progressif à maturation lente »[113].
En 2011, Dominique de Villepin se positionne en défaveur de la proposition de loi française réprimant lanégation desgénocides dontcelui des Arméniens :« On ne légifère pas sur la mémoire », dit-il[114].
Le 23 novembre 2023, dans l'émissionQuotidien, il dénonce la pression exercée aux États-Unis sur les artistes qui souhaitent exprimer leur solidarité avec la Palestine[117], en soulignant qu'ils sont contraints de se conformer à une pensée unique, souhaitée par les actionnaires, sous peine de perdre leurs contrats[118]. Cette phrase, dépourvue de toute référence aux juifs, est « travestie »[119] en reliant« finance » et« Juifs »[119] trois jours plus tard lors d'une interview deYonathan Arfi parBFMTV, contestée dès le lendemain[120] car elle allègue que Dominique de Villepin aurait dénoncé« la domination de la finance juive sur les sociétés occidentales »[121], le bandeau en bas de l’écran affichant« “Domination” juive : de Villepin fait polémique »[121]. La chaîne présente des excuses pour une« formulation inexacte et malheureuse »[122], considérées comme tardives[121] et insuffisantes, car absentes de la page du replay de l’émission[121], par leCDJM,instance professionnelle saisie, qui conclut en mars 2024« qu’inventer des propos en les attribuant à un interlocuteur alors qu’il ne les a pas tenus est altérer un document » et viole donc lecode de déontologie. Le mois suivant, BFM est mise en demeure par l'Arcom car« les propos tenus par le présentateur et son invité, ainsi que le bandeau les accompagnant, traduisaient une présentation factuellement inexacte »[123].Yonathan Arfi maintient cependant son analyse sur ces propos datant de 2023, les assimilant à« une rhétorique complotiste ou antisémite » lors d'un discours de juillet 2025, dont Dominique de Villepin est l'une des deux cibles principales, avecJean-Luc Mélenchon[124].
Dominique de Villepin dénonce le lendemain des« propos gravissimes » car risquant« d'établir une confusion » entre« la politique du gouvernement de Netanyahu, l’État d’Israël et la communauté juive »[125] puis accuseces déclarations d'« [étouffer] la liberté d’expression et de divis[er] le pays »[126].
Appelant en mai 2025 à« un isolement économique et stratégique » d'Israël pour s'opposer à l'objectif de« déportation » de la population de Gaza prévue par le gouvernement israélien[127], il reproche àEmmanuel Macron son inaction[127].
En juin 2025, dans la perspective d'une candidature en 2027, il affirme vouloir« reprendre le projet de la retraite par points » qu'il tient pour« plus lisible et plus juste ». Ce projet reprendrait en compte lescritères de pénibilité et introduirait« un peu decapitalisation »[128],[129]
En 2005, il est décoré des insignes degrand-croix de l'ordre national du Mérite, de droit en tant que Premier ministre ayant exercé ses fonctions pendant plus de six mois. Le, Dominique de Villepin est nommé au grade de commandeur dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre de« ancien Premier ministre, ancien ministre, président d'une société de conseil en stratégie ; 43 ans de services »[131],[d].
Passionné desport, d'histoire et delittérature il a publié un ouvrage sur l'épopéenapoléonienne, plusieurs essais, et deux recueils depoèmes en1986 et1988, ces publications lui popularisèrent le surnom de« Poète »[139]. Dans ceux-ci, il décrit, au fil des pages en l'honneur des grands poètes, son enfance hors de France.
2001 :Les Cent-Jours ou l'esprit de sacrifice,Perrin ; une fresque lyrique sur la fin de Napoléon — grand prix de laFondation Napoléon et prix des Ambassadeurs.
2002 :Le Cri de la gargouille,Albin Michel ; Librairie générale française, 2003, essai.
2003 :Éloge des voleurs de feu, NRF-Gallimard, essai.
2003 :Un autre monde,L'Herne, recueil de discours, préface deStanley Hoffmann, tr. anglaisToward a new world: speeches, essays, and interviews on the war in Iraq, the UN, and the changing face of Europe (Hoboken, N.J. : Melville House, c. 2004).
2005 :Urgences de la poésie,Casablanca, éditions de laMaison de la Poésie au Maroc, tr.arabe par Mohamed Bennis, illustré parMehdi Qotbi ; trois poèmes de D. de Villepin : « Élégies barbares », « Le droit d’aînesse », et « Sécession ».
AFP, « Villepin : Mai 68 à Caracas »,Le Figaro,(lire en ligne, consulté le).
CJ, « Dominique de Villepin entame une nouvelle carrière »,Le Figaro,(lire en ligne, consulté le).
BastienHugues, « Villepin espère être candidat à la présidentielle en 2012 »,Le Figaro,(lire en ligne, consulté le).
JudithWaintraub, « Villepin renouvelle son adhésion à l'UMP »,Le Figaro,(lire en ligne, consulté le).
« Pour Villepin, « Sarkozy est un des problèmes de la France » »,Le Figaro,(lire en ligne, consulté le).
FloreGalaud, « Dominique de Villepin relaxé dans l'affaire Clearstream »,Le Figaro,(lire en ligne, consulté le).
« Clearstream : le parquet fait appel »,Le Figaro,(lire en ligne, consulté le).
« Clearstream : la relaxe de Dominique de Villepin confirmée »,Le Figaro,(lire en ligne, consulté le).
Le Monde
« M. de Villepin place la « croissance sociale » au cœur de son action »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
« Dominique de Villepin endosse le « costume » de président à l'ONU »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
RaphaëlleBacqué, « CPE : quelle sortie de crise pour Villepin ? »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
« Sarkozy à Matignon : l'hypothèse est de l'intox pour M. Estrosi »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
« Un incident entre Dominique de Villepin et François Hollande à l'Assemblée provoque une suspension de séance »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
« MM. Chirac et de Villepin retirent le CPE, les opposants se déclarent satisfaits »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
GérardDavet et HervéGattegno, « Affaire Clearstream : le témoignage qui contredit Dominique de Villepin »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
« Selon M. de Villepin, Nicolas Sarkozy a « violé le droit au procès équitable » dans l'affaire Clearstream »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)
« Dominique de Villepin est désormais avocat au barreau de Paris »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
↑Ce surnom est attesté depuis1997 et passe à la postérité dans les publicationsArs pictoris, ars scriptoris,Chronique d'un naufrage programmé,Cohabitation, intrigues et confidences,Bernadette Chirac les secrets d'une conquête (Erwan L'Éléouet suppose aussi une référence au goût pour la poésie, commun au secrétaire et à l'empereur et rajoute qu'elle l'affublait de« Monsieur lestratège ») ainsi que dans le documentaireChirac le Vieux Lion dePatrick Rotman, le filmLa Conquête avec la citation« Néron, à Matignon ? Il va foutre le feu partout. » etUn jour, un destin en 2012 dans l'émission consacrée à la première dame (« Quand Bernadette Chirac tacle Villepin, ce "Néron" », surBFMTV,).
↑Le bénéfice net tiré en 2005 de la redevance des péages autoroutes était de 1,4 milliard d'euros pour l'État. L'État, en besoin de financements, souhaite émettre de nombreux titres sur le marché. L'État français en conservant la concession des autoroutes, aurait entre 2006 et 2033, encaissé un total de40 milliards de recettes sur27 ans. L'État en empruntant15 milliards sur le marché, à raison de 4 % d'intérêt l'an, aurait au bout de27 ans, remboursé40 milliards (15 milliards de principal et25 milliards d'intérêts). Il a ainsi été considéré que40 milliards d'euros en 2003 équivalaient à15 milliards d'euros en 2006.
↑. Dominique de Villepin est nommé directement au grade de commandeur, sans avoir au préalable été nommé au grade de chevalier puis promu au grade d'officier.
↑« Je dis que Nicolas Sarkozy est aujourd'hui un des problèmes de la France et parmi les principaux problèmes qu'il faut régler et qu'il est temps que la parenthèse politique que nous vivons depuis 2007 soit refermée. »
↑Sarah Belouezzane, « Au dîner du CRIF, Yonathan Arfi, son président, évoque « l’inquiétude », « parfois la peur » des juifs »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)