L'appellationkalinago (précolombienne) de l'île estWai'tu kubuli et qui signifie « Son corps est grand ».
Le nom actuel de l'île provient du motespagnolDomingo signifiant « dimanche » enfrançais - puisque c'est le dimanche que l'île fut longée par Christophe Colomb - d’où proviennent ses noms actuels,Dominique enfrançais etDominica enanglais.
La Dominique sur le trajet du deuxième voyage de Christophe Colomb (1493-1496).
Le dimanche, lors de son deuxième voyage auxAmériques,Christophe Colomb longe les rivages de l’île qu'il appelle ainsi en espagnolDomingo.
Les Kalinagos doivent leur survie aux reliefs escarpés de la Dominique, à ses forêts denses et sauvages. Venus du nord duVenezuela, ils s'étaient installés sur l'île des siècles avant que Christophe Colomb n'arrive. Mais c'est ici seulement, isolés dans la nature, qu'ils ont échappé à l'extermination dont ils ont été victimes partout ailleurs dans lesAntilles, du fait de la violence des Européens mais surtout desmaladies apportées par eux. En 1903, laCouronne britannique leur rend quelques terres en pleine propriété.
En 1625, lors de laguerre de Trente Ans, lesEspagnols laissent la place auxFrançais puis au cours duXVIIe siècle, Français etAnglais s'affrontent pour la possession de l'île. Deux fois leurs canonnades détruisent totalement la ville deRoseau. En 1660,Français et Anglais abandonnent l'île auxKalinagos et la déclarent zone neutre ; pour mettre fin aux conflits, un traité de paix est signé entre les Français, les Anglais et les Kalinagos.
Invasion de l'île de la Dominique par les Anglais (vue depuis la baie de Roseau), SirArchibald Campbell, 1761.
En 1778, durant laguerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique, sous le commandement du marquisFrançois Claude de Bouillé, 1 800 hommes durégiment d'Auxerrois et quelques grenadiers et chasseurs tirés desrégiments de Viennois etde la Martinique, débarquent le 7 septembre à huit heures, à la Dominique. Aussitôt, trente chasseurs courent à toutes jambes à la batterie de la Loubière, qui faisait, ainsi que le fort du Roseau, un feu des plus vifs sur le débarquement. Ils se jettent dans les embrasures et s'emparent du fortin sans perdre un seul homme. Dans le même temps, le colonel vicomte de Damas attaque les hauteurs qui dominent la ville et le fort du Roseau, s'en rend maitre, et s'apprête à donner l'assaut à la ville lorsque l'ennemi arbore ledrapeau blanc. Le lendemain, le gouverneur William Stuart capitule pour tous les autres forts de l'ile. Outre la garnison, qui est tout entière faitprisonnière de guerre, cette conquête a pour trophée 64 pièces de canon et 24 mortiers[9].
En 1814, après avoir incendiéRoseau, lesFrançais décident de quitter l’île en échange d’une indemnité, et l'île redevientbritannique.
Statue d'unNeg Mawon (monument dédié à l'émancipation des esclaves en 1838), Roseau.
L'esclavage estaboli à la Dominique en 1833. Comme il ne l'est qu'en 1848 dans les îles voisines de la Martinique et de la Guadeloupe, de nombreux esclaves s'enfuient de ces îles pendant cette période, à l'aide de moyens de fortune, souvent de simplespirogues, pour trouver refuge à la Dominique.
Aujourd'hui, les 3 000 descendants desIndiens Caraïbes, derniers héritiers de ces peuplesprécolombiens, vivent pour la plupart dans le territoire Kalinago (Réserve Caraïbe), de1 480 hectares, autour de la petite ville deSalybia, au nord-est de l'île. Bien quemétissés, ils cultivent leur identité propre et ont sauvegardéleur langue.
Géologiquement, la Dominique fait partie de l'arc volcanique desPetites Antilles. Une dorsale montagneuse centrale coupe le pays selon un axe nord-ouest vers sud-est. Elle crée d'importantes pentes volcaniques et de profondesvallées, où l'altitude varie de300 mètres à 1 400 mètres au-dessus du niveau de la mer.
L'île témoigne d'unvolcanisme de type récent, d'intense activité, comme l'attestent les sites du « Boiling Lake » (« Lac en ébullition ») et de la « vallée de la Désolation » dont les sources chaudes émettent desvapeurs sulfureuses qui en désertifient les abords, contrastant ainsi avec lesforêts tropicales environnantes.
Leparc national du Morne Diablotin est situé dans les chaines montagneuses du nord de l’île. Il s’étend sur plus de3 300 hectares et a été fondé en 2000 pour protéger l’habitat d’une espèce en danger, leperroquet Sisserou,animal emblème de La Dominique. C'est une région difficile d'accès, à l'est des villages deColihaut (ouCoulihaut) et de Dublanc.
Toutefois, les richesses écologiques de l'île ont été affectées par le développement de l'agriculture et desbananeraies, ainsi que par l'introduction de nombreusesespèces exogènes, devenant parfoisinvasives.
Montagne dominiquaise.
Après uneéconomie basée sur l'agriculture et l'exportation de bananes, qui a rendu l'île vulnérable aux catastrophes climatiques et aux crises du marché, la Dominique a souhaité développer un programme d'écotourisme, récompensé par lacertificationGreen Globe 21 validant la qualité écotouristique de cette destination,pour la première fois[Quand ?] attribuée à une île des Caraïbes. La Dominique veut aller plus loin avec, depuis 2007, un programme de dix ans visant à transformer l'île en une « île biologique » par la conjugaison de l’écotourisme, de l’agrotourisme et d'un tourisme de santé, avec la conversion de l'agriculture à la productionbiologique, uncommerce éthique et équitable ne nécessitant pas de consommation excessive desressources naturelles[13].
Lac volcanique bouillant de la Dominique.
L'« île nature » a ouvert en janvier 2011 unsentier de randonnée, inédit dans lesCaraïbes, leWaitukubuli National Trail (WNT). Long de185 kilomètres, partagé en quatorze segments, il traverse le territoire du sud au nord en reprenant les chemins tracés par les anciens habitants, explique Edison Henry, le chef du projet. La flore typique comprendmanguiers,corossols etgommiers. Lafaune typique est représentée par le « sisserou » (Amazone impériale), un grandperroquet au ventre pourpre et aux ailes vertes, unique au monde,emblème national de la Dominique.
Les habitants de l’île, les Dominiquais et Dominiquaises, au nombre de 75 000, sont concentrés essentiellement sur la côte ouest, àRoseau, la capitale, forte de 24 000 habitants, et àPortsmouth (3 634 habitants en 2006), au nord. Il demeure encore 3 000 autochtones, préservant leurs traditions, sur la côte est.
Vue panoramique de la ville de Roseau (capitale de la Dominique).
L'infrastructure routière repose sur un total de 1 512 km de route, dont 762 km sont revêtues. Leréseau routier principal connecte les principaux foyers de population en longeant les côtes de la moitié nord-ouest du pays et en traversant les terres intérieures par deux transversales. Le reste est desservi par des routes secondaires ou despistes.
Ce réseau routier est le support d'un réseau de bus qui sillonnent les grands axes de l'île, principalement la moitié ouest de la Dominique. Les bus côtoient en outre des taxis.
Il existe une liaison maritime desservant certaines îles desPetites Antilles. Tandis qu'un port en eau profonde permet l'accueil de navires plus imposants[15].
La Dominique est aussi connectée au reste du monde par voie aérienne via l'aéroport Douglas-Charles, principale infrastructure aéroportuaire du pays. Cet aéroport ouvre la Dominique au trafic régional du bassin caraïbe, mais ne reçoit pas de volslongs courriers. Par ailleurs, un second aéroport existe,celui de Canefield, moins fréquenté.
La Dominique est unerépubliquedémocratique qui combine des aspects du modèle républicain et du « système de Westminster ». Le président est élu par leParlement pour un mandat de cinq ans (art. 18 de laConstitution). En accord avec l'article 59 de la Constitution, il choisit comme Premier ministre un député qui a l'appui d'une majorité au sein du Parlement[16].
L'économie dominiquaise dépend surtout dutourisme et de l'agriculture. En effet, l'agriculture, principalement labanane, représente 18 % duPIB et emploie 28 % de lamain-d'œuvre. Les services (dont le tourisme) représentaient 58 % du PIB et 40 % de la main-d'œuvre en 2002. Des réformes ont été entreprises afin de développer les services financiers off-shore à l'instar d'autres îles de la région. C'est également unpavillon de complaisance.
L'attribution depasseports dominiquais à des ressortissants étrangers non-résidents, en contrepartie de 100 000 dollars américains représente en 2023 plus de la moitié des recettes de l'État. L'ampleur prise par ce dispositif entraîne le rétablissement desvisas à l'entrée de laGrande-Bretagne[21].
En 2005, une étude préliminaire de cadrage technique et économique a eu lieu entre la Dominique etEDF pour la France, mais aussi plusieurs intervenants économiques. À partir de 2013, une nouvelle phase s'est ouverte avec le forage des premiers puits. Cette phase de préfiguration de la production doit aboutir à l'évaluation de la production et, par la suite, la mise en place d'une centrale de production.
Les prévisions économiques de 2018 menées parThe Economist font de la Dominique le pays à plus forte croissance du PIB par rapport à l'année précédente, avec une progression de 8,8 %[22].
La population de l'île croît peu, en partie du fait de l'émigration[23]. La population desKalinagos, comptant 3 000 personnes, est l'une des dernières présencesindigènes des Antilles. Ces derniers vivent aujourd'hui dans une réserve créée spécialement pour eux en 1903, leTerritoire Kalinago[26],[27].
Dans un recensement fait en 2001[24],[25], sur 69 775 habitants : 91,2 % des Dominiquais affirmaient leur appartenance à différentesbranches duchristianisme, 61,4 % de la population se disaientcatholiques, 28,6 % étaient affiliés à différentes églisesprotestantes (dont 6,7 % se disantprotestants évangéliques, 6,1 %adventistes, 5,6 %pentecôtistes, 4,1 %baptistes, 3,7 %méthodistes et 2,4 % d'autres églises protestantes), et 1,2 % déclarait êtreTémoins de Jéhovah. Par ailleurs, 1,3 % de la population (897 Dominiquais) se réclamaient durastafarisme, et l'islam (0,2 %) et l'hindouisme (0,1 %) comptaient quelques dizaines de fidèles[24]. 6,1 % de la population enfin ne revendiquaient aucune affiliation religieuse[24].
Selon l'institut privéPew Research Center, en 2010, 94,4 % des habitants de la Dominique étaientchrétiens, principalement répartis entre catholiques (58,1 %) et protestants (35,5 %), et 3,0 % de la population pratiquaient unereligion populaire[28].